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Chapitre 37

Une frustration nouvelle s'empara de lui alors qu'il abaissait son front contre le bois de son bureau. Un grognement sourd franchit ses lèvres pendant qu'il reprenait la première lettre reçue pour la contempler d'un œil fatigué, à la recherche de la moindre phrase qu'il aurait pu oublier.

À présent, il connaissait ces tissus d'obscénités par cœur et s'il les relisait, c'était en quête d'un détail dans l'agencement des caractères, dans le collage, dans le papier en lui-même, quelque chose qu'il aurait pu laisser passer.

Le choix des mots était probablement la plus grande des interrogations que soulevaient ces courriers. Le vocabulaire obscène alternait avec rythme à des phrases plus guindées, travaillées avec soin, laissant Nagato penser que les lettres étaient préparées plusieurs jours à l'avance.

Il y avait quelque chose de cruellement beau dans la mise en page et dans ces injonctions à la mort qui se développaient avec douceur, tenant toujours sur une feuille.

Se redressant, il sortit son ordinateur de sa veille, pianotant sur son clavier pour saisir son mot de passe et revenir sur l'encyclopédie libre et en ligne qu'il consultait. Il lut de nouveau la succincte biographie d'Itachi, scrollant pour atteindre la filmographie – qu'il commençait à connaître par cœur aussi, sans en avoir jamais vu que quelques images au tribunal, ce qui était largement suffisant.

— Et tu pleureras mon nom, tu me supplieras pour avoir l'honneur de t'étouffer avec ma bite, récita-t-il en parcourant la liste de titres.

Certains étaient vraiment poétiques et jamais il n'aurait pu croire qu'il s'agissait de films X. L'étoile du matin, par exemple, ne lui évoquait pas une seule seconde des rapports sexuels exagérés – contrairement à Brutal Anal, ô combien explicite.

Il sursauta quand une voix fusa depuis la porte qui se refermait, énonçant un peu sèchement :

— Elle n'est clairement pas assez grosse pour étouffer quiconque. À qui profères-tu des horreurs pareilles ?

Écarquillant les paupières de surprise en reconnaissant la voix de son ex-femme, il s'empressa de regrouper les lettres pour les fourrer à la va-vite dans le tiroir de son bureau, éteignant de l'autre main l'écran de son ordinateur. Un malaise certain s'emparant de lui, il la dévisagea.

— À personne. Quoi que tu penses, prononça-t-il d'une voix étranglée, ce n'est probablement pas ça qui était en train de se passer, je travaille, rien d'autre.

Elle haussa un sourcil sceptique et il soupira, n'ayant pas réellement envie de l'inviter à s'installer.

— Tu voulais quelque chose ? demanda-t-il. Je doute que ce soit une visite de courtoisie.

Elle n'attendit pas qu'il lui propose de prendre un siège pour s'avancer et s'installer dans le fauteuil, posant son sac à main sur ses genoux pour observer son bureau. Ça avait changé, depuis la dernière fois qu'elle était venue. Il n'y avait presque plus aucun objet personnel, hormis une boîte à déjeuner vide qu'il avait abandonnée là, comme s'il avait pris son repas devant son ordinateur.

Le cadre dans laquelle il avait disposé une photo de leur famille avait disparu et elle déglutit d'embarras.

— J'ai conduit le chaton chez le vétérinaire, pour m'assurer qu'il va bien et qu'il n'est pas malade. Je pense le laisser dormir avec Mikan.

Il cilla, surpris, puis la considéra avec étonnement.

— Tu es venue jusqu'ici pour me parler de Susanô ?

— Non.

Elle se massa les yeux, soupira longuement et se demanda vaguement si elle parviendrait un jour à rétablir le dialogue avec lui.

— Je voulais seulement te dire que Yahiko et moi avons décidé de nous installer ensemble.

Il eut un coup au cœur, sa main se crispa sur son genou. Voilà, c'était dans ce genre de moments, alors qu'il pensait enfin réussir à ne plus souffrir de tout ça, que la douleur revenait traîtreusement le faire se sentir si misérable. Il croisa les doigts sur le bois de son bureau, se pencha légèrement en avant et l'examina avec attention.

Elle attendait quelque chose de lui, il le voyait dans ses yeux. Il la connaissait si bien.

— Félicitations ? proposa-t-il.

Elle garda le silence, il roula des yeux.

