Titre: La loi de Murphy
Auteur: Darkening Days
Couples: Hinata X Naruto, Sai X Sasuke
Rating: M+ (lemon, violence physique)
Genre: Yaoi, Léger OOC,UA, Drama, Yaoi, Lemon
Disclaimer: Masashi Kishimoto, prince de Naruto, tous ces personnages vous appartiennent !
Première partie écrite au son de :
Steve Hackett, « The end of the tunnel's mouth » et Memories Lab, « Stronger than hate »
La Loi de Murphy
Première partie
- Hello Kiba... Ca va ? lança Shikamaru.
- Coucou... Très bien et toi ?
Les deux garçons s'embrassèrent.
Arrivèrent Sakura, Naruto et Sasuke. Le couple et les trois lascars se connaissaient de longue date.
- LES PÉDÉÉÉS ! VOUS AL... lança subtilement Naruto.
- Naruto, ta gueule... coupa Sasuke, exaspéré.
Il était vingt heure trente, le soleil entamait une lente descente derrière un lit de nuage dans le lointain. Une petite brise soufflait et caressait les coiffures des jeunes qui marchaient dans la direction du crépuscule.
De leurs yeux éblouis, les jeunes distinguaient, à quelque distance, une longue tour noire en contre jour. Elle était flanquée de deux fils, qui tombaient de part et d'autre de la montagne russe. Le reste du parc d'attraction était illuminé par les chauds rayons du corps céleste. Les rails des divers trains et autres folies divertissantes brillaient, alors que les jeunes avaient l'impression d'avoir une mer métallique de niveau inégal devant eux.
Naruto commença alors à courir.
- LE DERNIER ARRIVÉ EST UNE POULE MOUILLÉE ! hurla-t-il, toujours aussi finement.
Étrangement, personne d'autre ne se mit à courir.
Quand Kiba, Shikamaru, Sasuke et Sakura arrivèrent devant les portes du parc, il remarquèrent une flaque jaune dans l'herbe, sur leur droite.
- Bravo Naruto, tu es plus rapide d'entre nous, tu nous as tous battus, posa Sasuke ironiquement.
- Pfff... Pfff... Pfff... Pfff...
Alors que son souffle l'avait quitté, le garçon aux yeux d'azur n'avait pas envie de subir les remarques désobligeantes de son camarade. Son manque d'air lui interdisait cependant toute réponse, et il devait encaisser les remarques de l'autre.
- Tu as décidément une conversation très intéressante.
Alors qu'un silence ponctué de lourdes respirations s'installait, Shikamaru, toujours pragmatique, se préoccupait du programme.
- Blague à part, on commence par quelle attraction ?
- On... pffiou... finira... pfff... par le... pfff... Grand... pfffiii... Russe.
- T'es con ou tu fais exprès ? Lâcha froidement le Uchiha. Il a demandé par lequel on allait commencer, idiot...
- Moi j'aimerais bien commencer par le petit train, avoua Sakura en rougissant. C'est bien de commencer par quelque chose de calme, non ?
- HAHA ! explosa le blond qui avait mirculeusement retrouvé son souffle. T'as peur ! T'as peur ! T'as les...
L'exaspération du noiraud se peignait d'une façon de plus en plus inquiétante sur son visage, qui prenait peu à peu des traits sombres.
- Naruto...
Alors que les yeux du Uchiha se vidaient de sa patience, Naruto sembla comprendre les enjeux de sa conduite.
- Oh, c'est bon, c'est bon... Du calme...
Une fois que le coureur eut repris son souffle, le groupe se dirigea vers l'entrée du parc et paya. Après être entré et s'être émerveillé quelques instants sur la hauteur et la splendeur des installations, tous prirent le direction du petit train et montèrent à l'intérieur. Le carrousel était vraiment calme, idéal pour commencer la soirée, comme l'avait dit la jeune fille. Cette dernière appréciait le vent dans ses cheveux, regardait le paysage défiler tranquillement. De petites montées, suivies de petites descentes, rien de bien méchant.
