N/B : Juste un petit one-shot basé sur l'idée qu'Harry, en tant qu'Horcruxe, puisse discuter avec la partie de l'âme de Voldemort qui est encore « Tom Jedusor », l'étudiant qui désire changer le monde sans encore « vendre son âme au diable » dirons-nous.
Disclaimer : Je ne possède pas Harry Potter car, contrairement à J.K Rowling, je n'aurais jamais eu l'idée de faire vivre le héros dans un placard.
La partie d'âme de Voldemort qui vivait en Harry avait appris à apprécier ce dernier. Il aimait ce jeune garçon empli d'innocence dont les yeux s'illuminaient d'intérêt lorsque le terme « magie » était évoqué à lui, alors qu'il se retrouvait enfermer dans le placard sous l'escalier, qui lui servait également de chambre. Tom Jedusor, pour une raison qu'il ignorait, s'entichait de cet enfant alors, à chaque fois qu'Harry le désirait, il s'asseyait sur le lit et, observant l'enfant assis en tailleur devant lui, le fixait droit dans les yeux et parlait sans retenu de ce qu'il connaissait de mieux : la magie. Il évoquait les sortilèges, le Chemin de Travers, les animaux fantastiques, Poudlard, le Quidditch, le Ministère de la Magie et cela sans jamais être interrompu par Harry, qui réservait toute une série de question quand Tom finissait ses récits.
« Tom, tu penses que je peux être un sorcier ? lui demanda un jour Harry.
— Bien sûr Harry. Tu es un Potter, non ? Tous les Potter sont des sorciers. »
Si Harry semblait surpris d'apprendre cela, il n'en dit rien. Et Tom non plus. Il savait que les incapables tuteurs légaux d'Harry, ces ordures de M. et Mrs. Dursley prétendaient que Lilly et James Potter étaient morts dans un accident de voiture, parce que M. Potter était ivre ce jour-là. Il pourrait dire la vérité à Harry dès maintenant. Que sa mère et son père étaient des sorciers, qui ont faits leurs études à Poudlard, et qu'ils sont morts aux mains du Seigneur des Ténèbres, ce fatidique jour d'Halloween. Mais il n'en fit rien. La vengeance était un plat qui se mangeait froid et les Dursley regretteraient amèrement cet ignoble mensonge quand Harry serait en âge de savoir, et de ressentir une rancœur inestimable contre ceux qui l'ont trompé. Harry, en tant que sorcier, serait capable d'accomplir de grands exploits. Mais il devait comprendre qui sont ses véritables ennemis : ces êtres dénués de pouvoir magiques, pathétiques et égoïstes ; les Moldus.
Harry était gentil. Beaucoup trop gentil. Il n'élevait jamais la voix, il ne se battait jamais, il ne se mettait jamais en colère. Il ne tentait pas de faire valoir ses droits lorsque son cousin obtenait tout ce qu'il désirait, alors que lui vivait dans un miteux placard qui commençait à devenir trop petit pour lui. Et cela devait changer. Il devait faire comprendre à Harry sa haine envers les Moldus.
« Harry, tu n'as jamais trouvé ça injuste ?
— Mmh, de quoi ?
— Ta vie. Ton oncle, ta tante, ton cousin. Eux vivent parfaitement bien, profitent de tout ce qu'ils possèdent. Et toi ? Toi, ils te destinent à vivre dans un placard étroit. Tu ne trouves pas ça injuste ?
— Je... Je ne me suis jamais demandé ça », avoua Harry en haussant les épaules.
Personne dans cette maison, autre qu'Harry, ne le savait. Ils ignoraient que Tom Jedusor veillait sur le jeune sorcier orphelin, restait toujours à ses côtés, dans n'importe quelle situation, à n'importe quel moment. Ils ne savaient pas que, quand ils obligeaient le jeune Harry à cuisiner, Tom était près de lui, parlant tranquillement en sachant qu'Harry, bien qu'il ne dise rien, l'écoutait attentivement tout en se concentrant sur son travail. Tom était le maintien solide et nécessaire dans la vie du jeune enfant exploité par cette famille. Et la magie, dont Harry entendait sans cesse parler sans s'en lasser, était une des raisons qui le poussait à croire qu'un jour, il serait libérer d'ici, qu'il partirait en balai magique rejoindre Poudlard, rejoindre des gens qui le comprenaient parfaitement, qui ne le traiteraient pas de monstre ou d'anormal.
« Tom, tu es allé à Poudlard ? »
Tom fronça les sourcils. Harry et lui étaient encore une fois assis sur le lit du jeune garçon, après que sa tante Pétunia l'y ait envoyé, après l'avoir regardé d'un air indigné lorsqu'il avait prononcé le mot « magie ». Tom s'amusait à remarquer que Vernon et Pétunia répugnaient tellement la magie qu'ils ne voulaient même pas en entendre un mot. Et lorsqu'on avait peur tellement peur de quelque chose qu'on refusait d'en entendre parler, cela était un signe de faiblesse. Harry l'ignorait mais son oncle et sa tante étaient faibles, bien plus faibles que lui.
« Bien sûr, répondit-il finalement.
— C'est bien, Poudlard ?
— Je pensais que tu l'avais compris, puisque nous en avons déjà beaucoup parlé.
— Je... Je sais mais j'aurais aimé avoir ton avis. »
Tom leva la tête au plafond, réfléchissant à ce qu'il pourrait dire à Harry tandis que ce dernier attendit patiemment sa réponse.
« Tu aimerais beaucoup Poudlard, finit-il par dire. Les cours magiques sont cents fois mieux que ceux des Moldus.
