EDIT : Beaucoup trouvaient que l'échange blond-noir était trop gros. Je pars du fait qu'à la naissance, les cheveux de Naruto étaient très foncés, presque noirs (je n'invente pas, c'est possible, j'en suis la preuve vivante). Cela arrive peu fréquemment, mais ça rend la chose plus vraisemblable. Désolée de ne pas avoir été plus claire.


Musique du chapitre : Pain de Three Days Grace. Aucun rapport avec ce qu'il se passe, je trouvais juste que la mélodie convenait particulièrement bien. Voilà !

Enjoy !


Chapitre 1

En entendant la sonnerie de mon réveil ce matin-là, je fus assailli d'une migraine épouvantable. C'était bien ma veine, le jour de la rentrée en plus. Comme si le fait de n'avoir pu grapiller que quelques heures de sommeil n'était pas suffisant.

En soupirant, je me levai péniblement de mon lit. Pourquoi fallait-il toujours que mes réveils soient difficiles ? Ça commençait à devenir lassant, après dix-sept ans d'existence.

Pourtant, ce fut avec un entrain non feint que je me dirigeai vers le grand miroir qui trônait dans un coin de ma chambre. Après de nombreuses réclamations de ma part, maman avait ENFIN accepté il y avait de cela un mois de m'en acheter. Pas que je sois narcissique et que j'aime me contempler des heures durant dans la glace. Ça non. Mais il y avait quelque chose de rassurant à savoir que son physique n'avait pas changé subitement, ou en tout cas pas de manière perceptible, durant la nuit.

Je passai lentement la main dans mes cheveux blonds comme les blés qui pointaient comme à leur habitude dans tous les sens. Mon grand-frère Itachi s'était toujours moqué du fait que je sois le seul blond de la famille, mais je savais qu'il le faisait sans méchanceté. Cela m'avait également étonné au début. Quand même, un blond aux yeux bleus dans une famille dont tous les membres étaient bruns aux yeux noirs, ça faisait tache. D'après maman, c'était à cause d'une contorsion génétique très rare. Même si ça me différenciait du style japonais typique, ça ne me dérangeait pas. Savoir qu'on est un peu plus unique que les autres n'a jamais fait de mal.

Je jetai un rapide coup d'oeil à mon reflet dans la glace. Du haut de mon mètre septante-cinq, je n'étais pas particulièrement grand. Pourtant, cela ajoutait apparemment à mon charme, d'après les hordes de filles qui me poursuivaient tous les jours. Les fangirls étaient une de mes plaies quotidiennes : pour elles, Naruto Uchiwa, fils d'une famille très puissante, beau comme un dieu et supérieurement intelligent par-dessus le marché était une proie de choix. Ces imbéciles piailleuses ne m'avaient jamais intéressé, et je les regardais comme une conséquence ennuyeuse de mes qualités. Elles me surnommaient même « The Lord of the Light », simplement parce que j'étais selon elles lumineux. Allez comprendre ce qui se passait dans leurs cerveaux. Les marques félines qui striaient mes joues me donnaient un air un peu sauvage et rebelle qui les rendaient folles. Sauf que je n'étais pas du tout comme ça. J'étais juste désabusé.


Tout en enfilant un jeans slim noir et un T-shirt moulant à col en V de la même couleur, je me questionnai pour savoir si j'avais vraiment à aller en cours. Ils ne m'avaient jamais servi, tout ce qui s'y passait, je le connaissais déjà. J'hésitai à replonger dans la chaleur réconfortante de mon lit (les grasses mats' étaient mes péchés mignons), mais la voix de ma mère interrompit le fil de mes pensées.

« Naruto ! Le petit-déjeuner est prêt ! »

« J'arrive maman ! » m'écriai-je.

