Hello à tous !
Oui, je sais, j'ai 24h de retard mais comme toute jeune maman, mon quotidien ne m'appartiens plus vraiment ... (là il est 11h20 et je suis toujours en pyj' ... haha)
Bref, comme promis, voici le chapitre 34 ! Je tiens à prévénir que c'est un chapitre de transition et donc, je vous attends au rendez vous ce week-end et semaine prochaine pour les chapitre 35 et 36, car ça va dépoter (et ce n'est pas des paroles en l'air).
Vous êtes prévenus au moins.
Petit résumé du chapitre précédent, pour ceux qui n'ont pas voulu lire le lemon :
Donc Dott' et Drago n'ont pas participés a la finale de Quidditch et se sont retrouvés par "hasard" dans les cuisines. Comme d'habitude ils se sont cherchés et cette fois-ci ils se sont bien trouvés. Dorea étant prête à faire le grand pas et devenir une femme. Seulement, tous le monde ici est d'accord pour dire que tous les deux, ensemble c'est impossible, et ils en sont conscient également. Ils se sont quittés, après ce bref interméde plein de volupté, d'un commun accord : ils ne seront jamais ensemble et à présent ils terminent leur relation ici.
Mais vous les connaissaient assez bien pour savoir que ces deux là ne savent pas sur quel pied danser concernant leur affection pour l'autre.
Dorea en souffre et Daphné la console à son retour du match.
Et à présent, bonne lecture pour cette suite.
ATTENTION : il y a des extraits du livre Harry Potter et l'Ordre du Phénix. Ils sont signalés en gras.
Le soir même, les quatre amis, Dorea, Daphné, Blaise et Théo, dînaient silencieusement, chacun plongé dans leurs pensées.
La jeune Artwood faisait grise mine tandis que les trois serpentards l'observait du coin d'œil l'expression soucieuse.
Non loin d'eux, était attablé Drago, qui la regardait fixement avec tristesse.
Daphné, ainsi que les deux garçons, avaient été chacun mis au courant par leur alter-égo. Dorea se confiant à la jeune fille et Théo et Blaise étant rentrés dans la chambre en découvrant le jeune homme en tenue d'Adam dans son lit. Ils avaient ainsi donc deviné ce qu'il s'était passé, étant donné qu'ils n'avaient aperçu ni Dorea, ni Drago au match.
Dorea se leva soudainement du banc et quitta la Grande Salle, laissant son assiette pleine. Elle ne pouvait plus soutenir les yeux bordés de pitié de ses amis, ni même Drago qui ne cessait de la scruter comme si elle allait exploser d'un moment à l'autre.
- On devrait aller leur parler, non ? proposa Blaise.
- Il n'y a rien à dire de plus, rétorqua Daphné. Il ne faut pas s'en mêler.
- Pourquoi, ils ne peuvent pas être ensemble ? dit Blaise en fronçant des sourcils. Il faudrait que Dorea arrête de se braquer et que Drago soit moins con et ça irait mieux.
- Tu es sérieux, mec ? demanda Théo outré. Tu crois que c'est réellement ça le problème ? Ou il faut que l'on te fasse un dessin ?
- Pas besoin, je sais parfaitement bien quel est le fond du problème, s'agaça Blaise. J'essaye juste de trouver une solution, car je déteste voir mes deux meilleurs amis malheureux. Regarde Drago !
Les deux autres orientèrent la tête et observèrent le jeune homme qui avait les yeux baissés vers son assiette, où il touillait sa nourriture sans grande conviction.
- L'unique fois où je l'ai vu comme ça, c'était lors de nos neuf ans, pendant les vacances d'été, dit Daphné.
- Ouai, il avait mal répondu à son père et s'était pris des coups de bâton, se souvint Blaise.
Comprenant qu'ils ne pouvaient pas entreprendre grand-chose, les trois serpentards redevinrent silencieux et reportèrent leur attention vers leurs assiettes.
La semaine qui suivit fut assez trouble pour la jeune Artwood.
Premièrement, les B.U.S.E.S. approchaient à grand pas et cette dernière, saisissant l'occasion d'oublier quelque peu son chagrin, s'acharna sur ses dernières révisions, dépréciant la fébrilité générale qui régnait parmi les cinquièmes et septièmes années.
Drago et elle ne s'étaient plus adressé la moindre parole tout comme avec son frère. Chacun restant dans son coin tout en s'ignorant.
À présent, la chaleur et le soleil de ce début de mois de juin étaient revenu et Dorea campait près de son arbre, révisant, parfois accompagnée de ses amis.
Leurs professeurs ne leur donnaient plus de devoir à faire et chacun était transporté par un comportement étrange.
