Auteure : Elfelmira
Genre : Mystère, Amitié, Famille
Résumé : Fin de la deuxième année, Ginny a été enlevée dans la Chambre des Secrets. Lockhart, Ron et Harry partent à sa recherche. Or le professeur, afin de s'accaparer toute la gloire, brise les baguettes des deux amis et les emprisonne dans la Chambre. Se retrouvant au centre d'un complot, ils vont devoir apprendre à survivre, seuls ou presque. Ils vont apprendre à voir au-delà des apparences et de la Magie elle-même... L'année du Serpentaire arrive...
Bashing : Dumby, Hermione, les Weasley (on les aime ceux-là) sauf les jumeaux, pour eux je ne pourrais jamais y arriver... Alors je sais, je fais pas mal de bashing sur ces personnes tout simplement parce que je ne suis pas très fan d'eux. Il y a une exception pour Hermione, j'adore ce personnage mais je trouve que le nombre de bashing concernant Hermione sont peu nombreux et que Ron s'en prend toujours plein la gueule. Alors j'inverse, Ron sera un gentil et si ça ne vous plaît pas…bah…pas grave !
Attention : Les événements de la première et deuxième année (sauf la fin) correspondent aux livres ou films. Les passés d'Harry et Ron seront modifiés à ma façon, donc pas de cris. Il est possible qu'il y ait de l'humour sarcastique comme je l'aime. Et enfin, pour les couples, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr c'est que c'est un slash. On verra. Risque de spoil mais bon, comme tout le monde connaît Harry Potter, on s'en fou un peu…
Couple : BZ/HP, je ne sais pas encore pour Ron, j'hésite pour un RW/DM ou un RW/DG, ça reste à voir. En vrai, maintenant je sais ce que je vais faire mais je vais pas vous le dire héhéhé !
Alors, petite information supplémentaire, je remercie ma Beta, Cuicuit, pour m'avoir corrigée et relue. Pour l'instant pub, je vous invite à aller lire ce qu'elle a écrit sur wattpad, c'est magnifique !
Ni Harry Potter (le livre et le film) ni les personnages ne m'appartiennent, ils sont à JKR. Voilà voilà.
Je tiens à tous vous remercier pour vos reviews et vos votes ! Je ne peux pas répondre forcément, c'est impossible, mais je les lis toutes avec grand bonheur. Merci !
« Parole »
« Fourchelangue »
« Langage des animaux »
OoO
Partie 4 :
Chapitre 30
Jeu de Lumière
OoO
Albus prit une grande gorgée d'un thé au citron désormais froid. De la sueur perlait le long de son front, non pas de chaud mais de stress, chose inhabituelle pour lui. Lui, toujours confiant, omniscient, compréhensif, ne comprenait pas. La situation entière lui avait échappé…Comment était-ce possible ? Le directeur plaqua une main sur son front suant, sa tasse de nouveau oubliée sur son bureau désordonné.
Pourtant, il avait pris une excellente décision ! L'attaque surprise sur ces arrogantes Créatures pilleuses, sauvages était pourtant le meilleur choix possible ! Il était supérieur à eux, après tout ! Les Sorciers ÉTAIENT supérieurs aux Gobelins ! Il était normal de les remettre à leur place et d'ignorer leurs revendications, malgré les mises en garde du Lord Gryffindor ! Les Gobelins n'étaient que des serviteurs, gardiens de leur argent et rien d'autre. Tout le monde le savait ! Alors pourquoi, par Merlin, des Sorciers avaient-ils pris leur parti ?
Albus fronça des sourcils et empoigna quelques documents se trouvant sur son bureau, les froissants. Il relut rapidement ses notes, cherchant la moindre faille dans son plan. Mais il ne trouva rien. Absolument rien. Tout son plan d'attaque était parfait, sans aucun défaut. Alors pourquoi avait-il perdu ? Pourquoi les Sorciers avaient-ils perdu ? Pourquoi les Sorciers noirs avaient rejoint les Gobelins ?
Sa tasse se brisa sous l'effet de sa magie, volatile et haineuse. Le liquide jaunâtre du thé se répandit sur les feuilles, glissa le long du bois en chêne pour goutter contre le sol en marbre. Albus relut une nouvelle fois ses plans. Il avait inscrit et préparé chaque point de l'attaque, chaque seconde était détaillée. L'attaque surprise devait commencer – et avait commencé – en défonçant les portes de la banque avec de puissants sorts, les Aurors, les volontaires et les membres de son cher Ordre devaient – ce qu'ils avaient fait – ensuite prendre la relève, arrêter chaque Gobelin pour leurs crimes et tuer ceux qui résistaient. Le directeur avait prévu chaque position pour chaque combattant, les plaçant sur son « échiquier » là où ils seraient les plus performants. En résumé, les Aurors spécialisés dans le combat rapproché étaient en première ligne, soutenus par les Sorciers performants dans les sortilèges à distance. Albus devait ainsi prendre part au combat, dans les dernières minutes, pour abattre le directeur Ragnarök, faire plier l'Ancien Roi Gobelin et s'imposer devant l'ensemble du peuple sorcier comme sauveur de la crise économique. Le ministre Fudge et son horrible secrétaire perverse (Albus eut des frissons quand il repensa aux regards remplis de luxures parcourir son corps. Cette femme méritait de se faire enfermer ou tuer dans de terribles souffrances !) avaient approuvé vivement son plan.
Ils étaient donc passés à l'action le lendemain matin.
Mais voilà, dans ses plans, il n'avait pas compté la traitrise des traditionalistes. Il aurait dû le savoir ! Il savait parfaitement comment ces traitres indignes de leur rang de Sorcier se comportaient ! Albus était mortifié de ne pas avoir compris plus tôt l'ambition belliqueuse et morbide des Sorciers noirs. Quel fou il avait été !
Cependant, il n'arrivait toujours pas à comprendre le revirement soudain du comportement chez ces traitres. Lors de la première attaque menée par les Gobelins, les Sorciers noirs, notamment Gaunt et Malfoy, avaient combattu férocement contre cette sous race ! Alors pourquoi pas maintenant ? Il ne comprenait pas et il détestait ne pas comprendre, ne pas savoir…il aimait tout savoir, tout contrôler, pour le Plus Grand Bien.
A cause de ces erreurs de calcul, la bataille s'était soldée par un terrible échec…les Gobelins et leurs traites d'alliés, avaient profité de son absence pour semer le trouble, le doute et la peur dans l'esprit des Sorciers. Impuissant, Albus avait assisté – par un sort, depuis son bureau – au retrait des combattants. Cela ne devait pas se passer comme cela ! Il devait attendre juste un peu que les Sorciers soient acculés (il détestait l'avouer, mais les Gobelins étaient d'excellents guerriers), pour qu'il puisse intervenir tel un sauveur. Mais plusieurs facteurs inconnus l'avaient rendu incapable de bouger.
Depuis son sort, speculum, il avait pu observer tout le déroulement du combat. Tout se passait selon ses prévisions, les Gobelins étaient rudement puissants mais les Sorciers ne se débrouillaient pas trop mal, à sa grande satisfaction, jusqu'à l'intervention soudaine et inattendue des traditionalistes (il avait senti de la rage quand Severus est apparu, combattant sans aucune limite magique contre les membres de l'Ordre. Comment avait-il fait pour se libérer de son emprise ?). La situation avait commencé à se dégrader. Chaque Sorcier noir était plus puissant, plus dévoué dans sa cause que ses adversaire. Et Albus ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi leur magie, leurs sorts semblaient plus puissants ? Ils avaient pourtant eu la même formation à Hogwarts et il s'était assuré de contrôler les magies trop puissantes (comme il l'avait pour Tom Riddle et Severus Snape). Et pourtant…l'effet était inverse…était-ce à cause de la magie noire ? Si c'était le cas, cela prouvait que la magie noire était mauvaise ! Il fallait éradiquer tout mal pour sauver le monde magique de cette maladie affreuse !
