Chapitre 26 : Kíli

Le cheval d'Aghäte galopait comme il pouvait avec toute la neige et le verglas sur le chemin. Au sommet, le brouillard était si intense qu'elle ne voyait pas à plus de deux mètres. Étrangement, elle ne croisait plus aucun orque. Se doutant qu'il y avait quelque chose de pas normal, elle continua d'avancer plus rapidement mais discrètement. Elle finit par entendre des voix au loin. Elle crut reconnaître la voix de Dwalin et galopa vers elle.

Elle retrouva bel et bien Dwalin. Malheureusement, elle se trouvait beaucoup plus en hauteur que lui. La brume s'était dissipée et elle vit aussi Thorin qui parlait avec ses neveux. Elle regarda Fíli et Kíli entrer dans une tour délabrée. Leur oncle leur avait certainement demandé de partir en exploration.

Il était trop tard pour les rejoindre. Elle décida de rester où elle était et de préparer son arc s'ils avaient besoin d'aide. D'où elle était, elle voyait clairement la tour et le sol. C'est alors qu'elle vit Bilbon arriver et parler avec Dwalin et Thorin. Ces derniers semblaient s'activer après leur discussion. Les battements du cœur d'Aghäte commencèrent à s'accélérer. Quelque chose n'allait pas. Surtout si Bilbon avait fait tout ce chemin pour leur annoncer. N'entendant que des voix sans rien comprendre d'où elle était postée, elle commença à se demander si elle ne devait pas les rejoindre.

Observant les nains et le hobbit au sol, elle sursauta lorsqu'elle entendit un orque s'adresser à Thorin et sortir du haut de la tour. Le cœur d'Aghäte s'arrêta quand elle vit qu'il tenait fermement Fíli. Elle soupira de soulagement au moment où elle vit Kíli sortir en bas.

Après avoir vérifié d'un coup d'œil que le nain qu'elle aimait était bien sain et sauf, elle banda son arc avec le maximum de sang froid. Elle laissa l'orque parler à Thorin pendant qu'elle se concentrait à le viser. Elle n'aurait qu'une seule chance de le sauver.

Quand Azog leva son épée, Aghäte n'attendit pas plus longtemps et tira sa flèche. Elle se planta dans l'épaule de l'orque. Désorienté par le coup qu'il venait de recevoir, il lâcha le nain blond. La semi-humaine cria alors « Saute Fíli ! Kíli te rattrappera ! ». Elle hurla si fort que sa voix résonna dans tout le lieu.

Le chef des orques ne semblait aucunement souffrir de sa blessure mais il était fortement énervé contre la semi-humaine. Fíli sauta bien jusqu'en bas. Son frère fit ce qu'il put pour l'attraper mais étant donné la hauteur de la chute, il s'était sûrement fait très mal. Mais au moins il était vivant !

Azog hurla de colère en noir parler avant de retourner dans la tour. Aghäte vit alors Thorin lui jeter un coup d'œil avant de partir à la poursuite du chef des orques. Tirant les rênes de son cheval, elle lui demanda de la conduire jusqu'en bas de la tour où Fíli était tombé. Elle avait peur de l'état dans lequel elle allait le retrouver.

Malheureusement, les orques commençaient à sortir de leur cachette et certains s'attaquèrent à elle. Lorsque son cheval fut touché, elle tomba brusquement au sol ce qui lui déboita l'épaule. Elle savait qu'elle était à quelques mètres de la tour. Elle remarqua tristement que son cheval était mort sur le coup des orques. Elle essayait de courir auprès du nain qu'elle aimait mais elle n'arrivait pas à se débarrasser de ses ennemis.

Se défendant avec ses dagues comme elle le pouvait, elle hurla le nom du jeune nain brun dans l'espoir qu'il lui réponde. Elle avait peur que lui et son frère se fasse attaquer alors que l'un d'eux ne pouvait pas se battre. Plus elle criait son nom, plus les orques s'attroupaient autour d'elle. Elle avait beaucoup de mal à s'en débarrasser.

Au moment où elle crut ne jamais survivre, elle sentit une multitude de flèches lui frôler le corps pour finir dans la tête des orques qui l'encerclaient. Elle ne put s'empêcher de sourire à pleines dents quand elle vit Tauriel et Legolas la rejoindre.

- Vous venez de me sauver la vie… Merci.

- Ce n'est rien !, répondit Tauriel dans la précipitation. Tu n'as rien ?

- Épaule déboitée et quelques côtes cassées mais rien de grave.

- Où sont les nains ?, demanda Legolas.

Aghäte leur expliqua ce qu'elle savait. Legolas voulut partir rejoindre Thorin. Au moment où il demanda à Tauriel de le suivre, deux nains s'approchèrent d'eux. L'un aidant l'autre à marcher en le soutenant par ses épaules. Les deux frères sourirent à la vue des trois elfes et de tous les orques morts au sol. Sans attendre une minute de plus, Aghäte courut vers Kíli - qui eut à peine le temps de lâcher son frère, le prit dans ses bras et l'embrassa. Au bout de quelques secondes, Tauriel intervint.

