3 mois plus tard.
Le coach Timothy convoqua Éric dans son bureau.
Éric : que ce passe-t-il coach ? Il y a un problème ?
Coach : tu vas être titulaire pour le match de vendredi soir.
Éric : je …. Vous êtes sûr ?
Coach : tu penses que j'ai tort ?
Éric : je ne me sens pas prêt, coach.
Coach : je peux savoir pourquoi, Éric ?
Éric : je….
Coach : j'ai confiance en toi. Tes coéquipiers ont confiance en toi. Il serait temps que tu te fasses confiance. Tu es prêt Éric et je n'ai aucun doute là-dessus.
Éric : et si je me plante, je planterai l'équipe et je perdrai leurs confiances. Ma vie n'a jamais aussi stable depuis tellement longtemps, je ne veux pas prendre le risque de tout perdre.
Coach : un leader doit prendre des risques pour son équipe. Ils te suifferont, que ce soit dans la victoire ou dans la défaite s'ils voient que tu prends des risques pour eux. C'est ça aussi, entretenir la confiance avec tes coéquipiers.
Éric : mon père venait à tous mes entraînements et à tous mes matchs jusqu'à ce que je le déçoive. Si je déçois mes coéquipiers, je ne supporterai pas qu'ils me tournent le dos. Ils sont devenus ma famille coach. Leurs avenirs sont entre mes mains. Si je joue mal, ils ne joueront pas et ils n'auront aucun espoir de se faire repérer pour sortir de leurs situations. C'est une responsabilité que je ne suis pas prêt à assumer pour l'instant.
Coach : je vais te dire une chose. Le football est avant tout un jeu. Je vous apprends à jouer avec passion et sans pression. Que tu sois titulaire ou non, je veux que tu continu à jouer en gardant ses deux mots en tête : la passion et sans pression. Quand tu joueras pour la NFL, tu auras beaucoup de pression autour de toi, mais tu dois apprendre dès maintenant à faire abstraction de ce stress. La passion du jeu doit te permettre de canaliser ton stress. Sans passion, tu ne seras jamais un bon joueur. Est-ce que tu as cette passion au fond de toi pour aller plus loin ? Réponds-moi franchement, Éric.
Éric : je ne sais pas coach.
Coach : tu ne sais pas où tu ne veux pas me le dire ?
Éric : je vois dans le football comme une porte de sortie. Une façon d'obtenir mon diplôme, de laver mon passé pour trouver du travail plus facilement. J'aime jouer pour et avec mes coéquipiers. J'aime jouer pour me vider la tête. J'avais une passion pour le dessin, et l'art en général qui ne m'a mené nulle part alors je préfère me montrer prudent coach.
Coach : je vais te dire une bonne chose, moi, je sais que tu as cette passion en toi. Je te vois évoluer sur le terrain depuis 3 mois maintenant, je le vois ce changement en toi. Je vais encore me répéter, mais il faut vraiment que tu arrêtes d'être autant sur la réserve. Tu es avec moi maintenant, je ne te laisserai jamais tomber. Mon objectif est très clair. C'est que tu intègres la NFL et je suis tout à fait sérieux. Tu veux jouer chez les pro ?
Éric : l'idée ne m'a jamais effleuré l'esprit. Depuis tout petit, mon objectif s'était de faire une école d'art. Le football, c'était juste un loisir.
Coach : et maintenant ?
Éric : vous me faites découvrir des aspects du football que j'ignorai. J'ai toujours vu le football comme un jeu, un loisir, pas comme un métier. Il y a tellement de possibilités. Si vous pensez que je peux en vivre, alors que suis prêt à vous suivre coach.
Coach : tu me fais confiance ?
Éric : oui coach.
Coach : très bien. À partir de maintenant, je ne veux plus rien n'entendre sur tes inquiétudes infondées. C'est bien compris ?
Éric : oui coach.
Coach : allez, suis-moi dans la salle de visionnage. Je vais te monter comment analyser un match, car maintenant, en tant que titulaire, tu dois tous savoir de ton adversaire. Tu dois analyser leurs jeux pour pouvoir savoir quoi faire pour les contrer. As-tu déjà faire de l'analyse de match ?
Éric : non coach.
Coach : pas même au lycée ?
Éric : j'ai été titulaire pendant 15 jours, puis j'ai dû être déscolarisé suite à l'AVC de mon père. Quand je suis revenu dans l'équipe, je n'ai pas retrouvé ma place de titulaire. Mon coach de l'époque m'a d'ailleurs changé de poste. J'ai joué quelques mois en tant que receveur remplaçant et une fois en titulaire.
