Bonsoir tout le monde!
J'espère que vous allez tous bien et que tout se passe pour le mieux pour chacun de vous!
J'ai vu que certains espéraient avoir le chapitre aujourd'hui (oui oui je vois touuut ^^), du coup je suis plus que ravie de pouvoir le publier!
J'espère sincèrement qu'il vous plaira! ;)
Je prends encore quelques mots avant d'arrêter de vous embêter et de vous laisser à votre lecture pour vous remercier de tous les retours que vous pouvez me faire! Merci infiniment, vous ne savez pas comme ça me fait chaud au cœur à chaque fois!
Voilà, trêve de guimauve et place au drama! xD
Bonne lecture à vous! ;)
LSAfor
PS: Comme d'hab, un grand merci à Debo pour sa correction!
Chapitre 38:
Clarke regarda l'écran de son téléphone et esquissa un mince sourire en lisant le contenu du message qu'elle venait de recevoir.
- Il faut croire qu'elle a aimé notre petite surprise, déclara Raven à côté d'elle.
Elle leva les yeux vers elle et la vit également sourire en fixant son propre téléphone.
Octavia venait de leur envoyer un message groupé pour les informer que Lincoln et elle étaient arrivés à leur hôtel et qu'elle les remerciait pour la décoration de leur suite que Lincoln et elle adoraient.
Lorsqu'elles avaient appris que le couple ne pourrait s'envoler pour leur lune de miel que le lendemain du mariage, Clarke et Raven avaient eu pour idée de rendre la suite nuptiale des deux tourtereaux des plus romantiques possibles. Elles n'avaient donc pas lésiné sur les pétales de roses, les bougies et autres artifices qu'elles avaient préparés en amont avec le staff de l'hôtel. Et en lisant le message de leur amie, Clarke était vraiment contente de leur idée.
- Elle peut jouer les badass autant qu'elle le veut, elle n'arrivera jamais à camoufler son côté fleur-bleue, répondit Clarke.
- Oui 'fin je suis sûre que Lincoln était beaucoup plus excité qu'elle devant la déco, rétorqua Raven.
Ce qui fit rire Clarke qui jeta un coup d'œil distrait autour d'elles.
Elles se trouvaient encore dans la salle de réception du mariage qui se vidait de plus en plus de ses invités.
- Où est Anya ? questionna Clarke en reportant son attention sur Raven.
Elle vit cette dernière perdre légèrement son sourire avant de s'éclaircir la gorge mal-à-l'aise.
- Elle – hum – elle cherche Lexa, répondit Raven.
Bon courage, pensa Clarke.
Lexa avait disparu juste après leur dernière conversation et bien sûr, Clarke l'avait immédiatement remarqué. Son absence semblait la torturer encore plus que sa présence. Donc, dès lors qu'elle était revenue dans la salle de réception, elle avait immédiatement constaté que Lexa ne l'avait pas suivi à l'intérieur. Et elle avait eu beau la chercher du regard, Clarke ne l'avait vu nulle part après ça.
Elle se demandait dorénavant si elle n'était pas déjà dans son jet pour retourner à Los Angeles et cette pensée eut le don d'accentuer un peu plus la douleur dans sa poitrine. Alors elle se contenta de répondre par un acquiescement avant de détourner les yeux.
- Vous avez discuté? s'enquit Raven sur le ton de la conversation mais Clarke décela l'hésitation dans sa voix.
Elle lui répondit par un nouvel hochement affirmatif de la tête.
- Et? poussa un peu plus Raven.
Un soupir s'échappa de la bouche de Clarke qui déclara:
- Et elle m'a dit la vérité. Et tu avais raison, il y a beaucoup plus à l'histoire. Et je ne sais pas si c'est mieux au final.
Raven fronça des sourcils face à son choix de mots. Mais avant qu'elle ne puisse lui demander ce qu'elle voulait dire, Anya fit son apparition devant elle.
- Elle s'est complètement volatilisée, lui dit-elle d'une voix agacée. Et elle ne répond pas à son foutu téléphone!
Elle ne réalisa la présence de Clarke qu'à ce moment-là, ce qui l'amena à écarquiller les yeux de surprise avant d'ajouter précipitamment:
- Je parle de la wedding-planner!
Clarke rigola malgré elle tandis que Raven levait les yeux au ciel.
- Détend-toi Anya, je sais que tu cherchais Lexa, dit Clarke avec un mince sourire.
- Quoi? Je – non, balbutia Anya.
Ce qui eut le don d'amuser un peu plus Clarke.
- Mon sucre, je t'ai déjà dit que tu ne savais pas mentir, lui dit Raven. Et puis je lui ai dit la vérité, ajouta-t-elle en pointant nonchalamment Clarke du pouce.
Anya lui adressa un regard noir mais Raven l'ignora et se tourna pour faire face à Clarke.
- Allez viens, on rentre, intima-t-elle. On essayera de résoudre le casse-tête Lexa Woods sur la route…
Clarke fixa sa meilleure amie et sentit une vague de reconnaissance la gagner. Elle savait que Raven ferait tout pour l'aider et passerait toute la nuit à écouter ses états d'âmes s'il le fallait.
Mais elle ne voulait pas lui gâcher le reste de sa soirée.
