Je tente une nouvelle histoire de 8 chapitres (tous écrits).

J'espère qu'elle vous plaira malgré le fait qu'Harry soit plutôt fragile.

Les personnages ne m'appartiennent pas, l'histoire si.

CHAPITRE 1

12 décembre 2009

POV Harry

Je referme, tout en soupirant, le porte-document contenant mes dernières traductions. Je suis traducteur depuis trois ans maintenant et j'arrive enfin à en vivre correctement. Trouver des clients stables, et qui payent, ne fut pas toujours évident. Heureusement des entreprises commencent enfin à me faire confiance et me confient de plus en plus de contrats ou de modes d'emplois à traduire.

Je finis justement avec la traduction d'un jeu vidéo en français, qui m'a demandé bien plus de travail que je ne l'aurais cru, à cause des termes spécifiques se rapportant au monde des gamers. Monde auquel je n'appartiens pas du tout, je préfère les soirées tranquilles avec un bon bouquin ou celles passées dans les bras de mon petit ami Paul, l'amour de ma vie.

Cela fait trois ans que nous sommes ensemble, trois ans aujourd'hui. Il fut l'un de mes tout premiers clients, j'ai immédiatement flashé sur lui et apparemment ce fut réciproque, car il m'embrassa dès que je lui remis la traduction demandée la semaine suivante.

Depuis nous sortons ensemble, je dis sortir car malgré les années, nous ne vivons pas ensemble. Paul préfère que l'on ait chacun notre chez soi, j'ai un peu protesté au départ, mais il a su me faire entendre raison, que voulez-vous, je suis facilement influençable.

Debout devant mon psyché, qui selon mon coloc Ron fait trop gonzesse dans l'appartement, je me tortille pour tenter de me mater les fesses.

Je porte, à l'occasion de nos trois ans, un minuscule shorty noir en cuir qui me moule le cul comme une seconde peau. En haut j'ai enfilé un débardeur noir en maille résille et j'ai mis mes Doc Martens.

Je sais que je fais très cliché dans cette tenue, mais je sais que Paul aime me voir ainsi.

Il n'est pas loin de 18 heures, Paul viens juste de rentrer. Je sais que je ne l'ai pas prévenu de ma visite, mais ma petite tenue devrait lui faire plaisir. J'enfile mon loden noir, car les soirées sont fraîches et surtout j'aimerais assez ne pas me faire remarquer dans la rue.

J'entends mon taxi qui klaxonne en bas de l'immeuble, je me regarde encore une fois et je décampe le sourire aux lèvres.

Paul habite dans l'ouest de Londres à Chelsea, le quartier le plus chic. Ses parents ont de l'argent et lui ont offert un duplex dans une résidence grand standing. A côté mon appart fait tâche dans le décor.

J'y suis en pas moins de 30 minutes, bouchons obligent.

Je paie le chauffeur, qui me regarde un peu bizarrement, et je grimpe deux à deux les marches des deux étages qui mènent à l'appartement de Paul. J'aurais pu prendre l'ascenseur mais les espaces confinés me rendent toujours un peu nerveux.

Paul ne m'a jamais donné un double de ses clés, je n'ai jamais compris pourquoi alors que lui en a une de chez moi. Autre chose qui encore aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Je cliche la poignée à tout hasard et la porte s'ouvre sans difficulté. Je suis aux anges, je vais pouvoir lui faire la surprise de ma venue en petite tenue sexy.

Je défais mon manteau que je pose sur le premier fauteuil venu et je me dirige vers la chambre. Je flotte sur mon petit nuage, emporté par la joie je ne remarque même pas que Paul n'est pas là.

Du bruit me parvient, mais il semble loin, comme étouffé. J'avance toujours et seulement maintenant je me demande où peut bien être Paul. Le bruit devient plus net au gré de mes pas, des gémissements résonnent dans l'appart vide.

Des « plus fort » et des « oh oui comme ça » me vrillent les oreilles. Mon sourire se fane et mes lèvres se pincent alors que je commence à comprendre ce qui se déroule derrière cette porte.

Ma main se fait hésitante alors que froid de la poignée de la porte me glace un peu plus le sang. Je ferme les yeux en poussant doucement la porte. J'ai peur de ce que je vais voir, peur de comprendre pourquoi deux apparts séparés, pourquoi je ne peux jamais venir à l'improviste, pourquoi je n'ai pas de clé à moi.

