Vous rappelez vous du « jeune » Severus Rogue quand Harry entre dans son esprit durant les cours d'occlumencie dans le film « L'ordre du Phénix ». Je le trouve trop « mignon »! Mais n'allez pas répéter à Severus que j'ai dit ça, il risque bien de m'envoyer un sectumsempra injustement mérité!

Il fallait donc que je trouve un nouveau moyen de l'insérer dans une histoire. Pour vous mettre dans le contexte, la guerre est gagnée (YÉ!), Severus n'est pas mort (je sais, je ferais toujours du déni là-dessus) et il n'a pas eu à partager ses souvenirs avec Harry.

Je tiens à remercier ma correctrice qui détient le savoir absolu du monde de HP! Si vous trouvez des irrégularités dans le texte, c'est que j'ai fait à ma tête et que je ne l'ai pas écoutée!

Bien sûr, rien ne m'appartient. Sinon, je serais probablement allongée sur une île privée à me faire dorer au soleil au lieu d'inventer des histoires avec les personnages de la brillante J.K.R. Sur ce, bonne lecture!

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Chapitre 1 - Conspiration et nouvelle mission

La guerre était maintenant finie depuis quelques mois et le grand Albus Dumbledore avait enfin reprit son bureau. En effet, le directeur de Poudlard, avec l'aide et la complicité de Minerva McGonagall, avait stratégiquement simulé sa mort pour déjouer le serment inviolable de Severus Rogue et détromper les mangemorts. Un faux corps gisait dans la tombe tandis que le vrai et vivant Albus s'était caché, pour laisser croire à Lord Voldemort que le champ était libre afin qu'il baisse sa garde, ce qui lui permit pour sa part de contribuer secrètement à la guerre.

C'était pendant les célébrations de la victoire qu'Albus avait annoncé au monde magique son retour parmi les vivants et, à la rentrée scolaire de Poudlard, c'est tout naturellement qu'il reprit ses fonctions directoriales. Par contre, depuis la fin de la guerre, il semblait s'ennuyer quelque peu.

C'est donc par une belle nuit d'automne que le professeur Rogue se rendait de sa démarche assurée vers le bureau du directeur avec ses capes virevoltant autour de lui.

Qu'est-ce que Dumbledore pouvait bien lui vouloir à une heure aussi tardive? La dernière fois, le vieux fou s'ennuyait et voulait simplement jouer une partie d'échecs.

À passer ses soirées à divertir le barbu sénile, il n'avait plus le temps de s'attarder à corriger ses copies. Il ne lui restait qu'à peine le temps de lire les quelques premières lignes des parchemins de ses cornichons d'étudiants pour rageusement y inscrire d'une belle encre vermeille un T ou un A. Que les élèves aillent porte plainte auprès du directeur, ça lui donnera une raison de ne plus perdre son temps!

En ruminant ses colériques pensées, le professeur de potions arriva devant la gargouille.

- Mousse au chocolat.

Au moins, il pouvait quand même apprécier le génie du directeur. Si un mangemort était parvenu aux portes de la direction, il n'aurait jamais imaginé que le mot de passe pouvait être aussi puéril qu'une confiserie ou une pâtisserie. Et si quelqu'un était venu à dévoiler le mot de passe sous la torture, le mangemort aurait cru que le torturé le narguait insolemment.

En haut de l'escalier en colimaçon, Rogue toqua à la porte et entra quand il entendit la voix de Dumbledore l'inviter à l'intérieur.

- Severus, mon garçon, assieds-toi, nous avons à discuter. Un bonbon au citron?

Rogue lança un regard méprisant sur la boîte des sucreries. Ça lui rappelait les affreuses pastilles au citron que sa mère lui donnait quand il était affligé d'un mal de gorge étant enfant. Comment est-ce que quelqu'un de sensé pouvait apprécier le goût de quelque chose qui s'apparentait à des médicaments?

Le directeur, se doutant bien que son invité refuserait les bonbons, attendit qu'il fût assis devant lui pour prendre la parole.

- Severus, comme tu le sais, nous avons gagné la guerre surtout grâce à Harry.

- Peut-être devriez-vous organiser un fan club pour le Sauveur du monde, lui répondit Rogue d'un ton très las.

- Mais c'est une excellente idée Severus! Tu pourrais imprimer un nouveau magasine à l'effigie d'Harry, avec des entrevues, des photos…

- Albus, je n'ai pas de temps à consacrer à de telles frivolités.

- Ah? Dommage. Mais j'en parlerai à la prochaine réunion des professeurs. Bien sûr, tout le crédit de cette merveilleuse idée te reviendra!

