.

C'est là !" hurle Jacob en s'accrochant aux clôtures et en se hissant sur le mur. Ses yeux sont brillants et ses joues rougissent d'excitation pendant qu'il fixe les briques rouges de l'immeuble de son ancienne école.

"Fais attention !" je le réprimande.

Jacob m'ignore et continue à parler à Edward. "C'était mon école." Il se tourne devant lui et regarde à travers les grilles avec une expression mélancolique. "Tu vois le portique là-bas ?" demande-t-il, lâchant prise d'une main pour le montrer.

Je me précipite plus prête à le rattraper s'il glisse.

"Je le vois," dit Edward en suivant sa ligne de mire. Il bouge devant moi et saisit le mollet de Jacob pour le stabiliser.

"C'est là que je me suis cassé la jambe," dit Jacob.

"Tu ne t'es pas cassé la jambe !" je le gronde. "Tu t'es cassé un os dans le coude. Tu t'es cassé la jambe en sautant du toit de ma voiture parce que tu pensais que tu étais Superman."

"Oh ouais," dit Jacob en s'en souvenant. Il jette un coup d'œil à Edward qui cache difficilement son amusement. Je peux dire que ce ne sont pas les blessures qui l'amusent mais plutôt les circonstances qui les entourent. "Eh bien cette fois j'étais Spiderman et Josh était le bouffon vert. Je suis tombé quand mon tireur de toile a mal fonctionné."

Il dit cela si sérieusement qu'Edward et moi devons étouffer notre rire. J'essaie de le tirer en bas du mur et nous allons vers l'entrée où il pourra regarder sans avoir à escalader. Edward écoute attentivement pendant que Jacob lui détaille toutes les blessures qu'il a subies sur le terrain de jeu. Je n'y avais jamais pensé avant mais j'ai un fils très maladroit.

Il y a une aire de jeu non loin de l'école et Edward et moi sommes assis sur un banc pendant que Jacob court avec des enfants qu'il ne connaît pas. Edward glisse son bras autour de mon épaule, étirant ses jambes devant lui.

"Peut-être devrions-nous lui acheter du rembourrage et un casque de protection," dit-il avec un petit rire. "Il semble certainement avoir un don pour se casser des os."

Je ris. "J'ai oublié mes fréquents voyages aux urgences. C'était pratiquement un deuxième chez moi. "Je pose ma main sur sa cuisse. "Heureusement ce n'était jamais rien de trop grave. Il est juste trop exubérant dans tout ce qu'il fait… il est moins enclin aux accidents maintenant qu'il est plus âgé."

Edward fait mine d'inspecter mes cheveux. "Je suis surpris que tu n'aies pas les cheveux gris."

"Ils le deviendront," dis-je, en lui enfonçant mon coude dans les côtes.

Le soleil est chaud sur la peau et j'appuie ma tête contre l'épaule d'Edward et laisse mes yeux se fermer. La semaine dernière a été très occupée. Malgré son décalage horaire, le niveau d'énergie d'Edward a rejoint celui de Jacob. Nous avons passé du temps à la plage, nous sommes allés voir un match avec Renée et Phil, Jacob a fait visiter à Edward ses endroits préférés - qui pour la plupart sont des endroits où on mange - et nous avons emmené Jacob et deux de ses copains au cinéma et au bowling.

Je souris en me souvenant d'hier soir. Josh et Connor ont eu une soirée pyjama mais Edward s'est plus amusé que les garçons. Il a passé toute la soirée à satisfaire tous leurs caprices et étant donné qu'ils sont tous assez bavards cela a été très bruyant dans mon petit appartement qui n'est pas vraiment adapté pour toute cette agitation. Il était minuit avant qu'ils ne s'installent enfin et même alors, je doute qu'ils se soient endormis avant une heure du matin.

Jacob s'est couché tard tous les soirs de cette semaine et cela signifie qu'il y a peu d'opportunités pour Edward et moi d'être intimes. Mes doigts fléchissent involontairement. J'ai peur d'être si pleine d'énergie sexuelle refoulée que je pourrais alimenter une fusée pour la faire aller sur la lune.

"Je sais," murmure-t-il dans mes cheveux. Je m'émerveille de la façon dont il semble capable de lire mes pensées. "Demain," ajoute-t-il avec un rapide baiser sur ma tête.

Jacob va à une soirée pyjama demain et j'ai hâte. La mère de Connor s'est arrangée pour les emmener au match ce qui signifie que la soirée pyjama commencera en tout début d'après-midi. Edward a eu cette idée folle que nous devrions sortir pour un rendez-vous alors que tout ce que je veux faire est de passer toute la journée au lit.

"C'est l'heure d'aller chez Nana ? J'ai faim." La voix de Jacob me tire de ma rêverie et j'arrache ma main de la cuisse d'Edward avec culpabilité.

Seigneur, nous sommes dans un parc public et je le caresse pratiquement !

Je regarde ma montre. "Ouais," dis-je en me levant.

Nous revenons devant l'école et tournons dans la rue où habite Renée. La rue mesure environ neuf cents mètres et Edward suggère que nous empruntions la route le long de la plage derrière les maisons plutôt que de marcher sur le trottoir.

Nous enlevons nos chaussures et Jacob court devant pendant qu'Edward et moi marchons main dans la main. Le sable est chaud sous mes pieds mais pas inconfortable et il y a une forte brise venant de la mer.

"Jacob adore être ici," dit Edward en me serrant la main. "C'est super de le voir comme ça."

Je me retourne pour le regarder pendant que nous marchons. "Il a toujours été comme ça," dis-je, confuse.

Il secoue légèrement la tête. "Ne te méprends pas, il a toujours été une joie absolue mais c'est différent de le voir avec ses amis et tout ce qui lui est familier. Il s'est tellement amusé hier soir et aujourd'hui, il rayonne de fierté en me montrant tous ses repaires."

Mon sourire est instantané. "Quand nous déménagerons à Seattle et que tu seras avec nous tout le temps, il sera pareil. Il se fera de nouveaux amis dans sa nouvelle école et tu pourras t'attendre à de nombreuses autres soirées pyjama bruyantes." Je lui jette un coup d'œil de côté.

Une lueur d'inquiétude passe sur son visage. "Tu penses que je les ai freinés ?"

"Tu n'as pas entendu tous ces rires assourdissants ?" dis-je pour le rassurer. "Jacob était dans son élément et je pense qu'il était vraiment fier que son père soit si amusant."

Nous admirons les maisons en passant. Celles de cette extrémité de la plage sont beaucoup plus grandes que la maison de Renée. La plupart d'entre elles sont dans le haut de gamme du marché et cela titille Renée qu'elle habite dans un quartier si recherché. Notamment parce que sa maison était délabrée quand ils l'ont achetée avec Phil et ils l'ont transformée en une belle maison qui ne semble pas hors de propos parmi les plus grandes et les plus cossues.