- Aghäte, lâche-le ! Ce n'est pas le moment...

Tenant difficilement debout, Fíli ne disait rien mais ne put retenir un rire. Les amoureux se décollèrent enfin. Évitant de regarder cet élan d'affection, Legolas regardait partout autour de lui et continua sérieusement la discussion.

- Je vais rejoindre Thorin. Que faites-vous ?

- Moi aussi, affirma Kíli. Mais par un autre chemin. Son fils, Bolg, est certainement ici et nous devons le tuer aussi.

- Je vais avec Kíli, déclara Aghäte.

- Moi je-, commença Fíli.

- Toi tu rentres. Avec tes blessures, tu ne pourras rien faire, expliqua son frère.

- C'est hors de question !, hurla le nain blond. Notre oncle a besoin d'aide et-

- Kíli a raison, intervint Aghäte. Tu dois te faire soigner. Tu as la jambe totalement brisée…

- Tauriel, je peux vous demander de l'aider à descendre à un des campements pour le faire soigner ?, demanda Kíli.

- Oui bien sûr. Mais dans ce cas, Legolas, pouvez-vous protéger Aghäte ?

- Hey mais je suis là aussi !, s'écria le jeune nain brun vexé.

- C'est entendu, confirma Legolas en ignorant la remarque du nain.

- Je vous remercie. Maître Fíli, suivez-moi s'il vous plaît.

Fíli lâcha une insulte en khuzdul mais accepta l'aide de l'elfe. Legolas, Kíli et Aghäte attendirent qu'ils soient partis avant de courir vers un autre chemin.

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Finalement, heureusement qu'ils étaient trois ! Il y avait beaucoup plus d'orques qu'ils ne l'avaient imaginé. Legolas s'en sortait extraordinairement bien. Kíli combattait les orques au corps-à-corps avec son épée tandis qu'Aghäte se postait sur des points élevés pour facilement couvrir ses arrières à l'arc. La douleur de ses côtes cassées la gênait de plus en plus pour viser mais elle essayait de tenir.

Arrivé en face du fils du chef des orques, le nain n'attendit personne et fonça tête baissée. Legolas et Aghäte s'occupaient des autres ennemis autour.

Les orques se firent de moins en moins nombreux jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Bolg. Se sentant épuisé, il donna à coup tellement brutal à Kíli qu'il fut projeté contre un mur et perdit connaissance. La semi-humaine vit rouge et courut s'interposer entre les deux. Elle para tous ses coups mais ne put lui en rendre.

Après de nombreux coups, elle sentit ses jambes lâcher. L'orque le remarqua et lui envoya un coup qui aurait dû la tuer si Legolas n'était pas intervenu. Il repoussa Bolg et dit à Aghäte de s'occuper du nain puis d'aller vers Thorin. Il se chargerait de l'orque. Elle acquiesça et courut vers son nain toujours inconscient.

Le combat de Legolas et Bolg prit une grande distance ; comme si l'orque voulait fuir l'elfe. Épuisée, Aghäte marcha rapidement vers Kíli la peur au ventre. Elle fut plus que soulagée de voir qu'il était vivant. Après une courte inspection, il n'avait pas l'air d'être sérieusement blessé.

Elle le secoua un peu en l'appelant par son nom. Il finit par ouvrir les yeux doucement.

- On est toujours vivant ?, demanda-t-il en souriant difficilement.

- Oui, sourit-elle les larmes aux yeux. Mais nous ne pouvons pas encore nous reposer. Il faut retrouver Thorin.

Le nom de son oncle lui fit revenir à lui subitement. Son sourire disparut et il prit un visage sérieux. Ce n'était pas encore fini !

Aghäte l'aida à le relever. Elle avait mal dans tout le corps mais elle devait tenir. Une fois sur ses jambes, le nain regarda autour de lui avant de choisir une direction. Aghäte le suivait mais elle avait du mal à garder le même rythme que lui.

Soudain, il s'arrêta et elle le percuta. En regardant dans la même direction que lui, elle vit Thorin allongé sur le sol avec Bilbon agenouillé à ses côtés. Sans savoir comment ils avaient toute cette énergie, Kíli et Aghäte coururent sur le lac gelé. Le jeune nain hurlait le nom de son oncle de toutes ses forces.

Quand ils arrivèrent à eux, Bilbon était en pleurs et Thorin immobile. Kíli se laissa tomber sur ses genoux et continua de crier le nom de Thorin. Peu à peu ses cris se transformèrent en pleurs. Debout, Aghäte restait immobile, les larmes coulant à flot sur son visage.

- I-il était très heureux que ses neveux aient survécu, articula douloureusement Bilbon. Il…

Ravagé par la tristesse, le hobbit n'arrivait plus à prononcer un mot de plus. Désirant s'abaisser vers eux, Aghäte s'avança avant de sentir un lourd vertige. Au vu de la situation, elle essayait de reprendre ses esprits mais n'y parvint pas. Elle sentit ses forces l'abandonner et elle ferma les yeux.

