Bonjour à tous,
Voici le nouveau chapitre. J'ai eu un peu de mal à coucher mes idées sur le papier mais finalement, je suis plutôt satisfaite. J'espère que cela vous plaira. La dernière partie a été la plus difficile à écrire mais celle que j'ai préféré. J'espère, de tout coeur, avoir réussis à vous transmettre ce que je voulais comme émotion.
Je profite de ce message d'intro pour remercie mille fois Helianay et Rubymoon ! Vos messages c'est mon carburant
Spécial Thanks à LadyZalia également qui m'écoute toujours et qui mériterai que vous alliez la lire !
Je vous aime de fou !
Ah et si jamais... Non. Ce n'est toujours pas la fin.
P.S Vous êtes de mon avis pour les mois et le calendrier ?
Chapitre XXXV
- Malefoy
- Quoi encore Granger ?
Assis à la bibliothèque, en train de feuilleter un livre pour son cours de rune dont, sincèrement, il se fichait complètement, il cherchait à éviter les questions de plus en plus insistantes de la sorcière et de Blaise.
Et pourtant… Les runes lui seraient très certainement utiles plus tard… Il caressait depuis un moment l'envie d'entrer dans une des Universités Magiques proposant un cursus sur les recherches dans l'utilisation de Potions Rares et Dangereuses dans le but d'intégrer une des Unités du Ministère.
Il avait longtemps hésité. Médicomagie… Utilisation et Développement de Potions Rares… Et finalement il avait penché pour la seconde option après avoir lu un des livres que Potter avait en sa possession. Un livre de Potion de Poudlard...Usé jusqu'à la trame et qui était couvert d'annotations de la part d'un étudiant dont il ignorait le nom et, évidemment, le survivant avait refusé de lui dire où il l'avait trouvé…
Il avait été fasciné par ce qu'il avait appris en lisant les notes gribouillées sur les pages. Une manière plus efficace de trancher les racines… Un brassage raccourci pour une concentration plus élevée… L'influence de la lumière de la lune sur certaines… Il avait eu du mal à décrocher de sa lecture l'année passée… A tel point que Potter lui avait quasiment fait manger son livre, excédé de le voir l'ignorer au profit d'un simple livre.
Et les runes seraient utiles parce que de nombreux ouvrages dangereux avaient été codés. Et pour cela, certains sorciers utilisaient des caractères runiques… Et donc, il avait besoin d'étudier avec assiduité le décryptage de ces caractères runiques.
Enfin. Ca c'était la belle théorie. Celle qu'il avait échafaudée avant de savoir que son imbécile de petit ami Sauveur du Monde allait encore se sacrifier.
Petit ami. Il s'était résigné au terme… Parce que Salazar… Potter ne pouvait pas avoir d'autre statut. Il y avait longuement pensé et en avait finalement conclu que "A moi" n'était pas un statut suffisamment clair. Alors certes, il ne l'avait pas encore dit à voix haute… Parce que si cela sonnait relativement...correctement dans sa tête, il avait l'impression qu'il en serait tout autre une fois prononcé.
Mais il était frustré. Parce que ce n'était pas encore assez fort… Petit ami c'était ridicule… Copain… Compagnon… tout ça semblait bien pâle en comparaison avec son obsession pour le brun. Et pourtant, afin d'éloigner une bonne fois pour toute les groupies de Potter, il serait bien obligé de marquer son territoire. D'ailleurs, il avait même pensé à le forcer à l'épouser. Ça règlerait le problème du nom au moins. Personne ne pourrait plus ignorer à quelle personne il appartenait.
Il eut un petit rictus amusé en se rappelant qu'il avait, dans le dos du brun le matin-même, changé la couleur de sa cravate, la faisait apparaître vert et argent juste avant d'entrer en cours de Potion. Son parrain avait d'ailleurs haussé un sourcil avant de le fixer avec son air glacial…
Il avait remarqué que Le Maître des Potions leur tournait autour… Qu'il avait senti que quelque chose se passait et avait entamé un jeu dangereux avec lui… Ce serait probablement à celui qui se trahirait le premier. La colère l'envahit à nouveau alors qu'il se rappellait comment le survivant s'était joué de lui...Lui arrachant un serment sans qu'il n'en connaisse les réelles conséquences.
- Je pense qu'il craque... Il sourit et ensuite on a l'impression qu'il va tuer quelqu'un…
- Probablement toi Zabini… Arrêtes de toujours le chercher
- Je ne le cherche pas Théo ! J'essaie de comprendre ce qu'il se passe entre eux…
- Harry refuse d'en parler…. Il dit qu'il n'y a rien…
- Potter passe son temps à essayer de nous fuire… Tu ne peux pas le croire Hermione…
- Je n'ai pas dit que je le croyais… Juste qu'il refuse d'en parler
Pourquoi fallait-il que ces trois là le collent à ce point… ? Ne pouvaient-ils pas plutôt aller voir Potter… ? Non. Bien évidemment. Parce que lui, il se barrait. Se fichant complètement de ses cours d'ailleurs… Tandis que lui, Draco Malefoy, n'allait certainement pas laisser ses résultats baisser au risque de se faire définitivement distancer par Granger.
- Vous ne pouvez pas vous taire cinq minutes ?
- De retour parmi nous ?
Levant les yeux sur le métisse afin de lui lancer un regard agacé, il referma d'un geste sec son livre avant de leur adresser son expression de suprême mépris.
- Je travaille Zabini.
- Bien sûr. Tu souris souvent à tes livres de runes… ?
- Il se trouve que je suis tombé sur une formule particulièrement amusante concernant les utilisations diverses des sorts de silence au sein d'un groupe de sorciers.
La grimace du métisse était suffisamment claire. Il avait compris le message. Draco n'était pas à prendre avec des pincettes ces derniers temps.
- Malefoy. Sérieusement. Qu'est ce qu'il se passe ?
Reposant son regard gris sur la seule sorcière de leur groupe, il soupira. Granger ne lâchait rien. Et de son côté, il était coincé. Mais alors qu'il fronçait les sourcils, sur le point de mentir sans vergogne, il s'arrêta. Granger. C'était peut-être bien la seule à pouvoir déjouer tout cet imbroglio.
Non seulement elle connaissait Potter par coeur, mais en plus, elle était dangereusement intelligente. Et c'était sans compter sa curiosité tout à fait mal placée.
- Potter…
Oh oui. Voilà… Il lui suffisait de mentir. Il lui suffisait d'être suffisamment maladroit pour qu'elle se doute de tout. Sans pour autant la mettre sur la moindre piste… Il pouvait au moins lui faire deviner certaines choses…
- Potter et moi on s'est pris la tête. Je ne vois pas ce qu'il y a d'original là dedans.
Il vit immédiatement la suspicion éclairer le regard brun. Parce que même si ce n'était qu'une dispute, elle voudrait savoir pourquoi. Comment. Quand.
- A propos de quoi ? Il me semblait pourtant que cela allait bien entre vous avant les vacances…
- Potter a encore joué les grands seigneur je parie.
Zabini. Il l'aurait embrassé. Ou pas. Mais il semblerait qu'il lui serait utile pour une fois. Haussant les épaules, il se saisit nonchalamment d'un des autres livres posés entre eux et ignora la question sous-jacente, notant le regard songeur de Nott sur lui.
Tiens. Lui aussi était redoutable quand il s'y mettait… Après tout...cette heure d'étude à la bibliothèque lui serait certainement bénéfique.
Pensive, elle traversait les couloirs enfermée dans le silence. Elle en était persuadée. Quelque chose se tramait et Harry avait délibérément mis tout le monde de côté.