- Je ne peux pas, mentit-elle donc avec un sourire qu'elle espérait assez illusoire. J'ai dit à mes parents et ma grand-mère que je restais avec eux…
Raven la fixa d'un air peu convaincue.
- Tu es sûre? lui demanda-t-elle.
- Oui, assura Clarke en hochant frénétiquement la tête de haut en bas. Et puis, il n'y a plus vraiment de casse-tête à résoudre Raven, ajouta-t-elle avec un petit sourire triste. Lexa a fait son choix…
Elle s'empressa ensuite de leur souhaiter une bonne soirée et de s'en aller avant qu'elles ne puissent ajouter quoi que ce soit.
Raven la regarda s'éloigner en poussant un profond soupir avant de se tourner vers Anya et de lui mettre un coup sur l'épaule.
- Tu avais dit qu'il suffisait qu'elles se parlent! lui dit-elle sur un ton de reproche.
- J'en étais persuadé! répondit Anya. J'étais sûre que dès que Clarke saurait la vérité, elle réussirait à raisonner Lexa!
- Eh bien elle est où alors ?! rétorqua Raven d'une voix cinglante.
- Aucune idée!
Raven poussa un soupir frustré.
Elle avait dû jouer les ignorantes toute la soirée parce que sa petite-amie lui avait dit que si Lexa était venue au mariage c'était qu'elle avait retrouvé la raison. Et elle l'avait cru! Elle l'avait cru, donc elle avait continué de mentir et de faire comme si elle ne savait pas ce qui se passait réellement.
Elle avait mentit à Octavia, à Lexa mais aussi et surtout à Clarke.
Anya lui avait raconté toute la vérité le soir des enterrements de vies de célibataires de Linc et O, parce que, comme Raven ne cessait de lui dire, elle ne savait pas mentir. Donc lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi elle n'avait pas eu de nouvelles d'elle de la journée et qu'Anya lui avait répondu vaguement qu'elle avait été occupée avec le travail, Raven avait compris qu'elle mentait. Comme elle n'avait cessé de mentir depuis que Lexa était partie.
Et elle en avait eu plus qu'assez. Alors elle avait confronté sa petite-amie. Elle l'avait cuisiné, l'avait faite culpabiliser, elle avait même essayé de la travailler au corps – au sens littéral même du terme – et Anya avait enfin fini par craquer. Enfin, elle n'avait craqué que lorsqu'elle lui avait fait jurer à son tour de garder le secret, invoquant son statut de petite-amie, utilisant ainsi le même argument que Raven avait pu utiliser pour la faire parler. Et lorsqu'elle lui avait promis et juré qu'elle ne dirait rien, Anya lui avait révélé toute la vérité.
Et depuis, Raven trépignait. Elle avait fait semblant auprès de Clarke puis auprès de Lexa tout le long de la cérémonie en se sentant de plus en plus coupable. Elle n'avait même pas pu s'empêcher de faire quelques allusions à Lexa. Mais elle avait tenu sa langue et les avait observées au loin en se sentant complètement impuissante.
Jusqu'à ce qu'Anya vienne la voir au cours de la soirée pour l'informer que Mme Woods venait de lui dire qu'elle avait pris l'initiative de dire la vérité à Clarke et que les choses allaient enfin finir par s'arranger.
Et Raven l'avait cru! Elle avait été persuadée que sa petite-amie avait raison! Que Clarke réussirait à faire entendre raison à Lexa!
Mais il fallait croire que ce n'était pas le cas parce que Lexa jouait encore à cache-cache et Clarke donnait l'impression de vouloir s'enterrer six pieds sous terre!
- Tu vois qu'on aurait dû s'en mêler! s'indigna un peu plus Raven.
- Tu veux que je te rappelle comment ça s'est passé à chaque fois que tu t'es mêlée de leurs histoires? s'enquit Anya.
Elle adressa un sourire goguenard à sa petite-amie qui se renfrogna légèrement en croisant les bras sur sa poitrine.
- La fois où j'ai comploté avec Mama Griffin, ça a très bien marché, contesta Raven. C'est avec elle que j'aurais dû m'allier ce soir et non avec toi et ta stratégie du « On laisse faire les choses »! Même Mme Woods a été plus utile, c'est dire!
Anya lui adressa un regard exaspéré avant de pousser un profond soupir.
- Tu sais très bien que si elles n'avaient pas parlé, j'aurais fini par les obliger à le faire, lui dit-elle légèrement agacée. Et puis Raven, je connais ma cousine, ajouta-t-elle d'une voix beaucoup plus douce. Si elles se sont réellement expliquées, Lexa a besoin d'espace pour intégrer toutes les vérités salées que Griffin a dû lui balancer. On doit être patiente…
Oui, Anya connaissait sa cousine et elle savait que, au vu de sa disparition et de la tristesse encore plus visible chez Clarke, leurs explications avaient dû être houleuses. Houleuses et douloureuses. Et autant, elle avait vraiment envie d'aider Lexa, autant elle savait que la forcer, là maintenant, à voir les choses autrement après une dispute avec Clarke ferait plus de mal que de bien.
Lexa avait besoin de digérer et de réfléchir seule dans un premier temps.
