Un autre élève rit à son passage et James lui jeta un regard chargé d'incompréhension. Depuis dix minutes, chaque âme qu'il croisait riait sous cape, sans qu'il puisse pour autant en connaître la raison. Il se hâta de retourner à la salle commune, pressant le pas pour retrouver les Maraudeurs et comprendre ce qu'il en retournait. La grosse dame du tableau émit un cri hilare en le laissant passer, avant de s'enfuir commérer avec les autres peintures.

- Ah, super, Cornedrue, on se demandait… Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Sirius partit en un fou rire incontrôlé, vite rejoint par Remus et Peter.

- Tu es arrivé à passer la porte, Prongs ?

- Heureusement qu'il ne s'est pas emmêlé les pattes, enfin, les bois, ajouta Remus.

- Ne soyez pas mauvaise langue, les gars. Le pauvre ne doit pas apprécier de s'être fait en-cerf-celer, acheva Peter.

- Mais, enfin, mais qu'est-ce qu'il y a ? Ça fait un quart d'heure qu'on se fiche de moi ! s'emporta James, exaspéré.

Prenant pitié de lui, Remus invoqua le miroir de Sirius et le lui tendit, ne prenant pas la peine de cacher ses gloussements. James découvrit ainsi avec stupeur deux imposants bois de cervidé sur sa tête. Avant de joindre ses amis dans leur hilarité.

- Merlin, Prongs…haleta Sirius. A qui dois-je envoyer des fleurs ?

Des larmes coulaient à présent sur les joues des quatre Gryffondor, qui peinaient à reprendre leur respiration.

- J'ajouterai une tablette du meilleur chocolat de chez Honeydukes, Patmol.

- Je n'en suis pas certain, mais Lily était au courant… Elle peinait à cacher un sourire vers la fin de notre conversation après le dîner, expliqua le poursuiveur, sa voix entrecoupée de halètements alors qu'il peinait à parler. Mais elle n'a pas pu me lancer le sort. Je parierais sur Marlène… Elle m'en veut depuis… depuis que je l'ai obligée à s'entraîner cinq fois aux aurores la semaine dernière.

- Je vais aller lui déclarer ma flamme.

- Hermione sera jalouse, indiqua Remus.

Il balaya ses inquiétudes de la main. Un instant après, tous repartaient dans un fou rire, alors que James gesticulait pour leur indiquer d'annuler le sort. Autour d'eux, les quelques élèves présents dans la salle commune les regardaient, incrédules. Remus tenta d'envoyer un sort pour effacer les ramures mais sa main tremblante sous les rires l'empêcha d'arriver à ses fins. Peter ne fut pas plus chanceux. Son sortilège fit dégringoler une pile de livres qui s'écrasa sur le sol en un bruit sourd. Sirius prit le relai et jeta cette fois un sort dans la bonne direction.

- Finite Incantatem !

Mais James, toujours agité de son fou rire, bougea au dernier moment, faisant passer le sort au-dessus de son épaule. Le rayon jaune alla frapper un sac posé sur un fauteuil qui déversa son contenu en tombant.

- Finite !

La voix claire de Lily Evans coupa court à leurs lancers hasardeux et James retrouva enfin son aspect normal, même si son souffle mit plus longtemps à reprendre un rythme raisonnable. Le reste des Maraudeurs se calma à son tour et Lily put pester à voix basse sur la dangerosité de lancer des sorts en présence d'élèves de première et deuxième année, un sourire néanmoins au bord des lèvres.

Peter agita négligemment sa baguette pour rétablir la pile de livres et Remus alla redresser le sac renversé, découvrant que c'était la sacoche en cuir d'Hermione, dont le contenu s'étalait maintenant sur le tapis rouge à arabesques de la salle commune. Il rassembla rapidement les ouvrages et notes de la jeune femme avant de récupérer plusieurs objets de petite taille et de les renfourner prestement dans la sacoche. Se redressant, il reposa le sac mais remarqua près d'un des pieds du fauteuil un petit bout de parchemin qu'il se baissa pour ramasser. Le prenant entre ses doigts, Remus dut cligner des yeux plusieurs fois avant de saisir ce qui s'offrait à sa vue.

