Ses paupières s'ouvrirent lentement. Chaque micro-battements de cils lui envoyait comme une onde de douleur directement dans la tête. Une fois que ses yeux furent entièrement ouvert, il commença à balayer la pièce dans laquelle il se trouvait du regard.

Il se trouvait dans une chambre à coucher des plus simples. Les murs étaient beiges avec un liseré noir en guise de frise. L'endroit était très peu meublé : seulement un lit, une table de chevet, une commode et une télévision.

Il s'attarda d'ailleurs quelques instants sur la télévision qui au lieu de diffuser des images, affichait un étrange symbole blanc sur fond noir.

Les mouvements de sa nuque étaient douloureux et détendit ses muscles, laissant aller sa tête sur son torse.

Il tomba sur les pilules éparpiller aux pieds de la chaise où il était assis. Il fronça les sourcils, ce qui le fît grimacer de douleur, avant de voir les deux épais bandages qui ceignaient ses poignets.

Il se leva difficilement et se dirigea vers la fenêtre. Il jeta un rapide coup d'œil avant de se retourner et de tomber sur le reflet d'un inconnu, lui, dans le grand miroir accroché au mur.

Une haute silhouette, fine, des cheveux noirs d'ébènes et deux grands yeux verts entouré de profondes cernes violettes. Il s'approcha de la surface réfléchissante et posa la main sur la matière froide pour vérifier si cette apparition était vraiment lui.

Son crâne le faisait souffrir le martyr et il ne se souvenait de rien. La question s'imposa donc aisément à son esprit : « Qui suis-je ? ».

Il s'approcha de la télévision qui s'était mis à émettre un bruit blanc très douloureux pour son crâne malmené. Il chercha un moment le bouton de marche et éteignit le poste.

Il prit les escaliers et les descendit en boitillant, ayant du mal à garder son équilibre. Il vit un verre vide sur le bord de l'évier et s'y précipita pour le remplir d'eau avant de l'avaler d'une traite, apaisant sa gorge en feu. Il se sentait tellement fatigué et il ne savait absolument pas pourquoi.

Prudemment, il s'avança vers la porte vitrée et la repoussa avant de sortir dans le petit jardin, puis dans la rue. Il passa sa main dans ses cheveux, se crispant de douleur et regarda un peu autour de lui.

À la fenêtre d'une maison voisine à celle dans laquelle il se trouvait, un homme et une petite fille le regardait, tout sourire. L'homme tenait un téléphone devant lui et semblait le filmer. Il fronça les sourcils et reprit sa marche en enroulant ses bras autour de lui.

Il ne se souvenait de rien.

Il ne comprenait rien.

Il ne savait pas qui il était.

Il ne savait pas où il était.

Autour de lui, les gens filmaient, les gens mataient, les gens se régalaient, les gens se divertissaient...

Et la voiture derrière lui signait son arrêt de mort.