— Qu'est-ce que tu veux de plus ? Un cadeau de mariage ?

— Non, c'est pas ça. Est-ce que… Est-ce que tu es ok avec ça ?

— Ça changerait quelque chose ? ironisa-t-il.

Humectant ses lèvres, Konan haussa les épaules. Il secoua la tête avec exaspération.

— Je ne suis pas ok avec ça, précisa-t-il. Notre divorce a été prononcé il y a moins d'un mois, Konan. Bien sûr que non, je ne suis pas à l'aise à l'idée que tu t'installes presque immédiatement après avec un autre. Tu ne peux tout de même pas te dire que je vais bien prendre la nouvelle. Il y a encore deux mois, je ne savais même pas que… Pour moi, il y a deux mois, on était heureux dans notre mariage. Alors, je ne comprends pas ce que tu attends de moi. Et je ne comprends pas pourquoi soudainement, tu as besoin de mon approbation pour te taper mon meilleur ami.

Elle allait répliquer, demander ce qu'elle devait faire, alors, pour que leurs rapports redevinssent cordiaux, au moins, pour préciser qu'elle ne savait pas comment elle devait agir, quand quelqu'un toqua à la porte et entra. Sakura cligna des paupières en apercevant Konan et porta un regard désolé à Nagato.

— Pardon, je te dérange, s'excusa-t-elle.

— Pas du tout, dit-il en souriant largement.

Konan examina longuement la jeune femme qui parcourut la pièce, contournant le fauteuil pour déposer un baiser sur la joue de Nagato. La divorcée nota la tenue beaucoup trop courte de Sakura et s'enjoignit à ne porter aucun jugement là-dessus, chacune étant libre de se vêtir comme elle le souhaitait. Cependant, elle remarqua la main de son ex-mari qui empoigna Sakura de façon peut-être un peu trop intime alors qu'elle s'asseyait sur le bord de son bureau.

— L'inspecteur Hyuuga m'a dit que ton bureau était ici, je me suis dit que j'allais passer faire un coucou. On part en vacances, ce soir, alors je voulais faire ce que j'avais à faire avant. Merci pour ça. Merci d'avoir été là et de m'avoir écoutée.

Il sourit, la rassura en disant que ce n'était rien. Elle l'embrassa une nouvelle fois, puis se leva.

— Au fait, lança-t-elle arrivée à la porte, Tsuki m'a demandé de te dire qu'il sortait après le travail, il rentrera tard.

Nagato hocha la tête, lui offrant une mine enjouée qui s'effondra dès qu'elle ferma le battant. Il lâcha un flot de jurons et Konan cligna des yeux.

— Je vais te laisser, je pense.

— Ouais, excellente idée, lança-t-il en agrippant son téléphone portable à la recherche de quelqu'un dans son répertoire, passe une bonne journée, je te raccompagne pas, tu connais le chemin de la sortie.

Elle quitta la pièce, lui portant un dernier regard étonné. Haussant finalement les épaules, elle se dirigea vers le bureau de Yahiko pour voir s'il était présent.


Il avait fallu plus d'une heure à Nagato pour réussir à s'extirper de son bureau, après l'appel qu'il avait passé. Malgré tous ses efforts, il n'avait pas pu trouver la moindre petite piste d'autre solution que celle qu'il s'apprêtait à mettre en place, avec énormément de réticence.

À présent qu'il se tenait en plein milieu de l'open-space où se regroupait l'unité de Yahiko, mâchoires serrées, il se força à se tourner vers son ancien meilleur ami, sans pour autant le regarder vraiment, ses yeux préférant un point légèrement au-dessus de son épaule, pour grogner entre ses dents crispées :

— Tu peux venir dans mon bureau ?

Étonné, Yahiko vérifia discrètement que c'était bien à lui que s'adressait Nagato, avant de reculer sa chaise pour le suivre, portant un regard surpris à Kakashi qui haussa les épaules, n'ayant pas plus d'informations à apporter.

Quand il parvint jusqu'à la pièce attitrée de son meilleur ami, il ferma la porte et s'installa dans le fauteuil où Konan s'était trouvée peu de temps avant, contemplant Nagato qui faisait les cent pas, cherchant visiblement ses mots, en proie à une hésitation qui n'avait peut-être rien à voir avec leurs soucis personnels, jugea le lieutenant des forces spéciales.

