Bonjour à tous,
Tout d'abord, désolée pour le retard de publication, j'avoue, j'avais perdu la motiv et l'inspiration. Et puis j'étais saoulée. Mon bêta a subitement disparut du paysage sans me laisser la moindre nouvelle... Donc vous le saurez, ce chapitre n'a pas été relu...
Et puis du coup je me suis un peu détaché des fic. ça m'a mis un coup au moral. Je me suis remise à lire et, ceci entraînant cela, j'ai dévoré je sais pas combien de livres en quelques jours.
Du coup, je voudrais remercier sincèrement Plumeiris qui a prit de mes nouvelles et qui m'a rappelé que mes lecteurs comptaient et que je pouvais pas abandonner par paresse.
Si ce chapitre a vu le jour, c'est grâce à elle. Merci de m'avoir remis en tête que mon histoire comptait et que des gens attendaient de lire la suite de mes péripéties. Sans toi, je pense que je serai pas revenue tout de suite.
Enfin, ce chapitre est un peu différent et j'espère qu'il saura vous convaincre ! J'ai beaucoup aimé un personnage en particulier. Je pense que vous devinerez lequel ?
Plein d'amour
Saya
Chapitre XXXII
Il était épuisé. Posant un regard sombre sur les membres de l'Ordre du Phénix, il était immobile, bras croisés sur le torse.
- Harry…
- Je vous ai dit non. Personne n'ira là-bas. Donc dépêchez-vous de me donner ce que je vous ai demandé.
Il se comportait probablement comme une sorte de tyran mais s'en fichait. Deux jours. Deux jours que lui et Narcissa étaient constamment aux chevets des hommes portant la marque. Et il s'était finalement résolu à faire appel à une aide extérieure.
A contre cœur, après avoir abandonné et accepté qu'ils étaient incapables de calmer un tant soit peu leurs souffrances à l'aide des potions de Severus, il avait cédé aux suppliques de la mère du blond et s'était rendu au 12 Square Grimmaurd, appelant les membres de l'ordre à l'y rejoindre.
- Nous allons avoir besoin d'un peu de temps pour récupérer ces ouvrages Harry….
Kingsley venait d'intervenir, les sourcils froncés, il observait le survivant avec un peu plus de méfiance qu'autrefois. A vrai dire, depuis qu'il avait compris que le jeune homme ne se laisserait plus manipuler sans rien dire, il restait distant avec lui. Grand bien lui fasse.
- Je m'en fous. Démerdez-vous. Parce que si jamais il leur arrive quelque chose parce que vous avez délibérément traîné des pieds pour les aider, vous pourrez toujours vous brosser pour que je lève le petit doigt pour le "Plus Grand Bien".
Ses paroles étaient remplies d'amertume et de menaces. Le brun n'hésitait plus une seconde. Quarante huit heures sans sommeil à veiller sur son Tuteur et son...Malefoy qui se convulsaient de douleur venaient de faire céder ses nerfs.
- Laisse au moins Madame Pomfresh venir…
- J'ai dit…
- Je sais ! Je sais ce que tu as dit Harry mais tu n'as qu'à la soumettre à un sort de secret ou d'oubli ou ce que tu veux, mais ni toi ni Madame Malefoy n'êtes Guérisseur alors si tu veux vraiment leur bien redescend sur terre par Gryffondor !
Lentement, il fronça les sourcils alors que Ron venait tout juste de lui hurler dessus, exaspéré apparemment, Hermione le fixant avec des grands yeux…
Passant une main sur son visage, sentant la méfiance s'insinuer en lui comme un poison, il regarda chacune des personnes présentes, réalisant alors seulement que l'Ordre s'était, au fils des mois, agrandis.
De nouveaux membres étaient présents. Neville. Luna. Ou encore Dean et Seamus s'entassaient dans un coin de la pièce. Certains de leurs parents étaient présents aussi. Le père de Luna examinait un portrait avec fascination. La grand-mère de Neville insultait copieusement il ne savait qui alors que Lupin rougissait presque des termes utilisés. Dans un coin, Tonks discutait avec Maugrey et Hagrid tentait de ne rien casser autour de lui, se déplaçant comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Les Weasley, au complet, ou du moins, ce qui maintenant restait du clan, occupaient une grande partie de la longue table de bois usée. Les jumeaux asticotaient Percy qui sermonait Ginny qui se fichait complètement de ce qu'il disait. Bill couvait sa nouvelle épouse du regard alors que Charlie semblait perdu dans ses pensées. Molly semblait prête à se jeter sur Harry pour le serrer contre elle dans un élan d'instinct maternel encombrant.
Mais le plus étonnant était maintenant de retrouver à ces réunions Zabini, Nott ou encore Pansy Parkinson. Si la mère du métisse était là, souriant de manière subtile aux mâles de l'assistance, les parents de Nott ou Parkinson étaient absents, évidemment. Et puis, il y avait McGonagall, Flitwick, Pomfresh et même un gobelin de Gringotts dont il avait oublié le nom…
Leur petit comité s'était étoffé sans qu'il ne s'en rende compte… Et quand il avait sonné l'alerte, convoquant tout le monde d'urgence, il avait vu la cheminée cracher un nombre impressionnant de sorcier et sorcière. Et encore. Apparemment, il était loin de réunir tous ceux qui, petit à petit, avaient rejoint la cause… Dont le juge. La fameuse créature qui avait réduit à néant son oncle d'un simple regard… Il avait reçu une note de sa part. Courte. "Les Traqueurs se joindront à la cause de Harry Potter"
Et il avait réalisé le nombre de personnes ou même de… créatures sous sa responsabilité. Le nombre de sorciers prêts à se battre sous ses ordres à lui, un adolescent de 17 ans. Il avait failli s'en aller sur le champ.
Et maintenant, il observait son ancien meilleur ami lui crier dessus comme s'il était le dernier des imbéciles… Il ne savait plus sur quel pied danser avec lui. Une fois il l'insultait, la fois d'après il le défendait.
Le silence commençait à s'éterniser quand il vit Zabini soupirer.
- Je pense qu'il vaudrait mieux que ma mère soit celle qui vienne…
- ...pardon ?
Molly Weasley s'était étranglée. Elle connaissait la veuve de réputation et savait parfaitement que cette femme, en plus d'être une collectionneuse d'homme, était un assassin parfaitement entraîné. Redoutablement dangereuse.
- Très chère… Mon fils a raison.. Je suis la plus qualifiée pour régler ce petit...désagrément lié à la magie noire… Bien plus que cette chère Poppy bien trop pure…
Une voix rauque, chaude, un accent italien qui roulait sur sa langue alors qu'elle lançait un regard incendiaire à l'Ordre, passant lentement ses doigts sur son décolleté. Cette femme puait littérallement la luxure. Ce qui expliquait pourquoi son fils était un vrai tombeur d'ailleurs…
- De plus, Narcissa me connaît… Elle a … une confiance toute relative en ma personne...Tout comme Lucius et… Severus.
Harry fronça les sourcils alors qu'elle susurrait le nom de son tuteur et que son visage affichait clairement sa convoitise. Elle devrait courir longtemps avant qu'il ne la laisse s'approcher de lui.
- Sous sortilège de secret.
Il avait posé sa condition et les yeux clairs de la femme pétillèrent d'impatience. Elle se leva doucement pour onduler des hanches jusqu'à Neville avant de glisser son indexe sous son menton, lui faisant lever le visage vers elle, se penchant, donnant un aperçu très...net de ses seins au jeune homme qui manqua s'étrangler sur sa propre salive, rouge tomate.
- Il me faudrait...quelques ingrédients… Et j'ai appris par mon bien aimé fils que vous étiez….doué…avec les plantes Neville Londubat…
Par Merlin. Harry leva les yeux au ciel. Cette femme était intenable. Elle semblait vouloir se jeter sur tout ce qui avait une queue et le pauvre jeune sorcier était incapable de répondre. C'est sa grand-mère qui dû intervenir.
