Oï Oï ! Le bordel du trouple est pas si simple à gérer :p

-Aka-Shoto


Pov Shoto

Il était 5h et je me réveillai pour cette deuxième journée d'exclusion en compagnie de Katsuki. Je pensais qu'on pourrait au moins s'adresser la parole après notre dispute. Mais non et me voilà au même point qu'avant. Ça n'avait servi à rien, si ce n'est à mettre Aizawa Sensei en colère.

Je restais un instant allongé dans mon lit.

Depuis que j'avais accepté le fait que je voulais être de nouveau avec Izuku et Katsuki, c'était devenu compliqué d'être à la fois si loin et à la fois si proche. Parfois je retenais des gestes ou des paroles qui m'auraient semblé naturels auparavant. Et là dans mon lit, juste avant de me coucher ou juste avant de me lever, j'imaginais ce qu'aurait pu être la journée à leurs côtés.

Une douleur sourde se consumait en moi et je n'arrivais pas à lui échapper. Elle me rappelait à chaque instant ce que j'avais perdu. Je voulais être allongé avec eux dans un lit. Ou n'importe où. J'avais l'impression de ne pas pouvoir respirer en plein. Je voudrais les revoir sourire, rire avec eux, pouvoir les prendre dans mes bras. Être ensemble, juste ça. C'était d'autant plus frustrant que je savais qu'Izuku n'attendait que ça, qu'on se retrouve.

Et Katsuki. Je restais persuadé que lui aussi. Je ne comprenais pas qu'il laisse sa fierté se mettre en travers de son bonheur, et pire le connaissant, de ses envies. Certes il peut se montrer buté, mais il n'est pas stupide.

Quand je suis parti, je me suis auto-convaincu qu'il serait satisfait de ce départ. Mais, au fond, je n'ai pas été étonné par sa colère quand il a essayé de m'arrêter ou quand je suis revenu. Par contre j'ai véritablement été surpris du nombre de messages et d'appels qu'il m'avait laissé. Il a continué à en envoyer, bien après qu'Izuku ai arrêté. Mais peut être que ce n'était que des insultes, je me suis forcé à les supprimer sans les lire.

Hier, la proximité nous a poussé à nous toucher avec Katsuki. Rien qu'un peu, quelques coups de coudes pendant qu'on lavait les légumes. On se frôlait parfois en passant dans les cuisines.

Ce n'était pas grand chose mais tellement plus que ce dont nous avions l'habitude depuis les nuits d'hôtels à Tokyo. Je brûlais d'envie de faire durer le contact, de le sentir près de moi. C'était un peu triste mais j'espérais que ça se reproduirait aujourd'hui. Je me levai et me préparai avec cette idée en tête, à laquelle j'essayais de ne pas trop m'accrocher mais que je n'arrivais pas mettre de côté.

POV IZUKU

J'avais détesté cette nuit. Je m'étais réveillé seul au matin, dans le lit de Kacchan après son départ, avec le cœur en miettes. Je devais être plus fort que ça. C'était fatiguant de pleurer, de douter. Je partais prendre une douche avant de retourner dans ma chambre. Je me mis à mon bureau et sortis une feuille en essayant de démêler la situation, j'écrivais ce qui me passait par la tête. Que pouvais-je faire ?

Je ne pouvais pas forcer Kacchan à faire quoi que ce soit.

Et le chantage, faire la tête, pleurer, ça ne résoudrait rien avec lui et de toute façon ce n'était pas mon genre. Il fallait que j'arrête d'ailleurs. Il fallait que je réponde déjà à une question qui me donnait mal au ventre : si Kacchan ne changeait pas d'avis, qu'est-ce que je faisais ?

Je me mordis la lèvre. J'aurais aimé en discuter avec Shoto. Mais je trouvais affreux de lui demander ce qu'il en pensait. Il était beaucoup trop impliqué pour être objectif et il s'agissait de moi, je devais trouver la réponse tout seul.

Au fond... je savais que je ne pouvais pas me laisser influencer par les actes. Shoto était parti, Kacchan était resté, mais je ne devais pas rester avec lui en ayant des regrets juste parce que j'avais l'impression de lui être redevable.

Il fallait que j'arrive à choisir avec mon cœur. Mais... c'est quelque chose d'affreux. Je ne pouvais pas déterminer lequel j'aimais le plus. Ça me paraissait immonde de faire... quoi, un classement ? Je les aimais, point.

J'avais plusieurs choix...

