Le jour où on a chié dans le salon :
Chapitre 38 : Dispute :
Bon, Natsuo ne se sentait pas très bien à cause de la situation. Ce fait était indéniable et avait déjà été répété plus d'un millier de fois, oui, en effet. Mais pour dire vrai, Shigaraki commençait à ne plus en avoir rien à foutre. La cause ? Natsuo lui tapait réellement sur le système.
Comment cette si douce boule de neige souriante et étrangement chaleureuse était-elle devenue un Dabi en puissance aussi glaciale que l'Arctique avant le réchauffement climatique ?
Dès qu'une chose ne lui plaisait pas, il lançait à son cher et tendre le regard de la mort et soufflait du nez de manière condescendante tout en relevant la tête bien haute. Et ça ce n'était pas lorsqu'il sortait une lime à ongle du fond de son cul pour se limer ses précieuses griffes toujours propres à la manière d'une Stacy-Jennifer dans un film pour ado tout pourris ou un idiot de vampire se serait ramené pour se taper la dépressive du village à sa place ! Bon… Peut-être que dans leur version de l'histoire, Shigaraki était le vampire et Stacy-Jennifer s'est effectivement tapée l'être de la nuit en foutant un gros coup de pied dans le cul de la dépressive du village. Ou alors la dépressive s'est transformée en Stacy-Jennifer. C'était à s'y perdre et Tomura n'avait clairement pas le temps pour se plaindre au service client sur l'erreur de commande. Pour le moment, il devait gérer une ado en crise qui s'imposait dans son bureau pendant une réunion importante.
Qu'est-ce que Stacy-Jennifer faisait là ?
Eh bien, elle s'ennuyait toute seule dans son appartement sans son chéri qui complote sans elle. Évidemment, elle avait voulu l'accompagner pour s'occuper et il ne l'avait pas jeté pour ne pas donner ses règles à la pucelle pré pubère qui l'accompagnait, mais évidemment, il avait fallu que ses hormones de chatte en chaleur agressive se réveillent et ruine totalement la crédibilité de Shigaraki. Et là, c'était tout bonnement trop. Il n'en pouvait juste plus.
Tout le monde le regardait, alternant entre lui et Natsuo qui se curait une fois de plus les ongles avec nonchalance. Himiko riait sous cape et Mr. Compress, accompagné de Spinner, priait pour la pauvre âme qui allait bientôt quitter son corps. Pour la forme, ils baissèrent la tête et le magicien enleva même son chapeau qu'il plaqua contre sa poitrine. Après un long soupire lourd de sous-entendus, Shigaraki espérait pouvoir encore pécho la dépressive et jeter l'autre dans un ravin. La dépressive au moins elle aurait fermé sa grande gueule. Aussi reprit-il le plus neutre du monde à défaut de pouvoir s'imaginer le faire calmement.
« Bien. Je disais donc que nous allons attaquer Musutafu ainsi qu'Endeavor samedi en début d'après-midi avec le dernier Nomu du professeur. Il va de sois qu'il vaut mieux réussir notre coup et que l'on ne doit perdre ce Nomu sous aucun prétexte car nous ne pourrons surement pas en refaire d'autre sans lui. Donc… Il faut s'assurer qu'Endeavor ne le tue pas et qu'il meurt avant.
-Non.
-Il va falloir être prudent. Ignora Shigaraki alors que le blanc le fusillait de son rayon de la mort qui vous gelait sur place.
-Non. Répéta Natsuo en sifflant.
-Il va aussi sans dire que toute tentative ratée nous retombera dessus et qu'il va falloir agir vite… Et… Et… Tenta de se raisonner Tomura avant de finalement se retourner avec vivacité vers Natsuo. Et je sais que tu n'es pas d'accord mais j'en ai rien à foutre de ton père ! Tu avais qu'à y réfléchir avant de te faire entretenir par le chef du Front ! »
Un grand flottement vint et alors que les papiers, le plan d'attaque, des souterrains et de la ville partaient lentement en poussière dû aux mains du chef posé violemment à plat sur le bois, les deux amants se fixèrent, prêt à se sauter dessus afin de se déchirer. C'était que le petit Todoroki avait du caractère et était bien décidé à ne pas se laisser faire. Pourtant, si pour certains c'était une marque qui prouvait qu'il était fait pour le boss, pour d'autres, c'était un changement radical de ce qu'il était avant et qu'ils avaient pu apercevoir avec de l'aigreur. Surtout pour les trois personnes les plus proches de Shigaraki. En effet, pour Himiko, Spinner et Mr. Compress, ce changement n'était pas bon du tout. Car ils le savaient, leur boss aimait le côté doux, amusant et reposant de Natsuo. Pas celui qui le rendait totalement invivable.