- Reculez-vous Cybèle. Nul besoin d'exposer vos seins partout. Par la barbe de Merlin. Êtes-vous donc une louve en chaleur ? N'y a-t'il jamais eu personne pour vous donner une fichu potion anti-phéromone ! Et toi Neville ferme la bouche. Elle te tuerait avant même que tu ne la poses sur sa peau empoisonnée.
La femme rit et se redressa avec grâce.
- Augusta ma chère… La jalousie vous va si mal…
- Jalouse moi ? D'une traînée telle que toi ? Ne me fais pas rire.
- Je suis peut-être une traînée mais ma vie est remplie de moment torri...
- Stop !
Blaise, une main sur le visage, apparemment lassé des jeux de sa mère, venait de s'interposer, lui lançant un regard exaspéré.
- Mère, stop.
- Oh très bien. Mais tu es un rabat-joie mon chéri.
Le sorcier la fusilla du regard avant de se tourner vers lui.
- C'est bon pour toi Potter… ?
Le survivant jaugea la femme de haut en bas, pas plus retourné que ça par ses atouts, trop...ronds...pour lui avant de hausser les épaules.
- Pas sans sortilège de secret.
Il posa son regard sur la femme qui sourit et hocha gracieusement la tête en signe de son accord.
- Parfait. Je vais parler à Narcissa. Je viendrais vous chercher après Madame Zabini.
- Oh trésor…. Appelle-moi Cybèle.
- Mère…
Tournant les talons, il n'écouta pas la suite de la conversation. Il devait rejoindre le Manoir.
Quand il sortit de la cheminée directement dans le salon à l'épais tapis vert sombre, il tomba directement sur Narcissa qui semblait l'attendre anxieusement.
- Alors… ?
- … L'Ordre va nous aider… Et Zabini a proposé que sa mère soit celle qui nous rejoigne.
- Cybèle ?
La blonde semblait surprise et soulagée. Elle fronça cependant les sourcils alors que le brun se laissait lentement tomber dans un des fauteuils.
- C'est une bonne chose Monsieur Potter…
- Harry…
- Je vous demande pardon… ?
- Au point où nous en sommes, vous pouvez aussi m'appeler Harry…
- ….très bien Harry.
- Cette femme…
- Cybèle Zabini est vraiment ce qui aurait pu nous arriver de mieux Harry… Elle maîtrise parfaitement la magie noire et a toujours refusé d'entrer dans les rangs de Vous-Savez-Qui malgré ses demandes… Trop indépendante.
- Ses demandes ?
La femme regard le survivant et haussa un sourcil. A cet instant, elle ressemblait à son mari et son fils…
- Cybèle est un assassin. Un chasseur de tête. Et sa réputation est faite dans le monde entier. Ses services sont très chers et surtout d'une qualité indéniable.
Harry écarquilla les yeux une seconde avant de froncer un peu plus les sourcils et de marmonner dans sa barbe. Et c'était "ça" qui semblait avoir des vues sur son tuteur….? Même pas en rêve.
- Je vois.
- Quand viendra-t-elle…?
- Elle se fait poser un sortilège de secret et… j'ai dit que je retournerai la chercher après vous avoir parlé…
Narcissa posa un petit regard surprit sur le jeune brun qui semblait à bout. Assis, voûté, le regard rougis par la fatigue et des cernes sous les yeux, il semblait prêt à se briser.
Elle était de plus en plus surprise. En deux jours, elle avait mieux compris l'obsession quasiment malsaine de son fils pour le survivant. Il était… déstabilisant pour elle.
Sauvage. Impulsif. Brûlant et glacial. Incroyablement puissant. Calme puis colérique. Sa magie était impressionnante… Et puis malgré tout ça… Il semblait isolé. Fragile.
Il avait hurlé de frustration de voir Draco et Severus se tordre de douleur… Il avait tout tenté. Il les avait veillé… et il avait fait de même pour Lucius… Et cela avait eu le don de stupéfier la sorcière qui n'aurait jamais pensé que le survivant en personne soit aux petits soins de son époux.
Il les avait entouré de sa magie tous les trois, créant un bouclier protecteur au cas-où. Il avait dévalisé la réserve de potion de son tuteur. S'était acharné sur leur marque. Et pourtant, il leur parlait avec calme. Ou restait à leurs côtés silencieusement.
Elle avait aussi vu les gestes qu'il avait eus. Le tremblement de sa main quand il s'était accroché à la main de son tuteur et murmurant quelque chose fiévreusement alors qu'elle s'occupait de son fils… Le lendemain, elle l'avait trouvé près de Draco. Il s'était assis à côté de son lit, la tête posée contre le matelas, une main accrochée à son pull… Et il avait ressemblé à un enfant. Un gosse terrorisé par un cauchemar.
Il n'avait pas dormi. A peine touché aux repas préparés par les elfes. Jusqu'à ce qu'il ne cède finalement à ses suppliques de demander de l'aide, le regard hanté par la crainte.
Elle se rappellait avec quelle hargne il avait déjà défendu Severus une première fois alors qu'il était blessé et avait conclu, après seulement 48 heures, qu'elle, son mari et son fils, avaient pris la meilleure décision de leurs vies en rejoignant son côté pour la bataille finale.
Parce que lui, au contraire du Maître, ne les jetterait jamais en pâture à l'ennemi.
Un léger sourire fleurit sur ses lèvres alors qu'elle imaginait quel couple ils formeraient avec son fils. C'était étrange à dire mais, à bien y réfléchir, elle ne pensait pas qu'ils aient été aussi bien assorti l'un à l'autre.
Son fils, froid, manipulateur et toujours contrôlé face au survivant qui était impulsif, irréfléchi et tellement en manque de reconnaissance. Il venait parfaitement combler ce côté dominateur de Draco… Il le laisserait le contrôler… Et aurait juste suffisamment de caractère pour que son fils soit constamment obligé de s'adapter… Il le défierait chaque jour, et rendrait très certainement le blond accro à ce sentiment de conquête.
Et il réussirait à l'adoucir. Elle en était persuadée. Harry Potter apporterait beaucoup de douceur dans la vie de son seul et unique héritier. Il lui apprendrait à penser aux autres. A quelqu'un d'autre.
Et c'était bien. C'était ce qu'il lui fallait. Que Merlin soit remercié. Jamais elle n'aurait pensé que Draco puisse un jour se livrer assez à quelqu'un pour connaître ce genre de relation.
Revenant au présent, elle soupira doucement et s'approcha de lui.
- J'irais chercher Cybèle… Vous devriez vous reposer… Severus et Draco m'en voudraient tous les deux s'ils vous retrouvaient mort de faim et de fatigue.
Haussant lentement un sourcil, le jeune homme releva son regard émeraude sur elle et sembla réfléchir une seconde.
- Un jour...Il faudra bien que vous arrêtiez tous de me prendre pour votre enfant…
- Oh Harry… Si Severus pense certainement à vous comme à un fils...Je ne crois pas que le miens soit très enclin à… ce genre de pensées à ton égard.
Elle rit quand il devint rouge et détourna le regard.
- Ne soyez pas gêné… Je suis très heureuse du choix de Draco.
Le survivant fronça brusquement les sourcils et devint grave alors qu'il la fixait.
- Pourquoi…?
Surprise par l'intensité de la question, Narcissa se tût et le fixa.
- Pourquoi quoi Harry… ?
- Pourquoi êtes-vous heureuse de ce choix…?
Elle prit lentement une inspiration avant de se rasseoir sur un des fauteuils, consciente du parcours du jeune homme dans son enfance.
- Parce que, très cher, il semblerait que mon fils ait eu parfaitement raison de vous décrire comme la personne qui le complétait.
Elle le vit lui lancer un regard étrange. Sombre. Bien trop grave pour son âge, à tel point qu'elle eut un terrible pressentiment.
- Nous ne sommes que des gosses de 17 ans… C'est tôt pour dire ça…
- Je ne vois pas bien ce que l'âge a à voir avec les sentiments… Et je pense que mon fils a un jugement très sûr.
- Si vous le dites.
Elle le regarda se lever lentement et lui tourner le dos.
- Je vais voir comment ils vont…
- Très bien…
Elle le laissa quitter la pièce sans autre commentaire, les sourcils froncés, quand Severus serait apte, elle devrait lui faire part de ses doutes.