Elle avait remarqué ces derniers mois que les choses avaient changé depuis la rentrée. Snape posait un regard perçant sur son pupille dès qu'il entrait dans son champ de vision… Malefoy passait son temps à étudier… Il rabrouait Harry et passait d'un état de fatigue et d'abattement à une sorte de colère glaciale en moins de quelques secondes.
Et Ron. Elle l'avait vu également devenir de plus en plus méfiant vis à vis du survivant. Par moment, elle le voyait le regarder longuement, plongé dans ses pensées.
Zabini et Nott partageaient ses doutes. Elle s'était confiée il y a quelques jours alors que Malefoy, après avoir envoyé balader Harry, s'était éclipsé, furieux, le survivant sur les talons, apparemment désolé pour des raisons obscures.
Mais malgré leurs multiples questions, aucun des deux ne leur donnait une explication franche.
- Hermione ?
Sortant de ses pensées un peu brusquement, elle stoppa net sa déambulation pour se tourner vers Ron.
Par Merlin. Chaque fois qu'elle le voyait, elle était saisie par sa carrure. Rougissant de ses pensées alors qu'elle était petit à petit en train de se rapprocher de Blaise, elle s'éclaircit la gorge d'un raclement discret.
- Oui ?
- Est-ce que ça va…? T'as l'air énervée..
Il était vraiment grand. Mais ce qui, à chaque fois, la laissait pantoise, c'était sa musculature. Ron ne le savait pas, mais depuis son changement physique, de très, très nombreuses sorcières avaient des vues sur lui.
Elle le vit passer sa main dans ses cheveux maintenant coupés courts et prendre un air gêné. Il ressemblait à ces espèces d'armoires à glaces nounours… Le genre d'homme maladroit… Gentil et vraiment adorable qui pouvait vous briser la mâchoire d'un coup si jamais on s'en prenait à la mauvaise personne…
D'ailleurs, entre ses origines de Sang Pur, sa transformation physique et son changement de caractère, elle avait, plusieurs fois, confisqué des filtres d'amour qui lui étaient destinés.
Parce que oui, Ronald Weasley, en plus d'être devenu vraiment trop sexy, avait changé. Depuis le décès tragique de son père, il était devenu moins exubérant, plus réfléchi… Il avait une espèce de petit côté mystérieux et renfermé… Ténébreux… Blessé.. qui donnait des envies de conquête à plein de femmes.
Par Gryffondor… Elle était entourée de sorciers tous plus sexy les uns que les autres… D'ailleurs… Si on les mettait tous torse nu dans un calendrier, elle était certaine de se faire pas mal d'argent…
Malefoy serait Novembre évidemment. Glacial. Mais sans l'esprit du mois de décembre qui annonce une période de fête… Elle l'imaginait Posant tel un Roi dans un fauteuil de satin vert au coin du feu, la chemise légèrement ouverte, un verre d'alcool à la main et son regard gris brillant dans la pénombre…
Zabini serait sans le moindre doute juillet ou août… Chaud. Brûlant. Le corps recouvert de gouttes d'eau, glissant sur lui, un sourire séduisant aux lèvres. En train de s'étaler de la crème solaire sur le torse…?
Nott représenterait parfaitement le mois de Mai… Sans savoir pourquoi, son calme était apaisant et elle le voyait bien poser au milieu des prémices du printemps, assis sous un arbre, un livre sur les genoux, l'air rêveur.
Harry…. Mn… Probablement le mois de mars. Un mois de changement, de transition entre un hiver glacial et l'annonce du printemps. Un mois où se battaient températures, pluie, soleil et même parfois neige. Un mois complètement imprévisible et qui, en même temps, donnerait le ton pour le reste des saisons. Il serait probablement sur un balai, se battant contre les éléments, son corps moulé par des habits trempés par la pluie…
Et Ron, lui, c'était octobre. L'automne. Il serait incroyablement sexy, torse nu, une hache à la main en train de fendre une bûche pour approvisionner le réserve de bois pour l'hiver…
- Hermione ? Hé ho ?
Sursautant, sortie sans douceur de son fantasme tout éveillé, elle se retrouva quasiment nez à nez avec Ron qui agitait sa main devant ses yeux, les sourcils froncés et l'air inquiet.
Rougissant furieusement, elle recula pour reprendre contenance.
- Ah euh...pardon… qu'est ce que tu disais… ?
- Je te demandais si ça va… t'as pas l'air bien.
- Je...ah… c'est juste… Harry.
Elle le vit hausser un sourcil avant de les froncer.
- Il est bizarre avec Malefoy depuis la rentrée hein.
Alors il avait remarqué aussi. Evidemment.
- Il prépare quelque chose Ron… Et je suis absolument certaine que Malefoy sait…
- Bien sûr qu'il sait… Vu la tête qu'il fait, je dirais même qu'il n'est pas content du tout…
- Tu...tu savais ?
Le roux croisa ses bras sur son torse, se renfrognant.
- Ça fait déjà depuis la fin d'année dernière que je dis à Malefoy de se méfier… Qu'il se passe un truc… Mais il ne me croyait pas… Quand il est revenu à la rentrée avec cette tête là, j'ai su qu'il avait dû, soit deviner, soit réussir à faire parler Harry…
- Et toi…?
- Quoi moi ?
- Tu as deviné…?
Elle le vit secouer lentement la tête avant de regarder autour de lui furtivement et de lancer un sort de silence autour d'eux d'un geste discret de sa baguette.
- Non… Mais je l'ai souvent vu sortir l'année passée avec sa cape… Il a même fait une incursion dans le bureau de Dumbledore… Et puis...j'ai fouillé plusieurs fois ses affaires ces dernières semaines mais rien…
- Tu...tu as fouillé… ?
Balbutiant, elle fixa Ron qui semblait absolument sans honte vis à vis de ses actes.
- Ouais. Et je vais le refaire. A la guerre comme à la guerre Hermione. Je vais pas rester là sans rien faire alors que je suis certain que ce qu'il cache est certainement bien trop grave pour qu'il s'en occupe tout seul
- Mais… fouiller sa chambre
Il ne se gêne pas pour nous mentir. Il pense peut-être une connerie du genre "je leur épargne une souffrance" mais j'ai compris, quand papa est mort, que tout ça c'est des saloperies. Si jamais il se fait tuer, on va devoir porter ça sur la conscience.
Son discours plein de hargne était...convainquant. Il avait raison. Au fond, elle était tout aussi intimement persuadée que Harry allait faire une énième bêtise…
- Est-ce que t'as besoin d'aide… ?
- Franchement Hermione… Je pense que t'es la seule à pouvoir deviner ce qu'il cache…
- Je crois que Malefoy a essayé de me faire réagir tout à l'heure
- Comment ça ?
- Il… m'a rien dit ou sous-entendu… Mais… c'était comme s'il me racontait des mensonges à dessein… Juste pour attirer mon attention.
- Et s'il ne pouvait pas parler… ?
La révélation la frappa de plein fouet. C'était tellement évident… Elle le savait pourtant, en faisant partie de l'Ordre, que Harry lançait les sortilèges de secret à la perfection. C'était ça. Il devait avoir demandé à Malefoy de prêter serment. Mais lequel… ? Était-il aussi infaillible pour que le Serpentard soit aussi en colère ?
- Sortilège du secret.
Elle jeta à peine un regard à Ron, ses méninges tournant à toute vitesse, cherchant un moyen de contourner le sort. De découvrir le serment passé. Si c'était ça, si c'était un sortilège, alors il devenait parfaitement clair que Harry s'était mis dans une situation inextricable.
