Regulus

En sortant de la salle de bain, je rejoins directement ma chambre et referme soigneusement la porte derrière moi. Juliet et Adrian ont été installés dans la chambre d'ami du deuxième étage tandis que moi, je reprends mes quartiers dans mon ancienne chambre. A l'intérieur, rien n'a changé. Les murs arborent toujours cette couleur vert d'eau, me rappelant mon appartenance à Serpentard tandis que sont exposés les différents Vif d'Or que j'ai pu attraper au cours de ma scolarité à Poudlard. Poudlard… Ça fait bien longtemps tout ça. Ma vie ne ressemble à plus rien de tout ça.

A présent, une belle brune, habillée d'un déshabillé en soie noir et en dententelle, sa brosse se perdant le long de sa chevelure d'ébène, trône au milieu de ma chambre. A présent, je partage sa vie, nous sommes mariés et avons un enfant ensemble.

A dix-sept ans, on s'est pris une claque monumentale. Notre vie a dû changer du tout au tout. Jamais la nécessité de grandir et de mûrir d'un coup n'aura été aussi forte.

Je traverse la pièce, donnant un regard en biais à Olivia qui m'observe, assise, depuis le miroir. Sa brosse à cheveux enchantée passe doucement sur ses longues mèches qui lui arrivent jusqu'à la chute de ses reins. Je retire ma chemise blanche et ses yeux chocolatés se déposent aussitôt sur les divers tatouages runiques qui recouvrent à présent la quasi-totalité de mon torse. Ils remontent jusque dans mon cou et s'étendent jusqu'à mon bras droit. Evidemment, lorsque je les ai acquis, ils m'ont fait un mal de chien. Maintenant, ils me permettent de vivre une vie tranquille, effacé et disparu de la société anglaise.

— Qu'il y a-t-il ? demandé-je en sentant toujours le regard scrutateur d'Olivia sur moi.

— Hum… Rien, souffle-t-elle en papillonnant des cils.

Elle revient se concentrer sur son reflet et ramène une jambe vers elle en déposant un talon sur le siège. J'esquisse un sourire et me rapproche d'elle. Je me plante tout doucement derrière elle et m'empare de sa brosse à cheveux enchantée. Délicatement, je la mêle à sa chevelure et commence à la démêler moi-même.

— Il n'y a jamais rien avec toi, indiqué-je. Dis-moi.

La brune m'adresse un sourire en coin depuis la glace puis soupire.

— Non, je… C'est juste que... Tu es très proche de Juliet.

Cette fois-ci, c'est moi qui sourit. Mais je ne dis rien et la laisse continuer.

— Ça a toujours été comme ça ? demande-t-elle, curieuse.

— Comme ça comment ? Notre complicité ?

— Oui et… Le fait d'être aussi tactile aussi, grommelle-t-elle à demi-mot.

J'hausse les épaules et sourit plus largement.

— Je ne sais pas. Elle me croyait mort, elle était surprise et contente je pense. Mais de manière générale, Juliet est quelqu'un de très expressif, oui.

— Hum…

— Quoi ?

— Non rien. Tu es heureux de l'avoir retrouvée ?

Je me fige dans mes mouvements et relève les yeux vers ma femme. Elle m'observe silencieusement, attendant patiemment une réponse.

— Je ne préfère pas… Vaut mieux qu'elle reste avec le passé, soufflé-je avec difficulté. C'est dangereux pour elle comme pour moi qu'elle sache qu'on est en vie. Il faudra peut-être l'oublietter.

— Reg, interrompt Olivia en se retournant.

Elle pose sa main sur la mienne, celle qui tient sa brosse à cheveux tandis que ses yeux s'ancrent dans les miens. Je suis comme magnétiquement attiré vers elle, incapable de me défaire de son visage.

— Je vois bien que vous êtes très attachés l'un à l'autre, souffle-t-elle. Et visiblement tu peux lui faire confiance. Je pense que l'oublietter est un peu trop… Abrupt. Et puis, tu as besoin d'amis dans ta vie.

— Toi tu n'en as pas, fis-je remarquer.

Elle hausse les épaules et m'adresse une mine enjôleuse.

— Je n'en ai jamais eu. J'ai toi et Iris, ça me suffit. Je n'en ai pas besoin. Mais toi tu l'as… Alors ne laisse pas passer cette chance.

— Même si tu es jalouse ?

Olivia hausse un sourcil et m'adresse une moue dédaigneuse qui me fait sourire doucement.

— Je ne suis pas jalouse, grogne-t-elle en se retournant face au miroir.

J'éclate de rire alors qu'elle me prend sa brosse à cheveux des mains et qu'elle revient démêler ses longues mèches. J'aplatis mes mains le long de ses épaules et longe ses avant-bras tout en me penchant à son oreille.

— Tu mens mal, lui soufflé-je.

J'observe le sourire en coin de la belle brune qui apparaît dans la glace. Elle roule des yeux tout en tentant de se défaire de mon emprise.

— Non je suis sérieuse, reprend-elle. Je sais que je n'ai aucune raison de l'être. Ni vis-à-vis de toi, ni d'elle.

— Mais tu l'es quand même, ricané-je.

— Je suis possessive, c'est un fait, marmotte-t-elle dans sa barbe, ce qui m'attendrit bien plus que je ne voudrais le croire.

Une nouvelle fois, je lui reprends sa brosse de ses mains tandis que mes doigts viennent s'accrocher à sa longue chevelure. Je fais un tour de poignet et tire délicatement en arrière. Son crâne suit le mouvement et je capte enfin ses mirettes sombres et taquines.

Doucement, je fais glisser ma paume le long de son cou, descends sur son plexus puis viens éventrer le col de son déshabillé. A mesure que je m'aventure un peu plus loin, le sourire d'Oliva s'accentue et son regard se charge de désir. Sa poitrine se gonfle d'air et elle déglutit lentement, presque avec difficulté.

Mon visage se voile alors d'un air supérieur et séducteur. Elle lève les bras et enfonce ses mains dans mes mèches noires pour m'attirer vers elle. Mes lèvres viennent titiller les siennes sans jamais se poser dessus tandis que mes doigts s'approchent de son mamelon. Un soupir d'aise reste bloqué dans sa gorge tandis que ma paume vient tout naturellement s'imbriquer à son sein, dont le galbe a été parfaitement conçu pour que je puisse m'en emparer. Son souffle chaud et lent se dépose sur mon visage, me provoquant des fourmillements dans tout le bas du corps.

Je me plaque à son dos et elle se laisse retomber contre moi, me prenant pour son dossier. Ses ongles s'enfoncent dans ma chevelure et viennent tirer dessus à mesure qu'elle se déplace. Sa langue, taquine, sors de sa bouche et vient me provoquer telle une petite vipère délicieusement tentatrice. Ma prise sur son sein se fait alors plus forte, plus langoureuse, plus ferme. Instinctivement, je tire un peu plus sur ses cheveux que je maintiens fermement de mon autre main. Sa tête part en arrière, m'offrant alors une vue plongeante sur sa gorge. Sans hésiter, ma bouche se déplace doucement vers cet endroit pour qu'enfin mes lèvres brûlantes et impatientes ne viennent s'y déposer. Olivia laisse échapper un soupir qui me grise de la tête au pied. Elle me rend tellement dingue !

Ma main délaisse son sein et vient défaire le nœud de son déshabillé. Je le lui ouvre complètement et cette vile tentatrice écarte aussitôt ses fines cuisses, face au miroir. Mon cœur loupe un battement lorsque j'aperçois dans le reflet ses chairs appétissantes et impatientes. Mes dents se plantent dans son cou, comme si ça allait m'aider à absorber cette envie et cette frustration imminente. Comble du supplice, je l'entends ricaner.

Je relève alors la tête et sans tergiversation possible, je m'empare de sa bouche. Sa langue et la mienne viennent naturellement se retrouver pour un baiser lent et langoureux. Nos respirations bruyantes et ardentes se mêlent tandis que je descends ma main sur son ventre. Je l'embrasse encore plus vite, encore plus fort, encore plus profondément pendant que mes doigts, aventureux, viennent titiller son pubis. Un doigt après l'autre, j'avance prudemment. Je teste ses limites. L'expérience m'a appris que Olivia n'avait pas beaucoup de patience. Je sais donc comment tout ceci va se finir et j'ai une envie lancinante de faire durer le plaisir alors j'avance à pas de loup, ce qui va l'énerver d'ici peu.

Je relève la tête et rompt brutalement le baiser, lui arrachant un soupir contrarié. Cette fois-ci, c'est moi qui persifle. Je lui relâche les cheveux et elle redresse sa tête, face au miroir. Toujours debout contre elle, je me courbe à son oreille tandis que j'observe dans le reflet sa bouche rougie et assoiffée, son air lubrique et affamé, ses mèches qui partent dans tous les sens et sa poitrine ferme et voluptueuse qui se soulève au rythme de ses chairs qui s'inondent d'envie. Ma langue se dépose sur son cou et je me fais un plaisir de goûter chaque centimètre carré de sa peau. De sa chaleur, de son odeur, de sa candeur. C'est divin !