Je pouvais refuser d'être en couple avec un seul, et leur dire que pour moi ça sera avec eux deux ou sans. Mais ça sonnait comme un chantage, un ultimatum. Comme si je disais à Kacchan que je le quittais si Shoto ne revenait pas et clairement ça me mettait mal à l'aise. Je voulais qu'il en ai envie aussi et pas qu'il soit forcé.

De toute façon, Kacchan n'accepterait jamais de céder à un chantage ou de faire quelque chose contre sa volonté. D'un côté c'était rassurant de savoir ça, je savais qu'il restait entier et qu'il faisait ses choix pour lui, et non pour moi.

Je pouvais quitter Kacchan. Mais j'avais autant de sentiment pour lui que pour Shoto. Le quitter était aussi stupide que la situation dans laquelle nous étions déjà.

Ou je pouvais tromper Kacchan, mais ça n'était pas du tout dans mes plans ni même envisageable.

Non... dans un premier temps il fallait que je m'affirme. Qu'il comprenne que tout ceci n'était pas un caprice. Il avait le droit d'être blessé mais je ne voulais plus me laisser happer par sa propre rancune, ses peurs à lui, ses doutes à lui.

Je n'avais pas le droit de le tromper. Ok. Mais je ne voyais pas pourquoi il aurait le droit de m'empêcher d'être proche de Shoto. De lui parler. De lui envoyer des sms. De passer du temps avec lui. Dans les limites que nous nous imposions. De toute façon, mes sentiments étaient là, que je parle à Shoto ou non !

Je me demandais juste comment m'affirmer devant Kacchan ? J'avais réussi par le passé mais depuis le départ de Shoto, je m'étais laissé dominé par ma peur et ma douleur. Je me suis laissé porter par Kacchan parce que j'étais dévasté et finalement, ce n'était pas bon pour nous.

Il fallait que ça cesse.

Je décidais de rester déterminé, et l'idée d'avancer par moi-même mais pour nous tous me reboosta.

POV DENKI

C'est comme si ce petit mois de séparation n'avait pas eu lieu, non c'était même encore mieux. Nous étions comme au début, fusionnels, pleins de tendresse et de regards doux.

J'étais dans la chambre d'Eij, les cours étaient terminés, on avait pas de devoirs. J'allais proposer de jouer un peu à la console quand il me posa une question surprenante.

-Dis, Denki. Tu penses souvent à d'autres personnes ?

Il avait dit ça sur un ton relativement neutre, mais j'étais un peu inquiet. Ce genre de conversations ne m'avaient pas trop porté chance jusque là.

Mais d'un côté, maintenant que c'est lui qui engageait la conversation, peut-être était-ce le moment d'en profiter.

- La, maintenant, tout de suite ? Non. On avait dit qu'on se laissait du temps avant d'y re-réfléchir en plus ?

- Ouais, mais je sais pas... J'essaye de me positionner le plus vite possible par rapport à tout ça.

Se positionner ? Moi je trouvais que c'était déjà bien qu'on soit de nouveau ensemble, le reste passait après.

- Bah pour moi on voit personne d'autre jusqu'à ce que tu sois prêt ou que tu en ai envie. Et ensuite, on verra non ?

Il fit une légère grimace et me regarda.

- Et si je suis jamais prêt ? demanda-t-il avec une moue.

Cette discussion était glissante. Je ne voulais pas vraiment penser à tout ça alors qu'on venait de se retrouver...

- Je ne sais pas. C'est toi qui a dit qu'après ce que tu as fait avec Mirio et Tamaki, que tu le serais un jour.

- Je pense, oui. Mais... si finalement j'y arrive pas ?

Je m'assis sur son lit à côté de lui et lui pris la main. Il entrelaça ses doigts entre les miens.

- Explique moi, c'est quoi le truc qui te fais peur ? demandais-je

-Que tu en ai vite marre d'attendre. Tu serais prêt à attendre combien de temps ?

- Un an, deux ans, plus... j'sais pas. On peut même dire que j'attends que ce soit toi qui en parle.

Je me penchais vers lui et l'embrassai pour le rassurer.

- Ok... dit-il en souriant après mon baiser

- Et après ?

- Quoi ?

- Qu'est ce qui te fais peur ?

- Que tu trouves quelqu'un qui te plait plus que moi, quelqu'un de mieux, dit-il en tournant la tête, essayant de cacher son inquiétude.

Je comprenais pas, ça n'avait pas de sens pour moi. En plus, ce n'était pas le style d'Eijiro de douter comme ça. Il se battait tous les jours pour garder une espèce de grande confiance en lui.