Quand nous arrivons à la maison, c'est une agréable surprise de constater que Renée a mis la table à l'extérieur pour le dîner et que Phil s'occupe du barbecue.

"J'espère que tu as faim !" hurle Phil en agitant sa spatule quand nous passons la pelouse. Il fait basculer le bord de sa casquette de base-ball plus haut et essuie son front avec le dos de sa main avant de passer une bière à Edward. Phil porte un long short ample et un gilet blanc qui montre le grand tatouage sur son biceps. En les regardant, il me semble que ma mère et moi sommes avec des hommes qui n'ont que deux ans d'écart.

Je me dirige à l'intérieur et trouve Jacob harcelant Renée pour qu'elle le laisse aller nager. Se tournant vers moi, Renée lève un sourcil interrogateur. "Je pense qu'il y a un maillot là-haut, je suppose qu'il peut y aller jusqu'à ce que la nourriture soit prête," explique-t-elle.

Je hausse les épaules dans un geste désinvolte que Jacob prend pour une autorisation et il bondit à l'étage avant que je puisse dire quelque chose.

"Tu as l'air fatigué," observe Renée en m'embrassant la joue. "Trop de soirées tardives ?" et il y a une lueur suggestive dans son œil.

"Je vais bien. Tu as besoin d'aide ?" je demande, ignorant son manque de subtilité.

Elle me fait un clin d'œil et me demande de préparer une salade. Je sirote la limonade trop sucrée qu'elle m'a versée en épluchant et tranchant les concombres, profitant de la familiarité de la cuisine de ma mère. Jacob passe devant nous dans son maillot de bain alors que je sors un saladier en bois du placard et j'entends l'éclaboussement tout puissant quand il saute dans la piscine.

Renée ronchonne à la recherche des petites fourchettes pour tenir le maïs. Elle commence à faire des histoires quand elle ne les trouve pas et quand je lui rappelle qu'elle les a piquées dans le tableau d'affichage en liège au-dessus du réfrigérateur, elle éclate inopinément en sanglots.

Je reste abasourdie alors qu'elle enroule ses bras autour de moi et me serre incroyablement fort. "Tu m'as tellement manqué, bébé," sanglote-t-elle. "Et je ne peux pas…" sa voix se perd alors qu'elle pleure dans mon épaule.

Je lui frotte le dos pendant que les larmes piquent mes yeux. Edward n'est qu'un miroitement en périphérie lorsque je lève ma main pour indiquer qu'il n'a pas besoin d'intervenir. J'essuie une larme qui s'est échappée et me concentre plus clairement sur lui, il a l'air inquiet. Je lui souris et lui dis que tout va bien.

Finalement Renée recule et fait glisser ses doigts sous ses yeux. "Je suis désolée, chérie. C'est tellement bon de t'avoir ici et…" Elle prend une profonde inspiration et se force à sourire. "…écoute-moi. Vous êtes heureux et c'est ce qui compte le plus."

Tout un tas d'émotions contradictoires me serre l'estomac. Je regrette amèrement que mon comportement quand j'étais adolescente ait causé tant de chagrin à Renée et m'ait conduite à être expédiée à Forks mais d'un autre côté, je ne peux pas regretter le temps que j'ai finalement passé avec Charlie.

Elle prend ma joue dans sa paume et me sourit tristement, la compréhension brillant dans ses yeux. Je sais qu'elle peut voir à quoi je pense rien qu'à mon expression. "Tu es une fille merveilleuse… je ne pouvais souhaiter rien de plus."

Elle se calme et me fait un autre câlin avant de sortir la salade et le pain. Je vois Edward assis au bord de la piscine en train de regarder l'exhibition de Jacob. Il a retroussé les jambes de son pantalon et ses pieds trempent dans l'eau. Sa chemise est déjà mouillée mais il ne semble pas s'en soucier alors qu'il rit et lui crie des encouragements.

Phil annonce que la viande est prête et Jacob se précipite hors de l'eau, se dirigeant droit vers la table, ruisselant partout.

"Tu ne vas pas te sécher ?" je demande avec amusement.

Il prend une serviette et ne se sèche que les mains avant de prendre une bouchée géante de son hamburger. Il me sourit en mâchant et je secoue la tête en riant.

Pendant que nous mangeons, le ciel s'assombrit pour devenir d'un violet profond tandis que le soleil mourant se mêle au corail à l'horizon.

Renée allume le chauffage de terrasse et place des bougies à la citronnelle sur la table pendant que nous écoutons les histoires amusantes de Phil sur l'entraînement et les déplacements avec son équipe. Jacob est assis, recroquevillé à côté de Renée, pendant qu'Edward tire ma jambe sur son genou sous la table et jette son bras sur mon épaule. Par intermittence, il lève sa main et passe ses doigts dans mes cheveux et chaque fois qu'il le fait, les yeux de Renée rencontrent les miens et un sourire illumine son visage.

La soirée se poursuit au milieu de nos rires bruyants et Edward encourage Renée à révéler tous les secrets embarrassants de mon enfance. Jacob écoute avec beaucoup d'attention, en particulier les révélations sur ma mauvaise conduite. Je ne peux pas m'empêcher de penser que tôt ou tard je vais le payer.

Renée se lève brusquement et met de la musique. Edward me touche les cheveux alors que Phil et Renée dansent lentement dans la cour - perdus dans leur propre bulle. Jacob est allongé sur le banc et je vois ses yeux se fermer avant qu'il ne les ouvre à nouveau.

Edward me tire plus près, enroulant sa main autour de ma hanche pendant qu'il embrasse ma tempe à plusieurs reprises.

Il me demande si je veux danser mais je refuse en secouant doucement la tête. Je suis heureuse de voir Renée et Phil se comporter comme des adolescents à leur bal de fin d'année, tandis qu'Edward et moi nous détendons. Mais finalement, Jacob commence à se tortiller sur le banc et nous nous rendons compte qu'il est temps de rentrer chez nous.

Renée est envahie par l'émotion alors qu'elle nous étreint devant la porte.

Elle plante un doigt de façon enjouée dans la poitrine d'Edward. " Tu m'enlèves mon bébé !" accuse-t-elle. "Il vaut mieux que tu prennes soin d'elle, monsieur ! Promets-moi que tu le feras."

Edward embrasse sa joue. "Je te le promets," dit-il en riant.

Elle manque de m'étrangler dans son étreinte, ce qui pousse Phil à intervenir et à la décoller de moi.

Je propose de conduire à la maison pour qu'Edward puisse s'asseoir à l'arrière avec Jacob. Au feu rouge, je jette un coup d'œil derrière et cela me fait chaud au cœur de voir Jacob se blottir contre Edward. Je regarde, comme hypnotisée, les longs doigts d'Edward frôlant les cheveux de Jacob jusqu'à ce que le coup de klaxon d'une voiture m'avertisse que les feux ont changé.

Lorsque nous arrivons à l'appartement, Edward porte Jacob en haut tandis que je le suis de près.

