La vie de couple, Kakashi ne la connaissait pas avant. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne pourrait plus jamais s'en passer.
« Si vous pouviez également changer le sol, je partirais pour un parquet flottant d'une couleur clair pour la totalité de la maison. Quant au mur, quelque chose de sobre, dans les tons froids. »
Cela ne faisait pourtant qu'un mois. Iruka avait repris son travail à l'académie et ses astreintes au bureau des missions depuis trois semaines, et Kakashi se demandait comment pouvait-il travailler autant sans tomber d'épuisement. Et comme cela semblait lui être important, il le conviait aux réunions portant sur le dossier du projet Kaminarimon.
« Pour les salles de bain, vous m'installez une baignoire neuve dans chacune d'elle. »
Kakashi était sans équivoque sur un petit nuage fait de guimauve, bien haut dans le ciel.
« Quant à la cuisine, je veux quelque chose de sobre, spacieux et pratique. »
Une nouvelle routine s'était installée dans son quotidien. Il se réveillait aux cotés de l'homme qu'il aimait tous les matins, bercé dans cette ode enivrante de thé au jasmin qui régnait dans son appartement, et encore plus sous les linges de lit.
« Pour la chambre principale, je veux quelque chose de... Je vous enverrai un parchemin l'expliquant dans les plus brefs délais. »
Il l'embrassait tendrement sur le front pour le réveiller le plus doucement possible, puis replaçait sa mèche de cheveux, à l'instant où il voyait battre les paupières de l'endormie. C'est généralement à cet instant, que sa main se perdait toujours dans sa nuque, pour profiter du premier baiser de la journée que lui offrait son amant. C'était l'un des meilleurs selon lui. Il était d'une maladresse attendrissante et Iruka se blottissait toujours contre lui ensuite, pour se rendormir encore quelque minute.
« Pour l'autre chambre, faites comme bon vous semble. »
Ils se réveillaient ensuite, et prenaient une douche, séparés, Iruka n'ayant toujours pas passé le cap de ses récents complexes. Cela ne posait pas de problèmes à Kakashi. Comme il l'avait dit si bien, il attendrait le temps qu'il faudrait.
« Il va sans dire que je vous fais confiance quant à la réfection de la toiture, et également de tous les désordres intérieurs. »
Pendant qu'Iruka se douchait, il préparait à la fois le petit déjeuner, ainsi que leurs bentos pour le midi.
« Changez également la porte de l'entrée. Pour les portes intérieures, quelques choses qui va avec ce que je vous ai déjà décrit. »
Ils partaient ensuite chacun à leur tour à leur travail respectif, tout en se souhaitant la bonne journée d'un baiser passionné sur le pat de la porte.
« Je vous laisse vous occuper des fenêtres aussi... Je pense qu'on a fait le tour. Mes fonctions m'obligent comme vous vous en doutez, à vous laisser. Merci pour votre patience, voici les clefs de la maison. En vous souhaitant une bonne journée. »
De temps en temps, ce baiser passionné le faisait même arriver en retard au travail, puisque l'Umino n'avait de cesse de partir embrasser passionnément quelque chose de plus intime. Ce qui n'était d'ailleurs pas pour en déplaîre à l'Hatake, qui de toute façon avait pris l'habitude d'arriver en retard depuis bien des années.
« Vous en avez mis du temps, vous êtes encore en retard, Kakashi-Sama. Vous savez que c'est galère de vous attendre comme ça ?
Sauf que ces derniers temps, ce n'était pas à cause de ses rendez-vous au cimetière. Mais à cause de lèvres dansantes qu'étaient celle de son Umino sur le symbole de sa masculinité.
« Désolé. Un travailleur du bâtiment a retenu mon attention, et...
— Ne vous donnez pas la peine de m'inventer une de vos célèbres excuses improbables. Voici les salles qui ont été retenus pour accueillir le projet de vote, qui aura lieu dans un mois.
— Ah, parfait, merci, Shikamaru. Tu fais du bon travail, comme d'habitude.
— C'est Iruka-Sensei qui a tout organisé... Vous êtes drôlement joyeux, ces temps-ci. »
Si rejoindre le travail après s'être vu offrir l'une des merveilleuses attentions d'Iruka ne pouvait pas le rendre de bonne humeur, alors rien d'autre ne le pourrait, c'était sur.
« Tu dois te faire des idées. »
De temps en temps, il parvenait à quitter du travail avant l'Umino, et partait l'attendre, allongé sur une branche de l'arbre de l'académie. Il en profitait généralement pour bouquiner. Il savait que cela gênait Iruka mais il devait avouer qu'il aimait bien se faire remonter les bretelles par ce dernier.
« Kaminarimon-San nous a encore envoyé... Vous m'écoutez quand je vous parle ?!
— Oui, Shikamaru. Il est tard, nous reparlerons de cela demain. Tu peux disposer. »
Mais la plupart du temps, il rentrait quand les étoiles scintillaient déjà dans le ciel. Il n'avait même pas besoin de toquer à la porte. Pas qu'il ne prenait la peine de le faire d'habitude, il s'était très vite senti chez lui. Mais son compagnon, lui ouvrait toujours à l'instant même où il levait la main pour la poser sur la poignée de porte.
« Tadaima ! Vous êtes en retard, Kakashi-san ! »
Puis il ralait toujours qu'il rentrait trop tard, avant de l'attraper par le col pour le faire rentrer plus vite. Kakashi se laissait à chaque fois, docilement faire. Il avait fini par s'habituer à se faire plaquer contre la porte ensuite fermée, et devait avouer qu'il aimait ça. Probablement parce-que les lèvres d'Iruka sur les siennes avaient quelque chose de magique.
« Okaeri... Désolé, un vieux monsieur m'a demandé d'aller lui pêcher une carpe dorée, ça m'a pris un temps fou. »
Après s'être imprégné de cette odeur de jasmin qu'il aimait tant en enfouissant sa tête dans la nuque offerte pour y laisser quelques baisers chastes, il s'imprégnait ensuite de l'odeur qui émanait de la cuisine. Car si c'était lui qui préparait le petit déjeuner et le bento du midi, c'était toujours Iruka qui préparait celui du soir.
« En parlant de poisson, j'espère que vous aimez le balaou grillé, c'est ce que j'ai préparé pour ce soir. »
C'était complètement fou, au-delà de ce qu'il n'avait jamais ressenti. C'était inouï, à quel point, il l'aimait, son Iruka Umino.
« Oui, je l'aime à la folie. »