Daphné et Blaise disparaissaient à intervalles réguliers et ensemble, certainement pour soulager le stress des examens, Théo avait décidé de travailler la nuit, déclarant que le cerveau était bien plus stimulé durant ces heures d'ombres, Pansy Parkinson, Tracey Davis et Milicent Bulstrode ne croyait plus qu'en l'Élixir Cérébral de Baruffio que leur avait proposé Eddie Carmichael, avant qu'Hermione Granger ne leur confisque prétextant que cela faisait partie d'un marché noir qui florissait parmi les élèves des B.U.S.E.S et des A.S.P.I.C. et Crabbe et Goyle transpiraient à grosses goûtes se demandant à quelle sauce seront-ils mangés ?
Leurs horaires d'examens et les détails de la marche à suivre leur furent communiqué lors du cours de métamorphose durant la semaine qui les précédèrent.
- Comme vous pouvez le constater, commenta le professeur McGonagall tandis qu'ils recopiaient les dates et leurs heures de passage affichés au tableau noir, vos épreuves de B.U.S.E. sont réparties sur deux semaines. Vous passerez la théorie le matin et la pratique l'après-midi. Bien entendu, votre épreuve pratique d'astronomie aura lieu la nuit. Je dois maintenant vous avertir que les sortilèges les plus stricts ont été mis en œuvre pour lutter contre la fraude. Les Plumes à Réponses Intégrées sont interdites dans les salles d'examen, ainsi que les Rapeltouts, les manchettes Copieuses et l'Encre Autocorrectrice. Chaque année, hélas, il se trouve au moins un élève pour penser qu'il ou elle parviendra à contourner le règlement de l'Académie des examinateurs magiques. J'espère simplement que ce ne sera pas le cas dans votre promotion. Notre nouvelle… Directrice – le professeur McGonagall prononça le mot du bout des lèvres – a demandé aux responsables des maisons de prévenir les élèves que toute tentative de tricherie sera très sévèrement punie, car, bien sûr, les résultats de vos examens refléteront le nouveau régime imposé par la direction de l'école…
Le professeur McGonagall laissa échapper un infime soupir. Dorea vit frémir les narines de son nez pointu.
- Ce n'est cependant pas une raison pour ne pas donner le meilleur de vous-mêmes. Vous devez d'abord penser à votre propre avenir.
- S'il vous plaît, professeur, dit Hermione, la main en l'air, quand connaîtrons-nous nos résultats ?
- Un hibou vous sera envoyé au mois de juillet, répondit le professeur McGonagall.
Le samedi suivant, une fête d'anniversaire pour Drago avait été improvisée dans la salle commune, ses amis ramenant de la bièraubeurre et de la nourriture des cuisines.
Dorea se fit violence pour rester et ne pas gâcher l'ambiance gaie et festive et s'était installée dans le sofa avec Blaise.
Elle observait de loin le blond causer avec Théo et Colin tandis que Blaise soupirait régulièrement pour requérir son attention.
- Arrête, Blaise, s'irrita Dorea, je t'ai entendu.
- Arrête de le regarder surtout, ça ne fera pas avancer les choses. Va le voir, et je ne sais pas moi… embrasse-le, emmène-le dans un endroit tranquille pour discuter ou… faire autre chose, dit-il avec un sourire suggestif.
- Non, je n'irai pas le voir. Ça ne sert à rien de tourner autour du pot. Et puis… je ne suis pas certaine de vouloir recommencer.
- Tu n'as pas aimé ?
- Ho, Blaise, je ne vais pas parler de ça avec toi ! Ni avec personne d'autre ! rétorqua Dorea en levant les yeux au ciel.
- Détends-toi, je veux uniquement avoir des détails croustillants, dit Blaise avec un sourire en coin.
- Au lieu d'exercer le rôle de voyeur, va voir Daphné et va assouvir tes pulsions avec elle, rétorqua Dorea d'un ton narquois.
Blaise entrouvrit la bouche de stupeur et Dorea détourna son regard de Drago pour le poser sur son meilleur ami.
- Tu crois que je ne vous ai pas remarqué, cette semaine ?
- Comment ?
- N'oublie pas que Drago et moi, on a été précurseur de ce jeu de cache-cache.
Blaise haussa les épaules.
- C'est sérieux ? demanda Dorea en reposant ses prunelles sur le blond qui était en train de la contempler à son tour.
- Je ne te répondrai que si tu me dis comment c'était, sourit mutinement le garçon.
- Va te faire voir Zabini ! répondit sèchement Dorea tandis que Théo s'approchait d'eux.
- On était en train de parler des vacances avec Drago. Vous avez des projets ?