Comme Jacob porte un vieux pantalon de jogging qui était resté chez Renée, je dis à Edward de le mettre directement dans le lit.

"Ce soir, c'était génial", dit-il avec un soupir de fatigue, en se glissant dans le lit à côté de moi quand il a fini d'installer Jacob. "Tout allait bien avec ta mère ?"

"Elle apprécie juste de m'avoir près d'elle et n'a pas hâte que nous partions à nouveau", je lui explique. "Mais nous nous rendrons visite aussi souvent que possible".

Il m'entoure de ses bras et son baiser fait jaillir un soupir de besoin de mes lèvres. J'oublie instantanément ce dont nous parlions quand ses mains glissent sous ma chemise et remontent sur mes tétons.

"Je suis tellement excitée," j'avoue, en me cambrant pour rencontrer ses paumes.

Il enfouit son visage dans mon cou et rit à gorge déployée. "Moi aussi."

"Jacob ne nous entendra pas ce soir," j'insiste. "Il est épuisé."

Mes entrailles se resserrent dans l'attente de le trouver au-dessus de moi.


Le matin, j'entends la chasse d'eau et je saute du lit pour enfiler une chemise de nuit avant que Jacob ne frappe à la porte. Je fais glisser le verrou aussi doucement que possible puis je retourne dans le lit avant de le saluer. Il entre dans la chambre et saute sur le lit, réveillant Edward.

"A quelle heure la mère de Connor vient-elle me chercher ?" demande-t-il, se coinçant entre nous.

Je lui ébouriffe les cheveux et je vérifie ma montre. Je suis surprise de voir qu'il est presque dix heures. Il semble que la semaine chargée nous ait tous épuisés plus que je ne le pensais. "Heureusement, dans environ deux heures," je dis à Jacob, je ne plaisantais qu'à moitié.

Il fait une fausse moue qui me fait rire.

"Tu sais que je t'aime mais tu as beaucoup trop d'énergie le matin," lui dis-je.

Il se précipite sur mes genoux et saute du lit. "Je vais vous apporter le petit déjeuner au lit !" annonce-t-il.

Edward continue de somnoler et sa réponse nous fait rire, Jacob et moi. "Tu cuisines seul ?"

"Non, bêta !" ricane Jacob. "Je vais apporter des céréales et du jus !"

Il se précipite hors de la chambre et Edward se penche sur le bord du lit, récupère son caleçon et le met. Il me serre doucement les seins, embrasse ma tempe et réarrange ses oreillers avant de s'asseoir bien droit.

Jacob a presque piqué une crise quand je lui ai proposé de manger à la table basse du salon. Il a eu à cœur que nous prenions le petit-déjeuner au lit et je me retrouve à accepter, malgré le fait que mes yeux ne semblent pas pouvoir s'arrêter de suivre la trajectoire de sa cuillère. La dernière chose que je veux, c'est que mon lit finisse par sentir le lait aigre.

Cinq minutes avant d'être récupéré, Jacob est soudainement accroché à Edward. Il est comme ça chaque fois qu'il sort ou qu'Edward sort. Edward est sorti jeudi pendant quelques heures, et Jacob était hors de lui, pensant qu'il ne reviendrait pas. La discussion que nous avons eue avec lui hier matin ne l'a apparemment pas rassuré.

"Tu seras encore là quand je reviendrai demain, n'est-ce pas ?" demande-t-il.

"Bien sûr," répond Edward.

"Et si tu devais retourner en Europe ?" réplique Jacob.

Edward sourit affectueusement. "Je n'ai besoin d'aller nulle part, Jacob, je serai là quand tu reviendras à la maison, nous en avons parlé hier. Je pensais ce que j'ai dit... tu ne te débarrasseras pas de moi."

Cela apaise un peu Jacob et quand le klaxon retentit à l'extérieur, il descend les marches, ne regardant en arrière que lorsqu'il arrive en bas. Nous faisons signe à la voiture avant de retourner dans l'appartement. Je me tourne de surprise au son du claquement de la porte.

"Viens ici toi !" demande Edward avec un sourire lascif.

Je me dirige dans le couloir vers ma chambre en couinant comme un enfant pendant que ses pas grondent derrière moi.

"Laisse-moi faire ? " Edward insiste.

Je roule des yeux et enfonce ma joue dans l'oreiller pendant que je le regarde. "Je préfère rester ici ce soir. Jacob n'est pas là. Nous devrions en profiter."

Il grogne contre ma cuisse. "Nous l'avons déjà fait... plusieurs fois..." me rappelle-t-il. Son regard devient tendre. "Je veux juste t'emmener à un vrai rendez-vous. Nous avons rarement l'occasion de le faire. Au moins laisse-moi t'inviter à dîner."

En roulant sur le dos, je soulève ma montre de la table de chevet et je la regarde. "Il est presque sept heures. On ne peut pas juste commander une pizza et rester au lit ?"

Sa réponse est de me tirer du lit et de m'accompagner jusqu'à la douche. "Allez, sortir nous fera du bien," insiste-t-il, en me guidant sous le jet.

Moins d'une heure plus tard, nous nous arrêtons sur le parking derrière Guilliano. "J'ai réservé une table pour huit heures." m'informe Edward en sortant de la voiture. Il se met à côté de moi et fronce les sourcils quand j'ouvre la portière et je sors.

"Quoi ?" Je demande, confuse par son expression.

"Je voulais t'ouvrir la portière," dit-il.

"Seigneur, Edward, on est en 2011... et je ne suis pas la reine d'Angleterre..."

En secouant la tête, il prend ma main dans la sienne. "Est-ce trop galant pour toi ?" se moque t-il légèrement, en balançant nos mains entre nous.

Il ouvre la porte du restaurant et un fort brouhaha de voix mélangées à une musique raffinée émane de l'intérieur. Je n'ai jamais été à l'intérieur de ce restaurant et il est plus classe qu'il n'y paraît de l'extérieur.

L'éclairage est atténué par des bougies dans les verres qui scintillent sur les tables. Une blonde statuesque nous salue à l'entrée.

"Avez-vous une réservation ? demande-t-elle, les yeux rivés sur Edward, alors qu'elle ignore totalement ma présence.

"Oui," répond Edward.

Elle parvient à le quitter des yeux et à regarder le registre des réservations.

Je m'attends à ce qu'Edward donne son nom mais il ne le fait pas. Au lieu de cela, il se penche et montre sur la page. "C'est nous," dit-il.

D'un coup de poignet, elle passe son stylo à travers la page et regarde à nouveau. Lorsqu'elle parle, elle roucoule pratiquement. "Je vais vous montrer votre table, Monsieur," ronronne-t-elle littéralement.

"Edward," dit-il à la hâte, me faisant froncer les sourcils.

"Mon Dieu, pourrait-elle être plus explicite !" je grommelle après qu'elle nous ait fait asseoir à notre table. "Et qu'est-ce que ce truc de lui demander de t'appeler Edward ?"

