HERE FOR YOU
par wisegirl2772
traduction de m13a
Chapitre 36
Michelle eut la décence d'avoir l'air honteuse alors qu'Amy la regardait, sous le choc. La jeune femme était beaucoup plus petite qu'Amy (elle faisait probablement à peine 1m50). Elle referma la porte, passa une main dans ses cheveux et regarda autour d'elle pour éviter de croiser les yeux d'Amy.
« Michelle, » répéta Amy, brisant enfin le silence qui entourait le trio. Les deux autres attendirent dans ce silence gênant qu'Amy se remette de sa surprise. « Ça me fait plaisir de te voir ! » Charlie releva la tête de surprise. Il pensait qu'Amy était en colère, mais il jeta cette idée farfelue par la fenêtre en voyant Amy s'approcher de la jeune femme et de la prendre dans ses bras. Michelle hésita un instant, regardant brièvement par-dessus son épaule, puis rendit son câlin à Amy. Les deux femmes restèrent ainsi quelques secondes, avant qu'Amy ne se détache de l'étreinte de son amie. Elle observa la jeune femme, ses yeux brillants de joie.
Charlie compris alors d'où il connaissait Michelle. Elle était sur la deuxième photo qu'il avait vu sur le mur de la maison Wyman. Elle était visiblement très proche d'Amy, et maintenant qu'il y réfléchissait, il était sûr qu'Amy avait mentionné une certaine Michelle durant leurs conversations. Ce qui surpris Charlie fut le fait que, bien que les deux amies ne s'étaient probablement pas vues depuis l'été dernier, Amy avait l'air bien plus contente de retrouver son amie que ne l'était Michelle.
« Oh, MichMich, » commença Amy, « Tu ne sais pas à quel point tu m'as manquée. Ma vie est un peu… » Amy laissa sa phrase en suspens, cherchant le bon mot. « …folle, en ce moment, et ce n'est pas peu dire. » termina-t-elle fermement. Michelle offrit un faible sourire à son amie. A nouveau la jeune femme se passa une main dans les cheveux, ce que Charlie interpréta comme un geste de nervosité. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais fut coupée par Amy, qui examinait le cou de Michelle.
« Est-ce que c'est un suçon ? » demanda Amy, ses yeux écarquillés d'amusement et de curiosité. Charlie jeta un œil au cou de Michelle, et effectivement, dans le creux de son cou, à la limite de son épaule, il y avait une marque foncée. Michelle leva immédiatement une main à son cou, passa ses doigts sur la marque. Elle se mit à rougir, et tira sur le col de sa chemise pour tenter de cacher le suçon.
« Non ! Non ! » protesta Michelle, ses yeux ronds de stress. Elle regarda à nouveau autour d'elle. « Mon dieu, non ! Amy, ton cerveau a dû rester en Angleterre ! Pourquoi est-ce que j'aurais un suçon ? » Elle rit, comme si l'idée était parfaitement absurde, mais Amy connaissait Michelle depuis qu'elles avaient sept ans, lisait en elle comme dans un livre ouvert. Son sourire disparut progressivement. Les sourcils froncés, Amy inclina la tête légèrement alors qu'elle observait Michelle.
« Michelle, » demanda très clairement Amy, « Qu'est-ce que tu fais là, exactement ? Je croyais que les visites de mon père étaient limitées à la famille immédiate. » Les yeux de Michelle s'écarquillèrent encore plus alors qu'elle ne lâchait pas son amie du regard.
« Euh, oui, c'est le cas ! » proclama Michelle en hochant rapidement la tête. Ses cheveux courts remuèrent de haut en bas. « Mais, euh, je venais voir mon père à moi, tu sais. » Amy acquiesça lentement, se rappelant que le père de Michelle travaillait à l'hôpital en tant que chercheur. « Et je me suis dis que, vu que j'étais dans le coin, il fallait que je vienne dire bonjour ! » La jeune femme se mordit la lèvre nerveusement, attendant la réaction d'Amy. Doucement, un sourire reprit sa place sur les lèvres d'Amy et les épaules de Michelle se relaxèrent visiblement.
« Bien sûr, » rit Amy d'une petite voix. « Je suis bête, tu es juste venue voir ton père ! Évidemment ! » Les deux amies se sourirent, Michelle clairement soulagée. Amy se figea à nouveau, passant sa langue sur ses lèvres.
« Mais Michelle, » fit-elle lentement, « les chercheurs ne travaillent pas le weekend. » Michelle rit encore, puis réalisa ce qu'Amy avait dit, et son visage se ferma, la nervosité de retour sur ses traits. Amy croisa les bras sur sa poitrine, et leva un sourcil, son sourire à nouveau disparu.
« Oh, eh bien, » commença Michelle, cherchant un mensonge plausible. « En fait, tu vois, ce que je veux dire c'est que- »
« Qu'est-ce que tu fais vraiment là, Michelle ? » exigea Amy, plus sérieuse que jamais. « Jamais tu n'aurais pu rentrer ici sans badge visiteur, et vu que tu en as visiblement un… » Amy pointa le badge jaune vif avec le numéro 721 écrit dessus. « Je sais que nous on te considère comme faisant partie de la famille, mais ça m'étonnerait que ça soit le cas de l'hôpital, donc soit tu as menti à l'accueil en disant que tu étais de la famille, soit- »
« Je suis venue avec Rich. » la coupa Michelle. Elle ferma les yeux et se crispa, comme si elle s'attendait à se faire frapper. Précautionneusement, elle rouvrit les yeux pour regarder Amy, qui la fixait d'un œil vide, la bouche ouverte.
