Bonjour ! Merci pour vos commentaires et vos retours !


Chapitre 32

Sakura commençait à regretter d'avoir proposé à Nagato d'aller boire un verre pour discuter. Ce n'était pas qu'elle n'appréciait pas le personnage, mais elle n'était en vérité pas certaine de vouloir raconter son parcours à un policier.

S'il n'était que comptable – Deidara avait tiqué quand elle avait dit ça, mais elle n'avait vraiment fait attention, l'avocat était bizarre par nature et il adorait donner l'impression qu'il en savait plus qu'en réalité – s'il n'était que comptable, donc, ça n'empêchait pas que ça restait tout de même un flic, et Sakura avait entendu suffisamment d'histoires pour ne plus être sûre de souhaiter en discuter avec lui.

Elle avait prévu une soirée d'enfer pour lui. Itachi avait proposé de rester seul avec la petite Mikan, expliquant à Sakura qu'ils allaient en profiter pour regarder des dessins animés en mangeant des gâteaux et la jeune femme lui avait demandé s'il avait eu une enfance normale, vu la joie qui luisait dans ses yeux à cette idée. Itachi s'était renfrogné d'un coup, perdant ce sourire ravi et elle avait regretté ses mots, tentant de les retirer.

Elle consulta sa montre rapidement et, pour se donner une contenance quand elle remarqua qu'elle était très en avance, elle attrapa son téléphone dans sa poche, pianotant son code.

Elle avait proposé à Nagato de passer le récupérer à la sortie du commissariat et tous les uniformes bleus qui allaient et venaient la mettaient mal à l'aise. Certains l'observaient de travers et elle ne savait pas si c'était parce qu'elle avait quelque chose sur le visage ou si c'était parce qu'elle était habillée trop court à leur goût.

Quand finalement son rencard sortit, il la repéra immédiatement et s'approcha d'elle avant de s'incliner poliment.

— Pardonne-moi, je suis en retard ?

— Pas du tout, rassura Sakura avec un sourire. Je suis très en avance. Est-ce qu'on… Est-ce qu'on peut partir ? J'ai l'impression que tout le monde me regarde de travers, ici.

Portant ses yeux à la ronde, Nagato scruta les lieux à la recherche des personnes qui pourraient poser sur Sakura une œillade de mauvais goût, mais il ne remarqua rien. Les agents à l'entrée du poste, quelques collègues en train de fumer une cigarette, mais rien de plus. Papillonnant des cils, il ne remit pourtant pas sa parole en question, lui tendant son bras pour lui désigner une direction.

— Je connais un salon de thé, par là-bas, vraiment bien. C'est pas très loin, mais il n'y a jamais un policier. Tu ne nous avais pas prévu un programme censé nous tenir éveillés jusqu'au bout de la nuit ?

Elle sourit, attrapant le bras tendu pour suivre l'officier jusqu'à l'endroit qu'il voulait aller visiter.

— Tu souhaitais me parler, c'est ça ?

Elle hocha la tête, de la buée s'échappant de sa bouche, sa chapka enfoncée sur son crâne.

— Oui, murmura-t-elle. Je pense que c'est une histoire que tu dois apprendre de moi. Sur… mon passé et mon vécu. Je sais que tu te poses beaucoup de questions.

Il resta muet face à l'affirmation, la scrutant du coin de l'œil, examinant ses lèvres tremblant de froid.

— C'est pas une histoire facile à entendre, mais j'imagine que ça doit correspondre à l'idée que tu te fais d'une actrice de X. Une pauvre fille perdue.

Après quelques minutes de marche, ils finirent par atteindre le café où elle retira les différentes couches qui la protégeaient du froid. Vieille école, il tira sa chaise pour qu'elle pût s'asseoir et elle lui adressa un regard surpris, avant de laisser un rire vaincre l'angoisse qu'elle éprouvait. Il la trouva très jolie, ainsi, joyeuse.

Elle finit par commander une tisane quand lui demanda un thé au jasmin. Le temps que les tasses fumantes arrivassent, Sakura s'éclaircit la gorge :

— J'ai vingt-deux ans, lança-t-elle. Vingt-trois ans en mars.