Je passai un coup d'oeil circulaire dans ma chambre pour vérifier que tout était en ordre (pas que je soit un maniaque du rangement, mais comme ma famille avait une femme de ménage qui passait tous les jours, j'étais obligé d'être un tant soit peu organisé.). Les murs oranges (petite fantaisie de ma part) étaient teintés de taches plus claires par la lumière qui filtrait de mes rideaux entrouverts. L'immense armoire noire occupait tout le coin gauche en entrant, mais ma chambre étant gigantesque elle-même, niveau espace il y avait encore beaucoup de marge. Mon lit deux-places trônait au milieu de la pièce.

J'avais remarqué que j'avais besoin d'un grand lit à mes neuf ans, quand mon meilleur ami Neji était venu dormir à la maison et que j'étais tombé au moins une bonne centaine de fois de mon lit cette nuit-là. Maintenant, sept ans plus tard, je ne regrettais toujours pas mon choix de prendre la taille XXL. C'était tout de même extrêmement pratique pour s'étaler de tout son long.

Mon bureau, également noir mais de taille modeste (ce n'est pas comme si j'éprouvais le besoin de travailler. Un Uchiwa excellait dans tout ce qu'il faisait, c'était bien connu.), était placé sous ma fenêtre, qui donnait sur notre jardin. Je remarquai une feuille posée dessus qui n'y était pas la veille. Curieux, je m'en emparai. C'était une courte missive qui provenait de mon professeur principal. Il me priait d'accepter de parrainer un nouvel élève qui arrivait cette année dans ma classe. Comme si je n'avais que ça à faire. Si ça se trouvait, ça serait encore un abruti fini qui me ferait perdre mon si précieux temps.

En effet, je pratiquais beaucoup d'activités extrascolaires pour pallier à mon non-besoin de travailler. J'étais ceinture marron en karaté, je faisais partie de l'équipe nationale d'escrime et j'avais remporté nombre de compétitions de natation. J'appréciais énormément le dessin également, puisque ça se pratiquait en solitaire. Les sports et les loisirs de groupe n'étaient pas ma tasse de thé. J'étais de toute façon tellement meilleur que mes condisciples que je ne servais qu'à les décourager.


Je revins au présent. Cela faisait beaucoup de divagations intérieures en dix minutes. Je fronçai les sourcils et lâchai un petit « Hn », symbole le plus flagrant de ma contrariété de m'être laissé aller à un pareil relâchement. Puis je me rappelai que ma mère m'avait appelé un peu plus tôt, et je dévalai silencieusement les marches de l'escalier en marbre qui séparait la cuisine et le salon du reste de la maisonnée.

Je trouvai Mikoto en tailleur devant le frigo. Nous avions décidé conjointement, mon frère et moi, de nommer nos parents par leurs prénoms parce que nos réputations d'êtres froids et insensibles se verraient quelque peu entachées par un « maman » lâché par inadvertance. Je lui baisai brièvement la joue. Elle ne broncha pas, habituée à mes « débordements affectifs », comme elle les définissait en riant.

« Comment ça va aujourd'hui Naruto ? » me demanda-t-elle calmement.

« Très bien mère. Le réveil a juste été un peu mouvementé » répondis-je laconiquement.

« Ton frère est déjà parti pour l'université, et ton père a dû rester à l'entreprise cette nuit. Veux-tu que je t'amène à l'école ? C'est sur mon chemin : Tsunade a besoin que je lui fasse un nouvel uniforme. » lança-t-elle d'un ton fatigué.

« Merci beaucoup de ton offre, mère, mais je préfère y aller à pied. Et puis, j'ai promis à Neji que je ferai une partie du chemin avec lui. » dis-je.

« D'accord. Je vais en profiter pour partir plus tôt. À ce soir. » répliqua Mikoto en joignant le geste à la parole.

La porte claqua, et je restai un moment planté là, sans bouger. Puis je me repris et me dirigeai vers la cuisine, où je dégustai un repas frugal : une poire et un verre de lait. Ce n'est pas comme si je mourrais faim non plus. Je remontai dans ma chambre et me saisis de mon sac d'école, dans lequel je fourrai ma trousse, un bloc-notes et ma paire de lunettes. Ledit sac sur l'épaule, j'allai dans la salle de bains où je me brossai consciencieusement les dents. Après quelques vains efforts, je renonçai à dompter ma crinière dorée et redescendis au rez-de-chaussée. Je mis à mes pieds ma paire de Doc Martens et mon long manteau en cuir. Sur le pas de la porte, je me stoppai net. J'avais oublié les deux choses qui comptaient le plus dans ma vie, LE plus important : mon Ipod et mon inséparable collier de cristal bleu.