« T-tu quoi ? » bégaya Amy, cherchant des signes de mensonge sur le visage de Michelle. Elle n'en trouva aucun.
Michelle inspira longuement, déglutit, et enchaîna : « Je suis venue avec Richard, » énonça-t-elle doucement, les yeux fixés sur Amy. « On est ensemble depuis novembre. On voulait te le dire à Noël, mais tu n'es pas revenue pour les fêtes. » La sorcière cligna des paupières plusieurs fois, tentant d'assimiler l'information.
« Tu es venue avec Richard, » répéta Amy, baissant les yeux. « Tu sors avec mon frère. » Charlie n'était pas certain, mais il crut entendre une pointe de déception dans la voix d'Amy. Sa main alla immédiatement se poser dans le dos de la jeune femme pour la réconforter. Amy ne le remarqua même pas, toujours bloquée sur l'idée que l'une de ses meilleures amies était en couple avec son frère. Michelle hocha la tête avec hésitation.
Du coin de l'œil, Charlie vit Amy se redresser et vit sa mâchoire se serrer. La sorcière renifla délicatement, un masque tombant sur son visage. En une seconde, plus aucune émotion n'était visible.
« Super ! Si ce n'est pas merveilleux tout ça ! » lâcha Amy d'un ton sarcastique, refusant de regarder Michelle. Le visage de la jeune femme se décomposa face à la froideur d'Amy. « Excuse moi. » Amy s'éloigna de Charlie et passa devant Michelle.
« Amy, s'il te plait ! » s'exclama Michelle, se tournant pour lui faire face. « Écoute moi, je t'en supplie ! » Amy se figea, et Charlie aurait juré la voir frissonner. Les pensées de la sorcière s'envolèrent immédiatement vers cette nuit d'hiver, il y a des années, quand la femme en face d'elle avait… elle trembla rien que d'y penser. Michelle ne remarqua rien de cela. « Il faut que tu comprennes- »
Amy se retourna à son tour, ses yeux lançant des éclairs. Michelle arrêta son mouvement. « Je comprends parfaitement, Michelle, » siffla Amy, toutes ses émotions des jours précédents refaisant surface. « Je comprends parfaitement que ma famille et mes amies, qui sont pratiquement mes sœurs, m'ont menti et m'ont caché des choses. J'ai compris. »
« Mais ta mère… »
« Je m'en fous de ce que ma mère a dit, » déclara Amy d'une voix basse et froide. « Tu n'aurais pas dû l'écouter. Tu aurais dû me parler. Tu aurais dû tout me dire. » La voix d'Amy craqua légèrement alors qu'elle réalisait qu'elle aussi avait caché des choses à sa famille. Ses yeux voletèrent vers Charlie brièvement avant de retourner vers Michelle. Mais eux, c'était différent. Ils avaient une véritable, importante raison de taire leur relation. Michelle… Michelle avait juste peur.
La jeune femme respirait bruyamment, regardant le visage indigné d'Amy avec hésitation, puis baissant à nouveau les yeux. Amy se mordit l'intérieur de la joue pour s'empêcher d'exploser encore plus. Elle détacha son regard de Michelle pour fixer Charlie. Son cœur rata un battement lorsqu'elle vit qu'il n'y avait aucun signe de dédain ou de jugement chez le sorcier après sa petite crise. Non, les yeux de Charlie étaient pleins d'empathie et de compassion. Il comprenait qu'elle se sentait dépassée par les événements, et que cette crise faisait suite à des jours, des semaines, même des mois de problèmes accumulés. Elle inspira profondément, ses traits s'adoucissant à la vue du sorcier.
« Donne-moi une minute, » murmura-t-elle par-dessus la tête de Michelle. Charlie acquiesça, envoyant un petit sourire à la sorcière. Elle tenta de le lui rendre, sans grand succès.
Lentement, elle tourna le dos a Michelle et Charlie. Elle posa sa main sur la porte, prenant un moment pour rassembler son courage. Prenant une inspiration, Amy ouvrit la porte, écarta le rideau, et referma la porte derrière elle.
Instantanément, le son des machines bipant et ronronnant parvint aux oreilles d'Amy. Une grosse télévision occupait un coin de la pièce, mais l'attention d'Amy se porta sur le lit d'hôpital entouré d'un large groupe de personnes. Ils lui tournaient tous le dos, mais Amy sut de suite qu'il s'agissait de ses frères et de sa mère.
Personne ne remarqua l'arrivée d'Amy. Ils continuèrent à discuter et rire ensemble. Amy nota que la main de sa mère était posée sur le bras de son père, et que Rich et Eric se battaient pour la télécommande, se poussant dans tous les sens pour gagner, riant tout du long.