A ce moment, Albus avait voulu se lever et intervenir. Mais l'arrivée du Lord Peverell, puis du Lord Gryffindor l'avaient pendant un court instant rassuré. Des alliés étaient arrivés. Et pourtant…le vieil homme avait cru faire un arrêt cardiaque quand il vit, dans son miroir, les deux Lords prendre le parti des Gobelins, tuant des Aurors (Gryffindor massacra même son ami, Kingsley !). Comment ? Pourquoi ? Son sort de visionnage le trompait-il ? Albus s'était senti stupéfait, choqué, incapable de comprendre toute l'étendue de la traitrise…Lord Gryffindor l'avait trahi ? A la rigueur, le Lord Peverell était un peu moins grave, il n'avait jamais rejoint ses rangs, mais le rouquin…
Un profond sentiment de rage l'avait envahi (et il le ressentait encore), son bureau fut ravagé par sa colère. Lord Gryffindor était un Sorcier blanc ! Il devait rejoindre sa cause ! Il devait être le premier à comprendre tous les sacrifices qu'Albus avait commis pour le Plus Grand Bien ! Il lui avait fait confiance ! Un descendant du plus merveilleux des quatre fondateurs lui aurait donné l'avantage politique sur tous les points ! Comment avait-il osé rejoindre le camp ennemi ? Comment ? Et réduire tous ses plans à néant ? Alors qu'Albus lui avait offert amitié et soutient au jeune noble ! S'il le voyait…oh, il jura qu'il le reverrait un jour…il le paierait très cher…on ne le trahissait pas sans en subir les conséquences. Son ancien amant pouvait en témoigner.
C'est à ce moment qu'il avait compris à quel point ses alliés et amis étaient sur le point de perdre. Il était temps pour lui d'intervenir ! Mais voilà…il ne put sortir de son bureau. Stupéfait, il avait tout essayé pour ouvrir la porte, tous les sorts qu'il connaissait, toutes les incantations possibles, mais rien à faire. Même son autorité de directeur d'Hogwarts n'avait pas fonctionné. C'était comme si le château refusait de le voir partir ! Ce qui était impossible ! Hogwarts était soumis à SA volonté ! La magie de l'école devait lui obéir ! Plus rien ne se passait comme prévu. Désespéré, la situation à Gringotts se dégradant, il avait décidé d'appeler son familier. Fumseck ne répondit même pas. Sous ses yeux effarés, il vit son Phénix disparaitre dans un torrent de flamme, avec un piaillement moqueur.
Albus s'était retrouvé enfermé dans son propre bureau, incapable de venir en aide à ses amis, il ne pouvait qu'observer, impuissant, la défaite face aux Gobelins et Sorciers noirs, par une simple et stupide ruse de barbare et de lâche. Son pauvre et anciennement magnifique bureau avait de nouveau subi les conséquences de sa rage.
Et il était toujours bloqué, comme un idiot, sans mauvais jeu de mot, seul, à hurler des injures et des sorts sur son miroir.
Comment s'était-il retrouvé là ? Qu'est-ce qui lui avait échappé ? Comment n'avait-il pas pu voir la trahison de Gryffindor avant ? Revenant au présent, Albus planta son visage dans ses mains, soufflant son désespoir. Maintenant, le monde Sorcier pensait qu'il était un lâche, doutait de lui…De lui ! On doutait du Grand Albus Dumbledore ! Infaisable ! Impossible ! Comment pouvait-on penser ça de lui ? Alors qu'il avait sauvé le monde Magique de son amant, qu'il avait assuré la défense face à Voldemort, qu'il tentait toujours de renforcer la protection de son monde face au retour du Dark Lord. Jusqu'à présent, il avait tout sacrifié pour le Plus Grand Bien du monde magique ! De sa famille, seule sa brave Hermione restait ! Alors, comment osaient-ils se détourner de lui ?
Une nouvelle vague de rage l'envahit et il se leva d'un bond, renversant tous ses plans sur le sol. Sa chaise tomba, provoquant un bruit sourd qui se répercuta dans le bureau. Albus serra les dents, ses yeux fusillèrent rageusement la porte fermée, derrière ses lunettes en demi-lune. Dans l'espoir que la magie d'Hogwarts se soit affaiblie, il agrippa sa baguette de sureau, la baguette la plus puissante du monde, appartenant aux Peverell (jamais il ne rendrait cette baguette au Lord Peverell, cette baguette était la sienne, il l'avait gagnée !). Il envoya plusieurs sorts, mais la porte, comme le mur, restèrent vierges de toutes fissures et chocs, comme si rien ne s'était passé.
Albus poussa un cri, énervé, en colère contre le monde qui lui tournait le dos, contre cette maudite sous-race, contre les Sorciers noirs, contre Lord Gryffindor, contre son stupide Phénix qui ne lui répondait même plus. Ses yeux bleus se tournèrent vers les tableaux plaqués sur les murs. Pour une raison quelconque, les portraits étaient tous figés, immobiles, sans vie. Il soupçonnait Hogwarts de l'empêcher de convoquer quelqu'un pouvant le libérer de sa prison.
Son aura et sa magie échappèrent à son contrôle, une fois de plus, pour ravager son bureau. Encore. Il n'avait plus aucun contrôle. Sur rien. Il se sentait si faible. Et il détestait cette sensation.
Soudain, un bruit attira son attention. Le vieil homme tourna sa tête vers la porte. La poignée bougeait ! Quelqu'un était dehors ! Quelqu'un allait pouvoir le sortir de cet enfer ! Il frissonna, dérangé. Jamais il ne s'était senti aussi humilié de sa vie. Lui ? Avoir besoin d'aide ? Pour sortir de son propre bureau dans sa propre école ? La honte rejoignit sa rage. Un désir de vengeance s'empara de lui.
Enfin, la porte s'ouvrit sur le visage inquiet et stupéfié de sa tendre petite-fille. Hermione entra dans la pièce, suivie par un Neville affolé, découvrant l'état des lieux, choquée par le manque de contrôle d'Albus. Le vieil homme s'obligea à se calmer. Il refusait de faire peur à Hermione et Neville. Son devoir était de les rassurer, pas de les inquiéter. Albus inscrivit un sourire faux sur ses lèvres. D'un mouvement de baguette, il rangea la pièce, mettant un minimum d'ordre. Trois sièges furent placés en cercle et Albus les invita à s'asseoir. Seul Neville resta debout, un peu trop paniqué pour être immobile.
« Excusez mon état et celle de mon bureau. » Soupira Albus, indiquant et déplorant son ancien superbe bureau. « J'ai quelque peu perdu le contrôle. »
« Grand-père… » Souffla Hermione, son habituelle apparence fière n'était plus.
Elle ressemblait à une enfant perdue, ses yeux bruns, si similaire à sa chère fille, grands ouverts, bien loin de sa tendre petite fille adorée. Albus se pencha doucement vers elle et plaça une main rassurante sur son épaule, la forçant à le regarder.
« Hermione, tout va bien se passer. Il faut juste qu'on reprenne le contrôle de la situation. » Il lui offrit un sourire. « Il faut que tout soit parfait avant le retour de Voldemort. »
« Directeur… » Albus tourna son attention sur Neville, trop sérieux pour son bien. « Vous y croyez vraiment ? »
« Croire quoi, mon garçon ? »
« Que vous reprendrez le contrôle de la situation ? »
« Bien sûr ! Voyons, quelle question ! Cela ne fait aucun doute ! » Le directeur plaqua son dos contre le coussin confortable de son fauteuil. « Neville, je suis Albus Dumbledore, les Sorciers croient en moi pour les aider. Je ne peux pas les laisser aux mains des Gobelins. Rien qu'y penser me fait froid dans le dos. Je les aiderai à les libérer de leur emprise ! Ensemble, nous pourrons anéantir ces Créatures ! Ensemble ! »
Albus sourit à son emphase rassurante. Neville et sa petite-fille avaient besoin d'entendre des paroles directrices. Ils ne devaient surtout pas perdre espoir. Il devait à présent réunir le plus de monde possible, réviser ses plans en incluant les nouveaux facteurs, pour contre-attaquer, se venger et libérer leurs amis !
