Liam regardait Théo, de la tendresse plein les yeux. Les cheveux de la chimère, totalement ébouriffés, et le sourire narquois qui planait toujours sur ses lèvres lui donnait envie de lui foutre son poing dans son magnifique faciès, sachant qu'il guérirait probablement dans la seconde. Mais au lieu de ça il préférait le regarder.
Son souffle s'était amoindri, et ses battements de cœurs étaient lents et paisibles. C'est ce qui l'impressionnait le plus. Voir à quel point la chimère pouvait s'endormir avant lui, alors qu'il se méfiait de tout et de tout le monde. Il fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir que Théo faisait complètement confiance au bêta de Scott. Bêta qu'il avait d'ailleurs manipulé afin que celui-ci ne tue Scott, afin de s'approprier sa meute. Ce qui avait par ailleurs, complètement échoué.
Quand Théo ouvrit les paupières, la place à ses côtés était froide. Théo commença à paniquer. Il refusait de croire que le loup l'avait laissé seul. C'était tout simplement inimaginable. Il se calma quand la douce odeur de Liam lui parvint aux narines. Il ne l'avait pas abandonné.
Liam entendit plus qu'il ne vit la chimère paniquer. Ses battements de cœur étaient rapides et battait la chamade d'un air irrégulier. Alors il s'allongea aux côtés de Théo, prenant sa main et faisant de légers ronds dessus avec son pouce. Et puis il se mit à parler.
-Théo je me demandais…
Il parut tellement hésitant que Théo commençait à s'inquiéter sur la suite des évènements.
-Hum ?
-Tu as déjà entendu parler du conte « Rendez-vous à Samarras » ?
-Non je ne pense pas, pourquoi cette question ?
-Parce que je me dis que la morale de cette histoire nous ressemble…
-Raconte la moi.
-Très bien… Alors, il était une fois, un vieil homme qui vendait des fruits sur le marché de Bagdad. Cet homme était quelqu'un de gentil mais d'un peu cupide. Il ne croyait pas au destin. Un jour, un samedi, alors qu'il se rendait sur le marché, il croisa une silhouette sombre. Il releva la tête et vit la mort se tenir devant lui. Elle avait paru étonnée. Et lorsqu'elle s'en est allée, le marchand est rentrer chez lui en courant, pris ses affaires et son cheval et quitta Bagdad. Il marcha pendant la journée entière, se disant que la mort ne le trouverait jamais à Samarras. Lorsque le soleil fit place à la lune, il sut qu'il était arrivé. En descendant de son cheval, il ne s'attendait pas à voir la mort se tenir devant lui. Et pourtant. Avant que la mort ne l'emporte avec lui, il avait le droit de lui poser une question. Il demanda alors :
Pourquoi aviez-vous l'air si étonnée ce matin en me voyant ? La mort répondit : tout simplement parce que nous n'avions rendez-vous que ce soir, à Samaras.
-Et en quoi te fais-je donc penser à cette histoire ? Je suis la faucheuse venue emporté ton âme ?
-Sachant que tu l'as déjà… Non. Je me disais, je cogitais sur une citation récemment, la citation m'a fait penser à l'histoire, et l'histoire m'a fait penser à nous…
-Et qu'est-ce donc que cette citation, monsieur Dunbar ?
-Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
-Belle citation exprimant notre relation, un rendez-vous et puis tu t'es retrouvé enchaîné à moi, chimère psychopathe.
-Et je ne le regretterais jamais Théo Raeken.
-Je t'aime.
-Moi aussi.
Et ils se sourirent.
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