« Alors ça, ça me fait plaisir d'avoir été invitée à cette petite réunion de famille. » Amy coupa les rires de sa famille. Ils se tournèrent tous vers elle, les yeux grands ouverts, laissant le silence emplir l'espace. « Parce que, au cas où vous auriez oublié, je fais toujours partie de cette famille. » Malgré le sourire sur ses lèvres, le ton de la sorcière était ironique et froid. La télécommande échappa à l'un de ses frères, et la mère d'Amy, Ann, se leva, lâchant le bras de son mari.
« Amy ! » s'écria Ann en voyant sa plus jeune fille. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Amy se retint de lever les yeux au ciel.
« Oh, tu sais, je rends juste visite à mon père malade à l'hôpital, » fit Amy d'une voix traînante, son expression glaciale. « Rien d'important. » Ann jeta un œil à ses fils, qui se regardaient avec une grimace, l'un des deux passant une main dans ses cheveux en bataille, puis à son mari, qui faisait une tête plutôt comique.
« Amy, » commença sa mère, « On te l'aurait dit un jour ou l'autre- »
« Oh, par Merlin, » s'exclama Amy, leva les bras au ciel. « J'en ai ras le bol d'entendre ça ! » Ann avait l'air choquée de s'être fait interrompre par sa fille normalement très respectueuse. « Toutes ces conneries comme quoi vous me l'auriez dit un jour ou l'autre ou comme quoi je suis trop fragile pour savoir, je veux dire, vraiment ? Vraiment ? » Son regard était noir. « Je n'ai plus dix ans, maman. Je suis capable d'entendre des mauvaises nouvelles. »
Amy se redressa, tentant de paraître plus grande qu'elle ne l'était. Malheureusement, c'était elle la plus petite de la famille, si l'on excluait le chat Ollie. « Apparemment tu n'en es pas capable, si tu réagis aussi mal ! » s'écria sa mère. Amy ricana, croisant les bras sur sa poitrine.
« Non, maman, la raison pour laquelle je réagis comme cela, c'est parce que ma famille me cache des choses. C'est quoi ces secrets sur la santé de papa ? Merde, si je suis au courant de tout ça c'est seulement grâce à Georgie. Parlons de ça déjà : Georgie ? Georgie est au courant avant moi ? Et ensuite, est-ce que je l'aurais appris tout court si Georgie ne me l'avait pas dit ? Ou est-ce que ça serait resté un secret enfoui ? »
« Amy, » la coupa Rich, « tu fais ta peste là, calme-toi. » Amy fit volte-face pour fixer son frère.
« Toi, tu la fermes, Richard, compris ? » persifla Amy, lui lançant un regard mauvais. Son frère parut surpris, et elle secoua la tête devant sa réaction, levant à nouveau les yeux au ciel.
« Oh c'est bon arrêtes d'être aussi prétentieuse ! » se défendit Rich, se levant et contournant le lit d'hôpital pour se planter face à sa petite sœur. « C'est pas parce que tu as tous tes petits pouvoirs magiques que tu dois toujours tout savoir ! »
« Sans blague, » lança Amy. « Mais tu vois je crois qu'il y a une grosse différence entre me mêler de votre petite vie, et vouloir être mise au courant quand mon propre père est à l'hôpital ! » Les deux étaient presque nez-à-nez, même si Rich était bien plus grand qu'elle.
« Amy, » fit une nouvelle voix, attirant l'attention de la pièce. Son père la regardait. Il tenta de s'asseoir dans son lit. Ann s'approcha pour l'aider mais il éloigna sa femme d'un signe de la main, se débattant un instant avant de réussir à se redresser. La respiration d'Amy se bloqua dans sa gorge quand elle vit à quel point son père était pâle et faible, elle avait la larme à l'œil en voyant son père si fragile, son père qui avait toujours été son héros. De toutes les personnes de sa famille, Alan était celui vers lequel elle se tournait systématiquement en premier. Chaque fois qu'elle revenait pour les vacances, c'était lui qui venait la chercher à la gare. C'était lui qui voulait savoir tous les détails sur ses professeurs et ses cours. Ils avaient passé de longues soirées ensemble à parler de divers sujets magiques. Politique, sports, cours, ils avaient parlé de tout et de rien. Amy ne doutait jamais de son amour.
Son père la regardait par-dessus ses lunettes, un sourcil levé. « Est-ce que ça a vraiment de l'importance, maintenant que tu es là ? » Sa question était plutôt simple, et elle soupira légèrement. Elle baissa les yeux vers ses pieds, puis les releva sur son père, qui la fixait toujours avec un regard interrogateur.
« Non, papa, » admit-elle doucement, son regard perdant de sa colère alors que ses iris noisette rencontraient ceux bleus de son père. Il hocha la tête, un petit sourire jouant sur ses lèvres. Son père leva les bras, entraînant les différents tubes qui lui étaient attachés, faisant signe à sa fille de s'approcher. Elle hésita un instant, puis alla enlacer le cou de son père. Elle cligna des paupières pour repousser ses larmes alors que son père la serrait fort dans ses bras, lui tapotant gentiment le dos. Elle ravala la boule qui s'était formée dans sa gorge, refusant de pleurer après sa petite crise émotive. Elle allait conserver le plus de dignité possible.
Elle s'écarta finalement, tenant son père par les épaules. « Tu es sûr que ça va ? » demanda Amy tout bas, examinant le visage fatigué de son père.
