Bonjour à vous,
"- Et nous voilà de retour, pour vous jouer un mauvais tour !
- Sol !?
- Oui oK, je sors... Mais c'est sympa aussi Pokémon. "
Bon bref, en tout cas je vous laisse découvrir le premier chapitre du Tome 2 en espérant qu'il vous invite à continuer l'aventure.
Bonne lecture
Tome 2 : Les Fantômes d'un passé enseveli
Chapitre 1
Le feu agonisait dans le foyer de la petite grotte. Le vent s'engouffra et souffla la dernière étincelle de lumière, plongeant l'antre dans le noir le plus total.
Minerva ouvrit soudainement les yeux. L'obscurité la surprit et le froid la transperça. Elle tenta de se relever mais un poids sur sa poitrine l'en empêcha. Elle paniqua un instant complètement déboussolée. Le poids sur sa poitrine bougea, un bras se resserra autour de son ventre et une jambe passa entre les siennes collant un corps chaud plus près du sien.
A tâtons, Minerva tenta d'identifier la personne contre elle. Sa main rencontra une chevelure courte qui recommençait à boucler. Elle reconnut sans peine le professeur de métamorphose. Reposant sa tête sur le sol dur, elle passa son bras dans le dos de la brune et laissant libre court à son fantasme, serra un peu plus la jeune femme contre elle.
Cependant une nouvelle bourrasque s'engouffra dans la grotte et l'animagus frissonna en sentant l'air la caresser. A contre cœur, elle se résigna à réveiller Hermione blottie contre sa poitrine. Sa main, caressant délicatement la joue de la jeune femme, descendit sur l'épaule pour la secouer doucement.
- Hermione, réveillez-vous.
- Hum...
- Hermione, c'est Minerva !
- Minerva ? Appela Hermione d'une voix endormie. Minerva !
Se rendant compte de sa position, la jeune femme se releva précipitamment dans le noir et se retourna vers l'animagus. Un rayon de lune traversa les nuages et éclaira brièvement le sol de la grotte ce qui permît à Hermione de voir que Minerva s'était redressée en même temps qu'elle. Surprise, elle la regarda fixement à travers le noir de la pièce.
- Minerva, ça va bien ? Tu n'as plus mal nulle part ?
- Tu ? Demanda Minerva surprise par le soudain tutoiement.
Sans le moindre intérêt pour la réponse, Hermione la prit dans ses bras et la serra fort contre elle.
- Hermione, s'il vous plaît, vous m'étouffez ! Souffla la directrice non sans profiter de l'étreinte chaleureuse.
- Pardon ! Se détacha un peu Hermione. J'étais tellement inquiète !
- Hermione, où sommes-nous ?
- Dans la grotte de Sirius, la dragonne avait besoin d'un endroit sûr pour pouvoir vous guérir.
- La dragonne ?
- Oui, j'étais dans votre chambre et elle m'a parlée. Elle pouvait vous soigner alors on a organisé votre évasion. En prenant possession de mon corps, elle nous a fait sortir de l'hôpital et vous a amené ici. C'était une vraie mission commando ! Hermione essayait de remettre les éléments en place dans son esprit, son calme étant remplacé au fur et à mesure par l'euphorie d'avoir réussi.
- Hôpital ? Commando ? Hermione calmez-vous, je ne comprends absolument rien.
- Je... oui pardon.
Une nouvelle bourrasque fit frissonner les deux femmes. Instinctivement, Hermione tendit le bras vers le foyer et invoqua un feu. Ce dernier grandit rapidement et illumina la pièce tandis qu'une douce chaleur chassait le froid ambiant.
- Comment faites-vous…
Hermione se tourna alors vers Minerva pour lui répondre mais ne put retenir un cri.
La sorcière huma l'air matinal et laissa court à sa mauvaise humeur.
- Assez ! hurla-t-elle après son corbeau qui croassait dans ses oreilles.
Marchant sur le chemin poussiéreux, elle traînassait des pieds
- Je ne comprends pas, ça aurait dû marcher !
Rageuse, elle envoya valser d'un coup de pied un pauvre hérisson qui passait par là. Elle avait pourtant suivit le rituel à la lettre ! Et depuis le temps qu'elle le préparait, elle ne pouvait avoir fait d'erreur.
La folie remplaça la colère dans les yeux de la sorcière. Serrant le grimoire contre elle, elle descendit dans le village qui s'éveillait doucement au rythme du lever du soleil. Avisant un passant dans une ruelle sombre, elle s'engouffra à sa suite dans l'impasse.