Je relâche la poignée en essayant de contrôler mon tremblement et j'hésite à ouvrir les yeux. J'ai encore envie de croire à l'impossible, envie de croire qu'il a seulement prêté son appart à un ami, cela expliquerait la porte pas fermée à clé.

Mes larmes coulent sans que je les contrôle, si mon cœur à encore envie d'y croire, mon cerveau à très bien reconnu les gémissements qui me sont familiers et qui me sont habituellement réservés.

- Plus vite Paul.

Trois années de bonheur et d'amour volent en éclat. Mes yeux s'ouvrent, sur le corps de Paul prenant en levrette un autre homme. Il s'empale en lui comme un forcené, le faisant ahaner comme une bête. Voilà ce qu'ils sont, deux bêtes en chaleur baisant comme si c'était leur dernière fois.

Je ne sais plus quand mes jambes m'ont lâché, tout comme j'ignore si c'est le bruit de ma chute qui a interrompu les deux forcenés ou si c'est tout simplement l'épuisement qui a eu raison de leur baise.

Toujours est-il, que je suis à genoux dans l'encadrement de la porte, pleurant toutes les larmes de mon corps, tandis que les deux hommes me regardent comme si je venais de tomber du ciel.

- Harry, murmure Paul.

- Tu m'avais dit qu'il viendrait plus tard, souffle l'autre homme apparemment mécontent d'avoir été interrompu.

- Ferme-là, s'égosille Paul en se levant avec du mal.

Je le vois qui s'approche de moi et qu'il tend le bras pour m'aider à me relever. Je me relève rapidement en me raccrochant à l'encadrement de la porte. Il est hors de question qu'il me touche, pas après avoir baisé un autre mec.

Un autre mec, je ricane entre mes larmes, combien y en a-t-il eut ? Combien sont passés entre ses draps, dans mon dos ?

Il me regarde de haut en bas. J'avais oublié que j'étais sapé comme une salope. Je me dégoûte.

- Harry, poussin tu aurais dû prévenir.

Je reste ahuri. Prévenir ? Il se fout de ma gueule ?

- T'es un enfoiré, un salopard. Tu t'es foutu de ma gueule, je hurle.

- Calme-toi, dit-il en tentant de m'approcher.

- Ne me touche pas, plus jamais. Je te hais.

- Harry je t'aime.

- Tu m'aimes, ricané-je, tu as une de drôle de façon de m'aimer. M'as-tu toujours trompé ?

- C'est plus fort que moi poussin, j'ai besoin de ça tu comprends ?

- Non.

- Avec toi c'est bien, doux, mais j'ai besoin de plus.

- C'est fini Paul. Je … j'avais acheté ça pour te faire plaisir, dis-je en montrant mon micro short, c'est nos trois ans et … et …, hoqueté-je incapable de terminer ma phrase.

- Ça te va très bien poussin, tu es sexy.

- Ferme-la, tu me dégoûtes. Je te laisse avec lui.

Joignant l'acte à la parole, je claque la porte de la chambre et comme un zombie je retraverse l'appart dans l'autre sens, récupère mon manteau et sors prendre l'air.

Je sèche mes larmes du revers de la main tout en reniflant. Je me sens ridicule et tellement malheureux que je crois que je pourrais me jeter sous les roues de la première voiture qui passe.

Je n'ai pas remis mon manteau et je commence à grelotter. Deux mecs passent en me regardant et l'un deux fait une réflexion qui fait se marrer l'autre. Je me doute que ma tenue doit faire désordre dans ce quartier rupin.

Je trouve le courage d'avancer, il me faut un taxi. Je veux rentrer chez moi, me réfugier sous ma couette et pleurer sur ses trois dernières années de perdues à causes d'un salopard qui m'a trompé à tour de bras.

Je me rapproche du bord du trottoir près à héler le premier taxi qui passe. Malgré le froid mordant, les badauds se bousculent à mes côtés. Beaucoup doivent venir acheter leur cadeau de Noël, cela me rappelle que je devais passer mes vacances avec Paul, nous devions partir en voyage, comme les précédentes années.

Est-ce que là-bas aussi il avait pris le temps de me tromper ? Maintenant que je le sais, je me rends compte à quel point j'ai été aveugle ou à quel point je n'ai pas voulu voir.