- Albus, vous ne m'avez pas fait venir dans votre bureau pour cette raison?

- Malheureusement non mon garçon, lui répondit Dumbledore en perdant le pétillement de ses yeux pour y laisser des traces d'inquiétude.

Rogue se redressa sur sa chaise, maintenant attentif. La dernière fois qu'il avait vu Dumbledore si inquiet, c'était avant l'attaque finale de Voldemort.

- Donc je disais, avant que tu ne m'interrompes avec ta fabuleuse idée de fan club, Lord Voldemort a été vaincu et la plupart des mangemorts sont maintenant à Azkaban. Par contre, j'ai eu vent que certains des enfants de mangemorts souhaiteraient perpétuer les idées machiavéliques du Lord noir. J'ai bien peur que ces quelques élèves fomentent un nouveau groupe, cherchant à recruter une nouvelle génération de mangemorts avec à leur tête un nouveau conspirateur.

- Ce serait terrible que tous les combattants de cette guerre se soient sacrifiés en vain. Il faut que vous fassiez quelque chose avant que ce conspirateur aille de l'influence. Savez-vous qui sont concernés?

- Non mon garçon. C'est pour cette raison que je t'ai fait venir. Je voudrais que tu interroges les étudiants pour tenter de découvrir ce qu'ils trament.

- Bonne idée Albus. Je vais de ce pas entrer dans leur salle commune et demander qui fait partie du futur groupe de terreur. Pensez-vous réellement qu'ils m'adresseront la parole. Tout le monde sait pertinemment que j'ai été espion pour le compte de l'Ordre.

- C'est pourquoi Minerva et moi avons concocté ceci!

Le maître des potions pris la fiole que lui tendit Dumbledore et en huma le contenu.

- Hummmm, je sens des soupçons de cinabre, d'hématite, de sels de mercure et autre chose que je n'arrive pas à identifier. Albus, est-ce que c'est une potion de…

- Oui oui! Un élixir de jouvence combiné à un puissant sortilège de rajeunissement. En la prenant, tu retrouveras l'aspect de ta jeunesse et pourras t'infiltrer parmi les Serpentards en tant qu'étudiant.

- Albus, il est hors de question que..

- Et comme tu es le directeur de cette maison, tu connais bien tes étudiants.

- Non.

- Tu pourrais facilement les amadouer avec tes connaissances de magie noire.

- Non!

- Et tu es de plus un espion hors pair.

- NON! Albus, je ne sais comment vous avez pu vous imaginer que je pourrais, ne serait-ce que considérer la question! Mes années en tant qu'étudiant ont été particulièrement pénibles et il est catégoriquement hors de question que j'y retourne de mon plein gré. Trouvez-vous un autre cobaye assez stupide pour y aller.

En voyant le regard malicieux par-dessus les lunettes en demi-lune, Rogue dû se retenir pour ne pas fourrer tous les bonbons dans le fond de la gorge du vieux fou. Il se leva, vociféra que c'était un refus catégorique et que jamais il ne reviendrait sur cette décision et quitta le bureau dans un tourbillon de capes tout en claquant rageusement la porte.

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- Hihihi, ce que tu es mignon Severus!

- Minerva, un autre commentaire de ce genre et je vous fais bouffer votre chapeau pointu!

Comment avait-il fait pour accepter? Dumbledore a dû utiliser le sort d'Imperium. À moins qu'il n'ait glissé une sorte de drogue dans son thé matinal? Toujours est-il qu'il avait donné son accord et présentait maintenant l'apparence de ses 18 ans. Il se scrutait dans le miroir. Il avait beau ne pas s'en faire pour son physique, mais il préférait quand même sa version plus vieille. Le reflet lui renvoyait l'image d'un grand chétif. Il avait perdu sa musculature qu'il avait acquis au cours de ses missions. Même sa voix avait grimpé d'un octave.

- Ça me rend nostalgique. Je me rappelle quand tu n'étais qu'un étudiant assis dans ma classe.

- Je préfère ne pas m'en rappeler.

- En passant, Dumbledore m'a parlé de ton projet de fan club. Très belle initiative de ta part!

- Minerva…, Rogue se voulait menaçant, mais avec sa voix moins grave et moins profonde, ça n'eut pas l'effet escompté.

