Bonsoir à tous!

Voici une nouvelle histoire centrée sur ce personnage méconnu qu'est Peter. Je l'ai écrite sur un coup de tête (même si je me suis relue) pour une série sur un autre site. Cette série consiste à écrire sept journées dans la vie d'un personnage de la saga, journées qui ne sont pas forcément consécutives. J'essaye ici d'y décrire Peter, sa façon de fonctionner, ses peurs, ses doutes et ses motivations. J'espère avoir réussi à le rendre fréquentable pour la durée de cette histoire^^. Je publierai à un rythme régulier, à savoir un chapitre tous les vendredi ou samedi.

Tout appartient bien sûr à notre grande déesse JKR Rowling et mon seul salaire est constitué de vos gentilles (ou pas) reviews.

Bonne lecture,

Caprice


Le premier jour

La sorcière du salon de thé de Sainte Mangouste servit à son client un thé brûlant. Chose rare, l'homme l'avait demandé sans nuage de lait, ni avant, ni après. A cette heure tardive de la nuit, seules quatre personnes se trouvaient dans la salle. La plupart somnolaient sur les banquettes. Mais l'homme était nerveux. Il avait de grands cernes sous les yeux. La serveuse jurait qu'il n'aspirait qu'à dormir et lui conseilla même de le faire.

- Je ne peux pas, soupira-t-il. J'attends mon bébé.

Et c'était l'exacte vérité : le bébé se faisait attendre.

Au rez-de-chaussée, soit sept étages en dessous, une femme souffrait. Voilà des heures qu'elle était allongée sur cette table de travail, à pousser de toutes ses forces, à hurler de douleur et de rage et le petit être qui l'occupait ne semblait toujours pas se décider à sortir. La future mère sentait ses forces décliner. Cela faisait trop longtemps qu'elle était en travail, elle était épuisée. Elle ne demandait qu'un peu de repos ! Il fallait qu'il sorte, par Merlin, qu'il sorte ! Elle voulait cesser de souffrir et pouvoir enfin serrer cet enfant qui lui avait causé tant de maux dans ses bras.

Autour d'elle, les médicomages étaient préoccupés. Ils avaient lancé de nombreux sortilèges pour comprendre pourquoi le bébé ne sortait pas. La raison était toute simple : il se présentait mal. Il était dans le bon sens, mais sa tête n'était pas dans l'alignement nécessaire. Pire, il bougeait de moins en moins. La mère avait perdu les eaux depuis plus de quinze heures et les savants redoutaient que le bébé n'ait contracté une maladie, lui qui n'était pas encore protégé par les anticorps du lait maternel. De plus, les examens durant la grossesse avaient révélés un fœtus chétif. Il était vraiment à craindre que le bébé ne meure, et la mère avec. L'un des médicomages suggéra qu'on sacrifie l'enfant pour sauver la femme, et peu à peu, les autres commencèrent à se ranger à son avis. Il fallait se rendre à l'évidence : même les sortilèges d'Energie et de Morphine ne suffisaient plus à encourager et soulager la femme en travail, et l'enfant réagissait de moins en moins aux stimulus. Une sage-femme essaya bien, par massage, de l'inviter à bouger, mais il n'esquissa même pas un geste.

Et alors que le dernier d'entre eux perdait espoir et qu'on s'apprêtait à lancer l'opération, le bébé se réveilla. D'un coup vigoureux, il se remit dans l'axe. Sa grosse tête de nourrisson poussa et poussa encore, avec une vigueur étonnante pour un être si petit, si fragile. La mère hurla son soulagement lorsqu'il sortit en un temps record. Et à peine fut-il libéré des entrailles maternelles qu'il poussa un vif hurlement. Un hurlement de soulagement, un hurlement d'espoir, un hurlement de vie. Il s'était battu pour grandir dans le ventre de sa mère, il s'était battu pour naître, et tout ça parce qu'il voulait vivre. Ce bébé avait été conçu pour vivre et certainement pas pour mourir. Et cet instinct de survie vivrait en lui plus fortement que chez un autre. Il était ancré dans sa conscience, c'était sa seule volonté.

On donna le miraculé à sa maman, qui l'entoura de ses bras chauds et protecteurs. Elle lui tendit son sein et il se mit à téter avec vigueur.

- Comment voulez-vous l'appeler, votre beau petit, madame ? demanda l'assistante.

La mère eut un soupir, contemplant celui qu'elle appellerait toujours « son œuvre d'art », et hésita à dire le nom en l'absence de son mari. Mais elle n'eut pas à attendre. La porte s'ouvit brusquement et l'heureux père se précipita vers sa famille, livide. Découvrant son enfant, il posa une main protectrice et soulagée sur son front. Et murmura simplement :

- Bienvenue, Peter.

C'était le début d'une vie.