Bonjour tout le monde! J'espère que vous aimerez ce premier chapitre :) Laissez-moi une review pour me dire ce que vous en pensez, me poser des questions, me suggérer des idées, etc. Elles me donnent du courage et me font extrêmement plaisir :3
Bonne lecture!
Inara-L.
Ce jour-là, le ciel était d'un blanc laiteux et un fin rideau de pluie s'abattait sur la campagne anglaise que traversait le Poudlard Express. Un temps typique pour cette période de l'année, songea Remus. La tête appuyée contre la vitre glacée du wagon, il ferma les yeux un instant et se laissa bercer par le roulement du train. Son été avait été d'un ennui mortel. Confiné à la maison, il avait passé la plus claire partie de son temps à écrire à James, Sirius et Peter. Ayant peu à leur raconter dans ses lettres, il se contentait généralement de réagir à leurs anecdotes et se plaindre de ses transformations difficiles. Malgré toutes les précautions qui avaient été mises en places, chaque pleine lune était une épreuve à la fois physique et mentale pour toute la famille. Avec l'âge, il était devenu de plus en plus puissant et le simple verrou et la série de sortilèges de protection qui parvenaient à le contenir autrefois ne suffisaient plus aujourd'hui. Son père avait dû construire une annexe à la maison, et ce local blindé avait son coût. Même s'ils ne le lui faisaient pas ressentir, Remus était conscient du gouffre financier qu'il représentait pour ses parents. Il y a quelques heures, en leur disant au revoir sur le quai, il avait décelé une trace de soulagement dans leur regard. A vrai dire, il était tout aussi soulagé: se transformer à Poudlard était plus confortable pour lui, et ses parents allaient pouvoir profiter de quelques mois de tranquillité.
« - Lunard ? » La voix hésitante de Peter rompit le silence qui régnait dans le wagon et sortit Remus de ses rêveries. Assis à côté de lui, le jeune garçon rondouillard le regardait d'un air inquiet. « Tout va bien ? »
Remus adressa un sourire réconfortant à son ami. « Oui oui, un peu fatigué, c'est tout. »
Peter hocha la tête, compréhensif. En face d'eux, un grognement étouffé se fit entendre. James et Sirius s'était vautrés sur la banquette en velours du wagon, avachés l'un sur l'autre. Ils affichaient tous les deux un teint très pâles et une expression nauséeuse qui avait poussé Remus à poser un sac plastique à leurs pieds, au cas où. Les lunettes de travers, ses cheveux noirs encore plus ébouriffés que d'habitude, James se raccrochait au bras de son ami avec l'espoir désespéré que cela atténuerait les cahots du train. Sirius ne semblait même pas l'avoir remarqué. Les yeux à demi fermés, il fronçait les sourcils au moindre bruit insignifiant, foudroyant du regard le présumé coupable. Ses cheveux avaient encore poussé durant l'été, et il arborait son pantalon en cuir fétiche pour l'heure constellé de taches douteuses.
« -Onestbientôtarrivés ? », grommela Sirius.
« -Encore une heure, Patmol. », soupira Remus. « D'ailleurs, vous feriez bien d'enfiler vos uniformes. »
James tenta de s'étirer et atterrit sur le plancher dans un bruit sourd. Un son d'agonie sortit de la bouche du jeune homme.
« -Aaaaaouch ! »
Sirius gloussa légèrement à la vue de son ami se pliant de douleur par terre, mais fut vite interrompu par le regard noir qu'il obtint en réponse. Un sourire aux lèvres, Remus saisit James par les bras et, non sans efforts, le hissa sur ses pieds. Ce simple mouvement réussit à exacerber la nausée de son ami, qui fut agité d'un haut-le-cœur.
« -Ne me dites pas que je vais encore devoir vous habiller ! », se plaignit Remus.
Sirus se redressa en position assise et malgré son état piteux, il réussit à adresser un sourire espiègle à son ami.
« -T'aimeschaavoue ».
Remus fit la grimace mais ne releva pas. Il était inutile de débattre avec un Sirius à la gueule de bois. Soupirant, il se mit à la tâche. Ce n'était pas la première fois qu'il devait traiter ces deux-là comme des enfants.
« -Lève les bras, James. »
Docilement, son ami obéit et attendit que Remus finisse de le débarasser de son pull. Une fois James torse nu, le jeune loup-garou ne put s'empêcher de froncer du nez. Il puait encore la bière et le lendemain de soirée.
« -Vous allez enfin consentir à me raconter ce qu'il s'est passé hier soir ? » maugréa Remus.
Pas de réponse. Soupirant, Remus s'attaquait à la ceinture de son ami lorsque la porte coulissante du wagon s'ouvrit brusquement. Le bruit grinçant fit grogner Sirius de douleur.
Les yeux pétillants, Lily Evans observait la scène, n'en ratant pas une miette. Elle avait déjà revêtu son uniforme impeccable et ses cheveux étaient relevés en une queue de cheval. Remus fut émerveillé qu'un simple élastique puisse retenir une telle masse de cheveux bouclés. Mais il résoudrait ce mystère plus tard. Rapidement, il ôta ses mains de la ceinture de James et les croisa derrière son dos. La jeune fille rit franchement et s'appuya contre l'encadrure de la porte.
« -On commence bien l'année, on dirait ! »
Le visage de James devint plus rouge que les banquettes du wagon, mais il ne fit aucun effort pour se recouvrir. Choisissant de ne pas commenter la situation, il se passa maladroitement la main dans ses cheveux poisseux de la veille.