— Tu pourrais être ma fille, grogna-t-il. Comment tu en es arrivée là ?

La gérante du salon de thé déposa leurs commandes, les agrémentant d'une boîte de biscuits offerte par la maison.

— Avant de rencontrer Itachi, Hinata et les autres, comment tu imaginais une femme devenir actrice de X ?

Il réfléchit une seconde avant de faire claquer sa langue.

— J'imaginais des filles venues d'autres pays, à qui on a volé leurs papiers d'identité, forcées de faire des choses pour le compte d'un trafiquant d'êtres humains.

— Tu vas beaucoup trop loin, rit Sakura. Il y en a quelques-unes, bien sûr. Pas chez Akatsuki Productions, rassura-t-elle immédiatement. Moi j'ai commencé… J'avais seize ans et demi quand un type m'a approchée pour la première fois. Il avait un appareil-photo entre les mains et il m'a dit que j'étais incroyable sur son objectif, que je sublimais sa vision… Il m'a proposé de poser pour lui, jurant de me payer.

Nagato souffla sur sa tasse, Sakura attrapa un gâteau pour mordre dedans, savourant le goût de la cannelle qui se mariait si bien à l'odeur de sa tisane.

— La première séance, je me suis rendue dans son studio. Il m'avait proposé de me prêter des vêtements pour aller avec la mise en scène qu'il avait imaginée. Je les ai enfilés, j'ai posé comme il le demandait. Il allait et venait pour remettre en place un vêtement, rougir un peu plus mes lèvres… Pour la première fois de mon existence, je me suis sentie belle dans les yeux de quelqu'un.

Nagato ne comprit pas. Elle baissa les yeux.

— Je… Je suis très complexée par la taille de mon front et par… mes petits seins.

Il ne comprit pas plus.

— Mais pourquoi ? Tu es très jolie. Mon ex-femme, Konan, n'a pas beaucoup plus de poitrine que toi, nota-t-il. Et là, je me fais vraiment l'effet d'un gros pervers, corrigea-t-il en rosissant, je ne voulais pas dire que j'ai euh regardé…

Il toussota de gêne et se tortilla alors qu'elle rougissait à son tour.

— Tu es gentil. Mais j'avais seize ans et toutes mes amies avaient de jolis corps de femme et moi… Moi non. J'ai mis du temps à comprendre que c'était ça qui plaisait à Kabuto. Ma silhouette de petite fille.

— Oh.

Il changea de couleur, tournant au verdâtre.

— Je vais m'énerver avant de la fin de cette histoire, je pense.

— J'ai continué les séances de shooting, reprit-elle après avoir avalé une gorgée de tisane, pour prendre confiance en moi et essayer de me convaincre que j'étais belle. Petit à petit, Kabuto a commencé à me proposer de faire des photos de plus en plus osées. J'avais confiance en lui, je me disais que c'était par amour de l'art qu'il faisait une telle chose. Ça me mettait mal à l'aise, mais il affirmait que ce malaise rendait mes photos encore plus belles, que je commençais à avoir des fans sur internet…

— Parce qu'en plus, il les diffusait ? s'étouffa Nagato.

Elle hocha la tête.

— Mais moi, j'étais contente, ricana-t-elle. Une communauté de fans, c'était quelque chose d'incroyable pour moi, la fille que personne ne regardait. Quand j'ai eu dix-sept ans, mes parents ont commencé à avoir des problèmes d'argent importants. Mon père a perdu son travail à cause d'une baisse d'activité de son entreprise et il avait du mal à trouver quelque chose et puis mon père…

Elle eut un petit rire.

— Disons qu'il est particulier, il a des convictions qui… Enfin… On a connu de grosses coupes budgétaires pour tous nos loisirs, donc je… Je me suis retrouvée isolée de mes copines, qui continuaient à sortir en boîte, au ciné, faire du shopping… Tout ce qui me restait, c'étaient ces séances photo. Un jour, Kabuto m'a affirmé qu'il connaissait un moyen pour que je puisse me faire du fric facile, j'ai dit oui sans réfléchir. Donc les photos sont devenues plus érotiques et il les vendait sur le darkweb. Cher. Il me reversait une partie de la somme qu'il se faisait, en liquide. Ça va ?