Entendant le bruit sourd, Kíli et Bilbon se tournèrent et virent la semi-humaine étendue sur le sol. Le nain voulut se précipiter vers elle mais Legolas arriva près d'elle avant lui. Il commença à l'examiner.

- Que s'est-il passé ? Vous vous êtes battus après Bolg ?

- N-non !, s'écria le nain paniqué.

- Elle a une plaie ouverte sur son flanc gauche. Elle a perdu beaucoup de sang.

- Est-ce grave ?, demanda innocemment Bilbon.

- Oui, très. Cette idiote devait être blessée avant même qu'on ne se batte contre Bolg.

- Q-quoi ?

Kíli n'eut pas le temps d'en dire plus que Legolas leva le corps de la semi-humaine pour la mettre délicatement sur son dos. Il voulut protester mais Legolas le coupa avant : « Bolg est mort. Je m'occupe d'elle. ». Il partit en courant sans lui laisser le temps de répondre.

Entre la perte de son oncle et Aghäte, inconsciente, partant au loin, le jeune nain se sentait désemparé. Il regarda le hobbit qui s'était retourné vers Thorin avant que ses larmes n'affluent une nouvelle fois de ses yeux pleins de tristesse et de douleur.

..

Papillonnant doucement des yeux, Aghäte se réveilla dans une pièce qui lui était désagréablement familière. Une salle de soin de la Forêt Noire. Elle prit le temps de bien se réveiller avant d'essayer de se redresser. Mais c'était sans compter la douleur qui lui parcourut tout le corps en un éclair. Tous ses muscles se relâchèrent. Elle ne pouvait clairement pas se redresser. Elle soupira d'énervement et un soigneur elfe, qui venait de l'entendre, s'approcha d'elle. Il commença à l'examiner sans lui parler.

- Comment suis-je arrivée ici ?

- Le prince Legolas vous a déposé dans un campement elfe pendant la bataille et nous vous avons ramené ici, expliqua-t-il aimablement.

- La bataille est-elle terminée ?

- Oui. Le chef des orques et son fils sont bel et bien morts. Leur armée a battu en retraite.

- Et-

- Vous devez dormir. Vous êtes encore dans un état critique.

- Non, je dois-

Aghäte ré-essaya de se redresser et sentit une forte douleur sur son flanc gauche. Fâché, l'elfe regarda la semi-humaine et murmura une phrase elfique qui l'endormit.

..

Cette fois-ci, il fait sombre. Aghäte ouvrit les yeux lentement. Elle allait beaucoup mieux qu'à son dernier réveil. Elle se redressa doucement et sentit des bras l'encercler. Son père devait attendre sa guérison. Il se recula ensuite pour lui sourire et lui caresser affectueusement la tête.

- Tu m'as fait peur cette fois-ci…

- Je vais bien, dit-elle en bougeant doucement ses membres. Regarde, ma blessure est entièrement refermée !

- J'appellerai un soigneur tout à l'heure, dit-il en s'asseyant sur une chaise à côté du lit.

- Je suis contente que tu n'aies rien non plus, sourit-elle. Combien de temps ai-je dormi ?

- Presque deux mois. C'était le minimum avec toutes tes fractures et la plaie. Si tu avais été entièrement humaine, tu aurais dormi encore plus longtemps voire pire...

- D-deux mois…, dit-elle difficilement. Je ne pensais pas être autant blessée. Quand je me suis réveillée l'autre fois, on m'a dit que la bataille était finie. Je me rappelle que Azog et son fils sont morts. Et que…

Tout lui revenait peu à peu. Elle s'arrêta de parler et sentit ses larmes couler le long de ses joues. Thorin était mort sur le lac gelé. Ils n'étaient pas arrivés à temps pour l'aider. Elle essaya de se reprendre et continua ses questions.

- Et les autres ? Je veux dire les nains de la compagnie et Tauriel. Tu as des nouvelles ?

- Alors Tauriel a été chassé de la Forêt Noire par le roi et je ne sais pas où elle est. Quant aux nains, nous n'avons pas beaucoup d'informations mais ils sont tous vivants. Le plus vieux des neveux va être couronné dans un ou deux mois.

- Hum, hésita-t-elle. Est-ce qu'ils ont demandé de mes nouvelles ?

- Non, pas à ma connaissance.

- Humf, je vois !

Fâchée que personne n'ait cherché à savoir son état de santé - et particulièrement le jeune nain brun, Aghäte croisa les bras sur sa poitrine et prit une mine boudeuse.

- Si tu boudes de nouveau, c'est que tu es en pleine forme !, lança son père en se levant. Je vais chercher un soigneur.

- Attends, peux-tu me ramener de quoi écrire une lettre s'il te plait ?

- Tu veux envoyer un message aux nains ?, demanda-t-il avec un sourire malicieux.