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Plus tard dans la soirée, James et Lily faisaient leur ronde de préfets-en-chefs, dorénavant ravis de passer du temps ensemble. Le début de l'année avait été plus que stimulant pour Lily qui avait dû faire face aux demandes insistantes de James, mais maintenant que les deux tourtereaux convolaient ensemble, ces promenades nocturnes étaient plus qu'appréciées. Cette proximité avec le capitaine de Quidditch ne distrayait pas pour autant la rousse de ses devoirs de préfète et celle-ci avait instauré une règle durant ces rondes, limitant leurs interactions physiques au strict minimum.

Sans qu'elle soit au courant, James avait parié avec Sirius qu'il parviendrait à la faire céder durant leur dernière ronde de l'année. Il avait d'ores et déjà préparé chaque placard à balai des couloirs de l'école qu'ils surveillaient dans l'éventualité où il réussirait, y installant des oreillers et envoyant régulièrement des elfes de maison y faire le ménage. Bien entendu, lorsqu'Hermione avait appris cela via Sirius, elle avait piqué une crise concernant l'exploitation indécente des elfes, mais s'était rapidement calmée pour ne pas gâcher le pari des garçons, souhaitant elle aussi malgré tout que son amie se lâche. Etonnamment, un grand nombre d'étudiants disparaissait régulièrement depuis que James avait mis en place ce plan. La plupart reparaissaient quelques heures plus tard ébouriffés, d'autres avec des cravates de travers ou des jupes froissées.

- Alors… Lily-jolie, viendras-tu avec moi à Pré-au-Lard ?

- James, on sort ensemble maintenant. Je sais que tu as passé presque sept ans à m'implorer de t'accorder une once d'attention, mais maintenant c'est fait. Tu n'as plus besoin de me redemander avec la mine d'un adolescent niais à chaque fois que tu veux prévoir une sortie, bon sang. Sauf si tu veux risquer que je refuse par lassitude.

- Onze heures, dans la salle commune ? s'empressa-t-il de demander.

- Hum hum.

La rousse rit sous cape, satisfaite. Si elle avait un instant eu peur de perdre son pouvoir d'intimidation sur le poursuiveur lorsqu'elle avait accepté de sortir avec lui, il n'en était rien. Elle avait même acquis davantage d'autorité, pouvant jouer de son statut de petite-amie sans vergogne.

Ils tournèrent dans le couloir du quatrième étage pour débouler sur un corridor sombre éclairé par une unique torche. Les deux préfets se regardèrent d'un air de connivence avant de se diriger vers le placard à balai placé à quelques mètres, entendant des bruits suspicieux. Ce recoin n'était pas un secret pour les jeunes élèves de Poudlard, qui ne le laissaient jamais longtemps inoccupé. Seulement, ils ne pensaient pas découvrir ces deux étudiants en particulier lorsque la porte s'ouvrit brusquement sur un mouvement de baguette.

- Vous avez un milliard d'endroits pour faire… Merlin sait ce que vous faites, et vous choisissez un placard à balais sur notre ronde après le couvre-feu ?

- Il faut que je t'éduque sur nos activités, Cornedrue ?

- C'est pour varier notre environnement, précisa une Hermione empourprée d'une voix innocente. Tu sais, mettre du piment dans notre vie sexuelle.

- Je ne veux rien entendre !

James se boucha puérilement les oreilles de ses mains alors que Lily gloussait derrière lui, adressant un signe d'encouragement à la jeune femme avant de tirer son petit-ami par sa cape.

- Et verrouillez, au moins, vous n'êtes plus en quatrième année !