Naruto, pour sa part, avait les mains cramponnées sur la barre devant lui. Quelle horreur, qu'est-ce qu'il allait vite ce truc ! D'abord il prenait violemment de l'altitude puis plongeait brusquement. Et les cheveux de Sakura, qui était assise juste devant lui, lui arrivaient des les yeux. C'était un cauchemar, quelle idée lui avait traversé le pois pour qu'il monte dans ce carrousel infernal ?
Une fois les dix minutes de train écoulée, le blondin descendit de l'attraction et courut ni une ni deux en direction des toilettes puis réapparut quelques minutes plus tard, pale comme un linge.
- J'ai peur, hein...
Se plissants, les yeux de Sakura laissaient entrevoir ce qui se passait derrière ces derniers, alors que le bond encaissait le regard.
- Ben ouais, t'es une fille. Moi j'ai pas peur, répondit le malade.
- NARUTO C'EST TOI LA FILLETTE, T'AS VOMI, MOI PAS !
Les douces paroles de la jeune fille aux cheveux roses raisonnèrent dans tout le parc, et un grand nombre de têtes se retournèrent dans la direction du groupe, alors que le garçon au regard d'azur répondait avec désinvolture.
- Mangé trop de ramen...
- C'est cela, oui... ajouta Sasuke de son légendaire ton ironique.
Alors que la soirée continuait, le Uchiha et l'Uzumaki se prirent la tête toutes les dix minutes, comme d'habitude. Naruto exposait sa finesse sous ses angles les plus avantageux, et Sasuke ne pouvait pas s'empêcher de commenter, toujours avec sérieux, les-dits angles.
Vers vingt-deux heures, le petit groupe arrêta de parcourir les animations pour manger une collation et Naruto allait malheureusement très certainement pouvoir recommencer à vomir dans quelques instants. Tout se déroulait merveilleusement bien et tous passaient une splendide soirée. Le soleil n'était plus visible que depuis quelques minutes seulement, cédant sa place à l'astre de la nuit et aux étoiles. Ces derniers illuminaient le ciel, brillant de mille feux alors que seuls quelques nuages qui passaient leur chemin formaient des taches grises sous la lumière des corps célestes.
Après quelques douceurs et une bière, Kiba et Shikamaru décidèrent de quitter le groupe un moment car ils voulaient être seuls et donnèrent rendez-vous aux autres au même endroit à minuit.
Sasuke et Sakura ne se réjouissaient guère de se retrouver lestés du boulet de service. Au bout de quelques minutes, Naruto décida d'aller faire un tour seul, pour dévergonder des jeunettes, comme il l'avait si subtilement dit. La seule bière qu'il avait bu lui était surement montée à la tête, et la sinueuse ligne droite que ses pieds suivaient le prouvait largement. Après le départ du dragueur en herbe, Sasuke reconsidéra la situation. Au moins avec l'Uzumaki il pouvait rire de quelque chose, mais avec Sakura... Enfin, quoi que pour lui, ça ne changeait pas grand chose. Ni l'un ni l'autre n'avaient vraiment envie de retourner dans un manège. Après avoir recommandé à boire, le noiraud lança un sujet de discussion aussi intéressant et passionnant que pourrait être, par exemple, le prix du kilo de carotte à Madagascar et Sakura se chargea alors de détourner la conversation sur des potins dont l'Uchiha ne se préoccupait pas.
XXX
La sixième bière fut commandée, Naruto la descendit d'un trait puis en recommanda une car il avait besoin de courage. Une fille se comportait toujours bizarrement avec lui et il ne comprenait pas pourquoi. Comme cela l'intriguait, il voulait comprendre.
Elle était là ce soir, dans la salle du stand que le blond n'allait pas tarder à hanter, dansant au son de la musique. Ses hanches tanguaient de gauche à droite, ses mains faisaient des mouvement ondulants autour de son corps et de sa tête, ses gracieuses jambes glissaient sur des petits pas élégants, et sa tête se balançait, tantôt en avant, tantôt en arrière envoyant ses cheveux violets valser dans l'air. La danseuse remarqua que Naruto, bourré, la regardait.