Nagato avait vraiment l'air en colère et écœuré et elle baissa les yeux. Elle se doutait bien que son histoire risquait d'entamer l'estime qu'il avait pour elle, mais ce qu'elle voyait sur son visage était pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Sur la table, ses mains tremblaient. Elle reprit tout de même le fil de son histoire.

— Sauf que j'ai appris qu'il m'avait menti. Et tout l'argent que je dépensais en fringues, en sorties, en livres, en fait, il ne venait pas de la vente de mes photos. Que c'était un prêt fait par Orochimaru et qu'il voulait que je le rembourse. J'avais pas la somme, bien entendu, alors il a négocié. Si j'acceptais de jouer dans ses films jusqu'à extinction de la dette, il n'en parlait pas à mes parents. Alors j'ai dit oui.

— C'est immonde…

— J'ai tourné deux ans et demi chez ET Entertainment. Dans des films dits « underage ». Je jouais le rôle de mineures. D'enfants. Quand j'ai eu vingt ans, j'ai claqué la porte. Je me suis dit « tant pis », je voyais pas le bout de ma dette, les intérêts étaient lourds. Sauf que, n'ayant pas fini mon lycée et ayant quitté la maison de mes parents pour ne pas les mêler à tout ça, je me suis retrouvée toute seule. Et je ne savais rien faire d'autre. Et Orochimaru me cherchait. Alors je suis allée taper à la porte d'Akatsuki Productions. C'est Jiraiya qui m'a reçue. Dans son bureau, à ce moment-là, il y avait son étoile montante, Tsuki. J'avais déjà entendu parler de lui, Orochimaru rêvait de lui mettre le grappin dessus, donc il n'était pas rare que son nom se murmure, avec beaucoup de colère, parfois. Enfin… J'ai raconté mon histoire et j'ai expliqué à Jiraiya que je cherchais un endroit où je pourrais être en sécurité. Il a accepté de me faire confiance et d'abord prise comme stagiaire. Mon boulot consistait à choisir les tenues des acteurs et à leur apporter du café. Je suis restée trois semaines sans sortir des studios puis un jour, j'ai reçu un appel de Kabuto qui me disait que ma dette avait été soldée, que j'étais désormais libre.

Elle prit une pause, le temps d'examiner le visage de Nagato qui semblait retrouver quelques couleurs. Elle lui sourit timidement alors qu'il terminait d'une traite sa tasse de thé en disant « j'aurais dû commander une verveine, plutôt » avant de l'inciter à continuer.

— Comment ta dette a été réglée ?

— C'est Tsuki, répondit-elle du tac au tac. Je l'ai appris plus tard, c'est Jiraiya qui me l'a dit, lui a toujours refusé d'en parler. Apparemment, il est allé voir Orochimaru et a réglé ma dette. C'était une somme à six chiffres, précisa-t-elle dans un soupir. Jiraiya m'a expliqué que Tsuki ne supportait pas l'idée que je reste dans un métier que je n'aime pas. Alors il a acheté ma liberté.

Elle expliqua longuement qu'elle n'avait pas eu envie de partir, parce qu'Akatsuki Productions était devenue sa nouvelle famille. Elle raconta combien fréquenter Hinata et les autres l'avaient réconciliée avec le métier, avec la pornographie et avec elle-même.

— Alors, finit-elle, je n'aime toujours pas le goût du sperme, c'est vrai, mais je ne laisserai ma place à personne d'autre. Le pire, ricana-t-elle, c'est que tout le monde le sait, dans le métier. Et personne ne fait rien. Le seul membre du comité des Zobs d'Or qui désapprouvait, Ao Terumi, est parti à la retraite après la dernière cérémonie. Les autres ferment les yeux en échange de sommes confortables.