« Je pète la forme, » annonça-t-il. Il posa une main sur son cœur, se frappant doucement le torse. « Mon cœur va bien. » Il se pencha, un air conspirateur sur ses traits. « Et moi aussi maintenant que tu es là. » Amy eu un bref sourire, puis relâcha son père. Alan regarda le reste de sa famille. « Maintenant que ça, c'est fait… » Amy regarda derrière elle sa mère et ses frères qui observaient la scène entre père et fille. Elle leur adressa un sourire timide, avant de s'asseoir à côté de son père.
Ann s'approcha de la jeune sorcière avec précaution, puis l'attira dans un câlin. L'atmosphère fut tendue durant quelques secondes, puis Amy enfouit sa tête dans le cou de sa mère, respirant le parfum familier. Quand elles s'éloignèrent, Amy prit une profonde inspiration avant de se tourner vers ses frères. Rich avait toujours l'air d'en vouloir un peu à sa petite sœur, mais Eric entoura Amy de ses bras sans hésiter, la soulevant presque du sol. Elle eut un petit rire quand il la laissa retomber.
Du coin de l'œil, Amy vit le rideau devant la porte remuer, et se rappela que Charlie attendait toujours. 'Allez,' se dit Amy avec une pointe de panique, jetant un regard à sa famille. 'Pourquoi remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui, hein ?'
« Je, euh… » commença Amy la voix pâteuse. Elle toussa pour s'éclaircir la gorge alors que toute sa famille se tournait vers elle. « J'ai quelqu'un à vous présenter. » Elle déglutit difficilement face aux regards que lui lançait sa famille, puis traversa la pièce pour rejoindre la porte.
Elle ouvrit la porte et passa sa tête derrière le rideau pour trouver Charlie en train de l'attendre là. Elle remarqua que Michelle n'était plus là, et se dit qu'elle était partie aux toilettes ou bien chercher quelque chose à manger. Il se retourna pour lui faire face, ses cheveux roux reflétant la lumière jaunâtre du couloir d'hôpital, et haussa un sourcil.
« C'est l'heure de mon enterrement ? » demanda-t-il presque sérieux, à moitié surpris de la voir revenir. Une famille passant dans le couloir lui lança des regards étranges alors qu'ils entraient dans la chambre à côté de la 721. Charlie fit une grimace. « Je rigole, » chuchota-t-il, sa main en coupe autour de sa bouche. Amy vit l'un des visiteurs envoyer un regard noir à Charlie avant de fermer la porte. Charlie se tourna à nouveau vers Amy, un air d'excuse sur le visage. Elle secoua la tête lentement, puis lui tendit une main.
« Allez viens, » le pressa-t-elle, « avant que quelqu'un n'appelle la sécurité parce qu'un homme étrange fait des remarques inappropriées sur la mort. » Charlie attrapa sa main, laissant la sorcière le tirer dans la chambre d'hôpital, où il était sûr de rencontrer son bourreau. Il regrettait presque d'avoir accepté de venir rencontrer les Wyman, mais s'était dit que vu qu'Amy devait supporter Molly Weasley presque tous les jours, il pouvait bien souffrir un peu pour elle.
Quatre paires d'yeux se posèrent sur le couple qui entra dans la pièce main dans la main. Ann écarquilla les yeux en les voyant, tandis que les frères d'Amy regardaient Charlie avec méfiance. Alan était le seul qui n'avait pas l'air trop perturbé par l'apparition du jeune homme.
« Tout le monde, » commença Amy un peu formellement, même si Charlie pouvait entendre une pointe de légèreté dans sa voix. « Je vous présente Charlie Weasley. Charlie, voici ma famille. » Il y eut un moment de silence, puis le père d'Amy lui tendit une main. Charlie ne prit pas la peine de regarder Amy, il s'avança immédiatement pour serrer la main en face de lui.
« Enchanté de faire ta connaissance, Charlie, » le salua Alan, lui serrant fermement la main. Le sorcier acquiesça, un petit sourire aux lèvres.
« C'est un plaisir de vous rencontrer, Mr. Wyman, » répondit Charlie, son accent british sonnant bizarre dans cette pièce remplie d'Américains. Amy remarqua sa mère hausser les sourcils en entendant la voix grave du sorcier, elle fit un signe d'approbation en direction d'Amy.
Alan balaya l'air de la main. « Appelle-moi Alan. » Charlie acquiesça puis se recula. « Désolé de ne pas avoir sorti mon pyjama de cérémonie. » Charlie eut un petit rire.
« Aucun souci, monsieur, » fit-il en réponse. La mère d'Amy s'avança, tendant à son tour une main au rouquin.
« Ann, » se présenta la femme aux cheveux courts, prenant la main de Charlie dans la sienne. Quand elle la relâcha, elle désigna les frères d'Amy d'un doigt. « Voici mes fils, Richard et Eric. »
Eric se leva pour serrer la main du sorcier, mais Rich se renfonça dans son siège en soupirant, croisant les bras sur le torse dans un geste similaire à celui qu'Amy avait eu plus tôt.
« Ne fais pas attention à Rich, » informa Eric, « Il a tendance à régresser jusqu'à l'adolescence parfois. » Rich prit un air renfrogné quand toute la famille rit discrètement.