« Je…je ne pense pas que cela sera possible, directeur… »
Le vieil homme cligna stupidement des yeux. Que venait de dire Neville ? Il fixa le Survivant, incompréhensif. Le jeune homme évitait de le regarder dans les yeux. Ses poings étaient serrés, ses muscles tendus mais les traits de son visage étaient résolus et dangereux.
« Vous avez abandonné les Sorciers, nos alliés, nos amis, à leur sort. » Neville tourna des yeux accusateurs vers lui, ignorant le sifflement d'Hermione. « Vous n'êtes pas venu, directeur. Vous n'êtes pas venu alors qu'on vous appelait. Vous nous avez laissés pour rester bien sagement dans votre bureau. Les Sorciers doutent de vous, à présent. Comment vous faire confiance, après ça ? »
Albus ouvrit sa bouche, puis la referma. La rage se propagea dans son corps, contre lui-même et contre Neville. Comment avait-il être aussi stupide ? Les répercussions pour être resté enfermé dans son bureau étaient juste affreuses ! Même ses alliés les plus proches doutaient de lui ! A cause d'une seule erreur qui n'était même pas de sa faute ! Neville ne croyait plus en lui ! Après tout ce qu'il avait fait pour lui ! Le vieil homme durcit son visage.
« Neville… » Commença Albus, sérieusement, prêt à s'expliquer pour regagner sa confiance.
Mais le Survivant se détourna, ne lui laissant pas le temps de s'expliquer, se dirigeant vers la porte. Arrivé à la porte, il se tourna vers lui pour le fusiller du regard.
« A cause de votre fichu plan et votre lâcheté, ma grand-mère, ma seule famille a été arrêtée ! » Cracha-t-il, stupéfiant Albus. Jamais personne ne lui avait parlé comme ça depuis qu'il avait vaincu Gellert (il ne comptait pas Tom Riddle). « J'irai la sauver seul, sans vous. Ne vous inquiétez pas, je reviendrai pour vaincre Voldemort. »
Et la porte claqua, laissant les deux Dumbledore seuls, dans un silence choqué et abasourdi.
Albus resta immobile, la bouche entrouverte, ses yeux fixés sur la porte désormais fermée. Par Merlin ! Tout allait de travers ! Tout était de la faute de ces horribles Créatures ! Si elles n'avaient pas décidé soudainement de se révolter, Les Sorciers le soutiendraient aveuglement, les Sorciers noirs seraient tous à leur place, à ses pieds, soumis et Lord Gryffindor ne l'aurait pas trahi ! Il avait du mal à y croire qu'en l'espace de deux jours, il avait perdu la majorité de ses soutiens et alliés. Tout cela à cause d'Hogwarts qui l'avait enfermé dans son bureau. Lui ! Enfermé !
Sa magie vibra violemment autour de lui, colérique. La chaise vide fut rapidement réduite à néant, le défoulant. Alors que les copeaux de bois volèrent autour de lui, il imagina de détruire Ragnarök, Gryffindor et Gaunt à la place de la chaise. Il finit par se rasseoir confortablement, reprenant doucement son souffle et son calme, sa main frotta son front pour enlever la sueur. Rien ne servait d'être en colère contre Neville. Le garçon reviendrait vers lui, une fois ses esprits retrouvés, comprenant qu'il était le seul vrai guide pour redresser le monde magique. Il verrait que le directeur était le seul capable de libérer sa grand-mère. Et bientôt, bientôt les Sorciers reviendraient vers lui. Il était l'unique espoir et rempart contre les Gobelins et Voldemort, on ne pouvait se passer de lui.
Pour l'instant, Albus devait patienter. Il devait attendre que les émotions se tarissent, que le doute se dissipe. Et il reviendrait en sauveur, libérer les Sorciers des Gobelins. Et bientôt, les Sorciers le supplieraient pour qu'il leur pardonne leur manque de foi. Un fin sourire s'inscrivit sur ses lèvres. Enfin, il pourrait se venger de sa profonde humiliation.
« Grand-père ? » La voix inquiète de sa petite-fille le sortit de ses pensées.
La jeune fille se mordillait les lèvres, ses yeux passaient de la chaise, à la porte, à lui. Elle semblait incertaine, contrastant avec son image sûre d'elle et fière. Et cela lui pinçait le cœur de voir sa petite-fille dans un tel état.
« Neville est juste inquiet pour Augusta et frustré par la défaite. Il ira mieux juste après. Il reviendra. » Assura Hermione, défendant son petit frère de cœur.
« Je te crois, Hermione…c'est juste… » Il mit son visage dans ses mains, frottant ses tempes, épuisé. « Rien ne s'est passé comme prévu… »
Il eut un bref silence de réflexion.
« Pourquoi ne pas être venu, Grand-père ? » Demanda la brune, tout bas. « Cela ne te ressemble pas…Je…je ne comprends pas. »
« Hermione… » Albus soupira et balaya son bureau dévasté et ruiné de la main. « Hogwarts a refusé de me laisser sortir. Aucun sort n'a fonctionné. Rien. Mon propre familier m'a abandonné, me laissant croupir ici, à observer de mon miroir notre défaite. »
Hermione se redressa sur sa chaise, son malaise envolé, les yeux brillants à nouveau. Elle plaqua ses mains sur les accoudoirs de sa chaise, se relevant à moitié.
« Je le savais ! Je savais que c'était impossible que tu nous abandonnes ! » S'écria la jeune fille, fière de sa confiance. « Tu dois le dire à tout le monde ! Une fois que Neville l'apprendra…non, une fois que tout le monde l'apprendra, ils te pardonneront et reviendront ! »
« Je comptais évidement partager mon infortune. » Acquiesça le vieil homme, tout sourire devant cette confiance débordante. « Mais avant, il faut réunir le plus de personnes qui ont échappé aux griffes des Gobelins ! J'ai besoin des Weasley pour qu'ils fassent passer le message ! »
Toute l'énergie possédant Hermione se volatilisa soudainement. Elle se laissa tomber dans la chaise et posa une main contre son front. Cette vision inquiéta Albus, qui avait rarement vu Hermione aussi défaitiste.
« Hermione ? » La jeune fille secoua la tête.
« Pourquoi Hogwarts t'a enfermé ici ? » Hermione esquiva la question, sans chercher à être subtile, inquiétant encore plus le vieux directeur. « Je croyais que c'était impossible ! Tu es le directeur ! Tu as les pleins pouvoirs sur l'école ! »
« Je l'ignore… » Tiqua Albus, plissant des sourcils. « C'est le même procédé que les escaliers mouvants, cela fonctionne indépendamment de ma volonté. Mais là n'est pas la question. Hermione, dis-moi ce que tu me caches. »
« C'est juste… » Elle soupira et passa une main nerveuse dans ses cheveux bouffants, refusant de rencontrer le regard de son grand-père. « Il reste peu de monde à Hogwarts, quelques professeurs et Aurors, et quelques réfugiés sont venus nous rejoindre après la défaite…mais… » Elle prit son souffle. « Les Weasley ne sont pas là. »
« Comment ça ? » Albus se redressa et releva le menton.
Les Weasley ? Absents ? Après une telle défaite ? Impossible ! Les Weasley étaient ses plus proches partisans ! Toujours les premiers à le soutenir, à croire avidement en lui ! Ils avaient tout de même sacrifié leurs fils et leur seule fille adorée, simplement pour suivre son plan ! Alors il était improbable que la famille de rouquins l'abandonne comme cela, même s'il avait fait une erreur.
« Hermione ? » Pressa-t-il en voyant la jeune fille hésiter.