Une voiture ralentie et s'arrête près de moi. Ce que je prends au départ pour un taxi n'est en fait qu'une voiture de particulier, une grosse berline de type allemande aux vitres teintées. Tout à fait le style de bagnole de ce quartier chic et bourgeois.

Je me détourne quand je vois la vitre côté passager s'abaisser. Je m'attends à ce que quelqu'un m'apostrophe mais je ne vois personne. Je me rapproche, un peu par curiosité et aperçois un type assis côté conducteur. Je vois ses lèvres remuer, mais avec l'agitation de la rue je n'entends pas ce qu'il me dit.

Je suis désormais si proche de la voiture que ma tête passe presque par la vitre entrouverte. Derrière le volant se trouve un mec en costard, cravate, très chic.

Il me sourit et alors que je m'attends à ce qu'il me demande son chemin, il me dit :

- C'est combien ?

Je hausse les sourcils, pas certain d'avoir bien compris ce qu'il m'a été demandé.

- Pardon ?

- Je voulais savoir combien pour toute la nuit ?

- Toute la nuit, répétais-je hébété.

- Oui, insiste-t-il.

Je recule un peu, sonné par l'allusion de l'homme.

Je renfile mon manteau et resserre les pans du tissu contre moi. J'avais oublié ma tenue.

- Alors ? S'impatiente l'homme blond.

- 200 livres, lançais-je.

- Ok, monte.

Me voilà bien. Je viens d'accepter de l'argent contre des faveurs sexuelles et en plus, je monte dans la voiture d'un inconnu, séduisant certes, mais inconnu tout de même.

J'espère que je ne ferai pas la une des journaux demain quand on aura découvert mon cadavre au bord de la Tamise, à moitié éventré.

Je gigote un peu mal à l'aise, je tire sur mon loden pour masquer la plus grande partie de mes cuisses mises à nues.

Attiré par le mouvement, les yeux du conducteur se posent sur mes jambes avant de me sourire.

Je suis presque rassuré par son air de mec sympa. Il me semble être un bon gars, enfin je crois car après Paul, je ne me sens plus vraiment doué pour me faire un avis sur les gens. Comment ai-je pu être aussi aveugle pendant tant d'années ?

- Comment t'appelles-tu ? Me demande mon inconnu.

Je remarque qu'il me tutoie. Je n'ai jamais eu à faire au milieu de la prostitution, j'ignore donc si le tutoiement est une façon de briser la gêne, qui pourrait s'installer, en faisant comme si on allait baiser avec quelqu'un que l'on connait bien, ou s'il s'agit tout simplement un manque évident de respect pour la personne ramassée sur le bord d'un trottoir. En tout cas, pas coutumier du fait, cela ne me dérange pas, moi je le vouvoierai comme je l'ai toujours fait pour les inconnus que je rencontre, peut être aussi par respect.

Il me regarde avec insistance et je me souviens qu'il m'a demandé mon prénom. Sans réfléchir je sors :

- Jeremy.

- Moi c'est Drago, me sourit-il.

Etrange prénom.

- C'est plutôt inhabituel de vous trouver ici, d'habitude vous restez vers Soho ou Trafalgar Square.

- Pardon !

- C'est rare de voir des … enfin des personnes comme toi par ici, sans ta tenue je ne me serais pas arrêté.

- J'avais envie de changer, répondis-je au hasard.

- La concurrence doit être rude.

- Hum, fais-je ennuyé.

J'espère qu'il ne va pas me lancer sur le sujet de la prostitution, car ce n'est franchement pas un sujet qui me concerne de près ou de loin, du moins pas avant ce soir.

Il dut se rendre compte que ses questions m'ennuyaient, car le reste du chemin se fit dans le silence.

Les bouchons sont encore plus denses que tout à l'heure, à cela s'ajoute une succession de feux, qui passent fatalement tous au rouge notre approche.

A chaque arrêt, une pulsion me saisit et l'envie d'ouvrir la portière et de m'enfuir me submerge. Je ne sais pas ce qui me pousse à faire ce que je vais faire. Me donner à un inconnu cela ne me ressemble pas, je ne suis pas le genre d'homme à me taper le premier mec qui passe, je ne suis pas Paul.

Penser à lui me fait si mal que je sens les larmes me monter aux yeux.

Il est, ou du moins, il a été ma première vraie histoire d'amour. J'avais déjà eu des amourettes de quelques mois, tout juste des flirts.