- Donc pour revenir à notre sujet principal, comme je te l'expliquais, la potion a un effet d'environ 24 heures. Assure-toi de la prendre quotidiennement. Je l'ai préparée avec l'aide de Dumbledore et nous l'avons combiné d'un puissant sortilège d'indétectabilité. Si quelqu'un utilisait un sort de révélation sur toi-même ou sur n'importe quel document ou parchemin, tu apparaîtrais toujours sous ta forme jeune et le nom de Steven Rodrigue.

- Mais quel genre d'affreux nom m'avez vous affublé?

- Albus avait proposé qu'on te nomme Trafalgar.

- Va pour Steven! Mais quelqu'un pourrait bien me reconnaître?

- Il n'y a qu'Albus et moi-même qui sommes au courant de ta mission. Nous n'en avons parlé à aucun autre professeur, de peur que quelqu'un s'échappe et je ne crois pas qu'ils soient assez perspicaces pour faire un moindre lien. Et ne t'en fais pas pour les étudiants, aucun n'était né quand tu avais cette apparence et qui franchement irait croire que du jour au lendemain, le nouvel étudiant qui se promène est en fait leur professeur de potions.

- Mais qui assurera mon poste durant cette mission ?

- Ce sera le professeur Horace Slughorn. Nous lui mentionnerons à lui et aux étudiants que le professeur Rogue est parti pour un long congrès sur les potions.

- J'avoue que de me rendre à un congrès serait plutôt tentant.

- Trop tard pour reculer! Voici donc ton horaire. Essaie d'être crédible et de glisser quelques erreurs dans tes travaux sinon tu vas attirer l'attention des professeurs et des autres étudiants.

- J'ai Divination?

- Beaucoup d'étudiants Serpentards ont pris cette branche. Probablement pour prédire le retour d'un nouveau souverain dictateur. Nous ne voulons prendre aucune chance et te laisser plein d'occasions d'en apprendre sur ce nouveau regroupement.

- Je sens que je vais m'amuser aux dépens de cette folle de Sybille.

- Severus…, le gronda McGonagall.

- Quoi? lui répondit-il sur un ton innocent, ce qui, avec sa version plus jeune, aurait pu être convainquant si elle ne le connaissait pas si bien.

Des coups à la porte avortèrent le début d'un affront. McGonagall s'empressa d'inviter le nouvel arrivant.

- M. Malefoy. Je tiens à vous présenter M. Steven Rodrigue qui vient tout juste d'arriver de Drumstrang. Le choixpeau l'a immédiatement placé à Serpentard. En tant que préfet en chef de cette maison, il est de votre devoir d'accueillir tout nouvel étudiant et qu'il se sente comme chez lui.

- Oui professeur. Allez, viens Rodrigue, je vais t'aider à porter tes bagages.

En effet, la professeure McGonagall avait songé à planifier une garde-robe étudiante comprenant autant des uniformes Serpentard que du linge plus confortable. Sachant que la plupart des serpentards étaient issus de familles fortunées, elle avait prit la peine de lui fournir des vêtements luxueux hors de prix pour qu'il puisse facilement s'intégrer. Elle omit par contre de lui mentionner qu'elle avait payé les vêtements à même le budget scolaire alloué au département des potions.

Dans les couloirs de Poudlard, Severus suivait docilement Drago.

- T'es vraiment chanceux d'avoir été réparti chez les serpentards, nous sommes de loin la meilleure maison. C'est mon parrain qui en est le directeur. C'est un homme juste et impartial, qui distribue généreusement des points aux méritants et aux talentueux.

Severus, malgré lui, fut très flatté de voir comment il était considéré par son filleul.

- J'ai hâte de te le présenter. C'est drôle, mais tu lui ressembles vaguement.

- Peut-être avons nous des ancêtres communs?

Par Salazar, pensa Severus, Minerva n'avait pas songé que Drago pourrait peut-être faire le rapprochement. Malgré qu'il fut très peu présent durant les jeunes années de l'héritier Malefoy, il faudra quand même qu'il soit vigilent dans ses agissements pour n'éveiller aucun soupçon de la part de son filleul.

Arrivés devant la toile de la salle commune des serpentards, Drago prononça le mot de passe "Suprématie".

- Il va falloir que tu te souviennes des mots de passe pour avoir accès à certains endroits du château.

Après qu'ils eurent franchi le seuil de la toile, toutes les conversations de la salle commune cessèrent et une dizaine de paires d'yeux se tournèrent vers les nouveaux arrivants.

- Tout le monde, je voudrais vous présenter Steven Rodrigue de Drumstrang qui vient se joindre à nous. Je vous prierais de tous l'accueillir cordialement.