"C'est mon prénom, n'est-ce pas ?" Edward rit en regardant sa montre avant de prendre le menu.

"Je suis contente que le fait de te faire mater par la serveuse t'amuse," dis-je amèrement.

"Ta jalousie m'amuse," me dit-il. " N'est-ce pas habituellement mon domaine ?"

Je ne peux pas cacher mon sourire alors que je commence à me détendre. "Je suis désolée, je n'ai pas aimé la façon dont elle te regardait."

"Eh bien je ne vois que toi. C'est tout ce dont tu devrais t'inquiéter," dit-il en me fixant. "Je ne m'intéresse à aucune autre femme que toi Bella."

Après cette mise au point, je laisse tomber le sujet. Je lui fais confiance même si ce n'est pas facile de voir de belles femmes se pâmer devant son homme.

La serveuse ne nous dérange pas pendant le reste du repas. Notre nourriture est délicieuse et je ne peux pas résister à demander à Edward si je peux goûter un peu de sa lotte. Il écarte sa fourchette lorsque j'essaie de piquer un morceau et à la place il pique avec sa fourchette et la porte à ma bouche.

Ses yeux sont en feu lorsqu'il glisse sa fourchette entre mes lèvres et je me tortille un peu sur ma chaise.

"Bon ?" demande-t-il d'une voix rauque.

"Très," je réponds en me léchant les lèvres. Quand il fait de même, je déglutis difficilement.

Il coupe un autre morceau de poisson avec le côté de sa fourchette et le récupère pour m'en offrir plus. Notre environnement s'estompe à l'arrière-plan et tout ce dont je suis consciente c'est la façon dont ses lèvres boudent doucement alors que je le laisse me faire manger.

Je suis occupée à choisir un dessert gourmand quand il jette un coup d'œil à sa montre pour la troisième fois en trois minutes et fait signe de la main à la serveuse. La bulle éclate et je fronce les sourcils quand il demande l'addition.

"Nous ne prenons pas de dessert ?" je demande, quand il ouvre son portefeuille et commence à compter ses billets.

"Plus tard," dit-il toujours concentré sur l'argent.

L'air est humide et lourd lorsque nous sortons. Il fait sombre maintenant et les néons bleus illuminant le pont au loin, attirent mon attention.

"Allons à la plage nous promener," suggère Edward, prenant ma main et m'emmenant à la voiture.

"Oh non !" dis-je. "Je suis plus intéressée par le dessert. Peut-être que tu pourrais me le faire manger au lit."

Il me donne un coup sur les fesses de manière enjouée et m'ouvre la portière. "Tout à l'heure." Il gare la voiture au bout de la rue de Renée et sort. Cette fois j'attends dans la voiture pour voir s'il va m'ouvrir. Je ris quand il le fait. "Pourquoi ici ?" je demande.

Il hausse les épaules. "C'est un aussi bon endroit qu'un autre. Allez." Il tend sa main et je la prends, me demandant s'il a un fantasme de sexe sur la plage.

La plage est magnifique la nuit. Le clair de lune se reflète sur l'eau et projette une douce lueur blanche sur le sable. Edward enroule son bras autour de moi et me serre contre lui pendant que nous marchons. Le bruit des vagues qui roule et recule étouffe presque les voix sourdes provenant des pelouses et des maisons à la périphérie de la plage.

Edward scrute les maisons alors que nous passons.

"A quoi penses-tu ?" je demande en levant le menton pour le regarder.

"Ce doit être merveilleux d'avoir une vue comme celle-ci," dit-il en jetant son regard sur l'eau. "Ecoute le bruit de la mer. Ne serait-il pas agréable de s'asseoir sur la terrasse de derrière, en écoutant ça tous les soirs ?"

Avant que je puisse répondre il commence à marcher avec plus de détermination et je réalise qu'il m'entraîne vers l'une des maisons. "Qu'est-ce que tu fais?" je murmure quand il soulève le loquet d'un portillon et essaie de me tirer dans le jardin d'un inconnu. Je suis choquée que la porte soit déverrouillée et j'enfonce mes talons dans le sable quand il enroule sa main autour de mon poignet et me tire doucement.

"C'est bon," dit-il, en faisant un signe de tête vers la maison. "Tout est dans l'obscurité. Il n'y a personne dans la maison"

"Edward c'est une intrusion."

"Ne sois pas aussi mélodramatique," gronde-t-il, ses lèvres se recourbant en un sourire narquois. "Je veux juste voir à quoi ça ressemble."

"Tu veux voir comment est quoi ?" je demande, cherchant frénétiquement tout signe de vie.

"Être assis sur la terrasse avec toi pour profiter de la soirée."

Je lève les yeux vers la maison. Elle a deux niveaux et semble être d'une couleur pastel mais c'est difficile à dire au clair de lune. Les cadres des fenêtres sont tous blancs, tout comme les balustrades qui entourent les balcons à l'étage. Je reste figée sur place alors qu'Edward marche hardiment à travers la cour pavée et monte les marches qui mènent à une grande terrasse.

"Edward," je murmure dans un sifflement alors qu'il déambule devant les portes du patio et commence à enlever la housse qui recouvre la balancelle.

M'ignorant, il la retire complètement, s'assied et tapote l'espace à côté de lui. Pas pour la première fois ce soir, il dit : "Fais-moi plaisir."

Je jette un autre regard rapide autour de moi et me précipite sur les marches avec l'intention de l'éloigner mais il est trop rapide pour moi. Il m'attrape et m'attire sur ses genoux. "Chuuut!" dit-il, en embrassant légèrement mes lèvres. "Asseyons-nous ici cinq minutes et apprécions la vue."

"Qu'est-ce qu'il te prend ?" je demande toujours en chuchotant au cas où il y aurait quelqu'un dans la maison.

Il ne répond pas et je commence à me demander s'il est devenu un peu fou ou s'ils ont mis quelque chose dans son soda au restaurant. Il relâche un peu sa prise sur moi et je n'ai pas d'autre choix que de me glisser sur le siège à côté de lui. Son sourire est presque béat quand il glisse son bras autour de mon épaule et pousse son pied contre la terrasse. Lorsque le siège commence à se balancer je grince les dents au bruit qu'il fait.

Nous restons tranquillement assis pendant quelques minutes, nous balançant au rythme de l'eau qui roule sur le sable. Le grincement s'éteint et malgré mes appréhensions je ne peux pas lutter contre la relaxation qui m'envahit. La chaleur du corps d'Edward s'infiltre dans ma peau et je pose ma tête sur son épaule pendant que j'admire la vue imprenable. Bien sûr je l'ai vue plusieurs fois depuis la maison de Renée mais quelque chose à propos d'être ici avec Edward le rend cent fois plus merveilleux.

Un long craquement aigu perce l'air et mon cœur bondit dans ma gorge quand il est suivi par le claquement caractéristique de pas.

"Quelqu'un arrive !" je chouine sautant de la balancelle et dévalant presque directement les marches dans ma hâte. "Dépêche !"