« Ouais, c'est moi l'ado. » Il leva les yeux au ciel. « C'était pas Amy qui imitait un gosse de cinq ans il y a deux minutes ? »
Amy ricana méchamment. « Rich, la ferme. »
« Et pourquoi ? »
Amy haussa un sourcil. « Oh, excuse-moi : qui couche avec ma meilleure amie ? » Elle fit semblant de réfléchir un instant, se délectant du rouge qui envahissait le visage de son frère. « Ah oui. C'est toi. » Sa voix avait pris un ton plus froid, et Charlie compris qu'elle était toujours agacée que sa meilleure amie avait choisi de na pas lui dire qu'elle et son frère étaient ensemble. Il s'éloigna d'Eric et attrapa la main d'Amy le plus discrètement possible, mais tout le monde sembla remarquer qu'Amy s'était complétement détendue à la seconde où leurs doigts se rencontrèrent. Ils baissèrent le regard et firent comme s'ils n'avaient rien remarqué, mais chaque Wyman présent dans la pièce sut qu'il y avait quelque chose de… spécial à propos de ce sorcier.
. . .
Le reste de la journée fut consacré à apprendre à connaître Charlie, ou dans le cas de Charlie, apprendre à connaître les Wyman. Des blagues et des taquineries s'échangeaient entre les frangins, et Charlie se retrouva vite entraîné là-dedans quand Eric fit un commentaire sur ses cheveux roux. Le grand frère d'Amy se tut bien vite quand Charlie lui rétorqua que sa barbe donnait l'impression qu'un chat s'était écrasé sur son visage. Au milieu de la conversation, Michelle revint dans la pièce. Elle jeta un œil à Amy avant d'aller s'asseoir près de Rich. L'estomac d'Amy se retourna lorsqu'elle vit leurs mains entrelacées, mais elle se détourna, se concentrant sur la conversation de Rich et Charlie sur la politique moldue et sorcière.
Vers dix-sept heure, Rose et Dave arrivèrent dans la chambre d'hôpital, faisant monter le nombre de personnes présentes à neuf. Tous les sièges étaient pris, les tables de nuit servaient de tabourets. Quelqu'un trouva un paquet de cartes à jouer dans sa poche et ils se lancèrent dans un jeu, les jambes d'Alan servant de table.
La conversation fut plus succincte alors que les joueurs se concentraient sur leurs cartes.
« Au fait, Amy, » fit Rose, cachant ses cartes dans ses mains. Amy releva la tête de son jeu pour regarder sa sœur assise à l'autre bout de la pièce, son mari Dave assis par terre à ses pieds. Même s'il faisait presque 1m80, sa tête dépassait à peine du bord du lit, et il avait vraiment l'air d'un petit garçon avec sa bouille blonde et ses yeux bleus. « Comment est-ce que tu as fait pour prendre des vacances ? Je veux dire, il y a beaucoup de remplaçants à Petdelard ? »
Amy faillit se couper le doigt sur l'une de ses cartes. Elle s'éclaircit la gorge, lançant un regard à Charlie, qui le lui rendit.
« Poudlard, Rosie. Poudlard, » corrigea Amy en se grattant le front. C'était au moins la cinquantième fois qu'elle reprenait sa sœur. « Et pour ce qui est des vacances, vous allez rire. » La sorcière s'arrêta pour regarder Richard. « Valet, s'il te plait. » Rich grogna avant de sortir un valet de son jeu pour lui donner. Elle tira un autre valet de sa main et les posa tous les deux. Elle recompta ses cartes, puis regarda sa sœur, rassemblant son courage pour cette annonce qui allait causer une révolte. « J'ai été virée. »
Ann recracha l'eau qu'elle buvait dans son verre et se mit à tousser alors que toutes les personnes présentes dans la pièce regardèrent Amy, la bouche ouverte sous le choc.
« Tu as quoi ? » demanda la mère de la sorcière, fixant sa fille. Elle s'essuya rapidement la bouche.
« J'ai été virée. » répéta Amy timidement. Elle regarda par-dessus le lit, s'adressant à Dave. « Tu as un huit ? » Personne ne bougea, et Amy réalisa que tout se passait exactement comme elle l'avait imaginé. Mal.
« Mais pourquoi ? » fit Alan, posant ses cartes sur un oreiller, observant intensément sa fille. Amy soupira, reposa ses cartes également.
« Premièrement, je tiens à dire que ce n'est sincèrement pas ma faute, » rassura Amy, passant d'un membre de sa famille à l'autre.
« Oui, ça n'a rien à voir avec le fait que tu as insulté le Ministre de la Magie ou foutu un coup de poing à Ombrage, » marmonna Charlie dans sa barbe. Tout le monde se tourna vers le sorcier. Il releva la tête, vit toute la famille d'Amy le regarder, et rougit.
« Tu as frappé quelqu'un ? » interrogea Ann, choquée. D'accord, Amy avait été une adolescente sarcastique et prône aux crises d'humeur, mais jamais elle n'avait été violente. Elle n'arrivait pas à croire que sa petite fille avait volontairement fait du mal à quelqu'un.