Pendant ce temps-là, mon index plonge entre ses chairs et Olivia se cambre contre moi. Une plainte étouffée menace de franchir ses belles lèvres mais elle se retient. Elle se cramponne un peu plus fort à mes cheveux et tire dessus, certainement pour se venger car ce que je lui inflige est insoutenable.

— Tu es..., commence-t-elle dans un souffle rauque.

— Hum ?

Deux de mes doigts continuent leur parcours et viennent trouver son antre, chaude et humide. Son regard vient se river dans le miroir et s'accroche au mien. Hypnotisé, je me laisse sombrer dans son océan chocolaté pendant que je continue mon expédition. Olivia corse le jeu et écarte plus encore ses cuisses, me confrontant alors à la vue de son sexe pénétré par mes deux doigts. Je crois n'avoir jamais vu pareille perfection.

Un sourire fier planté sur le visage, la brune croit contrôler la situation. Elle se trompe complètement. Mes doigts en elle se replient et viennent frotter contre la paroie intérieure de sa féminité. L'effet est immédiat, Olivia sursaute et se cramponne à mon cou tout en mordant ses lèvres. De mon pouce resté à la surface, je rejoins sa boule de chair pour la titiller.

— Reg, prévient-elle, le souffle court.

— Il me semble que tu as envie de parler depuis tout à l'heure, murmuré-je à son oreille. Alors vas-y, exprime-toi.

— Ton petit cœur ne supporterait pas ce que j'ai à te dire, provoque-t-elle en étirant son sourire carnassier.

Sa langue se balade devant ses incisives, ce qui finit de m'achever. Merlin, elle est tellement… Tentatrice !

Olivia se relève et tire sur mon bras, rompant alors ma pénétration. Dans une synchronisation parfaite, je contourne la chaise et elle m'y assoit dessus. Mes yeux plongent sur son corps de rêve qui dépasse depuis son déshabillé noir tandis qu'elle se glisse entre mes cuisses. Mes mains trouvent naturellement le chemin de ses longues jambes douces et fines puis je remonte jusqu'à ses fesses que j'empoigne fermement par dessous son vêtement. Je me penche délicatement et dépose ma bouche chaude et avide d'elle sur son beau ventre plat et étiré. Ma langue vient à nouveau la goûter avant de descendre doucement vers son intimité. La brune lève une jambe et vient poser son pied sur le côté de la chaise, me donnant un meilleur accès à la zone inférieure. Affamé, je descends jusqu'à son sexe et écarte ses lèvres du bout de ma langue. J'appuie sur son bassin pour la plaquer à moi et la prendre à pleine bouche. Elle tressaille aussitôt et je la sens se disloquer dans mes bras. Elle soupire d'aise et vient enfouir ses ongles dans mes cheveux.

Je continue doucement mais avec intensité, à grands coups de lampées langoureuses, en m'infiltrant dans tous ses recoins que je connais par cœur et que j'adule. Sa respiration et ses gémissements courts et délicats se font plus forts à mesure que je titille sa boule de plaisir, mon index venant à nouveau trouver son antre. Alors que je la sens tressaillir contre moi, elle s'assoit subitement en amazone sur mes cuisses. Je relève alors le buste et vient rencontrer ses yeux bruns reluisant de désir.

— J'ai envie de toi mon amour, souffle-t-elle, ses mains encadrant mon visage.

— Moi aussi mon amour...

Je l'attire vers moi et nos lèvres se rencontrent pour un baiser passionné. Mes mains viennent encadrer ses épaules et chasser d'une caresse son dernier vêtement pour la serrer complètement nue contre moi. Ses seins fermes et brûlants s'écrasent contre mon torse, provoquant alors une onde de choc supplémentaire dans mon bas ventre. Si j'étais déjà à l'étroit, à présent je la veux tellement que s'en est douloureux. Comme si elle l'avait compris, ses doigts glissent sur mon abdomen nu puis descendent droit sur la boucle de ma ceinture. Sans détour, elle l'ouvre et part à l'assaut de ma fermeture éclair tout en se pressant langoureusement contre moi, le dos cambré. Mes mains partent de son dos fin et musclé jusqu'à la chute de ses reins en une douce caresse, accompagnant alors ses mouvements de bassin qui pressent sa féminité contre le tissu de mon sous-vêtement.

N'y tenant plus, je lève les fesses et retire tout d'un coup sec. Mes pieds viennent prendre le ralais et me débarassent de mon pantalon pendant que je réceptionne Olivia contre moi, peau contre peau, bouche contre bouche, sexe contre sexe. Mes mains, chaudes et avides de contact, passent et repassent sur son corps. Je bouillonne d'impatience…

Ma femme se redresse avec sensualité avant de se laisser resdendre contre moi. Mon gland butant contre ses chairs humides avant que je ne trouve le chemin de son antre. Je la pénètre alors, de parts en parts, les yeux dans les yeux. Fiévreux, elle m'arrache un grognement au moment où elle commence à se mouvoir avec lascivité contre moi.

— Bon sang Oli, soufflé-je, mon cœur loupant un battement.

Elle ne répond pas, trop concentrée à m'embrasser comme une forcenée. Elle gémit contre moi alors qu'elle me sent bien au fond d'elle. Sa langue vient s'enrouler à la mienne, nos lèvres viennent se marquer avec impatience et nos ongles s'enfoncent dans notre peau. C'est beau, c'est chaud, c'est intense. Une mêlée de sueur perle le long de mes temps à mesure qu'elle me fait perdre peu à peu pied. C'est tellement bon…

N'y tenant plus, je me relève d'un coup, mes mains portant son fessier pour la garder en moi. Toujours reliés par nos langues qui se taquinent et se caressent, je traverse la chambre et la dépose sur le lit, m'entrainant avec par la même occasion. Naturellement, je prends place entre ses cuisses et parvient enfin à donner des coups de bassin. Elle noue ses jambes derrière mes fesses tandis que je m'amuse à entrer et sortir en elle un peu plus vite, un peu plus fort.

— Oh Reg, gémit-elle.

Encadrant son beau visage de mes coudes, je m'enfonce en elle avec férocité. Elle m'accompagne dans mes mouvements, gémit, se cambre, m'embrasse, me griffe. Elle me mène au bord du précipice, là où le lâcher prise est le maître mot. Je lâche alors toutes mes retenues et accélère plus encore la cadence. Violemment, ses ongles s'enfoncent dans la peau de mon dos et nous poussons en même temps un cri suave et enragé avant que nos bouches ne se planquent fiévreusement l'une contre l'autre.

Merlin qu'est-ce que je l'aime ! Qu'est-ce que je la désire ! Plus le temps passe et moins je me défait de son sillage mystérieux et magnétique. Plus le temps passe et plus elle me rend heureux. Jamais je n'aurais imaginé ma vie comme cela et si on m'avait donné le choix, je crois que j'aurais fait les mêmes que ceux d'aujourd'hui. Elle est ma famille à présent et c'est tout ce que je veux.

Une vie à ses côtés…

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Juliet

Lorsque j'émerge, il me faut un temps supplémentaire pour me situer. Je me relève sur un coude et fais revenir le draps blanc du lit contre ma poitrine nue. La chambre est complètement plongée dans le noir et je distingue à peine les contours. Je ne repère qu'un grand plafonnier en cristal, des rideaux baroques qui barrent la percée du jour et une grosse armoire en bois foncé. Je sursaute dès l'instant où la porte de la chambre s'ouvre à la volée. Je distingue alors la carrure élancée d'Adrian.

— Hello bébé, roucoule-t-il, un plateau en lévitation derrière lui. Bien dormi ?

Je me cache les yeux avec une main devant le visage puis grommelle une réponse inaudible avant de me laisser retomber en arrière. C'est bon… Je me souviens de tout. De la soirée d'anniversaire d'Adrian dans ma maison d'enfance, de la découverte de mes origines, le retour de Reg, les conversations à n'en plus finir jusqu'à quatre heures du matin puis de ma nuit, ici, dans la chambre d'ami du deuxième étage avec Adrian.

Ce dernier traverse la pièce et vient ouvrir grand les rideaux. Je pousse un cri de frustration, aveuglée par la lumière.

— Mhum, Adrian... , marmonné-je, la tête enfoncée dans les coussins. Il est quelle heure ?

— Dix heures, chaton, m'indique-t-il en revenant s'asseoir à mes côtés sur le lit.

Sa main vient aussitôt se caler derrière ma tête et il se penche pour m'accorder un baiser sur le sommet du crâne. J'enroule aussitôt mes bras derrière sa nuque et l'attire contre moi, un sourire maléfique dessiné sur le visage.

