Les événements décrits ne se passent pas tous dans la série, certains sont modifiés et la temporalité est différente, certains événements se produisent à un autre moment que dans la série.
Je ne suis pas médecin, je ne connais absolument rien aux procédures de réanimation, de chirurgie ou de quoi que ce soit d'autre. Je m'inspire de ce que j'ai vu dans Grey's Anatomy pour écrire les scènes qui contiennent des détails médicaux, je sais donc que ce que j'écris n'est pas nécessairement réaliste ou correct !
Les personnages et Grey's Anatomy en général ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fanfiction.
Cette fanfiction est la mienne, merci de ne pas la copier sans ma permission. Si vous souhaitez la traduire, demandez-le-moi. Soyons respectueux les uns des autres.
La première pensée de Margot au réveil fut de se demander où elle avait atterri. La couverture sur son corps, le canapé sur lequel elle était affalée, la pièce qui l'entourait, elle ne reconnaissait rien. Elle regarda autour. La maison était en bordel, des cartons de déménagement étaient empilés dans un coin, de hautes piles de livres et de magazines scientifiques dans un autre. Sur la cheminée, une photo encadrée. Margot se leva et s'approcha pour l'observer. En voyant Meredith Grey et Allison entourées d'amis vaguement familiers, la chirurgienne comprit où elle avait échoué. Au même moment, son regard capta une silhouette recroquevillée sur le second canapé. Sa résidente, apparemment, au vu des cheveux blonds qui s'échappaient de la couverture.
Après l'incompréhension de se trouver chez le docteure Grey vint l'inquiétude. Combien de temps avaient-elles dormi ? Quelle heure était-il ? Et les patients du docteure Paulson, ils avaient sans aucun doute besoin d'elle. Margot commença à paniquer, ce n'était plus son genre, de boire toute la nuit aussi inconsciemment. Elle commença à chercher son téléphone portable mais ne le trouva ni dans son sac à mains, ni dans sa veste, ni dans les recoins du canapé. La jeune femme passa rapidement la main sous le canapé. Ses doigts entrèrent en contact avec quelque chose de fin et lisse. Elle l'attira à la lumière. C'était une photo. Des docteurs Grey et Shepherd. Ils étaient étroitement enlacés, riant aux éclats face à la caméra. Ils semblaient se trouver au sommet de l'autre rive boisée de Seattle. Derrière eux, la ville s'étalait. Ils semblaient heureux, et même amoureux. Rien à voir avec les Meredith et Shepherd qu'elle connaissait. Leurs yeux brillaient, leurs corps étaient imbriqués l'un dans l'autre, leurs visages rayonnaient.
La résidente sur le second canapé remua et s'éveilla.
« Euh… Bonjour. »
« Grey. »
« Avec tout mon respect, qu'est-ce que vous faites chez moi ? »
« Aucune idée. Aucun souvenir. Tu as vu mon téléphone ? c'est le bordel dans cette maison. »
« Regardez sous le paquet de chips, là. »
Margot souleva un des nombreux paquets de chips à moitié vide sur la table basse et trouva son portable. Il était cinq heures du matin, parfaitement dans les temps, pas de quoi paniquer.
« Ah. Tiens, j'ai trouvé ça sous le canapé. Tu as du café ? »
Elle tendit la photo à Meredith, qui regarda le morceau de papier avec une expression indescriptible.
« Grey ? Café ? »
« Ah euh oui, dans la cuisine. »
Elle se leva, posa la photographie sur la cheminée et se dirigea vers la cuisine.
Alors que Meredith remplissait la cafetière d'eau et de caféine pure, Margot s'installa au bar.
« Alors, qu'est-ce que tu vas faire ? »
Deux aspirines dans la main, elle plissa les yeux.
« De quoi vous parlez ? »
« Du frère infidèle. »
« Attendez… Je vous ai parlé de ça ? »
« Oh oui. Et tu ne t'es pas gênée. »
« Génial, » marmonna la résidente.
Elle attrapa deux tasses qui trainaient et les rempli généreusement de café fumant. Margot en attrapa une.
« C'est quoi cette maison ? »
« Comment ça ? »
« Je ne connais pas beaucoup de résidents qui peuvent se payer une baraque pareille. »
« Elle était à ma mère. Et j'habite ici avec le docteure Karev. »
« Les aspirines ça s'avale pas comme des bonbons, Grey. »
Mer reposa la boîte de médicaments.