Soupirant, passant lentement une main dans ses cheveux blonds, elle prit quelques instants avant de se décider à aller chercher Cybèle. Elle s'inquiéterait du compagnon de son fils dans un second temps.
Après avoir pris une lente inspiration, il entra dans la chambre de son tuteur. Immédiatement l'odeur des potions le prit à la gorge. Silencieusement, il s'approcha du lit et grimaça.
Snape était étendu, le visage tordu de douleur, ils avaient été obligés de les attacher… Les poignets et les chevilles liées magiquement aux montant du lit pour les empêcher de se blesser, Harry avait eu la nausée lorsqu'il avait été forcé de le faire. Mais ils n'avaient pas eu le choix. La plaie était si douloureuse qu'ils se griffaient la peau comme s'ils cherchaient à retirer la marque avec leur ongles, aggravant encore la situation.
Et ce n'était que le début… Il s'était hais et se haïssait encore pour le sort de silence qu'ils leur avaient jeté, les cris de douleurs et les gémissements trop...durs à supporter… Il avait l'impression de devenir fou.
Tirant lentement une chaise près du lit, il s'assit. Il aurait voulu se coucher près de l'adulte, se rouler en boule. Absorber sa douleur. Il voulait calmer celle-ci. Ne plus voir sa poitrine se soulever sous les halètements. Les spasmes parcourir ses membres alors qu'il luttait.
Et ses yeux se portèrent sur la marque. Ils avaient découpé la robe du sorcier pour la laisser à l'air libre. Elle suintait, se tordait sur la chaire boursouflée et atrocement charcutée. C'était ignoble à voir. Et malgré tous ses efforts, impossible de faire quoi que ce soit...Et les deux seuls génies en potion étaient justement alités et incapables de se rendre utiles.
Il aurait dû écouter plus attentivement en cours. Il aurait dû écouter son tuteur. Draco. Hermione. Tout le monde. Se crispant, il sentit un relent de haine tendre son corps sans savoir s'il venait de lui ou de Voldemort.
Parce qu'il n'y avait aucun doute que tout cela était de sa faute. A lui. A eux. Il s'était vengé de lui. Il avait réussi à l'atteindre par un chemin détourné. Il l'avait prévenu. Il le lui avait dit qu'il le ferait sombrer dans la folie s'il se refusait à lui.
Serrant les dents à s'en briser la mâchoire, il lutta contre la brûlure sur son front, ignorant purement et simplement la migraine qui le tenaillait depuis deux jours. Il n'était plus à ça près de toute manière.
Il se réjouissait maintenant. Après ça. Il se réjouissait tellement de pouvoir le laisser le tuer… De le voir être l'instrument de sa propre chute. Il vibrait d'impatience en imaginant la scène. Quand il comprendrait qu'en le tuant, il disparaîtrait définitivement.
Merlin. C'était presque orgasmique à ce point. Jamais de sa vie il n'avait autant haï qui que ce soit. Et par moment, il se demandait même s'il ne lui était pas possible de rendre la réciproque au Mage Noir… l'attaquer à son tour par l'esprit…
Et l'Ordre qui n'allait pas assez vite. Voldemort décimait leur camp et eux, de leurs côtés, continuaient à se perdre en stratégies toutes bien trop conservatrices aux goûts du brun.
Non. Non ils avaient raison. Ce qui comptait le plus était de préserver les vies. Il l'avait dit lui-même.
Si tout le monde mourrait, alors il n'y aurait de toute manière plus rien à sauver quand il serait face au Seigneur des Ténèbres.
Prenant une lente inspiration, il sortit sa baguette et éclata la bulle de silence autour de son tuteur. Il avait réussi. Cela faisait deux jours qu'il en maintenait trois autour des blessés… Amèrement, il ferma les yeux alors que les râles de douleurs envahissaient la pièce.
- Pardon...je suis désolé…
Il ne savait pas de quoi il s'excusait… mais il se sentait obligé de le faire… Si Snape mourrait… Il aurait perdu une seconde figure paternelle avant même de la connaître.
C'était ironique. Mais peut-être que la professeur Trelawney avait-elle eu raison. Il apportait vraiment le malheur et à ce stade là, il n'était pas loin de croire ses délires sur le Sinistros qui le suivait partout, semant la mort sur son passage.
Il en était là dans ses sombres pensées quand on frappa à la porte. Se redressant, baguette en main, il observa le battant s'ouvrir lentement, laissant apparaître Narcissa suivie de la mère de Zabini.
- Harry…. Cybèle a déjà été voir Draco et Lucius… Il faudrait qu'elle puisse également examiner Severus.
Immédiatement il se tendit alors qu'il imaginait la femme aux chevets du blond. Le jeune. Prenant sur lui, il inspira avec calme et se contenta de hocher la tête, portant un regard méfiant sur la veuve noire.
- Oh Severus… Quel état déplorable…
La femme roula des hanches jusqu'au lit sur lelquel elle s'assit au grand dam du survivant qui se crispa encore un peu plus, l'imaginant refermer ses griffes sur Snape pour l'emmener loin de lui. Plissant son regard vert, il ne la quittait pas des yeux.
Narcissa haussa lentement un sourcil alors qu'elle observait le jeune homme avant de réprimer rapidement un sourire. Il veillait sur son tuteur comme si Cybèle allait se jeter sur lui… Ce qui, elle devait l'avouer, semblait être le cas.
Elle vit l'autre aristocrate s'emparer tout doucement du bras droit du Mangemort, délicatement, passant ses doigts fins aux longs ongles manucurés de noirs sur sa peau blafarde. Le geste était sensuel.
- Je vois. Comme pour ta famille Narcissa il semblerait que la marque leur ronge les chairs.
- Non sans blague.
La remarque sarcastique était sortie d'un ton glacial et moqueur de la bouche du survivant qui affichait clairement son exaspération. Cybèle rit, relevant un regard aguicheur sur l'adolescent, laissant glisser son regard sur son corps avec...gourmandise. Cette femme était intenable.
- Quel caractère…
Harry ne se fendit même pas d'une réponse, la toisant avec...Et Narcissa eut encore besoin de contrôler ses expression faciales, parce que celle de Harry Potter était presque la réplique exacte de celle de son propre fils quand il voulait laisser comprendre à quelqu'un qu'il n'était que de la vermine à ses yeux.
Souriant doucement, la veuve se redressa avec grâce, sortant sa baguette, l'agitant dans un mouvement complexe alors qu'elle prononçait un sort pour attirer à elle une fiole.
- Ceci, très cher, devrait apaiser leurs douleurs. Deux gouttes sur la marque chaque six heures. De mon côté je vais aller préparer de quoi mettre un terme à tout cela…
- Je veux une preuve.
Si Narcissa sentit le soulagement l'envahir , elle ne s'attendait certes pas à l'intervention du survivant. Surprises, les deux femmes le regardèrent. Cybèle fronçant les sourcils, Narcissa écarquillant un peu les yeux.
- Je vous demande pardon ?
- Je veux une preuve que ceci…
Il désigna d'un geste nonchalant la potion.
- Ne présente aucun danger pour eux…
Il n'avait pas confiance mais il était dangereux de remettre en question les dires de la femme en noir. Narcissa vit les épaules de Cybèle se raidir alors que son sourire jovial devenait froid.
- Vous doutez de mes compétences Sauveur du monde…?
- Mon tuteur m'a toujours dit de ne pas faire confiance à n'importe qui.
Un sourire aigre étira les lèvres du jeune homme alors qu'il affrontait la femme sans baisser les yeux.
- Vous devriez savoir ce que c'est Madame… Vu vos… compétences justement.
Et alors que Narcissa se crispait à son tour, elle vit finalement Cybèle rire doucement.
- Ce cher Severus… Un homme avec tant de qualités…
Elle posa un regard rêveur, plein de convoitise sur l'homme allongé avant d'hausser à nouveau un sourcil, le survivant s'étant interposé dans son champ de vision.