Brusquement, un voile de tristesse passa dans le regard de la jeune fille. Elle se hissa du sofa, s'excusa auprès des deux garçons et monta dans le dortoir se laisser aller à sa peine.
Elle se coucha dans son lit et referma les rideaux pour plus d'intimité, puis une larme coula sur sa joue se souvenant de sa discussion qu'elle avait eue entre sa troisième et quatrième année avec son père. Elle était venue dans son bureau un matin d'août munie d'une photo représentant une région de la Nouvelle-Zélande, et lui émettant le désir de visiter le pays durant un été. Goderic avait alors répondu par l'affirmative, qu'à une seule condition, qu'elle obtienne au moins la moitié des notes maximales à son Examen Elémentaire de Sorcellerie à Beauxbâtons et que ce serait son cadeau de passage en sixième année. Ils auraient dû partir tout juste après son retour de Beauxbâtons.
La jeune fille s'endormit sur cette illusion d'elle et son père arpentant les collines verdoyantes de ce pays qu'elle avait toujours qualifié d'un des plus beaux du monde, sans même avoir eu l'occasion de le visiter.
Le lendemain soir, lors du dîner, ils aperçurent à travers la double porte de la Grande Salle, Ombrage en compagnie d'un groupe restreint de sorcières et de sorciers apparemment très âgés. Dorea était ravie de voir une Ombrage nerveuse et agitées devant le calme froid de ce qu'ils paraissaient pour les examinateurs des B.U.S.E.S.
Cette nuit-là, Dorea dormit très mal, rêvant qu'elle avait oublié la moitié des réponses ou que l'un des examinateurs ne la recale avant même qu'elle ait pu exécuter quoique ce soit.
- Mangez, les filles, vous en avez besoin pour prendre des forces, insista Blaise en dévorant une énorme ration de porridge le lendemain matin au petit-déjeuner.
- Je n'ai pas faim, marmonna Daphné.
- Moi non plus, imita Dorea.
- Ce n'est pas croyable de se mettre dans de tels états pour un malheureux examen, s'exaspéra Blaise en levant les yeux au ciel.
- Moi ce que je ne comprends pas, c'est comment tu peux avoir de l'appétit dans un moment pareil ? s'agaça Daphné.
- Mais j'ai de l'appétit pour tout ma chère Daph', dit le jeune homme d'un ton équivoque.
- Ho, s'il vous plaît, pas de bon matin, je vais tourner de l'œil sinon, grimaça Théo d'un air écœuré.
Daphné et Blaise eurent un petit rire.
À la fin du petit-déjeuner, les cinquième et septième année se rassemblèrent dans le hall d'entrée, tandis que les autres élèves se rendaient à leur cours. Astoria souhaita une « bonne chance » à sa sœur et en particulier à Drago, où elle papillonna ridiculement des cils, puis partit en courant vers les escaliers de marbre.
Puis à neuf heures trente, début du premier examen théorique, en l'occurrence celui de sortilège, ils furent appelés classe par classe pour revenir dans la Grande Salle qui avait été spécialement aménagée à cet effet. Plusieurs pupitres d'une place, près d'une centaine en vérité faisait face à l'estrade où trônait une table où était assis le professeur McGonagall leur faisant face et lorsqu'ils furent installés devant leur sujet agrafé, elle annonça :
- Vous pouvez commencer.
Elle tourna le sablier posé à côté d'elle. Dorea alors retourna son questionnaire, retenant sa respiration. Puis parcourant la liste de questions, elle prit sa plume et répondit en premier par celles dont elle possédait une réponse exacte.
Lorsqu'ils ressortirent deux heures plus tard, Dorea fut soulagée d'avoir pu répondre en totalité au questionnaire.
Elle entendit Hermione caqueter dans son dos d'un air anxieux, ce qui l'agaça rapidement.
- Ce n'était pas trop difficile, hein ? demanda-t-elle à Harry et Ron. Je me demande si j'ai dit tout ce que je savais sur les charmes de Réjouissance. Il ne me restait plus assez de temps. Vous avez parlé de l'antisort contre les hoquets ? Je ne savais pas s'il fallait le mettre, peut-être que ça faisait trop… Et la question vingt-trois…
Dorea grogna dans sa gorge et se retourna :
- La ferme ! s'exclama-t-elle au milieu du Hall. Ferme là, parce que tout le monde sait que tu n'auras que des optimals, alors ferme ta grande bouche de Miss-Je-Sais-Tout parce que personne n'a envie de t'entendre refaire le dérouler de l'examen !
Puis elle fit volte-face et sortit dans le parc, quelques serpentards ricanant devant une Hermione figée sur place. Elle s'installa sous son arbre près du lac, se sentant totalement tendue, stressée, l'estomac noué.