— Attention bébé ! pouffe-t-il. Je vais te brûler.

Il s'écarte délicatement pour me désigner le plateau petit déjeuner qu'il tient entre les mains. Dessus reposent deux assiettes de pain perdu brioché aux fruits rouges et avec un filet de sirop d'érable et deux tasses de thé fumantes. J'arrondis les yeux de surprise, définitivement sortie de ma torpeur.

— C'est toi qui a fait tout ça ? m'écrié-je.

— Ah non, je n'ai aucun mérite. C'est Kreattur qui a tout préparé. Oli et Reg déjeunent en bas dans le salon mais je me suis dis que tu préférerais rester dans le lit. Tu dors pas beaucoup en ce moment.

Il passe une mèche de mes cheveux derrière l'oreille et m'étudie silencieusement, une veine d'inquiétude dessinée sur le front.

— En meme temps avec tout ce qui se passe, soufflé-je en me redressant sur le matelas.

Je tire sur la couette et fais revenir le draps blanc contre mes seins tandis qu'Adrian s'installe en face de moi, une jambe repliée vers lui.

— Jai eu une nuit agitée aussi, confié-Je.

— Hum… je sais. T'arrêtais pas de me sucer la bite, raconte-t-il, sérieux en me présentant la tasse fumante de earl grey.

Je manque de m'étouffer de rire et roule des yeux.

— Sérieusement… Cette histoire de Morgane, ça m'a retourné le ventre. Et puis Reg. C'était juste inespéré.

— Je les ai entendu parler, ils veulent nous oublietter, confie Adrian.

Mon visage se décompose et mon palpitant s'accélère aussitôt. Quoi ?! Non ! Je ne veux pas rester dans l'ignorance et continuer à vivre dans le deuil de mon meilleur ami.

— Mais je ne veux pas !

— Ils nous mettent en danger et inversement, indique Adrian. Mais bébé, faut que tu réalises bien une chose.

— Laquelle ? osé-je demander, redoutant déjà le pire.

— Si ma mère ignorait ses origines jusqu'à ce qu'elle fasse appel aux services de mon père, ce n'est pas pour rien. C'est parce qu'il n'y avait plus personne pour lui parler de sa famille. Ça ne peut vouloir dire qu'une chose… Qu'elle n'a jamais connu ses parents. Encore moins ses grand-parents.

J'encaisse la sentence avec difficulté. Non… je refuse ! Reg ne peut pas…. mourir. Pas maintenant que je l'ai retrouvé et qu'il est sain et sauf. Et puis il forme une famille avec Olivia et Iris ! Ce serait tellement cruel, tellement injuste de les lui arracher.

Non. Adrian se trompe. C'est évidemment.

Je souffle silencieusement sur mon thé, plus pour combler le vide qu'autre chose.

— C'est pas évident à entendre, je sais, soupire-t-il. Mais la survie de Reg dépend directement de mon existence à moi alors pour le coup… Je laisserai le destin se réaliser.

— Pourquoi tu me le dis ?

— Parce que je ne suis pas du genre à te cacher des choses. Tu le sais non ?

— C'est surtout pour m'éviter d'intervenir et donc le regarder mourir, completé-je, la voix nouée.

— Ou bien accepter de t'oublietter, suggère le brun. C'est crucial de ne pas toucher à l'histoire.

Il plonge ses yeux gris dans les miens et m'adresse un sourire contrit. Sa main vient se poser sur ma cuisse qui me câline d'un doux revers du pouce.

— Je sais que c'est pas forcément ce que tu veux entendre mais… C'est vraiment une sale année.

— Est-ce que tu me raconteras tout ce qui est censé nous arriver ? demandé-je.

Ce dernier soupire et dévie le regard. Depuis que nous nous sommes mis ensemble, je le harcèle pour connaître mon avenir. Notre avenir à tous. Il refuse, bien évidemment. Ce qui est assez étonnant de sa part car il n'est pas du genre cachotier. Ce qui m'alarme donc bien plus que nécessaire. S'il ne me dit rien, c'est pour une raison. C'est parce que je ne risquerais sans doute pas d'accepter la vérité. Je ne suis pas stupide, je me doute que quelque chose cloche. Sinon il m'aurait tout dit depuis un bon moment déjà.

— Pas tout de suite, souffle-t-il. Mais promis, je le ferai.

— Pas quand ce sera trop tard j'espère ?

Il lève un sourcil et m'adresse un air charmeur dont lui seul à le secret. Il s'approche de mon visage et me vole un baiser furtif.

— Je suis toujours à l'heure. Très ponctuel comme gars. T'as pas remarqué ?

Ses lèvres chaudes viennent picorer les miennes et m'arrachent un ricanement moqueur. Je noue mes bras derrière sa nuque et lui répond vigoureusement.

— Tu sais toujours retomber sur tes pattes, c'est surtout ça, pouffé-je en l'entrainant en arrière.

Il retire ma tasse des mains et la repose sur le plateau qu'il écarte de son chemin pour grimper sur moi et reprendre là où notre baiser s'était arrêté. Sa langue taquine vient trouver la mienne et je me donne à coeur joie de leur faire suivre un tempo lent et sensuel. Je suis assaillie d'une vague de chaleur insurmontable qui me fait tressaillir de la tête au pied. Alors que je m'apprête à approfondir notre étreinte, en l'entrainant avec moi sous la couette par exemple, Adrian s'arrête brusquement.

— Hum ! J'ai failli oublier bébé, annonce-t-il. Tu te souviens, je t'ai dit hier soir que j'avais aussi un cadeau pour toi ?

A regret, je le vois se redresser et revenir s'asseoir sur le bord du lit. Je me redresse sur un coude, légèrement perplexe et l'interroge du regard.

— Moui ? lancé-je, intriguée.

Mes doigts partent récupérer une fraise dans mon assiette que je coince entre mes dents. Je reste attentive au numéro de mon petit ami tout en dégustant mon fruit. Ce dernier se relève, se racle la gorge, expire un grand coup puis met un genoux à terre. Je me fige aussitôt, manquant de m'étouffer.

— Qu'est-ce que tu…

— Tu-tut, laisse moi parler. On va jamais y arriver sinon, annonce le brun en sortant un petit objet de la poche avant de son sweat.

Je fronce les sourcils alors que mon palpitant s'accélère étrangement. Toujours un genou à terre, il me dévoile une petite boite ovale en velours noir. Non… Qu'est-ce que c'est que ce délire ?

Pourtant c'est on ne peut plus explicite. C'est ovale, petit, fin, en velours…. Ça ne peut contenir qu'un….bijou. Oh bon sang ! Je meurs ! Ce type va finir par m'achever ! Est-ce que c'est vraiment ce que je crois ?!

— Oh Adrian, glapis-je en me redressant soudainement, un énorme sourire béat apparaissant sur mes lèvres.

— Je sais, je sais, souffle le brun. On en a jamais vraiment parlé tous les deux mais…

Je suis en état de choc ! Mon cœur va littéralement exploser dans ma cage thoracique. J'ai envie d'hurler, de sauter de joie, de me jeter à son cou ! Est-il fou ?! Évidemment qu'il est fou mais je m'en fiche !

— Même si c'est encore un peu trop tôt, complète-t-il, un grand sourire dessiné sur les lèvres. Je pense qu'on peut passer ce cap. On est prêt.

Je n'en crois pas mes yeux ! Je me redresse sur mes genoux, presque complètement nue sur le lit, mes mains regroupées devant ma bouche tant tout ceci est insensé.

— Juliet ?

— Ouiiii ? demandé-je d'une voix suraiguë.

Bon sang j'ai chaud ! Je vais m'évanouir. C'est tellement fou, tellement bon. Je ne pensais jamais pouvoir avoir la chance de vivre ce genre de choses et au final... Nous y voilà. Je ne me suis jamais sentie aussi heureuse. Ni même, aussi prête. Certes c'est fou et rapide, mais il est revenu quatre vingt ans en arrière pour moi, nous avons beaucoup traversé ensemble, nous nous aimons comme des fous et puis nous vivons des temps dangereux et incertains alors il est plus que temps de saisir l'instant et… Et vivre ! Ensemble.

— Accepterais-tu de….

— Oui !

— Attends j'ai pas fini ma phrase ! rouspète Adrian en me faisant les gros yeux.

— Pardon ! Vas-y, vas-y, temporisé-je en prenant sur moi pour ne pas mourir d'impatience.

Il se racle à nouveau la gorge, l'écrin de velours toujours braqué vers moi.

— Je disais… Juliet, accepterais-tu de…. , il ouvre le boîtier pour m'en révéler le contenu. De porter ces magnifiques boules de geisha ?