- Excusez-moi ? Demanda-t-elle d'une voix mielleuse.
Un vieil homme se retourna. Instinctivement, il eut un mouvement de recul en voyant la sorcière mais se ressaisit.
- Puis-je vous aider ? Demanda-t-il.
- A vrai dire oui. Pouvez-vous me dire où je me trouve s'il vous plaît je crois que je me suis perdue.
- Vous êtes à Pré-au-Lard. D'où venez-vous ?
- D'un pays un peu lointain. Je souhaiterai m'installer dans le coin sauriez-vous me renseigner ?
- Il n'y a aucune battisse à vendre pour le moment dans les environs. Vous pouvez toutefois vous installer à l'auberge du village en attendant de trouver quelque chose.
Cette réponse ne satisfit pas la sorcière. Elle avait quelques plans en tête et il lui fallait un endroit où elle serait certaine de ne pas être dérangée, à l'écart mais pas trop loin non plus.
- Malheureusement, je n'ai pas pu changer beaucoup de galions ... pourriez-vous m'indiquer comment faire ?
- Vous devez aller à Gringott's, la banque des sorciers, ils changeront votre argent.
- Pouvez-vous m'accompagner ?
- Bien sûr, je peux vous faire transplaner.
- Ho, merci, vous avez l'air de bien connaître les environs, vous vivez par ici ?
- La cabane dans le pré à la sortie du village.
La sorcière semblait avoir acquis la confiance du vieil homme.
- Vous y vivez seul ?
- Oui, ma femme est décédée l'année dernière et je n'ai jamais eu d'enfant. Et vous ?
- Intéressant, répondit la sorcière un rictus sur les lèvres. Dødsdom!
Elle recula d'un pas et sourit à ce macabre spectacle.
- Ce sort fait un travail toujours très agréable !
Elle quitta la ruelle sombre laissant l'homme étendu au sol, trois plaies béantes ouvertes et sanglantes au milieu du dos.
Ginny était parcourue de spasmes, elle n'arrivait pas à contenir le flot de larmes qui dévalaient sur ses joues. La lettre de son amante étendue à ses pieds, elle perdit ses couleurs et glissa de son fauteuil pour tomber lourdement au sol.
Pansy quitta l'appartement de Fred et Karen après le repas du soir. Fred étant partie un peu plus tôt en intervention sur un accident de la route, elle en avait profité pour discuter avec son amie. Bien que son amitié avec Fred soit très forte, elle préfèrait le réconfort chaleureux de la future maman.
- Ma chérie, explique-moi ? avait demandé l'avocate à la serpentard en posant une main sur sa cuisse.
Pansy regarda le fond de son verre à digestif et inspira profondément. La décision d'arrêter avec Ginny, elle l'avait prise toute seule. Sans le vouloir une larme coula sur sa joue et Karen la remarqua. La jeune femme se leva et vint se placer derrière le fauteuil où Pansy était installée. Comme elle l'aurait fait avec un enfant, elle la prit dans ses bras et la brune se laissa aller contre la poitrine de son amie. Les boucles rousses de Karen sentaient bon et elle en attrapa une mèche pour jouer avec.
- J'ai peur de regretter ma décision. Souffla-t-elle finalement. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, j'ai chaud, j'ai froid… Je pense à elle tout le temps que ça en est déstabilisant.
Karen sourit à cette révélation, elle se souvenait de l'époque à laquelle elle avait rencontré Fred. A la différence de la relation entre Pansy et Ginny, Fred et elle ne se connaissaient pas.
Le tribunal était bondé ce matin-là. Karen assistait pour la première fois au jugement d'une affaire d'enlèvement. Relisant les notes qu'elle avait prises lors du cours de droit de la matinée, elle n'arrivait pas à se concentrer à cause des deux personnes derrière elle. Se retournant, elle vit un homme d'une quarantaine d'années, vêtu d'un uniforme de la Navy, discutant avec une jeune femme pompier.
Les yeux brun de la jeune pompier ont croisés ses yeux bleus et son cœur rata un battement. L'espace d'un instant elle ne put s'en détacher et un sourire s'afficha sur ses lèvres. Leur bref contact fut rompu par l'arrivée des juges et jurés.
Le procès dura trois bonnes heures pendant lesquelles la rousse se retenait de se retourner. Quand la séance fut levée, elle regarda derrière elle mais ils avaient disparu.
Peu importe qu'elles ne se soient pas parlées, Karen ne cessait de penser à ce regard brun charmeur et à cette femme si stricte dans son uniforme de pompier.