- Merde. Hermione. Si c'est vraiment ça, on a quasiment aucune chance de découvrir de quoi il s'agit.
- Non. Malefoy ne peut rien nous dire. Mais rien ne nous empêche de mener l'enquête… Harry m'a parlé de certaines choses concernant les Horcruxes, tout comme à l'Ordre. Et tout cela a forcément un lien avec ce combat. Si on réunit tout ce qu'on sait…
- … Il a commencé à changer après la mort de Dumbledore…
Effectivement. Le survivant avait eu un brusque revirement de comportement après ça. Brusquement, il avait semblé vouloir brûler la chandelle par les deux bouts. Il se fichait des cours. Des autres.
Il avait , du jour au lendemain, rejeté toute forme de contrainte, se levant face à ses détracteurs. Il défiait les membres de l'Ordre, se battait et n'hésitait plus une seconde à tomber dans la provocation. Par contre, c'était l'inverse auprès de Malefoy et Snape.
Il s'était ouvert. Il cherchait leur présence. N'hésitait pas, ou plus, à démontrer ses attaches…
Elle frémit alors qu'un puzzle fictif apparaissait dans son esprit. Trop de pièces lui manquait pour qu'elle n'en distingue le dessin...Mais c'était là.
- Il va jouer sa vie Herm.
Sursautant, elle posa un regard hagard sur le roux qui la fixait de son regard maintenant assombri. Elle n'avait aucune idée du chemin qu'avait pris sa réflexion, mais, de toute évidence, ils en étaient arrivés au même point.
- Mais comment ? De toute manière, dans ce combat qu'on lui demande de mener, il y a une chance sur deux pour qu'il y laisse la vie… Alors qu'est ce qu'on manque…?
- Je ne sais pas…
Il faut tout reprendre depuis le début… Il y a forcément des indices…
- Monsieur Weasley. Miss Granger.
Elle sursauta, tout comme le roux et se tournèrent de concert au son de la voix traînante et glaciale qui venait de résonner dans leur dos.
- Pro..Professeur
Le roux balbutia maladroitement le titre, reculant d'un pas sous le regard noir du Maître des Potions. Frémissant à son tour, la sorcière prit le temps de le saluer avec respect, priant pour qu'il n'ait rien entendu de leur conversation.
- Que faites-vous ici à discuter alors que vous devriez effectuer vos rondes respectives… ?
- Navrés Professeurs, mais Ronald et moi avions quelques informations à nous transmettre.
C'était un demi-mensonge. Ou une demi-vérité.. ? Elle ne savait toujours pas quel était le terme politico-correct à ce propos. Priant pour que cela passe et que l'ancien espion ne cherche pas plus loin, elle baissa les yeux dans une attitude soumise.
- Je vois… Reprenez votre travail. J'ai aperçu plusieurs élèves traîner du côté du couloir nord du premier étage.
- Oui Monsieur.
S'empressant d'obéir, elle prit le bras du roux et le traîna derrière lui sans vergogne.
Intéressant. Ainsi, il n'était pas le seul à mener son enquête. Traversant le couloir à pas rapide, il s'engouffra dans les cachots, tout droit vers son laboratoire.
Alors qu'il faisait une dernière ronde, il avait brusquement senti les contours d'un sortilège. Et, les veilles habitudes d'espion aidant, il avait lancé son propre sort afin d'écouter la conversation quand il s'était rendu compte qu'il s'agissait de deux membres de la Golden Team.
Et il n'avait absolument pas regretté. Les informations récoltées étaient intéressantes. Il avait également pensé au sortilège du secret. Et était, maintenant, à peu près certain que son filleul était sous emprise de celui-ci. Incapable de parler de quoi que ce soit. Piégé.
Fermant la porte d'un coup de baguette magique, il s'approcha de son bureau lentement, observant sans réellement les voir les divers devoirs pathétiques d'élèves ignares qu'il lui restait à corriger.
Il avait passé les semaines suivant la rentrée à chercher le moindre petit indice… Il s'était, à plusieurs reprises, heurté Lucius et son insistance de plus en plus insupportable concernant le moyen de faire parler Potter. Mais il en était hors de question. Il ne pouvait pas s'y résoudre.
Non seulement parce qu'il ne pourrait, ensuite, plus jamais se regarder en face, mais en plus, si jamais Potter le soupçonnait de quoi que ce soit, il se renfermerait. Voire pire. Il l'imaginait parfaitement s'évaporer dans la nature histoire de continuer à jouer les héros, seul contre tous.
Se laissant lentement tomber sur son siège, il soupira. Cet enfant était de plus en plus ingérable. Passant une main sur son visage lasse, il se raidit brusquement alors que sa cheminée ronflait, éclairant la pièce d'une lueur verte.
- Severus ?
Oh Merlin.
- Remus..
- Ah j'avais peur de ne pas te trouver !
- Et où pensais-tu que je serai à part...ici ? Je te rappelle que je suis Professeur et que, de ce fait, je suis forcément à Poudlard durant l'année scolaire.
La voix dégoulinante de sarcasme, il sentit un mal de tête poindre. Salazar. Depuis quelque temps, les membres de l'Ordre, et notamment ce fichu loup venaient sans cesse le déranger pour tout et n'importe quoi.
- ah euh...oui bien évidemment...je...Désolé…
- Viens en au fait. Je suis occupé.
- Ah..euh..oui.. Je...j'ai fait les recherches concernant les Horcruxes et je pense que Miss Granger avait raison. Il ne s'agit pas uniquement d'objets…
- ….Nagini…?
- Oui… Harry a certainement vu juste… Je pense que le serpent fait partie des Horcruxes.
- Alors… nous les avons tous.
- Oui. Encore faudrait-il pouvoir atteindre celui-là
- Et concernant le moyen de les détruire…?
- Notre seule théorie est celle du venin de Basilik… Je n'ai rien trouvé d'autre.
- Je vois.
Fabuleux. Après tout, les basilik étaient de charmantes créatures que l'on trouvait à chaque coin de couloir. Grognant d'agacement, il posa son regard noir dans l'âtre de la cheminée.
- Et l'épée de Gryffondor ?
- Aucune trace... Minerva et Tonks ont retourné tout Poudlard sans succès…
- Ce sale fou sénile nous fera encore courir partout même au-delà de sa mort.
- Severus !
Il se contenta d'un regard glacial pour toute réponse, incapable de laisser sa rancoeur pour Dumbledore de côté.
- Je sais que tu es inquiet pour Harry mais...
- Inquiet… ? C'est un euphémisme !
Se levant brusquement de sa chaise, il se mit à faire les cents pas devant le feu, le visage tordu par la colère.
- Cet imbécile d'enfant n'a de cesse de se mettre dans les pires ennuis et de me le cacher ! Il se fait manipuler joyeusement et trouve cela normal ! Il n'a pas le moindre esprit de conservation. Aucun instinct ! C'est même déplorable parce que ce petit imbécile serait capable de me ramener le Maître en me suppliant de l'aider.
Oh que oui. Il pouvait parfaitement imaginer la scène. Son enfant lui ramenant le Mage le plus noir de tous les temps et lui expliquant par le menu pourquoi il était une victime parmi tant d'autre et comment ils étaient devenu miraculeusement amis…. Par les cloches de l'enfer.
Il se rassit brusquement et pinça l'arrêt de son nez.
- Quelque chose se trame. Ses deux amis Gryffondor l'ont également remarqué. Cela ne m'étonnerait pas que mes serpentards également.