« J'ai mal à la tête. Vous avez l'air d'aller bien, c'est quoi votre secret ? »
« Oh, tu ne veux pas l'entendre. Ce n'est pas un secret très joyeux. »
« Dites-moi. »
« En fait, une fois que tu touches le fond, tu finis par remonter la pente. Et c'est précisément le moment auquel tu commences à remonter qui fait la différence. Tu es tellement contente d'aller mieux que la douleur des gueules de bois passe au second plan. Et un jour, ça finit par ne plus te déranger. »
« C'est le pire conseil que j'ai jamais entendu. »
« Comment ça ? »
« J'ai touché le fond un nombre incalculable de fois. Et tout ce que vous racontez, là, ça ne m'est jamais arrivé. Alors je continue à prendre des aspirines. »
« Tu es trop cynique. Normalement c'est mon rôle. »
« Juste réaliste. Au moins, avec le temps, j'ai revu mes attentes à la baisse. »
« Ta mère était un monstre briseur de rêves ? »
« Ellis Grey. »
« Bien sûr. J'avais oublié. »
« Enfin bref. Vous avez conduit jusqu'ici ? »
« Je n'espère pas. »
« J'ai laissé ma voiture à l'hôpital, c'est sûr. Bon. ALEX ! » elle hurla.
« J'ARRIVE, » il cria en réponse.
Mer sourit avec satisfaction.
« Je vais prendre une douche, je reviens dans une minute. Dites à Alex qu'il doit nous conduire à l'hôpital. »
Se saisissant de sa tasse de café, la jeune femme fit un détour par le salon, prit rapidement la photo trouvée sur le canapé et monta l'escalier en troisième vitesse.
Le docteure Grey était à l'extérieur de la troisième chambre de l'unité de soins intensifs. De l'autre côté de la paroi de verre, Alicia était étendue dans un lit d'hôpital. Un fixateur externe était attaché à sa jambe gauche et des bleus recouvraient son corps.
« Tu vas te décider à entrer ? »
Elle sursauta et leva les yeux au ciel.
« Laisse-moi tranquille. »
Clive fit la moue.
« Tu sais bien que je ne laisse jamais tomber. »
« Tu ferais mieux de t'y faire, maintenant. Je vais voir Alicia et quand je sortirai de sa chambre, tu ne seras plus là. »
« Meri ! » il protesta.
Mais pour couper court à la conversation, elle entra dans la chambre numéro trois.
Alicia fit un grand sourire à la visiteuse.
« Meredith ! »
« Salut, Alicia. Je peux ? »
Elle lui montra sa tablette.
« Je te préviens, ça ne va pas être très joli. »
Mer consulta le dossier de Luddigton A. En effet, c'était loin d'être rassurant. Elle éteignit rapidement sa tablette, ne voulant pas miner l'ambiance, et s'assit au bord du lit.
« Comment tu te sens ? »
« Eh bien… J'ai l'impression d'avoir fumé des tonnes d'herbe. »
« Mais tu n'as pas mal ? »
« Ne t'inquiète pas pour moi. »
« Je suis médecin, c'est mon travail de m'inquiéter pour les patients. »
« Mais je ne suis pas ta patiente, Meredith. »
Le docteure Grey jeta un coup d'œil derrière elle, curieuse de voir ce que qu'Alicia était en train de regarder.
Clive était posté derrière la porte vitrée, les observant sans détourner le regard.
« Vous avez parlé ? »
« Et ta jambe ? Ils vont vraiment… »
« La couper ? Ouais. Ils viennent dans deux heures. »
« Je suis désolée. »
« Ce n'est rien. On fait des super prothèses de nos jours. Et puis ce n'est qu'une jambe, des gens sont morts dans l'accident. »
« Alicia… »
« 4, exactement. Un père de famille, une grand-mère et son mari, et une petite fille. Je les ai tués. »
« C'était un accident. »
« Je sais. Et je vais m'améliorer pour que ça n'arrive plus jamais. Je vais devenir meilleure, et les gens seront en sécurité dans mon avion. Je veux me racheter. »
« Tu penses que tu pourras à nouveau piloter ? »
« Le docteure Torres a dit qu'elle ferait une amputation nette en dessous du genou. Avec une bonne prothèse et de l'entrainement, je retomberai sur mes pattes. »
Mer sourit.