« Molly est passée en coup de vent pour me prévenir. » Indiqua-t-elle enfin. « Tu dois savoir que Percy a disparu, il y a deux semaines, environ ? »
Albus hocha la tête. Il avait tout fait pour retrouver l'intelligent garçon qu'il avait placé en espion devant le manoir de Muriel Prewett, pour la surveiller. Mais il n'était jamais revenu et aucun sort de localisation n'avait fonctionné pour le retrouver. La logique voudrait qu'il soit mort, mais cela restait improbable, n'est-ce pas ? Ils auraient forcément retrouvé des traces de sa mort, des indices ou encore l'horloge des Weasley aurait indiqué sa mort, non ? Mais qu'est-ce que la disparition de Percy avait à voir avec la situation ? Ils l'avaient retrouvé ?
« Molly m'a annoncé que les jumeaux étaient morts. » Elle secoua la tête face au choc du directeur. « Ces idiots se sont rebellés et ont tenté de fuir : les sorts placés aux limites du manoir les ont instantanément tués, sans souffrance, heureusement pour eux. Dire que ces deux-là auraient pu être pardonné s'ils avaient patienté encore un peu, je suis triste pour les Weasley…Et ils n'ont pas eu le temps de faire leur deuil que nous devons déjà contre-attaquer. »
« Je l'ignorais… » Soupira Albus, contrit par la disparition des deux malicieux frères. Dire qu'il les avait beaucoup aimés ! Il se ferait un plaisir de se recueillir sur leur tombe. « Les Weasley auraient dû me le dire, je leur aurais donné la journée de libre pour qu'ils puissent faire leur deuil et pleurer leur terrible mort… »
« Oui… » Affirma tristement sa petite-fille. « Ils vont de tragédie en tragédie. Percy, puis les jumeaux et maintenant… » Elle hésita et Albus la pressa de continuer. « Arthur a été tué. Un Auro témoin a affirmé avoir vu un inconnu en compagnie de Lord Gryffindor… » Elle cracha le nom du traitre avec haine. « Ils se seraient alliés pour tuer notre pauvre Arthur ! »
Albus se laissa glisser le long de sa chaise, les yeux écarquillés d'horreur, un sentiment d'abattement et de stupeur s'empara de lui. Le brave Arthur Weasley, un garçon qu'il connait depuis ses 11 ans, depuis son arrivée à Hogwarts, mort ? Un enfant curieux des Muggles, joyeux, vivant, aimant, mort ? Un de ses précieux amis venait juste de rejoindre la Mort ? Une fois de plus ? Était-il donc condamné à vivre la mort de ses proches ? Une seule larme coula le long de sa joue ridée, qu'il s'empressa d'effacer d'un geste rageur de la main. Cet inconnu…et Apophis Gryffindor paieront pour cet affront ! Ils souffriront pour avoir tué l'un de ses amis. Ils souffriront comme Voldemort avait souffert pour avoir tué James et Lily Potter.
« Ils ont besoin de temps pour s'en remettre. » Continua Hermione, quelques larmes aux yeux. « Ils se sont enfermés dans leur manoir, personne ne peut entrer sauf ceux partageant leur sang proche. Ils ont toujours espoir que Percy revienne. »
« Je les comprends… » Fit doucement Albus, après un temps de silence. Il releva la tête et accorda un sourire triste. « Nous vengerons Arthur, Hermione. Mais pour le moment, laissons les Weasley faire leur deuil. Ils ont bien trop souffert en trop peu de temps. Nous agirons sans eux. Mais avant, nous devons… »
Albus ne put terminer sa phrase. Une explosion fit trembler l'ensemble d'Hogwarts, renversant les quelques étagères tenant encore debout. Hermione poussa un petit cri de surprise et manqua de tomber au sol. Albus se leva d'un bond vif et agile, contrastant avec son vieux corps fatigué. Le directeur se sentit alerte, toutes émotions intenses reléguées au fond de son cœur. Ce n'était pas le temps de se morfondre, pensa-t-il, alors qu'une deuxième explosion secoua le château.
« Qu'est-ce que… ? » Commença Hermione, sortant sa baguette, les yeux écarquillées mais attentifs.
« Probablement une attaque. » Albus grinça des dents, en colère. « Les Gobelins doivent profiter de notre faiblesse pour nous attaquer ! »
Il agrippa sa puissante baguette de sureau et se précipita vers la porte, suivi de près par sa petite-fille. Arrivé devant la porte, il pria un instant Merlin, qu'Hogwarts ait fini son caprice pour qu'ils puissent sortir et soutenir leurs alliés.
Par chance, la porte s'ouvrit en grand et le duo de Dumbledore sortit en courant. Albus grinça des dents alors qu'il descendait rapidement les escaliers de pierre. Plus rien n'allait ! Rien ne se passait comme prévu ! Rien ! Une attaque ? A Hogwarts ? Dans son château ? Comment, par Merlin, cela était-il possible ? Arrivé en bas des escaliers, le vieil homme n'hésita pas une seconde, il prit la direction de la Grande Salle et de l'entrée de l'école. Les ennemis débutent toujours une attaque dans les endroits les plus ouverts et importants. C'était stratégique. Il était donc logique, pour Albus, de penser que cette sous-race serait à ces endroits. Une troisième explosion ébranla le château, suivie par des cris lointains.
Le directeur s'arrêta devant une peinture couvrant le mur, prêt à lui demander des informations sur les envahisseurs, sa petite-fille se stoppa à ses côtés. Il observa le portrait soudainement immobile. Albus siffla entre ses dents, rageur. Comment osait-il l'ignorer ? Il était le directeur d'Hogwarts ! Le maitre de ces lieux ! Les portraits étaient sous ses ordres ! Hogwarts était sous ses ordres ! Il était impensable qu'on lui manque ainsi de respect !
Et en tant que directeur, il était lié aux protections entourant les murs. Il devrait ressentir chaque entrée et sortie, il devait connaître quiconque se trouvant dans l'enceinte de son domaine. Alors pourquoi n'avait-il rien senti ? Pourquoi n'était-il au courant de rien ? Pourquoi les portraits refusaient de lui répondre ? Pourquoi s'était-il retrouvé enfermé dans son propre bureau ? Une dernière pensée lui traversa l'esprit et il frissonna, horrifié d'imaginer une telle alternative. Hogwarts le trahissait-il ?
Mais c'était impossible…il était le directeur. Hogwarts lui devait fidélité et loyauté. Toute cette situation allait de travers. Sa main libre alla agripper ses cheveux qu'il tira, énervé d'être autant dans le flou. Plus rien n'allait. Tout cela à cause d'un manque évident d'informations…
« Si seulement j'avais cette petite voyante de Lovegood avec moi, je ne serais pas autant perdu… » Grogna-t-il dans sa barbe, ignorant le regard à la fois horrifié et le tremblement d'Hermione, qu'il plaça sous le compte de l'adrénaline. « Allez, Hermione ! On doit agir ! »
« Oui, Grand-père ! »
Il fut satisfait de voir sa petite-fille se reprendre aussi rapidement. Il l'avait bien entrainée ! Les deux reprirent leur course avec plus de vigueur. Le manque de renseignements leur faisait craindre le pire. Aussi étrange que cela puisse paraitre, le couloir dans lequel ils couraient sembla s'allonger, se contorsionner d'une telle façon qu'ils durent redoubler d'efforts pour atteindre l'intersection. Albus jeta un coup d'œil derrière son épaule pour constater que le couloir était à nouveau parfaitement normal. Un effet d'optique ? Ou son imagination lui jouait des tours ? Avec colère, il pencha pour la troisième proposition : Hogwarts s'amusait de lui, contre lui. Une fois de plus.
Les cris et les explosions se rapprochèrent, et bientôt Albus put entendre les voix de ses amis, comme de ses ennemis, lançant les sorts. Encore un couloir à traverser et il pourrait sauver ses amis et anéantir ces usurpateurs qui se prenaient pour des Sorciers et ces Créatures qui pensaient être dignes de la Magie.