- Très bien… Vous pouvez toujours tenter de vous verser une goutte de potion sur une plaie… Cependant je vous préviens… Cette potion a été créée pour contenir des douleurs atroces. La prendre à ...jeune… dirons-nous, pourrait vous rendre délirant de nombreuses heures… Comme vos drogues moldues. Mais rappelez-vous que je n'ai pas le moindre intérêt à tuer ces personnes… Vous avoir comme ennemi serait tout à fait contrariant pour … moi. Je vois.
Sans un mot, le jeune homme venait de s'entailler le bras avec sa baguette après avoir murmuré un sort de découpe. S'emparant de la fiole, il la déboucha et avec précaution versa une goutte.
- Narcissa. Si dans deux heures je vais bien, occupez-vous d'eux.
Il ferma les yeux une seconde alors qu'un vertige venait s'emparer de son corps. Vacillant, il se rattrapa à une des colonnes sculptées du lit de son tuteur avant de grimaçer.
- Vous devriez aller vous allonger Monsieur Potter.
La femme blonde, crispée au possible, observa son homologue féminine se détourner du survivant et sourire en coin, s'approchant de la porte en se déhanchant.
- Je reviendrai dans trois jours. D'ici là, j'aurais de quoi mettre un terme définitif à leurs souffrances.
La porte se ferma doucement sur elle alors que ne restait dans la pièce plus qu'un parfum capiteux de fleurs. Narcissa se tourna lentement vers le jeune homme qui titubait un peu plus et se dit que si jamais Severus apprenait tout ceci...Il le tuerait.
- Harry….
- Occupez-vous d'eux. je..je vais dans..ma chambre.
Il avait déliré pendant quasiment deux jours, effondré dans son lit, il avait vaguement eu conscience des allées et venues de Narcissa. Alors là, le regard fixé au plafond et la nausée faisant valdinguer son coeur, il se sentait presque bien.
Oh, il était épuisé et c'était peu cas de le dire, mais au moins, il pouvait se lever. Étirant son corps du mieux qu'il pouvait, il posa les pieds au sol avec précaution. Une fois certain qu'il ne s'écroulerait pas à peine debout, il prit son temps pour se rendre à la salle de bain, prenant une douche qui avait trop longtemps tardé.
Vingt minutes plus tard, il débarquait dans la chambre de Draco, les sourcils froncés. Le silence était assourdissant et l'angoisse l'avait mené jusqu'ici. Il irait voir son tuteur ensuite. S'approchant lentement du lit, il vint s'asseoir avec lenteur sur le rebord du matelas, observant le blond.
Narcissa avait apparemment pris soin d'eux. Il était parfaitement coiffé. Propre. Et calme. Sa respiration, qui était auparavant laborieuse, était à présent profonde. Son visage n'était plus déformé par la souffrance, il avait simplement les sourcils froncés.
Le soulagement l'envahit alors qu'il réalisait que la fameuse potion semblait être plus qu'efficace… Levant une main lentement, il passa ses doigts dans les cheveux blonds.
Il allait devoir lui parler. Il allait lui dire la vérité… Il ne pouvait pas faire autrement. Il le désterait probablement de le lui dire. Et en même temps, il n'imaginait pas disparaître dans un mensonge.
Il y avait réfléchi. Il avait déliré sur tous les scénarios possibles grâce à la petite dose de potion qu'il s'était administrée et c'est là qu'il avait réalisé que, peut-être, il devrait cesser de ne compter que sur lui-même.
Il avait réalisé que jouer aux martyrs était ridicule. Qu'il était stupide. Qu'il pouvait faire le choix de s'appuyer sur lui. Qu'il avait même l'obligation de le faire s'il voulait rester cohérent dans tout ce qu'il lui avait dit… En résonance avec la place qu'il avait pris dans sa vie. Alors il s'était décidé.
Quand Draco se réveillerai, qu'il aurait suffisamment repris de forces, il lui avouerait qu'il était le dernier Horcruxe.
Il lui avouerait ce que Dumbledore lui avait dit. Quelle était réellement sa mission et pourquoi on l'avait subitement extrait du monde Moldu pour le faire venir à Poudlard.
Et il lui avouerait son plan pour la bataille finale.
S'allongeant lentement sur le lit, vaincu par la fatigue, il s'entortilla comme il pu dans les bras du Serpentard. Il avait besoin de calme. A peine avait-il fermé les yeux que la bulle de protection se mettait en place, veillant pour lui.
Elle l'avait retrouvé dans la chambre de son fils. Ou plutôt dans ses bras. Après avoir frénétiquement fouiller la moitié de la maison quand elle s'était rendue compte qu'il n'était pas dans son lit, elle avait terminé par venir voir ici… Merlin.
Elle avait d'abord cru qu'il était encore allé se fourrer dans les ennuis comme il en avait l'habitude. Mais il fallait croire que lui aussi avait, de temps en temps, besoin de se reposer.
Harry Potter était comme ça. Il s'élevait devant les pires dangers, s'érigeait sans hésiter en libérateur. En pourfendeur de Dragon et Défendeur de la veuve et de l'orphelin comme le raillait son fils. Et pourtant, sous toute cette couche de courage inconscient, il était probablement le plus fragile de tous.
Elle avait silencieusement observé les deux adolescents, regrettant amèrement certains de ses choix de vie. Et puis finalement pas tout à fait puisque, aujourd'hui, ils étaient tous ici. Ensemble.
En étant tout à fait égoïste, elle voyait tout de même quelque chose de bien ressortant de tout ce capharnaüm. En tant que mère, elle ne pouvait que se féliciter de la présence du survivant.
Et puis pour Severus également. Elle et son mari l'avaient vu se détruire petit à petit suite à la mort de Lily Potter. Ils l'avaient vu sombrer en lui-même et se noyer dans la culpabilité un nombre incalculable de fois.
Et puis le jeune Potter était arrivé à Poudlard. Et elle se rappellait aussi de la haine sans nom que le professeur vouait au gamin. Elle ne l'avait que peu vu, ce petit garçon brun à l'air affamé, mais il lui semblait bien que l'attitude de l'espion était un peu déplacée.
Mais les hommes. Elle aurait pu parler à un mur qu'il aurait été plus réceptif. Elle s'était souvent fait la remarque d'ailleurs. Elle avait toujours été entourée d'hommes froids et aussi doués dans l'expression de leurs émotions que des portes des cellules d'Azkaban. A l'exception faite de Sirius. Son cousin. Quand elle avait appris sa mort, elle avait senti son coeur se briser doucement.
Jeunes, ils avaient été proches. Jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de Lucius et ne décide de le suivre au-delà de toute logique. Ils avaient été des amis. Et elle avait toujours ri de ses bêtises. Harry lui faisait un peu penser à lui par moment. A lui plus jeune. Plus fou. Têtu.
Sirius, comme Harry, était souvent en train de porter un masque. Il variait de la bonne humeur à une sorte d'agressivité à peine contenue. Déchiré entre son côté Gryffondor et ses origines Serpentardes. Et si la prison ne l'avait pas définitivement détruit, Narcissa en était certaine, il aurait été quelqu'un d'incroyable.
Reportant son regard sur le présent, elle sourit alors que la constatation de la possessivité de son fils s'étalait encore sous ses yeux. Il avait enroulé ses bras autour du survivant, qui lui, avait le visage enfoncé contre son torse. Ils dormaient calmement. Mais elle allait devoir briser cet instant de paix.
Trois jours qu'elle s'occupait seule de tout, le survivant ayant d'abord affronté les effets de la potion avant de s'écrouler de fatigue. Elle serait soulagée quand Cybèle viendrait leur administrer cette potion dont elle avait vaguement parlé.
Elle avait reçu un hibou plus tôt dans la matinée. La Veuve Noire serait là en fin d'après-midi. Tout doucement, elle s'approcha prudemment de la bulle de magie qui entourait le lit de son fils.
- Harry… ?
Elle le vit sursauter dans son sommeil et se tourner brusquement dans sa direction, baguette à la main. Elle ne sourcilla pas.
- Ma..Madame Malefoy… ?