- Non ! Je vais envoyer une lettre à Bard pour lui demander de me garder une maison à Dale.

- Tu repars déjà ?

- Oui, affirma-t-elle d'une voix ferme. Dès que je le peux.

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Une semaine après son réveil, Aghäte se trouvait à Dale dans une maison très abîmée mais vivable. Le printemps commençait à se sentir alors les journées étaient agréables mais les nuits étaient encore fraîches.

Elle avait décidé d'aider à reconstruire la ville de Dale puis de repartir en voyage comme elle le faisait avant. Travaillant la journée aux côtés de Bard, Aghäte n'avait que le soir pour se reposer. Elle faisait en sorte de s'occuper au maximum pour éviter de penser aux nains et son envie d'aller les voir à Erebor.

Pourtant lorsqu'elle se couchait, elle n'arrivait pas à oublier le nain qu'elle aimait encore mais qui l'avait sûrement déjà oublié. Soit elle s'endormait fâchée qu'il n'ait pas cherché à avoir de ses nouvelles, soit elle s'endormait triste à l'idée de devoir l'oublier.

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Un jour, Aghäte était installée dans un coin d'une pièce où travaillait régulièrement Bard lorsqu'il avait besoin de faire des documents. De ce qu'elle avait compris, il détestait gérer les documents papiers alors elle s'était proposée de l'aider.

Ce jour-là, l'après-midi était agréable et elle était concentrée sur un document à propos d'échange avec les elfes. Elle entendit Bard entrer accompagné de plusieurs autres voix. Reconnaissant ces voix instantanément, elle leva sa tête et regarda les trois nains entrer. Balin, Dáin et Fíli firent le tour de la pièce d'un regard en finissant sur la semi-humaine. Balin et Fíli bloquèrent et le plus jeune prit la parole.

- A-Aghäte, c'est toi ?

Elle l'observa un moment. Ses cernes sous les yeux laissaient transparaître une certaine fatigue. Fronçant des sourcils, elle tourna son regard vers Bard qui lui souriait fièrement. Il ne l'avait aucunement prévenu de cette visite et la situation l'amusait. Elle soupira et revint sur le nain blond.

- Oui c'est bien moi.

- Nous n'avions aucune nouvelle de vous depuis la bataille, continua Balin. Nous avions peur que vous n'ayez pas survécu à vos blessures.

- Vous n'avez pas cherché à prendre de mes nouvelles non plus !, dit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine et regardant ailleurs.

- Kíli nous a dit qu'après la bataille, tu avais prévu de rester à la Forêt Noire ou de repartir en voyage. Nous pensions que tu étais partie…

- Je…, hésita-t-elle à dire la vérité. Je suis restée inconsciente deux mois.

- Et tu vas mieux maintenant ?, demanda Fíli en s'avançant en boitant vers elle.

- Oui mais toi ? Ta jambe…

- Bon !, s'impatientait Dáin. Sans vouloir vous vexer, on a plein de sujets à discuter pour Erebor.

Aghäte sourit à la vue de l'agacement du nain et invita Fíli à dîner chez elle le soir même. Balin pouvait aussi venir s'il le souhaitait. Après lui avoir donné l'adresse, les nains quittèrent la pièce avec Bard.

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Le soir, Aghäte finissait de cuisiner quand les nains toquèrent à la porte de chez elle. Elle constata un nain de plus dans le groupe, Bofur. Ils lui expliquèrent qu'il était en ville et qu'il tenait à la voir.

- Aghäte ! On ne pensait plus vous revoir !, dit le nouveau du groupe à l'intérieur.

- Je l'ai bien compris… Asseyez-vous, je vais vous servir le dîner.

- C'est toi qui l'a fait ?, osa demander Fíli.

- Non, je n'ai pas eu le temps. La fille de Bard m'a aidée. Mais rassurez-vous, j'ai commencé à me mettre à la cuisine !

- Il était temps !, lança Bofur en riant.

Tout le monde rit et s'installa à table. Aghäte leur servit à boire à manger en grande quantité. Elle savait à qui elle avait à faire. Ils discutèrent de tout de rien jusqu'à ce que Bofur, qui n'était pas présent cet après-midi, interroge la semi-humaine.

- Pourquoi n'avez-vous pas donné de nouvelles ces derniers mois ? On s'est inquiété, vous savez.

- Vraiment ?, se vexa-t-elle. Alors pourquoi personne n'a cherché à savoir si j'étais vivante ou morte ?

- Excusez-nous, répondit Balin. Nous pensions vraiment que vous étiez parti après la bataille.

- Même Kíli ?, demanda-t-elle à son frère en le regardant dans les yeux.

- Il…, hésita-t-il en regardant son verre à la main. Il a eu beaucoup de mal à se remettre de la perte de notre oncle. De ce qu'il m'a raconté, tu t'es évanouie sur le lac gelé et Legolas t'a emporté avec lui avant qu'il ne puisse lui dire quoi que ce soit. Il a pensé que si tu ne lui donnais pas de tes nouvelles c'est que tu préférais rester à la Forêt Noire.