Amy leva une main pour appuyer son propos, une étincelle dans l'œil. « Pour être honnête, elle l'avait bien mérité, » argumenta-t-elle pour convaincre le groupe. Charlie hocha la tête pour montrer son soutien. « C'est une vrai salo- » Amy s'interrompit en voyant le regard de sa mère. « -sorcière. C'est une vraie sorcière. » se reprit-elle. « Avec des verrues et tout. »
« Mais ça ne te donne pas le droit de la frapper, enfin ! » la gronda Ann. « Je t'ai mieux élevée que ça ! »
« C'est pas comme si je l'avais frappée avant qu'elle ne me vire ! » protesta Amy, se tortillant sur son siège, mal à l'aise. « Elle sous-entendait que 'les gens de ma sorte'- » Elle fit des guillemets dans les airs. « -étaient responsables de sa personnalité de merde. »
« Les gens de ta sorte ? » demanda Eric, curieux. Amy se tourna vers lui en acquiesçant lentement.
« Oui, les gens de ma sorte, » répéta-t-elle doucement, remarquant Charlie se tendre à ces mots. Elle lui attrapa la main immédiatement et la serra. Elle n'avait rien dit à ses parents sur la situation du monde magique ces derniers mois. Oui, ils étaient au courant que l'un de ses élèves était décédé l'année précédente, mais ils pensaient que c'était un accident dû au Tournoi des Trois Sorciers. Ils n'avaient pas idée qu'il existait un sorcier qui détestait les gens comme elle. Elle soupira, comprenant qu'elle s'était piégée elle-même et que la seule manière de s'en sortir serait de tout expliquer à sa famille.
« Dans le monde magique, il y a trois sortes de sorciers et sorcières, » expliqua Amy. Pendant un instant elle se crut devant l'une de ses classes, et elle sentit toute sa nervosité s'envoler. « Les Sang-Purs, qui sont des sorciers ou sorcières dont la famille a toujours exclusivement eu du sang magique dans les veines les Nés-Moldus, qui sont des gens avec des pouvoirs nés dans des familles sans magie. Des gens comme moi. La troisième catégorie, ce sont les Sang-Mélés, des sorciers et sorcières qui descendent de Sang-Purs et de Nés-Moldus, ou bien de tout autre combinaison. » Sa famille la regardait intensément, hochant doucement la tête pour montrer qu'ils comprenaient ce qu'elle disait, ou du moins suivaient à moitié.
« Il y a des années, cet héritage était extrêmement important et déterminait votre place dans la société, mais plus récemment, le sang n'a plus eu rien à voir avec notre société. » continua Amy. « Cependant, il reste quelques familles de Sang-Purs qui se croient meilleures ou supérieures grâce à leur sang. D'autres familles, » fit-elle en désignant Charlie, « S'en ficheraient si les parents d'un sorcier ou d'une sorcière étaient des Véracrasses. » Charlie ricana.
« Ça expliquerait beaucoup sur certaines personnes si c'était le cas. » dit-il pas très fort, amusé à l'idée de quelqu'un mi-sorcier mi-véracrasse. Amy secoua la tête, leva les yeux au ciel, et continua.
« Bref, il y a presque cinquante ans, un mage noir appelé Voldemort a pris le pouvoir avec l'intention de purifier la race sorcière. Il a rassemblé un groupe de fidèles Sang-Purs, et ils ont mis notre monde à mal. La peur et la panique des sorciers et sorcières a alimenté sa domination pendant longtemps. Et puis il y a quinze ans, à Halloween, ce mage noir a voulu tuer la famille Potter. Il y avait des rumeurs comme quoi le fils Potter, Harry, aurait le pouvoir de détruire Voldemort, donc plutôt que de tenter le diable, Voldemort a décidé qu'on n'était jamais mieux servi que par soi-même et a voulu tuer le garçon lui-même immédiatement. »
Amy prit une longue inspiration, sachant ce qui allait suivre. Elle avait entendu cette histoire année après année à Salem, et même si elle n'avait pas connu personnellement les Potter, cela lui serrait la gorge de savoir qu'une famille si parfaitement heureuse avait été réduite en cendres par le mal. Elle ne savait pas si elle aurait eu la force de se sacrifier comme l'avait fait Lily Potter, et elle espérait n'avoir jamais à faire ce choix.
« Il est entré chez les Potter, à tué James, le père, puis est passé à Lily, qui avait tenté de fuir avec son fils. Pour tenter de sauver son bébé, Lily s'est sacrifiée et a été tuée. Voldemort s'en est pris à Harry ensuite. » Amy fit une pause, pas certaine de savoir comment continuer son histoire. Charlie remarqua son hésitation et prit le relais.
« Personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé ensuite, même si beaucoup ont leurs théories, » expliqua le sorcier. Il était penché en avant, ses avant-bras sur ses cuisses et les mains croisées. « Ce que l'on sait c'est que lorsque Vous-Savez-Qui a pointé sa baguette sur Harry, le sort a rebondi, et c'est lui qui a été détruit. Harry a survécu et est allé vivre avec la sœur de Lily avant de rejoindre Poudlard. »
Il continua son récit. « Pendant sa première année, Harry a dû faire face à un fragment de l'âme de Vous-Savez-Qui qui avait pris possession du corps d'un des professeurs de Poudlard et pendant sa deuxième année, il a été découvert que Vous-Savez-Qui était le dernier descendant d'un des fondateurs de Poudlard, et qu'il avait utilisé cela pour lancer le monstre de Serpentard sur les élèves. » Charlie se racla la gorge en se rappelant la suite. « Vous-Savez-Qui a utilisé un carnet ensorcelé pour contrôler ma sœur Ginny et mener ses affaires à bien. Grâce à Harry, elle a été sauvée, et toutes les personnes impliquées dans ces incidents a pris conscience que Voldemort regagnait du pouvoir, lentement mais sûrement. »
« Et ça s'est confirmé l'année dernière, » reprit Amy, continuant l'histoire. « Le nom d'Harry a été entré de force dans le Tournoi des Trois Sorciers, et au cours de la dernière épreuve, Harry et un de ses opposants, C-Cedric, ont été enlevés du labyrinthe. » Amy déglutit, se remémorant le sentiment d'appréhension qui l'avait engloutie lorsqu'ils avaient disparu. « Cedric a été assassiné et Voldemort est revenu d'entre les morts. » Toutes les personnes présentes dans la pièce prirent une brusque inspiration, et la peau d'Amy se recouvrit de chair de poule alors qu'elle se replongeait dans la scène de chaos et de désespoir que le retour d'Harry avec un Cedric mort dans les bras avait causé.
« Le Ministère refuse de l'admettre, malgré les preuves, » continua Amy sèchement, les sourcils froncés de frustration. « Et ils ont décidé pour 'le bien de Poudlard' d'instaurer en tant que prof une femme absolument horrible. Elle est leur taupe depuis des mois, et i peu près une semaine, elle a monté un coup contre le directeur, Dumbledore, et deux jours après ça, elle m'a renvoyée. »
Amy secoua la tête de colère, ses boucles retombant devant son visage, puis elle releva la tête vers sa famille, qui les regardaient elle et Charlie avec de grands yeux, pas sûrs de comprendre tout ce qui venait d'être dit.
« Qu'est-ce que ça veut dire, que ce sorcier soit de retour ? » demanda Rose, ses yeux bleus pleins de questions. « Qu'est-ce qu'il va se passer ? »
Amy et Charlie échangèrent un regard, ne sachant pas vraiment quoi dire. Bien sûr, ils étaient au courant qu'il y aurait certainement une guerre, c'était même impossible qu'il n'y ait pas de guerre, mais ils ne savaient pas comment annoncer ça à la famille d'Amy.
« On n'est pas trop sûrs de ce qu'il va se passer, » répondit timidement Charlie, se tournant vers la sœur d'Amy. « Il y a des organisations qui se montent pour combattre Vous-Savez-Qui, mais pour l'instant, tout ce qu'on peut faire c'est attendre que le Ministère admette qu'il est revenu. »
Un long silence tomba sur la famille, brisé seulement par le bip régulier des machines. Personne ne se regardait, se concentrant chacun sur leurs cartes à jouer qu'ils avaient oubliés durant le récit des deux sorciers. Amy baissa aussi les yeux sur ses mains, repliant un coin de l'une de ses cartes sans réfléchir. Elle avait espéré ne jamais avoir à expliquer la destruction et le racisme qui régnait dans son monde, et maintenant qu'elle l'avait fait, la sorcière craignait encore plus pour les vies de sa famille et ses amis.
Le calme fut perturbé par le bâillement d'Alan, et la famille se tourna vers lui. Il balaya l'air de la main, mais ils notèrent tous les cernes sous ses yeux et son air bien plus crevé qu'il y a quelques heures. Ann n'eut besoin que d'un coup d'œil à son mari avant de lui attraper la main et de se tourner vers leurs enfants.
« Je crois qu'on ferait bien d'y aller, » annonça Ann, vérifiant l'heure sur sa montre. « Les heures de visite sont bientôt terminées, et la journée a été longue, on ferait mieux de rentrer. Votre père à un rendez-vous avec les docteurs demain matin pour parler du plan pour les prochaines semaines, et il a besoin de repos, surtout vu qu'il ne va faire que de se plaindre. » Ann eut un sourire complice pour son mari en disant cela, et il fit une petite grimace en réponse.
Un par un, les invités se levèrent, prenant Alan dans leurs bras et promettant de revenir le lendemain, jusqu'à ce que Charlie et Amy soient les derniers présents dans la pièce. Amy serra son père fort dans ses bras, fermant les yeux, tombant presque sur le lit, tandis que Charlie ramassait les cartes éparpillées sur le lit.
« Je t'aime, papa, » chuchota Amy, au bord des larmes.
« Je t'aime aussi, Amy-Boo, » répondit Alan, serrant sa fille une dernière fois. Amy se recula, adressa un sourire vacillant à son père, se tourna vers Charlie et sa mère. Amy rejoint Charlie et prit sa main dans la sienne.
« A tout à l'heure, » dit Amy à sa mère qui s'était rassise à côté d'Alan. Ann acquiesça, leur faisant un signe d'au revoir de la main alors qu'ils sortaient de la chambre.