Je n'ai pas encore atteint la deuxième marche quand une grande femme aux cheveux clairs vêtue d'un chemisier blanc et d'une jupe crayon sombre arrive. Elle sourit à Edward en se dirigeant vers lui. Je la regarde confuse alors qu'elle range le classeur qu'elle porte sous son bras avant de lui tendre la main. Ma bouche s'ouvre quand elle parle.

"J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre Edward."

"Vous êtes pile à l'heure Céleste. Merci d'avoir fait ça," dit Edward doucement en se levant de la balancelle pour aller la saluer. Il serre sa main dans les siennes brièvement. "J'apprécie que vous ayez accepté de venir à une heure aussi tardive un samedi soir."

Je reste figée sur place pendant qu'ils conversent comme si nous n'avions pas violé sa propriété. De confuse je commence à devenir curieuse. Comment Edward peut-il connaître cette femme ?

Comme s'il se rappelait soudainement de ma présence Edward se tourne vers moi et me fait signe d'avancer. "Bella voici Céleste… c'est l'agent immobilier qui vend cette maison. Elle va nous faire visiter."

"Quoi ?" est la seule chose que je trouve à dire.

"Pourriez-vous nous donner quelques instants s'il vous plaît, Céleste ?" dit Edward avant de s'avancer vers moi.

"Bien sûr prenez votre temps," répond-elle en déverrouillant les portes. Elle disparaît à l'intérieur et presque aussitôt la terrasse est éclairée par la lumière provenant des fenêtres et des portes.

Je lève les yeux vers Edward. "Qu'est-ce qu'il se passe là ?"

"Je voulais te faire une surprise," dit-il doucement. "Je ne veux pas faire attendre Céleste alors je t'expliquerai plus en détail plus tard… mais je pense que nous devrions rester en Floride." Il prend ma joue dans sa paume. "Jacob et toi êtes heureux ici. Tu as ta mère et Jacob y a tous ses amis…"

"Attends. Tu veux déménager ici ? Et ton travail ?" je demande.

"Allons visiter la maison," suggère-t-il, en me tirant doucement vers la porte. "Nous pourrons parler des détails plus tard."

La maison est magnifique mais je peux difficilement me concentrer sur sa beauté ou sur tout ce que Céleste nous en dit. Mon esprit tourbillonne avec le changement soudain de projet. J'ai tellement de questions que je veux lui poser mais il semble parfaitement heureux alors que nous errons dans ce qui est probablement la plus belle maison dans laquelle je sois jamais allée.

La chambre principale semble être plus grande que tout mon appartement et Edward me donne un coup de coude quand Céleste ouvre une porte pour révéler une grande salle de bain attenante avec une baignoire qui pourrait presque passer pour une piscine.

Après avoir parcouru les quatre chambres, trois salles de bain et chaque placard à l'étage supérieur, Céleste nous ramène à la chambre principale. "Je vous laisse jeter un coup d'œil. Je serais en bas si vous avez besoin de quelque chose. Et je vous en prie, prenez tout le temps dont vous avez besoin."

"Qu'en penses-tu ?" demande Edward avec empressement dès que ses pas s'éloignent dans l'escalier.

Je le regarde d'un air ahuri avant que les questions n'affluent dans ma tête. "Quand as-tu décidé cela ? Quand as-tu planifié ça ?"

Il fourre ses mains dans ses poches et se balance sur ses talons. "J'ai pensé toute la semaine qu'il serait mieux pour nous de rester ici. Jacob et toi êtes différents ici, vous êtes plus détendus - comme si c'était chez vous ici. J'ai vu le panneau à l'extérieur la semaine dernière et j'ai contacté l'agent immobilier - juste pour me renseigner - mais plus j'y pensais, plus cette idée me plaisait. Cette maison est parfaite pour nous."

Il me prend la main et me conduit à la fenêtre. "Regarde dehors. Peux-tu t'imaginer te réveiller tous les matins avec cette vue ?" Il montre la cour du doigt. "On pourrait s'asseoir sur cette balancelle tous les soirs."

Il ne me laisse pas le temps de m'attarder avant de me guider hors de la pièce et dans une autre plus loin. "Ça pourrait être la chambre de Jacob..." dit-il en entrant. Il se dirige vers la petite salle d'eau que Céleste nous a montrée tout à l'heure. "Il va adorer avoir sa propre salle de bain."

Cela me fait sourire mais une fois de plus, Edward me prend la main et s'avance dans le couloir.

"Ceci..." dit-il, ouvrant une autre porte. "Ça pourrait être mon bureau."

"Un bureau ? Ralentis," je supplie, luttant pour suivre ses gestes et ses paroles.

"J'ai tellement de projets..." dit-il, débordant d'excitation. "Il y a tant de choses dont nous devons discuter. Commençons par la maison. Veux-tu qu'on l'achète ?"

"Je ne sais pas quoi dire... bien sûr, je veux rester ici à Jacksonville mais cet endroit n'est-il pas un peu trop grand ? Je ne peux pas m'imaginer vivre dans une maison comme celle-ci."

Il me prend dans ses bras. "C'est très beau, Bella. Tu mérites d'avoir le meilleur. Nous serons heureux ici. Imagine que Jacob puisse aller à la plage tout le temps... et ce n'est qu'à quelques enjambées sur le sable de la maison de sa mamie. Dis oui, Bella."

Dans le passé, j'aurais pu craindre d'aller trop vite mais au cours des six derniers mois, j'ai réalisé que la vie est trop courte. Cela me semble juste. Je veux passer le reste de ma vie avec lui... Je veux tout ce qu'il vient de proposer.

Des larmes de joie me piquent les yeux alors que j'ai une révélation. "A une condition..." dis-je, la nervosité monte dans mon ventre.

"Tout ce que tu veux..." dit-il, ses lèvres se recourbant en un beau sourire.

"Je sais que nous sommes déjà une famille mais je veux que ce soit officiel," dis-je en trébuchant un peu sur mes mots. "Je veux que tout soit... réel. Permanent." Je regarde dans ses yeux. "Je pense qu'on devrait se marier."

Son sourire disparaît et mon cœur s'affaisse dans ma poitrine. Il ne m'est jamais venu à l'esprit qu'il ne voulait pas se marier à nouveau.

"Je suis désolée," je marmonne, le moral au plus bas.. "Je pensais que tu…"

La pression de son pouce sur mes lèvres m'empêche de terminer ma phrase et quand j'ai le courage de regarder son visage, ses yeux brillent. "C'est la Bella dont je me souviens," dit-il avec approbation. "Impulsive, passionnée et totalement impatiente." Il appuie son front sur le mien.

"Alors tu penses qu'on devrait se marier ?" demande-t-il avec un sourcil qui lance un défi. "Ou est-ce que tu...veux m'épouser ?"