Mon sourire s'évanouit aussitôt à mesure que je me confronte à la réalité. Mes yeux clairs se déposent sur son présent et complètement anéantie, je constate effectivement qu'un objet noire et cylindrique me fait face. L'atterrissage est aussi douloureux que se prendre une porte en pleine tronche.

Il se moque de moi là ? Adrian se mord la lèvre inférieure pour s'empêcher d'éclater de rire tandis que moi je contracte la mâchoire et serre les poings. Aussitôt je vois rouge. Cet imbécile se moque clairement de moi !

— Alors ? ose-t-il demandé, toujours agenouillé devant moi.

La rage et la colère se dissipent dans mes veines à la vitesse de l'éclair. Mes yeux se voilent se rage à mesure que je le dévisage silencieusement. Qu'on me retienne de l'étriper, lui et ses foutu sex toys !

— Arghhhh ! rugis-je en m'emparant de l'oreiller et l'abattant de toutes mes forces sur sa tête. Espèce d'imbécile !

— AH ! Mais bébé ! se débat Adrian en éclatant de rire.

— Tu n'es vraiment qu'un pauvre con Adrian Potter ! hurlé-je en l'assaillant de coups de coussins en pleine tronche.

Je le maîtrise, à califourchon sur lui tandis qu'il se protège la tête avec ses coudes. Je frappe de toutes mes forces et déchaîne toute ma haine sur lui. Quel imbécile ! Oser me faire croire qu'il allait me demander en mariage pour ensuite me proposer ses foutus jeux ! Mais quelle audace ! Quelle cruauté ! Et moi comme une imbécile, je suis tombée tête la première dans son piège. Comme une naïve petite jouvencelle de quinze ans, j'ai cru ne serait-ce qu'un instant que mon petit ami allait me faire une telle demande. Bien évidemment que non ! On parle d'Adrian Potter ici !

— Ju' arrête ! se débat-il hilare.

— Je te déteste !

— Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ?!

Je me relève et m'éloigne de lui avant de lui renvoyer un regard noir puis je le pointe du doigt.

— Qu'est-ce que tu as fait ?!

— Tu n'aimes pas mon cadeau ? C'est pourtant super marrant les boules de geisha…

— Je m'en contre fous de tes boules ! Tu peux aller te le mettre où je pense !

— Ah ouais carrément ? ricane-t-il. Avec un peu de lubrifiant ça devrait passer. Mais initialement c'était un cadeau pour toi ! Pas pour moi !

— Arghhh ! grogné-je en perdant patience.

Quel idiot ! Non mais quel idiot ! Et moi alors ?! Je suis encore plus stupide que lui ! Comment est-ce que j'ai pu croire que… Qu'on pourrait passer ce cap. Se faire une telle promesse ?!

De rage, je pars retourner les draps du lit et extirpe ma robe noir d'hier soir. Je récupère mon soutien gorge et l'enfile à la va-vite. Je dois sortir d'ici sinon je vais l'étriper. Adrian se redresse et m'observe visiblement interloqué.

— Mais bébé qu'est-ce qui t'arrive ?

Il ramasse l'écrin de velours et le referme en un claquement sonore.

— Je pensais vraiment que ça pourrait être marrant, bougonne-t-il, légèrement déçu.

— Ce n'est pas ça la question et tu le sais très bien ! attaqué-je.

— Mais c'est quoi alors ?! J'ai fait quoi de mal ! s'écrit-il, perdant patience. Pourquoi t'es en colère ?

Nous nous figeons et nous observons en chien de faïence. Ma lèvre tressaille tandis que mon coeur bat follement dans ma cage thoracique.

— Ce n'est pas contre toi que je suis en colère mais contre moi ! expliqué-je, la voix partant dans les aigus.

Un poids de plomb se loge dans ma gorge et me fait réaliser combien je suis ridicule. Ridicule d'avoir surinterpréter sa mise en scène. Ridicule de m'énerver pour ça. Et pourtant… La déception et la frustration s'entremêlent dans ma poitrine et je me sens honteuse.

Mes yeux se gorgent d'émotion et je renifle bruyamment, refoulant ces saletés de larmes en arrière.

— Mais tu… Attends, tu…

Adrian marque une pause et m'observe silencieusement, légèrement sceptique. Ou certainement flippé d'avoir compris ce qui m'a traversé l'esprit.

— Tu pensais vraiment que… ? questionne-t-il en levant un sourcil et pointant du doigt l'endoit où il avait posé un genou à terre pour ensuite revenir vers l'ecrin en velours noir puis enfin vers moi.

— Oui, avoué-je d'une voix éraillée.

Une larme douloureuse dévale le long de ma joue et mon petit ami soupire bruyamment. Il réduit aussitôt la distance entre nous deux et m'entraîne vers lui.

— Oh mais bébé, souffle-t-il en me réceptionnant contre son torse brûlant. Je suis désolé, je voulais pas… Enfin je pensais pas que tu réagirais comme ça.

— Moi non plus. Désolée, je… J'ai complètement déraillé. Je veux dire… Ce serait tellement insensé en plus. N'est-ce pas ? murmuré-je en me décollant de lui pour ancrer mes yeux dans les siens.

Je peux deviner qu'il est légèrement perdu. Ses iris fixent un point invisible et vont et viennent vers moi tout en restant silencieux. Il ne sait visiblement plus quoi dire.

— Oui… Insensé, répète-t-il, légèrement dans le vague.

— Adrian ?

Il papillonne des cils et revient vers moi en m'adressant un sourire rassurant. Il chasse d'un revers du pouce ma larme de rage et de frustration avant de m'attirer vers lui et m'embrasser délicatement.

— Désolé, ça partait d'une bonne intention.

— Mouais, soufflé-je, pas vraiment convaincue.

N'importe quelle fille se serait faite les mêmes idées que moi. Il faudrait être un abruti fini pour ne pas le savoir. Ou bien très naïf et j'ai bizarrement l'impression que Adrian l'est, pour le coup.

— Pour me faire pardonner, j'accepte que tu me mettes les boules de geisha, dit-il avec un sourire en coin.

Je manque de m'étrangler de rire et le repousse d'un geste taquin. Bon sang ce type va vraiment finir par me rendre chèvre. Qui rêverait d'un réveil aussi brutal aux côtés d'Adrian Potter ? Qui ?! A part une décérébrée comme moi !

— Ne dis pas n'importe quoi, soufflé-je en m'écartant.

Je récupère son présent et l'ouvre pour détailler convenablement le nouveau jouet. Son cadeau est noir, long et aux extrémités figurent deux formes rondes, le tout relié à une ficelle. Je soupire, finalement pas si étonnée que cela. Je devrais être habituée à ses frasques maintenant…

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Adrian

Je claque la porte de la chambre de Gideon, que Juliet et moi occupons depuis quelques temps maintenant, depuis que le rouquin a souhaité s'écarter un temps de l'Ordre du Phénix. Le pauvre est tellement sous le choc de la mort de son jumeau, qu'il est parti s'exiler dans le fin fond de l'Ecosse chez sa tante Tessy.

Ce qu'il traverse est affreux et lorsque je l'avais retrouvé dans mon présent, il m'avait assuré qu'effectivement, à cette période-là il n'était plus que l'ombre de lui-même. Une perte aussi subite et douloureuse ne peut que laisser des séquelles. Surtout lorsqu'il s'agit d'un jumeau. Mon amie Alexie Malefoy, elle non plus, ne s'est jamais remise de la mort de son frère.

Il est huit heures du matin et je rejoins les membres de l'Ordre qui continuent à élire domicile dans l'appartement des jumeaux bien qu'à présent, il ne soit habité que par Juliet et moi. Je les rejoins tous, réunis au grand complet dans la salle à manger. Enfin… "Complet" est un bien grand mot maintenant.

Marlene a rapporté de nombreux cafés dans des gobelets cartonnés et pour la saluer comme il se doit, je lui prends celui qu'elle a dans les mains.

— Eh ! rouspète-t-elle en me foudroyant du regard.

— C'est gentil, merci McKinnon d'avoir veillé sur mon petit mocaccino. J'espère que tu n'as pas oublié la cannelle ?

— Va te faire mettre par les gobelins Adrian ! On ne vole pas le café d'une femme à moins d'être suicidaire ! Surtout de bon matin, grommelle-t-elle en prenant un nouveau gobelet fumant au centre de la table.

Je l'assaille d'une tape sur le haut du crâne et vient m'asseoir à ses côtés. Je me balance sur ma chaise et me marre en la dévisageant tout en portant la boisson à mes lèvres.

— Alors ? questionné-je. Nuit agitée, pas vrai ?

Cette dernière manque de s'étrangler avec son café et me fait les gros yeux. Marlou, faut pas me la faire à moi ! Tu portes les mêmes fringues que la veille, ton maquillage coule sous tes yeux et tes cheveux sont tout emmêlés. Sans parler de tes sales cernes. Je ne suis pas idiot !

