Chapitre 1
Le 7 juillet 1977
Chère Mariana,
Je vais être honnête avec toi, je ne sais pas pourquoi je t'écris. Si tu brûles cette lettre et que tu ne me répond jamais, je ne t'en voudrais pas.
La magie n'est pas toujours formidable comme je te l'ai montré lors de notre ballade. Je ne veux pas te parler des cours mais ce qu'elle entraîne pour ceux qui ne sont pas comme nous. Tu peux me comprendre, toi qui a un père moldu. Le mien l'est également. Il est tombé amoureux de ma mère, Eileen Prince, sans savoir qu'elle était une sang-pur. Je ne sais pas si tu sais ce que signifie sang-pur mais il s'agit d'une appellation qui désigne tout sorcier né de deux parents sorciers et cela depuis des générations.
Tu penses donc bien que sa famille n'était absolument pas encline à ce qu'elle épouse mon père. Pourtant, elle ne les a pas écouté et s'est mariée avec Tobias Snape. Pour son plus grand malheur. Lorsqu'il découvrit que ma mère était en réalité une sorcière, il devint complètement fou. Peu de temps après sa découverte, je suis né. Et bien sûr, au fil des années, on découvrit que j'étais moi-même un sorcier. Un sang-mêlé. Cela ne fit pas plaisir à mon père, que du contraire. Il battait déjà ma mère et à la découverte que j'étais comme elle, il commença à me battre. Un jour, après une violente dispute habituelle de mes parents, il la frappa et elle ne se releva pas. J'ai compris que plus jamais je ne reverrai ma mère. Elle était morte, par la faute de mon père, par la faute d'être une sorcière.
Par je ne sais quel miracle, je réussit à quitter le foyer pour Poudlard. En réalité, mon père a été ravi que je ne sois plus présent dans la maison, même pour quelques mois. Il déteste tellement la magie qu'il en a détesté ma mère qui en est morte, qu'il m'en déteste.
Je passe toutes mes vacances scolaires à Poudlard. Excepté l'été. Donc, je suis chez moi, avec mon père qui passe toutes ses journées à boire et à me battre. Toutes mes affaires magiques sont bien cachées, il ne risque pas de les trouver. J'attend avec impatience le mois de septembre. Pas que j'ai des amis à retrouver. Non, je n'en ai aucun. Avant j'en avais une. Mais on ne se parle plus. Tu es la seule personne qui m'adresse la parole. J'avoue que le jour de notre rencontre, j'ai été surpris que tu me parles. Je sais bien que je suis tout sauf séduisant. Je suis même repoussant, je dirais. Il faut voir les choses comme elles sont. Je suis quelqu'un de solitaire, qui ne s'ouvre pas aux autres. Je suis en permanence plongé dans mes livres. Je suis actuellement en train de dévorer un livre moldu qui s'appelle "Le Passeur". Je ne sais pas si tu le connais ? Enfin bref, tout ça pour dire qu'actuellement, je ne sais pas du tout où j'en suis. Je n'ai jamais fait d'effort pour être aimable avec qui que ce soit ce qui explique ma solitude mais pour une raison que j'ignore, tout ça est venu naturellement avec toi. Je ne sais pas ce que tu m'as fait. M'aurais-tu jeté un sort sans que je ne m'en aperçoive ? Je n'en sais strictement rien mais depuis que je t'ai rencontrée, je commence à changer. Je ne sais pas en quoi mais en mieux je l'espère. Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Je dois cependant avouer une chose, je déteste toute compagnie, quelle qu'elle soit. Mais être en ta compagnie a été pour moi un réel plaisir.
J'espère que tu répondras à ma lettre quoique, comme je te l'ai dit précédemment, je comprendrai parfaitement si tu n'en fait rien.
Severus