Sa petite-fille, plus jeune et agile, courait devant lui, à plusieurs mètres, sûre d'elle. Il ressentit un élan de fierté pour la jeune fille : il l'avait tellement bien élevée, il avait tenu sa promesse. Son cœur se serra quand il remarqua la ressemblance entre Hermione et Almina. Elle ressemblait tellement à sa fille. Elles possédaient cette même expression sérieuse et déterminée quand elles partaient combattre.
Ce moment de distraction le sépara d'Hermione. Et ce fut une erreur. Un sifflement soudain parvint à son oreille, venant de derrière lui. Il fronça des sourcils, surprit. Un serpent ? Ici ? Pourtant Voldemort n'était pas…
Un frisson d'horreur alors s'empara de lui alors qu'il se figeait, quand une idée vint le heurter de plein fouet. Il était le directeur d'Hogwarts depuis une cinquantaine d'années et professeur dans ce même établissement. Il savait pertinemment quel était le seul serpent qui était autorisé dans l'enceinte d'Hogwarts. Albus avait constaté sa présence lors de la première ouverture de la Chambre…
Le Basilic de Salazar Slytherin.
Le familier de l'ancien Dark Lord sifflait terriblement dans son dos, prêt à en découdre. Et Albus savait qu'il était sérieusement fichu. La résistance d'un Basilic contre la Magie était d'un tout autre niveau. Et malheureusement, il n'avait pas le temps de transfigurer un coq pour tuer l'animal. Il allait mourir là, sans pouvoir aider ses propres amis, tous pensant qu'il les avait abandonnés, son projet de sauver le Monde Magique serait détruit et impossible sans lui. Les mémoires garderont de lui l'image d'un homme lâche. Le sifflement se rapprocha de lui, le glissement d'un long corps lourd se fit entendre, les cris des combats semblèrent si lointains. Mais Albus continuait à tourner le dos à la Créature, figé et refusant de l'observer dans ses yeux.
Il n'allait pas mourir comme un lâche. S'il devait mourir, il emporterait le Basilic avec lui, dans sa tombe ! Mais il devait se reprendre ! Il souffla un bon coup. Tout irait bien. Sa petite-fille n'était pas avec lui, elle survivrait. Elle était forte, elle gagnerait quel que soit son adversaire !
Le sifflement se fit plus lourd, plus colérique. Albus ne comprenait pas le fourchelangue. Et heureusement ! C'était une langue maudite réservée aux Sorciers maléfiques ! Néanmoins, sans comprendre, il devina sans mal que le Basilic semblait le détester pour une quelconque raison. Pourtant, il ne lui avait rien fait ! Il ne méritait pas sa haine !
Albus serra fermement sa baguette dans sa main, prêt à agir au bon moment. Il devait lancer un sort au moment où la Créature ouvrira sa gueule ! Elle mourra ainsi de l'intérieur, dans d'horrible souffrance ! Mais le Basilic devra l'attaquer en premier pour qu'il reste de dos le plus longtemps possible pour éviter qu'il ne croise ses yeux mortels.
Pourtant, le Basilic décida du contraire. Albus pensa son heure arriver, mais il resta résolu, cachant sa peur de la mort au fond de lui. La Créature siffla et soudainement Albus fut projeté plus loin, contre un mur, par un corps long, massif et écailleux. Choqué, le vieil homme se retrouva dans une salle apparue de nulle part, son dos percuta le sol en pierre. La porte claqua violemment sur le sifflement moqueur du grand serpent. Albus grogna de rage. Il se foutait de lui ! Cette maudite Créature se foutait de lui ! Qu'il attende qu'il sorte de cette pièce pour le tuer ! Et cette fois, il serait préparé ! Toute peur ressentie plus tôt s'effaça.
Se relevant gracieusement, ce qui était étonnant vu son âge avancé, Albus ignora la petite douleur qu'il ressentait entre ses côtes. Ennuyé, il souffla : il aurait un bleu, demain. Il marcha rapidement vers le mur où devait se trouver la porte. Seul un mur continu restait. Le vieil homme grogna de colère. Hogwarts se jouait encore de lui ! Elle venait de l'enfermer dans une salle vide pendant des combats vitaux !
« Tiens, nous avons un visiteur. » Fit une voix familière à la fois amusée et sérieuse, dans son dos. « Tu nous as fait attendre, Albus. »
« On n'attendait plus que toi. » Fit une seconde voix familière, blasée et rauque.
Albus se redressa d'un bond souple. Il n'était pas seul ! Déterminé, il se tourna vers les deux nouveaux venus. Devant lui, les formes imposantes de Thomas Gaunt et de Severus Snape se dressaient, chacun agrippant fermement leur baguette respective.
Les yeux bleus du vieil homme volèrent de l'un à l'autre, les analysant froidement. Comment étaient-ils apparus dans cette pièce dépourvue de porte ? Encore un coup d'Hogwarts. L'attendaient-ils dès le départ ? Probablement. Le Basilic avait juste servi de distraction pour l'enfermer ici. Il serra les dents. Ce n'était pas le moment de se distraire. La situation était grave.
Thomas Gaunt renvoyait l'image de noble puissant qu'on attendait de lui, constata Albus. Droit, fier, un air amusé, mais vengeur sur le visage, des vêtements confortables relevant sa richesse, adaptés pour un guerrier de sa trempe. Cette lueur vengeresse rendit le directeur curieux. Aux dernières nouvelles, il n'avait jamais rien fait à Gaunt. Pourquoi lui en vouloir ? Il semblait s'impatienter du futur combat, presque excité, alors qu'il portait sa baguette à ses lèvres, malicieusement. L'homme était dangereux, Albus pouvait presque sentir une aura meurtrière s'échapper de lui. Il ne cherchait même pas à se cacher. D'expérience, Albus sut qu'il allait avoir du mal à le vaincre. Mais rien de plus. Certes, Gaunt était puissant, mais lui, lui était de loin supérieur. Il finissait toujours par gagner !
A l'inverse, Severus, ce traitre, gardait son habituel air impassible et blasé, enveloppé dans une simple robe ample noire. Il semblait presque ennuyé d'être ici. Mais Albus le connaissait trop bien. Ses yeux sombres montraient une envie de meurtre. Brillants. Le vieil homme se sentit trahi. Après tout ce qu'il avait fait pour le potioniste, celui-ci l'abandonnait ? Il lui avait accordé sa confiance, l'avait sauvé des mains de Voldemort, lui avait évité Azkaban et pourtant…Severus n'avait pas hésité un instant à le trahir. Et cela, malgré les préventions qu'Albus avait prises. Tss. D'une manière ou d'une autre, Severus avait réussi à se libérer de son rituel sans qu'il le remarque. Peu importe. Après avoir anéanti Gaunt, il s'occuperait de lier à nouveau sa magie à celle de Severus.
C'était pour son propre Bien. Un éclair de génie illumina Albus, qui se garda bien de sourire. Severus ne l'avait pas trahi, au contraire ! Le pauvre garçon devait être manipulé par Gaunt ! C'était la seule solution possible ! Jamais Severus ne lui tournerait le dos après autant d'années d'amitié !
« Mes enfants. » Albus décida de jouer la carte du grand-père pour diminuer leur garde et gagner un minimum de sympathie. « Quel plaisir de vous voir. Je suppose que vous voulez vous entretenir avec moi. Allons, baissez vos baguettes, la violence n'est pas la solution. »
« C'est amusant comme vous ne semblez pas saisir votre situation, directeur. » Rétorqua Gaunt, amusé, sans pour autant baisser sa garde, au déplaisir d'Albus. « Votre petite armée a été décimée, la confiance des Sorciers en vous a été réduite à néant, le reste des membres de l'Ordre seront bientôt arrêtés ou tués, Hogwarts elle-même est contre vous. Vous avez perdu, Dumbledore. »
« Tant que je serai debout, rien n'est perdu. » Contredit fièrement Albus, gardant la tête haute. « Je serai toujours présent pour affronter des êtres comme vous. »
« J'allais dire la même chose ! C'est une sacrée coïncidence ! » Intervint sarcastiquement Severus. « Experliamus ! Protego ! »
Albus vit le sort rouge familier foncer droit vers lui alors qu'un champ de force entoura directement le corps de Severus. Le vieil homme contourna facilement le sort de base du duel, répliquant un autre sort vers Gaunt, qui n'était pas protégé pour le moment. Il devait juste attendre que Severus se fatigue un peu et écoule sa magie, pour qu'il puisse attaquer le bouclier qui sera, à ce moment, faible. Pour l'instant, il allait se concentrer sur Gaunt. Des deux, il était le plus dangereux. Et Albus connaissait Severus et son répertoire de sorts, ayant souvent pratiqué quelques duels l'un contre l'autre. Il le craignait donc moins. Mais cela ne l'empêcha pas de garder un œil sur lui. Sait-on jamais.