De son côté, le blanc écarquilla les yeux et jeta sa lime à ongle en plein sur le front de son homme qui ferma les yeux afin de se concentrer alors qu'un grognement sourd lui échappa, faisant se reculer tout le monde d'un coup sec. Plein de rage, Natsuo n'y fit pas plus attention et redressa vivement son dos.
« QUOI ?! Me faire entretenir ?! Mais tu te rends compte de ce que tu dis ?! Je suis quoi pour toit, hein ?! Tu me considères comment ?! Comme une pute ?! Comme ta petite catin, ta petite chienne personnelle ?! Rugit le jeune homme, le regard embrasé par la fièvre de vaincre.
-En attendant, que ça te plaise ou non, je t'entretiens. Je te paye tout et tu squatte chez moi. C'est ce que j'appel entretenir. Remarqua le bleu délavé en croisant les bras, un sourcil haussé, comme s'il énonçait de simples faits.
-Mais je n'en reviens pas ! Voilà qu'il assume en plus ! Mais je t'emmerde Shigaraki ! Tu veux que je remue la queue aussi la prochaine fois que tu rentres à la maison pour t'accueillir comme il se doit ?!
-Ne rends pas les choses plus compliquées… Soupira Tomura, déjà exaspéré par la situation.
-Comment plus compliqué ?! Tu insinues que je suis ton jouet sexuel personnalisé devant tout le monde et tu oses me dire que JE rends les choses compliquées ?! S'offusqua le blanc, la voix partant dans les aigus sous l'effet de la colère.
-Mais je n'ai jamais dit ça ! Râla enfin pour de bon Tomura en se pinçant l'arrête du nez. Pourquoi rends-tu toujours les choses si compliquées ?
-Ce n'est pas moi qui modifie mes propos ! Tu as commencé je te signal. Tu as dit que tu m'entretenais !
-C'est un fait.
-Tu vois ?! Tu recommences ! Tu me traites comme une prostituée ! Chouinait le garçon avec rage alors qu'il cherchait quelque chose à envoyer à la figure de Shigaraki Tomura, toujours sous les yeux ronds et les regards effarés de tout le monde.
-Bien ! D'accord ! Je ne voulais pas te dire les choses ainsi. Je n'aurais pas dû. Ça te va ? On peut reprendre là où on en était ? Bien. »
Souffla finalement le bleu alors que le blanc haussait les épaules avec un reniflement boudeur, la tête tournée sur le côté afin de ne pas le voir. Les bras croisés et la moue froncée dans une imitation parfaite de bouderie, Stacy-Jennifer venait de laisser place au dragon de glace fumant de colère et d'impatience. Au moins, Shigaraki préférait quand il ne faisait pas sa précieuse. Il eut un soupire avant de chercher à revenir où il en était. Il était tombé bien bas.
Évidemment, au moment de reprendre, au moment même où il avait ouvert la bouche, Natsuo le coupa net dans sa lancée avec un petit pic bien placé qui fit frémir tout le monde au point qu'ils se rapprochèrent tout instinctivement de la porte.
« Si tu m'aimais vraiment, tu aurais demandé pardon. »
Cette simple phrase fit jaillir toute la colère de Tomura qui abattit une étagère à l'aide d'une main afin de se calmer. Évidemment, ce ne fut pas assez pour le dragon qui souffla encore plus fort et continua à faire sa victime mal aimée. Finalement, Shigaraki concéda au fait que l'ignorer serait la solution mais à l'instar des autres fois, ça ne suffit plus. De toute façon… Il était juste en manque d'attention non ? Il ne pouvait pas vraiment croire en ce qu'il venait de dire… Si ? Eh bien si. Justement. C'était bien ça le problème. Avec un long gémissement plaintif, puis un rire sans joie et fade ainsi qu'un regard vide et profondément blessé, Natsuo couina que Shigaraki ne le voyait que comme un passe-temps. Et là, le bleu sut que l'un comme l'autre, ils étaient allés trop loin. Alors il passa nerveusement une main dans ses cheveux et intima aux autres de ne surtout pas bouger. Il était nerveux, tout son corps le démangeait atrocement et comme pour le prouver, il se mit à se gratter frénétiquement.
« Écoute Natsuo. Je ne sais pas quoi faire pour te raisonner.
-Si tu m'aimais vraiment tu serais désolé. Insista le blanc.
-Et toi si tu avais un minimum de considération pour moi tu te tairais et me ferais le plaisir de ne pas m'humilier en publique devant mes hommes ! Hurla finalement le bleu, à bout de force alors que Re-Destro levait une main timide. QUOI ?!
-Si je puis me permettre, vous ne perdez nullement en crédibilité. Dit-il, tout de suite appuyé par un hochement de tête général.