- Peut-être que si tu lui laisses le temps, elle reviendra vers toi. Encore faut-il que tu lui laisses la porte ouverte.
- Rappelle moi pourquoi j'ai pris son procès en charge !
- Pour écraser Potter !
- Je vais lui faire bouffer ses chaussures ! Bon aller, je me rentre, c'est pas tout mais j'ai un boulot moi demain !
Les deux femmes rigolèrent et se dirent au revoir sur le pas de la porte.
- Prends soin de toi et de la crevette.
- Oui promis, et tiens moi au courant.
La sorcière remonta par l'échelle. Arrivée en haut, elle referma la trappe et la dissimula par un sort. Elle sortit ensuite du cagibi et se retrouva dans la cuisine où elle se servit une tasse de thé. Satisfaite de l'avancée des travaux, elle sourit.
Cela faisait trois mois qu'elle s'était installée dans la maison du vieil homme. Se faire passer pour sa nièce et écrire un faux testament la désignant comme unique héritière du terrain et de la maison avait été un jeu d'enfant.
Elle était maintenant intégrée et respectée au sein du village et tout le monde était persuadé que la mort de son «oncle» était due à l'attaque sauvage d'un animal. Quand elle avait fouillé la maison elle s'était rendue compte que le vieil homme semblait faire partie de ces paranoïaques de la conspiration refusant de faire confiance aux banques. Déplaçant un livre de la bibliothèque, elle était tombée sur un véritable petit trésor une petite pièce sous le cagibi remplie de galions. Cela lui évita de se rendre à Gringott où elle aurait dû s'affranchir de la sécurité des lieux.
Cependant, étant nouvelle dans le village, elle recevait beaucoup de visite de gens aussi intentionnés qu'hypocrites. Ne souhaitant pas faire d'histoire, la sorcière se prêtait, non sans perdre patience, au jeu de l'hôte accueillante. Elle avait alors décidé d'aménager la salle secrète sous le cagibi pour y installer son laboratoire.
Attrapant le grimoire, elle l'ouvrit à la page désirée en sirotant sa tasse de thé. Il lui faudrait encore un mois pour réunir l'ensemble des ingrédients et deux mois supplémentaires pour initier le rituel mais qu'importe, le temps n'était pas son ennemi.
La nuit été noire et la lune pleine. Le rituel était accompli et la sorcière patientait. Sur le sol, deux cercles avaient été formés sur le sol ; un petit dans lequel se trouvait la sorcière et un plus grand vide.
Les minutes passèrent et rien ne se produisit. La lune de sang s'estompait, signifiant ainsi qu'il était trop tard pour que le rituel réussisse à présent.
Inspirant profondément, la sorcière tenta de se calmer. Cela devait avoir marché, il ne pouvait en être autrement! Elle laissa courir ses pouvoirs et sonda le village et ses alentours.
Un sourire apparut alors. Elle les sentait! Les pouvoirs du dragon étaient ici. Elle ne savait pas à quoi ils ressemblaient mais ils étaient bien là! Elle avait réussi!
Ramassant le grimoire, elle rentra dans la cabane qui lui servait de maison et profita de la chaleur de la cheminée.
Parfait, murmura-t-elle, maintenant il faut que je trouve un moyen pour l'obliger à se manifester...
Ginny ouvrit les yeux douloureusement un mal de crâne lui vrillant les tempes. Regardant autour d'elle, elle ne comprenait pas ce qu'elle faisait au sol avant d'apercevoir le papier froissé à distance de sa main. Le flot des souvenirs l'envahit et des nausées la prirent. Reposant sa tête sur le sol, elle ne retenait pas les larmes qui dévalaient ses joues.
La rousse fixa le plafond et inspirait profondément pour essayer de se calmer. Cependant, même ses efforts furent vains. Ses mains tremblaient et elle lutta pour ne pas retomber dans l'inconscience. Sa belle inconnue venait de mettre un terme bref et définitif à leur histoire certes, elle fut brève mais ô combien intense pour les deux jeunes femmes.
Dans un dernier effort, elle se releva, s'accrochant à son bureau de toutes ses forces. Même debout, ses jambes flageolaient et sa vision était trouble. Doucement, elle mit un pied devant l'autre repoussant la douleur qui lui vrillait la poitrine.
Lorsqu'elle eut reprit de l'équilibre, elle déglutit et laissa ses jambes l'entraîner dans un monde où elle oublierait ses souffrances et ses démons intérieurs.