— Je te remercie de m'en avoir parlé. C'est vrai que je me posais beaucoup de questions, vu que tu n'as pas l'air d'être… aussi enthousiaste que les autres. Je ne comprends pas comment on peut aimer faire un tel métier, mais ça ne doit pas être une surprise pour toi.

— Non, rit-elle en saisissant un nouveau biscuit.

Il lui tendit un sourire rassurant, effleura sa main.

— Ce n'était pas de ta faute, prononça-t-il. Et si je parais en colère, c'est contre les hommes qui t'ont fait subir ça, pas contre toi.

Émue, Sakura humecta ses lèvres et déglutit, détournant le regard avant de changer précipitamment de sujet :

— Donc voilà ce que je nous ai prévu…

Elle égrena un programme qui acheva de donner le vertige à Nagato, avant de finalement se lever, réglant leurs consommations.

Quand le policier bougonna à propos du paiement, elle le traita de vieux jeu puis elle l'entraîna dans le dédale des rues du centre-ville.


Il était plus de minuit quand Nagato passa la porte de l'appartement, épuisé et avec la ferme impression de luire tellement il avait été enduit de crèmes en tout genre. Sakura l'avait traîné dans un salon de massage, chez une esthéticienne, chez un coiffeur et dans un restaurant plutôt bon, avant de continuer pour les nocturnes de certaines de ses boutiques préférées.

Il avait accepté principalement parce que c'étaient des activités qu'il n'avait jamais faites, encore. Généralement, quand Konan s'occupait de ce genre de choses, elle partageait avec ses amies, pas avec lui.

Il avait décrété que le massage, c'est très bien : il n'avait clairement rien à voir avec ceux, « dynamiques et revigorants », que faisait Zetsu. Il avait bien cru s'endormir une ou deux fois sous la douceur des doigts du masseur qui discutait dans le même temps avec Sakura. Elle lui avait alors expliqué qu'il était entre les mains du masseur attitré d'Itachi et l'homme avait ri « c'est mieux quand ça reste en famille ».

Le coiffeur s'était extasié devant ses cheveux, ses yeux, trouvant le tout absolument magnifique, « dommage que ces cheveux blancs viennent tout gâcher » et Nagato avait froncé les sourcils en rétorquant « c'est l'âge, que voulez-vous, je ne vais tout de même pas les teindre » qui avait déçu le coiffeur.

La manucure lui avait fait de belles mains, plus douces qu'avant, et il était fort possible que Zetsu le charriât quand il s'en apercevrait.

Ce n'était pas complètement désagréable, s'il devait être honnête, d'avoir pris le temps de prendre soin de lui. Évidemment, il ne recommencerait pas toutes les semaines, mais pour cette fois, ça lui avait permis de s'extraire des différentes problématiques qu'il traversait.

Neji lui avait laissé un mot sur son bureau, lui signifiant qu'il lui faudrait attendre jusqu'à la semaine d'après pour avoir les résultats de sa demande. Il avait passé la journée à trépigner, à maudire la police scientifique pour ses lenteurs. Avant d'entrer dans la résidence, il en avait fait le tour, s'inquiétant tout de même, mais il n'avait rien trouvé qui pourrait justifier ce sentiment étrange. Après tout, si ANBU Security validait les tests d'intrusion, ce n'était pas lui qui allait pouvoir voir quoi que ce fût de plus.

Même l'histoire de Sakura lui laissé un arrière-goût étrange dans la bouche, le sentiment d'avoir raté quelque chose, de ne pas avoir fait suffisamment attention et de ne pas pouvoir apporter de réponse à une question pourtant claire. C'était très frustrant.

Sa propre impuissance avait été balayée par ces quelques heures de détente. Il n'avait pas pour autant les idées plus claires, il n'avait pas eu de révélation inattendue, mais au moins, il avait cessé d'y penser pour un temps. Bien sûr, toutes ces idées se percuteraient sans doute dans son esprit dès qu'il aurait posé la tête sur l'oreiller, mais il avait pu prendre un repos bien mérité.