Coach : pourquoi il t'a changé de poste ?
Éric : j'étais absent durant 5 mois. Le coach à simplement trouver un quarterback plus compétant. En attendant de retrouver mon niveau, le coach m'a fait jouer en tant que receveur. Il voulait tester notre duo.
Coach : tu aimais jouer au poste de receveur ?
Éric : j'avais perdu peu à peu mon amour pour le football, ajouter à cela tous mes soucis familiaux. Je n'ai pas vraiment profité de jouer à un autre poste.
Coach : oui, mais tu connais en quoi consiste le poste, en terme de technicité ?
Éric : un peu oui.
Coach : et la défense ? Tu connais aussi les schémas ?
Éric : pas vraiment. Je ne m'intéresse pas trop à la défense. Mon coach nous répétait que nous avions un poste et une tâche précise, et que nous devions nous concentrer uniquement dessus pour être le meilleur possible.
Coach : oui, il a raison, mais il ne faut pas oublier que le football est un sport d'équipe. Ça aide à la cohésion d'équipe de savoir ce que fait ton coéquipier. Mais toi, en tant que quarterback, le meneur d'équipe, tu dois tout connaître de ton équipe. L'aspect technique, de l'attaque et de la défense ne doit plus être un secret pour toi. Je vais te mettre la vidéo du match de vendredi dernier. Tu vas me décortiquer chaque action du match. Je veux savoir ou en son tes capacités d'analyses en dehors du terrain.
Éric : j'ai droit au playbook ?
Coach : tu ne le connais pas ?
Éric : juste au cas où.
Coach : fait toi confiance. Aller, première action. Qu'est-ce que tu vois ?
Coup à la porte.
Will : désolé coach. Éric, il y a une jeune fille pour toi.
Tami entra dans le bureau et sauta au cou d'Éric.
Éric surprit : Tami ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
Tami : mon père m'a viré de la maison. Je suis désolé de débarquer comme ça. Je ne savais pas où aller.
Éric : mais, pourquoi il t'a viré ? Qu'est-ce qui s'est passé bébé ?
Tami : nos rapports étaient extrêmement tendus depuis, enfin depuis nos fiançailles. Du coup, j'ai eu 18 ans ce matin et il m'a viré de la maison. Il a dit que maintenant, j'étais libre de foutre ma vie en l'air avec mon braqueur de fiancé.
Éric frappa la table : je fais lui foutre mon poing dans la figure.
Tami : ça n'arrangera rien du tout et tu le sais. Je m'en fiche à vrai dire. Au moins, on est ensemble.
Éric : je… non !
Tami au bord des larmes. Éric la prit dans ses bras.
Éric : eh bébé, je suis désolé.
Will : j'ai une chambre d'ami à la maison. Je pense que Jade sera ravie de vous avoir à la maison.
Éric : je ne peux pas accepter Will. Et puis avec votre bébé, non franchement, j'aurai l'impression d'être de trop.
Will : pas d'excuse. Venez à la maison.
Éric : merci Will. Je ne sais pas comment te remercier.
Will : de rien mon frère. Vous me suivez mademoiselle. Je vais vous présenter à Jade, je suis sûr que vous allez bien vous entendre.
Éric : allez-y, je vous rejoins quand j'aurai fini avec le coach.
Tami s'adressant au coach : je suis vraiment désolé pour ce dérangement monsieur.
Coach : ce n'est rien mademoiselle.
Tami sortit du bureau avec Will. Éric reprit l'analyse de la vidéo du match comme si de rien n'était.
Coach n'était pas dupe : Éric ?
Éric : je lui avais promis que je trouverai une solution pour qu'on puisse vivre ensemble dès qu'elle sera majeure. J'avais trois mois putain ! Impossible de trouver un putain de job ! Pas de job, pas d'argent. Pas d'argent, pas de logement. Je m'en fous de ne pas réussir à m'assumer, de ne pas manger tous les jours, mais je ne veux pas que Tami vive comme ça.
Coach : je connais quelqu'un qui peut t'aider. Il s'appelle Luigi, il tient le bars dans la ville voisine. C'est mon ancien élève. Il a ouvert son bar i ans. Je peux lui demander.
Éric : j'y suis déjà allé. Réponse négative.
Coach se leva : je vais aller le voir. En attendant, rentre auprès de ta fiancée.
Éric : mais, et l'analyse du match ?
Coach : on continuera demain. Je t'attend précise dans mon bureau.
Éric : merci coach. Vraiment désolé pour ce désagrément.
Coach : ne te fais pas de soucis. Aller file.