Avec Paul j'avais franchi le cap des simples caresses, il avait été mon premier. Celui en qui j'avais placé toute ma confiance, il m'avait initié aux plaisirs charnels, il avait été tendre, doux et patient. Rien à voir avec la bête que j'avais vu tout à l'heure.

Une douce chaleur sur ma cuisse me fait sursauter. Je regarde, incrédule, la main de l'homme me caresser doucement.

Il me refait ce sourire attendrissant et je lui réponds en écartant un peu plus les cuisses.

Le rouge doit me monter aux joues car je me sens comme enfiévré.

Je suis quelqu'un de plutôt timide habituellement, je ne me reconnais pas.

Est-ce un désir de vengeance insoupçonné qui fait surface ? Ou peut-être que pour une fois j'ai envie de dire merde à toute cette retenue qui m'avait gâchée la vie et perdre l'homme que j'aimais.

Si j'avais été plus entreprenant, plus libéré, plus sexy aussi, il serait sûrement toujours avec moi et il n'aurait pas eu besoin d'aller voir ailleurs.

Tout est de ma faute, si j'avais été moins prude je ne l'aurais pas perdu.

Je perds le fil de mon autoflagellation quand la voiture s'immobilise pour de bon.

L'homme sort du véhicule et je le vois se précipiter pour m'ouvrir la porte.

Je reste ébahi par ce geste, me prend-t-il pour une gonzesse ?

C'est certain que je possède un côté plutôt androgyne, je suis menu et je ne mesure que 1m68 mais merde, je ne suis pas une femme.

Enervé je descends et attrape la portière pour la claquer.

Interloqué, le blond me regarde, puis se met à rire.

- Je ne suis pas une femme, grommelais-je.

- Désolé, dit-il, j'ai l'habitude de ce geste et je le fais sans réfléchir.

- Hum.

- Je ne voulais pas t'énerver, ajoute-t-il en m'attrapant la main, viens.

Je le suis, et là je me rends compte que nous sommes dans une propriété immense. Sans être sorti de la ville, j'ai l'impression de me retrouver en pleine campagne.

Le parc est suffisamment éclairé pour que je puisse voir un bois au loin et de la végétation à perte de vue.

On s'approche de la bâtisse qui n'est rien d'autre qu'un petit manoir. Je suis facilement impressionnable et là, j'avoue que je suis un peu retourné. Je vais coucher avec un Lord.

Drago nous fait dévier de l'entrée principale et nous nous dirigeons vers le côté gauche de la bâtisse. Bientôt une porte apparait et nous y entrons discrètement, un peu comme le feraient des voleurs. Un doute me saisit, et si nous n'étions pas chez lui ?

J'avoue que cela serait assez culotté tout de même et je chasse cette stupide idée de mon esprit, d'autant qu'il semble connaître les lieux comme sa poche.

Nous grimpons à l'étage et il ne m'a toujours pas lâché la main. Une quantité de portes se succèdent sur notre passage, je ne crois pas avoir jamais mis les pieds dans un endroit aussi grand.

Une porte s'ouvre et je pousse un petit cri de surprise.

Devant nous apparait une femme, d'un certain âge, habillé d'un uniforme de servante. Elle nous salue brièvement.

- Lord Malefoy, Monsieur.

- Bonsoir Elisabeth, veillez à ce que personne ne nous dérange.

Elle acquiesce et me jette un regard mauvais. Pourquoi ai-je soudainement la sensation de ne rien valoir ?

Malefoy nous fait entrer dans une chambre spacieuse et richement décorée. Le lit est à baldaquin, comme dans les histoires de princesses. Je caresse négligemment le dessus de lit du bout des doigts, ici tout est somptueux. Du magnifique lustre en cristal étincelant en passant par le tapis en angora, tout semble valoir une véritable fortune.

- Tu veux boire quelque chose ? Me demande-t-il.

- Oui, de l'eau.

- Rien de plus fort ?

- Non, je ne bois que très rarement. Vous êtes Lord alors ?

- Oui, mon grand-père et mon père sont dans la politique.

- Et pas vous ?

- Non, je suis trop tendre pour cela, rit-il, au grand dam de ma famille.

Il s'approche de moi et me tend mon verre d'eau. Il se glisse derrière moi et me défait de mon manteau. Il le jette sur le fauteuil chintz le plus proche de nous et se met à me caresser la nuque.