Aghäte baissa les yeux en réfléchissant à ce qu'il venait de dire. Peut-être avait-elle mal compris la situation ? Quoi qu'il en soit, elle le boudait toujours !

Son regard arriva sur la jambe du futur roi d'Erebor et elle releva la tête.

- Les elfes n'ont pas réussi à soigner ta jambe ?

- Non, répondit Fíli tristement. Si je ne m'étais pas blessé, j'aurais certainement pu aider mon oncle…

- Tu serais mort si tu n'avais pas sauté de la tour !, s'exclama-t-elle en se levant soudainement. Tu n'aurais rien pu faire…

- Nous vous serons éternellement reconnaissant de l'avoir sauvé, mademoiselle Aghäte, intervint Balin qui fumait sa pipe. Je suis sûr que Thorin préfèrerait vous voir vivants sans lui plutôt que mort tous ensemble.

- Je suis sûr qu'il préférait être vivant !, répliqua Fíli plus méchant qu'il ne le pensait. Excuse-moi Balin…

- Ce n'est rien mon garçon.

La discussion reprit plus agréablement puis les nains décidèrent de partir. Sur le bas de la porte, Fíli invita Aghäte à son couronnement qui aurait lieu dans deux semaines. Voyant qu'elle hésitait à accepter, il lui dit en souriant que son frère serait très heureux de la revoir. « Cela m'étonnerait… Et je ne sais pas si j'ai envie de le voir. », lui répondit-elle. Il lui souhaita une bonne nuit et lui remarqua que cela ne servirait ni à elle ni à Kíli qu'elle boude dans son coin. Les autres la remercièrent pour le dîner et dirent qu'ils l'attendraient au couronnement.

..

Le jour du couronnement arriva. Bard avait insisté pour qu'Aghäte l'accompagne avec ses enfants. Elle observait de loin la cérémonie. À part Thorin, toute la compagnie était aux côtés de Fíli, même Bilbon ! Elle fixait Kíli qui arborait son sourire habituel. Elle hésitait encore à partir comme si elle n'était jamais venue mais son envie de le revoir et de lui reparler l'empêchait de fuir.

Après la cérémonie, une grande fête avait été organisée par les Nains d'Erebor. C'est-à-dire, à manger, à boire et de la musique dans tous les sens jusqu'au petit matin. Aghäte avait laissé la famille de Bard pour faire un petit tour seule, près du buffet des vins. Surprise de le trouver ici et seul, elle s'approcha de Bilbon.

- Bilbon ! Que je suis contente de vous revoir ! Le vin est-il bon ?, demanda-t-elle en se servant un verre.

- A-Aghäte !, dit-il surpris comme s'il voyait un fantôme. Mais v-vous-

- Pour faire simple, je suis restée inconscience deux mois à la Forêt Noire et maintenant je suis à Dale. Fíli m'a invité pour son couronnement.

- Ah d'accord, je vois ! Je suis très heureux de vous revoir !, sourit-il en trinquant avec le verre d'Aghäte. Mais Fíli ne nous a pas parlé de vous.

- Excusez-moi. Je pense que c'est de ma faute. D'ailleurs, je m'excuse aussi de vous avoir lâché sur… le lac gelé.

- Ce n'est rien... , dit-il en perdant le sourire. Vous n'auriez rien pu faire de plus. Par contre, Kíli était dévasté ; entre son oncle et vous qui avez disparu…

Se sentant idiote de sa rancune contre le nain tout ce temps alors qu'il devait souffrir de son côté, Aghäte n'osait plus rien dire. Bilbon comprit le silence et continua de parler.

- Vous êtes allés le voir ?

- N-non. J'étais fâchée parce qu'il n'ait pas cherché à avoir de mes nouvelles lorsque j'étais blessée. J'ai l'air ridicule maintenant…

- Vous ne pouviez pas savoir, réconforta le hobbit. C'est pareil pour lui.

- Vous retournez bientôt à la Comté ?, demanda-t-elle pour changer de sujet en se resservant un verre.

- Dans quelques jours. Mais ne changez pas de sujet. Il est là-bas, dit-il en désignant un groupe de personnes dans un coin. Allez lui parler.

D'abord hésitante, Aghäte se résolut à regarder dans la direction montrée par le hobbit. Elle vit Kíli rire de bons cœurs avec les autres. Elle remarqua ensuite une elfe juste à côté de lui. À la vue de Tauriel près du nain qu'elle aimait, elle sentit son cœur se serrer. Elle finit son verre d'une traite et s'en servit un autre.

Elle les observait rire ensemble. En même temps avec une ambiance aussi festive, qui ne s'amuserait pas ? Bilbon soupira avant de parler.

- Tu as de la chance d'être en vie et qu'il le soit aussi après la bataille que nous avons eu, lui dit-il doucement. Va le voir et parle-le lui.

- Je…, hésita-t-elle en prenant le temps d'observer le nain et de finir son verre. Je me demande si je ne devrais pas partir.