Mais le couple devait être déjà retourné à leurs occupations car seuls des gémissements étouffés lui répondirent. James et Lily reprirent ainsi leur ronde, l'un deux tentant d'oublier avec ferveur ce qu'ils venaient de découvrir alors que l'autre riait encore.

- Potter, ils sont libres de s'amuser un peu. Ose dire que tu n'aimerais pas te retrouver dans cette situation.

- Je… Lily…

- Et ne crois pas un instant que je ne suis pas au courant de ton pari avec Sirius. Remus m'a tout raconté.

- Le traître.

Elle rit d'une voix claire qui aviva des étincelles dans les yeux bruns du poursuiveur. Il avait mis tant d'années avant de la faire rire au lieu de la faire fulminer il profitait de ce délicieux son dès qu'il le pouvait.

- Tu ne t'attendais pas à ce qu'il te laisse me piéger, j'espère. Les longues heures que nous passons à la bibliothèque sont le ciment d'une amitié solide. C'est sans doute pour cela que j'ai mis tant de temps avant de te considérer comme une personne fréquentable, le nargua-t-elle.

Le réaction de James à ses propos fut simplement de la coincer contre le mur et de l'embrasser avec passion.

- Suis-je devenu fréquentable ? murmura-t-il avec un sourire narquois après s'être reculé.

Elle fit mine de réfléchir, une moue joueuse sur le visage.

- Je ne dirais pas fréquentable. Tolérable, tout au plus.

- Je vais donc devoir redoubler d'efforts, dit-il avant de replonger vers ses lèvres.

James gagna son pari ce soir-là, et un placard de plus perdit son innocence.

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- A plus tard !

Hermione salua Lily de la main, leur session de travail à la bibliothèque achevée. Elle devait retrouver Sirius dans la salle commune. Il lui avait apparemment organisé un rendez-vous en ce samedi soir. La première semaine de mars s'était déjà écoulée, et noyée par le travail en vue des ASPICS, Sirius avait tenu à ce qu'elle fasse une pause dans ses révisions.

La jeune femme se dirigea vers le portrait menant à la tour des Gryffondor avant d'énoncer le mot de passe distraitement. Quelques pas et elle put apercevoir Sirius l'attendre.

- Je te conseillerais d'enfiler quelque chose de plus confortable. On a le temps, je patiente ici, lui dit-il après avoir déposé un chaste baiser sur ses lèvres.

Elle sourit et s'éclipsa vers son dortoir. Arrivée en haut, Hermione se dirigea vers l'armoire de Lily, qui lui avait donné son autorisation pour emprunter une tenue appropriée, et choisit un haut rouge bustier assorti à une jupe ocre à boutons avant d'enfiler une veste. Elle se recoiffa rapidement puis descendit rejoindre le brun, dont les yeux pétillèrent lorsqu'il la vit. Elle fit un tour sur elle-même en riant, ravie de son effet, avant qu'il ne lui propose galamment son bras. Ils sortirent de la salle commune sous les sourires, même si Hermione remarqua que Remus ne fit qu'hocher la tête distraitement, plongé dans ses pensées. Sans doute la pleine lune arrivait-elle bientôt.

- Où allons-nous ?

Elle souffla, faussement frustrée, lorsque Sirius l'ignora royalement, haussant les sourcils devant son impatience. Il l'emmena au troisième étage avant de faire pivoter la statue dissimulant le passage secret menant à Honeydukes. En passant, il murmura quelques mots concernant de bons souvenirs, ce qui fit rougir la jeune femme. Ils atteignirent rapidement la boutique de confiseries et se glissèrent hors du magasin discrètement. Mais alors qu'Hermione s'attendait à se rendre dans un pub, il l'emmena plus loin avant de lui tendre la main, un sourire malicieux sur les lèvres.

Trois secondes plus tard, Hermione titubait après un transplanage houleux mais assuré. Sirius la prit par la taille avant de l'emmener vers une rue qu'elle reconnut comme Old Compton St à Londres.