Elle lui avait demandé de l'appeler par son prénom mais il oubliait systématiquement de le faire. Alors qu'il observait les alentours, prêt à se jeter sur toute menace potentielle, elle reprit la parole.
- Cybèle sera là d'ici une heure… La potion est prête.
Un soulagement intense passa sur les traits de l'adolescent avant qu'il ne reprenne contenance et ne réalise enfin dans quelle position il se trouvait. Et de manière tout à fait adorable, elle le vit devenir rouge pivoine et se lever prestement, se dégageant des bras du blond qui fronça un peu plus les sourcils dans son sommeil magique.
- Ne soyez pas gêné…
Oh qu'elle aurait aimé avoir un appareil photo sorcier. Elle devait demander à son mari de lui en offrir un nouveau. Si Draco n'aimait pas forcément que sa mère le mitraille, elle était persuadée que si elle lui présentait les choses en parlant d'un Potter endormis dans ses bras, il s'empresserait d'aller lui acheter lui-même tout ce qu'il faut… Sourire aux lèvres à cette pensée, elle fit doucement demi-tour.
- Je vous attendrai dans la bibliothèque.
Elle rit quand il balbutia quelque chose avant de sortir, descendant le long escalier de marbre. Elle allait encore devoir occuper cinquante-sept longues minutes… Ensuite, ensuite seulement, elle retrouverait son mari et son fils. Pour le plus grand soulagement de Merlin et des fondateurs.
La douleur était insoutenable. Sa chair sentait le brûlé alors qu'il avait l'impression qu'on l'écartelait, que ses os étaient rongés par des dizaines de chiens en furie. Il sentait ses poumons se noyer alors que sa respiration laborieuse se coupait de plus en plus longtemps.
Il voulait ouvrir les yeux. Hurler. Il voulait qu'on le sauve. Il ne devait pas mourir. Il ne voulait pas mourir. Il sentit ses lèvres gercées et sèches s'ouvrir et entendit de loin le cri d'agonie qui perça les gémissements pitoyables qui l'entouraient.
Il n'était pas le seul à souffrir. Il pouvait sentir des corps autour de lui se révulser, vomir. Il sentait l'odeur âcre de la bile lui brûler les narines alors que son propre estomac se soulevait d'horreur. Il mourrait.
Son bras droit semblait se détacher de son corps, il sentait le sang couler sur sa peau et rendre la prise de sa main sur le sol poisseuse, glissante, ses ongles raclant le sol.
Sa tête tournait, il ne voyait rien. Il sentait des mains se poser sur lui mais la douleur était trop envahissante pour qu'il ne comprenne qu'un seul mot de ce qui lui était hurlé.
- Cybèle. Nous sommes heureux de vous voir.
- Moi de même chère Narcissa. Je suppose que tout s'est bien passé…?
La femme posa son regard claire sur le survivant qui semblait fatigué et pâle. Il avait plutôt bien supporté la potion alors. Impressionnant. Normalement elle aurait dû le mettre à terre une bonne semaine…
- Vous avez la potion ?
- Évidemment Monsieur Potter. Je vous avait garanti que celle-ci serait prête et la voici.
Elle sorti un petit coffret dans lequel reposaient trois fioles remplies d'un liquide noirâtre aux reflets d'argent.
- Cependant, il me semble qu'avant de nous occuper de nos victimes, il serait bien que je vous informe de quelques...effets secondaires.
- C'est-à-dire ?
- Et bien Monsieur Potter, jouer avec la magie noire est toujours dangereux…
Il se sentait tomber. Et brusquement, son souffle se coupa alors qu'il sentait son dos heurter une surface dure, gémissant, il se tourna difficilement sur le flanc, vomissant alors qu'une nausée sans précédent tordait chacune de ses entrailles.
Il avait l'impression d'avoir été forcé d'avaler des ronces, son œsophage le brûlait, son estomac se révulsait et ses intestins semblaient lentement pourrir à l'intérieur de lui-même.
Il sentait une main sur son front, écartant ses cheveux alors qu'il gémissait, tremblant, secoué de spasmes à la violence inouïe, forçant ses muscles à se plier, ses os à s'entrechoquer.
Il avait du mal à respirer. Il avait beau avoir les yeux ouverts, il ne lui semblait rien pouvoir distinguer. La tête au sol, il sentait la bave s'écouler de la commissure de ses lèvres, un goût de sang envahissant sa bouche alors qu'une vague de douleur ignoble semblait irradier de son avant bras droit.
Il se faisait torturer. C'était la seule explication qui venait jusqu'à son cerveau embrumé et voilé par la souffrance. Il entendait vaguement des râles et des halètement derrière lui, il entendait plusieurs voix. Féminines. Masculines. Il ne savait pas.
Il n'arrivait pas à penser. C'était trop difficile de rester conscient. Trop dur d'affronter la dégénérescence de son corps. Le martyre qui assaillait chaque cellule de son enveloppe charnelle.
Il n'y survivrait pas.
Panique.
A peine cette femme avait-elle doucement donné la potion qu'il avait vu les corps de son tuteur et des deux blonds se raidir. Puis brusquement, ils avaient ouvert les yeux pour hurler de douleur ou se retrouver au sol, vomissant du sang.
Il était resté figé une minute avant de réaliser que Narcissa suppliait Lucius et son fils de rester conscients. Tournant lentement la tête vers son tuteur, planté aux côtés de Draco, il avait été prit d'une décharge d'adrénaline alors qu'il observait la réaction dont lui avait parlé la femme…
- Leurs corps vont devoir rejeter le maléfice. Rejeter chaque petite particule magique qui les empoisonne… la potion va aller les chercher et purger leurs corps. La souffrance sera affreuse.
- Affreuse à quel point…?
- Bien pire que tout ce que vous pourriez imaginer Monsieur Potter… Préparez vous aux heures les plus angoissantes de votre vie. Narcissa aussi.
Comment… Comment pourraient-ils survivre à ça… ? Comment pourrait-il jamais oublier ces images…? Et là, tout de suite, il aurait encore préféré se retrouver face à son oncle que de voir ces personnes là se tordre de douleur.
S'approchant de son tuteur alors que Narcissa veillait comme elle le pouvait sur sa famille, il s'agenouilla près de lui, n'osant pas le toucher.
L'adulte, recroquevillé au sol, se plia en deux alors qu'il vomissait son propre sang, se noyant dans ses poumons, le regard ouvert sur le vide.
Très vite, le survivant se retrouva les mains couvertes du liquide carmin et poisseux, l'odorat saturé par l'hémoglobine.
Merlin. Faites qu'ils survivent.
- Et je vous préviens Monsieur Potter… Je ne garantis pas qu'ils reviendront indemnes de cette expérience. Voulez-vous toujours avoir recours à moi…?
- Oui.
Est-ce que c'était la bonne décision ?
Mal. Il avait tellement mal. Il sentait ses articulations geindre, grincer et envoyer des décharges de douleurs dans ses nerfs. Il sentait la fièvre le dévorer sans répit. Il avait froid comme s'il était allongé nu dans la neige.
Et puis une bouffée de chaleur intense le brûlait entièrement et il cherchait à retirer ses habits. Il sentait sa peau s'étirer sur son corps, le démanger au point d'en devenir insupportable, comme si des insectes rampaient sur son corps.
Il n'avait plus la moindre force. Plus la moindre envie. Il flottait simplement dans une mer de sévices. Et rien n'arrivait à le soulager. Il s'entendait crier par moment. Il s'entendait supplier pour que cela s'arrête mais rien.
Et alors il serrait les dents au point de sentir ses gencives saigner, le goût du fer emplissant sa bouche, l'enivrant au point de lui donner envie de vomir.
Ses poumons semblaient à l'agonie. Il respirait et sentait les muscles de son torse s'épuiser. Avoir de plus en plus de mal à soulever sa cage thoracique et tirer sur ses os.
Il voulait que cela s'arrête. S'accrochant à la main qui caressait sa joue, il réitéra encore et encore sa demande.
Il ne voulait plus avoir mal.
Le martyre avait duré environ deux heures. Mais il avait eu l'impression que cela faisait une semaine. Jamais de sa vie il n'aurait pensé assister à ça.