- Dac. Et si en fait toi, tu rencontrais quelqu'un de mieux ?

Il me regarda, surpris.

-Je ... mais non.

-Bah quoi, c'est aussi possible. Et puis rencontrer, ça ne veut pas forcément dire coucher.

-Oui mais j'ai plus de chance que tu accroches avec quelqu'un avec qui tu couches que juste si vous êtes potes.

Je haussai les épaules.

-Bof. Pour moi, même les couples non-libres risquent de se séparer parce l'un à trouver quelqu'un d'autre. Je dirais même que plus on s'empêche de voir ailleurs, plus on en a envie.

Merde, vu la tête qu'il tirait, je l'ai juste encore plus inquiété. J'suis vraiment un crétin. Bon, comment lui faire comprendre ?

-Mirio il est cool et Tamaki il te plait ? Lui demandais-je.

-Heu, ouai, mais je vois pas pourquoi on parle d'eux ?

-Tu as plus envie d'être en couple avec eux qu'avec moi ?

-Non ! S'exclama t-il.

-Pourtant ils sont super canons, super forts et donc mieux que moi.

-Ils sont pas mieux ! dit-il en se levant, visiblement déterminé à me faire comprendre que je plantais.

Pffff, j'avais pas aimé avouer ça, il allait m'obliger à argumenter.

-Tchhh, déjà ils font parti du Big Three, alors que moi j'apprends juste à ne pas blesser tous ceux qui sont près de moi lors de mes attaques. Ensuite ils sont plus musclés, plus vieux et plus expérimentés que moi. Et vu leurs notes, ils sont clairement plus intelligents. Bref laisse tomber, ils sont plus tout.

-Ouai mais moi c'est toi que j'aime, dit-il les bras croisés sur la poitrine

-Voilà. Bah pareil pour moi.

Il finit par comprendre où je voulais en venir. Il soupira.

-Le truc c'est que même si d'autres gens me plaisent, ce sera toujours toi qui sera le plus important à mes yeux. Et j'trouverai ça encore plus beau si on arrive à se faire assez confiance, comme Mirio et Tamaki, pour être un couple plus libre.

Il me regarda avec les yeux un peu humides et au bout de quelques instants ajouta.

-Tu ne m'en veux pas pour Mirio et Tamaki ?

-Pas trop, on était plus ensemble. Enfin ça m'a fâché sur le moment mais surtout parce que bon : Tu me quittes parce que pour toi l'amour c'est important et que tu veux l'exclusivité et tout et j'apprends que quelques semaines après tu te fais deux mecs lors d'un plan cul... alors que moi j'ai même pas eu un seul rdv avec quelqu'un. Bref j'pense que ma fierté en a pris un coup aussi... mais je suis content dans un sens sans ça on serait pas ensemble, non ?

- J'ai le droit... genre... de leur parler? J'aime bien Mirio, je pense qu'on pourrait être amis.

- Ouais.

- Vraiment ?

Il se frottait la nuque et ne semblait pas à l'aise.

- Hum hum ça me gêne pas. Enfin...

- Oui ? Si ça te gêne t'inquiète hein, je lui expliquerais.

-Non mais tu me demandes mon accord pour pas te prendre la tête. Au fond j'te jure que je m'en fou. Déjà parce que j'ai confiance dans le fait que tu coucheras pas avec dans mon dos. Et puis je sais que t'as pas ce genre de sentiments pour eux. Même si je sais que Tamaki te déplait pas.

Il rougit légèrement et ne me contredit pas. Je le voyais bien. Il s'entendait bien avec Mirio, après tout il avait l'air très cool. Mais pour ce qui était de Tamaki, il rougissait un peu quand il parlait de lui. En même temps, c'est vrai que Tamaki était assez canon, je comprenais.

- J'ai une idée ! s'exclama t-il.

- hum ?

- Je vais leur proposer qu'on se voit tous les quatre.

- Hein ?

- Oui, tu verras ils sont cool. Et surement que ça permettra de détendre l'atmosphère autour du sujet.

Il sembla songeur un instant.

-Bon je préciserais bien qu'on a rien derrière la tête quand même, des fois que deux beaux gosses comme nous ça les chauffe trop.

Il me fit un clin d'œil. Je rigolai. Ça risquait tout de même d'être un peu étrange d'aller prendre un verre avec mon ex-re-copain et ses très très récents ex-plan culs. Mais bon... ça pourrait être drôle aussi.


Super bonne journée à tous !

- aka-Kacchan