Le songe de Narcisse

Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling.

Rating : K

Pairing : Lily/Narcissa

Genre : Mystery/Drama

Note : Court OS traitant d'un couple que j'aime particulièrement. Attention, il s'agit d'un yuri.


Une respiration irrégulière s'élevait dans l'obscurité de la chambre.

Dans un grand lit à baldaquin, une silhouette indistincte, entortillée dans les draps, se retourna une nouvelle fois, visiblement incapable de trouver le sommeil.

Les longs cheveux blonds luisaient doucement dans la pénombre, créant une pâle auréole autour du visage fin de la femme qui reposait là.

Deux lourdes paupières aux cils clairs embellissaient les jolis yeux bleus, aux pupilles présentement dilatées par le manque de lumière.

Ses hautes pommettes lui conféraient un air aristocratique et racé, tandis que sa bouche pulpeuse se tordait légèrement.

La femme n'était plus toute jeune, pourtant elle possédait toujours l'air un peu perdu, absent, qu'affichent parfois les adolescents tourmentés.

Les yeux hantés de souvenirs ; cette nuit encore, le sommeil la fuyait, ses vieux spectres lui demandant des comptes.

• • •

Alors la femme se leva, enfilant distraitement une légère robe de chambre en soie bleue, sans même prendre la peine de la refermer.

Elle ouvrit doucement le lourd volet de bois, jetant un regard distrait à la peinture écaillée, et laissa la clarté de la lune ronde caresser sa peau laiteuse.

Se penchant à la fenêtre, elle frissonna lorsque la brise nocturne passa sur ses seins blancs puis fît voleter quelques mèches de cheveux.

Devant elle, le paysage se mouvait au rythme du vent, l'herbe ondulant, les arbres tournoyant en murmurant leur lente plainte indistincte, l'eau noire des fontaines se ridant légèrement.

Narcissa se souvient d'une autre lune, il y a des années, et tremble.

• • •

L'astre n'était pas tout à fait plein, comme ce soir, mais assez lumineux pour baigner toutes choses d'une lueur blafarde.

Elle lui avait dit adieu, rapidement, tendrement. Comme si elle partait simplement quelques heures pour ensuite revenir tranquillement la serrer dans ses bras.

Quelques baisers échangés – les derniers, peut-être ?

Des d'amour murmurés, une bouche vermeille enfouie dans une chevelure d'un blond presque blanc.

Ils lui avaient déchiré la poitrine. Elle avait pourtant répondu de même, réussissant par on ne sait quel miracle à ne pas libérer les larmes brûlantes qui lui piquaient les yeux.

Un dernier soupir, un dernier sourire, et elle avait disparu, ne laissant derrière elle qu'une fleur cinabre et un parfum léger qui lui fit délicieusement tourner la tête.

• • •

Narcissa se tait toujours, observe le firmament, un sourire tendre flottant sur ses lèvres pâles.

Elle se souvient encore.

D'un petit geste du poignet, elle fait apparaître une fleur, aussi blanche que l'astre lunaire. L'apporte délicatement à son nez et sourit à nouveau.

Une fine baguette de bois sombre gît, inutile, sur la commode en cerisier.

Nouveau geste du poignet.

Narcissa pose la seconde fleur, rouge sang, dans un joli vase ciselé, à côté de la première. Lys écarlate et narcisse blanche.

« Moi aussi, Lily. »


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