Dans le premier cas, je ne pouvais l'oublier tout simplement parce que la musique m'était vitale. Je ne pouvais décemment pas oser m'aventurer dehors sans elle. Elle me permettait de m'isoler du monde pour ne pas écouter ses conneries. Qui sortaient pour la plupart de la bouche des gens. Putain. Ce que je pouvais détester les gens. Toujours à se plaindre de leur misérable petite vie insignifiante dont tout le monde se foutait royalement. Un bon morceau de rock me vidait la tête de toutes ces foutaises.

Dans le deuxième, c'était plus par sentimentalisme, même si cela me faisait grincer des dents que de l'avouer. Mon parrain, Hizashi Hyuga (qui était également le père de mon meilleur ami Neji), me l'avait offert juste avant de décéder d'un cancer foudroyant à trente-cinq ans. Je le gardais autant pour me souvenir de cet homme, que j'affectionnais énormément, que pour garder d'une trace du moment où je m'étais rapproché de mon actuel confident, Neji.

Sa mère était morte en couches, et comme à l'époque de la mort de son père nous n'avions que six ans, il a cherché du réconfort, d'abord auprès de la famille de son oncle, mais celle-ci lui avait tourné le dos. Alors il avait essayé de trouver les personnes qui étaient les plus proches de son géniteur de son vivant, et il s'était avéré qu'il s'agissait de ma famille. Pendant plusieurs mois, Neji avait littéralement campé chez nous. Si au début je ne l'appréciais guère, en apprenant à le connaître de par notre cohabitation forcée, j'avais réalisé qu'il me ressemblait plus que je ne le pensais. Il était tout autant renfermé et froid que moi, ce qui faisait que nous ne parlions presque pas, mais nos silences valaient mille conversations de vive voix. Entre nous, tout passait par le regard. Ce qui était fichtrement pratique pour médire en toute tranquillité sur tout un chacun.


Après avoir récupéré ces biens si précieux à mon coeur, je sortis dans le froid matinal. Une légère brume persistait encore, ce qui conférait un aspect assez éthéré à tout. Je frissonnai, puis inspirai longuement et commençai à marcher. Le lycée n'était qu'à vingt minutes de marche. La plupart des gens de mon quartier, qui était le plus chic de tout Konoha, ne se déplaçaient qu'en limousines ou jets privés, mais moi, ainsi que Neji, qui habitait deux rues plus loin, préférions nettement une bonne trotte dans l'air vif et mordant qui suivait l'aube.

Je suivis du regard la rangée de haies parfaitement taillées qui bordaient l'allée, jusqu'à tomber sur une figure familière. Un grand sourire éclaira mon visage et je m'exclamai :

« Neji ! Par ici ! »

Celui-ci se tourna vers moi et me rendit une esquisse de sourire. Il n'y avait qu'entre nous deux que nous nous autorisions à exprimer aussi clairement nos émotions. En public, un masque froid et hautain dissimulait nos pensées aux autres. Mon meilleur ami était la seule personne qui me comprenait vraiment, excepté ma famille, alors ce fut sur un sentiment plutôt positif que nous commençâmes à discuter de tout et de rien, comme seuls les amis vraiment proches savent le faire.

Quand j'étais avec lui, le temps filait à une vitesse incroyable, tant et si bien que le lycée apparut bientôt dans notre champ de vision. Un profond soupir m'échappa à l'idée d'être de nouveau dans une classe remplie de moutons stupides et crédules, et, à sa tête, Neji pensait exactement la même chose. Mais bon, il fallait faire avec, et puis, je n'avais qu'à faire comme s'ils n'existaient pas, ce que je réussissais très bien.