Vidé. Il était épuisé tant psychologiquement que physiquement. Levant sa baguette, il lança un dernier sort de nettoyage à la pièce, retirant les dernières traces de sang alors que Narcissa terminait de jeter des sorts de nettoyage et changeait draps et habits de leurs "patients".
Pour plus de confort, ils avaient transformé le petit salon en sorte d'infirmerie, y mettant trois lits et les séparant de rideaux pour plus d'intimité…
Jetant un œil à son tuteur, il s'approcha lentement de son lit, observant le visage sévère avec inquiétude. L'homme avait été incroyable. Il n'avait quasiment émis aucun bruit. Si la souffrance avait été bien évidemment aussi violente que pour les deux autres, il semblait s'être contenu avec plus d'efficacité.
Narcissa avait émis l'idée que c'était à cause de son entraînement d'espion et de maître en Occlumancie…
Se mordant la lèvre, il tendit doucement une main vers lui et attrapa sa main, la serrant, tremblant.
- Monsieur Potter. Je pense que je vais vous laisser.
Il se tourna lentement et observa Cybèle Zabini venir vers lui. Sous ses airs de femme fatale, elle était, elle aussi, fatiguée et troublée par les scènes auxquelles elle avait assisté.
- Un jour, je vous rendrais ce que vous m'avez donné aujourd'hui.
Il était terriblement sérieux alors qu'il prononçait ces mots. Il était plus que reconnaissant à cette femme. Elle lui avait épargné de perdre tout ce qu'il avait encore sur terre…
- Monsieur Potter. Contentez-vous de nous débarrasser de cet homme. Parce que si vous le faites réellement, alors c'est tout le monde sorcier qui aura une dette envers vous. Moi y compris.
Il secoua la tête doucement avant de sourire en coin.
- J'aurais bien aimé avoir une mère comme vous je pense…
Une mère profondément attachée à son fils. Dangereusement douce qui n'hésiterait pas à vous faire disparaître si vous présentiez un danger pour sa progéniture.
- Oh. Cela pourrait se faire mon cher… J'ai toujours trouvé Severus vraiment attirant.
- Non.
Elle éclata de rire devant l'air renfrogné du gamin devant elle. Le survivant la fusillait de ses yeux verts. Et pendant une seconde, elle eut l'image d'un petit félin au poil retroussé.
- Dommage. Vous auriez été une famille très agréable j'en suis sûre.
Elle rit encore quand il grommela quelque chose en haussant les épaules avant d'aller saluer Narcissa, acceptant sans autre l'étreinte tremblante de l'aristocrate et les remerciements chuchotés à son oreille.
Quand elle s'éclipsa quelques minutes plus tard, la silence s'était enfin installé dans le salon du Manoir Prince.
Ouvrir les yeux lui demanda l'effort le plus considérable qu'il ait jamais fourni. Du moins, était-ce la sensation désagréable qu'il avait. Alors que la faible lumière suffisait à agresser violemment ses pupilles, il grogna doucement et se redressa, une main passant sur son front douloureux.
Par Salazar. Prenant une lente inspiration, il finit par réussir à ouvrir les yeux et se concentrer assez pour observer son environnement.
Il avait l'impression d'avoir traversé les neufs cercles de l'enfer de Dante. Et pourtant, il n'avait pas la moindre idée de la nébuleuse raison de sa présence, couché dans un lit dans son….salon ?
Tournant la tête avec précaution, il nota la présence de son pupille, recroquevillé sur un fauteuil, une couverture ayant glissé de ses épaules à ses genoux, endormi. Derrière lui, son filleul, également dans les limbes du sommeil, pâle, dans un lit lui aussi.
Par la barbe de Merlin. Que s'était-il passé encore. Il allait se lever quand il vit Narcissa entrer en silence. Haussant très lentement un sourcil, il attendit, le visage sombre, qu'elle note qu'il était réveillé. Le suspense dura peu. Elle écarquilla les yeux et s'approcha rapidement de lui, murmurant.
- Severus. Comment vas-tu ?
- …..
Il lui semblait à présent évident que "quelque chose" était arrivé. A lui. A Draco. Et vu qu'ils avaient transformé son salon en infirmerie, ce quelque chose était très certainement d'importance.
Et puis les douleurs diffuses dans son corps venaient très certainement étayer cette sublime théorie. Se rembrunissant encore un peu plus, il ne retient pas une remarque sarcastique.
- Merveilleux Narcissa. Maintenant si tu avais l'extrême gentillesse de me dire ce que je fais ici.
Il se fichait d'avoir l'air bien peu reconnaissant ou aimable. Il était dans son salon par Merlin ! Avec son pupille jouant les gardes-malades. Pupille, qui, au passage, semblait avoir lui aussi traversé quelques-uns de ces fameux cercles.
Sauf que la femme blonde lui sourit avec douceur. A lui. Bien. Très bien il avait donc bel et bien été traîné dans il ne savait quels ennuis. Prenant une lente inspiration, pinçant l'arrêt de son nez, il jeta précautionneusement ses pieds en bas du lit, soulagé de constater qu'il portait une tenue des plus décentes.
- Allons ailleurs.
Et alors que la femme s'approchait pour l'aider, il lui adressa un regard de son cru. Elle recula et par tous les botrucs d'Angleterre, eut l'air encore plus soulagée.
Plissa les yeux doucement, il chercha sa baguette qu'il trouva, comme à son habitude, dans la manche de sa robe et l'agita en direction de son pupille. Il grimaça légèrement alors que les douleurs dans son corps se ravivèrent, mais sans un mot, il fit léviter le survivant pour le coucher à sa place dans le lit. Une fois recouvert de draps, il fit demi-tour et sortit du salon.
- Je veux savoir ce qu'il s'est passé.
- … Allons à la bibliothèque. Lucius s'y trouve déjà. Il s'est réveillé il y a quelques heures.
- ….Lucius..?
L'aristocrate soupira et hocha la tête.
- Je pense qu'il va falloir que je vous raconte tout en détail.
Elle ouvrit la porte et le laissa passer avant de la refermer derrière eux.
- Severus. Un plaisir de te voir éveillé.
L'espion posa un regard torve à son homologue blond et le toisa de haut en bas. Il avait mauvaise mine. Les traits tirés, des cernes sous les yeux, il était encore plus pâle que son air maladif habituel.
Prenant place devant la fenêtre, croisant les bras sur son torse, sourcils froncés, il posa son regard d'encre sur le couple face à lui.
- J'exige de savoir ce qu'il se passe ici.
Sa patience semblait à son plus bas niveau et sincèrement, il n'avait que faire de froisser qui que ce soit. Il vit Narcissa s'asseoir après avoir claqué des doigts, un plateau de thé apparaissant, débordant presque de scones.
- Quels sont vos derniers souvenirs exactement très chers…?
- Nous étions à table...Nous allions commencer le repas.
Effectivement, il se souvenait également de la même chose. Ils étaient à table quand Potter les avait rejoints, suivi de Draco, et puis plus rien.
- C'était il y a sept jours…
Les hommes sursautèrent de concert alors que Lucius écarquillait les yeux et que de son côté, il maîtrisait son expression faciale comme il le pouvait.
- Le...Maître vous a attaqué. Au travers de la marque.. Vous vous êtes subitement écroulés tous en même temps… Harry et moi n'avions aucune idée de ce qu'il se passait et nous avons passé les deux premiers jours à tenter tout ce à quoi nous avons pensé… D'ailleurs Severus… nous avons quasiment vidé tes stocks de potions de soins.
Au-delà du fait qu'elle appelait son pupille par son prénom, ce qui, en soit, était déjà un fait surprenant, le Maître des potions sentit son regard s'assombrir alors qu'il avait de vagues réminiscences d'une douleur atroce… Posant son regard sur son bras droit, il remonta lentement la manche sur sa peau avant de se crisper.
La peau de son bras ne ressemblait plus à rien… Boursouflée, rougie, déformée, il avait l'impression que son avant bras entier avait été trempé dans l'acide. Par endroit, la marque était tellement déformée qu'il était difficile d'en suivre le dessin macabre.