Le blond engloutit sa septième bière. Il avait assez de courage pour se lancer, et se dirigea en direction de la fille, tant bien que mal.
Elle l'observait tout en dansant, et elle le vit descendre encore une boisson puis se diriger vers elle, qui n'en revenait pas. Lui ? Qui se dirige dans ma direction ?
Il marchait avec énormément de difficulté, ayant pour seul soutient les bières qu'il avait descendues. Durant le long périple de quelques mètre qu'il avait à parcourir, le jeune homme trébucha, tomba et se cogna la tête contre le parquet. Quelques instants plus tard, il se sentit se relever, difficilement, tout tournait autour de lui. Les lumières menaient une sorte de valse étrange, les gens volaient autour de lui et elle était là, devant ses yeux. Le jeune homme essayait de reprendre ses esprits et entama la conversation.
- Salut...
Sa voix lui semblait étrangement lointaine et caverneuse alors que les yeux timides de la demoiselle ne le quittaient pas.
- Bonsoir Naruto... Euh... Tu... Tu danses avec moi ?
- Ouais, allez, d'accord...
Le talent de la demoiselle était incontestablement plus grand que celui du garçon. Elle volait, lui titubait. Le tronc qui lui servait de buste heurtait les autres danseurs, ses mains croisaient plus ou moins violemment visages, épaules ou ventres et ce qui lui servait habituellement à marcher écrasait des pieds et brusquait des tibias. Il ne se sentait pas lui-même... Et pourquoi dansait-il alors qu'il détestait cela ? Elle, dirigeant la danse, l'entraina vers l'extérieur du stand et la musique perdait de son importance petit à petit.
- J'aimerais bien me coucher...
S'enchaînant d'une façon étrange, les événements troublaient le jeune homme. Il ne comprenait pas pourquoi il faisait ces gestes qu'il n'aurait pas fait en temps normal.
Mais tant qu'à y être, autant y rester.
- Okaaaay... déglutit-il avec difficulté. Ouais... Ça marche. Allons-y...
Elle le guidait, un peu en dehors du parc d'attraction. La charmante personne s'allongea dans l'herbe. Naruto s'effondra à côté d'elle. La danseuse posa alors sa tête sur le ventre de l'autre. Les deux restèrent sans dire un seul mot pendant plusieurs minutes.
- Les étoiles sont magnifiques ce soir, amorça la fille. Tu ne trouves pas?
- Ouais. C'est vrai.
Elle va pas me saouler avec des considération à la con quand même? J'ai pas la tête au romantisme...
- Et la lune... Qu'elle est belle! Son croissant est juste parfait! Et les courbes dessinées par les nuages me plaisent beaucoup...
- Moi j'vois une autre courbe qui me plait pas mal aussi, ajouta le blond tel le bulldozer, d'une voix qui jouait au yoyo entre les graves et les aigus.
Putain... Je fous quoi là? C'est trop beau... Je suis à côté d'une fille... Faut pas que je rate mon coup là...
Elle se mit sur le côté pour voir le garçon dans les yeux. Une de ses mains glissa le long du ventre du garçon.
Ouais, je crois que je suis bien parti... Visiblement, elle ne me corrige pas, donc je dois être dans le juste.
- T'es une coquinette toi, hein ? Tu sais que j'aime bien quand on me taquine l'extrémité ?
Le garçon sentit une main amorcer une descente vers le bas de son ventre. Elle se faufila sous un t-shirt plutôt collant, et commença à lui caresser le ventre. Naruto sentait la main sur ses pectoraux, elle montait, descendait, titillant sa peau.
- Hnnn... C'est agréable...
- Tu sais que j'aime bien ton visage? dit-elle en le regardant des les yeux. Et tes yeux, ils sont magnifiques!
Après le ciel, c'est moi maintenant...
La main s'insinuait de plus en plus bas sous le pantalon même. Elle touchait fébrilement les tissus, et Naruto sentait, autour de son membre de plus en plus dur, une frêle main. Elle serrait, puis desserrait le membre, régulièrement. La main commença faire des mouvements de haut en bas, lentement.