-La ferme ! Si tu n'as rien de plus constructif à dire, tais-toi et cette remarque vaut pour tout le monde. Maintenant, Natsuo, sois tu te tais sois tu…-
-Mais tu te prends pour qui ? Siffla le blanc entre ses dents, les sourcils bien froncés.
-Pardon ? Répondit un bleu abasourdi du tac au tac.
-Qui es-tu pour me parler ainsi ?! Déjà tu me fais comprendre que je suis ton animal de compagnie et en plus tu me donnes des ordres ! Mais tu n'as aucun respect en fait ?! Quoi ?! Pourquoi vous me regardez tous comme ça ?! Vous trouvez ça normal vous ? Évidemment, c'est votre boss… Mais c'est pas le miens. Je ne sors pas simplement avec un chef du nom de Shigaraki Tomura…. Non. Je sors aussi avec l'homme dont je suis l'égal qui est Tenko Shimura… Enfin… C'est ce que je croyais mais visiblement Shigaraki est plus important que Tenko à ce que je vois. Si tant est que Tenko ai réellement existé.
-Bon. Ça suffit. Au prochain mot, je t'enferme dans l'appartement.
-Tu vas le regretter si tu l'oses. Menaça le blanc.
-C'est ce que nous verrons. Compress ?
-Oui ? Hésita le magicien.
-Va le remettre à sa place.
-Tu es sûr boss ? Demanda timidement Himiko Toga alors qu'elle voyait le blanc drastiquement changer de couleur. Je ne te conseil pas de…-
-Je m'en fou de ton avis Toga. Compress. Tu t'en occupes. Maintenant. On a déjà assez pris de retard comme ça. »
Sans un mot de plus, pas même un « Bien, boss », le magicien réduisit un Natsuo rageur en une petite bille bleue qu'il s'empressa d'aller relâcher dans l'appartement que partageaient son chef et le blanc. Sous les cris du Todoroki, le vilain ferma portes et fenêtre à clef avant de rejoindre son chef.
Ils allaient s'entre tuer, c'était certain.
Shigaraki ouvrit lentement la porte. Dans le fond, il savait qu'il avait fait une bêtise. Il savait que Natsuo était emplit de doute, qu'il était impressionné de la stature qu'avait Shigaraki au point de constamment vouloir s'en défendre. Il savait qu'il acceptait qu'il soit un vilain mais qu'il avait aussi peur de mal tourner. Il savait que Natsuo craignait de plus en plus la soumission à cause de sa position de civil, qu'il ne supportait pas ne rien faire, qu'il détestait vivre à son crochet, cette sensation d'être entretenu comme un vulgaire animal de compagnie offrant quelques bénéfices humains supplémentaires. Oui, il savait tout ça. Il connaissait très bien son mal être qui le rongeait chaque jour de plus en plus au point de le rendre totalement fou et insupportable.
Mais il n'était pas psy, pas taillé pour s'occuper de tels problèmes, pas fait pour gérer de telles crises. Alors, même en sachant tout ça, il n'avait pas pu se retenir et avait fait une grosse bêtise. Une bêtise qui avait probablement solidifié les doutes de Natsuo comme des remparts. Et à voir ses épaules qui tressautaient, il n'avait pas vraiment bien pris la trahison de Shigaraki.
Shigaraki qui se fit d'ailleurs foudroyer d'un regard emplis de larmes à son soupir marquant son arrivée. Il ne servait à rien de parler, pas vrai ? Il partit donc se coucher dans le canapé. Autant ne pas plus envenimer les choses. Il s'était octroyé une journée pour lui le lendemain, il allait en profiter pour mettre les choses à plat et rendre plus clair leur situation.
Et si le lendemain avait bien commencé, il se finit en dents de scie.
En effet, Natsuo s'était levé plutôt compréhensif et après quelques paroles et excuses gênées échangées et un blanc rassuré, ils décidèrent de se promener un peu. Évidemment, ils arpentèrent les ruelles les plus discrètes et s'amusèrent à faire un cache cache géant avec les forces de l'ordre. Riant et les joues rougies par la course, Natsuo raffermit le sourire discret mais tout de même satisfait du boss alors qu'ils rentraient de nouveau dans le domaine de l'Alliance. Et ce fut à ce moment là que tout dérapa.
Quelques remarques à la volée que Shigaraki n'entendit évidemment pas, traitaient le pauvre Natsuo de prostitué, de conquête, de poulette du boss. De la « chose » qu'il ne fallait surtout pas toucher sous peine de se faire tuer par un homme un peu trop proche de ses affaires. C'était des mots qui faisaient mal et évidemment, Shigaraki ne les perçut pas, marchant un peu plus en avant du blanc qui baissa la tête, les poings serrés par la rage. C'était de telles remarques qui avaient ouvert son esprit au doute quand à sa relation avec Shigaraki. Ils n'étaient pas arrivés de nulle part.