— Les Moldus, c'est ceux qui ne sont pas capables de faire de la magie, c'est ça ? Comme oncle Vernon ou Tante Pétunia.
— C'est exact. Je vois que tu as bien retenu ce que je dis.
— C'est facile à retenir, sourit Harry. Le monde magique a l'air tellement intéressant !
— Il est passionnant. Mais patience, Harry, ton tour viendra. Un jour, toi aussi tu iras à Poudlard. »
Et quand ce jour arrivera, Harry comprendra qu'il n'y avait rien à envier à une vie aux côtés des Moldus.
Il se faisait tard au quartier de Privet Drive. Beaucoup s'étaient déjà endormis et seuls quelques fêtards ou insomniaques continuaient d'être éveillé. Mais, parmi eux, se trouvait Harry, toujours dans son placard, sa chambre. Il ne parvenait pas à trouver le sommeil, les paroles de sa tante résonnant dans ses oreilles. Il leva la tête et aperçut Tom, qui observait l'escalier en dessous d'eux d'un air méprisant.
« Tom... commença-t-il doucement, de peur de réveillé son oncle ou sa tante. Tu penses que je suis anormal ?
— Pourquoi demandes-tu ça, Harry ? questionna Tom en se tournant vers lui, s'adoucissant immédiatement en croisant le regard malheureux du garçon.
— Parce c'est ce que n'arrête pas de me répéter Tante Pétunia. Les gens normaux, ils ne se parlent pas tout seul. Mais... Mais je ne parle pas tout seul. Tu es vraiment là, hein, Tom ? Même si Tante Pétunia ne peut ni te voir ni t'entendre, je sais que tu es là, moi.
— Bien sûr, Harry. C'est tout ce qui compte. Ne prête pas attention à ce que te dit ta tante, elle a tort. Tu n'es pas anormal, Harry. Tu es un sorcier. Tu es spécial. Ce sont eux, les membres de cette famille, qui sont bizarres. Ne les laisse jamais te persuader du contraire, c'est compris ?
— Oui. Je... Je suis un sorcier et c'est parfaitement normal.
— Bien Harry, sourit Tom. Bien. Tu devrais dormir à présent, tu as besoin de beaucoup d'heures de repos à ton âge. »
Harry, qui venait de retrouver le sourire, hocha la tête et s'engouffra sous sa couverture. Mais, avant de s'endormir, il demanda d'une voix somnolant :
« Dis Tom... Tu es mon ami, n'est-ce pas ?
— Toujours, Harry. Je serais toujours ton ami.
— Tant mieux. Je pourrais dire à Dudley qu'il se trompait. J'ai un ami. Et il s'appelle Tom. »
Oui, Tom Jedusor était son ami, même si personne à part lui ne pouvait le voir. Car qu'importe ? Tant qu'Harry arrivait à le voir, rien d'autre ne comptait.
Tom fixait Harry silencieusement. Le jeune garçon venait une nouvelle d'être enfermé brutalement dans le placard par son oncle, parce qu'il avait clamé haut et fort aimer la magie, et croire à son existence. Et toutes les paroles réconfortantes de Tom ne servaient à rien pour faire oublier son chagrin à Harry. Le jeune sorcier orphelin était bouleversé, et Tom détestait le voir ainsi.
Il s'agenouilla devant Harry, ce dernier en boule sur son lit, et posa son bras sur son épaule. Il savait parfaitement l'inutilité de ce geste, puisqu'il ne pouvait avoir aucun contact avec quoi que ce soit, mais ce simple geste semblait rassurer Harry, qui arrêta de sangloter pour regarder Tom.
« Ne t'en fais pas, Harry, tout cela sera bientôt fini.
— Tu... Tu en es sûr, Tom ? bégaya Harry d'une faible voix encore tiraillée par ses pleurs.
— Quel âge as-tu, Harry ?
— Dix ans.
— Et quand fêteras-tu ton anniversaire ?
— Dans quelques semaines...
— Alors sache que, dans quelques semaines, tous tes malheurs prendrons fins. Tu me fais confiance, pas vrai ?
— Bien sûr ! Je te ferai toujours confiance, Tom. Tu es mon ami.
— Alors ne t'en fais pas, Harry, tout sera bientôt fini. Et plus jamais tu ne seras forcé de vivre avec ces Moldus. Sais-tu pourquoi ?
— Car... Car les Moldus ne peuvent pas comprendre, répondit Harry avec une légère hésitation. Les Moldus ne... Ne pourrons jamais comprendre la magie.
— Absolument. Les Moldus sont des gens...
— Bizarres. Et les sorciers sont spéciaux, bien meilleurs que les Moldus », compléta Harry.
Tom sourit. Il atteignait son but. Bientôt, lorsqu'Harry apprendrait la vérité sur la mort de ses parents, il se mettrait à haïr son oncle, sa tante, son cousin, et tous les Moldus en général. Il comprendrait que les non-magiques ne valent rien, que les sorciers sont en tout point supérieur. Il sera endoctriné dans l'idée de la supériorité du sang magique.
Bientôt, Harry Potter serait comme lui, Tom Jedusor. Parce qu'ils sont amis.
N/B : Dans l'idée de Tom qui puisse communiquer avec Harry quand celui-ci est jeune, je le vois comme quelqu'un qui est prêt à se servir d'Harry dans la « noble quête » d'éradiquer les Moldus, tout en se prenant d'affection pour le jeune garçon qui, je pense, lui ressemble quelques peu.
Enfin, quoi qu'il en soit, j'espère que vous aurez apprécié ce court One-Shot et merci de l'avoir lu !