La jeune fille avait totalement déversé son angoisse et sa nervosité sur la gryffondor, qui pourtant n'y était pour rien. Cependant, depuis une semaine, ces sentiments ne faisaient qu'accroître en elle et ce n'était pas uniquement dû aux examens.
Dorea rata le déjeuner et revint pour l'examen pratique, où les élèves de sa classe patientaient dans la petite salle attenante à la Grande Salle. Lorsqu'elle passa devant Hermione, cette dernière abaissa le regard et Harry et Ron la suivirent des yeux, l'air inexpressif.
Elle rejoignit Daphné qui lui demanda hâtivement comment ça allait avant qu'un professeur les appelât par ordre alphabétique. Dorea, appartenant au premier groupe, quitta rapidement la pièce tandis que ses amis s'entraînaient avec leur baguette mimant les formules et gestes.
- Bonne chance, Dott' ! lui murmura Blaise.
Dorea, la gorge nouée entra dans la Grande Salle et le professeur Flitwick lui indiqua une dame âgée du nom de Mrs Marchebank qui était libre.
L'examinatrice avait la peau fripée et le dos voûté et Dorea se souvint qu'il s'agissait de la même sorcière dont Malefoy s'était vanté, déclarant haut et fort que c'était une amie proche de la famille. Elle s'approcha donc d'elle qui était placée au centre de l'estrade.
- Miss… pardon … Lady Artwood ? demanda celle-ci en parcourant son parchemin par-dessus ses lunettes rondes.
- Euh… oui c'est moi, marmonna Dora, qui serrait fort sa baguette se disant qu'elle ne s'habituerait jamais à ces titres pompeux de la noblesse anglaise.
Mrs Marchebank leva le nez de son parchemin et la détailla de bas en haut.
- Bien, Lady Artwood, montrez-moi ce que vous savez faire ? demanda-t-elle sèchement.
Dorea exécuta à merveille ses sortilèges de lévitation, d'attraction, de changement de couleur, de croissance ou encore celui de répulsion.
Quand elle eut fini, Mrs Marchebank resta de marbre, la considérant durant un long instant.
- Je vous remercie Lady Artwood, vous pouvez partir.
Dorea, soupira de soulagement et sortit de la Grande Salle pour attendre ses amis.
Le soir, la jeune fille décida de relire rapidement ses notes de métamorphoses avant l'examen théorique du lendemain matin.
La serpentard réussit son examen théorique, mais rata son sortilège de Transfert à l'examen de pratique. Le mercredi fut l'examen de botanique où la jeune Artwood se dit que ça aurait pu être pire, n'ayant jamais excellé dans cette matière. Le jeudi, l'examen de défense contre les forces de mal se déroula et où Dorea excella également, le vendredi matin, la jeune fille passa son examen de Runes Ancienne et l'après-midi fut consacré à l'Arithmancie et où la formule qui était demandé lui rappela ces moments où elle faisait équipe avec Malefoy pour les résoudre.
Elle leva discrètement la tête de son parchemin et vit à cet instant Malefoy deux rangs devant elle, la contempler sans ciller. Lui aussi se souvenait… Des flash de leur deux corps enlacés lui revinrent en mémoire depuis la semaine précédente. La rousse replongea son nez aussitôt sur son questionnaire, de peur de se laisser déconcentrer. Il ne fallait pas y repenser, elle avait réussi durant deux semaines à faire l'impasse, ce n'était pas au moment de résoudre des équations qu'elle devait s'imaginer nue dans les bras du blond.
Dorea finit tant bien que mal son devoir et ressortit de l'examen complètement frustrée. Elle se dirigea vers la salle commune, Malefoy sur ses talons. La serpentard jeta un regard par-dessus son épaule et aperçut le blond la fixer encore et toujours, le regard sombre.
Sa respiration et son pas s'accélérèrent et elle perçut le jeune homme faire de même. Heureusement pour la verte et argent, elle arriva très vite dans leur antre et expira cette panique qui lui tordait l'estomac chaque fois qu'elle se retrouvait seule avec le blond.
Leurs amis débarquèrent quelques secondes plus tard, tandis que Dorea s'installait sur le sofa et Drago sur un fauteuil.
- Par Salazar, que l'on me tue maintenant ! soupira Blaise en sautant pour s'allonger sur le fauteuil.
Daphné s'approcha de lui et lui murmura quelque chose à l'oreille, un sourire taquin collé aux lèvres. Ce même sourire se dessina sur le visage du jeune Zabini.
- Vous ne gênez pas pour nous ! cracha Drago de sa moue rebutée.
Le couple tourna la tête vers le blond et son meilleur ami se renfrogna.
- Qu'est-ce que t'as Malefoy ?!