Lorsque le bleu délavé vit l'état de son compagnon, il perdit immédiatement son sourire et sentit le trouble revenir. Sans vraiment comprendre pourquoi, Natsuo s'énerva et lui reprocha de ne pas assez le défendre. S'en suivit évidemment assez rapidement une dispute entre un Natsuo incompréhensible et un Shigaraki qui n'y comprenait vraiment plus rien. Arriva ensuite sur le tapis le fait que le blanc ne faisait jamais rien de la journée et le Todoroki lui demanda ironiquement s'il pouvait s'abaisser à jouer l'esclave et la boniche de chacun des membres et leur laver à tous leurs caleçons sales. Ensuite vint l'exaspération de Shigaraki qui formula qu'il n'avait pas besoin de partir dans les extrêmes, ce à quoi l'autre répondit qu'il espérait bien car il était hors de question qu'il lave le slip de « Gigantomachiasse ». Si la remarque fit gronder le concerner non loin, cela fit ricaner certains, même Shigaraki qui reprit bien vite son air grognon face à l'attitude de Natsuo. Finalement, il l'abandonna sous le coup de l'énervement, au milieu de centaines de vilains jaloux du petit civil qu'il était. Lorsque Natsuo revint trempé avec le dos en sang à l'appartement, Shigaraki voulu commettre un véritable massacre.
« Une femme panthère… Ils m'ont tous jetés à l'eau et quand j'en suis sortit, j'ai marché sur la queue d'une femme panthère qui m'a effilé tout le dos à l'aide de ses grosses pattes. »
Shigaraki soupira en apposant un coton, qui fit gémir de douleur Natsuo, sur sa plaie. Au moins, il était vivant, c'était déjà cela.
Sous le calme ambiant, Shigaraki s'abaissa et osa un baiser sur l'épaule de son grognon. Grognon qui se détendit et laissa l'autre prendre soin de lui et de son dos. Finalement, ils laissèrent leurs problèmes de côtés et passèrent le reste de la soirée dans un cocon flou où primaient de rares mots et une attention particulière pour l'autre. Un moment de partage au milieu d'idées en désordre.
Et quelques jours plus tard, le cocon explosa en mille morceaux.
« Et donc… Re-Destro attaquera Endeavor samedi en début d'après-midi vers quatorze heures.
-Si tu voulais le tuer, tu aurais pu être plus sympa. Et puis pourquoi toujours mon père ?
-C'est le numéro un. Soupira Shigaraki qui sentait le mal de tête poindre.
-Attaque le numéro trois ce sera plus simple.
-Non. Re-Destro attaquera le numéro un !
-Je ne sais ce que je vous ai fait mais si vous vouliez vous débarrasser de moi…-
-Un claquement de doigt aurait suffit, je sais. Grogna sèchement Shigaraki. Bien. L'attaque.
-Si tu m'aimais vraiment…-
-Je te défends de finir cette phrase. Menaça le bleu.
-Tu m'interdis de m'exprimer ?! S'offusqua le blanc.
-Maintenant tout de suite, oui !
-Mais tu es immonde ! Tu me prends pour qui ?!
-Là, tout de suite, vraiment ? Voulu s'assurer Shigaraki. Un chieur qui ferait mieux de se taire.
-Je ne te permet pas de me parler comme ça ! Crissa Natsuo en pleine crise hormonale.
-Bon. Si j'avais voulu d'une femme enceinte, Natsuo, j'aurais prit Hawks comme compagnon ! »
Il fallait vraiment qu'ils parlent. Ça en devenait urgent. Les yeux cernés par la fatigue, le blanc se posta face au bleu délavé. Ils le savaient tous deux. La situation devenait bien trop ingérable et alors que Shigaraki savait ce que ce regard voulait dire, Tenko, lui, supplia mentalement Natsuo Todoroki de ne pas le faire. Pourtant, le blanc décela ses lèvres.
« Shigaraki… Ou bien… Tenko… il faut qu'on parle. »
OUI! Je suis désolé de vous laisser là dessus! Pardon, pardon pour les fans de ce couple je comprends que ce petit tournant puisse vous décevoir, mais on ne s'arrête pas là avec ce duo, je vous le promet! Sinon, que dire, que dire... Je vous offre un petit chapitre un peu déprimant cette semaine et j'ai bien peur que celui de la semaine prochaine ne sera pas plus joyeux... Enfin bon! J'espère que vous avez tout de même apprécié ce petit moment et que vous découvrirez le prochain avec envie! Je vous laisse les loulous, on se revoit très vite, peut-être dans un trou avec les autres qui ont lu le dernier scan. Enfin! à tout de suite dans l'espace commentaire ou bien à très vite pour le prochain chapitre! Bye!
Sica
