Je me lance dans un nouveau texte, bien différent du précédent. Evidemment, je terminerais l'autre, mais je commence celui-ci en parallèle. Pas de Mary-Sue cette fois...
Je pense en faire une traduction en anglais, qui viendra bien assez tôt, pour les anglophones ! =3
Disclaimer : Encore et toujours Tolkien, évidemment... Seul le personnage que j'ai pris plaisir à inventer ainsi que sa famille m'appartienne. Tout le reste, c'est J. R. R. Tolkien et éventuellement Peter Jackson qui en sont à l'origine...
En regardant d'autres textes, je fut surprise de voir qu'il n'y a que très peu de personnages inventés masculins... Donc, je vais essayer de faire entrer un jeune homme sympathique et particulièrement inoffensif sans pouvoirs et tout le tralala. Bonne lecture !
J'y pense, mille merci Mlle Colza pour ses conseils et sa correction ! Merci beaucoup !
Plus vite. Encore plus vite. Ne pas ralentir. Accélérer. Je n'ai pas le droit d'abandonner. Si j'abandonne, je suis lâche. Si je suis lâche, je ne sers à rien. Si je ne sers à rien, je n'ai rien à faire ici. Mais surtout si j'abandonne, il mourra. Comme tout les autres. Et je ne peux me le permettre. Ils sont ma famille. Mon père, ma belle-mère, ma sœur. Mes amis. Tous.
Cela fait une heure que je galope sur ma jument noire, sans selle, juste une corde pour la diriger. Mon village est en proie aux orques. Ils incendient les maisons, battent les hommes, les séparent des femmes. Je suis le seul à monter à cheval assez vite pour aller demander de l'aide des elfe. Notre village est situé tout près de Foncombe. J'ai déjà vu mon père parler avec le seigneur Elrond. Il est notre seul espoir de salut.
La journée avait commencé normalement. J'étais sorti tôt pour m'occuper de nos deux juments et de notre étalon. L'une des femelles est en gestation, plus que quelques mois, et nous aurons un poulain. Après les soins habituels, j'avais sorti les trois, ensemble, et les avait nettoyé. Puis, des amis m'avaient rejoints, et nous avions parlé des éventuelles prétendantes du plus vieux d'entre nous, un grand blond relativement timide. Il avait fini cramoisi sous nos taquineries... Mais il avait contre-attaqué en nous charriant. Le plus jeune d'entre nous lui avait dit qu'il ne savait pas de quoi il parlait. Il avait ajouté que c'est normal vu qu'il est blond, et nous bruns,ou éventuellement rouquins. Tout le monde avait rit, ça faisait parti de notre routine de nous charrier les uns les autres. Nous avions alors été interrompus par des cris horribles, et tout avait dégénéré. Des orques, bien une cinquantaine d'hideuses créatures, noires et repoussantes, difformes, crachant, piétinant tout sur leur passage. Ils avaient tous des armes, des lames émoussées, poisseuses, et s'en servaient pour repousser les hommes et femmes tentant de les empêcher d'avancer. Rapidement, la panique était arrivée. Mon père m'avait sommé d'aller en quête de secours, mon statut de meilleur cavalier et palefrenier poussant les habitants à me faire confiance. Quelques orques m'avaient poursuivit, mais la rapidité de ma jument pur-sang les en avait dissuadés.
Le village, Aedros, n'est pas imposant, loin de là. Une vingtaine de maison de pierre, pas très luxueuses, avec souvent plusieurs étages, disposées en cercle. La forêt entoure l'ensemble de bâtiments et de champs. Il y a plusieurs puits, un moulin, et un grand cercle composé de pierre, où une fois par semaine les habitants se réunissent en général, autour d'un feu, et où tout le monde débat sur tout et n'importe quoi. Tout le monde connait tout le monde, et les éventuels voyageurs de passage, comme par exemple les rôdeurs, sont bien reçus. L'ambiance et chaleureuse et il y fait bon vivre. Les hommes travaillent dans les champs, mais beaucoup préfèrent l'artisanat. Les femmes sont traitées comme les hommes, et Travaillent autant. Le commerce n'est pas très fructueux, mais l'entraide fait en sorte que ça ne soit qu'un détail. Les plus aisés dépannent les plus démunis. Qu'est-ce que j'aime ces terres ! Mais il est cependant un endroit facile à attaquer, malheureusement. Et ça, les orques semblent l'avoir compris...
Me voila donc au galop, sur ma jument valide, moins peureuse que le mâle.
Enfin, la cité, je la vois. Il y a des gardes, ce n'est pas grave, je n'ai pas d'armes, je n'ai qu'un cheval. Ils ne m'attaqueront pas. J'espère...
Le paysage défile devant moi. Je ne vois quasiment rien, ma jument courant à fond de train. Elle est aussi épuisée que moi. Je prendrais soin d'elle une fois ma faille à l'abri.
Imladris se dresse devant mes yeux, magnifique. Je vois Elrond. Il parle avec ses fils. C'est bon, il m'a vu. Il a tourné la tête vers moi. Je fais des signes de mes bras, attirant tant bien que mal son attention. Il s'avance. Je passe enfin l'entrée du domaine, essoufflé. Mes mains sont en sang, abîmées par le frottement constant de la corde entre mes mains. Je saute de cheval, et dois me rattraper à la crinière de la jument pour ne pas finir à genoux.