- Qu'est-ce que j'ai ? répéta Drago avec dédain. J'ai que vous jouez à vous cacher tous les deux, alors qu'on sait tous très bien que vous disparaissez à la moindre occasion pour vous bécoter ou autre dans un placard à balais. Alors arrêtez de faire semblant.
- Oui, et bien, ce serait plus simple si tous les deux, vous arrêtiez de vous faire la tronche, dit froidement Blaise en les désignant de son index. Faites pareil – Dorea rougit et Drago fronça des sourcils - ça vous détendra et nous, on culpabilisera moins. Allez, viens, Daph' !
Il prit la main de sa petite-amie qui lança un regard d'excuse à la rousse et tous deux quittèrent la salle commune tandis que Théo et le reste des cinquièmes années arrivaient.
Durant tout le week-end, Dorea resta enfermée dans le dortoir, révisant ses notes de potions, d'astronomie, et d'histoire de la magie, préférant éviter un blond qui persistait dans ses rêves qui étaient de moins en moins innocent. Il fallait qu'elle se le sorte de l'esprit, ce n'était vraiment pas le moment de penser à cela.
Elle ne sortit que pendant les heures de repas, faisant un hâtif aller-retour en cuisine pour prendre de quoi se nourrir.
Le dimanche soir, Daphné entra en trombe dans la chambre, pendant que Dorea récitait les dates d'histoires à retenir sur la guerre des gobelins du XVe siècle.
La blonde se posta devant son lit, et croisa les bras, l'expression furibonde. Dorea redressa alors le chef l'air intriguée.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- J'aimerais que tu sortes de cette chambre et que tu viennes avec nous, dit-elle sur un ton directif.
- Où ça ?
- On va faire un tour dehors, histoire de se rafraichir un peu. Laisse tes révisions et viens, dit Daphné en s'avançant vers elle pour lui arracher le parchemin des mains et le poser brutalement sur la masse qui s'était entassée sur le lit.
Dorea resta interdite durant quelques secondes, puis finalement prit une grande inspiration, se disant qu'un peu d'air frais ne lui ferait pas de mal.
Elle se hissa de son lit et prit son pull en laine pour se revêtir, la fraîcheur ambiante du crépuscule se tarifiant en écosse, même au mois de juin. Elle chaussa ses baskets et suivit Daphné hors de la pièce.
Lorsqu'elles quittèrent la salle commune, Dorea qui talonnait Daphné, la rattrapa à petit pas couru.
- Où sont Blaise et Théo ?
- Installés près du lac, je leur ai dit qu'on les rejoindrait.
Dorea et Daphné arrivèrent au rez-de-chaussée puis traversèrent le Hall d'Entrée et sortirent au-dehors. Dorea resserra ses bras autour d'elle prise de frisson et lorsqu'elles s'approchèrent, elle vit trois ombres près d'un arbre. Elle comprit soudainement qu'elle s'était fait rouler aussi bien qu'une débutante, reconnaissant la physionomie de Drago.
La serpentard amorça un geste pour faire demi-tour, mais Daphné lui agrippa le bras et la regarda aussi durement que le professeur McGonagall quand elle était sur le point d'enlever des points ou donner une retenue.
- N'y penses même pas, siffla Dorea.
- Oh que si, et tu vas me suivre bien gentiment et t'asseoir à côté de lui pour que vous désamorciez au moins la tension qui règne entre vous deux, déclara Daphné.
Dorea observa le jeune homme par-dessus l'épaule de la blonde, qui discutait et riait joyeusement avec Théo et Blaise.
- Écoutes, continua Daphné d'une voix plus douce en faisant un pas vers elle, on comprend tout à fait que c'est compliqué pour vous. Et on le respecte. Mais c'est notre meilleur ami et… tu es devenue notre meilleure amie et on voudrait simplement passer du temps ensemble, comme avant. Et puis vous n'êtes pas obligé de vous parler, mais juste d'être avec nous et de passer un moment agréable.
La serpentard jaugea la jeune Greengrass. Il était vrai qu'ils s'étaient quittés avec amabilité et non avec rancœur. Cependant, elle se sentait frustrée. Frustrée de ne pas pouvoir recommencer, frustrée de ne pas être dans ses bras et vivre sa vie comme elle l'entendait. C'était de cela qu'elle fuyait et non le jeune homme lui-même, mais plutôt ce qu'il représentait pour elle. Elle était devenue le papillon qui avait volé beaucoup trop près du soleil et s'était brûlé les ailes. Dorea ne devait que s'en prendre à une personne : elle-même. Et elle devait concéder que c'était loin d'être une situation facile pour Daphné, Blaise et Théo, alors … elle n'avait pas à leur imposer ça.
- Ok, je te suis, dit Dorea après réflexion.