- Que...Par Salazar Cissy… comment mon bras s'est-il retrouvé dans cet état ?
Lucius, tout aussi dégoûté que Severus, observait sa peau qui avait, fût un temps, été si parfaitement lisse. Sa femme soupira avant de passer, tremblante, une main dans ses cheveux.
- Nous n'avons pas eu le choix Lucius… Après vous avoir vu vivre l'enfer pendant deux jours, j'ai supplié Harry de faire appel à l'ordre pour nous aider. Et… il s'avère que finalement Cybèle a bien voulu se charger de vous...soigner.
- Je te demande pardon ? Tu as laissé Cybèle s'approcher de nous..? De Potter ? Venir ici ?
C'était très certainement une plaisanterie n'est-ce pas ? L'espion fixait la femme alors que la colère grondait en lui. Cette femme...Cette… sorcière, était la pire de son espèce. Dangereuse. Sournoise. Elle pouvait vous tuer sans sourciller et repartir ensuite avec le sourire. Et Narcissa l'avait autorisé à s'approcher d'eux ?
- Figure-toi que je n'avais pas le choix. Vous mourriez ! Tu n'as aucune idée de ce que Harry et moi avons vécu Severus, je te prierai donc de bien vouloir garder tes commentaires désagréables pour toi.
Il avait oublié qui était Narcissa. La voix réfrigérante, l'expression glaciale. Elle le toisait avec une expression hautaine alors même qu'elle était assise et devait lever la tête pour le fixer.
Se crispant un peu plus, il inspira lentement, cherchant à détendre ses muscles douloureux et lui fit un petit signe du menton en signe d'excuse. Il la vit inspirer à son tour avant de reprendre la parole.
- Harry a obtenu qu'elle soit soumise à un sortilège de secret avant de venir… Il vous a défendu corps et âme.
- Tch.
Le reniflement à peine agacé du Maître des potions fut ignoré par les époux Malefoy.
- Et Draco ?
- ...Draco était dans le même état que vous. Lorsque Cybèle est venue vous examiner, elle m'a dit qu'il s'agissait d'un maléfice de magie noire. La magie du Maître s'infiltrait à travers la marque dans votre corps et polluait chacune de vos cellules, se battant contre votre propre magie, ce qui, à terme, aurait rongé vos corps jusqu'à la mort.
Il connaissait l'existence de ce sort et sentit un frisson glacial secouer sa colonne vertébrale, prenant conscience de ce à quoi ils venaient d'échapper. Par Merlin.
- Cybèle nous a donné une potion d'Opium pur pour vous soulager. Et...Severus. A ce propos. Je dois te dire que Harry en a pris avant d'accepter de vous en donner…
Le maître des potions sursauta presque cette fois alors que Lucius laissait échapper un juron entre ses lèvres. Son...pupille...avait fait quoi ? La potion d'Opium était ce qu'il y avait de plus puissant dans le monde magique pour traiter la douleur. Elle était distillée à partir de milliers de graines pour la concentrer au-delà de toute raison et la donner pur à un sorcier était terriblement dangereux.
Elle avait, en général, pour effet, de rendre le sorcier complètement incapable de contrôler sa magie et pouvait avoir des effets dévastateur. Sans parler des risques d'addiction. Par les enfers eux-même !
- Et avant que tu ne dises quoi que ce soit, ni moi, ni Cybèle n'avons eu le temps de réagir. Il s'est entaillé le bras d'un Sectum sempra et y a versé une goutte de potion.
- Cet imbécile d'enfant…
- Cet imbécile d'enfant comme tu dis, s'en est remis au bout de trois jours seulement. C'est effrayant Severus. Mais bref. Ensuite, Cybèle nous a apporté une sorte d'antidote…
Il fronça les sourcils un peu plus. Il connaissait l'antidote également. Une potion prenant plus de quarante-huit heures à brasser et dont chaque ingrédient était d'une rareté peu commune…
- Je vois…
- Oh. Et sache qu'il me semble que Cybèle a des vues sur toi. Et Harry n'est pas d'accord.
Narcissa le fixait, un sourire de chat sur les lèvres alors que son mari s'étranglait sur son thé bien peu élégamment. Pour sa part, il se contenta de la fixer avec un regard vide.
- Je te demande pardon… ?
Cybèle Zabini semble te prendre pour une proie potentielle… Tu aurais dû voir Harry s'interposer entre vous… Severus. Cet enfant est vraiment possessif en ce qui te concerne.
Bien. Il allait faire comme si elle n'avait rien dit. De toute manière tout cela n'avait pas la moindre importance alors qu'ils discutaient de ce qu'ils leur étaient arrivé. Et par Salazar Cybèle Zabini !
- Quelle famille intéressante. Un espion, un assassin, le sauveur.
La remarque moqueuse de Lucius eut le don de l'exaspérer un peu plus.
- Ne soyez pas stupide. Nous n'avons pas de temps à perdre en enfantillages romantiques stupides.
Il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, la porte s'ouvrit avec brusquerie, laissant passer son pupille, baguette en main, les yeux écarquillés avant qu'il ne se stop une seconde, les regardant tous les trois.
- ….Monsieur Potter…
La remarque sur sa manière d'entrer sans aucune manière fut vite étouffée alors que l'adolescent se jetait sur lui, passant ses bras autour de sa taille et le serrant avec force tout en tremblant.
- Vous êtes vivant !
Comme à chaque fois qu'il avait fait preuve de ce genre d'élan de...sentiment, il se retrouvait désemparé. Il avait un adolescent collé à son torse et se sentait plus maladroit que jamais.
Sans parler de ce sentiment tout à fait envahissant de gêne vis à vis des époux Malefoy qui fixaient la scène avec avidité. Saleté de fouineurs. Baissant les yeux sur les cheveux pleins de nœuds et attaché en chignon sur le sommet du crâne du jeune homme, il soupira.
- Effectivement Monsieur Potter. Vous aussi à ce que je vois. Et d'après ce que j'en sais, c'est un miracle.
Il le sentit se raidir à sa remarque pleine de sarcasme mais il ne le lâcha pas, haussant les épaules plutôt.
- Combien de fois vais-je devoir vous répéter de ne pas boire ou accepter n'importe quelle potion ..? Il me semblait que vous aviez retenu la leçon la dernière fois…
- J'aurais dû faire quoi…? Je pouvais pas vous la donner sans vérifier. C'est vous qui m'avez dit de ne jamais faire confiance.
Il ignora superbement le ricanement de Lucius et le sourire à peine caché de Narcissa alors que son pupille lui rappellait qu'il n'avait fait que suivre ses enseignements. Du mois, l'un d'entre eux. Merlin. il préférait vraiment quand ce gosse n'était pas aussi insolent. Et protecteur.
- …. Certes. Cependant, la prochaine fois, testez là sur quelqu'un d'autre.
- ….Qui…? Il n'y avait que Madame Malefoy avec moi…
…. Et bien appelez-donc un des membres de l'ordre. Ces crétins feront bien l'affaire.
Il vit le jeune homme décoller sa tête de son torse et lever le visage vers lui, haussant un sourcil, l'expression oscillant entre incrédulité et amusement.
- Vous me proposez de prendre un membre de l'Ordre comme cobay…?
- Eh bien Monsieur Potter… Mieux vaut eux que vous.
- … Serpentard.
A son tour, il haussa lentement un sourcil et le fixa sans aucune expression.
- Peut-être pourriez-vous penser à me lâcher maintenant Monsieur Potter. Je ne suis pas Draco, quémandant sans cesse votre présence.
Il le vit rougir un peu avant de le lâcher et de reculer.
- Draco ne s'en plaint pas en général.
- Vous m'en direz tant. Maintenant expliquez-moi donc pourquoi vous avez l'air aussi en forme que Lucius ici présent.
Croisant les bras sur son torse, il toisa son pupille de haut en bas, notant soigneusement les habits froissés, sales par endroit. Son visage un peu pâle et ses cernes. Il semblait complètement épuisé.
- Je veux dire à part votre idée complètement stupide de vous administrer sans réfléchir une potion faite de graines d'opium et qui aurait pu, au mieux, vous rendre malade comme un chien, au pire, complètement dépendant.