Gaunt évita sans problème le contre sort. Il était jeune et vif. Albus s'empressa de faire quelques rapides mouvements de baguette, invoquant des vagues de flammes. Il les manipula autour de lui, créant une danse féériquement dangereuse, voulant créer une image imposante pour marquer l'esprit de ses deux adversaires et les distraire. Il envoya les flammes brûlantes à toute vitesse vers les deux hommes. Severus restait protégé, il aurait peu de dommages, mais il affaiblirait sans mal Gaunt.
Albus était fier de sa maîtrise des sorts de l'élément du feu. A sa connaissance, il devait être la personne possédant les sorts liés aux flammes les plus puissants. Il était d'ailleurs reconnu, dans cette catégorie. Il avait donc absolument confiance en ses flammes. Gaunt ne s'en sortirait pas indemne. De son point de vue, attaquer avec un sort très puissant dès le début du combat donnait un avantage stratégique, affaiblissant psychologiquement ses adversaires. Albus n'attendit pas que les flammes se dispersent pour entamer un nouveau sort. Il se dépêcha de se lancer des sorts puissants de protections et se mit en garde.
Sans surprise, quand les flammes disparurent, Severus n'avait aucune égratignure, toujours immobile et impassible, la baguette levée dans la direction de Gaunt, probablement pour l'assister. Mais Albus sentit que son bouclier avait pris un bon coup. Gaunt était toujours dressé, fier et noble, le menton levé dans en signe méprisant, mais il n'avait pas eu le temps de dresser un bouclier efficace en si peu de temps. Albus fut satisfait de remarquer quelques brûlures sur son corps et ses vêtements brûlés.
Alors qu'il était distrait à se féliciter d'avoir légèrement brûlé l'homme, Severus en profita pour lui lancer un sort pour l'assommer. Adroitement, Albus para avec l'exact même sort. Un second sort contourna le premier. Mais le vieil homme l'anticipa. De sa main vide, il balaya l'air, le sort frappa le mur plus loin. Il était un véritable expert de la maitrise de la magie sans baguette. Il disposait d'un avantage certain. D'un mouvement expérimenté, Albus leva à nouveau sa main, appelant les débris à lui et les envoyer en direction de Gaunt tandis qu'il prit l'avantage dans la contre-attaque contre Severus. Le sort s'écrasa contre la protection du potioniste et Gaunt tiqua quand il fit face à des dizaines de roches, peu dangereuses, mais suffisamment nombreuses pour le distraire. Albus en profita pour l'attaquer avec un sourire. Gaunt para sans mal, roulant sur le sol et plaqua sa baguette contre deux fissures, créant une protection un peu plus efficace.
Ah ! La jeunesse ! Albus roula des yeux, amusé par la détermination des deux hommes, qui enchainaient attaque sur attaque, sort sur sort, sans s'épuiser, s'alternant pour se reposer. Mais ce n'était pas ça qui allait le vaincre. Le directeur possédait des années d'expériences, avait combattu férocement dans deux guerres contre plusieurs adversaires en même temps. Ce n'étaient pas deux jeunes sots qui allaient le mettre en difficulté ! Il contre-attaqua, se protégea, les sorts glissèrent contre les protections placées sur son corps. De temps à autres, quelques coupures apparurent sur ses joues et bras, pas assez pour le ralentir.
Soudain, son pied glissa sur le sol et il se retrouva à terre, son dos percutant à nouveau la pierre. Albus jura intérieurement, songeant à son pauvre bleu. Ses yeux rapides captèrent la couleur familière d'un sort d'expulsion, profitant de faiblesse. Mais il était Albus Dumbledore. On le prenait difficilement par surprise ! Sans perdre un instant, il roula sur lui-même, frappa la pierre de sa baguette. Rapidement, les pierres composant le sol se décrochèrent et volèrent, certaines l'entourèrent, d'autres filèrent vers Severus et Gaunt. Le sort d'expulsion se fracassa contre une des pierres, la faisant voler en éclat. Albus en profita pour se relever d'un bond. Difficile de croire qu'il était âgé.
« Allons, mes garçons… » Albus mit son masque de grand-père déçu, fixant les deux hommes suant et essoufflés face à lui. « Profiter de la faiblesse d'un vieil homme…Severus, je croyais que nous étions amis. Un peu de pitié serait la bienvenue. » Peut-être obtiendrait-il quelques réponses.
« Nous ne sommes pas amis ! » Cracha Severus, perdant son masque impassible, son aura menaçante l'entoura. « J'étais juste un pion jetable et rien d'autres ! Je connais vos crimes ! »
« Allons, allons… » Albus fronça ses sourcils et indiqua Gaunt du menton. « J'ignore ce que t'a dit Gaunt, mais ne te laisse pas manipuler. Rappelle-toi qui il est. Un Sorcier noir et perfide. Il essaie juste de te retourner contre moi. »
Gaunt roula juste des yeux mais Albus l'ignora royalement et se concentra sur Severus, qui venait de reprendre un semblant de calme.
« Me manipuler ? » Demanda Severus glacialement, pointant Gaunt du doigt, comme s'il ne croyait pas à ce qu'Albus disait. « Et vous ? Ce n'est pas votre cas ? Vous ne me manipulez pas ? »
« Voyons, Severus, tu me connais. » Albus sourit gentiment. « Je serais incapable de te faire une chose pareille. »
« Et le rituel liant ma magie à la vôtre ? » Répliqua le potioniste, lançant plusieurs sorts vers lui qu'Albus évita d'un pas de côté et de quelques mouvements de baguettes. « Et toutes vos petites manigances ? »
« Pour ton Bien, Severus ! » Continua Albus toujours calme mais intérieurement il bouillonnait de rage et d'inquiétude.
Comment Severus était-il au courant pour le rituel ? Il avait pourtant effacé sa mémoire ! Il ne pouvait pas récupérer ses souvenirs ! C'était juste impossible ! Il allait devoir tout recommencer ! Mais Albus se mordit la langue. De quelles manigances parlaient Severus ? De quoi était-il au courant ? Gaunt le savait-il ? Probablement. Si l'un savait, l'autre aussi.
Avant qu'il ne puisse questionner à nouveau Severus, celui-ci craqua. Son visage était contorsionné par la rage et ses yeux sombres brûlaient de haine contre lui ! Albus souffla, surpris : quelqu'un le haïssait ! Hormis Voldemort, personne ne l'avait jamais haï ! Son frère ne comptait pas, il l'avait renié et volontairement oublié.
« Pour mon Bien ? » Hurla Severus, sa magie s'extirpa de son corps, balayant tout sur son passage. « Je suis un putain de Sorcier noir ! Et tu m'as fait trahir mes propres amis ! » Sa magie ravagea le sol, emportant des pierres, fonçant vers le directeur. « Je vais te montrer, ce qu'il te dit, mon Bien ! »
En voyant la masse magique sombre, volatile et puissante, Albus écarquilla les yeux de stupeur. Il savait Severus puissant, mais à ce point ! Le directeur comprit qu'il n'était pas une situation favorable. Il leva rapidement sa baguette et chantonna les sorts de protections les plus puissants qu'il connaissait, tout en courant le plus loin possible de la magie sauvage.
