Larmes
Auteur : Calixe
Disclaimer : aucun des personnages de la série qui est cité dans cette fic ne m'appartient, sinon les épisodes seraient légèrement plus …
Note : je m'essaie a un autre style d'écriture.
Résumée : John à commis une erreur et maintenant le regrette.
Bêtas-lectrices & Co : Liliecœur, grande prêtresse du français…. ^^
Larmes amères
Rodney était assis au milieu du réfectoire, où il savourait avec délice et entrain un succulent gâteau au chocolat préparé à son attention par Myli, le chef cuisinier de l'expédition. Du moins c'est ce que toutes les personnes présentes dans la salle pensaient, à l'exception des cinq amis du savant, assis à une table non loin de lui. Eux distinguaient facilement sa souffrance et sa détresse. Ses murmures d'extases étaient trop poussés, trop sonores pour être vrais, ses yeux mi-clos n'exprimaient pas le contentement mais une profonde tristesse qu'il essayait de leur cacher, sans grand succès.
Carson, Teyla, Ronon, Radek et Élisabeth regardaient leur ami jouer la comédie, incarnant le personnage emblématique de Rodney Mckay, le scientifique de génie, abrasif, égoïste, sûr de lui, imbu de lui-même, arrogant, cynique, colérique, emporté, passionné… mais ce n'était plus qu'un personnage, qui, s'il pouvait encore tromper certaines personnes, ne pouvait en aucun cas tromper les rares personnes qui, comme eux, avaient su percer son épaisse coquille pour voir l'être à travers le paraître. Ils le regardaient évoluer non loin d'eux, ne voulant jamais le laisser seul. Ils souhaitaient qu'au moins l'un d'entre eux soit présent, lorsque son masque finirait par se briser sous le poids des larmes contenues, quand ce masque d'homme à l'apparence quasi indestructible se briserait pour laisser apparaître l'homme hypersensible et fragile qu'il était vraiment, cet homme que la réalité blessait atrocement en silence.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'ils l'observaient discrètement, depuis que John était revenu d'une mission avec à son bras la superbe prêtresse de Kulia, Lunia.
Flash back
Il y avait 6 mois de cela, les Kulians avaient contacté Atlantis car ils avaient des problèmes avec leur bouclier antiradiations construit par les anciens. Une équipe constituée de scientifiques des deux mondes était arrivée, après de nombreuses études et simulations, à la conclusion qu'il leur faudrait au moins trois mois pour effectuer l'intégralité des réparations. Vu l'impossibilité des Kulians de rester sur leur planète pendant les travaux sur le bouclier, un accord avait été conclu entre les dirigeants de Kulia et d'Atlantis, ayant pour conséquence que la quasi-totalité des Kulians avait été conduite sur le continent où ils furent hébergés dans le village Athosien jusqu'à ce que les réparations soient terminées. Mais il avait été décidé qu'une délégation de hauts représentants de Kulia resterait dans la cité d'Atlantis pour renforcer les liens diplomatiques et amicaux entre les deux peuples. Depuis lors le colonel prêtait une grande attention à Lunia. Où l'on voyait l'un on voyait l'autre : au réfectoire, au jardin botanique, en salle d'entraînement, sur la baie Est, dans le jumper…. Désormais le pilote accordait tout son temps à cette jolie jeune femme, délaissant ses amis et les activités qu'il pratiquait avec eux,et en particulier Rodney.