- Oui bon okay, finit par concéder Raven. Mais si demain elle ne refait pas surface, je te jure que je vais la chercher jusqu'à Los Angeles s'il le faut et je la ramène ici par la peau des fesses!
- Je t'y accompagnerais, assura Anya avec un sourire avant de pousser un soupir soulagé.
Elle savait que Raven voulait aider mais elle n'oubliait pas ce que le tempérament de cette dernière et sa langue légèrement déliée avait pu causer dans le couple de sa cousine par le passé.
Elle secoua la tête en fixant sa petite-amie d'un air – et elle se détestait pour ça – attendri puis posa un baiser sur sa joue.
- Allez viens James Bond, lui dit-elle, on ferait mieux de rentrer.
- Eww, grimaça Raven. Quitte à choisir un agent secret, choisi une badass sexy plutôt que ce misogyne. Genre Sidney Bristow ou Nikita.
Anya leva les yeux au ciel avant de laisser échapper un nouveau rire. Elle attrapa la main de sa petite-amie et commença à l'attirer vers la sortie.
- Ou Sarah Walker, poursuivit Raven en se laissant guider. Elles sont sacrément plus dures à cuire et intéressantes que ton 007!
Anya secoua de nouveau la tête d'un geste excédé sans lui répondre, regrettant à moitié sa référence qui, elle le savait, pouvait amener Raven à débattre pendant des heures sans se taire.
Mais elle ne dit rien et continua de l'écouter d'une oreille distraite lui parler « des meilleures espionnes de la télévision qui pouvaient exister ».
Parce qu'autant sa petite-amie pouvait l'exaspérer au plus haut point, autant c'était exactement ce qui faisait qu'elle était folle amoureuse d'elle.
Les pas de Clarke l'avaient guidée jusqu'à la salle de cérémonie où elle s'était laissée tomber sur un des bancs qui faisait face à l'autel.
Tout le monde était parti. Il ne restait plus personne.
Plus personne hormis le personnel du chalet qui rangeait et Clarke.
Elle savait qu'elle devait s'en aller également, qu'elle devait rentrer, mais elle n'avait toujours pas trouvé la force de bouger.
Et puis, pour aller où? Lorsqu'elle avait retrouvé ses parents et sa grand-mère et qu'ils l'avaient regardé avec un air empli de compassion, elle s'était empressée de leur dire qu'elle rentrait avec Raven.
Raven qui était déjà partie.
Ses parents n'avaient pas eu l'air de vouloir la laisser mais elle avait insisté et ils étaient partis également. Et elle s'était retrouvée seule.
Mais elle voulait être seule. Seule sans avoir à faire semblant que tout allait bien alors que c'était loin d'être le cas. Seule sans avoir à parler de Lexa et de tout ce qui s'était passé.
Parce qu'elle avait disparu et Clarke se demandait si elle allait la revoir un jour.
Donc elle allait rester là encore un peu avant de devoir retrouver une réalité où la femme qu'elle aimait n'était plus là.
- Tiens tu es là, je te cherchais partout! lança une voix derrière elle.
Clarke reconnut immédiatement Bellamy mais elle ne prit pas la peine de se tourner vers lui et continua de fixer l'autel devant elle.
- J'ai vu que tu n'étais ni avec Raven ni avec tes parents, je me suis dit que j'allais voir si tu étais toujours là, poursuivit Bellamy. Tu veux que je te ramène?
- Où ça ? s'enquit Clarke d'une voix désabusée. Je n'ai nulle part où aller…
Bellamy ne répondit pas immédiatement. Il vint faire le tour et s'assit à côté d'elle sur le banc.
- Tu peux venir avec moi si tu veux, lui proposa-t-il.
Clarke porta son regard sur lui et fronça des sourcils d'un air interrogateur.
- J'imagine que la soirée n'a pas dû être facile pour toi avec la présence de Lexa, lui dit Bellamy en posant une main réconfortante sur sa jambe.
Il lui adressa un petit sourire et ajouta:
- Donc, si je peux t'aider, n'hésite pas…
Clarke baissa lentement les yeux vers la main posée sur son genou avant de les remonter sur le visage à côté d'elle.
Bellamy avait toujours été gentil et bienveillant avec elle. Il s'était toujours comporté comme un ami loyal, sur qui elle pouvait compter. Elle savait que Lexa ou même Raven ne l'appréciaient pas beaucoup et qu'elles ne le toléraient que parce qu'il était le frère d'Octavia. Mais elle, elle l'avait toujours considéré comme un ami. Un ami qui était là lorsqu'elle avait besoin de lui, qui était agréable et gentil avec elle.
Et même là, alors que tout foutait le camp autour d'elle, alors que tout le monde était parti, il était resté pour s'assurer qu'elle avait un moyen de rentrer.
Il était resté parce qu'il savait qu'elle n'allait pas bien.
Elle continua donc de fixer le visage de Bellamy sans rien dire. Le visage de l'homme qu'elle avait toujours considéré comme un ami proche. Puis elle lui dit:
- Tu étais au courant pour l'accident.
Bellamy perdit légèrement son sourire et pencha la tête sur le côté d'un air confus.