Se laissant lourdement tomber à sa place, tirant sur la poignée à sa gauche, Nagato sortit le tas de lettres qu'il jeta sur le bureau, invitant Yahiko à les lire d'un hochement de menton.

Surpris, l'homme des forces spéciales tendit des doigts prudents, attrapant la première du paquet qui avait glissé et menaçait d'aller s'envoler sous un meuble.

— « Tortille-toi et viens t'empaler sur ma queue, c'est tout ce que tu sais faire, petite salope. Je connais tes noirs desseins et le mal vissé dans ton âme. Tu ne m'auras pas. Je t'arrêterai coûte que coûte, dussé-je me salir les mains. » Wow.

Soufflé, Yahiko en attrapa une autre, puis une troisième.

— Elles sont toutes sur le même ton, remarqua-t-il. Pourquoi t'as ça ? Tu bosses pour la Crim' ?

Nagato secoua la tête, basculant légèrement le dossier de sa chaise.

— Non. Y a pas de plainte pour ces lettres.

Yahiko tapota de ses doigts sur le bureau qu'il observa rapidement. C'était rare que Nagato mangeât loin de la salle de pause, mais, à en juger par les restes de repas, il avait déjeuné là, probablement comme les autres jours.

— Mais alors pourquoi tu… Oh… Elles sont destinées à Itachi.

Il fronça les sourcils, humecta ses lèvres et les consulta toutes, l'une après l'autre, pâlissant quand certaines s'avéraient beaucoup plus imagées encore que celle qu'il avait lu à haute voix.

— Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? finit-il par lancer en relevant les yeux.

— Est-ce que tu peux garder Mikan, ce soir ?

Clairement, Yahiko ne voyait pas le rapport. Nagato fit pivoter son fauteuil de gauche à droite, puis de droite à gauche, avant de déglutir.

— Je n'arrive pas à avancer. Je sens que le mec s'excite suffisamment pour passer à l'acte et j'ai des soupçons sur une tentative de meurtre, au moins. Mais j'arrive pas à le débusquer, j'ai rien, pas d'ADN, pas d'empreintes, pas de silhouette sur les caméras de surveillance–

— Tu as pu consulter les images de surveillance ? s'étonna Yahiko.

La législation était plutôt stricte en ce qui concernait les bandes de vidéosurveillance publique. Peu de monde pouvait les consulter et certainement pas pour un usage privé.

— Celles de la résidence, oui. Mais il n'y a rien, il connaît bien les angles morts. Et tu sais que je suis clairement pas le meilleur profiler du commissariat.

C'était le moins qu'on puisse dire, sourit en coin Yahiko. Son rictus disparut alors qu'il fronçait les sourcils.

— Je ne vois pas le rapport avec Mikan.

— Je… En quelque sorte, je prends Itachi en filature avant et après son travail, tous les jours.

Yahiko lui demanda de répéter en papillonnant des cils. Nagato soupira, se gratta l'arrière du crâne, un peu gêné.

— Il fallait bien que je trouve une solution pour assurer sa protection, maugréa-t-il. Je ne vais tout de même pas le laisser se faire tuer. T'aurais fait quoi, à ma place ?

— J'aurais passé l'affaire à la Crim' ? J'aurais poussé mon colocataire à déposer plainte ?

L'inspecteur observa le lieutenant d'un air dépité.

— Tu sais bien que les travailleurs du sexe et la police, ça fait pas très bon ménage. Mon gardien m'a dit qu'Itachi avait explicitement demandé que nous ne soyons pas informés et c'est difficile de lui en vouloir, t'as vu le traitement de l'affaire Terumi ? Un seul inspecteur, débutant, en plus, sur une telle galère ? Le prétexte vaseux qui a été choisi pour mettre Hyuuga sur le coup ?

— Hm, c'est quoi ?

Assez éloigné de l'affaire Terumi, le lieutenant n'en avait que très peu entendu parler. Nagato secoua la tête avec dépit.

— Neji, c'est le cousin d'Hinata. C'est pour ça qu'il a été mis sur l'affaire. Sauf que ça fait longtemps qu'ils ne s'adressent plus la parole et qu'Hinata est totalement isolée de sa famille. Enfin, c'est exclu pour un travailleur du sexe de faire confiance à un policier. Et c'est encore plus compliqué avec cette histoire de loi de protection de la vie privée des personnages publics…

Yahiko grogna avec colère en se frottant le visage.