Parallèlement à ce plaisir, le garçon sentait qu'il avait des sortes de pincements au cœur, régulièrement.
La main accélérait... La fille commençait à embrasser le bas-ventre du garçon, ses lèvres frôlaient l'abdomen du blond. Elles descendaient, lentement... Les légères caresses se firent plus fortes.
- Mmmmh... Tu sais que c'est bon ça... Mmmmmh...
Les petites turbulences qui lançaient légèrement le haut de sa poitrine se firent de plus en plus présentes. Au dessus de lui, les étoiles s'éteignaient, une à une. Le ciel devenait noir.
Les lèvres se rapprochaient de son nombril, doucement. Il sentit une langue se glisser à l'intérieur de ce dernier puis continua la descente.
Le haut du blond lui faisait mal. Comme une sorte de pression, régulière et profonde. Surement sa pompe sanguine qui bat à tout rompre. Du noir, la voûte anciennement astrale commença à tourner sur des tons de profonds rouges, bleus, verts, alternant les uns avec les autres.
La langue arrivait au bas de son membre. Il sentait une trainée humide à la base de ce dernier.
- Aaaaah... T'arrête pas... Surtout pas...
Le gémissements du blond étaient visiblement pris comme des encouragements, la langue montait et descendait.
La poitrine de Naruto lui faisait ressentir de violentes compressions. De plus en plus fortes, de plus en plus profondes. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. La douleur se mêlait à la douceur... En plus des couleurs sombres au dessus de lui, d'autres, plus vives, clignotaient légèrement.
La langue était toujours en train de faire l'ascenseur sur son membre. Il voulait en ressentir plus.
Et cette douleur qui l'envahissait... Il fallait qu'elle soit balayée... Elle se manifestait toujours plus nettement. Plus physiquement. Montant, descendant... Il ne comprenait pas, ne savait pas d'où elle pouvait bien venir... C'était la première fois qu'elle apparaissait et la pression augmentait encore...
Il se sentait écrasé...
Subjugué...
Sa conscience faisait des aller-retour entre son son membre et sa poitrine...
Le haut gagnait, ou allait gagner si cela continuait à ce train...
Hors de question !
Et ces lumières clignotantes. Les tons rouges, bleus et verts qui se réchauffaient de plus en plus...
- Arrête de tourner autour du pot ! lâcha le jeune homme à l'intention de sa partenaire, avec toute la finesse du rouleau compresseur, et le désespoir de sa condition.
Un coup se fit sentir, plus fort que les autres. C'était le dernier.
XXX
De leur côté, Shikamaru et Kiba avaient fait escale dans bien quelques échoppes, descendu bien quelques verres, puis étaient sortis du parc pour aller faire quelques pas dans la nature, notamment dans les bois à quelques centaines de mètres de là. Ces derniers étaient faiblement éclairés par la lune, dont les rayons traversaient à peine le feuillage des arbres alentours. Une nuit épaisse entrecoupée de rais lunaires s'offrait aux deux garçons.
Habités par cette ambiance extraordinaire, ils se promenèrent, attentifs aux petits bruits qui s'emparaient du silence et troublaient la paix tombale du lieu. Un bruissement attirait leurs pas. Murmure naturel qui se faisait de plus en plus fort au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de sa source. Le sol craquait sous leurs pieds, leurs chevilles se contorsionnaient pour parcourir le terrain accidenté qui les séparait de leur but. Les bois se clairsemaient au fur et à mesure que le susurrement qu'ils suivaient se mouvait en son clair. Révélée par la lumière de l'astre de la nuit, une grande et large rivière aux reflets argentés coulait derrière les arbres. Le lit de celle-ci, recouvert de petites pierres qui s'entrechoquaient au gré des mouvements de l'eau offraient un son frétillant aux oreilles du couple. Le liquide, polissant de grosses pierres, produisait un bruit doucereux et calme.