- Tu savais que ce n'en était pas un, ajouta lentement Clarke. Tu le savais et tu ne m'as rien dit…
Cette fois-ci encore, Bellamy prit quelques secondes avant de répondre.
- Parce que je ne pouvais pas, finit-il par dire. Crois-moi, ce n'était pas l'envie qui me manquait de te le dire mais Lexa me l'a interdit. Elle m'a même menacé.
Clarke le fixa quelques secondes sans rien dire avant de détourner le regard, ce qui eut le don de l'agacer. Il laissa échapper un rire sans joie tout en se redressant de son siège.
- Elle ne manque vraiment pas d'air! s'indigna-t-il véhément. Elle essaye de te retourner contre moi alors que la seule responsable de cette situation c'est elle!
- Ce n'est pas de sa faute, répondit Clarke d'une voix à peine audible.
- Bien sûr que si c'est de sa faute! rétorqua Bellamy d'une voix forte. Clarke, tu ne le vois donc pas?! Ils ont saboté ta voiture à cause d'elle! Et si JE ne l'avais pas découvert, si JE n'avais pas fait de recherches et si JE ne l'avais pas confrontée, elle n'aurait jamais cherché plus loin! Elle n'aurait jamais –
- Rompu, termina Clarke pour lui.
Elle leva les yeux vers Bellamy qui la fixait avec un regard plein de colère.
- Je ne pensais pas qu'elle aurait la jugeote de le faire mais il faut croire qu'elle a su prendre au moins une décision raisonnable! Tu es tellement mieux sans elle, Clarke!
Clarke sentit sa colère revenir. Et cette fois-ci sa colère n'était pas dirigée vers Lexa.
Non, cette fois-ci, elle était dirigée vers l'idiot qui s'en prenait à Lexa.
- Tu ne sais vraiment pas de quoi tu parles, déclara-t-elle sèchement en se levant à son tour.
Elle lui adressa un dernier regard puis lui tourna le dos et commença à s'en aller.
- Elle t'a mise en danger! s'exclama Bellamy, ce qui amena Clarke à s'immobiliser. Elle t'a prise pour acquise et n'a jamais vraiment fait attention à ce que ça pouvait impliquer pour toi d'être avec elle! Si je n'avais pas été là pour lui dire ses quatre vérités, Dieu sait dans quoi d'autre elle t'aurait embarquée! Tu mérites tellement mieux que d'être avec quelqu'un qui te traite de cette manière! Tu mérites quelqu'un qui fera de toi sa priorité, qui te traitera comme une princesse et non pas comme une de ses vulgaires conquêtes!
Clarke fit volte-face et lui lança sarcastiquement:
- Quelqu'un comme toi par exemple?
Oui, Bellamy avait toujours été bienveillant et gentil avec elle. Il avait toujours cherché à être là pour elle, à être un ami loyal et présent.
Beaucoup plus qu'il ne l'avait jamais été avec Lexa ou Raven.
Et Clarke n'y avait jamais vraiment prêté attention. Ou plutôt, elle avait toujours veillé à ne pas y prêter attention, à ne pas se faire d'idées face à certaines de ses allusions, de ses sous-entendus. Elle avait toujours mis ces choses-là sur le compte de la nature enjouée et rentre-dedans de Bellamy.
Mais il était temps qu'elle retire ses œillères. Il était temps qu'elle réalise que s'il la traitait différemment de ses autres amies c'était parce qu'il ne la voyait pas comme telle.
Ce qui se vérifia lorsqu'elle vit le visage de Bellamy perdre de son animosité pour se vêtir d'une expression beaucoup plus douce. Il déglutit puis prit une profonde inspiration et gonfla le torse.
- Oui, finit-il par répondre avec conviction. Clairement, si tu étais avec moi, je ne traiterais pas comme Lexa t'a traitée. J'aurais conscience de ce que je possède –
- Je ne suis pas un putain d'objet à posséder, Bellamy ! s'énerva Clarke.
Ce qui prit Bellamy complètement au dépourvu. Il fit un pas en arrière et ouvrit la bouche pour parler mais elle ne lui en laissa pas la possibilité.
- Tu ne sais rien de Lexa! poursuivit-elle d'une voix plus forte. Tu ne sais rien de nous! Et je suis vraiment désolée que tu te sois retrouvé mêlé à cet accident, vraiment! Mais il est hors de question que je t'écoute continuer de blâmer Lexa comme tu le fais!
Elle fit un pas vers lui et ajouta avec toujours autant de colère:
- Je ne sais pas si tu parles de manière hypothétique lorsque tu dis que tu me traiterais mieux si j'étais avec toi – j'espère que c'est le cas, j'espère que c'est juste une manière de parler – mais si ça ne l'est pas, si tu éprouves vraiment ce genre de choses pour moi, je suis désolée Bellamy mais ce n'est pas réciproque.
Elle savait qu'elle était surement beaucoup trop abrupte dans ses propos, qu'elle aurait pu tenter de lui dire les choses avec beaucoup plus de tact. Après tout, les sentiments ne se contrôlaient pas.
Mais ce n'était pas tant ça le problème, ce n'était pas qu'il puisse éprouver quelque chose pour elle qui la mettait hors d'elle, c'était la manière dont il se permettait de juger Lexa. Et ça –
Ça elle ne pouvait pas le laisser passer.