- Sirius, mais qu'est-ce qu'on fait ici…

Hermione était déjà venue dans Soho quelques années auparavant, mais la ville avait bien changé. L'atmosphère des années 70 était toute autre, beaucoup plus colorée et plus… sexuelle également. Mais Sirius l'emmena après quelques minutes de marche vers une rue attenante. Ils arrivèrent alors devant un pub à la devanture sombre et le brun lui tint la porte, les lèvres toujours scellées.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans le bar déjà bondé mais bien plus grand que la façade ne laissait deviner, la jeune femme remarqua une scène où étaient installés une batterie, un clavier, ainsi que plusieurs amplis. Sirius l'entraîna vers le bar pour commander deux verres d'alcool non identifié et une fois leur boisson en main ils se faufilèrent à travers la foule, restant intentionnellement à quelques mètres de la scène.

Deux minutes plus tard, les lumières s'éteignirent et la foule commencer à gronder, acclamant les musiciens qui allaient entrer en scène. Lorsque le guitariste apparut, Hermione crut que sa mâchoire allait se décrocher. Mick Jones, vêtu d'une chemise lâche et d'un pantalon en cuir, fit son entrée sous les applaudissements, rapidement suivi du reste du groupe.

- Merlin ! Sirius, c'est…

- Foreigner.

Le sourire qu'elle afficha dépassait tous ceux qu'il avait pu voir jusque-là.

- Mon père adorait ce groupe. Il me faisait tout le temps écouter leurs chansons.

- Ils ne sont pas connus depuis longtemps pourtant, répondit Sirius en fronçant les sourcils.

- Oh, c'est… c'était récent, enfin… Il aimait bien découvrir de nouveaux groupes de rock.

La jeune femme dissimula vite son visage crispé en se retournant vers la scène, se joignant aux cris des spectateurs. Derrière elle, l'animagus oublia rapidement leur bref échange, entourant sa taille de ses bras, son menton sur son épaule. La batterie et la basse démarrèrent vite et le groupe commença par interpréter Hot Blooded pour le plus grand bonheur de ses fans.

Les deux sorciers au milieu de ce concert moldu profitèrent avec délectation des chansons qui animèrent la salle, se joignant aux autres pour entonner les refrains qui se succédaient. Le couple se déchaîna sur Cold As Ice et lorsque le concert fut achevé après une bonne heure et demie de musique endiablée, un tonnerre d'applaudissements et de sifflements retentit, si bien que le groupe revint pour interpréter deux dernières chansons sous la clameur ambiante. Finalement, le guitariste mit fin à la soirée et salua le public, rejoint à l'avant de la scène par les autres membres du groupe.

- Je n'arrive pas à croire que je les aie vus… Merci Siri.

Elle l'embrassa pour la énième fois en remerciement, ses mains encadrant son visage.

- La soirée n'est pas finie, Mione. Tu as un creux ?

Elle hocha vigoureusement la tête. Elle n'avait pas mangé depuis midi, enfermée dans la bibliothèque l'après-midi avant d'être embarquée par son petit-ami. Ils ressortirent du bar et commencèrent à marcher dans Soho, finissant par dénicher un pub old school servant des fish and chips. Ils s'installèrent sur une banquette isolée et profitèrent de leur repas en parlant, Hermione encore sous le choc d'avoir pu voir Foreigner ?

- Je veux dire… Comment as-tu même trouvé le concert ?

- Remus est abonné à un magazine moldu de rock et je le lui vole régulièrement. Quand j'ai vu que le groupe passait ce soir, je n'ai pas hésité. Je ne me doutais pas que tu aimerais autant, en revanche !

- Sous mes airs de jeune fille accomplie, le taquina-t-elle, j'ai des goûts assez divers en musique, allant parfois jusqu'à des choses plus… originales. Mais Foreigner est plus que normal ! N'importe qui aimant le rock s'intéresserait à eux.