Elle le heurta de plein fouet, sans vraiment de surprise. Malgré les protections l'entourant, il vola sur plusieurs mètres, roulant sur le sol. Il grimaça quand il sentit tous les muscles de son corps protester et quelques os craquer. Douloureux. La magie se rétracta enfin et Albus se dépêcha de se remettre sur ses pieds, ignorant la douleur. Il n'allait pas se plaindre pour si peu !
La bonne nouvelle était que la rage meurtrière de Severus l'avait affaibli et son bouclier s'était volatilisé. La mauvaise nouvelle était que Gaunt en avait profité pour se placer près du potioniste. Albus vibra un instant. Il allait devoir les séparer, une nouvelle fois. Les yeux haineux de l'homme en noir posé sur lui le firent presque frissonner.
« Toi… » Gronda Severus pointant sa baguette vers lui. « Tu as détruit ma vie ! Tu as détruit celle de mes amis et de tant d'autres…pour quoi ? Ton Plus Grand Bien ? » Il laissa échapper un rire sans joie.
Plusieurs sorts dangereux et puissants volèrent entre les adversaires. Albus ne dut sa survie qu'à ses réflexes rapides et à son expérience. Sans cela, sa jambe aurait très certainement été arrachée ou il se viderait de son sang, pensa-t-il, en voyant un sectumsemptra passer à quelques centimètres de son torse.
« C'est essentiel pour bâtir un monde plus juste, Severus. » Soupira Albus, attristé par la haine de l'homme qu'il avait tenté de sauver de la noirceur de la Magie Noire. « Des sacrifices doivent être accomplis. » Continua tristement le vieil homme.
« Comme les jumeaux Weasley ? » Intervint sérieusement Gaunt, sautant pour éviter un sort vicieux pour le faire trébucher.
Albus perdit son air triste et assuré pour blanchir. Les jumeaux ? Comment était-il au courant ? Personne ne savait, pour eux ! Albus sentit de la sueur glisser dans son dos. Abasourdi et confus, le vieil homme aperçut le sort trop tard. Il sauta sur le côté juste à temps pour que seul son bras soit touché par un mini bombarda. Son bras fuma, et ses vêtements fondirent et il vit une chair cramée, noircie et cloquée avec quelques bouts de peaux dégringolant de son bras gauche. Retenant un cri de douleur, il s'empressa d'appliquer un aguamenti pour réduire la brûlure et lancer les rares sorts de soin qu'il connaissait.
Il leva les yeux, grimaçant, quelques larmes de douleur roulèrent au coin de ses yeux. Gaunt possédait un air réjoui de le voir souffrir et Severus serrait les dents, toujours empli de rage.
« Comment… ? » Albus reprit son souffle, pour se calmer. Il n'avait pas de temps à perdre avec son bras déchiqueté, il le soignerait plus tard. « Pourquoi parler des jumeaux Weasley ? »
« Une simple confirmation. » Assura Gaunt en hochant la tête, un sourire goguenard aux lèvres.
« Et comment le sais-tu ? » Cela ne servait à rien de nier son lien avec le destin des deux jeunes Weasley.
« Une précieuse source d'information. » Fit-il avec un sourire tendre, ce qui étonna le vieil homme. De qui parlait-il ?
Il grinça des dents, sa colère se diffusa lentement dans tout son corps. Il semblerait que tout soit foutu. Tout. Une simple source s'était glissée entre ses rangs. Une simple source suffisamment haut placée pour connaître l'existence des jumeaux et du rituel. Impossible que ce sale traitre de Gryffindor soit au courant, il ne l'avait pas encore averti. Mais qui ? Severus ignorait également le sort des jumeaux. Qui ? Qui ?
Qui détruisait ses plans un à un ? Cela expliquait ses nombreux échecs au cours de la semaine passée. D'abord la rébellion des Gobelins et la crise économique mondiale du monde magie, puis sa défaite et l'abandon de ses croyants, la dispersion des ses alliés, la rébellion de Fumseck et d'Hogwarts, un Basilic le piégeant…Par Merlin ! Que se passait-il ? Comment tout avait-il pu tourner au drame en l'espace de trois jours !
Foutu pour foutu, il embarquerait avec lui Severus et Gaunt. Il n'avait plus rien à perdre, comprit-il. Les Sorciers pensaient qu'il les avait abandonnés, ils s'étaient détournés de lui. Il connaissait suffisamment la mentalité sorcière pour comprendre qu'il aurait un mal fou à redorer son blason, s'il y arrivait un jour. Et cette source…qu'importait qui elle était, Albus savait qu'elle détruirait ses plans, le dénoncerait. Il n'y avait plus rien à faire. Juste embarquer ces deux hommes avec lui. Le monde sera débarrassé de deux êtres dangereux. Il ne pouvait pas les laisser libres pour le Bien du Monde Sorcier.
Au final, personne ne comprenait ses objectifs, son amour pour la liberté, la justice et le Bien des Sorciers. Il était seul. Alors qu'il faisait en sorte d'éliminer les plus grosses menaces de son monde. Et Gaunt en faisait partie ! Albus refusait que cet être vive et partage le même monde que sa petite-fille. Elle, seule, le comprenait. Résolu, Albus attira sa magie à lui. Oui. Il combattait pour son monde et pour la protection d'Hermione contre cet être maléfique ! Pour Severus…il était trop tard pour lui. Les ténèbres s'étaient emparées de lui. La seule manière qu'il connaissait pour le libérer de ce terrible destin était d'apaiser ses souffrances à tout jamais.
Albus laissa sa magie circuler dans son corps. Il libéra chaque bloc construit pour se protéger. Il n'en n'avait plus besoin. Il ferma les yeux et mit ses mains devant lui (il grogna en déplaçant son bras brûlé), ignorant les sorts se précipitant vers lui. Et il sentit. Il sentit avec une sensation bénéfique, puissante, satisfaisante s'engouffrer autour de lui, le réconforter et le réchauffer. Et il lâcha la mince emprise, laissant sa puissante magie hors de contrôle.
Ses paupières se relevèrent d'un coup. Des vagues de magie s'échappèrent en cercle autour de lui, détruisant ce qu'il restait de la salle. Albus observa les sorts lancés par ses deux adversaires se disperser dans l'air, sa propre magie dévastant toute résistance. Il sourit, heureux, de voir le Gaunt et Severus reculer de plusieurs pas, les yeux écarquillés de surprise devant sa puissance. Ils lancèrent rapidement des sorts de protections, leur dos calé contre le mur opposé et les vagues magiques se rapprochant d'eux. Mais cela ne servait à rien, songea Albus, les voyant lutter en vain. Sa magie était imparable ! Ils faisaient face à sa dernière défense, invincible et dévastatrice.
Sa magie cassa des morceaux du plafond, des débris pleuvaient. Albus manipula sa magie, suffisamment, pour que rien ne tombe sur sa tête, hormis de la poussière. Gaunt et Severus se rapprochèrent l'un de l'autre, l'un manœuvrant sa baguette vers les vagues magiques, qui les percutaient sans répit, l'autre les protégeant du plafond délabré. Albus passa rapidement sa langue sur ses lèvres gercées, satisfait. Les deux hommes disparurent sous la poussière, les débris et la magie. D'eux, le vieil homme ne distingua que la lueur faiblissante des sorts de protection. Et bientôt, plus rien.
Albus rappela sa magie à lui, enfin, ce qu'il en restait. Il trébucha et un de ses genoux se déroba sous lui pour tomber à terre. Il plaça une main sur sa cuisse pour se retenir et prit plusieurs grosses respirations. Il était épuisé, son noyau magique était presque vide. Voilà des années qu'il ne s'était pas donné autant à fond dans un combat. Ses membres tremblaient, de la sueur coulait le long de sa peau, se mélangeant avec du sang et de la poussière et ses muscles meurtris lui rappelèrent qu'il devait se soigner. Il porta sa main sur son bras gravement blessé et grimaça à sa vue. Vu son état, il y avait de forte chance que son bras soit désormais inutilisable, même avec la magie. Mais le sacrifice d'un bras n'était rien si c'était pour protéger le Monde Sorcier contre une race néfaste ! Il entoura son bras de plusieurs sorts de soin qu'il connaissait et il arracha un morceau de ses vêtements pour protéger sa blessure.