- Tu te crois mieux que Lexa?! lança-t-elle en pointant un doigt accusateur sur lui. Mais, pour moi, tu ne lui arrives même pas à la cheville Bellamy! Elle est une meilleure personne que toi! Elle est LA meilleure chose qui me soit arrivée!
Piqué dans son égo, Bellamy se retrouva à froncer des sourcils de colère avant de laisser échapper un nouveau rire sarcastique et cracher:
- C'est pour cette raison que tu es là, à pleurer piteusement pour elle, alors qu'elle est déjà sûrement à l'autre bout du pays à se taper quelqu'un d'autre?!
Clarke eut l'impression de se prendre une gifle.
Elle sentit ses épaules s'affaisser et toute sa colère la quitter à l'entente des mots.
Et, juste comme ça, sa tristesse l'enveloppa de nouveau.
Parce qu'il avait raison. Cet idiot avait complètement raison. Elle était là, à pleurer et défendre la personne qui lui avait brisé le cœur.
Elle était pitoyable.
- Bonne soirée Bellamy, souhaita-t-elle doucement en se détournant une nouvelle de lui.
Elle ignora le « Clarke… » que prononça derrière elle Bellamy et s'en alla.
Mme Woods pénétra à l'intérieur de la suite d'hôtel et s'immobilisa lorsqu'elle vit sa fille assise sur le lit. Elle poussa un petit soupir de soulagement et s'approcha doucement d'elle.
- Je te cherche partout depuis tout à l'heure, dit-elle. Tu as disparu juste après la réception...
Lexa ne répondit pas et Mme Woods l'observa plus attentivement.
Ses coudes étaient posés sur ses genoux qu'elle faisait rebondir d'un geste fébrile et elle triturait nerveusement ses mains, le regard braqué devant elle.
- Lexa? prononça-t-elle d'une voix où on pouvait déceler une pointe d'inquiétude.
Sans quitter le mur face à elle des yeux, Lexa répondit:
- Je ne peux pas partir. Je n'y arrive pas.
Mme Woods fronça des sourcils mais ne dit rien et attendit qu'elle poursuive.
- Pourtant j'ai essayé, déclara lentement Lexa. J'ai quitté directement le mariage, j'ai appelé Costia pour qu'elle organise mon retour dès ce soir pendant que je revenais ici récupérer mes affaires…
Ses genoux s'agitèrent un peu plus.
- J'ai essayé, continua-t-elle. D'ignorer mes sentiments, de me raisonner, de me dire que c'était ce qu'il fallait faire mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus…
Elle leva les yeux vers sa mère et ajouta d'une voix pleine de supplice:
- Je sais que je dois partir mais je suis incapable de bouger.
Pas après tout ce qui s'était passé. Pas après tout ce que lui avait dit Clarke.
Tu as choisis la facilité! Tu m'as abandonnée!
Je t'en supplie Lexa, dis-moi que ce n'est pas la fin de notre histoire.
Tu as donc choisi ta vengeance plutôt que nous.
Je suis ta faiblesse.
L'amour véritable est celui qui surmonte tout, justement pour ne pas avoir à se sacrifier…
Ses mots ne cessaient de raisonner dans sa tête et elle avait l'impression qu'à chaque fois, ils lui faisaient un peu plus mal.
Elle n'entendait plus qu'eux. Elle ne pensait plus qu'à eux.
Et elle était complètement perdue.
Mme Woods la regarda enfouir son visage dans ses mains et répéter « Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas… ».
Sa détresse était tellement évidente, tellement présente que Mme Woods avait l'impression de la ressentir également. Elle fit donc un nouveau pas incertain, puis deux et trois jusqu'à arriver à la hauteur de Lexa. Elle hésita quelques secondes, tergiversant, pesant le pour et le contre, puis elle s'assit à côté d'elle en poussant un profond soupir.
- C'est moi qui ai dit la vérité à Clarke, avoua-t-elle doucement.
Les genoux de Lexa s'immobilisèrent immédiatement.
Elle redressa brusquement la tête et lui lança un regard incrédule.
- Quoi?
Mme Woods ne répondit pas immédiatement. Elle savait que sa fille risquait de lui en vouloir, elle savait qu'en allant parler à l'ex-petite-amie de cette dernière elle avait mis en péril la relation fragile qu'elles avaient réussi à construire. Mais, même si elle avait promis à Lexa de ne plus jamais se mêler de sa vie, elle n'avait pas pu rester sans rien faire.
Elle n'avait pas pu se résigner à la regarder souffrir sans tenter d'arranger les choses. Et encore maintenant, elle ne pouvait pas continuer de la regarder souffrir.
Il était temps qu'elle prenne ses responsabilités et qu'elle assume enfin son rôle de mère.
- Je sais que je n'avais pas le droit de lui divulguer la vérité, déclara Mme Woods. Mais Lexa…
Elle marqua une légère pause et prit une profonde inspiration avant de prononcer doucement:
- Tu lui as fait ce que tu nous as toujours reproché de te faire… Tu as pris la décision pour elle.
- Ce n'est pas pareil! s'indigna Lexa. Je - je voulais juste la protéger!