— Y'en a une qui a été retrouver son mangemort préféré, hein ? provoqué-je d'une voix faible pour qu'elle soit la seule à l'entendre. Tu pourras me remercier, sans moi tu n'aurais pas renoué avec Gaigounet.

Cette fois-ci, c'est moi qui me prends sa frappe sur le bras. J'éclate de rire alors qu'elle me foudroie du regard.

— Imbécile ! Pas de ça ici !

— Tu devrais en parler à ta meilleure amie, tu sais, pouffé-je. C'est pas bon de garder des secrets pour soi… Et puis Juliet serait tout à fait capable de comprendre ton petit faible pour les forces du mal. Après tout… Moi aussi je suis un vrai bad boy.

— Mais bien sûr, siffle-t-elle en roulant des yeux.

Elle sirote son café et m'adresse une moue dédaigneuse avec un sourire en coin supérieur.

— Si je t'assure ! Moi aussi je suis beau gosse, fumeur, tatoué, musclé, tueur sanguinaire…

— Tu n'es pas un tueur. Et Gaige non plus, coupe-t-elle aussitôt.

— Oh mais quelle âme pure ! m'exclamé-je, hilare. Je ne m'attendais pas à tant d'humanité !

— Moque-toi autant que tu le veux Potter, menace-t-elle. Je sais ce que je dis. Je sais mieux que quiconque qui il est.

— Et en plus elle le défend, dis-je en étirant un sourire satisfait.

Marlene ne répond pas. Elle se contente de rouler des yeux et passe ses bras contrariés sous sa poitrine. Elle se met à fixer un point invisible, refusant de rentrer davantage dans le débat. Je ricane, heureux de l'avoir énervée de si bon matin. A qui le tour ?

Au même moment, la silhouette élancée de Juliet entre dans la pièce. Automatiquement, je me retrouve happé par son regard alors qu'elle salue tous les autres de sa bonne humeur contagieuse. Mes yeux descendent sur son petit short en jeans qui galbe ses fesses rondes et appétissantes avec brio. Il souligne la finesse de ses longues cuisses fuselées que j'adore savoir nouées derrière mon dos. Mon regard approbateur remonte vers son tee-shirt gris foncé des Bizarr Sisters qui moule sa petite paire de seins à tomber. Hum… J'ai faim d'un coup ! Par ici le petit-dej !

— Tu t'es mise en tenue de sport Thorn ! constate justement James alors qu'elle vient le saluer, lui et Lily.

— Et bien c'est la journée kickboxing, tu as oublié Potter ? ricane-t-elle en prenant une position de combat et le provoquant avec ses poings ramenés vers elle.

— Oublier le jour où je vais le mettre au tapis ? intervient Sirius. Certainement pas !

— Dans tes rêves Black ! Je suis indomptable, se vante James, ce qui me fait esquisser un sourire.

Juliet éclate de rire et traverse la pièce, non sans caresser amicalement l'épaule de Sturgis sur son passage. Ce dernier reste renfermé sur lui-même, les yeux dans le vide, fixant son café tel un mort vivant. Cette vision me sert le cœur. Le pauvre a perdu la femme qu'il aime et son meilleur ami le même jour, il y a maintenant plus d'un mois de cela Lui comme Emmeline, ne sont plus que des inféris. Honnêtement, ils feraient mieux de prendre des congés sabbatiques, comme Gideon.

Ma petite amie passe derrière moi et me frôle de ses doigts fins et chauds. Elle se penche à mon oreille, son odeur d'amande douce me percutant de plein fouet et irradiant toutes les cellules de mon corps qui réagissent favorablement à son approche. Aussitôt mon cœur s'emballe et j'ai chaud, très chaud. Ses mèches de cheveux mouillées de sortie de douche viennent chatouiller mes oreilles et je suis traversé d'un frisson.

— Je porte ton cadeau, me chuchote-t-elle avec malice.

Je cligne des yeux tandis qu'elle prend place à côté de moi, avec un sourire fier collé sur les lèvres. Elle déconne là ?! Oui forcément, c'est une blague. Une mauvaise blague. Parce qu'elle n'aurait aucune raison particulière à vouloir m'achever. Là maintenant, tout de suite, sur place, devant tous les autres. Non. Elle ne ferait pas ça… Surtout en sachant que ce genre de chose m'excite à un point inimaginable.

Marlene ne loupe rien de mon air troublé et de l'air satisfait de Juliet. Elle roule des yeux, comme si elle avait deviné ce qu'elle m'avait dit. Les quatres pieds de ma chaise regagnent le sol et je me tends sur mon assise, les coudes affaissées sur la table. Je glisse mon regard gris vers la brunette, qui s'empresse de m'accorder un clin d'œil discret mais aguicheur.

Ok. Elle veut clairement que je la pousse à bout. Car elle ignore une chose, c'est que c'est moi qui ait le contrôle. Complètement, le contrôle. Mes doigts impatients tapotent nerveusement ma baguette, enfoncée dans la poche de mon jeans. La sortir ou ne pas la sortir ? La magique, je précise. Sait-on jamais…

— Bonjour à tous, interrompt Dumbledore en faisant son entrée dans la pièce.

Il est suivi de près par Maugrey et Hagrid, ses deux gardes du corps attitrés, visiblement. Le chasseur de mage-noir, sorti de Saint-Mangouste il y a deux semaines, nous scrute depuis son nouveau globe occulaire. Celui que j'ai toujours connu dans les bouquins d'histoire. Un faux œil en verre qui tournoie sur lui-même et qui semble lire en chacun dès l'instant où il se pose sur nous.

Le demi-géant tire brusquement une chaise qui fait trembler le sol et tous les gobelets à café oscillent sur la table, faisant s'étaler une gigantesque mare marron.

— Oups, désolé, s'excuse-t-il. Je vais aller…

— C'est bon Hagrid, rassure Dumbledore en lui indiquant de rester assis.

Le vieux mage sort sa baguette de son beau pyjama violet, là aussi la magique. Il l'agite et aussitôt les méfaits sont réparés.

— J'espère que la nuit a été bonne car nous avons une longue journée, annonce abruptement Alastor en s'asseyant à son tour.

— Hum ça oui, elle l'était. Pas vrai McKinnon ? soufflé-je à la blonde qui me renvoie pour toute réponse une grimace au visage.

Je ricane silencieusement avant de jeter un coup d'œil vers Juliet qui nous observe, la tête appuyée sur son coude.

Ta journée à toi, elle sera longue, chaton. Ça c'est sûr.

Elle arque alors un sourcil, à la fois intriguée et surprise. Elle se tarit dans le mutisme bien que cogitant à plein régime. Elle se demande certainement à quelle sauce je vais bien pouvoir la manger et elle a raison ! Elle n'est carrément pas prête.

— Comme d'habitude, nous allons faire des groupes pour notre journée pratique, reprend l'auror.

Journée pratique ? demandé-je, interloqué.

— Tous les mois à peu près, Maugrey nous divise en groupes pour qu'on s'entraîne au combat, me chuchote Juliet. Le matin, c'est technique de défense physique. A la moldu. Et l'après-midi, c'est avec nos baguettes.

— D'habitude c'est Emmeline qui supervise tout ça, apprend Marlene. Mais compte tenu des circonstances, ma cousine n'a pas vraiment eu la tête ni le temps de s'occuper de cette séance.

Elle mime un air désolé avant que Maugrey ne nous dévisage silencieusement.

— Ton frère est toujours d'accord pour nous aider, McKinnon ? aboie-t-il à l'autre bout de la pièce, faisant tourner toutes les têtes vers nous trois.

— Oui cet idiot n'a rien d'autre à faire de sa vie, alors vous pensez bien qu'il attend cette journée avec impatience, réplique aussitôt la blonde en étirant un sourire carnassier.

Le chasseur de mage noir approuve de satisfaction.

— Le groupe A s'entraînera avec moi dès ce matin, indique l'homme en enchaînant. Il sera composé de Caradoc, Hagrid, Dedalus, Mondingus, Sturgis, Alice et Franck. Le groupe B, les autres. Donc James, Remus, Sirius, Peter, Marlene, Juliet et… et Adrian.

Ahah ! Ça le fait carrément chier de me compter de la partie. Mais tant pis pour lui. Je suis là maintenant et il va falloir s'y faire. Je remarque d'ailleurs qu'il n'a pas cité Lily qui depuis maintenant un bon mois, refuse de mettre un pied dehors, craignant pour la vie de son fils. Je suppose donc qu'elle restera ici et s'occupera de Harry.