Je baisse la tête. Comment pourrais-je gâcher un si beau moment qu'il a clairement planifié avec ma suggestion grossière de mariage ? Bien sûr que je veux l'épouser mais sa question fait ressortir la banalité de mes paroles.

"Je veux t'épouser," j'insiste.

"Et c'est ça ton idée d'une demande en mariage ?" Ses mots auraient pu sembler durs s'ils n'avaient pas été accompagnés de l'amusement tendre qui se reflète dans ses yeux.

L'espoir bouillonne dans ma poitrine quand je décide de jouer à ce jeu. "Donne-moi une minute pour me mettre à genoux. "

A ma grande surprise, il prend du recul et me fait signe de le faire. En gardant le contact visuel, je tombe sur le sol, en m'attendant à moitié à ce qu'il m'arrête.

"As-tu une bague ? " demande-t-il, sur un ton taquin.

"Les hommes ne portent pas de bague de fiançailles..." je lui fais remarquer.

Je m'apprête à lui demander quand il me tire brusquement sur les pieds et m'embrasse le bout du nez. "Puis-je prendre le relais ?"

Je le fixe pendant qu'il arque ses sourcils. Je cligne des yeux plusieurs fois, surprise par l'intensité soudaine dans ses yeux. Son humeur a changé et il est soudain un homme en mission.

"Bien sûr," dis-je, complètement déconcertée.

Il prend mes mains dans les siennes et se penche vers moi, me serrant contre le mur. "Il m'a fallu aussi longtemps pour comprendre mes sentiments pour toi, Bella... mais je les comprends maintenant. J'ai besoin de toi. J'ai été si seul sans toi et où que tu sois, c'est là que je dois être. Ainsi, peu importe nous vivons," chuchote-t-il.

"Parce que tu es mon chez moi. Je t'aime tellement..." Ses doigts semblent se contorsionner autour des miens, en tirant et en les séparant jusqu'à ce que je sente quelque chose de froid et de dur coulisser dessus. "Reste avec moi pour toujours...sois à moi," chuchote-t-il en levant la main pour révéler un diamant scintillant ornant le troisième doigt de ma main gauche. "Épouse-moi, Bella."

Ses mots font fondre mon cœur et tout mon corps se met à trembler d'émotion alors qu'un sanglot se répand dans ma gorge. Je hoche la tête, incapable de parler.

Il me serre comme dans un étau mais son contact est toujours aussi tendre. "Dis-le !" me dit-il avec insistance.

"Oui !" Je crie, alors que des larmes de joie commencent à couler sur mes joues.

Il me soulève et me fait tourner et je m'accroche à lui en enfouissant mon visage dans son cou.

"Je t'aime," dis-je dans un long soupir frémissant. Il me tient près de sa poitrine, massant la peau nue de mes épaules. Après quelques instants, il relève doucement mon menton et couvre mes lèvres avec les siennes. Je peux goûter le goût salé de mes propres larmes sur ses lèvres.

Finalement, je me recule et je regarde à nouveau la bague. "Tu allais faire ta demande ?" Je demande, en essuyant les larmes de mes joues.

"Ouais. Ton impatience a en quelque sorte détourné la conversation." Il rit.

Mon visage s'enflamme. "Je suis tellement désolée... mais tout à coup il m'est clairement apparu que je voulais t'épouser."

Cela semble lui plaire. "Bien avant que tu ne me voles encore la vedette, je pense qu'il est important que je te dise tout ce que j'avais l'intention de te dire avant de te demander en mariage."

"Ne devrions-nous pas d'abord en finir avec Céleste, elle aura envie de nous faire partir d'ici pour pouvoir rentrer chez elle," Je lui demande alors qu'il me conduit dans le couloir.

"Tu plaisantes ? " Il rit. "Elle va faire une très grosse commission sur cette maison. Je suis presque sûr qu'elle resterait ici toute la nuit juste pour réaliser la vente." Il montre du doigt les portes. "Ok, donc nous avons établi que ce sera la chambre de Jacob. Et ceci..." dit-il en levant le doigt, "sera mon bureau, si je veux travailler à la maison". J'ouvre la bouche pour parler mais il ne me laisse pas faire. "Chut, je n'ai pas fini."

Il pousse la porte à côté du bureau. Son comportement change et pour la première fois il semble un peu hésitant. "Ça pourrait être la chambre d'enfant," dit-il doucement, en me surveillant de près pour voir ma réaction.

Son regard est déterminé pendant que je le regarde. Réduisant la courte distance qui nous sépare, il prend mes mains dans les miennes. "Je ne veux pas te mettre la pression mais je dois être honnête avec toi et te dire que je veux que nous ayons un autre bébé. Je veux que nous… toi, Jacob et moi partagions ça cette fois… je… j'y ai beaucoup réfléchi… et tu n'as pas à abandonner tes rêves cette fois. Je quitte mon travail avec Emmett…"

"Quoi... ?"J'ai le souffle coupé

"Ecoute-moi… s'il te plait," plaide-t-il. "J'ai travaillé dur pendant mes études de médecine et j'ai travaillé dur avec Emmett pour bâtir une entreprise prospère mais... même s'il y avait une certaine satisfaction et une certaine fierté personnelle d'atteindre ces objectifs - je ne me suis jamais épanoui...

Être avec toi et être père m'a comblé d'une manière totalement inattendue. Je veux être là pour élever nos enfants avec toi. Tu peux toujours aller à l'université parce que je serai ici pour tout partager avec toi. Je vais être un père qui participe, Bella. Je veux emmener Jacob à l'école et être là quand il rentre à la maison. Si nous avons un autre bébé je peux m'en occuper pendant que tu es en cours…" Sa voix s'éteint et il me regarde plein d'espoir.

"Tu veux être père au foyer ?"

"Oui je veux être ici pour m'occuper de ma famille."

"Mais tu as dit que tu voulais que cette pièce soit ton bureau ?"

"Si je veux travailler, je peux faire du travail de conseil pour Emmett depuis chez moi." Il passe ses phalanges sur ma joue. "Tu n'as pas à répondre tout de suite. Je voulais juste te dire que c'est ce que je veux mais je sais que nous devons le vouloir tous les deux sinon ce ne serait pas juste."

Lâchant ses mains, je serre mes doigts autour de sa nuque et le tire vers le bas. Je l'embrasse avec toute la passion que je peux rassembler avant de le relâcher et de le regarder en face. "Je t'aime. Je veux t'épouser et vivre ici avec toi," lui dis-je. "Et je veux avoir plus d'enfants avec toi mais c'est beaucoup à appréhender pour l'instant."

Il expire profondément, apparemment soulagé. "Nous avons amplement le temps d'en parler," reconnaît-il. Il me serre fort et chuchote à mon oreille. "Nous avons d'abord un mariage à organiser."

Mon cœur est prêt à éclater de bonheur.

En quittant la pièce, je regarde la maison avec un intérêt renouvelé. Du coup la couleur des murs, du sol et des luminaires semble plus importante. Céleste saute du tabouret de bar dans la cuisine quand elle nous voit approcher.