Elle se tourna de sorte à faire un peu plus face à sa mère et ajouta:
- Elle était en danger à cause de moi, elle est toujours en danger à cause de moi!
Ses parents avaient toujours agit de manière égoïste avec elle. Les décisions qu'ils avaient prises avaient toujours eu pour unique but de servir leurs intérêts à eux, pas les siens. Comment sa mère pouvait-elle dire qu'elle avait fait la même chose?
Comment osait-elle faire ce parallèle?
Mme Woods sembla comprendre exactement ce qui était en train de se passer dans la tête de sa fille, car elle lui répondit toujours d'une voix aussi calme et douce:
- Tu sais, contrairement à ce que tu crois, nous pensions également agir pour ton bien. Toutes les décisions que nous avons prises pour toi, toutes les restrictions que nous avons pu t'imposer… Nous pensions le faire pour toi. Nous pensions savoir mieux que toi... Et pourtant aujourd'hui je réalise à quel point nous avions tort, à quel point nous t'avons causé du tort…
Lexa l'écouta précautionneusement et, pour la première depuis qu'elle avait découvert la vérité sur l'accident de Clarke, elle eut l'impression que l'énorme chaos de pensées qui fusait dans sa tête se figea.
- Qu'est ce qui se passerait si je revenais dans sa vie et qu'il lui arrivait quelque chose de pire que ce qui lui est déjà arrivé à cause de moi? demanda-t-elle faiblement après de longues secondes.
- Je ne sais pas, admit Mme Woods. Mais c'est à Clarke de décider si elle est prête ou non à prendre ce risque. Pas à toi…
Elle regarda attentivement sa fille. Sa petite fille qui était devenue une femme.
Et bon sang, quelle femme…
Elle la regarda. Attentivement. Longuement. Puis elle poussa un nouveau soupir abdiquant qui amena Lexa à reporter son attention sur elle, un froncement de sourcils confus face à l'émotion qu'elle affichait.
Elle pouvait compter sur les doigts d'une seule main le nombre de fois où elle avait vu sa mère afficher un visage aussi expressif, aussi humain.
Et toutes ces fois-là s'étaient déroulées depuis le décès de son père.
- Tu sais, murmura doucement Mme Woods en esquissant un petit sourire, j'aime beaucoup cette entreprise. Mais j'aimais ton père encore plus… Et maintenant qu'il n'est plus là, je me rends compte qu'on a perdu énormément de temps à nous consacrer à tout sauf à ce qu'il y avait de plus important. Nous. Toi…
Elle marqua une légère pause et ajouta:
- Ne fais pas les mêmes erreurs que nous…
Lexa ferma les yeux et sentit une larme couler le long de sa joue.
Comment est-ce que je pourrais être avec quelqu'un qui n'hésite pas à m'abandonner sans même me demander mon avis?
Tu as fui, comme toujours!
Tu es lâche!
- Elle ne me pardonnera jamais… souffla-t-elle d'une voix brisée.
Mme Woods leva la main dans sa direction et, après une seconde d'hésitation, elle la posa sur son épaule et la serra d'un geste réconfortant.
- Ça, mon enfant, tu ne le sauras que si tu essayes...
Clarke eut l'impression de commencer à suffoquer dès lors qu'elle arriva devant la porte du loft. Elle n'avait aucune envie d'être là. Elle n'avait aucune envie de retrouver l'appartement qu'elle avait partagé avec Lexa ces derniers mois, l'appartement qui avait représenté son foyer et qui dorénavant n'était qu'un rappel de tout ce qu'elle avait perdu.
Mais elle n'avait pas le choix, elle devait récupérer des affaires et c'était soit le loft, soit l'appartement de Raven. Et elle savait qu'il y avait de grandes chances pour que cette dernière y soit avec Anya et elle voulait absolument les éviter.
Alors, il fallait qu'elle se fasse violence. Elle ne pouvait pas rester dans cette robe de demoiselle d'honneur indéfiniment.
Bon sang, elle aurait dû y penser avant!
Il était également temps qu'elle pense sérieusement à une solution plus permanente. Elle ne pouvait pas continuer de squatter indéfiniment les canapés de ses amies, les salles de repos de l'hôpital et les hôtels.
Plus tard.
Elle y penserait plus tard. Là, maintenant, elle n'en avait tout simplement pas la force. Il était vraiment temps que cette journée se termine.
Avec cette pensée, elle inséra sa clé dans la serrure. Il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser qu'elle était déjà déverrouillée.
Elle fronça des sourcils et ouvrit doucement la porte avant de s'avancer prudemment à l'intérieur. Elle referma la porte derrière elle et, tout en faisant quelques pas hésitants, elle regarda autour d'elle à la recherche de la moindre présence.
Elle entendit un bruit qui l'amena à tourner brusquement les yeux vers le salon et, lorsqu'elle vit qu'il y avait quelqu'un dans le living-room, elle s'immobilisa immédiatement.
Cette silhouette…
Elle était sûre qu'elle pouvait la reconnaître même les yeux fermés.
- Lexa ? prononça-t-elle, incertaine.
La nommée, qui lui tournait le dos jusque-là, pivota lentement pour lui faire face.
