Disclaimer : Les personnages de Torchwood ne m'appartiennent pas, bien évidemment.
Bonjour ! Bon, voilà, c'est lancé. L'histoire est en entier dans ma tête, pas encore sur le papier mais ça avance. Je ne sais pas si ça vaut la peine d'être publié, peut-être pas, mais maintenant que j'ai commencé à l'écrire, je compte bien la finir.
Une grande partie du récit est centrée sur Ianto Jones, mais oui, Jack Harkness va finir par pointer le bout de son nez. Il y aura pas mal d'OC aussi, puisque c'est un cross-over avec mon univers, mais je vais essayer de garder ça en toile de fond.
Je ne suis pas vraiment au point sur les ratings dans les fanfictions, mais les premiers chapitres sont vraiment, vraiment très sombres, avec mention de dépression, violence, viol et tentative de suicide. Ça ira mieux après. :)
Première partie : La chute
Chapitre 1
Ce jour-là, à Canary Wharf, les héros n'étaient pas venus.
Oh, ils avaient bien fini par arriver, in extremis, pour sauver la situation. Comme toujours. La Cape Rouge, Loup d'Argent, Mnemo et ce petit nouveau venu d'une autre planète qui se faisait appeler le Docteur. Mais ce jour-là, ils étaient arrivés trop tard. Trop tard pour Torchwood et les cinq-cent employés qui y travaillaient quotidiennement. Trop tard pour Lisa Hallett. Trop tard pour Ianto Jones.
Ce jour-là, à Canary Wharf, il n'y eut que le feu, la rage... et la mort.
Le corps qui gisait au milieu des flammes se redressa subitement en prenant une grande goulée d'air. Ianto Jones regarda autour de lui, confus. Une première pensée émergea soudain. Ça n'aurait pas dû se passer comme ça. Puis une deuxième : Est-ce que je suis mort ? Et enfin la troisième, terrible, insoutenable. Lisa...
Il ferma les paupières, s'efforçant de rassembler les dernières bribes de souvenirs qu'il lui restait. Son visage se crispa et une larme déborda de ses paupières. Lisa, Lisa, Lisa... Il la revoyait, déjà à moitié convertie par ces créatures de métal. Il la revoyait, hurlant de douleur et de désespoir, au cœur de l'enfer qui se déchaînait autour d'eux. Il la revoyait tandis qu'elle le suppliait, les larmes recouvrant son visage si doux : Je t'en supplie, Ianto, mon Ianto... Je t'en supplie, tire... tue-moi. Tue-moi avant que je ne devienne comme ces choses !
Et... oui, il se revoyait aussi, les bras tendus, brandissant une arme à impulsion électrique ramassée sur un mort. Il avait tiré.
Le cœur au bord des lèvres, la tête entre ses mains, la morve dégoulinant de son nez, il se revit appuyer sur le bouton, il revit la décharge mortelle électriser l'enveloppe d'acier et brûler la chair. Torchwood l'avait bien formé.
Lisa était morte sur le coup.
Puis... qu'est-ce qui s'était passé ensuite ?
Tandis que les assaillants continuaient à déferler de tous côtés, il avait lâché l'arme et pris son calibre .45, plus léger. Vérifié le chargeur. Positionné le canon sous sa mâchoire, tandis que les larmes roulaient sur ses joues, tandis que son cœur se desséchait, que son ventre se vidait de toute humanité.
Il n'avait pas pu la sauver... Il ne pouvait plus vivre sans elle... Il ne pouvait plus vivre...
Ianto rouvrit soudain les yeux et redressa la tête, la respiration plus rapide. Il dériva son regard vers la gauche et vit le flingue, gisant à terre, au milieu de la mare de sang et de cervelle qui l'environnait. Son sang. Sa cervelle. Il hoqueta, se pencha en avant et régurgita un mélange de bile, de bave et de restes indistincts.
Il était mort. Il s'était tué.
Il s'était tué.
Bordel, mais pourquoi était-il encore vivant ?
Il haleta, hoqueta, se palpa le haut du crâne, roulant des yeux à droite et à gauche pour trouver une raison, quelque chose... et, soudain, ça explosa dans son cerveau, dans son ventre, dans tous les pores de sa peau. Comme une vague qui déferlait pour se substituer à son âme morte. Peur. Espoir. Dégoût. Tristesse. Sidération. Colère. Soulagement. Horreur. Stupéfaction. Peur. Dégoût. Soulagement. Horreur. Sidération. Colère. Peur. Tristesse. Tristesse. Sidération. Peur. Dégoût. Tristesse. Tristesse. DÉSESPOIR
Des dizaines de sentiments emberlificotés, qui roulaient, s'emmêlaient, se démêlaient sous son crâne, dans ses organes, sous son épiderme.
Après seulement, il entendit les voix, Hey les gars, il y a un survivant par ici ! Monsieur ? Monsieur, vous allez bien ? Monsieur, comment vous vous appelez ?
Espoir. Soulagement. Dégoût. Tristesse. Colère...
Il se laissa emmener, luttant contre ces émotions étrangères qui l'empoisonnaient. Contre ces sentiments qui – non ! – ne lui appartenaient plus. Ne pouvaient plus lui appartenir.
Parce que lui ne ressentait plus rien.