Kiba, intrigué par le lieu, posa un pied dans la rivière, après avoir enlevé ses chaussures. Il commença à escalader les pierres humides qui dépassaient de l'eau. Shikamaru, malgré les effets de la boisson, trouvait cette entreprise dangereuse et de toute façon, il était trop paresseux pour s'amuser à ce genre d'escalades, inutiles, selon lui et de surcroit il ne savait pas nager. Alors que son partenaire n'arrêtait pas de le solliciter, rien n'avait l'air de le décider à changer d'avis.
Les pierres étaient glissantes, le pied de Kiba sûr. Il virevoltait d'un caillou à l'autre, faisant des sauts de plus en plus longs, hauts et improbables pour quelqu'un qui avait bu. Alors qu'il avait presque traversé la coulée aquatique, un objet brillant attira son regard, au fond de l'eau. Il s'accroupit, et regarda plus attentivement, à la lueur de la lune, l'objet qui était à quelques dizaines de centimètres de profondeur, estimait-il. Sa main plongea dans le liquide froid, puis son poignet et même son coude.
Il perdit l'équilibre.
Glissa.
Tomba à l'eau.
Profonde d'un bon mètre. Il reprit pied, regarda au fond, et s'aperçut que l'objet avait dérivé de quelques mètres. Tandis qu'il suivait cette chose qui attisait sa curiosité, l'onde lui arrivait au milieu de la poitrine. Déjà trempé, il ne rechigna pas à plonger son corps entier pour attraper l'objet. Il allait le toucher, mais ses doigts ne firent que l'effleurer et il s'échappa une fois encore. Le froid commençait à s'emparer de lui. Tant pis. Cette fois serait la bonne. Il replongea et saisit l'objet de ses convoitises.
Depuis le rivage, Shikamaru observait la scène, d'un mauvais œil.
« Tout ça pour ça! » pensa alors Kiba.
Un collier. Un bête collier. Un pendentif vert, une sorte de pierre qui scintillait sous la lune qui fut vite enfilée dans une des poches du nageur pour l'exhiber à son partenaire. Ce dernier fut content de voir la tête de son ami pointer hors de l'eau. Lui qui avait failli s'inquiéter, s'assit sur la berge.
L'aventurier du collier vert voulait sortir du piège glacial dans lequel il était tombé. Il s'agrippa à une pierre, glissa. Réessaya. Échoua. Le courant le faisait dériver, lentement. La panique l'envahissait peu à peu. Alors qu'il n'arrivait plus à prendre de prises, l'eau l'emportait là où il n'avait plus fond. Son corps résistait et son esprit essayait de chercher une issue mais la panique l'empêchait de faire tout mouvement et il se maintenait avec peine à la surface, alors que sa bouche se battait pour continuer à respirer.
Ne voyant plus sa moitié depuis plus de deux minutes déjà, Shikamaru commença sérieusement à ronger son frein. Il se leva. Kiba avait disparu de son ancien emplacement.
- Kiba ! Arrête tes conneries maintenant. Montre-toi ! T'es pas drôle !
L'appelé entendit très vaguement son amant crier, plus en amont.
Le liquide qui envahissait de plus en plus sa bouche lui interdisait toute réponse.
Le paresseux se mit à courir en aval, n'écartant pas la possibilité qu'il ait été emporté par les courants de l'onde. Les pierres se faisaient de plus en plus nombreuses, il aurait d'autant plus de peine à distinguer son ami sans compter que les flots se mouvaient plus vite que lui. Après avoir couru quelques minutes, il s'arrêta et sortit son téléphone portable afin d'appeler des secours.
XXX
Une ambulance arrivait en trombe en direction du parc d'attractions. Elle entra et les gens s'écartèrent sur son passage. Arrivée à destination, les secouristes descendirent.
Sakura et Sasuke, qui n'avaient pas bougé d'un iota depuis que les autres les avaient quittés, ne ratèrent pas le véhicule d'urgence. Piqués par la curiosité, ils se rendirent sur le lieu de l'accident présumé.
