Dean Winchester – Lettre à Dieu
J'ai envie de mourir.
Sam et Castiel sont morts. Une chasse de trop, une créature beaucoup plus puissante que les autres, et... pouf. En une seconde, c'était fini. Là, tandis que j'écris, j'ai encore du mal à le réaliser. Ils ne reviendront pas. Je ne les reverrai jamais.
Sans que je sache pourquoi, rien ne marche. Ni les pactes démoniaques, ni une résurrection, rien. Nothing, nicht, nada. Comme si aujourd'hui, c'était la fin, inéluctable, qui devait arriver depuis bien longtemps et dont nous ne faisions que repousser l'échéance.
Sam, mon petit frère, si grand, si courageux, si intelligent... mon frère, que j'avais toujours protégé toute ma vie, ma plus grande responsabilité... Ce petit être que j'ai aimé de tout mon cœur à l'instant même où je l'ai vu... mort. J'étais censé le protéger. Je l'ai déjà ramené à la vie, mais aujourd'hui... je suis inutile. Je ne peux rien faire. Et ça me tue...
Castiel, mon meilleur ami, mon seul ami, en fait. L'être le plus droit et le plus intègre que j'ai jamais rencontré, mon emplumé préféré... Oh, bien sûr, il était imparfait, mais il avait toujours de bonne intentions, toujours déterminé dans ce qu'il faisait. Il était drôle, aussi, avec ses éternelles questions sur l'espèce humaine, son décalage quasi permanent. Mais aujourd'hui, envolé. Encore. Comment a-t-il pu mourir ? Comment a-t-il pu me faire ça ? Sam était humain, d'accord, mais lui... un ange ! Il n'aurait pas dû mourir... jamais...
Je ne mérite pas de vivre, pas plus qu'eux. Je mérite de mourir, moi aussi. En plus, il y a encore le risque que moi, je sois ressuscité pour une raison ou une autre, mais tout seul. Parce que c'est ça, le pire. D'être seul, avec la culpabilité de rester et les incessantes questions : pourquoi moi ? Pourquoi moi, et pas eux ? Qu'est-ce que j'ai de plus ?
Je n'en peux plus. Si un des deux était resté, peut-être aurais je eu le courage, la force de m'en remettre, en m'appuyant sur l'autre. Mais je n'ai plus personne. Je suis maudit. Alors, Dieu, si tu m'entends, je t'en supplie, laisse-moi mourir. Ne me ramène pas seul, je suis peut-être faible, mais... je ne peux pas vivre comme ça.
Pour te donner une idée : quand j'étais petit, ma mère me demandait comment avait été ma journée, et je devais lui dire une couleur : rose si j'étais tombé amoureux, bleu si je m'étais fait des amis, jaune si j'avais eu une bonne note, blanc si tout allait bien... mais aussi gris si je ne me sentais pas très bien, et noir si j'allais vraiment mal. Je n'ai jamais dit noir, je le gardais pour le jour où j'en aurais vraiment besoin. Ce jour est désormais arrivé.
Aujourd'hui, Dieu, je te le dis, parce que tu es le seul qui puisse exaucer ma prière : couleur ? Noir. Noir foncé.
Dean pose le stylo sur la feuille et se saisit d'un objet derrière lui. Une détonation retentit.
OoOoOoO
Oui, c'est triste... en vrai, j'adore Dean, et Sam, et Cas encore plus. Mais je crois que plus je les aime, plus j'aime les faire souffrir, ça "sublime" leur personnalité, je trouve... je suis étrange. J'espère que ça vous a plu quand même :-)
Poutous tout doux partout (pour me faire pardonner),
El