Nous nous avançâmes dans la cour et nous entendîmes rapidement le hurlement strident de nos groupies respectives. Effectivement, mon meilleur ami était la deuxième personne la plus séduisante parmi les élèves, après moi bien sûr. Nous passâmes outre les filles qui se jetaient littéralement sous nos pieds, tellement ce spectacle était banal pour nous. Les autres étudiants nous cédaient la place, par crainte d'offenser nos familles, très influentes l'une et l'autre.

Juste avant d'arriver en classe, Neji me quitta pour aller donner un formulaire au secrétariat. Exaspéré de me retrouver seul entouré de jupes frétillantes qui me faisaient les yeux doux, j'accélérai le pas et m'assis brusquement à ma place habituelle. Ce que je n'avais pas remarqué, c'est qu'un sac inconnu trônait déjà dessus, et le propriétaire dudit sac m'invectiva :

« Pour qui tu te prends, teme ? C'est ma place ! »

« De une, répondis-je froidement sans m'embêter de ne serait que regarder l'opportun, ton nom n'est inscrit nulle part sur cette table, de deux, ce n'est pas parce que cette ... chose malodorante traîne dessus que tu as le droit de t'asseoir ici, et de trois, cet endroit est et a toujours été MA place. Donc dégage. Usuratonkachi. »

« Je ... Je ..., balbutia l'imbécile, tu vas me le payer cher ! »

« Mais oui c'est ça, ironisai-je, et tu comptes faire comment ? Me bégayer violemment à la figure ? »

Toutes les personnes présentes éclatèrent de rire tandis que le p'tit con (comme je me surpris à l'appeler) devenait rouge pivoine. Ce fut à ce moment-là que je daignai lever les yeux sur celui qui m'avait permis (bien qu'inconsciemment) d'affirmer ma supériorité sur les autres. C'était un brun quelconque, à la peau laiteuse comme quelqu'un qui passe sa vie derrière un écran. Cette pensée étira mes lèvres en un sourire suffisant. Cet imbécile était la victime idéale.

Apparemment, cet état de faits ne lui plaisait pas du tout, puisqu'il me surprit en balançant son poing dans ma gueule d'ange. Du coup, je ne rigolais plus du tout. Alors comme ça, cette merde osait me défier ? Tant pis pour lui.

Je lui bondis souplement dessus, et, d'une simple clé de bras, le fis tomber lourdement à terre.

« Peuh. C'était trop facile. Il ne valait même pas la peine que JE me déplace. » songeai-je.

Je le laissai ainsi, doublement humilié, face contre terre et retournai à ma place, comme si de rien n'était. À vrai dire j'avais déjà effacé l'incident de mon esprit. Mes fans hurlaient plus que d'accoutumée, parce que « KYAAAAH ! LORD EST TELLEMENT PARFAIT ! ».

Je notai avec une pointe d'ennui qu'un des idiots de cette classe s'était pris de pitié pour la loque humaine qui traînait sur le sol. Kita, ou Kiza, il s'appelait. Je savais plus. À vrai dire, je m'en foutais. Enfin bref. Il lui avait attrapé le bras et l'aidait à se relever. Je l'entendis lui demander quel était son nom.

« Sasuke. Sasuke Uzumaki. » murmura-t-il faiblement.

Un sourire mauvais s'étira largement sur mes lèvres. Cet idiot venait de me donner la clé pour le torturer encore plus. Je décidai soudainement d'en faire mon souffre-douleur attitré. Il était parfait pour ça. Et le regard empli de haine qu'il me lança me conforta dans cette idée.

Cette année commençait mieux que je ne l'avais prévu.


Voilà !

Je vais sans doute poster toutes les semaines, le samedi ou le dimanche.

Que pensez-vous de mon Naruto hautain et de mon Sasuke victime ?

N'hésitez pas à laisser un review pour me dire votre ressenti par rapport à ce chapitre et ce que je pourrai améliorer !

Je tenais à remercier ceux qui m'ont laissé un review pour le prologue. Ça fait vraiment plaisir, merci beaucoup ^^

À dimanche prochain minna-san !