— Donc tu veux que je prenne Mikan avec moi pour que tu puisses suivre Itachi qui sera de sortie, c'est ça ?

— Oui. Konohamaru ne peut pas la garder et Zetsu non plus. Clairement, c'est pas la meilleure des solutions.

— Non, confirma Yahiko en secouant la tête. Si tu ne veux pas que ton colocataire panique à cause des menaces, il ne faut pas qu'il ait de soupçons. Or, te voir rentrer après lui, sans Mikan, ça va forcément le faire réagir. Si tu veux pas attirer l'attention, il faut… Il faut éviter de changer tes habitudes brutalement.

— J'avais presque oublié que tu étais passé maître dans le domaine, grinça Nagato avec colère.

Il commençait à comprendre les trésors d'ingéniosité que son ex-épouse et son ancien meilleur ami avaient déployés pour lui cacher leur liaison pendant huit ans.

Yahiko baissa les yeux.

— Ouais, j'ai une certaine expérience, murmura-t-il d'un air gêné. Je vais le faire.

— Pardon ?

Le lieutenant des forces spéciales s'agita sur sa chaise alors que Nagato, spontanément, s'éloignait un peu plus en croisant les bras et dardant un regard dur sur son ancien meilleur ami.

— Je vais le suivre. Je vais faire la filature pour toi.

— Je n'ai aucune confiance en toi, rétorqua immédiatement Nagato. C'est hors de question.

— Je ne t'ai jamais donné la moindre raison de douter de moi, quand il s'agissait du travail, s'agaça Yahiko. Y a trop de trucs qui… Mikan le dira, qu'elle est restée avec moi, et Itachi se posera des questions. Qu'est-ce que tu lui diras ? Que tu es sorti pour tirer un coup ? Que tu as laissé ta fille sous ma surveillance gratuitement ? Tu penses qu'il y croira ? Il n'est pas stupide, il sait très bien que jamais plus tu ne m'accepteras dans ta vie, sauf raison capitale, bordel, réfléchis deux minutes !

Un silence douloureux glissa entre eux, pendant lequel ils se toisèrent durement, avant que l'inspecteur de la brigade financière acceptât de ravaler sa fierté, soufflant un grand coup.

— Tu as raison, admit Nagato, il est très loin d'être stupide… Très bien. Mais je veux des rapports réguliers.

Yahiko hocha la tête.

— Bien entendu, je te ferai des rapports détaillés, c'est pas un souci.


Ça paraissait étrange de se retrouver tout seul avec Mikan. Ce n'était pas arrivé depuis qu'Itachi était parti un week-end entier – probablement au Salon de l'Érotisme, ça collait avec ce que disait Kakashi.

Ils avaient donc passé la soirée à manger avec les doigts devant des dessins animés, un immense torchon étendu sur leurs jambes pour ne pas salir le canapé. Mikan avait avalé plus de frites que de poulet : elle avait entendu à l'école que le poulet était un oiseau joli et s'était mise en tête de ne plus consommer de viande.

Nagato espérait vraiment que ce serait temporaire, il serait bien en peine de la faire manger si elle refusait de manger de la viande. Il avait déjà du mal à la convaincre de finir ses légumes et il était tout de même impossible de la nourrir exclusivement de riz, n'est-ce pas ?

À l'écran, l'empereur changé en animal lui rappelait étrangement Deidara, qui l'avait recontacté dans la journée pour assurer un suivi du client. Plus Nagato y pensait, moins il comprenait comment Itachi et l'avocat en avaient pu venir à sortir ensemble. Il les trouvait relativement mal assortis, Deidara étant un peu trop expressif et Itachi renfermé.

Il sourit lorsque le gros plein de muscle se trompa de levier, rictus qui s'agrandit encore davantage quand le rire de Mikan emplit la pièce.

— Dis Papa…

Il baissa légèrement le son de la télé pour entendre les mots de sa fille.

— T'es fâché avec Parrain, affirma-t-elle.

— Oui, confirma-t-il.

— C'est parce que Parrain il est amoureux de Maman et que toi aussi, t'es amoureux de Maman ?

Il hésita, puis il soupira.

— Ce sont des histoires de grands, tu sais. C'est pas grave, tu n'es pas obligée d'être fâchée avec Parrain parce que je suis fâché avec lui.

Elle secoua la tête.

— Mais j'ai une idée ! bouda-t-elle en croisant les bras.