- … Effectivement…
- Que disent les centaures ?
- … Bane dit que la forêt interdite commence à ressentir l'approche des créatures… L'ordre a également été contacté ce matin par les Traqueurs de l'Ombre. Il semblerait qu'ils se rallient à notre camp.
Le temps leur était compté. Il devait absolument découvrir ce qu'il se passait… peu importe les moyens.
Sa peau le démangeait. Tout le temps. Comme si des insectes couraient dessus, ne le laissant jamais tranquille. Tirant sur les manches de son pull, il remua pour la centième fois sur sa chaise, s'attirant les foudres du professeur McGonagall qui, apparemment, en avait marre de son cinéma.
Mais il n'y pouvait rien… C'était...comme si quelque chose dans l'atmosphère le rendait nerveux. Jetant un regard autour de lui, il déglutit avec peine. Tout était normal. Absolument et parfaitement normal.
Impossible. Prenant sur lui, il inspira lentement et tenta de se concentrer sur le sort qu'il devait jeter. Mais c'était inutile. Vain. Peu importe les efforts qu'il faisait, il pouvait sentir ou presque la Guerre s'approcher de l'école.
L'ordre était en état d'alerte depuis la veille. Les créatures de la forêt interdite avaient prévenu les sorciers, les forces sombres étaient là. Comme prévu, le Lord prévoyait donc de lancer son assaut directement à Poudlard. Encore une fois.
Dehors, il faisait horriblement sombre pour un mois de novembre. Une pluie glaciale frappait les carreaux des immenses fenêtres, battant les arbres d'un vent furieux. Les vieilles pierres encaissant la violence des bourrasques dans broncher pour le moment.
Abandonnant définitivement tout effort de concentration, il gratta furieusement son bras, rougissant la peau sans même s'en rendre compte. Quand l'annonce du cours résonna, il sauta littéralement de sa chaise pour sortir de la pièce.
Il étouffait. Il se sentait mal. Quelque chose arrivait. Se passait. Avalant sa salive avec difficulté alors que sa gorge se nouait, il s'assura pour la millième fois que sa baguette était bien là.
Cela ne pouvait pas arriver maintenant… Il n'était pas prêt… Il n'avait pas encore trouver l'épée… II n'avait pas eu le temps d'écrire ce qu'il voulait… Il devait rentrer. Le faire. Maintenant.
Quittant brusquement le couloir, il s'enfonca dans le labyrinthe de l'école pour terminer aux cachots. Se faufilant dans l'appartement de son tuteur, il s'enferma dans sa chambre. Il devait leur écrire. Leur expliquer. Et il devait aussi trouver la réponse.
Il n'avait pas le temps.
Il arrivait. Il pouvait le sentir dans chacune des fibres de son corps. Il entendait son rire sinistre dans sa tête malgré les barrières mentales.
- Où est Potter ?
- Aucune idée. Il est parti quasiment en courant du cours de métamorphose et depuis, je ne l'ai pas vu.
Levant les yeux au ciel d'agacement, le blond continua son chemin. Ils venaient de sortir du cours d'arithmancie et il n'avait qu'une envie : Potter.
- En courant ?
- Il était bizarre aujourd'hui…
- Potter est toujours bizarre Granger.
- Non...je veux dire plus que d'habitude.
- Et tu ne me le dis que maintenant ?
- Désolée mais je n'ai pas pour habitude de discuter en cours !
Cette sorcière finirait certainement seule. Avec des chats. Soupirant, il passa une main dans ses cheveux platine avant de poser son regard gris sur elle alors qu'elle reprenait la parole.
- Il n'arrêtait pas de gesticuler… J'ai même cru que le Professeur McGonagall allait le stupéfier tellement elle était agacée…
Jusque là, il ne voyait pas en quoi c'était anormal. Potter n'avait jamais été, et ne serait probablement jamais, très concentré en cours.
- Il n'arrêtait pas de se gratter le bras… Il fixait la fenêtre et regardait derrière lui comme si Neville allait brusquement se changer en Acromentule pour l'attaquer…
Se gratter…? Regarder derrière lui ? Fronçant les sourcils, il jeta un rapide coup d'œil sur les fenêtres du couloir… Pas qu'il ne voit grand chose à vrai dire. Il était dix-sept heures et il faisait déjà presque nuit noir dehors. C'était tout juste s'il pouvait deviner qu'il pleuvait à verse.
- Et il est parti dès la fin du cours ?
- Oui… A mon avis, il n'a pas dû aller à son cours de défense…
- Potter ne rate jamais un cours de défense. C'est bien le seul d'ailleurs qu'il daigne prendre au sérieux.
- Tu oublies le cours de Potions.
- C'est uniquement parce que sinon Severus le lui ferait regretter.
La sorcière gloussa un peu avant de sourire en coin.
- Tu devrais le rejoindre. Peut-être que c'est juste que tu lui manques.
- ...Je t'en prie Granger… Ne sois pas ridicule.
- Et bah quoi ?
Il leva les yeux au ciel alors qu'elle émettait l'hypothèse stupide que Potter se comporte comme une gamine enamourée. Il n'y avait rien de plus faux.
- Tu as déjà vu Potter jouer les amoureux transis… ?
- … Non effectivement.
- Voilà.
- Il serait plutôt du style à te provoquer assez pour que tu l'enferme dans un placard ou une salle vide…
Effectivement. Il faisait toujours ça. Il attendait qu'ils soient entourés et donc, de son côté, inaccessible au blond, pour s'amuser à lui filer une érection complètement déplacée.
- Effectivement.
- Qui aurait cru que Harry Potter mettrait Draco Malefoy à genou.
- Oh Granger. Crois moi. C'est Potter qui est à genou en général. Je suis plutôt dominant de mon côté.
Et voilà. Un sourire plein de fiel, une remarque osée et la pauvre fille perdait tout ses moyens en balbutiements incompréhensibles et en rougissements.
- Oh je ...je...sais bien que...enfin je ne disais pas...tu… vraiment… je...c'est toi qui… ?
- Mène la danse Granger ? Exactement.
- O...Oh. Oooh.
Et voilà. Elle venait d'atteindre la couleur de Weasley dans ses grands moments de gêne. Ricanant discrètement, il reprit sa marche.
- Malefoy ?
- Quoi ?
- J'ai un problème.
- Et en quoi cela me concerne… ?
- J'aimerais que tu m'écoutes.
- …. Granger… sérieusement … c'est une sorte de plaisanterie ?
Mais qu'est ce qu'il lui prenait tout d'un coup ? Elle venait de se planter à ses côtés, fixant droit devant elle après lui avoir lancé un regard grave.
- Non. Tu sais, j'ai une amie qui est en couple.
- ….ah. Fabuleux.
Elle le prenait pour le courrier du coeur ?
- Et cette amie, son copain est… disons dans les ennuis.
- … Je m'en fiche Granger.
- Des ennuis vraiment grave… Et de son côté elle a promis de ne pas en parler… Mais...je vois bien que cela ne va pas…
Il se figea une seconde. Savait-elle… ? Déglutissant lentement, il lui lança un regard en coin. Elle n'avait pas bougé, son regard toujours porté au loin, son seul signe de nervosité étant sa main droite qui enroulait une de ses boucles brunes autour de son doigt.
- Pourquoi elle a promis ça…? C'est stupide.
- Je ne sais pas… A mon avis elle n'a pas vraiment eu le choix. Il a dû utiliser un sort.
- Et alors… ? Brisez-le…
- Impossible… Du moins, pas selon mes recherches… et pas sans connaître les termes exact du serment.