- Où est passée la Aghäte qui voulait chasser un dragon ?, demanda-t-il en soupirant de nouveau.

Voyant qu'elle ne réagissait toujours pas, Bilbon cria le nom de Kíli au loin. Reconnaissant son nom, le concerné tourna la tête et vit la semi-humaine. Sans bouger, il la regardait et elle faisait de même. Tauriel tourna aussi son regard vers elle et lui sourit. Puis, voyant Kíli qui ne bougeait plus, les autres nains et naines du groupe se tournèrent eux aussi vers Aghäte.

Les joues rougies d'embarras, elle commença à faire quelques pas en arrière. Elle vit alors une naine lui taper dans le dos. Il fit plusieurs pas en avant pour ne pas tomber et quand il regarda à l'endroit où était Aghäte, il s'aperçut qu'elle avait disparu. Il accourut ensuite vers Bilbon qui lui montra la direction par laquelle elle était partie.

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Malgré sa robe qui la gênait, Aghäte s'était enfuie en courant dans des couloirs sans fin d'Erebor. N'étant pas très grande pour une humaine et encore moins pour une elfe, elle avait réussi à se faufiler facilement entre les nains.

Même si elle avait passé plusieurs jours ici, elle s'était perdue. Tout avait bien changé depuis que la bataille était finie. Elle retrouva son chemin lorsqu'elle passa devant des salles qu'elle connaissait un peu. Elle reconnut la chambre où elle avait dormi plusieurs jours. Leur mère était certainement revenue depuis tout ce temps.

Elle continua son chemin et se rendit compte qu'elle ne savait même pas où elle voulait aller. La fraîcheur de cette soirée de printemps aurait dû la rafraîchir mais avec tous les verres de vin qu'elle avait bu, elle commençait à avoir chaud. Elle décida d'aller sur les remparts ; à l'endroit où elle avait discuté avec Kíli la veille de la bataille.

À quelques mètres du lieu, elle se souvint de la scène avec Thorin qui les avait interrompus. Ses joues commencèrent à rougir rien qu'à y penser.

Presque arrivée, elle vit que quelqu'un était déjà assis sur le rempart, les jambes dans le vide, à regarder l'horizon. Elle n'avait pas besoin de le voir en face pour savoir de qui il s'agissait. Son cœur se serra de le savoir aussi près d'elle. Il lui avait tellement manqué. Elle ne voulait plus fuir.

Aghäte s'avança et s'assit à côté de lui. Elle resta muette un bon moment, sans savoir par quoi commencer. Mais il y avait une chose qu'elle était certaine maintenant qu'elle était à côté de lui, c'est qu'elle l'aimait toujours. Elle posa sa main sur celle du nain et tourna son visage vers lui. Elle l'appela alors par son prénom et le nain tourna sa tête vers elle. Son regard n'était ni froid ni en colère, mais juste perdu. Elle avança alors sa tête et l'embrassa.

Surpris de son geste, Kíli se raidit à son baiser. Elle se recula alors et reprit sa main. Le nain semblait très gêné et ne disait rien alors elle commença à penser qu'elle aurait peut-être dû commencer autrement.

- Kíli, je suis désolée… Je n'aurais peut-être pas dû t'embrasser. Peut-être que tu ne m'aimes plus mais moi je t'aime toujours, dit-elle prête à se lever. Si Tauriel-

- Arrête avec Tauriel !, s'écria-t-il soudainement. Quand vas-tu comprendre qu'il n'y a rien entre elle et moi ?!

Aghäte n'osait plus bouger. Elle l'avait rarement entendu crier contre elle. Elle attendit qu'il recommence à parler.

- Je ne pensais pas que tu viendrais aujourd'hui. Je pensais que tu étais repartie en voyage ou je ne sais où.

- Pourquoi as-tu pensé cela ?! Tu pensais que je serais partie sans venir te voir ! Et bien, non ! Je suis restée inconsciente pendant deux mois à la Forêt Noire. Mais tout le monde s'en fiche puisque personne n'a cherché à avoir de mes nouvelles, surtout toi ! dit-elle en montrant d'un ton et croisant les bras sur sa poitrine.

- Legolas t'a pris avec toi sur le lac. Qu'est-ce que je pouvais bien faire ?

- Je ne sais pas ! J-je pensais que tu m'avais abandonné !, s'écria-t-elle les larmes aux yeux. Je pensais que tu ne voulais plus me voir.

Kíli prit alors Aghäte en la serrant fort dans ses bras. Sa tête contre la poitrine du nain, elle laissa couler quelques larmes d'énervement. Il lui caressa doucement la tête avant de continuer de parler.

- Le matin de la bataille, tu m'avais dit que tu voulais repartir en voyage. Je pensais que… Après les funérailles de mon oncle, j'étais perdu. Mon frère et les autres étaient là mais mon oncle et toi vous êtes partis si rapidement…

- Je suis désolée de ne pas avoir été là…, murmura-t-elle la tête toujours contre Kíli.