Arrivée au bout du couloir de l'aile gauche du sixième étage, elle ouvrit la porte du placard de quidditch et sorti son balai. Le Flèche d'Argent en main, elle descendit les escaliers pour se rendre au lac.
- Que se passe-t-il ? Demanda Minerva effrayé par le cri d'Hermione.
- Min… Hermione hésita. Minerva ? Est-ce bien vous ?
- Mais enfin Hermione de quoi parlez-vous ? Bien sûr que c'est moi !
Soudain, Minerva prit conscience que la jeune femme avait mentionné un hôpital. Les éléments étaient encore confus mais cela supposait qu'elle avait eu besoin de soin. Ce pourrait-il que...
- Par Merlin, est-ce que... mon visage est-il...défiguré ? Minerva termina sa phrase dans un murmure, s'imaginant déjà le pire.
- Quoi ? Non au contraire ! S'exclama Hermione.
- Par quoi avez-vous été effrayé, alors ? Demanda la directrice non s'en soupirer de soulagement.
- C'est juste que... j'ai été surprise.
- Surprise ? S'étonna l'animagus.
- Oui... votre visage n'est pas défiguré mais...comment dire... il n'est plus …comme avant.
- Hermione, je ne comprends absolument rien à ce que vous racontez.
- Le plus simple, c'est que je vous montre !
Hermione tendit la main vers une pierre qui traînait non loin d'elle et la transforma en miroir. Elle le tendit ensuite à son aînée.
- Par Merlin, s'exclama Minerva en contemplant son reflet.
Sa main monta aussitôt vers son visage pour le toucher et se persuader qu'elle ne rêvait pas. Mais non, ce n'était pas un rêve. Elle sentait parfaitement la sensation de ses doigts sur son menton, ses lèvres, ses joues et son front.
- Voilà des années que je n'avais pas revu ce visage, souffla-t-elle.
- Je... je crois que...je vous ais rajeunie. Hermione baissa la tête
- Et bien je dois dire que ce n'est pas pour me déplaire, répondit Minerva en s'empourprant légèrement.
- Vous n'êtes pas fâchée ?
- Hermione, d'après ce que j'ai compris vous m'avez soignée et en plus rajeunie, pourquoi voulez-vous que je vous en veuille ?
- Oui, vu comme ça… répondit Hermione en se rendant compte du ridicule de sa question.
- Maintenant, racontez-moi tout.
- Hier soir, je sortais de l'entraînement avec Axelle et sur le parking on a vu les pompiers.
- Les pompiers ? L'interrompit Minerva.
- Oui, les secouristes moldus. Vous... vous aviez été renversée par une voiture. Je suis désolée.
- Ce n'est pas de votre faute.
Les souvenirs de l'animagus revenaient au fur et à mesure.
- Je ne sais pas… vous étiez là pour me voir, non ?
Cette phrase suffit pour rassembler les pièces manquantes du puzzle et rappeler à Minerva la scène dont elle avait été témoin. Son cœur saigna à cette pensée et une lueur de tristesse passa dans son regard. Cependant, avant que cela ne soit visible, elle se reprit.
- Oui mais ...j'ai cru que je vous avais raté. J'ai fait demi-tour, pensant vous retrouver à Poudlard
La culpabilité dans le cœur d'Hermione était de plus en plus grande. Si elle n'avait pas traîné avec Axelle dans les douches, rien de tout cela ne serait arrivé.
- Et que s'est-il passé ensuite ? demanda l'animagus pour qui la suite paraissait toujours floue
- Vous avez été conduite à l'hôpital le plus proche et soignée. Fred a dit… on voulait vous faire transporter à Sainte Mangouste mais ce n'était pas possible tout de suite. Ensuite j'ai pu vous voir mais vous étiez dans le coma.
La brune essuya du revers de la manche les larmes qui s'étaient formées.
- Vous étiez dans le coma et je ne pouvais rien faire ! J'étais là, à vous regarder et j'ai entendu une voix… Je n'ai pas tout saisit au début mais la dragonne m'a parlée et...
Hermione continuait ses explications mais Minerva n'écoutait visiblement plus. Inévitablement son esprit revenait au moment où elles avaient surpris les deux femmes, où elle avait vu Hermione, sa Hermione, en position avec une autre. Depuis que la jeune femme parlait, elle revoyait le film se jouer devant ses yeux elle n'arrivait pas à passer à autre chose !
- Minerva ?
- Oui ? répondit l'animagus en reprenant ses esprits.
- Vous vous sentez bien ?
- Oui, mentit Minerva, excusez-moi.
- Vous êtes sûre ?
- Oui, poursuivez.