Il réfléchissait à toute allure alors qu'une idée se formait lentement dans sa tête. Il avait juré de ne jamais rien dévoiler du secret… Ni qu'il était sous emprise... mais… Les termes d'un serment quelconque n'entraient, normalement, pas en compte. N'est-ce pas…?
- S'il a été formulé dans le but de faire taire ton...amie… alors tu devrais pouvoir en deviner les termes Miss-Je-Sais-Tout.
- Mnn j'y ai réfléchi justement.
- Et….?
- Cela donnerait quelque chose comme promettre de ne rien dire. De ne parler d'aucun élément...de ne donner aucun indice à qui que ce soit de quelque manière que ce soit… De ne pas tenter d'utiliser la magie pour rompre son serment…
- Effectivement.
- Et je pense que j'aurais demandé à cette personne de ne pas l'écrire ou y penser.
- Quelle ingéniosité Granger.
- …. et que finalement, je lui demanderai de ne pas chercher à avertir qui que ce soit de l'existence du sort.
Potter avait toujours eu raison à son propos. Elle était dangereuse. Merlin. Si Granger se lançait en politique comme elle le clamait partout depuis la création de la S.A.L.E, le Ministère aurait de quoi trembler. Il n'aimerait pas être son concurrent.
- Et donc….?
- Et donc...je me demandais comment tu ferais pour aider cette amie à ma place… ?
Elle lui tendait des perches. Cherchait les limites du sort qui lui avait été jeté, prudente, calculatrice. Sans son besoin irrépressible de justice elle aurait été une serpentarde tout à fait honorable. Enfin. Sans ce léger détail du sang.
- J'ai pour habitude de ne pas me mêler des affaires des autres Granger.
Il la vit se renfrogner et manquer de taper du pied par terre de contrariété. Soupirant, il rajusta son sac sur son épaule et passa devant elle.
- Mais si j'étais toi, j'irais parler à son ….copain. Pour lui dire ma façon de penser.
- J'ai peur qu'il ne parte si je fais ça…. Il est...susceptible…
Il sentait une sorte de migraine poindre et fronça les sourcils lentement. Ils se rapprochaient trop du sujet pour son propre bien.
- Granger. Si tu veux de l'aide, va voir quelqu'un d'autre… Weasley… Ou Zabini…. Mais pas moi. Je ne peux pas t'aider.
Il espérait qu'elle comprendrait le message. Qu'elle n'insisterait pas et le laisserait partir. Apparemment, ce fut le cas. Elle avait un air tout à fait détestablement satisfait. Comme si elle venait d'avoir la confirmation de tous ses doutes.
- Maintenant, excuse moi, mais j'ai à faire.
- Oui oui, à plus tard Male…
- Hermione ! Hermione !
Ils se retournèrent de concert pour voir Potter débarquer devant eux au pas de course. Il semblait… étrange. Nerveux effectivement. Le visage pâle et pourtant un air déterminé et victorieux sur le visage. Les cheveux en bataille, il ne portait que sa chemise, pas de cravate et, alors qu'il se rapprochait, il pu voir son regard écarquillé.
- J'ai trouvé ! J'ai trouvé ! Malefoy...t'es là aussi ! Parfait !
- Qu'est ce que tu racontes encore Potter… ? Tu t'es cogné la tête ?
Posant un regard dubitatif sur le brun, le serpentard l'observait se gratter le bras convulsivement avec les sourcils froncés.
- Écoutez-moi tous les deux ! J'ai réfléchi à cette histoire de portrait ! Et finalement j'ai trouvé !
Avant même qu'il ne réagisse, Granger les entraînait tous les deux dans une salle de classe vide.
- Harry calme toi ! Par Gryffondor mais on dirait que tu as pris de la drogue ! Et arrête de faire ça !
Elle venait de lui enserrer les poignets, l'empêchant de continuer à se gratter, la peau de son avant-bras griffée par les agressions constantes.
- Je suis calme Hermione ! C'est juste que j'ai finalement trouvé cette saloperie de réponse à l'énigme !
- Quelle énigme Potter ?
- Celle du portrait du premier directeur ! Pour accéder au coffre de Dumbledore !
- Et donc ?
- Un mot de passe !
- … Quoi un mot de passe Potter ?
- Le premier directeur m'a demandé ce que désirait tout tableau et bien un mot de passe !
Granger fixait le survivant avant que son regard ne s'écarquille doucement sous la compréhension.
- Mon dieu...c'était tellement évident ….
- Je sais ! Et j'ai réussi à ouvrir le vif !
- Quoi ? Quand ?
- Il y a ...je sais pas...dix minutes ? J'étais en train de réfléchir et je me suis rappelé que Dumbledore m'a dit que c'était le premier vif que j'avais attrapé !
Les sourcils froncés, le blond se rappela alors de la scène. Ah oui. Pour être mémorable ça l'était. Cet imbécile de survivant avait manqué avaler le vif lors de son premier match de quidditch. Il s'était étranglé de rire sur les souvenirs de la scène pendant des mois après ça. Jamais il n'avait vu quelque chose d'aussi ridicule que Potter manquant de vomir la petite balle ailée. Merlin.
- Et donc ?
- Je sais où est l'épée de Godric Gryffondor.
Tournant brusquement ses yeux vers le brun, il le fixa. Sous ses airs complètement excités, il pouvait sentir sa peur. Sa résignation. Il pouvait le voir se déchirer entre le soulagement et l'abattement. Le compte à rebours était lancé.
- Où..?
- Dumbledore l'a confiée à Fumscek… Je pense qu'il nous l'apportera le moment venu…
- Tu...penses Potter… ? Sérieusement ?
La colère l'envahit brusquement alors qu'il venait à nouveau leur servir une de ses théories fumeuses. Une de celles bourrées d'incertitudes et de peut-être. Une de celles qui ne garantissait rien du tout, encore moins leur survie.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise Malefoy… ? J'ai pas mieux pour le moment…
- Les garçons….c'est pas le moment…
Prenant une lente inspiration, il s'exhorta au calme. Il ne pouvait, effectivement, pas se permettre de se lancer dans une dispute maintenant. Surtout pas devant Granger, bien trop perspicace.
- Mn…
- Et donc Harry… tu as été ouvrir le coffre… ?
- Non… Écoute. Hermione ! C'est pas l'important pour le moment !
Il venait de s'emparer de ses épaules, plongeant son regard vert dans celui de la sorcière.
- Ecoute-moi bien… Quand le combat se déclarera… Il faudra que tu sois disponible. Toi, Ron… Neville...qui tu veux… Mais prenez l'épée dès que Fumsek se pointe et allez détruire les Horcruxe.
- E...et toi…?
- Potter et moi ferons diversion… Ou plutôt, on se battra en première ligne.
Il ignora le regard sombre que Potter lui lança. Ils s'étaient disputés plusieurs fois à ce propos. Le survivant voulait qu'il se charge des Horcruxe… Il avait refusé. Il serait sur le champ de bataille cette fois. Même s'il devait voir "ça".
- Harry….Je ne suis pas sûre que….
- Hermione. Quand le combat débutera tu te chargeras de les détruire.
Potter venait de se redresser, le ton de sa voix transformé. Son visage aussi. Il semblait maintenant sombre. Dur. Sa voix portait tout le poids de son amertume et de sa haine. Son visage taillé dans la pierre . Tout son corps s'était raidis, il serrait les poings comme s'il se retenait de frapper quelque chose.
- Je… d'accord.