Et la compagnie de Sakura était agréable. C'était une jeune femme vive, très amusante, prompte à l'énervement, aussi. Elle lui avait expliqué qu'elle avait pour objectif, à terme, de s'imposer comme assistante de Jiraiya, afin de superviser les films.

Elle lui avait aussi longuement décrit la différence entre le porno classique et celui mis en scène par Jiraiya : « Il n'est pas plus soft, il joue moins sur les relations de soumission. » et peut-être qu'à la fin de son laïus, Nagato avait prononcé un vague « j'irai voir, alors », plus pour meubler le silence qu'avec la véritable intention d'aller regarder un des titres de la filmographie d'Akatsuki Productions.

Il avança dans l'entrée pour pouvoir fermer la porte et retirer son manteau, secouant les cheveux qui s'étaient emmêlé sur son pull à cause de la coupe (« seulement les pointes » avait juré le coiffeur) puis il ôta ses chaussures avant de sourire à Itachi qui se levait du canapé pour remplir une nouvelle fois un verre d'eau.

— T'es pas encore couché ? murmura-t-il.

Itachi désigna son livre, comme pris sur le fait, et Nagato secoua la tête.

— Mais comment tu fais pour te laisser emporter comme ça dans un bouquin que tu as déjà lu des dizaines de fois ?

— C'est fascinant de relire des thrillers, il y a toujours des détails que je n'avais pas vus en première lecture. Et toi ? Tu as fait couper tes cheveux.

— Ça se voit ? pâlit Nagato. Le coiffeur m'avait promis que ça se verrait pas.

— Rassure-toi, ça se voit à peine. Et c'est pas mal. Sakura t'a traîné en soirée détente alors…

— Elle m'a aussi parlé de son histoire et de comment elle en était arrivée là.

Il laissa passer un silence durant lequel il examina le visage d'Itachi. Cet homme avait, sans la moindre hésitation, décidé de régler la dette à six chiffres d'une personne qu'il connaissait à peine et n'avait rien demandé en retour. Et il l'avait fait uniquement pour qu'elle pût avoir l'occasion de repartir à zéro.

Une admiration sans bornes prit naissance au creux de l'esprit de Nagato et Itachi fit claquer sa langue.

— Je connais ce regard, affirma-t-il d'un ton sec. Je ne suis pas un héros.

— Non, probablement pas, confirma Nagato sans se départir de l'admiration qu'il avait au fond du cœur. Mais j'ai connu des héros qui, en dehors de leur seul acte d'héroïsme, ne valaient pas un clou.

Il avança légèrement, levant la main pour la poser sur l'épaule d'Itachi, un sourire sur les lèvres, ses rétines parcourant la silhouette de son colocataire avec quelque chose d'inexplicablement bouleversant au fond du regard.

— Tu es beaucoup mieux que ça. Tu es quelqu'un de bien.

Mal à l'aise, Itachi esquiva à la fois l'œillade pénétrante et la main chaude posée sur son épaule pour contempler le sol.

— C'était seulement de l'argent et il ne m'a pas manqué, tenta-t-il sans grand succès.

Avec beaucoup de tendresse, Nagato tendit de nouveau ses doigts, attrapant une mèche de cheveux noirs qui s'était déplacée pour la remettre dans le bon sens et il s'attarda un instant de trop, se rapprocha un peu trop près.

— Accepte le compliment, murmura-t-il en plongeant ses yeux dans celui de son vis-à-vis qui hocha la tête sans vraiment savoir ce qu'il approuvait.

À cette distance, Itachi pouvait voir toutes les nuances dans le violet des yeux de Nagato et sa respiration s'emballa un peu alors qu'il déglutissait difficilement. Quand son colocataire, toujours aussi incapable de distinguer le feu qu'il allumait en lui en agissant ainsi, se détourna finalement, Itachi souffla longuement pour tenter de calmer le rythme erratique de son cœur.

Il resta planté là, écoutant la porte de la chambre de Nagato se refermer puis il laissa un sourire retrousser ses lèvres, bien malgré lui ravi du regard qui s'était porté sur lui : franc, admiratif et plein d'affection.


À bientôt !