Daphné fit volte-face et chemina vers les garçons qui éclataient de rire après une remarque graveleuse de Blaise.
- Regardez qui j'ai pu sortir de sa tanière ! s'exclama Daphné.
Trois têtes se tournèrent vers la rousse et elle leur fit un sourire timide, puis, tandis que Daphné prenait place contre Blaise, Dorea contourna le couple et Théo pour s'asseoir délibérément à côté de Drago, comme le lui avait suggéré son amie.
Ce dernier pivota ses prunelles grise vers sa camarade pour la contempler. Son regard s'assombrit aussitôt et Dorea préféra se concentrer sur la vue, faisant mine comme de si rien n'était.
- Vous êtes sûre qu'on a le droit d'être ici ? demanda-t-elle hésitante aux autres.
- Drago est préfet et fait partie de la brigade inquisitoriale alors… on ne risque vraiment rien, ricana Théo.
- Ça c'est ce que tu crois, Nott, mais si l'envie m'en prend de vous dénoncer, je n'hésiterai pas une seconde ! rétorqua le jeune homme avec mépris.
- C'est ça, c'est ça …, murmura Théo.
- Hé, vous savez que quelqu'un a introduit un nouveau Niffleur dans le bureau d'Ombrage, vendredi ? questionna Daphné.
Théo et Blaise gloussèrent et Dorea pouffa discrètement.
- C'est Crabbe et Goyle, qui ont dû s'en occuper, expliqua le jeune Malefoy. C'était assez drôle, dit-il un sourire en coin.
Les cinq serpentard éclatèrent de rire et l'atmosphère fut plus détendue. Le reste de la soirée passa, sans que Dorea ou Drago ne s'adressent la parole, néanmoins, ils avaient souhaité faire l'effort pour leurs amis et d'un accord tacite, ils avaient accepté la présence de l'autre avec plus ou moins de naturel. Dorea dormit beaucoup mieux cette nuit-là.
Le lendemain, les cinquièmes années passèrent l'épreuve de potion et lorsqu'ils ressortirent de la Grande Salle en fin d'après-midi, Dorea avait à nouveau le sourire aux lèvres ayant la presque certitude d'avoir obtenu un optimal à son examen.
Le mardi suivant, Dorea, Daphné, Théo et Blaise campèrent à la bibliothèque pour plancher sur leurs dernières révisions d'histoire de la magie et d'astronomie, n'ayant pas d'examens ce jour-là. Seuls Drago et le reste de leur classe qui avait option de soins aux créatures magique était en épreuves.
Le mercredi matin, l'épreuve théorique d'astronomie se passa très bien pour la jeune fille et elle put se reposer l'après-midi, ne faisant pas de divination.
Le soir, Dorea prit place à la tour d'astronomie, pour l'examen pratique, heureuse d'arriver enfin en bout de course de cette semaine de B.U.S.E.S.
La nuit était paisible et le ciel sans nuage ce qui était des conditions parfaites pour observer correctement les constellations. Tandis qu'elle installa son télescope, Drago prit place à sa gauche et Blaise à sa droite. Elle leva le nez et vit Harry s'installer devant elle.
« Eh bien, je ne pouvais pas mieux être entourée, allez, concentre-toi, Dott' ! » se dit-elle pensivement.
Une heure passa pendant laquelle Dorea ne cessa d'écrire et de placer ses constellations avec précision sur son parchemin. Une crampe apparue dans son poignet et elle gémit silencieusement de douleur, s'étirant dans le même temps le bras. Elle distingua Drago l'épier du coin de l'œil puis retourner à son télescope.
Dorea examina à nouveau le ciel à travers sa lunette pour observer Spica afin d'indiquer son emplacement exact sur la carte, quand soudainement, elle entendit des portes s'ouvrirent.
L'adolescente, près de la rambarde, s'inclina et vit une lumière filtrer sur l'herbe sombre dans la nuit. Elle vit Harry ajuster la position de son télescope et décida de l'imiter pour voir cinq personnes sortirent du château s'introduisant dans les ténèbres du parc.
La serpentard se recula puis réorienta sa lunette vers le ciel et réétudia l'étoile Spica ne se souvenant plus de sa position. Elle ne tarda pas à l'inscrire sur sa carte, lorsqu'elle se redressa, elle vit une petite silhouette boudinée qu'elle distingua comme étant celle du professeur Ombrage. Même du fait de l'obscurité, elle pourrait la reconnaître, de sa démarche vive et tortillée.
Elle fronça les sourcils se demandant ce que le professeur Ombrage pouvait bien faire à cette heure indue dans le parc.