Elrond est à présent à côté de moi. Il me questionne. Il me demande ce qu'il se passe ? Je lui dit tout en un soupir. Je tremble. Je lui décris les orques, les flammes, les cris, la peur. Je manque de m'évanouir à plusieurs reprises. C'est bon, j'ai finis. Il reste un instant immobile, sans expression. j'ai peur qu'il ne reste sans agir. Puis il cri des mots en elfique. A moins qu'il ne parle en langue commune ? Je ne comprends plus rien. J'appuie ma tête contre l'encolure du cheval, qui semble dans le même état que moi. Je ne sens plus mes jambes.
Le seigneur pose une main sur mon épaule, je lève la tête. Il me regarde, inquiet. Il chuchote.
- On va y aller, on va les aider. Restez ici, vous ne pouvez de toutes façons plus faire grand chose pour le moment...
Là seulement. A cet instant. Maintenant, je peux lâcher prise. Un dernier regard vers lui, et je tombe dans un puits noir, sans fond. Je sens seulement des bras m'empêcher de tomber, puis plus rien...
Une heure ? Un jour ? Une semaine ? Je ne sais plus. Mes yeux s'ouvrent lentement. La lumière, elle intense. Trop. Je referme vivement les paupières. Ma tête est lourde. Combien de temps suis-je restée dans ce lit ? Je ne me souviens de presque rien. Seulement de feu. De cris gutturaux. D'elfes ? Si, ça y est. Mon village. Le seigneur Elrond. Mon père !
Je rouvre les yeux, et attends d'être habitué à la luminosité. Je me redresse. La chambre dans laquelle je suis est vaste, les couleurs bleues et blanches régnent dans la pièce. Je suis posé sur les couvertures, toujours dans ma tunique brune et sale. Je m'assieds. Ma tête tourne un instant, puis plus rien. Le silence règne.
La porte s'ouvre. Un elfe. Non, deux. Je plisse un instant les yeux. Est-ce que je vois double ? Ils sont identiques. Puis l'image d'Elrond revient à mon esprit. Ce sont ses fils, jumeaux. Ils restent un instant immobile, et silencieux, tout comme moi. J'en profite pour les détailler. Grands, les cheveux noirs, les épaules en arrière. Puis quelque chose me frappe. Ils sont aussi sales que moi. Comme après une bataille. Ils me lancent un regard triste, que je ne prends pas la peine de comprendre. L'un des deux m'adressa finalement la parole.
- Notre père veut vous voir.
J'hoche la tête, me lève et suis les deux elfes. Ma tête résonne, chaque pas est comme un coup de tambour. Ils s'arrêtent. J'entre dans la pièce qu'ils m'indiquent. Un bureau ? Possible, je n'y prête pas plus attention que ça. Il est là. Elrond se tient près de la fenêtre. Il se retourne et me regarde un instant, sans expression.
- Les habitants de votre village ont pu s'enfuir vers un rassemblement voisin. Ils sont en sécurité, dit-il.
Je soupire de soulagement. Ils sont sains et saufs. Même si les terres où j'ai grandi sont désormais perdues, ma famille vit. Seulement, il me regarde bizarrement. Je pose cette question douloureuse qui me taraude.
- Y a... Y a-t-il des... morts ? j'ai une voix basse, aiguë, mais peu importe.
Elrond tourne la tête vers la fenêtre.
- Oui... Neuf...
Ma migraine revient au galop, tel un cheval enragé. Qui ?!
- Deux femmes, et sept hommes...
Tant de personnes ? Nous ne sommes pas nombreux dans ce genre de villages... Une trentaine ?
- Aucun enfant, et il n'y a pas blessés graves...
- Mais... ?
Il prit une profonde inspiration.
- Je suis navré, mais... Votre père est tombé...
Plus rien ne bouge, tout semble arrêté. Tombé. Tombé. Tombé. Ce mot, ce si simple mot, déjà entendu des centaines de fois, ce petit mot a eu l'effet d'un coup de poignard. Le seigneur des lieux regarde toujours par la fenêtre. Je comprend qu'il est là. Mes genoux lâchent. Un fauteuil posé derrière moi semble me rattraper. Mon père est mort. Le seul parent qu'il me reste est parti. Mon repère, mon modèle, l'homme que j'ai toujours admiré, est... Des larmes coulent bien malgré moi sur mes joues. Je peine à respirer. L'air me manque. Une image me revient. Mon père, grand et imposant, ses cheveux châtains courts plaquaient contre son crâne par la sueur due au combat amical qu'il menait contre son ami. Bien vite, il l'avait désarmé. Comment cet homme si fort avait-il pu mourir ?
Je sens le regard d'Elrond sur moi. Il s'approche et pose une main sur mon épaule.
- Je suis désolé...
Je suis perdu. Instinctivement, je porte la main à mon poignet droit, où trône une simple lanière de cuir, gravée de trois noms. Celui de mon père, Adhémar, celui de ma mère, Guenaëlle, et le mien Aymeric. Mes parents sont morts, il ne reste que moi...
C'est bon, le prochain chapitre sera peut-être un peu long a venir, mais il viendra ! ^^ Enjoy !