« C'est bien, que tu ne te laisses pas abattre. »
« Je suis comme ça, tu me connais. »
« En tout cas, sache que je suis là pour toi. Tu peux m'appeler à n'importe quelle heure, je viendrai. Tu auras besoin de quelqu'un à tes côtés, crois-moi. »
« Merci. »
La chirurgienne regarda distraitement par la fenêtre. Il y avait du soleil, aujourd'hui. Le ciel était d'un bleu éclatant, dénué de nuages. Elle savait que la vue depuis le terrain de Derek était magnifique avec un temps pareil.
« Et toi, comment tu vas ? »
« Je suis encore noyée sous les cartons de déménagement, je ne pensais pas avoir accumulé autant de choses en trois ans. »
« Je veux dire, comment tu vas ? Vraiment. »
« C'est… compliqué. De revenir. Mais je me débrouille. »
Dans son dos, la porte glissa et le docteur Webber entra, accompagné d'un interne.
« Alicia, le docteure Johnsson va vous faire quelques examens avant l'intervention. Le docteure Torres va passer pour répondre à toutes vos questions avant qu'on ne vous emmène au bloc. »
L'interne se dirigea vers sa patiente, une aiguille à la main.
« C'est du produit de contraste, pour les scans pré opératoires. »
« Je repasserai quand l'intervention sera terminée, tu es forte. Tu vas arriver à surmonter ça, » dit Meredith en se levant.
« En sortant, dis à mon imbécile de frère d'arrêter de te fixer. Ce devrait être moi, le centre de l'attention. Oh, et essaie de savoir si je pourrai mettre un autocollant handicapé sur le pare-brise de mon avion. »
Meredith sortit en riant. À Baltimore, elle n'avait pas passé beaucoup de temps avec la petite sœur de Clive. Il avait insisté plusieurs fois pour que Meredith vienne à des dîners de famille, histoire de rencontrer tout le monde, mais elle avait refusé à chaque fois. Alors, sa rencontre avec Alicia avait fini par avoir lieu lorsqu'elle avait accompagné l'une de ses amies de l'école de pilotage à l'hôpital pour une occlusion intestinale. Ç'avait directement été facile entre elles.
Une fois dans le couloir, le docteur Luddington fondit à nouveau sur Grey.
« Je t'ai dit de me laisser tranquille. Tu es comme… comme un autocollant handicapé sur le pare-brise d'un avion, tu ne veux pas te décoller. »
« Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Oublie le truc de l'autocollant et s'il te plait, oublie-moi avec. »
« Comment va ma sœur ? »
« Demande-lui. N'essaie pas de trouver des prétextes pour me parler. »
« Meri, s'il te plait. Je ne veux pas qu'on se quitte une deuxième fois en mauvais termes. »
« On ne se quitte pas une deuxième fois. Tu es ici, je suis ici. C'est tout. On ne se parle pas, on ne se regarde pas. Rien ne se passera, ce qui veut dire qu'on ne se quittera pas. »
Sur ce, elle s'éloigna vers le poste de soins.
Tendant sa tablette à un infirmier, Mer sentit un regard peser sur sa nuque.
« Meri ? c'est quoi ce surnom débile ? »
Elle ne put se retenir de sourire ironiquement à Cristina.
« Il sait très bien que je déteste qu'il m'appelle comme ça. »
« Alors tu t'es fait tous les meilleurs chirurgiens du pays ? »
« Ce n'était pas intentionnel. Mais c'est vrai que dit comme ça, j'ai l'air d'une vraie groupie. »
« Et c'est quoi l'histoire de Meri et du docteur Luddington ? »
« Je te préviens, si tu parles de ce surnom à qui que ce soit, je te tue. »
« Ouh, j'ai peur. »
Elles rirent et le bipeur de Cristina retentit.
« Désolée. Il faut que j'y aille. On se voit, un de ces jours ? »
« Euh ouais, pourquoi pas. »
Au fond, elle était encore réticente à l'idée d'avoir une discussion avec son amie. Ça voudrait dire écouter tout ce que Cristina aurait à dire à propos de Derek, écouter ses médisances en tentant de refouler les sentiments qui l'envahissaient davantage à chaque minute.