Le sorcier et la sorcière reprirent en silence le chemin qui menait aux ascenseurs. Le service était bien plus calme que lorsqu'ils étaient arrivés, et Amy commençait à se sentir somnolente. La journée avait été très longue pour elle. Elle arrivait à peine à croire que plus tôt ce même jour, elle s'était disputée avec Molly au sujet des jumeaux. Elle sentait ses paupières s'alourdir alors qu'ils entraient dans l'ascenseur, et la sorcière s'affaissa presque contre Charlie, posant sa tête contre son épaule tandis qu'il entourait sa taille d'un bras pour la soutenir. Elle soupira longuement pendant que l'ascenseur redescendait.
« Merci d'être venu avec moi, » murmura Amy d'une voix douce et grave. Charlie resserra son étreinte et posa sa tête sur la sienne.
« Je n'aurais raté ça pour rien au monde, » lui chuchota-t-il en retour tandis que les porte de l'ascenseur s'ouvraient. Lentement, le couple sortit de la cage, les portes se refermant derrière eux. Ils passèrent à nouveau au bureau de la secrétaire. La même fille blonde que tout à l'heure était là, même si on aurait dit qu'elle se préparait à partir. Lorsqu'elle vit Charlie s'approcher, elle se passa une main dans ses longs cheveux blonds et lui envoya un sourire séducteur, ignorant le fait que le bras de Charlie entourait toujours la taille d'Amy. Les deux sorciers retirèrent les badges visiteurs de leurs vêtements, la secrétaire les récupéra, faisant exprès de laisser ses doigts un peu plus longtemps que nécessaire sur ceux de Charlie. Charlie ne sembla pas s'en inquiéter, se contenta de remercier la femme, mais de son côté, Amy sentit toute sa fatigue disparaître, remplacée par une jalousie fulgurante qui lui brûlait le creux du ventre.
Amy attendit qu'ils soient arrivés au bout du couloir pour se tourner vers Charlie. Il la regarda curieusement et ouvrit la bouche pour lui demander ce qu'il y avait quand la sorcière agrippa les pans de sa veste, l'attirant à ses lèvres. Il fut surpris une seconde qu'Amy ose se montrer si affective envers lui en public, mais se laissa vite aller au baiser passionné qu'elle lui offrait et l'embrassa en retour. Ses mains s'enroulèrent dans le dos de la sorcière, l'attirant à lui, ses pieds se détachant presque du sol. Les doigts d'Amy ne lâchaient pas le manteau de Charlie, perdue dans l'intensité du moment. Éventuellement, ils s'écartèrent dans un dernier baiser chaste. Charlie baissa les yeux vers la jeune femme, dont les iris étaient voilées de satisfaction et de désir.
« C'était pour quoi, ça ? » murmura Charlie, sa voix lui manquant. Amy lui fit un doux sourire, le regardant longuement.
« Juste comme ça, » répondit-elle, le serrant fort dans ses bras. Le front de Charlie se plissa un peu, mais un sourire vint tout de même s'installer sur ses lèvres. Il haussa les épaules, puis repositionna son bras sur la taille d'Amy pour l'entraîner dans le hall. Juste avant qu'ils ne tournent au coin du couloir pour retourner dans l'entrée de l'hôpital, Amy jeta un œil derrière elle à la secrétaire, qui les observait la bouche entrouverte. Elle avait assisté à tout ce petit spectacle, et arborait un air plus que frustré. Amy lui fit un petit signe de la main, son sourire prenant une tournure triomphante.
Et quel beau triomphe.
. . .
Après être rentrés dans la maison silencieuse d'Amy, Charlie et elle se retirèrent assez vite dans sa chambre. Pendant qu'Amy partait se changer et se brosser les dents dans la salle de bain, Charlie en profita pour observer sa chambre, examinant chaque livre, chaque photo, chaque souvenir. Au début, on aurait dit une chambre de jeune fille des plus normales, mais en cherchant bien, Charlie trouva quelques indices de la magie d'Amy éparpillés dans la pièce. Des photos dont les sujets se mouvaient, des bouquins de sortilèges, et n'oublions pas les quelques jouets de chez la branche américaine de Zonko montraient bien qu'Amy était tout sauf ordinaire.
Elle était extraordinaire.
Quand Amy revint dans la chambre, ils se glissèrent au lit, faisant abstraction du motif psychédélique qui ornait sa housse de couette et le fait que son lit était définitivement fait pour une seule personne. Le couple se rapprocha, leurs bras enlacés. Les lumières étaient éteintes et ils ne parlèrent pas, mais ils étaient heureux d'être simplement là, dans les bras l'un de l'autre, alors que le sommeil s'emparait d'eux.
Bonjour bonsoir,
J'espère que ce (long) chapitre plein de confrontations et d'informations vous aura plu ! J'en profite pour dire merci à ceux qui ont fav/follow/review depuis novembre, c'est toujours un plaisir d'avoir vos retours ! Merci donc Saeperle, amel-cler, Dorea McH, vincent-alice55, Sasade17 et lia22120 😊
Next time, on part sur quelque chose de beaaaaucoup plus léger, avec le retour des amies d'Amy, une escapade plus que moldue pour ce pauvre Charlie, et nos deux tourtereaux dans une position, disons… compromettante.
À bientôt,
Emma