Arrivés sur place, la scène les laissa cois. Naruto était à terre. La musique n'était plus. Une fille lui faisait un massage.
Cardiaque.
Il ne bougeait pas. Autour d'eux s'activaient les secours. Le brancard était déplié, les secouristes préparaient des seringues pour relancer le cœur du blond alors qu'Hinata lui massait la poitrine et une autre personne faisait les insufflations. Après avoir parlé avec plusieurs spectateurs d'infortune, les deux amis de l'inconscient apprirent qu'il avait perdu l'équilibre, perdu conscience et que l'alcool avait aussi surement une part de responsabilité dans son état.
L'alcool.
La masseuse pompait régulièrement, les insufflations se faisaient à intervalles constants. Déjà plusieurs minutes qu'il était tombé, et il ne revenait toujours pas.
Ses amis s'inquiétaient.
Sakura se repassait les « conversations » qu'elle avait eu avec le blond durant la soirée. Sasuke, quant à lui, réentendait toutes vannes qu'il avait balancées sans vergogne aucune. Leurs esprits étaient embrouillés et ils ne savaient quoi penser, tant de la condition critique de leur ami que du comportement qu'ils avaient adopté envers lui. Même le Uchiha, pourtant si placide, se laissait ébranler par la situation, très probablement parce qu'il la jugeait inconcevable.
Inconcevable.
Les secondes s'égrainaient. Les chances de survie s'envolaient. Les deux spectateurs n'étaient plus vraiment attentifs à ce qui se passait. Perdus dans leurs pensées, ébranlées.
Bouleversées.
Naruto ouvrit les yeux. Ouvrit la bouche.
Il respirait.
Lentement.
Mais il respirait. Il avait survécu, ne comprenait pas ce qui s'était passé, comment il était arrivé là.
Le ciel à couleurs mouvantes.
La pression dans sa poitrine.
Les éléments s'emboitaient lentement dans son esprit.
Les ambulanciers le posèrent sur le brancard puis refermèrent les portes de l'ambulance puis le véhicule partit aussi vite qu'il était arrivé.
Sasuke et Sakura décidèrent d'aller attendre les deux amoureux, qui ne devraient pas tarder à arriver. Il était minuit moins dix.
Naruto était en route pour l'hôpital.
Les minutes passaient. Ils entendaient les secondes passer dans leur tête, comme s'ils avaient une horloge dans le crâne.
Et eux restaient ici, plantés comme des plantes en pot.
Minuit.
Personne en vue. « Pas impossible qu'ils aient un peu de retard... » se dirent les deux jeunes.
Leur ami roulait, à peine en vie, mais il fallait attendre le couple pour que tous se rendent en même temps en ville afin de soutenir en masse le blond.
Minuit cinq. Dix. Toujours personne. Sasuke sortit son cellulaire. Sakura fit de même. L'une appela Shikamaru, l'autre Kiba. Aucune réponse. Ils devaient surement être en train de faire quelque folie dans un lieu improbable...
- Sakura, tu vas à l'hôpital. De mon côté, je vais faire un tour aux alentours du parc. Je t'appelle dès que je les ai retrouvés.
Un air sombre était gravé sur le visage du Uchiha. Sombre et grave.
XXX
Le lendemain, huit heure trente, Hôpital Universitaire de Genève.
La lumière était éblouissante.
« Mais qu'est-ce qu'elle foutent là, celles-là? Et moi... Je suis où? »
Naruto émergeait, lentement. De vagues souvenirs lui remontaient devant les yeux.
Hinata...
L'ambulance...
L'hôpital...
Il avait eu de la chance, cette fois-ci... Mais en aurait-il autant la prochaine ? Tous ces événement le dépassaient.
Sakura et Hinata étaient en train de dormir, affalées sur des chaises, au fond de la chambre.
- Sakura ! Hinata ! Youhooooooou !
Les deux filles émergèrent d'un sommeil aussi léger que troublé.
« Visiblement, il a repris du poil de la bête, le bougre » pensa Sakura.