Fin du flash back
Tous les cinq avaient vu, au cours des années, des liens forts et puissants se créer entre le militaire et le scientifique en chef d'Atlantis. Ils avaient pu observer les liens d'amitié qui les unissaient se modifier peu à peu pour se transformer au fils du temps en autre chose, quelque chose de puissant, quelque chose de merveilleux mais de si fragile et de si douloureux, tous l'avaient compris bien avant eux, quand la présence de l'un suffisait à apaiser l'autre, quand la souffrance du premier terrassait le second. Si le scientifique, après un combat acharné avec lui-même, avait fini par s'avouer et accepter qu'il était amoureux de John,le colonel, lui, s'obstinait toujours à le nier. En effet le militaire bataillait contre lui-même. Luttant contre les préjugés et les règles imposées, il menait un assaut violent et quotidien contre ses sentiments. Mais peu à peu ses amis le voyaient les accepter, abdiquer dans ce combat. Petit à petit ils le regardaient prendre conscience du fait que Rodney était important pour lui, plus important que n'importe quoi dans cet univers ou dans l'autre, et qu'il n'y avait aucune honte à cela. Mais cela, c'était avant qu'elle n'arrive. Depuis John passait tout son temps avec elle et n'accordait plus aucune attention au scientifique qui, lui, en souffrait.
Deux jours plus tard, une mission diplomatique se présenta sur Funiti une planète susceptible de devenir alliée, et qui, de plus, disposait d'un générateur de conception ancienne. Ils avaient pris contact avec Atlantis car le dit générateur faisait apparaître des données incohérentes sur leurs moniteurs, et ils sollicitaient l'aide d'un scientifique atlante pour les aider à les interpréter et au besoin les assister dans les réparations nécessaires. Après une réunion avec les cadres dirigeants et leurs seconds, Elisabeth pensa que le mieux qu'ils puissent faire était d'y envoyer Rodney. En effet quoi de mieux que le scientifique en chef de l'expédition pour prouver l'importance que l'on accordait à ces nouveaux alliés potentiels ? Une fois sa décision prise, elle en informa SGA 1 et, alors qu'elle allait clore la réunion, John intervint, disant que seul Rodney était indispensable pour cette mission et que sa sécurité pourrait tout aussi bien être assurée par SGA 12 qui venait d'être tout juste formée et confiée au major Londric. De plus une mission d'encadrement diplomatique en terrain amical serait idéale pour parfaire leur entraînement. Elisabeth ne manqua pas le regard à la fois trahi et blessé de son ami, mais, lorsque celui-ci prit la parole pour dire qu'il était d'accord avec le pilote, elle ne put qu'accepter, triste de voir que John n'avait pas entendu la douleur dans les quelques mots à peine prononcés que le savant, d'habitude si bavard, avait lancés du bout des lèvres.
POV Rodney
Rodney prépara son sac pour la mission du lendemain matin. Il sourit en rangeant ses Powerbars dans les poches extérieures de son sac. Teyla puis Ronon étaient passés pour lui en donner et s'assurer qu'il n'oubliait rien. Il n'était jamais parti seul sans son équipe sur une autre planète. Sheppard disait constamment, à qui voulait l'entendre, qu'il était une menace diplomatique à lui seul et qu'il tenait personnellement à être là pour limiter les dégâts qu'il pourrait causer seulement en ouvrant la bouche. Mais c'était avant que cette (maudite , je garde ça lol ) prêtresse ne débarque sur Atlantis , il y avait 46 jours 14 heures et 21 minutes, sans qu'il en tienne le compte. Depuis lors il ne comptait plus beaucoup aux yeux du militaire, même plus du tout. Il n'avait plus vu le colonel en dehors des briefings obligatoires : plus de nuits d'équipe, plus de parties d'échec, plus de soirées vidéo spéciales Docteur Who, plus de repas pris à deux heures du matin quand John venait le chercher pour l'obliger à quitter son labo, plus….plus rien en fait. Désormais il n'existait plus pour le beau pilote. A cette pensée son cœur se serra douloureusement. Il y avait déjà plusieurs semaines qu'il avait accepté le fait qu'il avait donné son cœur au militaire sans espoir de retour possible. Il chassa d'un revers de main les larmes qui naissaient au bord de ses paupières. Il avait très bien compris que l'attitude de John avec la prêtresse était une façon pour lui d'exprimer sa masculinité. Il avait également très bien interprété le message sous entendu lors de cette réunion : le fait qu'il l'envoie avec SGA 12 était l'avertissement clair qu'il n'y avait et qu'il n'y aurait jamais rien entre eux. L'attribuer à une autre équipe était un rejet pur et simple. Et s'il y avait une chose dans laquelle, lui Rodney s'y connaissait bien, c'était dans le rejet : il l'avait vécu tellement de fois.