Edward s'avance joyeusement vers elle. "Nous irons au bureau lundi pour faire notre offre."

Céleste serre les mains et nous sourit. "Je suis si contente que vous l'aimiez," dit-elle sincèrement.

Nous la remercions d'avoir accepté de venir ici ce soir puis nous retournons rapidement dans la voiture. "Veux-tu aller le dire à ta mère ?" demande-t-il en démarrant le moteur.

"Non," dis-je. "Je veux d'abord le dire à Jacob. Il voudra être là quand nous le dirons à Renée et à Phil."

"Bien sûr," acquiesce-t-il.

Sur le chemin du retour j'admire la bague à mon doigt et j'ai du mal à comprendre ce qu'il s'est passé ce soir. La bague tourne librement et bien que je sache que je devrais la faire rapetisser, son symbolisme garde le sourire sur mon visage tout le long du chemin.

"Je ne peux pas croire que tu avais l'intention de faire ta demande," dis-je et ma voix semble haletante d'émotion. "Quand as-tu acheté la bague ?"

"Je l'ai achetée à Paris," dit-il en glissant sa main sur ma cuisse. "Le temps écoulé m'a fait réaliser que je ne veux plus jamais être loin de toi. Je veux être lié à toi de toutes les manières possibles."

Je tourne la tête pour le regarder. Ses yeux restent fixés sur la route et je laisse mes yeux parcourir ses beaux traits. J'aperçois les quelques taches de gris sur ses tempes et ses cils sont incroyablement longs, la forte saillie anguleuse de sa mâchoire et mes entrailles tremblent quand mon regard tombe sur ses lèvres douces et pleines. Tout en lui est parfait pour moi, à l'intérieur comme à l'extérieur.

Ses yeux se posent brièvement sur les miens. "Qu'est-ce que tu regardes ?" demande-t-il légèrement.

"Mon futur mari," dis-je avec un sourire narquois.

Sa main saisit la mienne et il pose ses lèvres souriantes sur mes doigts avant de baisser nos mains et de les laisser reposer sur sa cuisse.

Nous courons pratiquement dans l'escalier pour rejoindre l'appartement et dès que la porte se ferme derrière nous, nous sommes un enchevêtrement de membres et de lèvres alors que nous trébuchons vers la chambre. La porte s'écrase contre le mur tellement il la pousse fort et puis mes pieds quittent le sol alors qu'il me soulève avant de me poser sur le lit.

Ses genoux forcent mes jambes à s'écarter et il s'installe entre elles. "Voudrais-tu ton dessert à présent ?" demande-t-il avec un sourire espiègle.

"Oui, s'il te plait !" Je halète alors qu'il frotte son érection contre moi avec force.

La tension sexuelle refoulée que nous avons à peine pu apaiser toute la semaine explose. L'air est électrique autour de nous alors que nous nous déshabillons. J'attaque chaque centimètre de sa peau nue que j'expose avec mes lèvres et mes dents et je me délecte de la sensation de ses mains fortes agrippant fermement mes cheveux. Son gémissement est si fort qu'il est presqu'un rugissement quand mes lèvres glissent sur sa longueur engorgée.

La liberté de ne pas avoir à se soucier d'être entendu est exaltante et je fais autant de bruit que possible en suçant son orgasme. Il se renverse sur le lit et me tire doucement sur son corps.

"Putain Bella !" halète-t-il, luttant pour reprendre son souffle. Ses yeux sont toujours enflammés et pleins de passion quand il prend mon menton dans sa main et plante un baiser brûlant sur ma bouche. Il s'appuie contre les oreillers et me tire dans ses bras pour que le haut de mon corps soit positionné sur sa poitrine. Je frotte mes doigts sur les doux poils de sa poitrine avant de poser mon menton sur le dos de sa main. Le bruit sourd de son cœur tambourine contre mes doigts.

"Je suis désolé d'avoir ruiné ta demande," dis-je. "Quand allais-tu la faire ?"

"Tu ne l'as pas ruinée." Il me sourit tendrement. "J'espérais que tu accepterais d'acheter la maison pour que je puisse la faire juste après."

"Et si je n'avais pas voulu ?"

"Eh bien j'aurai attendu jusqu'à ce que nous trouvions celle qui te convienne."

"C'était magnifique," dis-je avec un soupir mélancolique.

"C'est une maison magnifique." il sourit.

"Oui aussi, mais je faisais référence à ce que tu as dit. Quand tu as dit que j'étais ton chez toi... ça veut dire beaucoup pour moi. J'ai hâte d'être ta femme."

L'émotion brute brûle dans ses yeux quand je dis ces mots. "Tu m'as rendu si heureux en disant oui," me dit-il, sa voix lourde et grave. "Je ne peux pas m'imaginer vivre sans toi maintenant. Rien dans ma vie ne m'a jamais fait ressentir ce que je ressens avec toi. Rien n'est comparable aux sentiments que je ressens quand je suis avec toi. Je n'ai jamais… su qu'il était possible d'être aussi heureux et satisfait - et parfois j'ai l'impression de ne pas le mériter - mais je veux être un homme meilleur pour toi Bella. Pour toi et Jacob."

"Tu es parfait tel que tu es," j'insiste.

"Je veux mettre tout ça derrière moi. Je ne veux plus être Edward Cullen," dit-il. "Il était faible et égoïste et je ne veux pas que tu sois la deuxième Madame Edward Cullen..." Il s'arrête, ayant l'air un peu inquiet de cet aveu. "J'ai changé mon nom en Masen. Tout cela est nouveau pour moi. Je… je n'ai jamais ressenti cela pour personne d'autre que toi et je ne veux pas que tu sois ma seconde épouse, je veux que tu sois la première et unique Madame Edward Masen."

Je suis stupéfaite par son aveu sincère mais il n'attend pas que je lui réponde. Ses bras m'entourent et il me fait rouler sur le dos, ses lèvres recouvrant les miennes. Son baiser est ferme et fort et rempli de besoin quand sa langue se glisse entre mes lèvres séparées.

Ses doigts s'enfoncent dans mes cheveux, ses pouces massent mes tempes alors que le baiser s'approfondit. Tout mon corps bourdonne du plaisir de sa peau pressée contre la mienne. Sa tête se lève, brisant le baiser et mon cœur se gonfle quand je regarde ses pupilles se dilater de désir. Ses yeux flambent de besoin et mon cœur commence à battre aussi fort que le sien.

Son souffle est chaud et doux quand il hume à travers ses lèvres fendues, en se répandant sur mon visage. "Je t'aime," promet-il.

"Fais-moi l'amour," je lui réponds, en traînant mes doigts le long de l'étendue ferme des muscles de son dos, les sentant onduler alors qu'il se déplace au-dessus de moi.