- J'veux m'casser d'ici ! C'est nul ! Je vais très bien, moi !
« Il a décidément bien récupéré de sa cuite. »
Un médecin, qui avait entendu les propos du jeune homme aux yeux d'azur arriva et expliqua au jeune homme qu'il devait rester au lit au moins pour la matinée et se reposer.
Se mettant sur le côté, Naruto se lova sous sa couette et commença à bouder, tournant le dos à toutes les personnes présentes dans la salle.
XXX
Midi, Hôpital Universitaire de Genève.
Heureux, Naruto put enfin sortir de son lit. Sakura n'avait toujours pas eu de nouvelles de Sasuke, qui était parti à la recherche du couple qui, décidément, ne répondait pas. Sakura raccompagna le blond chez lui tout en racontant, du très peu qu'elle en savait, de ce qui se passait avec Shikamaru et Kiba.
Une fois arrivé chez lui, Naruto s'assit dans un fauteuil de son salon, et invita sa camarade a en faire de même. Une fois que les deux jeunes furent assis, le blond sortit un téléphone portable de sa poche.
Dès que t'es en ville, viens chez moi, je suis avec Saku et on attend des nouvelles de Shika et Kiba. À toute !
Une fois que le message fut envoyé, le portable fut rangé et une longue attente commença. Les deux jeunes se levaient, puis s'asseyaient, regardaient les objets qui étaient dans le pièce. La télévision, l'horloge, le radiateur, des photos, tous plus insignifiants les uns que les autres. À tour de rôle, ils s'approchaient de la fenêtre, reprenaient place, laissant le temps s'égrainer lentement. Chaque seconde raisonnait, comme chaque grain d'un sablier qui tomberait au ralenti, comme une cloche d'église au milieu du désert, dans un vide impossible à combler.
TIC. TAC.
Aucune réponse ne se laissait entendre, rien ne venait. Le texto restait comme un cri dans une plaine désolée. Sans écho. L'objet qui indiquant l'heure continuait, invariablement, de produire ce son, qui, à force d'être le seul à se laisser entendre, devenait insupportable.
TIC. TAC.
Les minutes passaient et les nouvelles n'arrivaient toujours pas. Le temps s'étirait, comme un élastique que l'on tend trop, à la différence que l'ustensile extensible finissait par casser et arrêter de résister, alors que le temps ne casserait jamais car c'était bien la seule chose qui ne se laissait pas abattre et était constante.
DIIING.
Une heure.
Il était une heure de l'après midi. Cela ne faisait pas trente minutes que les deux jeunes attendaient et Sasuke commençait à se faire aussi long que le temps. Il n'arrivait pas. Les nouvelles de leurs amis, subséquemment, ne venaient pas non plus. Tous deux tournaient invariablement comme des lions en cage attendant que le moment du spectacle arrive.
DIIING. DOOONG.
La sonnette.
Enfin.
Enfin. Elle se faisait entendre.
Naruto se précipita à la porte, talonné de près par Sakura. Alors que le garçon ouvrait la porte, son visage se déconfit et ses mains commencèrent à trembler.
Bordel, pas maintenant...
- Bonjour monsieur Uzumaki.
- Bonjour monsieur.
Alors que le blond dévisageait son interlocuteur avec dépit, ce dernier lui tendit une feuille et un stylo.
- Nous avons besoin de votre signature.
Le blond saisit le papier et le feutre, signa et prit d'un geste brutal le paquet que le facteur lui tendait, avant de refermer la porte aussi doucement qu'il avait saisi le colis, qu'il ne prit même pas la peine d'ouvrir avant de le jeter par terre en guise de rangement.
L'attente reprit de plus belle. À nouveau, le temps se décomposait et ses plus petites unités donnaient l'impression de passer au rythme de minutes. Lentement. Très lentement.
TIC. TAC.
Pour faire passer le temps avec moins de peine, le garçon offrit à son hôte à boire et à manger. Mais aucun des deux ne mangea, ni ne but, car ils n'avaient pas faim, tout comme le temps ne prenait pas fin.
DIIING. DOOONG.