- Et donc, il faut que je trouve mon âme sœur... le tout avant… Elle regarda sa montre et soupira en remarquant qu'elle était cassée… l'année prochaine jour pour jour. C'est la condition pour que je fusion totalement avec la dragonne.
- Vous avez fusionné avec la dragonne ? Interrogea Minerva à qui il manquait une partie de l'histoire.
- Oui, je l'ai fait pour vous sauver, reprit Hermione d'une petite voix.
Enchaînant des figures plus acrobatiques les unes que les autres, Ginny était suspendue sur son balai de compétition au-dessus d'un vide encore plus dangereux que le sol. D'un mouvement circulaire, elle prit son élan et monta en flèche le plus haut possible. Arrivé au summum de son équilibre, elle rompit la vitesse de son balai pour le laisser redescendre en piquet au-dessus de l'eau gelée. La moindre erreur lui serait fatale, elle le savait. L'eau en dessous regorgeait de mille et une créatures qui se délecteraient de sa chaire encore chaude.
La vitesse et le risque faisaient monter l'adrénaline qui compensait un peu la douloureuse peine dans son cœur. A quelques mètres de l'eau sournoise, elle tendit la main pour ressaisir le manche de son Flèche d'Argent. Son balai était l'un des plus rares mais aussi des plus performants lorsqu'il s'agissait d'altitude et de souplesse.
En une fraction de seconde, elle pivota sur le manche de son balai et alors que son pied caressa l'eau glacée, elle remonta aussi vite qu'elle était descendue. Le vent violent du mois de janvier battait sur sa peau et elle défiait la nature empruntant les plus vifs couloirs aériens.
En l'espace de six mois, sa vie avait basculé et elle se sentait vide, insignifiante inévitablement seule. Alors qu'à ces côtés, Hermione paraissait épanouie, elle, s'enfonçait dans une relation dont l'espoir de sa réussite venait d'être détruit par un simple parchemin.
Alors qu'elle vrillait sur elle-même, on aurait dit qu'elle dansait avec le balai. Une danse vertigineuse et complètement dangereuse. Elle naviguait dans un autre monde, un monde qu'elle s'était créé pour ne pas souffrir. Alors qu'elle retentait une énième chute vers l'étendue glacée, une forme sortit du lac juste en dessous d'elle. Déconcentrée, elle ne put éviter ce qui inévitablement devait se produire… l'eau gelée l'avait engloutie.
Axelle avait dormi chez Fred et après avoir remercié les deux jeunes femmes, elle reprit la route en direction de l'hôpital. Il faisait quasiment encore nuit mais elle ne supportait plus d'attendre. Elle avait tourné dans son lit toute la nuit avant de se résoudre à emprunter un livre à Fred. Au petit matin, quand la centrale s'était levée pour aller au boulot, Axelle en avait profité pour les remercier et s'en aller. Désormais, sur la nationale qui menait à l'hôpital, elle était quand même un peu inquiète sa principale crainte étant de devoir récupérer sa petite amie à la petite cuillère si sa directrice ne s'en sortait pas.
Empruntant la troisième sortie, elle roula encore une dizaine de kilomètres avant de se garer sur le parking des visiteurs. Rapidement, elle ferma sa voiture et traversa tout l'hôpital. Évidemment, il fallait que la chambre soit à l'autre bout !
Arrivé dans le hall du service de traumatologie, elle arrêta une infirmière.
- Excusez-moi, je cherche la chambre de Minerva McGonagall ?
- Vous êtes de la famille ?
- Oui, ma compagne est restée à son chevet cette nuit, elle a été amenée suite à un accident de voiture.
- Je suis désolée mais il n'y a personne de ce nom-là.
- Mais…
- Excusez-moi, j'ai affaire. Allez demander à l'accueil, ils pourront peut-être vous renseigner.
Voyant qu'elle n'obtiendrait rien de plus, elle se résigna. Cependant, la responsable de l'accueil ne lui en apprit pas plus, aucune Minerva McGonagall n'avait été amenée ici. Plus le temps passait, plus l'angoisse d'Axelle grandissait. Elle finit par sortir dehors et appela Fred.
- Fred, c'est moi… J'en sais rien… non, disparu… oui j'y suis et elles ne sont pas là ! … Je ne bouge pas, je t'attends.
Décontenancée, elle se laissa tomber sur le rebord des jardinières du parc. Où avait bien pu passer Hermione ?
Alors ce premier chapitre ? N'hésitez pas à nous dire ce que vous pensez.
Bonne semaine et à vendredi
Duch et Sol