Le professeur Tofty, qui surveillait l'examen, accompagné de Mrs Marchebank, toussota derrière eux et Dorea prit conscience qu'elle s'était laissé distraire. Elle aperçut Drago et Blaise l'observer avec curiosité avant de retourner vers leur propre carte.
Pendant qu'elle contemplait sa carte pour voir si elle n'avait rien n'oublié, elle entendit des coups résonner et un aboiement retentir dans le parc. C'était Crockdur.
Dorea dévia à nouveau son attention vers le parc et vit une silhouette se déplacer derrière les petites fenêtres illuminées de la cabane de Hagrid.
- Lady Artwood ? interpella Mrs Marchebank.
Dorea, qui s'était presque inclinée par-dessus le parapet, reporta ses prunelles sur sa carte. Elle vit Harry collé son œil contre le télescope tandis que le professeur Marchebank s'éloignait.
Puis soudainement, rompant la quiétude des lieux, un rugissement sonore résonna dans les environs.
La serpentard, ainsi que plusieurs élèves pivotèrent le télescope vers la cabane du garde-chasse pour voir ce qu'il se passait.
- Mesdemoiselles et messieurs, essayez de vous concentrer, s'il vous plaît, dit le professeur Tofty à mi-voix.
Dorea reprit son observation, mais vit Harry se retourner pour regarder Hermione qui était dans son dos. Le jeune homme rencontra le regard de sa sœur avant de se retourner vivement.
- Ahem… Plus que vingt minutes, dit le professeur Tofty.
La verte et argent jeta un coup d'œil à Blaise qui écrivait à toute vitesse sur son parchemin puis tourna le chef et vit Drago assit nonchalamment, les bras croisés sur le torse, un rictus en coin. Elle reconnaîtrait ce sourire entre mille et comprit qu'il allait se passait quelque chose et que Malefoy en était parfaitement au courant.
Drago posa son index sur sa bouche lui signifiant de se taire et la rousse se renfrogna.
BANG ! Une détonation retentit au-dehors. Dorea sursauta et se tapa le front contre la lunette.
Alors qu'elle se massait la tempe, la porte de la cabane de Hagrid s'ouvrit brutalement et ce dernier sortit, Dorea le devinant par sa forme massive. Il rugissait, les poings brandis, entouré de six personnes dont chacune, à en juger par les minuscules rayons de lumière dirigés vers lui, essayait de le stupéfixer.
- Non ! s'écria Hermione.
- Mademoiselle, voyons, dit le professeur Tofty, scandalisé. Ceci est un examen !
Cependant, plus personne ne s'intéressait à sa carte du ciel. Des jets de lumière jaillissait du côté de la cabane et rebondissaient sur Hagrid tel des mouchetons.
- Soyez raisonnable, Hagrid ! s'exclama un homme.
Le garde-chasse poussa un nouveau rugissement, presque animal.
- Raisonnable ? Va donc au diable ! Tu ne m'auras pas comme ça, Dawlish !
Tout à coup Crockdur, qui tentait de sauter sur leurs agresseurs, reçu en pleine poitrine un sortilège de Stupéfixion. Le chien s'effondra au sol dans un bruit sourd et Hagrid hurla de fureur. Il souleva le coupable qu'il projeta en l'air d'un vol plané de trois mètres avant de chuter sur la pelouse.
Blaise déglutit péniblement, puis Dorea pivota à nouveau les yeux vers le blond dont le sourire s'était subitement fané et arborait un teint blême.
- Regardez ! couina Parvati Patil, penchée au-dessus de la rambarde.
Elle indiqua l'entrée du château et ils se penchèrent tous pour voir une longue silhouette en sortir.
- Comment osez-vous ? s'écria la silhouette. Comment osez-vous ?
- C'est McGonagall, murmura Hermione.
- Laissez-le ! Je vous dis de le laisser ! s'exclama le professeur de métamorphose. De quel droit l'attaquez-vous ? Il n'a rien fait qui puisse justifier…
Dorea glapit, Daphné mis sa main devant la bouche totalement stupéfiée et Hermione ainsi que ses camarades de gryffondor poussèrent un hurlement. Plusieurs jets de stupéfixion avaient frappé le professeur McGonagall qui tomba inerte sur le dos.
- Mille milliards de gargouilles galopantes ! s'écria le professeur Tofty qui semblait avoir à son tour complètement oublié l'examen. Sans la moindre sommation ! Une conduite scandaleuse.
- LÂCHES ! hurla Hargrid. IGNOBLE LÂCHES ! PRENEZ ÇA ! ET ÇA …
Plusieurs lumières s'allumèrent dans le château tandis qu'Hagrid balayait deux de ses agresseurs qui s'effondrèrent aussitôt. Puis il se courba en deux et Dorea cessa de respirer se demandant s'il avait été touché. L'instant d'après, il se redressa portant sur son dos son molosse couché sur son épaule. Il se mit alors à fuir vers la forêt interdite.