POV John
John regarda son scientifique traverser la porte des étoiles en compagnie de SGA 12, l'estomac noué, un sentiment de perte lui enserrant la gorge. A aucun moment son ami n'avait croisé son regard, ni même daigné lui adresser la parole. Il resta là, à contempler l'anneau, bien après que celui-ci fut désactivé, avec le sentiment étrange d'avoir perdu quelque chose d'essentiel, quelque chose de vital. Lorsque enfin il put en détacher les yeux, ce fut pour voir ses coéquipiers et amis l'observer : Elisabeth d'un air neutre teinté de tristesse, le regard de Teyla, lui, exprimait une grande déception, celui de Ronon était combatif, enfin plus que d'habitude à son encontre, lui promettant mille souffrances pendant leurs futurs entraînements, Radek était profondément chagriné et Carson était sans aucun conteste en colère, bien qu'il essayât tant bien que mal de le dissimuler. John avala compulsivement sa salive : le comportement de ses amis était assez clair. Leur attitude, associée au vide glacial qu'il ressentait depuis le départ de Rodney, lui fit comprendre immédiatement qu'il avait effectivement perdu quelque chose, quelque chose d'inestimable, d'irremplaçable. Il serra les dents, s'excusa auprès de Lunia qui l'avait accompagné en salle d'embarquement et dont la présence à ses côtés lui était devenue insupportable d'un coup. Il gagna rapidement sa chambre, s'assit sur son lit, la tête dans le creux de ses mains. Il ordonna mentalement à la cité de verrouiller sa porte et de descendre les volets de façon à se retrouver dans la pénombre. Tout dans sa tête et dans son cœur se bousculait : colère contre lui-même et contre Rodney, tristesse, souffrance, sentiment d'abandon, amitié, amour, confiance, peur…. Au bout d'une heure d'introspection infructueuse, il se changea et fit ce qu'il faisait toujours lorsqu'il avait besoin de réfléchir : il se mit à courir. Ce n'est qu'au bout de deux heures de course épuisante que la vérité sur son comportement et celui du canadien lui apparurent et, après encore une heure et demi de plus, il finit par l'accepter. Il était amoureux de Rodney Mckay.
L'équipe du major Londric ne regagna Atlantis que 16 jours plus tard avec un accord diplomatique et militaire. Alors que le colonel descendait les marches pour venir les saluer, son cœur battait la chamade, ses mains étaient moites : il était incontestablement nerveux et impatient de revoir Rodney. Ces 16 jours sans lui avaient été une torture. C'est pendant cette longue absence qu'il avait véritablement pris conscience de ce que le scientifique râleur représentait véritablement pour lui. L'un après l'autre les membres de SGA 12 traversèrent la porte des étoiles jusqu'à ce que le scientifique apparaisse à son tour avec une attelle au poignet gauche et en boitant légèrement, soutenu par le caporal Maters. Alors qu'il s'avançait pour prendre la place du caporal et soutenir le savant, il vit le regard complice et chaleureux que le scientifique et le militaire canadien échangeaient et là son cœur se brisa. Il se mit à agir en pilote automatique, écoutant le débriefing puis, une fois celui-ci terminé, il partit se réfugier dans ses quartiers et repensa aux derniers événements. Jamais Rodney ne l'avait regardé de cette manière, jamais son regard n'avait été si ouvert avec lui. Il avait commis une terrible erreur et maintenant il en payait le prix : Rodney était avec un autre, il en était certain. Et pour la première fois depuis longtemps il pleura.
Fin ? ...... non ^^