En arrivant chez Will et sa femme, Jade. Il vit Tami avec le bébé de Will dans ses bras, elle était heureuse. Elle sourit à Éric en le voyant arriver.
Tami : elle n'est pas mignonne ce petit bout de chou.
Éric : oui, c'est vrai.
Jade : vous pouvez rester le temps que vous voulez à la maison, enfin si les cris de bébé ne vous dérangent pas.
Éric : j'espère que ça ne sera que temporaire. Je n'aime pas m'imposer comme ça.
Will : ne t'inquiète pas mon frère. Ta fiancée et toi, vous êtes ici chez vous. Alors, le coach t'a enfin nommé titulaire.
Éric surprit : comment tu es déjà au courant ?
Will : je suis le capitaine. Je sais tout ce qui se passe dans l'équipe. Tu sais qu'on en parlait avec Raph et les autres. Avec les gars, on a hâte de jouer pour toi au prochain match.
Tami : titulaire ? Mais c'est génial bébé. Tu joues quand ?
Éric : vendredi.
Tami : je savais que tu allais réussir.
Éric : j'ai beaucoup de choses à assimiler avant vendredi. Ne m'en voulez pas, je… je vais m'allonger un peu. Je suis mort de fatigue.
Tami voulait le suivre mais Éric l'en dissuada.
Tami s'adressa à Will : tu sais ce qui se passe ?
Will : je pense que d'être nommé titulaire, lui mets beaucoup de pression. Il n'a rien à craindre, l'équipe est prête à aller au combat à ses côtés. C'est un très bon joueur et il est très attentionné envers nous. C'est un merveilleux coéquipier et une bonne personne.
Tami : je suis soulagé de l'entendre. J'avais beaucoup de crainte de le voir reprendre le football, après ce qui sait passer avec mon ex petit copain. Il avait complétement perdu l'envie de jouer.
Will : il m'en a vaguement parlé effectivement.
Tami : il t'en a parlé ? Je suis vraiment étonné. Éric est si secret.
Will : à vrai dire, le coach ne nous laisse pas le choix de discuter de tout ce qui nous empêcher d'avancer. Éric avait vraiment beaucoup de choses sur le cœur. Ça lui a fait énormément de bien. On l'a tous vu dans son comportement.
Tami : je vois du changement moi aussi chez lui. Mais son comportement de ce soir m'inquiète. J'ai l'impression qu'il n'est pas content de me voir.
Jade : qui ne serait pas content de voir son amoureuse ? Je suis sûr qu'il n'y a rien de grave. Le programme de réinsertion du coach Timothy est parfois très fatigant. Mon mari est rentré plus d'une fois à la maison, fatiguer.
Tami : je connais Éric par cœur. Je sens que quelque chose le chagrine. Je vais aller lui parler.
Dans la chambre.
Éric était allongé, sur le dos, le regard fixant le plafond.
Tami : je peux loger chez une copine si tu ne veux pas de ma présence ici.
Éric tourna la tête vers sa fiancée, il avait les yeux légèrement humides. Il tendit la main vers Tami, pour l'encourager à s'approchait. Tami s'assoit à ses côtés.
Éric : je veux que tu restes, c'est juste que, les pensées de mon père me reviennent en tête. Ce qu'il avait ressenti quand il a su que ma mère était enceinte. Il ne se sentait pas à la hauteur. C'est ce que je ressens maintenant. J'avais trois mois pour nous trouver un logement décent. Résultat, on se retrouve à vivre dans la chambre d'ami d'un coéquipier et sa femme. Je n'ai pas de travail pour te payer à manger, ni l'essence de ta voiture, ou pour simplement te faire plaisir. J'avais rêvé secrètement de te porter pour passer la porte de notre chez nous.
Tami : je t'ai déjà dit que je m'en foutais de tout cela. Ce qui compte pour moi, c'est qu'on soit ensemble. Et pour l'argent, j'ai vidé mon compte bancaire. Je dois avoir 3 000 $.
Éric : cet argent doit te servir pour tes études, pas pour payer le loyer. C'est mon devoir de prendre soin de ma future femme !
Tami : et moi, je n'ai pas le droit de prendre soin de mon futur mari ?
Éric : je ne veux pas être un boulet pour toi.
Tami : tu n'es pas un boulet d'accord ? Nous devons apprendre à fonctionner comme un couple maintenant. Je refuse de tout te laisser payer. Moi aussi, je veux trouver un job et participer au frais.
Éric : très bien. De toute façon, tu es aussi têtu que moi.
Tami : exactement.