Mon ventre se contracte à son toucher, ma nuque à toujours était la partie la plus sensible de mon anatomie.

Je bois rapidement le verre et me défait de sa prise pour aller le reposer.

J'ai soudainement très peur. Je sais qu'il ne me fera pas de mal et que je ne crains rien mais, je ne me reconnais pas.

Que suis-je en train de devenir ?

Il est de nouveau devant moi, il me fixe de ses somptueux yeux gris et je sens mes convictions s'ébranler.

- Tu es magnifique, me chuchote-t-il en m'embrassant dans le cou.

Je ne peux que gémir, face à ses attouchements qui me font perdre pied. Inconsciemment ma bouche cherche la sienne et il répond à mon baiser. Mes bras passent autour de son cou et je me colle à lui comme une chatte en chaleur.

La honte laisse place à l'envie, l'envie de me faire culbuter sur l'épais couvre lit du lit de princesse.

Mes mains se perdent dans la blondeur maculée de ses cheveux tandis que les siennes se promènent dans mon dos et se glissent sous mon short.

- Je ne pensais pas que tu te laisserais embrasser, me susurre-t-il à l'oreille.

Je gémis quand il m'en mordille le lobe et mon sexe réagit enfin.

Ses mains déboutonnent mon short et il se baisse pour le faire glisser le long de mes cuisses. Je me souviens tout d'un coup que j'ai fait l'impasse sur les sous-vêtements et qu'il se retrouve désormais avec mon sexe en érection devant le nez.

Il se redresse, faisant courir ses mains le long de mes cuisses jusqu'à mon débardeur qu'il me retire en me faisant lever les bras.

Je suis à présent nu devant lui, alors que lui-même est encore vêtu.

Maladroitement mes mains viennent cacher mon sexe, je me sens transpercé par son regard et je le fuis en regardant mes pieds.

- C'est ta première fois ? Demande-t-il.

- Non ! Je m'exclame, je ne suis pas puceau.

- Non, sourit-il, je parle de ta première fois en tant que …

- Pute !

- Oui, même si je n'apprécie pas trop ce terme.

- C'est la première fois.

- Pourquoi fais-tu cela ?

- Je ne sais pas, par besoin.

Il me sourit à nouveau et je le trouve tout simplement magnifique. Ses lèvres viennent chercher les miennes pour un court baiser et il se recule en me tendant la main.

Il m'entraîne vers le lit et m'y assois. Il défait sa cravate qu'il jette à même le sol, sa veste et sa chemise prennent le même chemin.

Je ne peux m'empêcher de le dévorer des yeux. Il doit faire du sport car ses muscles sont assez soulignés, il est large d'épaule et sa peau très pale s'accorde parfaitement à la couleur de ses cheveux.

Il retire son pantalon et je peux remarquer la forme son membre érigé au travers du tissu noir de son boxer.

Il s'approche de moi et d'instinct je me recule à l'aide de mes bras. Son air prédateur m'excite au-delà de tout ce que j'ai pu ressentir jusqu'à maintenant.

Il grimpe à genou sur le lit et se met au-dessus de moi. Je m'allonge mes bras tremblants ne me tenant plus. J'ai du mal à le lâcher des yeux, j'imprime tout ce qu'il est, l'iris troublant de ses yeux, son nez légèrement pointu, une petite cicatrice sur son menton, sa langue rosée qui se pourlèche les lèvres comme si il allait débuter un festin. Festin pendant lequel je serai le plat principal.

Il m'embrasse tendrement, trop pour que je ne ressente pas un malaise s'installer en moi. J'aime sa façon de faire, elle me rappelle Paul, Paul et ses baisers gourmands à n'en plus finir, Paul et ses mensonges qui me détruisent.

Drago ne m'embrasse plus et à la place il passe son pouce doit sur ma tempe, comme une caresse. Je ne me suis pas rendu compte que je suis en train de pleurer.

- Tu veux qu'on arrête là ?

- Non. S'il vous plait n'arrêtez pas.

- D'accord, acquiesce-t-il.

Il m'embrasse à nouveau et sa main rejoint mon sexe. Perdu dans ses baisers et mes gémissements, je le laisse me guider, me toucher, m'explorer. Je n'ai plus conscience de rien sauf du plaisir que je ressens entre ses bras et ce sentiment de bien-être qui m'envahit enfin.

A suivre …