Elle était toujours vêtue de son smoking de témoin mais le nœud papillon et quelques boutons étaient désormais défaits et elle tenait fermement quelque chose entre les deux mains. Mais l'attention de Clarke fut immédiatement attirée par son regard. Son regard qui exprimait une détresse que Clarke n'avait encore jamais vue chez elle.
- Je pensais que tu étais déjà repartie, lui dit-elle d'un ton toujours plein d'hésitation.
Elle pensait que Lexa était déjà dans son jet, quelque part entre New-York et Los Angeles. Elle pensait qu'elle ne la reverrait plus. Alors que diable faisait-elle là ?
Était-elle venue récupérer ses affaires? Enfoncer un peu plus le clou?
Quoi que pouvait être la réponse, Clarke n'était pas sûre d'avoir la force de l'affronter.
- Je ne pouvais pas, répondit Lexa pour ce qui lui semblait être la millième fois de la soirée.
Clarke la vit baisser les yeux et suivit son regard jusqu'à l'objet qu'elle tenait entre les mains.
Elle ne reconnut ce que c'était qu'à ce moment-là, ce qui amena son cœur à se serrer un peu plus.
Il s'agissait du premier tableau qu'elle avait peint lorsqu'elle avait emménagé. Celui qui représentait le paysage de buildings de New-York. Celui qui représentait un symbole pour leur relation.
Celui que Lexa avait accroché au-dessus de la cheminée des mois plus tôt et que Clarke avait décroché il y avait de ça quelques jours avant de l'enfoncer dans un tournebroche qui se trouvait à proximité, créant ainsi un trou béant en plein milieu de la toile.
C'était le jour où elle avait vu les photos de Lexa en compagnie d'une autre dans le magazine people.
Elle était rentrée récupérer des affaires pour aller chez Raven et, lorsqu'elle avait vu le tableau suspendu au-dessus de la cheminée devant laquelle Lexa et elle avaient passé tellement de soirées enveloppées dans les bras l'une de l'autre à se souffler des mots d'amour et des promesses, elle n'avait pas pu s'en empêcher. Puis elle l'avait laissé tomber au sol et était partie.
Elle se demandait où Lexa l'avait trouvé. Se trouvait-il toujours à même le sol ou le personnel de ménage l'avait-il déplacé?
Elle n'en avait aucune idée et elle s'en fichait quelque peu.
Peut-être qu'au final ces photos ne voulaient rien dire, que cette fille n'était personne, peut-être qu'il ne s'était rien passé entre Lexa et elle, mais dans tous les cas, Clarke ressentait toujours autant de tristesse.
Toujours autant de colère.
Lexa continua de fixer la toile abimée en parcourant du bout des doigts la déchirure. Elle aurait juré qu'elle avait la même au creux de sa poitrine.
- Tu as raison, Clarke, prononça-t-elle d'une voix à peine audible.
Elle fixa le tableau quelques secondes de plus – ce tableau qui était la parfaite illustration du mal qu'elle avait causé – avant de le poser délicatement sur le canapé et de lever les yeux vers Clarke.
- Je suis lâche.
Les mots lui firent mal. Très mal. Mais il était temps qu'elle se rende à l'évidence. Il était temps qu'elle s'arrête et qu'elle prenne conscience des torts qu'elle avait causés.
- Mais c'est parce que j'ai peur, déclara-t-elle dans un tremblement de voix. Tout le temps. Constamment. J'ai – j'ai peur pour toi. Je suis complètement tétanisée à l'idée qu'il t'arrive quelque chose.
Elle détourna le regard en serrant fortement la mâchoire. Ses yeux la piquaient, sa gorge se serrait de plus en plus, mais elle ne pouvait pas craquer maintenant. Pas avant d'avoir tenté de s'expliquer auprès de Clarke.
Alors elle tenta de contrôler ses mains et sa voix tremblantes et poursuivit:
- Quand – quand tu as eu ton accident, je n'ai réussi à reprendre ma respiration que quand j'ai su que tu étais sortie d'affaire. Et – et même à ce moment-là, j'avais l'impression d'être en apnée. Et quand j'ai appris que c'était à cause de moi, j'ai juste… perdue la tête.
- Lexa… souffla Clarke, pas sûre de ce qu'elle voulait dire.
Elle voulait pleurer. Encore.
Et sa colère était là. Encore. Omniprésente.
Sa douleur aussi.
Son amour aussi.
Tout était là, présent, bruyant, incontrôlable. Et elle ne savait pas quoi en faire.
C'était juste un énorme foutoire.
Mais Lexa ne lui laissa pas la possibilité de prononcer quoi que ce soit de plus que son prénom.
- Je ne cherche pas à me trouver d'excuses, lui dit-elle. Tu as raison, j'ai fui. Une fois de plus. Mais ce n'était pas parce que c'était la solution la plus facile, parce que je peux t'assurer que ça a été la chose la plus difficile que j'ai eu à faire de ma vie.
Elle repensa au moment où elle avait rompu avec Clarke, à l'endroit même où elles se trouvaient à cet instant précis. Elle repensa au déchirement qu'elle avait ressenti en prononçant les mots et à la douleur qui l'avait paralysée lorsqu'elle les avait dits.