« -Hum. Salut Evans. »
Lily lui adressa un sourire mi-poli, mi-dégoûté, puis se tourna vers Remus.
« -Réunion des préfets dans le troisième wagon. Et dépêche-toi, Lucius était prêt à venir te chercher lui-même. »
Remus acquiesca. Un silence plana dans le wagon pendant quelques instants, puis la jeune fille se détourna de la scène compromettante.
« -On se verra plus tard. ». Elle marqua une pause avant de lâcher « Au fait, pas mal le tattoo, Potter. »
Sur ce, ses cheveux roux disparurent derrière la porte coulissante du wagon. James soupira, défaitiste. Le gribouillis qu'il arborait sur son torse n'était bien évidemment pas un tatouage, mais un dessin douteux que Sirius lui-même avait du qualifier la veille « d'œuvre d'art vivante ».
« -Pas génial, comme première impression », marmonna Peter.
« -Super »,geint James.« Maintenant les rumeurs vont reprendre. Putain. J'ai déjà eu du mal à convaincre tout le monde que tu n'étais pas mon copain, Patmol, et maintenant ça va être au tour de Lunard! »
Sirius lui adressa un sourire charmeur.
« -Moi, je trouve que vous formez un beau couple ».
« -Oh ta gueule, Black ! », rétorqua James, acerbe. Lily Evans était un sujet sensible.
Remus gloussa doucement et finit d'aider James à se déshabiller.
Quelques heures plus tard, les quatres amis revêtus de leur uniforme (ou du moins partiellement en ce qui concernait Sirius et James) se laissèrent tomber sur le canapé de la salle commune des Gryffondors avec un soupir de soulagement. Un feu crépitait dans la cheminée, et les tapisseries accrochées aux murs isolaient la pièce des assauts violents du vent. Autours d'eux, les élèves se retrouvaient et discutaient de leur été. De temps en temps, des septièmes années venaient saluer les quatres amis. James et Sirius se sentaient mieux, à présent, et discutaient sous le regard attentif de Remus de leur sujet préféré après le Quidditch : les filles.
« -Alors, quel est ton plan d'attaque cette année, James ?», s'enquit Sirus.
« -Hm. Le même que d'habitude. Essayer d'attirer l'attention de Evans même si ça semble mal parti. » Il fit brièvement la moue au souvenir de la remarque de la jeune fille. « ...et m'amuser un peu avec quelques Pouffsouffles naïves. ».
Sirius, nonchalant, acquiesca. Les filles de Pouffsouffle semblaient succomber sous l'assurance et le charme du jeune Gryffondor. Il reprit la parole.
« -Le mien se résume en cinq mots : me-taper-des-filles. »
Remus s'éclaircit la gorge.
« -Ca en fait quatre, Patmol. »
« -On s'en fout ! », rétorqua Sirius avec un regard sévère. « En attendant, c'est moi qui me fait le plus de filles ici. »
Le jeune loup-garou maugréa. Il était obligé de donner raison à son ami. Bien sûr, Remus avait eu quelques expériences avec des Gryffondors on peu trop enivrées, mais cela n'avait jamais été très exceptionnel. Sirius en revanche, était presque connu pour ses... compétences auprès des Serpentards. Cela expliquait en partie le mépris qu'une majorité des filles de sa propre maison affichait envers lui. En conséquence, il était souvent invité à des fêtes débridées dans les cachots. James, Peter et Remus ne l'avaient pas encore accompagné, et c'était quelque chose que Sirius comptait bien rectifier cette année.
« -Lunard, Cornedrue, et oui, même toi Queudver... hors de question que vous ratiez la prochaine soirée Serpentard. Vous venez avec moi, c'est décidé. Il devrait y en avoir une ce samedi, pour fêter la rentrée. Il est temps que vous vous lâchiez un peu. »
Remus réfléchit quelques instants, observant les flammes dans la cheminée. Après tout, pourquoi pas ? C'était sa dernière année à Poudlard, sa dernière chance d'améliorer sa vie amoureuse qui avait été jusque là, avouons-le, peu satisfaisante. Son instinct de préfet s'insurgeait à cette idée, mais Remus taisa vite la petite voix qui le sommait de refuser.
« -Il n'y aura pas que des Serpentards, si ? », demanda-t-il après quelques instants.
« -Non, quelques Pouffsouffles et Gryffondors viennent aussi. »
« -Et la bande de Malfoy ? », souleva-t-il, un sourcil haussé.
Sirius inspira longuement.
« -Ils sont là oui. Mais généralement, ils restent tranquilles tant qu'ils ont quelques filles -ou garçons- pour les distraire. Ils ont leur terrain de chasse, j'ai le mien. Chacun reste à sa place. Il y a parfois de légers... problèmes, mais rien de très grave. »
Le jeune loup-garou acquiesca silencieusement. Sirius rentrait parfois de ces soirées avec quelques bleus.
« C'est d'accord ».
James et Sirius le regardèrent avec surprise.
« -Quoi ? » rétorqua Remus, sur la défensive. « Tu as raison Sirius, il est temps que je me lâche un peu. »
« -Je viendrai aussi », lâcha James. « Peter, j'imagine que tu suis ? »
Peter haussa les épaules, lâchant du regard son magasine de Quidditch. Il avait peu d'intérêt pour les filles, mais là où ses amis allaient, il suivait.
« -Oui. Oui ok, je viens. »
Sirius laissa échapper un rugissement vainqueur qui fit sursauter quelques premières années interloquées.
« -Vous ne le regretterez pas. »