Un à un, les étudiants vinrent se présenter et serrer froidement la main de Severus. Déjà qu'il n'avait jamais eu de talent pour se faire des amis, ç'allait être dur de gagner leur confiance. Au moins, il n'aura pas à fournir d'efforts pour mémoriser leurs noms. Dès les présentations terminées, les étudiants retournèrent chacun dans leur coin pour continuer leurs conversations à voix basse.

- Viens Rodrigue, je vais te conduire aux dortoirs.

Severus croyait rêver, ou plutôt cauchemarder. Drago le menait directement au lit qu'il avait eu tout au long de sa scolarité. Il exécrait ce lit à baldaquin, seul témoin des larmes de rage qu'il avait versées durant les nuits de sa rude jeunesse. Ce lieu lui rappelait trop de mauvais souvenirs.

Il secoua la tête, pour chasser les fantômes du passé. Il était en mission par Merlin! Il devait rester concentré et non ressasser ses malheurs d'adolescent.

Malefoy aida Severus à défaire ses bagages, tout en sifflant d'admiration devant la garde-robe confectionnée par Minerva.

- Wow, je vois que tu viens aussi d'une riche famille. J'imagine que tu es un Sang-Pur?

- Oui, mentit Severus, voyant ainsi l'occasion de se rapprocher un peu plus des jeunes serpentards.

- Tant mieux! Je ne supporte plus du tout les sang-de-bourbe. Spécialement depuis que je suis obligé de partager mes appartements de préfet en chef avec Granger la harpie-je-sais-tout. Je passe presque tout mon temps ici pour l'éviter le plus possible. Surtout qu'elle invite souvent Saint-Potter-le-Sauveur-du-monde et son abominable petit ami Weasmoche. Bon, sur ce, je te laisse. On se reverra demain en métamorphose.

Severus termina de ranger ses effets et se glissa dans un pyjama en satin vert forêt fourni par Minerva. Même s'il ne portait que très peu d'attention à sa tenue vestimentaire, il pouvait apprécier le goût de McGonagall. La caresse du tissu sur sa peau était très agréable. Ça lui faisait changement de ses éternels T-shirts immondes qu'il mettait pour dormir.

Il réprima un frisson lorsqu'il se glissa sous les couvertures. On oublie facilement les mauvais souvenirs, mais le corps possède une mémoire surprenante. Tous les défauts du lit lui revinrent en tête d'un seul coup. La bosse du côté droit, les grincements du sommier si on faisait tel mouvement. Instinctivement, il reprit son ancienne position de lecture d'étudiant. Assis en tailleur, il sortit de sa valise un des livres qu'il s'était apportés pour passer le temps, puisqu'il était d'un naturel insomniaque. Il se rappela douloureusement combien il était la risée des autres étudiants à cause de ses goûts littéraires. Il jeta donc un sort sur la jaquette de son traité avancé sur l'utilisation du venin d'acromentule dans les potions pour une jaquette plus tapageuse sur les stars du quidditch à travers les temps. Ce fut un excellent réflexe de sa part car une dizaine de minutes plus tard, Blaise Zabini, qui partageait le lit d'à côté, venait se coucher.

- Hé, le nouveau. Steven hein? Je vois que tu lis sur le quidditch. Est-ce que tu en joues?

- Je préfère de beaucoup être spectateur.

- Une chance, car notre équipe est pleine et on n'aurait pu prendre aucun nouveau. Est-ce que tu as un joueur préféré?

- Venant de Drumstrang, c'est certain que mon favori est Viktor Krum.

- Ouais, c'est vrai qu'il est génial. T'en as de la chance d'avoir été à l'école avec lui. Hé, tu viendras nous voir jouer et après, quand on gagne, on organise toujours une méga-fête. Tu es bien sûr le bienvenu à venir célébrer nos victoires, surtout si tu aimes le quidditch. Toute personne qui vénère ce sport mérite de partager notre victoire!

- C'est certain que je viendrai Blaise.

- Cool! Allez, bonne nuit Steven.

Zabini se tourna dans ses couvertures et émit rapidement des ronflements. Severus avait pour sa part un léger sourire en coin. Ce serait plus facile qu'il croyait de gagner l'amitié et la confiance des serpentards. Si seulement il avait eu le même réflexe plus jeune, ou s'il s'était tout simplement intéressé aux sports, probablement qu'il n'aurait pas eu une enfance si dure et fait d'aussi terribles choix. Bon, pourquoi repensait-il encore à ça. Ce n'était pas du tout dans sa nature de ressasser le passé. Était-ce un des effets de l'élixir? Il faudra qu'il en discute avec Minerva demain matin.