Certaines personnes sont inoubliables. Quoi que l'on fasse elles resteront à jamais gravées dans notre esprit.
Parfois ce sont de beaux souvenirs. Parfois leur présence est douloureuse.
Toi, toi tu es celui que je n'oublierai jamais. Ton rire suffisait à me faire rêver. Ta voix était la seule qui me faisait vibrer. Tu me faisais vibrer.
Je me rappelle des frissons. Je me souviens ton regard. Ton magnifique sourire. A lui seul il éclairait mon monde.
C'est niais. C'est vrai.
Tu me manques. Tu dois le savoir.
Je ne sais pas comment te dire au revoir. Je ne sais pas si je suis près à te laisser partir. Mais ai-je seulement le choix ?
Je t'ai tellement pleuré. J'ai tellement chéri ta présence invisible. Je savais que ce jour viendrait. Je savais qu'un jour le son du piano ne résonnerait plus dans notre petit appartement.
Oui, je savais qu'un jour tu ne serais plus qu'un souvenir.
« -Trouve le bonheur, je t'en supplie. »
Le bonheur je l'avais trouvé avec toi. Je suppose que ce jour là, quand tu m'as fais promettre, tu savais que la fin était proche.
Te souviens tu de notre rencontre ? Elle était banale. Mais ça n'a rien enlevé au sentiment d'envol que tu m'as fais ressentir.
Ce jour là tu lisais un livre , L'arrache - Cœur , je t'ai abordé avec une phrase tellement stupide que je ne m'en souviens même plus.
Tu me manques. Notre premier baiser me manque.
Tes drôles de réactions me manquent.
Nous avons traversé tellement ensemble. Nous avons survécu à tellement d'épreuves.
La vie nous a mis devant tellement d'obstacles… Alors pourquoi m'as-tu abandonné ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi alors que tu me disais aller mieux ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Ma gorge se noue, je veux pleurer mais je n'y arrive plus.
Est-ce de la résignation ? De l'acceptation ? Déjà ?
Cinq ans ce n'est rien… Mais sans toi cela me paraît une éternité.
Tu me manques, je ne cesse de le répéter. Le vide en moi semble parfois se combler. Mais la nuit tout me revient. Ta disparition soudaine. La douloureuse absence de tes lèvres sur les miennes.
Les premières nuits je dormais sur ton oreiller. L'odeur de tes cheveux me faisait penser que tu étais là.
Et puis la senteur s'est dissipée. Je me raccrochais désespérément à ce stupide oreiller.
Je ne voulais pas y croire.
Je ne pouvais pas y croire.
Et puis j'ai réalisé que je savais. Je savais que tu allais partir. J'ai réalisé que pendant tout ce temps j'avais juste fermé les yeux sur tes paroles. Tu étais passé de « -J'ai un cancer » à « -J'ai un nénuphar dans les poumons »*.
Tu parlais à un enfant. Le nénuphar grandissait, tu toussais de plus en plus, tu t'affaiblissais et moi je faisais l'enfant. Je ne t'ai pas soutenu parce que je n'acceptais pas.
Tu ne pouvais pas me laisser, tu comprends ?
Pourtant tu l'as fait. Je suis sortis. Et quand je suis revenu tu souriais.
Depuis combien de temps n'avais-tu pas souris ?
Tu étais là, sur le canapé. La télé était allumée, et toi tu étais là. Tu dormais paisiblement. Tu ne souffrais pas. Tu étais calme.
Oui, tu étais là, étendu sur ce canapé.
Et j'ai su.
J'ai compris que tu n'étais plus là, que tu m'avais abandonné.
Tu me manques.
« -J'ai un nénuphar dans les poumons»
Qu'ai-je fait ?
« -J'ai une tâche noire dans les poumons »
Je suis désolé. Tellement désolé.
« -J'ai un cancer »
Je suis désolé Draco. J'ai merdé. J'ai…
« -Harry? Tout va bien ? »
Il essuya rapidement ses larmes et glissa le papier tâché de tous ses regrets dans sa poche.
« -J'arrive Ron.
-Tu vas le voir aujourd'hui ? »
Oui, aujourd'hui il était près à le laisser partir.
I'm ready to let go.