Elle venait d'abdiquer. Les sourcils froncés, elle semblait hésiter à parler. Se crispant, il lui fit un signe discret. Par Merlin, faites que, pour une fois, elle se taise.
- Bien… c'est parfait…
- Potter.. ?
- Quoi ?
- T'as fini…? On peut y aller…?
- Ouais… Hermione...Je compte sur toi…
- O..oui
- Bien…
Il semblait maintenant complètement ailleurs. Comme s'il était absent. Sorti de son corps pour chercher un peu de paix. Serrant la mâchoire à s'en briser les os, le blond s'empara de son bras pour le traîner derrière lui, quittant la salle de classe vide.
Tout devenait beaucoup trop réel à son goût.
Et les fenêtres du couloir explosèrent.
Il sentit son corps se faire projeter contre le mur à cause de l'explosion. Gémissant de douleur alors que son crâne entrait violemment en collision avec la pierre.
Sonné quelques secondes, il regardait autour de lui. Un des murs était en lambeau. Comme si un projectil l'avait réduit en miette. Il entendait des cris. Proches pour certains. Lointains pour d'autres. Il vit vaguement la silhouette d'une sorcière se précipiter vers lui.
Malefoy. Il se redressa vivement et sa vision dû s'ajuster pendant plusieurs secondes pour qu'il ne note la présence du blond, debout à quelques pas, soulevant un bloc de roche d'un sort pour dégager la jambe d'un autre élève.
- Harry ! Harry ! Dépèche-toi ! Ne reste pas ici !
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- Je ne sais pas ! Mais il faut rejoindre la grande salle ! Les plans d'urgence vont s'activer !
Les plans d'urgence. Ah oui. Chaque élève avait été rodé pendant l'année. En fonction de son statut, de son âge et de sa mission, ils devaient rejoindre plusieurs endroits stratégiques. Certaines pour aider à l'évacuation, d'autres pour se préparer au combat.
Tournant la tête vers le trou béant du couloir, il observa les lueurs des sorts des centaines de baguettes venir attaquer la barrière protectrice de l'école… Ils ricochaient systématiquement… Alors comment.
Et brusquement, il écarquilla les yeux et hurla. Il hurla à tout le monde de s'écarter, poussant Hermione violemment, la faisant tomber pour éviter la pierre immense qui volait au travers des airs pour venir s'écraser à nouveau contre le château. Il sentit le sol trembler, la poussière se soulever et rendre sa vision complètement floue.
Toussant, il se releva, tirant Hermione à lui, notant à peine le sang qui coulait sur la joue de la sorcière. Il lança un regard au blond qui se tenait plus loin et lui hurla de descendre. Ils se retrouveraient en bas. Il le vit tourner les talons, aboyant sur les élèves pour les obliger à le suivre.
La guerre était là. Voldemort était là.
- Hermione. Il faut que tu te charges des Horcruxes. Va chercher Ron. Détruisez-les. Faites-le dès que j'aurais entammé le combat avec lui. Chaque fois qu'on en détruit un, il souffre. Cela me donnera du temps.
- Je...Ha...Harry…
- Non écoute-moi. Ensuite, quand ce sera fait, rejoint Malefoy. Reste avec lui okay ?
Qu..quoi ? Pourquoi ?
- Parce qu'il aura besoin de toi. Il t'expliquera.
- Harry qu'est ce que tu nous cache ?
- Quand le combat sera fini, si je ne suis pas capable de le faire, j'ai caché des trucs dans ma chambre. Dis le à Malefoy. D'aller voir dans ma malle, dans les journaux de Quidditch.
- Harry ! A..arrête qu'est ce que tu dis ?
Il entendit sa voix trembler mais l'ignora, dévalant quatre à quatre les marches conduisant au rez-de-chaussée. Il était en transe. Ailleurs. Il pouvait voir les élèves courir par petits groupes. Les plus jeunes arborant tous une expression terrifiée. Il pouvait sentir les membres de l'Ordre arriver, passer par les cheminées, envahir l'école.
Il sentait également la magie des créatures magiques se joindre aux différents camps. Le sol tremblait à cause des assauts physiques ou était-ce à cause des géants..? Il entendait leurs cris furieux. Et puis le froid glacial apporté par les détraqueurs qui s'insinuait partout.
La pluie se déchaînait dehors alors qu'il avait comme une impression de fin du monde. C'était trop tôt. Il n'avait dit au revoir à personne. Il sentit l'angoisse se loger dans ses entrailles, sifflant de joie.
- Fais-le Hermione ! Juste, promets-le moi.
- Je…
- Monsieur Potter !
Ils furent séparés brusquement alors que Snape s'emparait du bras de son pupille. Il avait le visage livide et semblait prêt à tuer quiconque s'approcherait, baguette en main.
- Où étiez-vous ?
- J'étais au deuxième étage !
- Harry ! Où est Draco ?
Narcissa se tenait derrière le maître des potions, le visage rongé d'angoisse, Lucius aboyant des ordres sur plusieurs membres du Ministère.
- Il nous rejoint, il descend avec d'autres élèves par le côté sud des escaliers.
- Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Je ne sais pas, on dirait qu'on nous lance des pierres.
- Tch les géants.
Ne s'attardant pas sur l'explication de l'ancien espion, il fut entraîné dans la grande salle, là où se réunissaient tous ceux qui étaient prêts à se battre. Il vit Hermione courir jusqu'à Ron après lui avoir lancé un regard équivoque et plein de menace avant de chuchoter quelque chose aux roux qui fronçait les sourcils, les poings crispés.
Ils allaient tellement lui en vouloir quand ils sauraient. Quand tout serait fini. Se tournant lentement vers son tuteur, il sentait une immense plaie s'ouvrir en lui.
Lui aussi lui en voudrait. Il se sentirait certainement coupable. Malgré sa lettre. Malgré ses explications. Il s'en voudrait encore… Du coin de l'œil, il nota l'arrivée de son Serpentard. Il le vit se faire étrangler par l'étreinte de sa mère, l'empêchant de le rejoindre dans l'immédiat.
C'était mieux ainsi. Il prit une longue inspiration et se prépara pour le conseil de guerre. Tous les sorciers présents avaient la mine grave. Le cœur au bord des lèvres, il écouta à peine la stratégie. Hermione les informa que Fumseck apporterait probablement l'épée… Qu'elle et Ron s'occuperaient de ça. Neville se joindrait à eux.
Il entendit à peine les questions ou encore les décisions prises pour sa sécurité… De toute manière, il avait déjà échafaudé son propre plan. Pendant une seconde, son regard croisa celui du blond. Il était le seul qui savait.
Tout allait trop vite. Les géants continuaient de bombarder l'école de pierres aussi grosses qu'une voiture… Mais tant que les élèves et les non-combattants n'étaient pas évacués, il était hors de question de baisser les barrières pour se jeter dans le combat.
Il eut l'impression que cela dura des heures. Il sentait sa magie s'agiter furieusement autour de lui. D'ailleurs, les sorciers s'étaient écartés. Il sentait sa peau le démanger. Il entendait presque l'écho de sa voix contre ses tempes. Il pouvait deviner son excitation, son envie de tuer.
Il tremblait aussi. D'impatience. Il voulait y aller. Il voulait en finir.
- Potter.
Il sursauta alors que la main de Malefoy se refermait sur son bras. Il avait la voix étranglée. Le visage hagard. Il le regardait et n'arrivait plus cacher sa terreur. Et lui, lui il se sentait tellement calme….
Ses doigts glacials s'enfonçait dans sa chemise et dans son bras.