Il lui fit signe qu'il se taisait et qu'elle pouvait continuer.

— Si tu tombes amoureux de quelqu'un, ce sera plus si grave si Parrain il est amoureux de Maman. Alors il faut que tu sois amoureux d'Itachi.

Nagato se tourna vers sa fille, un peu estomaqué, avec l'impression de rater quelque chose dans le raisonnement. Elle lui jeta une œillade en coin, avant de tremper une frite dans le pot de ketchup et de croquer dedans.

— Pourquoi d'Itachi ? Pourquoi est-ce que tu veux que je sois amoureux d'Itachi ?

— Itachi c'est un prince. Donc si t'es amoureux de lui, t'es un roi. Et si t'es un roi, j'suis une princesse.

Il éclata de rire, se promettant de répéter ce raisonnement à Itachi, persuadé que ça l'amuserait tout autant que lui. Elle grimaça puis abaissa sa main, une frite grignotée entre les doigts.

— Puis si tu tombes amoureux de quelqu'un d'autre, après tu voudras vivre avec, comme Maman et Parrain, et on devra partir et j'ai pas envie de partir.

Mettant la vidéo en pause, Nagato se laissa glisser en bas du canapé pour saisir le regard de sa fille qui esquivait comme elle le pouvait. Quand elle finit par poser les yeux sur son père, ils étaient emplis de tristesse.

— Maman et Parrain, expliqua-t-elle, ils veulent pas être à la maison pour vivre ensemble. On va devoir partir. Et toi, tu pourras pas vivre ici avec une nouvelle amoureuse et je veux pas m'en aller.

— Oh ma chérie…

Son regard se détourna rien qu'un instant vers son téléphone qui signalait un rapport de Yahiko. Il choisit de l'ignorer, portant ses doigts au visage de Mikan dont la lèvre tremblait de chagrin.

— Tu es triste parce que Maman et moi, on vend la maison, c'est ça ?

Elle baissa le nez et hocha la tête.

— Y a des gens qui vont aller vivre dedans, confirma-t-elle. Mais c'est ma maison. Et là, ce sera pour toujours.

C'était comme si elle venait seulement de réaliser que ses parents s'étaient séparés et qu'ils ne retourneraient jamais ensemble. Elle renifla longuement.

— Et puis tes jolies fleurs, Papa, qui va s'en occuper ? Et notre arbre ?

— Je demanderai à Naruto de ne choisir que des personnes qui s'occuperont bien du jardin, promit Nagato. Et on plantera un autre arbre dans le jardin ici. Et de nouvelles fleurs et tu m'aideras à les choisir ! D'accord ?

Pesant le pour et le contre, elle essuya ses yeux et il revint sur le canapé, la serrant contre lui.

— Je te promets qu'on ne partira pas d'ici. On ne va pas laisser Itachi tout seul, quand même. Il serait triste sans toi. Et toi aussi tu serais triste sans lui.

— Et toi aussi, ajouta-t-elle alors il hocha vivement la tête.

— Oh oui, très triste. J'aurai plus personne à gronder, tu te rends compte ? Je serais obligé de gronder la télé… Ou le canapé…

— Ou les petits pois !

— Voilà, c'est mieux si je peux gronder Itachi, on est d'accord.

Elle hésita un instant de plus, qu'il mit à profit pour consulter le rapport de Yahiko : « Itachi : RAS », accompagné d'une photo où il vit son colocataire en tête à tête avec un homme qu'il ne connaissait pas. « Suspect ? » répondit-il.

— Mais quand même, précisa-t-elle. Je veux être une princesse. Sois amoureux d'Itachi.

Il rit, passant une main dans ses cheveux.

— Et si lui n'est pas d'accord ?

— Je suis sûre si tu demandes gentiment il sera d'accord pour être ton amoureux.

Elle lui piqua la télécommande pour remettre le film en route et il en profita pour consulter la réponse que Yahiko lui avait faite : « Pas de comportement agressif. Ressemble plus à un rdv pro qu'à un rencard. Je reste sur mes gardes. » qu'il ponctua d'un « Reçu » avant de se replonger dans les tribulations du lama empereur.

Itachi rentra peu de temps après que Mikan se fut endormie sur le canapé, en plein milieu du second dessin animé et ne parla pas une seule seconde de ce qu'il avait fait de sa soirée.


À bientôt !