— Groupe B, vous partez dès maintenant par portauloin chez les McKinnon, conclut Maugrey. Groupe A, avec moi.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Tout le monde se lève et je suis alors arraché à mes pensées lubriques. Merde ! Moi qui pensais que j'allais pouvoir titiller Juliet pendant toute la durée de la réunion. C'est loupé…

— Ce sera ton frère, notre mentor ? questionne Remus à Marlene en se levant de sa chaise.

— T'as peur de rencontrer ton beau-frère Lunard ? réagit au quart de tour Sirius en l'assaillant d'une tape sur le dos.

Le regard inquisiteur de Marlene vient aussitôt se déposer sur Juliet qui pâlit sur place.

— Merci, lui souffle-t-elle sur le ton du reproche. Oui ce sera Connor notre entraîneur, reprend-t-elle à l'intention du groupe. Après ses échecs cuisants dans le Quidditch, il ponctue sa vie d'entraînements à la boxe thaïlandaise et au karaté. Entre autres. Il connait plein de prises et de positions différentes. C'est un vrai crac ! Son élève la plus assidue était Juliet bien entendu. N'est-ce pas Juju ? Tu as toujours eu un faible pour tes professeurs.

James et Sirius éclatent de rire en coeur, à la fois exaltés et choqués de la tacle magistrale envoyée par la blonde. Ouah ! C'était quoi ça ?! Et qu'est-ce que…

Ma petite amie étire un sourire forcé en direction de son amie et elles se maudissent en chiens de faïence.

— Tu as de la chance que jouer à la salope te rende plus sexy, McKinnon, grogne-t-elle en la dévisageant sur un air de défi.

Marlère étire un sourire carnassier.

— On est quitte maintenant, chérie, conclut-elle en lui adressant un clin d'œil. On y va ?

Encore choqué, je descends mon regard décontenancé vers Juliet. Alors comme ça elle s'est tapé le frère de Marlene ?! C'est avec lui qu'elle a pratiqué le shibari ?!

— Plus tard, me souffle-t-elle en me coupant l'herbe sous le pied avant de suivre son amie dans le couloir.

Whaaaat ?! Comment ça plus tard ?! Non ! Je veux des explications !

— Hin-hin, je crois pas non !

— T'es jaloux ? s'étonne la brune.

— Je vois pas pourquoi ! C'est moi qui ai remporté le gros lot maintenant, me marré-je en lui claquant le cul.

Marlene soupire en nous épiant mais je m'en contrefout de ce qu'elle baragouine. Mon regard intrigué revient vers Juliet qui ne cache pas son air amusé.

— Probablement oui.

— Comment ça, probablement ? C'est pas sûr et certain ?!

— Tu sais, rien n'est jamais sûr et certain dans la vie, laisse-t-elle planer en arquant un sourcil supérieur tout en soupirant mollement telle la grande dramaturge qu'elle est. Mais dans tous les cas, tu peux être fier de toi ; il n'y a que toi qui a réussi à avoir mon cœur et qui me donne envie d'être vraiment avec.

Elle m'adresse un clin d'œil complice tandis que je fais un arrêt sur image sur ses dernières paroles.

Vraiment avec. C'est vrai, aussi bien pour elle que pour moi, c'est la première fois de notre vie que nous éprouvons l'envie viscérale d'être avec quelqu'un. D'être dans une relation. D'être dévoués l'un à l'autre, en un sens. Bordel dit comme ça, ça fait flipper. Ça fait très… solennel. Pourtant, c'est ce qu'on est. Et implicitement, on s'est promis notre totale exclusivité. Notre cœur et notre corps en entier, dans son intégrité et à notre disposition. Jamais je n'aurais pensé que l'engagement, serait un truc qui me botterait autant mais maintenant que ses doigts sont noués au miens, je n'accepterais pour rien au monde qu'elle m'échappe.

— Je suppose que ce n'était pas le cas avec Ken ?

Ken ?! explose-t-elle de rire. Non. Pas vraiment. Mais c'est du passé.

— Hin-hin ?

— Oui tu sais, de l'histoire ancienne. Qui ne compte plus, dit-elle en étirant un sourire taquin.

— Ah oui je vois totalement le genre, approuvé-je. Donc on peut passer à autre chose ?

— Ça ne tient qu'à toi !

— Très bien alors parlons deux secondes de ce que tu as sournoisement introduit dans ta petite chatte chaude et humide, lui soufflé-je à l'oreille.

Les joues de la brunette se colorent instantanément d'une douce teinte rosée, ce qui m'amuse grandement.

— C'est agréable quand tu marches ? lui soufflé-je. Tu les sens ?

— Vaguement.

J'étire un sourire satisfait et passe mon bras sur ses épaules pour la rapprocher de moi. Ma bouche se pose au-dessus de son oreille que je continue à taquiner.

— C'était pas très malin de les mettre juste avant ton cours de boxe, fis-je remarquer.

— Justement, quand je les ai mises je n'ai strictement rien senti alors je me suis dit que si je les gardais, ce serait certainement plus… Challengeant.

Je ricane contre ses cheveux avant de lui baiser le crâne. Ahahahahaha ! Quelle petite jouvencelle pure et innocente. Elle ne me connait pas visiblement. Pas totalement en tout cas. Si elle croit qu'elle va s'en tirer comme ça, elle se trompe totalement.

— Tu sais que ça vibre ce truc ? questionné-je, hilare.

Juliet perd son sourire et moi je me retiens pour ne pas hurler de rire. Elle relève un regard chargé d'incompréhension vers moi. Pour étayer mes propos, je sors ma baguette magique de la poche de mon jeans et la fait rouler entre mes doigts.

— C'est moi qui contrôle tout, à distance, explicité-je en étirant mon sourire malicieux.

— Non, souffle-t-elle en comprenant.

— Oh que si.

— Tu n'oserais pas ?

— Je vais me gêner ! pouffé-je. Vraiment Juju, t'es une fille morte. Je peux tout gérer. Le rythme, la vitesse, la position. Je n'ai qu'à agiter ma baguette. Tu veux voir ?

— NON !

Elle se jette sur moi, de peur que je ne me serve de ma baguette un peu trop prématurément. Alala bébé, fais tes prières…

Malheureusement, elle n'a guère le temps de m'envoyer sa soufflante que nous sommes expatriés, à l'aide d'une vieille poêle, dans les landes écossaises sur les hauteurs d'une colline, entourée d'une forêt plantureuse et verdoyante.

En plein mois de juin, le soleil perce plus que jamais les nuages et nous inonde de ses doux rayons. Le grand air m'avait manqué ! Je respire profondément, m'imprégnant de cet oxygène pur et frais. Bien loin de celui que nous respirons continuellement à Birmingham.

La maison des McKinnon est tout à ce qui s'apparente à une grande et ancienne maison de maître. D'une architecture brute et carrée, elle s'élance sur trois hauts et larges étages faits de briques grises. Deux cheminées, encastrées aux opposés de la maison, viennent souligner le style écossais de la demeure. Au rez de chaussée, de grandes baies vitrées soulignées de bow-windows font face à la grande étendue verte sur laquelle nous avons transplanné. Je distingue alors au loin une silhouette qui monte un cheval et qui s'avance vers nous. Tiens donc, serait-ce Romeo ?

Avec force et maîtrise, le jeune homme qui regagne le sol nous percute de son regard bleu nuit. Aucun doute possible, lui et Marlene font partie de la même famille. Le beau gosse des prairies est châtain-blond foncé et a de remarquables épaules, bien marquées et carrées. Sa carrure robuste m'indique qu'il aurait tout d'un bon gardien de Quidditch. Sa joue éraflée d'une ancienne cicatrice me fait d'ailleurs pensé à l'impact d'un cognard que tout joueur qui se respecte s'est déjà pris en pleine tronche au moins une fois dans sa vie.

— Connor, salut Marlene.

— Minus, répond le frangin en hochant la tête avant d'étirer un sourire taquin. Salut, enchaîne le-dit Connor en se plantant devant ma petite-amie

— Salut.

Son ton est neutre et ne laisse transparaître aucune émotion. Juliet soutient son regard sans honte, sans gêne, sans rougir. Elle lui adresse simplement un sourire bienveillant, presque amical. Amical pour quoi ? En souvenir du bon vieux temps peut-être ?! Laisse-moi rire !

— Ça faisait longtemps, commente-t-il.

— La vie défile, confirme platement ma petite amie.

— Vous parlerez de la pluie et du beau temps plus tard, coupe Marlene. Connor, tu nous escorte au sous-sol.

Ennuyé comme tout grand frère serait ennuyé que sa petite sœur lui donne des ordres, le prince charmant à deux balles lui adresse un air entendu avant d'écarter ses grosses épaules de musclor vers la maison.

— Après-vous, invite-t-il de sa voix grave et ronde.

Ce dernier remonte sur son foutu poney et nous escorte vers l'entrée de la maison tel le chevalier de la table ronde de mon cul. Je grogne d'agacement alors que Juliet s'empare de ma main et marche à mes côtés comme si de rien n'était. On va s'amuser c'est certain.