- Fais pas ça…
Une dernière supplique. Il l'avait à peine murmurée mais il n'avait pas besoin de plus pour comprendre. Sauf qu'il n'avait pas le choix. Il y avait pourtant réfléchi des centaines d'heures. Il ne pouvait pas continuer ainsi… Il ne pouvait pas imaginer vivre en permanence dans cette guerre…
- Désolé…
Il le sentit se raidir alors qu'il passait son bras autour de lui, le plaquant contre son torse, posant son front contre son épaule dans un geste tellement significatif. Il le sentait être déchiré par la colère. Par la peur. Par l'angoisse terrible de la suite des événements.
- Draco.
- Harry.
Lucius et Severus venaient de parler en même temps, s'avançant tous les deux vers les deux jeunes hommes, prêts, cette fois, à les faire parler.
- Tout le monde a été évacué.
Mais c'était trop tard.
S'écartant du blond, il sentit son esprit se vider. Il releva un regard neutre sur la foule de sorcier derrière lui. Puis il s'avança lentement vers les portes de l'école.
- Allons-y. Chacun sait ce qu'il a à faire.
Les portes s'étaient ouvertes au moment même où les barrières tombaient, laissant les premiers sorts lancés par les Mangemorts s'écraser contre les murs de pierre.
La pluis glacial s'abattit sur les sorciers, rendant la visibilité difficile. Le choc des deux camps secoua l'école entière. La magie volait dans tous les sens alors que les hurlements de créatures magiques venaient résonner avec les cris des humains.
Acromentules, centaures, gobelins, géants. Détraqueurs, Traqueurs de l'ombre. Les combats furieux étaient monstrueux. Terrifiants. Le sang giclait de blessures mortelles alors que les sorts brûlaient, explosaient ou tranchaient les chairs.
Suivant le survivant qui fendait la foule sans que personne ne le touche, eux, étaient obligés de se battre pour ne pas tomber sous l'attaque d'un des partisans du Seigneur.
C'était une scène étrange. Ils voyaient le dos du survivant qui marchait à travers les combats, les sorciers s'écartant. Par moment, une créature s'approchait de trop près, mais alors sa bulle de protection se mettait en place et elle était alors renvoyée plus loin.
Poussant un cri à l'intention de son parrain, il lança un Sectumsempra sur le Mangemort qui allait attaquer l'espion par derrière. Il vit son torse s'ouvrir d'une entaille large et profonde, le sang giclant jusque sur son visage. Essuyant rageusement sa joue, grimaçant de dégoût, il ne s'attarda pas sur l'homme qui gisait maintenant dans la boue.
Il n'avait pas le temps de se demander ce que cela lui faisait de tuer. De blesser. Tout ce qui comptait c'était de suivre Potter. Sauf, qu'à cet instant, il se rendit compte que sa seconde d'inattention aurait de graves conséquences.
- Draco !
Il manqua de tomber alors que son parrain le tirait violement hors de la trajectoire d'un sort, grimaçant alors qu'il se tournait vers l'homme en noir, il prit la peine de le détailler.
Cela devait faire à peine vingt minutes que la bataille avait commencé mais ils étaient tous les deux couverts de boue, de sang. L'ancien espion était blessé, son bras saignait, mais cela ne semblait pas si grave que cela. De toute manière, des médico-mages sillonnaient le champ de bataille afin de soigner, revigorer ou sauver les sorciers du camp de la lumière.
- Où est Potter ?
Ils étaient obligés de crier pour se faire entendre. Tremblant sur ses pieds alors qu'une explosion faisait trembler le sol à quelques mètres d'eux, le blond secoua la tête.
- Je sais pas ! Il était là il y a deux minutes !
- Par les cloches de Satan !
Il vit le professeur jurer comme jamais avant d'écarquiller les yeux. Plus loin, Zabini était aux prises avec un Mangemort et semblait en difficulté. Il ne réfléchit pas et s'empressa de le rejoindre. Il ne pouvait pas non plus, malgré Potter, malgré son absence, ignorer ce qu'il voyait.
Il vit son filleul disparaître, l'air furieux, pour rejoindre Zabini. Plus loin, Nott qui semblait avoir vu la même chose, se joint à eux, entamant un combat contre plusieurs Mangemorts.
A sa droite, un loup immense surgit de nulle part, poussant un hurlement à vous glacer le sang. Lupin. Il savait qu'il avait rallié plusieurs meutes à leur cause, mais voir des dizaines de loups envahir le champ de bataille et se jeter, gueule ouverte sur leurs ennemis, déchirant les gorges, arrachant les membres, était impressionnant.
Mais il n'avait pas le temps pour ça, il devait retrouver son enfant. S'assurer qu'il survive à tout ça. Faisant lentement un tour sur lui-même, il observa alors les combats.
Les Aurores tuaient sans hésiter. Des étudiants parmi eux, prenant exemple sur leurs aînés, blessant dans l'intention certaine de voir leur opposant ne pas se relever. Les professeurs s'alliant avec les créatures. Hagrid dirigeait une vraie armée d'acromentules, hurlant pour les motiver au combat. Plus loin, il pu même voir un de ses fichus griffons. Back…? Bick ? Il ne savait plus. Mais la créature était en train de littéralement dépecer le corps d'un homme, lui ayant ouvert le ventre pour dévorer ses entrailles, répandant le tout partout autour de lui.
Plus loin, les centaures s'étaient alliés au traqueurs de l'ombre. Les équidés tranperçaient de leurs lances et de leurs flèches les sorciers se mettant sur leur chemin, piétinant ensuite les corps de leurs lourds sabots alors que les Traqueurs, eux, se contentaient d'immoler vivants leurs victimes, contemplant les silhouettes en feu courir parmis les sorciers en hurlant leur agonie.
Par endroit, la terre brûlait, une fumée âcre se répandant autour d'eux à cause de la pluie glaciale qui continuait de tomber. Plus loin encore, il pouvait voir les zones de soins qui avaient été mises en place, cette fois, préparés, l'entièreté ou presque des médico-mages de Saint-Mangoustes était là, prête à contribuer à la bataille contre les forces des ténèbres.
A sa droite, il pouvait deviner le couple Malefoy se battant, de manière surprenante, aux côtés de Molly Weasley qui ressemblait à une vraie Lionne. Elle hurlait et jetait des sorts à tout va.
Le clan Weasley était là à son complet. Et bientôt, l'un des fils, il ne savait plus lequel, apparut, monté sur un Dragon, accompagné de plusieurs de ses collègues, les monstrueuses créatures crachant du feu sur le camp de l'ombre, tuant des dizaines d'entre eux, les hurlements de peur et de douleurs embrasant le ciel.
Mais le camp du Maître répliquait à chaque attaque. Les géants se ruaient sur les combattants, les écrasant de leurs immenses corps, accompagnés de Trolls, ils n'avaient pas la moindre pitié alors que les corps s'amoncellaient après leurs passage, ravageant le camp de la Lumière.
Les détracteurs s'en prenaient aux plus faibles, les plongeant dans le plus atroce de leurs souvenirs avant de venir leur voler leurs âmes, et à la plus grande horreur de l'espion, il vit également des Inferis les rejoindre.
Il n'en avait jamais vu et aurait préféré que cela continue ainsi. Les créatures, des corps exhumés pour être ramené à la vie par la magie noir étaient immondes. Décomposées, traînant dans leur sillage une odeur de viande avariée, elles se jetaient sur les vivants pour chercher à les dévorer.
Revenant à la réalité, il déglutit avec mal avant de se concentrer à nouveau sur sa mission. Trouver le survivant.