Sirius aboya brièvement de rire avant de lui voler un baiser.

- Si tu as fini, il nous reste une dernière étape.

- Encore un mystère ! Tu n'avais pas à organiser tout ça, tu sais…

- Bien sûr que si. Je reviens.

Il alla discrètement payer, sachant qu'elle refuserait autrement, avant de revenir à leur table pour sortir poursuivre leur soirée. Cette fois, il se dirigèrent vers une ruelle moins bien éclairée pour transplaner de nouveau. En atterrissant, Sirius la mena jusqu'à la rive et Hermione reconnut cette fois sans peine le lieu. Devant elle se tenait le Globe. Elle avait assisté à sa première représentation il y a bien des années mais s'en souvenait encore vivement. Le lieu était fermé à cette heure mais le brun lui fit signe de la suivre malgré ses récriminations et contourna le monument, la menant jusqu'à une porte dérobée.

- On va se faire prendre… Sirius on ne peut pas être ici enfin !

- Cette porte est magique, Mione. Shakespeare a été certain qu'elle puisse perdurer pendant des siècles, et même l'incendie de 1613 ne l'a pas faite disparaître.

- Quoi ?

Il se retourna, les sourcils froncés.

- Euh…

- Shakespeare était un sorcier ?

Cette fois, il parut décontenancé.

- Bien sûr que oui… Je pensais que tu le savais !

- Il me reste bien des choses à apprendre sur le monde magique…

Elle le suivit ainsi en passant par une porte en bois pourtant banale, mais certainement chargée de lourds sortilèges de dissimulation et de repousse-moldus. Ils pénétrèrent alors dans les coulisses et Sirius la mena jusqu'à la scène, plongée dans l'obscurité. Il alluma sa baguette et envoya la lueur s'accrocher à une lampe avant d'inviter galamment Hermione à prendre place dans la fosse.

- "Lovers and madmen have such seething brains,
Such shaping fantasies, that apprehend
More than cool reason ever comprehends.
The lunatic, the lover and the poet
Are of imagination all compact:
One sees more devils than vast hell can hold,
That is, the madman: the lover, all as frantic,
Sees Helen's beauty in a brow of Egypt:
The poet's eye, in fine frenzy rolling,
Doth glance from heaven to earth, from earth to heaven;
And as imagination bodies forth
The forms of things unknown, the poet's pen
Turns them to shapes and gives to airy nothing
A local habitation and a name."

Hermione en resta proprement bouche bée.

- Je devrais me sentir vexé, bougonna Sirius. A chaque fois que je cite Shakespeare à quelqu'un, il me regarde comme si j'avais des antennes de lutin de Cornouailles.

-Non, je… C'était merveilleux, Siri. Je ne pensais pas que tu appréciais autant Shakespeare, c'est tout. Mais j'en suis ravie, sourit-elle, ça nous fait un point commun de plus.

Elle le rejoignit sur l'estrade et déposa un baiser sur ses lèvres avant de se reculer. Elle fronça néanmoins les sourcils en reconnaissant son regard et hocha la tête frénétiquement.

- Hors de question.

- Personne n'en saura rien. Et William ne peut pas être offensé, il est mort depuis des siècles.

- Je ne me dépraverai pas dans un théâtre. Un peu de dignité, Merlin.

- Moi, c'est Sirius, chaton, répliqua-t-il, lui faisant lever exagérément les yeux au ciel.

Elle continua de hocher négativement la tête alors qu'il s'avançait d'un air charmeur, souhaitant arguer son cas.

- Sirius…

- Je comprendrais que tu ne veuilles pas participer à cette… dépravation comme tu dis. Laisse-moi… juste… m'occuper… de toi… alors…

Il ponctua chacun de ses mots par un baiser, descendant toujours plus bas sur son cou. Finalement, elle passa sa main dans les cheveux du brun et lui releva la tête prestement. Elle soupira faussement et abandonna.