Voilà. C'était mieux. Il reprenait le contrôle de la situation alors que le jeune homme se balançait vaguement d'un pied sur l'autre, fixant le sol alors qu'il haussait les épaules.
- Severus, très cher, je pense que Harry est simplement fatigué. Il n'a quasiment rien mangé ces derniers jours et n'a pas beaucoup dormi non plus… Sans parler de l'utilisation massive de sa magie…
Narcissa venait d'intervenir, derrière son masque neutre, il devinait sans peine l'inquiétude dans ses yeux. Potter, quant à lui, lui lançait un regard noir.
- Je vois… Il me semble que nous devrions à nouveau avoir une petite discussion quant à vos devoirs envers moi Monsieur Potter.
- J'ai réussi à maintenir ma bulle autour de vous trois… Pendant plusieurs jours…
Si la nouvelle méritait d'être saluée, il n'était pas dupe. Il cherchait à noyer le poisson en lui donnant un autre sujet de réflexion que son cruel manque de bon sens.
- Nous en discuterons plus tard. Pour le moment, merci de retourner vous coucher. Vous faites peur à voir.
Il vit l'adolescent soupirer et hocher la tête lentement avant de quitter la pièce bien plus dignement qu'il n'y était entré. Même si, il en était certain, seul lui avait noté le petit sourire qu'il lui avait adressé avant de quitter les lieux. Cet enfant… Merlin. Il fallait vraiment qu'il ne lui arrive rien.
- Il a vraiment maintenu ses bulles plusieurs jours…?
Passant lentement une main dans ses cheveux humides, il sortit en douce de sa chambre. Il venait de dormir quasiment douze heures d'affilée et se sentait mieux.
Il s'était levé en vitesse et avait pris une douche avant de quitter les lieux. La veille, il avait entendu Narcissa et Snape discuter en déplaçant Draco dans une des chambres d'amis, alors ce matin, sans un bruit, il se glissa dans la pièce à côté de sa propre chambre.
L'endroit était plongé dans le noir alors qu'un feu brûlait dans l'âtre. S'approchant à pas de loup du lit, il allait grimper sur le matelas quand une main le fit basculer.
Une seconde plus tard, il se retrouvait sur le dos, un serpentard blond assis sur son bassin, sa bouche collée contre son cou, murmurant.
- Ça fait des heures que j'attend Potter.
- M...Malefoy ?
- Non. Je suis le Sinistros sous forme humaine. Vraiment Potter. Tu me déçois.
- Est-ce que ça va ?
Par Merlin. Apparemment il allait plus que bien vu que sa langue se promenait tranquillement sur sa peau, ses mains remontant lentement sur ses flancs, soulevant son t-shirt.
- Super Potter. Rien ne vaut une petite séance de torture pour voir les bons côtés de la vie…
- A...arrête...j'ai pas...fermé la porte…
- Mn. Obsera Closum
Le blond venait d'agiter sa baguette en direction de la porte, le verrou s'enclenchant dans un cliquetis révélateur. Hoquetant, il sentit son bassin s'écraser contre le sien, laissant deviner sans autre l'excitation du serpent alors qu'il se cambrait légèrement.
- P..Putain Malefoy… on est… chez Snape.
- Langage Potter.
Il sentit un frisson secouer son corps alors que le blond mordillait le trajet de sa carotide, laissant sa peau une seconde pour lui retirer son t-shirt, le lançant au sol.
- Et je sais parfaitement où nous sommes. Active ta bulle.
- ...Q... quoi ? Pourquoi ?
Il avait déjà du mal à réfléchir correctement, emporté par le désir et l'angoisse que son tuteur, ou pire, Narcissa ne débarque pour voir Draco à tout moment.
- Parce que je suis à peu près sûr que tu vas crier.
Il écarquilla les yeux alors que les mots pénétraient son cerveau embrumé, la main du blond se retrouvant dans son pantalon, sa ceinture débouclée. Pervers.
Il se cambra un peu plus, la respiration haletante, ondulant alors qu'il sentait sa main les enserrer tous les deux, les mouvements de vas et viens de plus en plus torrides, les gémissements échouant sur la barrière magique de sa bulle qui les entouraient.
Il lui faisait perdre la tête. Il aurait voulu lui demander s'il allait bien. S'il avait encore mal. S'il avait besoin de quelque chose. Mais au lieu de ça, il se retrouvait à moitié nu, le blond frottant son membre au sien, mordillant et léchant ses tétons, laissant les traces de son passage sur son torse. Sur sa gorge.
Merlin, il sentait le plaisir faire fondre chacune de ses résistances. Il ondulait contre son corps, s'emboîtant dans sa main désespérément pour enfin se retrouver sur les rivages de l'orgasme, sentant la pression monter petit à petit dans son corps.
Avant qu'il ne le lâche brusquement, descendant le long de son corps, le laissant haletant et frustré, gémissant et cherchant à l'obliger à remonter, à continuer. A reprendre. Avant qu'un plaisir encore plus délicieux ne lui coupe toute envie de parler.
Il sentait sa bouche sur lui. Sur ses cuisses alors que ses doigts venaient de forcer son entrée. Il le sentait bouger en lui. Sur lui. Il ne savait plus vraiment d'où venait le plaisir. Mais plus il était excité, plus cela devenait insupportable.
Plus il sentait les vagues de plaisir s'écraser sur son corps, plus il était frustré. C'était pas assez. Il gémissait et abandonnant toute fierté, le suppliait de venir le prendre.
Il sentait les draps de froisser sous ses doigts avant qu'il ne s'accroche à la tête de lit, sentant son corps ployer sous la pression de ses reins. Il hoqueta sous le coup de butoir, gémit sous la pression de son bassin. Avant de se sentir engloutir.
Il ne pensait plus, se laissait guider par les sensations brûlantes, fiévreuses. La seule pensée qui vint le noyer au moment de son orgasme surpuissant était que c'était probablement la meilleure partie de jambe en l'air qu'il lui ait jamais offerte jusque là.
Il n'avait pas pu résister. Il attendait depuis des heures de le voir débarquer dans sa chambre. Et puis quand il s'était enfin montré, il avait eu cette envie irrépressible de l'avoir. De le posséder. De...se perdre avec lui. C'était inévitable. Il avait besoin de se prouver que tout ça était un cauchemar.
Qu'il était sorti de tout ça indemne. Qu'il n'allait pas y retourner. Et que Potter était à lui… Que Potter était… Que lui et Potter… Qu'il… Il voulait...lui montrer qu'il était..
Il ne savait même pas comment le formuler dans sa tête… C'était juste...Important. Et il n'avait trouvé que ce moyen là pour le lui dire. Il était ridicule. Comme cette Weasley femelle qui lui courait après quand ils étaient plus jeune. Tss.
Passant lentement une main dans les cheveux sombres, il soupira de bien être, levant sa baguette et lançant plusieurs sorts de nettoyage. Et puis peut-être ferait-il bien de les habiller aussi. Du moins un minimum. Et le minimum était qu'il couvre le torse de Potter qui était constellé de traces…
Mn. Il devrait vraiment remettre sur la table l'idée qu'il se fasse tatouer. Il imaginait déjà l'effet dévastateur qu'aurait cette petite...marque sur lui. Rien que d'y penser…
Souriant d'un air suffisant, il l'observa sortir de son espèce de demi-sommeil et vint mordiller lentement ses lèvres.
- Ça va Potter… ?
- Mn…
- J'ai réfléchi… Je pense vraiment que tu devrais te faire tatouer.
- Oubli.
Dommage, même à moitié endormi et sortant de l'orgasme il restait intraitable à ce sujet.
- Malefoy ?
- Quoi ?
- Toi ça va …?
- Mn.
- Tant mieux.
Potter avait cette tête.
Celle qui voulait dire qu'il lui cachait quelque chose. Celle qui voulait dire qu'il attendait le bon moment pour la lui dévoiler. Et que cette chose qu'il lui cachait n'allait pas lui plaire.
- T'as faim Malefoy…?