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Planqués dans la cave aménagée des McKinnon, je suis appuyé contre la barre du ring en train d'observer Juliet qui nous fait sa plus belle démonstration sur le tatamis. Son professeur préféré n'arrête pas de la toucher, de la guider, de l'accompagner, de lui démontrer les gestes face à moi qui reste d'un calme olympien. Pourquoi ? J'en sais rien. Mais c'est vrai quoi, en quoi ce farfadet serait une menace ? En rien. Elle ne l'aime pas, elle ne le regarde pas avec des yeux transis de désir et elle n'a aucun regret. Donc pourquoi jalouser un truc qui n'existe pas ?

Le seul truc pour lequel je pourrais éventuellement vriller c'est qu'il soit un peu trop tactile. A outrance, en tout cas.

— Toi Adrian Potter, pas du genre jaloux ? commente Marlene en me secouant d'une épaule.

Elle s'appuie également sur la barre du ring et observe son frère se faire mettre à terre par ma petite furie.

— Tu cherches quoi là McKinnon, à foutre la merde ? A monter les uns contre les autres ? questionné-je. Je vais finir par croire que ton alliance avec un Mangemort est finalement toute trouvée. Une fourbe Serpi !

Je lui ébouriffe le crâne tandis qu'elle se débat, non sans m'adresser un regard noir.

— Arrête ! Tu n'es pas drôle.

— Ah c'est sûr que comparé à toi, je fais tache, attesté-je, amusé. Et pour te répondre, non ton frère ne me fait pas peur.

— Ah d'acc. Pourtant d'après Juliet, c'était un coup d'enfer.

Je roule des yeux. Je sais qu'elle ment car dans sa petite tête de vipère je vois précisément le moment où Juliet refusait justement de lui donner des détails. J'en déduis que la petite peste souhaite juste me provoquer.

— Crois-moi, je ne lui laisse pas l'occasion de regretter qui que ce soit, soufflé-je avec malice. A vrai dire, je ne lui laisse pas un seul instant de répit.

La blonde mime une expression de grimace.

— Oh les hommes !

— Non pas les hommes. Moi, confirmé-je. Regarde, rien qu'avec la pensée, ce que je suis capable de lui faire ressentir.

Je cache ma baguette pour que Marlene ne voit rien mais je l'agite et commence à activer à distance le petit jouet de Juliet. Cette dernière se tend aussitôt, fait les gros yeux avant de me chercher dans la salle. Ses pommettes deviennent roses de gêne et je continue mon petit manège. Elle se mord alors la lèvre inférieure mais chasse du mieux qu'elle peut son attaque vaginale. Elle se met à sautiller sur le ring, regroupant ses poings pour passer à l'attaque. Connor lui fait face, prêt à repartir pour un tour.

— Tu bluffes, souffle Marlene, légèrement décontenancée.

— Pas du tout ! Regarde !

Cette fois-ci, j'augmente l'intensité des vibrations des boules de geisha ainsi que la vitesse. C'est donc plus fort et plus rapide. Juliet ne tient plus en place et donne un coup trop tôt, bien avant le coup d'envoi. Elle pousse un cri de « rage » avant de repasser à l'attaque mais le chevalier de la table ronde contre son offensive et lui rentre dedans en la soulevant et la faisant passer par-dessus ses épaules. Juliet se rétame sur le sol en poussant un cri suraigu, ce qui me fait éclater de rire. Marlene écarquille des yeux, stupéfaite.

— Oh bon sang, tu blagues pas ! Mais qu'est-ce que tu lui fais ?!

— Je la pénètre spirituellement, mens-je.

Juliet est toujours étalée à terre, ses tempes dégoulinent de sueur sur son tee-shirt des Bizarr Sister tandis que son souffle est court. Elle croise enfin mon regard angélique et je devine alors la plus grosse fureur du monde naître dans ses iris. Je vais me faire détruire ahah ! Mais je ne m'arrêtais pas, c'est bien trop amusant.

Déterminé à la pousser à bout, je range ma baguette dans la poche avant de mon sweat, gardant la même vitesse de mon petit joujou à distance, avant de le retirer pour me retrouver en tee-shirt. Je prends appuis sur les poteaux et me retrouve alors dans le ring. Mon poids atterrit sur le tatamis et aussitôt tous les regards courent vers moi. Connor se fige et j'étire un sourire crâneur agrémenté d'un jeu de sourcil.

— Laisse-moi l'achever, indiqué-je au frérot McKinnon en lui donnant une tape amicale sur les épaules.

Ce dernier ne dit rien et se passe de réaction. Il continue à me considérer quelques instants avant de battre en retraite. Il recule et sort de la zone de combat. Je me retourne alors vers la brunette qui, transpirante et fulminante de rage, me foudroie de son air le plus farouche. Elle se relève sur ses avant-bras et me fixe continuellement avec défi. Un sourire vengeur se dessine sur son excitante petite bouche et moi, je trépigne d'impatience.

Oh oui bébé ! Libère la lionne déchaînée qui sommeille en toi !

Juliet se passe le revers de la manche contre sa bouche avant de se relever, ses yeux de braises plongés dans les miens. Je fais craquer ma nuque de gauche à droite avant de rouler des épaules histoire de m'échauffer un peu et m'avance vers elle.

— Ça va ? Le tempo te convient ? m'enquis-je en arquant un sourcil arrogant.

— C'est parfait, susurre-t-elle en m'adressant sa plus belle tête de faux-cul.

Ahah elle se retient pour ne pas sortir à la seconde même ses boules de geisha de sa petite chatte pour venir les enrouler autour de ma gorge et m'étouffer avec jusqu'à la mort. Tentant, très tentant.

Connor siffle le coup d'envoi et Juliet n'attend pas. Campée sur ses positions, poings fermés regroupés devant elle, elle frappe déjà. Je l'esquive de justesse avant de prendre une position de défense. La brunette est déchaînée et revient déjà à la charge. Les avant-bras protégeant mon visage, son coup de pied atterrit sur mes remparts de protection, je perds l'équilibre et roule en arrière sur les fesses. Elle s'apprête à me plaquer sur le sol comme un fucking catcheur mais je roule sur le côté et elle se prend le tatamis en pleine tronche, non sans laisser échapper un cri de "rage".

Je ricane et l'observe, essoufflée, se remettre de ses émotions. Elle expire bruyamment, comme si elle se remettait de ses émotions puis revient à la charge. Son coude passe autour de mon cou et l'autre vient s'enfoncer dans mes abdominaux.

Je lâche un grognement surpris avant de la bloquer, l'agripper par le cul, la tirer vers moi, bloquer sa jambe, passer mon corps sur le sien et maîtriser son crâne qui s'enfonce sur le sol. Face contre terre, elle est immobilisée et hurle de frustration. Ses cris étouffés sont couverts par sa bouche écrasée au sol et tous les autres m'applaudissent et se marrent.

La tigresse ne se laisse pas faire, dégage ses mains et plante ses griffes dans mes avant-bras. Elle profite alors de la grimace de douleur que j'étire pour extirper sa jambe et me repousser en arrière le plus fort possible. Déstabilisé, je tombe à la renverse et c'est finalement elle qui se retrouve à califourchon sur mes hanches. Elle m'attrape les bras mais je lutte contre elle et il lui est alors impossible de me clouer au sol.

Nous faisons pression l'un sur l'autre, refusant de céder. Le regard ancré dans celui de l'autre, je me remplis de ce moment plein de tension où sa peau moite de sueur et chaude comme la braise m'appelle aux délices. A travers son tee-shirt et la coque en dentelle de son soutien-gorge, j'aperçois ses deux petits tétons pointer comme jamais. Accompagnés de ses dents qui se plantant dans sa lèvre inférieure, je devine alors qu'elle prend son pied. Littéralement ! Ses abdos sont contractés et elle lutte de toutes ses forces contre mes bras pour me maîtriser mais elle ne peut lutter contre son bassin qui se presse et se frotte contre le mien. Ses cuisses se serrent de toutes ses forces autour de mes hanches et son corps se met à trembler. Oh bordel… Elle va jouir !

J'en suis persuadé dès que ses pupilles, enfoncées dans les miennes, se dilatent. Ni une ni deux, je la fait rouler sur le côté alors qu'elle est foudroyée d'un puissant coup de jus. Ma paume s'aplatit sur sa bouche, pour couvrir son cri et je la maîtrise au sol, le souffle court et toute tremblante.

Shootée à l'orgasme, elle se ramollit complètement dans mes bras et abandonne définitivement le combat, sa tête enfoncée dans mon cou et ses bras noués derrière ma nuque. J'étire un sourire supérieur et descends le regard vers elle.

— Alors ? C'était comment ? me moqué-je.