- Je suis partie parce que, pour moi, c'était le seul moyen de te garder en sécurité, tenta-t-elle d'expliquer. Je suis partie pour te protéger. Pour te garder loin du danger, loin du monde néfaste dans lequel j'évolue.
Elle déglutit difficilement et termina dans un souffle:
- Loin de moi…
- Pourquoi es-tu là alors? demanda Clarke en croisant les bras sur sa poitrine d'un geste protecteur. La situation n'a pas changé, tu as été très claire là-dessus tout à l'heure. Alors pourquoi es-tu encore là?
L'espoir et la rancœur qu'elle avait ressenti en franchissant la porte du loft et en voyant Lexa continuaient de se livrer en elle une bataille sans merci. Et elle n'avait aucune envie de laisser l'un ou l'autre gagner.
Elle n'avait aucune envie de voir Lexa disparaître une nouvelle fois. Tout comme elle n'avait aucune envie de baisser sa garde pour se retrouver une nouvelle fois complètement brisée.
- Je te l'ai dit, je ne peux pas partir, répondit Lexa. Je n'y arrive pas…
Malgré tous ses efforts pour garder sa contenance, elle laissa échapper un sanglot tandis que des larmes commençaient à couler le long de ses joues.
- Je suis complètement paumée, Clarke, déclara-t-elle d'une voix de plus en plus agitée. Je ne sais pas quoi faire. Tu as raison la situation n'a pas changé. Nia est toujours là, il y a un traitre parmi mes proches et si je décide de tout quitter, de tout abandonner, je condamne des milliers de personnes…
Elle prit une inspiration saccadée.
- Mais je réalise que je t'ai fait beaucoup de mal, ajouta-t-elle, et je n'arrive pas à imaginer une vie où je suis celle qui te fait souffrir... Je n'arrive pas à imaginer une vie sans toi…
Clarke la regarda secouer la tête de droite à gauche de manière tourmentée et désespérée et elle sentit ses défenses céder peu à peu.
Elle détestait voir Lexa dans cet état. Elle détestait la voir dans une situation où elle se sentait condamnée quoi qu'elle choisisse.
Elle détestait la voir souffrir.
- Lexa… souffla-t-elle à nouveau en décroisant les bras et en faisant un pas vers elle.
L'entente de son prénom sembla accentuer un peu plus la détresse de Lexa qui n'arrivait plus à retenir ses larmes.
- Je suis perdue et j'ai peur et – et j'ai mal, énonça-t-elle douloureusement. Et tu me manques. Horriblement. Tu me manques tellement que des fois c'est la seule chose que je ressens. Et - et moi aussi j'ai l'impression de devenir complètement folle, Clarke... Ma tête me dit de partir, de rester loin de toi si je veux te garder en sécurité mais – mais mon cœur me retient ici.
Son regard retrouva celui de Clarke et il n'en fallut pas plus pour que les barrières de cette dernière s'écroulent complètement.
Elle oublia momentanément sa colère et son sentiment de trahison. La seule chose qu'elle avait l'impression de ressentir à cet instant précis c'était la douleur de la femme face à elle.
Cette femme qu'elle aimait plus que tout au monde.
- Je ne sais pas quoi faire, Clarke, répéta Lexa dans un nouveau sanglot, et je suis à bout de forces…
Ce ne fut que lorsqu'elle prononça les derniers mots que Lexa réalisa à quel point ils étaient vrais. Elle n'en pouvait plus, elle était arrivée au bout de ses capacités.
Même physiquement.
Elle sentit ses jambes faiblir mais avant qu'elle ne puisse tomber à genoux, Clarke combla les quelques mètres qui les séparaient et la prit dans ses bras.
Et il n'en fallut pas plus à Lexa pour s'effondrer totalement.
Elle se laissa aller contre Clarke et pleura contre sa nuque.
- Je ne sais pas quoi faire, lui dit-elle une nouvelle fois. Je t'en supplie Clarke, dis-moi ce que je dois faire. Je – je ferais tout ce que tu veux. Juste – Juste dis-moi et – et je le ferais. Je te le jure.
Clarke ferma les yeux tandis que des larmes s'échappaient également de ses yeux.
Lexa était complètement anéantie.
La personne la plus forte, la plus solide qu'elle connaissait, cette force de la nature qu'elle côtoyait depuis de nombreuses années était brisée et elle ne savait pas quoi faire pour tenter de la soulager.
Elle la serra un peu plus contre elle et glissa une main dans ses cheveux d'un geste qu'elle espérait réconfortant.
- Ça va aller mon amour, souffla-t-elle doucement. On – on va trouver une solution...
Lexa étouffa une nouvelle plainte contre sa nuque à l'entente des mots. Et plus particulièrement du petit surnom affectif.
Elle pensait qu'elle ne l'entendrait plus jamais.
- Je suis désolée, Clarke, s'excusa-t-elle entre deux sanglots. Je suis vraiment, vraiment désolée…
Clarke laissa échapper un petit sanglot saccadée à son tour.
- Je sais, murmura-t-elle d'une petite voix. Je sais…
Elle garda ses bras autour de Lexa et continua de la serrer contre elle tandis que cette dernière continuer de pleurer et de s'excuser encore et encore.
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Je vous avais dit qu'on y arrivait ^^