Deux heure sonnèrent. Rien ne s'accélérait. Le message n'avait toujours pas eu d'écho et Sasuke n'arrivait toujours pas. Rien à faire, si ce n'était attendre, encore et encore. Rien ne les distrayait de leur activité principale. Patienter. Tourner en rond. Regarder par la fenêtre l'immeuble d'en face, qu'ils avaient déjà détaillé à la brique près.
DIIING. DOOONG.
Le carillon se fit entendre une deuxième fois.
Les deux impatients se ruèrent avec le même empressement à la porte, et l'ouvrirent en coup de vent, ouvrant la voie à Sasuke. De profondes cernes étaient peintes sous ses yeux et ses membres tremblaient de façon presque imperceptible. Mais cela n'échappa ni à la fille, ni au garçon au regard azur.
- T'AURAIS AU MOINS PU RÉPONDRE !
Le noiraud plissa les yeux et scruta avec curiosité son hôte.
- On dit bonjour, Naruto. J'ai plus de crédit sur mon portable, désolé, sinon tu penses bien que je t'aurais fait signe.
Fatiguée.
La voix du jeune aux prunelles onyx sonnait comme celle de quelqu'un qui avait crié plusieurs heures durant.
Le groupe entra dans l'appartement et Naruto se calma après avoir entendu l'excuse de l'Uchiha qu'elle soit vraie ou non. Le petit groupe prit place dans le salon, alors que le garçon aux cheveux ébène commençait son récit, le visage froid et détaché.
- Aucunes nouvelles. J'ai fait plusieurs fois le tour du parc je ne les ai pas vus. Après avoir parcouru plusieurs centaines de mètre un bruit attira mon attention. J'ai alors pris la direction de la rivière car un hélicoptère de sauvetage y était. Alors que je courais vers le son de l'engin, je vis qu'un spot éclairait l'endroit. La lumière balayait la surface, visiblement à la recherche de quelqu'un. Un bateau était plus en aval, mais il ne pouvait pas descendre plus en amont à cause des rochers. Faisant cette considération et n'ayant pas trouvé nos deux amis, j'ai décidé d'aller vers l'embarcation pour collecter quelques informations sur ce qu'ils recherchaient. Une fois arrivé à la hauteur du navire, j'ai essayé de prendre contact avec l'équipage. On m'a alors dit qu'ils étaient à la recherche de deux jeunes hommes, mais que les chances de les retrouver étaient faibles car les secours avaient été appelés plus de trente minutes plus tôt. Tout ce temps les avait probablement fait dériver en France voisine. Malgré le fait que les autorités françaises aient lancé des recherches de l'autre côté de la frontière, les probabilités de les retrouver en vie étaient plus qu'infimes. Ayant appris cela je suis rentré chez moi pour me coucher, car je voulais vous épargner trop de mauvaises nouvelles en si peu de temps. Le coma de Naruto, plus la disparition de Shika et de Kiba, je me suis dit qu'il aurait mieux valu attendre et divulguer cela à tête reposée.
Le silence s'empara de la pièce. Alors que les mots finissaient de résonner dans les têtes de Sakura et du blond, la fin sentait le mensonge. D'abord les cernes sous les yeux du garçon aux cheveux d'ébène, puis les tremblements de ses membres. Sans compter le ton morne et exténué de sa voix. Il mentait et les deux autres l'avaient senti.
Sasuke se sentit envahi par les regards de ses amis. Non, son mensonge n'avait pas pris, ils avaient deviné. Pas difficile. Mais la vérité, le noiraud la garderait scellée en lui, éternellement. Malgré le fait que sa variante de la réalité n'ait pas pris, le jeune menteur pris congé après avoir raconté sa version des faits. La porte de l'appartement du blond claqua, avant même que ce dernier ou sa camarade aient pu placer le moindre mot.
Fin de La loi de Murphy
Première partie
Voila... J'espère que cela vous a plu, et que vous avez envie de savoir la suite...
N'ayez pas peur, soyez fous, laissez moi une review !
DD