- Ce n'est pas ta faute. Tu étais gravement blessée. D'ailleurs, ne nous refais plus jamais ça !, dit-il en se séparant de la semi-humaine pour la regarder dans les yeux. Même l'elfe était choquée de ton état !

- Si je n'avais pas agi ainsi, Bolg t'aurait tué !, répondit-elle en le fixant dans les yeux.

Aghäte vit alors Kíli rire doucement en lâchant « Mais quelle idiote ! ». Il lui caressa les cheveux en prenant le temps de la regarder. Elle le questionnait du regard. Pourquoi l'analysait-elle ainsi ?

Il lui essuya les quelques larmes qui lui restaient sur le coin des yeux en lui souriant.

- Tu es très jolie aujourd'hui, lâcha-t-il en faisant rougir la semi-humaine devant lui.

- Ne dis pas des choses comme cela, idiot !, répondit-elle en tournant son visage cramoisi vers l'horizon. Mais toi aussi tu es très élégant avec tes vêtements princiers...

- Hum, hésitait-il. J'y pense que maintenant mais tu vas mieux ? Tu n'es plus blessée ?

- Non je vais mieux. Deux mois à la Forêt Noire, cela m'a suffi !

- Deux mois ? Mais qu'as-tu fait pendant le dernier mois si tu n'étais pas là-bas ?

- Ah oui je ne te l'ai pas dit. J'ai une petite maison à Dale ! Bard m'a aidé et en échange j'ai aidé à la reconstruction de la ville.

- Tu étais juste à côté et tu n'es même pas passé me voir !, ronchonna-t-il choqué de la nouvelle. Et Bard ne m'a rien dit !

- Hum, ton frère aussi était au courant. Si cela peut changer quelque chose, plaisanta-t-elle.

- Q-quoi !? Sérieusement ? Je vais aller-

Kíli se leva brusquement et Aghäte fit de même. Elle lui prit le poignet pour l'arrêter et il se retourna vivement pour la regarder. Il essaya de récupérer son bras mais elle le tenait fermement.

- Tu vas vraiment déranger ton frère le jour de son couronnement pour cette histoire ?

- Bien sûr ! Avant d'être le roi, c'est mon frère et-

Elle ne lui laissa pas finir sa phrase et s'embrassa par surprise. Le nain s'arrêta de parler et même de bouger. Elle se recula et Aghäte souriait malicieusement de sa victoire.

- Tu veux aller voir ton frère alors que je suis là et qu'on ne s'est pas vu depuis trois longs mois ?

- M-mais non. C'est que, bafouillait le nain encore gêné du baiser. M-mais arrête de m'embrasser comme ça ! On est dehors ! N'importe qui pourrait nous voir et-

Elle s'approcha lentement alors qu'il parlait et lui déposa un nouveau baiser lent et doux sur ses lèvres. Kíli était maintenant rouge jusqu'aux oreilles. Aghäte ne put s'empêcher de rire. Cela lui avait manqué de l'embêter.

Ils entendirent alors des bruits de pas qui venaient dans leur direction. Sans avoir le temps de réagir, Aghäte sentit Kíli lui prendre la main et la tirer en commençant à courir. Au bout d'un bon moment, ils finirent par s'arrêter de courir et Aghäte ronchonna tout en suivant le nain dans une pièce.

- Kíli, je suis en robe…, dit-elle essoufflée au milieu de la pièce. On ne fait pas courir une dame ainsi…

- « Une dame », riait-il tout en fermant la porte de la pièce.

- Hey ! Bien sûr que je suis une dame ! Mais où sommes-nous ?, demanda-t-elle en observant autour d'elle puis revenant sur le nain. C'est une chambre ?

- Ma chambre, dit-il fier de lui en s'approchant d'elle.

- Oh je vois mais-

Elle ne put finir sa phrase car Kíli venait de l'embrasser par surprise. Elle était heureuse que ce soit lui qui fasse enfin le premier pas. Elle répondit à son baiser. Le nain en profita pour passer ses mains dans dos et l'attirer contre elle. Elle se sentait fondre contre lui. Une question lui occupait l'esprit depuis tout à l'heure et elle osa enfin lui poser. Elle mit fin au baiser et prit la parole.

- Hum, Kíli… Est-ce que tu m'aimes encore ?

C'est une fois la question dit à voix haute qu'elle se sentit ridicule. « On dirait une humaine de 16 ans. Je suis une idiote ! », se disait-elle en baissant les yeux. Elle commença à reculer mais le nain la resserra contre lui. Il n'avait pas l'air de vouloir la lâcher. Il se mit à rire doucement puis il partit en fou rire. Relevant sa tête, elle l'interrogeait du regard.

- Tu es vraiment plus bête que je ne le pensais, affirma-t-il en regardant la semi-humaine qui fronçait des sourcils. À ton avis ? Penses-tu que j'emmènerais n'importe qui dans ma chambre ? Surtout à cette heure-ci ?