— Tais-toi, grogne-t-elle en frappant deux fois contre le par terre pour signer la fin du combat.

Je me redresse alors, une main tendue vers elle pour l'aider à se redresser mais elle m'envoie paître et se relève non sans m'adresser son fameux petit air meurtrier. Ravissant !

— Fais gaffe, Thorn est une mauvaise perdante ! m'adresse James, hilare.

Lui et les autres n'ont pas perdu une miette de notre… Corps à corps. Heureusement, mon petit manège était discret. Il n'y a que Marlène, en train de rouler des yeux d'ailleurs, qui a compris ce qui s'est vraiment passé sur le ring. Eh ouais McKinnon, c'est ça de sortir avec Adrian Potter : faut savoir être prête aux surprises !

Lorsque mes yeux retrouvent l'adorable petit cul de Juliet, je m'aperçois que ce dernier, aussi charmant soit-il, s'éloigne de moi. Merde, elle se barre !

Elle a déjà passé ses jambes hors de la zone de combat. Sans attendre, je la suis, ne m'attardant pas sur les visages des autres. Peut-être qu'ils me parlent mais je m'en branle. Tout ce que je vois c'est Juliet qui sort du sous-sol plus furax que jamais. La porte claque derrière elle. Je ne réfléchis pas et me lance à sa poursuite.

— Juliet !

Elle ne me répond pas et monte les escaliers à quatre à quatre. Bordel mais quelle tête de nœud ! On ne peut plus déconner ici ?!

— Bébé tu vas où comme ça ?

Évidemment, pas de réponse. Je soupire et accélère la cadence. J'ai à peine le temps d'identifier la cuisine dans laquelle je viens d'atterrir que je me sens être attrapé par le col de mon tee-shirt.

— Ouhohhh !

BAM ! Je me retrouve plaqué contre une porte, aveuglé par la luminosité de la nouvelle pièce que je ne parviens pas à identifier. Je sais que je suis seulement percuté par le parfum à l'amande de Juliet, ce qui m'indique alors qu'elle n'est pas loin. Qu'elle est même devant moi !

Elle m'agrippe toujours par le col et plaque son corps au mien. Oh bordel ! J'ai chaud d'un coup !

Ça y est, je me fais à la nouvelle lumière et je constate qu'elle m'a donc enfermé dans les chiottes. Intéressant. Dressée sur la pointe des pieds, ses lèvres gourmandes se rapprochent des miennes.

— En colère ? suggéré-je en étirant un sourire goguenard.

Très en colère, corrige-t-elle au moment même où sa main se plaque à mon paquet.

Je sursaute presque tant c'était soudain. Sa main taquine et habile ne tarde pas à remonter la couture de mon jeans pour venir ensuite chercher l'ouverture de ma braguette. En deux secondes top chrono, elle m'a mis la fièvre et je sens ma queue qui se gonfle d'excitation dans mon calbut. Bordel !

— Pourtant tu aimes quand je te fais du bien, susurré-je à son oreille alors qu'elle s'infiltre dans mon sous-vêtement. Et c'est toi qui t'ai mis ces trucs toute seule, pas moi… Ouh ! Putain bébé…

Je grogne de délectation. Ses petits doigts intrépides sont venus trouver mon sexe et s'amusent à me caresser.

— Embrasse-moi, ordonne-t-elle.

Ses yeux clairs gorgés de désir sont plantés dans les miens et bordel de cul, je ne l'ai jamais trouvé aussi bandante. Toute transpirante dans sa petite tenue de boxeuse improvisée, les joues rouges, le souffle court et des bouclettes rebiquants depuis sa queue de cheval, je suis carrément à terre. Sous le charme.

— Quelles lèvres ? m'enquis-je.

Elle étire un sourire carnassier avant de se grandir sur ses pieds et de m'attraper violemment par le visage. Nos bouches se rencontrent fièvreusement et elle pousse un long soupir gorgé d'excitation.

Oh sa race ! Mon sang ne fait qu'un tour. Je l'embrasse comme un affamé, plus impatient que jamais. Je ne tiens plus ! Je m'accroche à son petit short en jeans, en trouve l'ouverture, le déboutonne et lui retire d'un coup sec, embarquant son string au passage.

Plus de tergiversation possible, je la guide vers le lavabo , la retourne et son ventre rencontre le meuble. Impatient, je me plaque à son fessier et plonge ma main entre nos deux corps. Mon autre main la maintient fermement contre moi, je passe alors sous son tee-shirt et vient agripper son sein que je malaxe avec avidité, compressé dans la fine dentelle de son soutif. Elle gémit doucement contre moi, ce qui a pour effet de me donner un coup de jus qui se répand de mes pieds à la tête. Ma queue se durcit encore plus tant je la veux !

Je viens récupérer la ficelle de son joujou et enroule mon index autour. Compressé entre mes hanches et le meuble, j'agrippe son visage et la confronte à son reflet dans le miroir de la salle de bain.

— Regarde-toi Thorn, lui glissé-je à l'oreille.

Je tire d'un coup sec sur les boules de geisha ce qui lui provoque un sursaut mêlé à un cri de plaisir. Pantelante et toute tremblante contre moi, elle perd complètement pied. Qu'est-ce que j'adore ça ! Je me débaresse de son jouet en le balançant dans le lavabo puis reviens sur elle. A mon tour de me dessaper ; mon jeans et mon caleçon passent en dessous de mes fesses, dégoupillé. Je me plaque contre son cul, viens chercher son antre avec mes doigts avant d'y guider ma bite. Je flanche mes genoux pour bien la prendre dans l'axe avant de rentrer en elle comme dans du beurre. Bon sang elle mouille tellement !

— Regarde-toi te faire prendre, complété-je, son menton prisonnier de mes doigts.

— Han Bébé…, gémit-elle, le regard fondu dans son reflet.

J'esquisse un sourire satisfait avant de délaisser son beau visage pour ensuite fondre mes mains sur ses hanches. Je roule du bassin contre elle et la percute, butant contre son cervix. Je lui arrache un cri alors qu'elle se courbe complètement sur le meuble, ses seins touchant le rebord du lavabo et ses mains s'écrasant contre le miroir. Ayant un accès direct sur sa chute de rein, je m'y accroche et la tambourine. Argh putain ! Qu'est-ce que c'est bon !

— Oh oui Adrian ! Continue ! encourage-t-elle en remontant la tête.

Putain la garce me fait du eye contact ! Elle me grise de la tête au pied ! Le reflet me renvoie son corps que je prends par derrière et que je mitraille de coups de bite bien placés. Son regard rougi de plaisir me fait comprendre combien elle aime ça et bordel c'est trop pour moi ! Je vais craquer d'ici peu !

— Tu as l'air fascinée par le tableau bébé, commenté-je, hilare et essoufflé.

— Il ne me restera plus que les souvenirs une fois que tu seras parti, alors j'imprime chaque instant. Chaque déta… AH !

Je sors, la redresse, la retourne et plaque mes lèvres sur les siennes. D'un coup sec son short et son string quittent ses jambes, je la fais s'asseoir sur le meuble, m'impose entre elle et vient trouver direct le chemin de sa petite chatte humide. Je m'enfonce en elle et nous poussons en même temps un gémissement de plénitude. Ses doigts fougeux viennent s'accrocher à mes mèches de cheveux et son regard bleu-vert s'ancre dans le mien.

— Tu crois vraiment que je vais partir et te laisser ?! demandé-je en retrouvant le chemin de sa bouche.

Elle étire un sourire et bouge son bassin contre moi pour m'accompagner. Je la percute dans un claquement sonore et elle gémit un peu plus fort.

— Oh oui Ad'... Prends-moi. Prends-moi avec toi.

Je fronce les sourcils. Quoi ?! De quoi parle-t-elle ?

— Je m'en fiche du lieu, de l'époque, de tout, poursuit-elle le souffle court en venant picorer ma bouche de ses baisers pressés et chauds. Je te veux toi et juste toi. Emmène moi avec moi Adrian.

— Bébé c'est de la folie, soufflé-je, le cœur battant comme un détraqué dans ma poitrine.

— Et alors ? On est fou, répond-t-elle en se pressant contre moi.

Elle guide ma main vers son sein et je m'en empare aussitôt, accélérant la cadence de ma pénétration. Ses ongles viennent se planter dans la peau de ma nuque et de mes épaules. Je la percute violemment, encore et encore, sans relâche. Elle est tellement bonne. Et je la veux tellement. Et ce que je ressens pour elle est tellement… Argh !

— On se lâche plus, confirmé-je, le souffle court. Plus jamais.

— Putain ça non !

Sa bouche affamée retrouve la mienne et nous embarque dans un baiser long, langoureux et acharné. Je m'abreuve de son souffle, me revigore de ses gémissements et me perds en elle comme un damné. Putain c'est clair que non, plus jamais elle ne m'échapera !