Ses yeux se levèrent vers le nuage de poussière qui l'entourait, le rendant aveugle sur plusieurs mètres. Et il soupira, satisfait de la situation mais aussi déçu et attristé de tant de dégâts.
« Ils savaient que c'était un acte fou de s'en prendre à moi… » Marmonna-t-il entre ses dents serrées alors qu'une vague douloureuse parcourait son corps. « Quelle idée de venir mourir aussi stupidement…franchement, Severus… » Albus tenta alors de tendre ses muscles pour se lever. « Bon…je dois rejoindre les autres. Hermione a besoin de mon aide… »
Avec difficulté, il se releva. Il manqua de tomber à plusieurs reprise, vidé et épuisé. Il se retenu à temps au mur, évitant de rencontrer le sol. Debout, il reprit son souffle, patientant que la douleur passe. Maintenant, il devait trouver une sortie. Devrait-il utiliser à nouveau un sort pour détruire un mur ?
« Où crois-tu aller, directeur ? » Siffla une voix chargée de haine venant du nuage de poussières.
Albus se figea, ses yeux s'écarquillèrent de stupeur. Quoi ? Ils étaient vivants ! C'était impossible ! Personne ne pouvait survivre à la charge magique qu'il avait envoyée ! Personne ! Il se tourna aussi rapidement que son corps meurtri lui permit. Doucement, la poussière se dissipa, laissant apercevoir deux silhouettes abimées mais vivantes. Gaunt comme Severus étaient couverts de poussières et de coupures ensanglantées. Il devina sans mal que le potioniste avait une jambe cassée plutôt violemment et que Gaunt souffrait de blessures internes (côtes cassées ?). Mais les deux étaient debout, oublieux de leurs blessures, fiers et nobles, le fusillant d'un regard brûlant de haine. Et pour une des rares fois de sa vie, Albus se sentit intimidé, et il recula d'un pas.
« Comment… ? » Lâcha enfin Albus, incapable de ne pas fixer les deux hommes, prêts à continuer le combat malgré leur épuisement. « C'est impossible… »
« Parce que tu croyais qu'on était seuls ? » Ricana Severus, ses yeux sombres semblaient briller dans les ténèbres de la pièce.
Clignant des yeux, au bord de la panique, sentiment qu'il n'avait que très peu connu, Albus étendit le peu de magie qui lui restait, cherchant un troisième Sorcier caché quelque part. Dans l'action, il aurait pu passer à côté d'un tel élément ! Quelle erreur avait-il pu commettre, une fois de plus ? Il n'avait pourtant vu ni senti personne d'autre ! Mais rien. Il n'y avait personne autour ! Les deux mentaient-ils pour le distraire ? Avaient-ils survécu par chance ? Albus voulait s'arracher les cheveux de rage et d'énervement. Qu'est-ce qui lui échappait encore ?
« Cela ne sert à rien de chercher, directeur. » S'amusa Gaunt à ses dépens, apportant une nouvelle envie de meurtre. « Rappelle-toi…comment es-tu arrivé ici ? Pourquoi es-tu incapable de sortir de ton propre château ? »
« Hogwarts… » Souffla Albus, réalisant son implication, stupéfait.
« Eh oui, Hogwarts. Hogwarts nous a sauvés de ta magie et nous aide. » Approuva Gaunt, fier de lui, un rictus en coin, se réjouissant de sa détresse et de son impuissance. « Depuis le début, ce combat était gagné. Mais tu ne l'as jamais réalisé. Tu as perdu au moment même où Hogwarts t'a poussé dans cette pièce. »
Hogwarts. Hogwarts l'avait trahi à ce point, réalisa Albus. Ses jambes tremblantes, privées d'énergie, cédèrent sous lui. Il tomba à genoux et sa baguette glissa hors de ses doigts. Il avait perdu. Perdu. Perdu à cause de son château. Pourquoi ? Lui, qui n'avait jamais perdu, il venait d'être défait à cause de la trahison de l'être qui lui devait une complète allégeance en tant que directeur. Pourquoi une telle trahison ? Il ne comprenait pas.
Ses yeux suivirent les deux Sorciers maléfiques qui avançaient vers lui, avec précautions, baguettes tendues vers lui. Il avait échoué. Il n'avait plus de force pour combattre, trop peu de magie et d'énergie. Il était vidé. Il avait échoué à vaincre mais aussi à emporter les deux hommes qui connaissaient ses secrets avec lui dans la mort. Ce n'était plus qu'une question de temps avant que tous ses plans ne circulent dans le Monde Magique. Il était fini. Fini à cause d'un château rebelle.
« Pourquoi ? » Demanda-t-il simplement, d'un air défait.
« Pourquoi Hogwarts t'a trahi ? » Devina Severus, clopinant pour que sa jambe cassée ne supporte pas tout son poids. « Tu n'as plus aucun pouvoir sur Hogwarts depuis un moment. » Ajouta-t-il d'un ton blasé, se baissant pour agripper la baguette de sureau et l'éloigner de lui.
« Impossible, je suis le directeur… » Protesta faiblement Albus, il détestait tellement être faible.
« Justement, tu n'es que le directeur. » Gaunt lui adressa un sourire moqueur. « Mais Lord Gryffindor est le propriétaire. »
Oh. Albus ferma les yeux, comprenant enfin. Un calme profond l'envahit soudainement, son cœur se mit à battre tranquillement, assuré. La réponse de sa défaite était devant ses yeux depuis le début. Et il n'avait rien vu. Quel fou avait-il été ! Evidemment que Lord Gryffindor avait le plein contrôle sur Hogwarts ! C'était parfaitement logique. Et pourtant, il n'avait rien vu, bien trop pris dans sa bulle de confort de directeur. Il avait cru que son pouvoir sur l'école était absolu et acquis depuis longtemps.
Il avait refusé de voir les indices, de comprendre. Son arrogance était la réelle cause de sa défaite. Pas Gaunt, pas Severus, pas Gryffindor, pas Hogwarts, mais lui. Il avait perdu contre lui-même. Et seulement lui-même. Toute sa colère, sa rage s'envolèrent laissant place à un sentiment de paix. Un sentiment qu'il n'avait pas connu depuis son enfance, avec son frère, sa sœur et ses parents. Un sentiment qu'il avait cru perdu pour toujours. Maintenant, seule l'acceptation et la paix se mêlaient. Il n'avait plus à ressentir la rage et la colère.
Ses yeux se rouvrirent sur la baguette de Gaunt pointée vers lui. Et il accepta le sort avec honneur. Il avait perdu contre lui-même et il devait l'assumer. Il devait porter sa défaite avec fierté même si cela lui coûtait tout ce qu'il aimait. Il devait honorer son dernier combat, honorer ses deux adversaires qui s'étaient avérés plus malins que lui. Il affronterait son destin la tête haute. Alors Albus ferma à nouveau les yeux et leva fièrement la tête.
« Avec les compliments d'Harry Potter et de Ronald Weasley. » Entendit Albus, l'esprit brouillé.
Et son esprit sombra dans les ténèbres.
OoO
Hello très chers amis ! Je suis heureuse de vous retrouver après un chapitre aussi intense ! Nous arrivons enfin dans la dernière ligne droite de l'histoire !
Franchement Dumby a enfin perdu ! Il s'est bien fait avoir ! Le pauvre a vraiment souffert de la rébellion de Poudlard. Je souffre pour lui…Dumby est vraiment très puissant ! Sans l'intervention de Poudlard, Severus et Thomas auraient perdu. Et Dumby n'est pas une horrible personne, il croit vraiment dur comme fer en sa propre propagande. C'est pour cela qu'il accepte sa défaite aussi facilement. Pour petite information, Dumby n'est pas mort ! Ma bêta s'est trompée, donc je précise ! Enfin bref…
A bientôt !