- Comment veux-tu que je le sache ?, boudait-elle. Tu l'as peut-être fait pendant les trois mois où je n'étais pas là.

- Ça y est, elle boude !, rit-il. Tu me prends pour qui ? Je vais finir par me vexer !

Voyant qu'elle ne réagissait pas, Kíli ne put se retenir de rire. Il la serra fort dans ses bras.

- Tu m'étouffes, ronchonna-t-elle.

- Tu vas bouder longtemps ? Parce que sinon je retourne voir mon frère, dit-il avec un sourire malicieux.

- Je bouderais tant que tu ne m'auras pas répondu !, affirma-t-elle en enfouissant sa tête dans la poitrine du nain.

- Plus têtue qu'un nain ! Mais bien évidement que je t'aime ! Si tu veux savoir la vérité : quand je t'ai vu avec Bilbon tout à l'heure, j'ai cru que mon coeur allait exploser. Tu m'as tellement manquée… Je n'avais personne à embêter. Mon frère est trop occupé depuis qu'il remplace mon oncle !

Encore contre le torse du nain, Aghäte riait à sa dernière remarque. Elle leva sa tête vers lui et approcha de son oreille pour lui murmurer « Toi aussi tu m'as manqué. ». Après s'être reculée de son oreille, elle vint poser ses lèvres sur celle du jeune nain. Leur baiser passa rapidement de doux à plus passionné que jamais.

Aghäte voulait plus que des baisers mais elle n'osait pas lui demander. Elle se mit à approfondir leur baiser. Kíli lui répondit mais finit par se séparer doucement.

- Hum Aghäte, commença-t-il gêné. Nous sommes seuls ici. Si tu continues ainsi, je ne vais pas pouvoir me contrôler.

- Te contrôler de quoi ?, murmura-t-elle avec un sourire espiègle.

- Ah je vois, sourit-il. Et bien si tu me cherches, ...

Kíli embrassa passionnément la semi-humaine qu'il aimait puis la mena jusqu'à son lit en lui murmurant « … tu vas me trouver ! ».

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Le lendemain, Aghäte se réveilla en premier et s'aperçut que Kíli n'était toujours pas du matin. Pour une fois qu'il était calme et immobile, elle en profita pour lui caresser les cheveux et l'observer attentivement. Elle se rappela la phrase de Bilbon de veille. Ils avaient de la chance d'être en vie tous les deux.

Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsqu'elle entendit quelqu'un toquer à la porte.

- Kíli, c'est Fíli. Tu es réveillé ? Tu dors encore à cette heure-ci ? Si tu ne réponds pas j'entre ! Je te laisse cinq minutes.

Aghäte paniqua. Elle ne voulait pas que Fíli la trouve à moitié nue dans le lit de son frère. Elle se leva rapidement et s'habilla avec la première chose qu'elle trouva : la longue chemise de Kíli. Elle était assez grande pour la couvrir entièrement, au moins jusqu'en bas des genoux.

Elle accourut à la porte et l'ouvrit doucement.

- C'est pas trop tôt, commença le nouveau roi. Je commençais à-

- Hum, hésita-t-elle. Bonjour Fíli... Kíli dort encore.

- A-Aghäte ?, s'exclama-t-il surpris mais essayant de faire le moins de bruit possible. Je vois. Je suis désolé, je ne voulais pas…

- Je m'en doute bien, lui sourit-elle gênée.

- Je vais vous laisser alors !

Sans laisser le temps de répondre, Fíli tourna les talons et partit rapidement. Aghäte referma la porte doucement et monta sur le lit. Elle s'approcha du nain et le secoua légèrement en l'appelant. Il remua doucement en grognant.

- Il est parti ?

- Pardon ?

- Fíli ? Il est reparti ?

- T-tu faisais semblant de dormir ? Tu m'as laissé ouvrir la porte à ton frère alors que… Sérieusement Kíli, tu m'énerves !

Elle s'assit sur le lit en tailleur et croisa ses bras contre sa poitrine. Elle ronchonnait jusqu'à ce qu'il l'attire vers lui et la fasse tomber dans ses bras.

- Tu boudes encore ?

Sans réponse de sa part, il l'embrassa doucement avant de lui reposer la question. Il continua la boucle jusqu'à ce qu'elle se mette à rire et à répondre à son baiser.

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Après le couronnement, Bilbon repartit chez lui avec les trésors qui lui était dû. Certains nains avaient promis de passer le voir s'ils passaient dans la région. Aghäte et lui s'étaient promis de s'envoyer régulièrement des lettres pour se tenir informer.

Peu après le départ de Bilbon, Aghäte repartit vivre à Dale pour aider à sa reconstruction. Elle continuait à assister Bard du mieux qu'elle pouvait. Kíli la laissa faire tant qu'elle revenait le voir régulièrement à Erebor. Et quand ce n'était pas elle qui venait, c'était lui qui profitait de son temps libre pour venir à Dale.

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La suite au chapitre 27 - K : Et après ?