Éric : j'attends des nouvelles du coach. Il va essayer de plaider en ma faveur auprès d'un ancien élève, aujourd'hui chef d'un bar dans la ville voisine. Je croise les doigts.
Tami : le coach t'aide beaucoup, on dirait. C'est bien.
Éric : le coach, c'est mon ange gardien. Tu sais qu'il m'a dit que j'avais les capacités de jouer pour la NFL. Il me répète que j'ai quelque chose de spécial.
Tami : mais c'est génial ça !
Éric : j'ai encore beaucoup de travail qui m'attend. Quand tu as débarqué, le coach m'expliquait comment analyser chaque action d'un match. Il faut que j'apprenne à devancer les actions de mes adversaires. C'est vraiment intéressant.
Tami : on dirait que tu as trouvé ta voie.
Éric : peut-être bien même si je veux quand même garder les pieds sur terre. Le chemin est long et puis, il y a tellement de joueurs qui rêvent d'accéder à la NFL pour très peu d'élu.
Tami : à toi de te différencier des autres.
Éric : tu me trouves comment physiquement ? Tu trouves que j'ai repris du poids ?
Tami malicieuse : déshabille-toi et je vais te dire ça.
Éric le sourire en coin, il enleva son t-shirt. Tami mit sa main sur ses pectoraux, puis la laissa glisser le long de son torse.
Tami : tu as pris du muscle. Tu es beau comme un cœur.
Son regard se porta sur une marque visible sur ton épaule, elle glissa vers son dos. Tami laissa échapper un cri de surprise.
Tami : ce sont d'énorme cicatrice que tu as. Je ne les ai jamais vu avants.
Éric : elles sont récentes. Elles datent de mon internement au boot camp.
Tami : qu'est-ce qui s'est passé au boot camp ? Tu n'en parles jamais.
Éric : parce qu'il y a des choses qui ne nécessite pas forcément qu'on en parle.
Tami : tu es tout tendu. C'était si terrible que cela dans ce camp ?
Éric : c'est une période de ma vie que je préfère rayer de ma mémoire. Promets-moi de ne plus jamais me poser de question sur ce sujet. La seule chose que tu as besoin de savoir, s'est que, ses cicatrices, elles sont là pour que je n'oublie pas d'où je viens pour ne surtout pas y retourner.
Tami : et ce tatouage que tu t'es fait au bas du dos, tu l'as fait quand ? Et quelle est sa signification ?
Éric : j'ai fait ce tatouage dès ma sortie du boot camps. Je voulais qu'au moins une personne se souvienne de lui pour l'éternité. Je sais ce que je lui dois et je dois me battre pour lui faire honneur. C'était mon frère de galère.
Tami remarqua Éric prêt à craquer émotionnellement. Ses yeux étaient tellement humides de larmes. Tami le sera contre elle, l'encourageant à lui parler de ce mystérieux frère de galère.
Éric : il s'appelait Josh et il est mort en me protégeant.
Éric s'effondra et pleura de longues minutes dans la poitrine de Tami. Elle avait le cœur déchiré par les sanglots violent et inconsolable de son fiancé.
Éric : je suis désolé.
Tami : eh, bébé. Vas-y, laisse-toi aller. Il n'y a aucune honte de pleurer, tu sais.
Éric : c'est la première fois que j'ose prononcer son nom à haute voix.
Tami : qu'est-ce qui s'est passé ?
Éric essuya ses larmes à la hâte et se reprit : bébé, s'il te plaît plus de question. Promets-le-moi.
Tami : mais je…
Éric le regard froid et stoïque : un jour, peut-être que je te raconterai tout, mais je t'en supplie, si tu m'aimes, ne me pose plus de questions sur le boot camp. Promesse ?
Tami à contre cœur : promesse.
Will frappa à la porte.
Will : Eric, le coach, est là. Il veut te parler.
Eric entraîna Tami avec lui.
Coach : désolé de venir si tard, mais je ne pouvais pas attendre pour t'annoncer que tu as le job chez Luigi.
Eric : quoi ? C'est vrai ?
Coach : oui, c'est vrai. Tu as le job.
Eric sauta au cou de son coach : merci merci merci coach.
Tami regarda la scène de loin, ému.
Tami : merci monsieur pour tout ce que vous faites pour Eric.
Coach : bon allez, je vous laisse les jeunes. Eric, je t'attends demai dans mon bureau.
Eric : à demain coach.
Le coach n'avait pas passé le bas de la porte, qu'Eric prit Tami dans ses bras. Elle la faisait tournoyer sous le regard amusé de Will et sa femme.