Mes jambes se séparent volontairement et la sensation de son durcissement contre ma cuisse envoie un courant de bonheur dans mon corps. Ses muscles se crispent sous mes mains lorsqu'il se penche pour capturer mon mamelon avec ses lèvres et mes doigts piquent plus profondément dans sa chair, dans mes tentatives de le rapprocher encore.

Le plaisir jaillit dans un fort gémissement de ma gorge lorsqu'il aspire mon bourgeon douloureux dans sa bouche, en le léchant rudement avec sa langue. Le doux bruit de succion de sa bouche sur ma peau m'excite encore plus. J'ai besoin de son baiser. Mes doigts glissent dans ses cheveux soyeux, les saisissant légèrement pour soulever son visage vers le mien.

Ses lèvres sont chaudes et humides et légèrement gonflées et il expire dans ma bouche lorsque ma main atteint ses fesses fermes. Quand sa langue se presse entre mes lèvres, je la caresse avec la mienne, appréciant son goût familier dont je ne me lasse jamais. Mes hanches se soulèvent, lui disant en silence que j'ai besoin de lui en moi.

Il brise le baiser et me regarde profondément dans les yeux. Il cogne contre mon entrée. Il s'arrête brièvement, me posant une question sans mot. Je penche légèrement le menton en signe d'acquiescement. Ses yeux vacillent avec une émotion qui se situe quelque part entre le plaisir et la gratitude, avant que sa tête ne tombe sur mon cou et ses hanches poussent lentement vers l'avant.

Dans le calme de l'appartement, je n'entends que le doux halètement qu'il émet dans mon oreille. Longue et lente caresse - personne ne peut me faire ressentir ce qu'il me fait ressentir. Personne ne le fera jamais. Je le saisis et peu importe la façon dont il est pressé contre moi, ce n'est pas suffisant. Il me soulève vers lui comme s'il ne pouvait pas s'approcher assez lui non plus. La chaleur, la pression et le plaisir de jouir irradient à travers moi - me consumant.

Son rythme est lent mais fort et sûr. Il se lève, s'appuie sur ses coudes et je lève la tête vers sa poitrine. Le goût salé de sa sueur salue ma langue quand je le goûte. Son odeur musquée remplit mes narines et je me glorifie du pur plaisir qu'il me procure en remplissant chacun de mes sens.

Il me demande de le regarder et je le fais. Son visage est beau, rouge de ses efforts et rayonnant d'un mélange capiteux d'amour et de luxure. Ses lèvres tombent sur les miennes en délivrant un autre baiser puissant. Je fais de même de plein gré alors que mes hanches commencent à onduler au rythme des siennes. Ses paroles, prononcées plus tôt, jouent dans mon esprit, approfondissant la connexion que je ressens maintenant.

C'est plus qu'une simple satisfaction physique... bien plus encore.

Mon pouls monte d'un cran quand mon corps commence à avoir envie de se libérer. Son souffle passe sur mon visage en bouffées courtes et fortes à mesure que son rythme s'accélère. Sa main prend mon visage en coupe, le maintenant en place pendant que ses yeux pénètrent dans les miens. Il me regarde comme s'il pouvait voir dans mon âme. "Je t'aime tellement, baby," souffle-t-il, son visage se contorsionnant de plaisir. "Tu le sens ?"

"Oui," je râle, l'émotion me serrant la gorge. Tout est exacerbé : son odeur enivrante autour de moi, le goût piquant de sa peau sur ma langue, la sensation de son cœur qui bat avec le mien et surtout l'amour que je peux voir dans ses yeux et entendre dans sa voix.

Désespérée d'être encore plus proche, je lève mes jambes et les enroule autour de sa taille. Le désir se propage quand son pubis commence à se frotter contre moi - ce qui augmente mon plaisir.

"Viens en moi," je halète.

Ses yeux sont remplis d'émotion et je mets sa tête dans le creux de mon cou. Je crie de plaisir quand il serre sa bouche sur mon épaule, grattant ma peau avec ses dents. Ses muscles fléchissent et se regroupent sous mes doigts impatients alors qu'il nous pousse tous les deux à bout et le gémissement fort qui annonce son orgasme ressemble à de la musique car il me fait basculer vers le mien.

De minuscules répliques envoient des tremblements dans mes muscles alors qu'il continue à me caresser langoureusement et me fait descendre du septième ciel. Nous sommes allongés, les bras enroulés l'un autour de l'autre, respirant toujours fortement. Ses lèvres flottent sur ma clavicule pendant que je passe mes doigts dans ses cheveux. Il embrasse mes lèvres puis il les mordille doucement.

Son front repose sur le mien. Sa respiration est encore un peu laborieuse. "Je sais que c'est un peu précipité mais es-tu sûre que ça va ?"

Je sais tout de suite de quoi il parle. "Je veux tout : Le mariage, plus de bébés," je lui prends la joue dans ma paume. "Une vie pleine."

"Je ne voulais pas te presser," dit-il.

"Je veux cela," j'insiste. "Je veux vivre le moment présent, faire tout ce que nous voulons maintenant. Quel est l'intérêt d'attendre alors que nous savons tous deux que c'est ce que nous voulons ? Et d'ailleurs, qui sait combien de temps il nous faudra pour concevoir... nous ne rajeunissons pas..." J'essaie d'injecter un peu d'humour dans mon ton sur la dernière partie.

"Et si cela se produisait tout de suite ?" demande-t-il, toujours préoccupé par le fait qu'il en demande trop.

"Alors c'est que c'est censé être... et je serai ravie."

Il me roule dessus et je me blottis contre lui. Sa main caresse ma hanche et j'appuie un baiser sur son épaule.

"Quand as-tu changé de nom ?" Je demande finalement.

"Ça a été finalisé il y a quelques semaines. "

"Ça ne prend pas une éternité pour faire ça ?"

Il rit doucement. "Pas si tu connais les bonnes pattes à graisser."

"Qu'est-ce qui t'a décidé à le faire ?" Je ne peux pas m'empêcher de demander.

Ses doigts se resserrent sur ma peau. "Je pensais ce que j'ai dit. Je n'ai jamais été à l'aise en tant qu'Edward Cullen... Je sais que ce n'est qu'un nom... mais je crois vraiment que je suis un homme différent maintenant. Je ne veux pas... porter le nom de Carlisle et je ne veux pas non plus que tu sois souillée par lui. Je suis désolé si, indirectement, en faisant référence à Irina je t'ai dérangée mais il faut que tu saches que c'est bien plus que ça. Tu es tellement plus qu′elle l'a jamais été. Toi et moi sommes égaux et je t'aime plus que je n'ai jamais cru en être capable."

Je touche son visage, en passant mon pouce sur ses lèvres. "Je sais," je chuchote. "Je peux le sentir."

Son sourire illumine tout son visage et l'humeur est instantanément remontée.

"Juste une chose cependant.." dis-je, et il me regarde avec son sourcil levé. "Ta mère n'était-elle pas la première Mme Edward Masen ?" Je lui demande, résolument malicieuse.

Il me chatouille les côtes. "Toujours aussi pinailleuse."