Severus,
Ou… Père..? Je ne sais pas comment débuter cette lettre à vrai dire. Je n'ai jamais rien écrit de pareil…
Je… Ne suis plus là et je suis à peu près certain que tu m'en veux. Mais que tu t'en veux encore plus de n'avoir rien pû faire. Je suis désolé. Je savais que tu allais réagir comme ça mais je n'avais pas le choix.
Je pense que Draco t'en a déjà parlé. Il a dû vous dire la vérité… Mais je sais que je suis le dernier Horcruxe depuis la fin de l'année passée. C'est Dumbledore qui me l'a dit… Que j'étais une partie de lui. Qu'il avait fait de moi cette chose qui le maintenait en vie.
Je l'ai détesté de l'avoir découvert...De me l'avoir dit. Alors que j'avais finalement tout ce que je voulais. Tu sais, j'ai cherché partout comment me sortir de cette situation… Mais impossible.
Il a cherché aussi. Draco aussi quand il a su. Mais comment faire pour tuer la moitié de mon âme et que je m'en sorte… ? Tu vois bien que c'est pas quelque chose de possible… Et puis nous avons manqué de temps.
Je sens qu'il est là. Je sais que la guerre est à nos portes.
Poussant un cri de douleur alors qu'un sort venait trancher sa cuisse, il manqua de s'écrouler au sol, Zabini se ruant sur lui pour le retenir, Nott achevant leur adversaire.
Il allait devoir se faire soigner. Pressant sa main contre sa cuisse pour tenter d'endiguer le flot de sang, il hoquetta de douleur. Par Merlin. Il n'avait pas le temps. Il devait le retrouver avant que cela n'arrive.
- Draco ! Bouge ! Faut que tu te fasses soigner !
- Blaise ! Vas-y, je vous couvre !
Il grogna quelque chose avant de se faire entraîner sur un des campements de Saint Mangouste. Il se fit allongé sur un brancard de fortune, et immédiatement une sorcière vint arrêter l'hémorragie, lui collant un flacon de potion revitalisante dans la bouche sans la moindre douceur.
- Ca va faire mal. Pas le temps.
Il poussa un hurlement alors qu'elle cautérisait la blessure sans la moindre potion ou sort d'anesthésie. Haletant, la sueur coulant sur son front, tremblant, il s'assit avec difficulté, reprenant son souffle comme il le pouvait, Zabini à ses côtés.
- Nott…?
- Se fait soigner le bras. Il a été brûlé.
- Ok.
Il allait se lever quand il vit brusquement débarquer devant lui Weasley, et Granger, supportant Ginny qui était inanimée.
Ils la posèrent sur un lit, le visage grave.
- Granger ?
Il vit la sorcière se tourner vers lui et se ruer à ses côtés.
- Malefoy ? Tu vas bien ?
Elle avait une mine épouvantable. Ses cheveux étaient gluants de sang, ses habits déchirés par endroits et sa joue portait une vilaine coupure.
- Ouais. Et toi ?
- Oui oui. Ron aussi. Nous amenions juste Ginny. C'est Hagrid qui l'a sauvée d'un détraqueur.
- Malefoy ! Où est Harry ?
Weasley qui venait de s'approcher était flippant. Son visage était couvert de sang. Apparemment pas le sien. Il avait une sorte de substance non identifiée sur l'épaule droite qui ressemblait bien à...quelque chose de… comme des entrailles…?
- Je ne sais pas. On a été séparé.
- Bordel de merde putain !
Le roux venait de violemment shooter une pierre, la colère suintant de son corps tout entier.
- Vous avez l'épée ?
- Non ! Ce foutu oiseau c'est toujours pas pointé ! Il attend quoi exactement !
- Ron calme toi… Fumseck viendra au bon moment.
Le roux jeta un regard glacial à la sorcière, lui faisant bien comprendre ce qu'il pensait de son "bon moment", là au milieu d'un champ de bataille comme personne n'en n'avait jamais vu dans le monde sorcier.
Je ne sais pas comment tout va se dérouler, mais sache que cela fait longtemps que je planifie mes actes. Et que tu n'aurais rien pu faire. Depuis le début j'avais décidé de vous écarter.
Il est hors de question que je vous laisse interférer dans un combat qui de toute manière n'en est pas un.
Je suis allé mourir. Parce que je dois mourir.
Mais j'étais vraiment heureux avec toi. Je suis désolé aussi de t'avoir demandé de m'adopter. Je savais que ça n'arriverait pas. Mais je voulais au moins avoir ta réponse.
Je ne pensais pas que tu dirais oui. Sincèrement. Des fois je me demande pourquoi ma mère n'est pas restée avec toi. Peut-être alors que tout ça n'aurait jamais existé.
Je crois que ma lettre n'a aucun sens. Alors je vais tout reprendre depuis le début. Et t'expliquer.
Il le sentait. Il s'approchait de lui. Traversant lentement le parc du château, il s'enfonçant tout doucement dans la forêt interdite. Il avait tellement de souvenirs ici.
La licorne. Son patronus. Les centaures. Les acromentules. La pierre philosophale. Les souvenirs de ses parents.
La bataille faisait rage tout autour de lui, certaines des créatures les plus dangereuses préférant se battre à l'abri des arbres millénaires qui composaient la magie de cet endroit.
Il cligna à peine des yeux quand le cadavre fumant d'une acromentule carbonisée atterrit à quelques mètres de lui. Il avait envie de pleurer. Il se dirigeait de lui-même vers son bourreau et avait de moins en moins de détermination.
Il n'avait qu'une envie, faire demi-tour. S'enfuir. Quitter cet endroit. Il ne voulait pas mourir. Il voulait rentrer. Fermant les yeux une seconde, prenant une inspiration tremblante, il contourna un arbre pour se retrouver face à une petite clairière.
Là, assis sur un arbre renversé se tenait le Seigneur des Ténèbres. Et il avait l'apparence d'un monstre.
Ses yeux rougeoyants. Son sourire à peine caché. Son visage irradiait la jubilation alors qu'il laissait son regard caresser le corps du survivant, lui donnant la nausée.
- Harry Potter.
Le nom roula sur sa langue comme s'il en savourait les tonalités. Il ferma même les yeux alors qu'il le prononçait, la voix tremblante et légèrement aiguë, un frisson l'agitant.
- Je suis si heureux de te voir enfin… Tu m'as mis tellement en colère ces derniers mois…
Il le fixait. N'avait rien à répondre. Rien à dire. Haussant lentement les épaules, il repensa encore à tout ce qu'il allait sacrifier bientôt… Et espérait que de leur côté, Ron et Hermione pourraient s'occuper des Horcruxes.
- Tu ne souhaites toujours pas me rejoindre Harry…?
L'homme s'était lentement levé, s'approchant du jeune homme, caressant ses lèvres de sa langue, faisant nonchalamment tournoyer sa baguette entre ses doigts longs et fins. Cadavériques.
- Non.
- Quel dommage…
Un silence surnaturel venait petit à petit envahir la clairière, et pourtant, il pouvait sentir la magie de nombreuses créatures, tapies dans l'ombre, observant la scène avec excitation et crainte. Leurs chuchotements venant à peine effleurer ses sens.
- Ce sera donc la dernière fois que nous nous rencontrons Harry.
Un courant glacial remonta le long de sa colonne alors que lentement, il sortait sa baguette à son tour.
- Effectivement Tom.
- J'en suis profondément peiné.
- Pas moi.
Tout a débuté après la mort de Dumbledore, quand j'ai trouvé le premier indice…