- Cinq minutes.

- Oh, Mione, tu sais bien que je ne suis pas doué pour me dépêcher…

§§§§§§§§§§§§§§§§

Ce rendez-vous avait été parfait. Ils étaient revenus à Poudlard, et avaient évité Rusard sans problème grâce à la Carte. La Grosse Dame râla d'être réveillée mais tut rapidement ses protestations après quelques mots charmeurs de Sirius. Ils ne s'attendaient cependant pas à trouver Remus dans la salle commune, plongé dans ses pensées.

- Oh, Moony… Tu sais que tu n'es plus obligé de m'attendre quand je rentre, notre mariage a échoué, je suis avec Hermione maintenant, ironisa Sirius.

Remus sourit brièvement avant de porter son attention sur Hermione.

- J'aurais besoin de te parler.

Elle hocha la tête et marcha jusqu'à l'escalier menant au dortoir, donnant un dernier baiser à Sirius.

- Merci pour ce soir. C'était juste parfait.

- Je ferais n'importe quoi pour toi, Mione.

- Je t'aime.

- Je t'aime.

Ils s'embrassèrent langoureusement une ultime fois, avant que Sirius ne lui dise au revoir pour la nuit. Hermione retourna ensuite vers Remus qui n'avait pas bougé de sa place et s'assit à ses côtés. Il sentit le canapé s'affaisser mais ne détourna pas son regard du feu pour autant.

- Tu voulais me parler, Remus ?

Cette fois il se redressa et plongea la main dans sa poche, récupérant quelque chose qu'Hermione ne put voir.

- Depuis le début, je te fais confiance. Mais je me demande combien de secrets tu nous caches encore.

Elle ne répondit pas, attendant la suite. Lorsqu'il lui montra une certaine photo, ses yeux s'écarquillèrent, remplis de panique.

- Tu sais, Hermione, je pense posséder une intelligence suffisante pour analyser la plupart des choses qui sont à ma portée. Il se trouve toutefois que j'ai du mal à intégrer pourquoi Sirius et moi avons l'air d'avoir vécu une guerre sur cette photo, à côté d'un James resté adolescent. Peut-être pourras-tu m'éclairer.

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Bonsoir !

Londres me manque, je ne sais pas si vous avez déjà pu y aller mais j'adore cette ville. Voici donc une manière de compenser ma frustration en cette période sans voyages.

Je sais que je mérite d'être frappée pour cette fin, mais je ne m'en excuse pas du tout. Vous n'aurez qu'à imaginer ce qui pourrait se passer d'ici la semaine prochaine, voilà tout. 3^^

Je vous mets la traduction du passage du Songe d'une Nuit d'été de Shakespeare, dont j'ai intégré quelques vers à mon chapitre. Pour moi, il était évident de déclamer les vers en anglais, je n'aurais pas voulu les voir en français au milieu de cette scène.

« Les amoureux et les fous ont des cerveaux bouillants,

Des fantaisies visionnaires, qui conçoivent

Plus de choses que la froide raison n'en perçoit.

Le fou, l'amoureux, le poète

Sont d'imagination tout entiers pétris

L'un voit plus de démons que le vaste enfers n'en peut contenir

C'est le fou. L'amoureux, tout aussi exalté,

Voit la beauté d'Hélène au front d'une Égyptienne.

L'œil du poète, roulant d'un parfait délire,

Va du ciel à la terre, et de le terre au ciel.

Et quand l'imagination accouche

Les formes de choses inconnues, la plume du poète

En dessine les contours, et donne à ce qui n'est qu'un rien dans l'air

Une demeure précise, et un nom. »

Aviez-vous deviné ce que Remus avait ramassé ?

Merci de soutenir mon histoire chaque semaine.

A dimanche prochain,

Cassiopeia Von Black