- Attrapez-le ! Attrapez-le ! cria Ombrage.
Mais le seul de ses acolytes qui était encore debout ne paraissait guère empressé de se mettre à la portée des poings de Hagrid. Il recula, si bien qu'il trébucha contre le corps étendu de l'un de ses collègues pendant qu'Hagrid disparaissait à l'orée de la forêt.
Un silence fébrile suivit alors les événements, le parc redevenant calme. Dorea orienta son regard vers son frère et tous deux, bouche bée, partagèrent un coup d'œil apeuré.
- Heu … plus que cinq minutes …
Dorea reprit place sur sa chaise et vit Drago se passer la main dans les cheveux les recoiffant en arrière, signe de l'apogée de sa nervosité en cet instant. Quand le professeur Marchebank annonça l'heure, ils rangèrent tous, leur matériel, et quittèrent la tour.
La serpentard suivit ses congénères tandis que les élèves des autres maisons restaient en petit groupe en bas des escaliers en colimaçon.
- Ils cherchaient à renvoyer Hagrid, vous croyez ? questionna Daphné.
- En tout cas, si c'est le cas, ils s'y sont vraiment mal pris, chicana Parkinson. Mais au moins, il a fui, alors on en est débarrassé.
- Ferme-là Parkinson, siffla Dorea entre ses dents.
- Oh, j'avais oublié que ce sauvage faisait partie des amis de ton frangin Potty Potter, le balafré, railla Parkinson.
- Parkinson, dit Théo d'un ton menaçant.
La brune leva les yeux au ciel.
- J'avais également oublié que Lady Artwood était intouchable, dit-elle avec rancœur.
Dorea arqua un sourcil et échangea un coup d'œil avec Daphné qui lui fit signe de ne rien rétorquer. Ils pénétrèrent la salle commune de Serpentard, ses camarades de chambre allèrent directement se coucher ainsi que les garçons. La rousse empoigna le bras de Drago tandis qu'ils se retrouvaient seuls dans la salle commune. Ce dernier l'observa un peu surpris puis fronça des sourcils, intrigué.
- Tu étais au courant, pour Hagrid ? N'est-ce pas ?
Il la jaugea un instant puis embrassa la pièce vide du regard avant de se rapprocher d'elle.
- Ne t'occupe pas de cette affaire, chuchota le blond. Tout ce que je savais, c'est qu'il allait être sur le point d'être renvoyé.
Drago se recula et Dorea relâcha sa poigne puis il partit en direction de son dortoir, lui lançant un dernier regard avant de monter les escaliers.
La serpentard se leva le lendemain avec difficulté, ayant très mal dormi. Elle ne savait que penser. Ombrage était vraiment une horrible bonne femme et Hagrid ne méritait pas cela.
Ce sont les yeux donc cernés qu'elle rejoignit ses amis attablés dans la Grande Salle. Elle aperçut Harry, Ron et Hermione dans le même état qu'elle au centre de la table des gryffondors.
- Eh bien, on a mal dormi cette nuit ? rigola Blaise quand Dorea s'installa face à lui.
Pour toute réponse, Dorea bailla et Théo lui tendit un verre de jus de citrouille.
- Tu peux aller retourner te coucher, Dott', on a l'examen d'Histoire de la Magie seulement cet après-midi, dit Daphné tandis que la jeune Artwood lampait son jus.
- Oui, je crois que je vais faire ça, dit-elle dans un long baillement.
L'après-midi et l'heure de l'examen arrivèrent bien vite aux yeux de la jeune fille. Celle-ci s'installa à sa table et à l'annonce du début de l'examen, elle ouvrit son questionnaire et se munit d'un parchemin.
Une demi-heure, puis une heure, une heure et demie, passèrent. Dorea avait déjà écrit deux rouleaux de parchemins et répondait avec confiance, écrivant parfois quelques détails qui n'étaient pas dans l'énoncé. Elle faisait peut-être un peu de zèle à la façon « Hermione Granger », mais elle avait toujours adoré cette matière et souhaitait obtenir une bonne note.
Puis brusquement, alors que l'on entendait uniquement le grattement des plumes des élèves concentrés, quelqu'un se mit tout à coup à crier et un bruit mat, puis un raclement de chaise résonnèrent dans la Grande Salle. Dorea se retourna et vit son frère vaciller sur le sol, le point fermé sur sa cicatrice hurlant de douleur.
Bon, comme je l'ai dit, je vous attend au rendez vous ce week-end. Je publierai samedi ou dimanche.
Bonne fin de semaine à vous !
