Bonjour à toutes et à tous. J'ai eu énormément de mal à écrire ce chapitre et je n'en reviens honnêtement pas qu'il puisse tout de même sortir à l'heure. Bref, je ne vous embête pas plus longtemps et je vous laisse lire tout en espérant que ce chapitre vous plaira.

"Comme un rendez-vous avec une femme qui me plaît" avait-il dit sans réellement savoir pourquoi. Non pas que ce soit spécialement faux, bien sûr. Drago ne pouvait pas se voiler la face aussi longtemps. Hermione Granger lui plaisait, c'était ainsi. Que pouvait-il y faire, de toute façon ? Il en avait discuté avec Pansy qui, elle, ne lui répondait que par onomatopées. Ce n'était qu'une sortie au restaurant mais cela l'avait fait se sentir "derrière", comme si elle était en retard par rapport à Drago.

Le pire, finalement, ne résidait pas tant dans le fait que Drago et Hermione aient déjeuné ensemble au su et à la vue de tous mais bien qu'ils aient recommencé plusieurs fois. De toute façon, dès que la Gazette était au courant, autant en profiter pour ne plus se cacher et ce, même s'il ne s'agissait que de simples repas entre amis, parfois accompagnés de Harry ou Blaise, par exemple. Pansy ne les avait jamais rejoints.

- Hermione… ils n'attendront pas trois cents ans que tu te décides… expliquait Ginny.

Ginny n'était pas la première à lui dire. Hermione connaissait ce discours par coeur mais que pouvait-elle faire au fait qu'elle soit tétanisée à l'idée de rendre malheureux l'un, l'autre ou les deux ? Elle ne voulait pas les perdre pour une histoire aussi stupide. Pourtant, c'était ce qui l'attendait et elle le savait parfaitement, ce qui rendait cette situation d'autant plus désagréable. Ce que Hermione ne s'était pas donné la peine d'essayer de savoir, par contre, c'était ce dont Pansy et Drago avaient envie, eux.

Pansy ne voulait pas se poser. C'était du moins ce qu'elle avait raconté à Blaise lorsque celui-ci lui avait posé la question. Pansy ne voulait rien construire pour le moment et peut-être pas avant quelques temps. Drago, au contraire, était prêt (ou du moins voulait-il montrer qu'il l'était), prêt à se poser avec quelqu'un et, s'il venait à s'agir de la bonne personne, prêt à construire quelque chose.

Entre les deux, l'un avançait plus vite que l'ordre lorsqu'il était question de se reconstruire après la guerre. A moins que leurs méthodes soient totalement différentes. Drago voulait retrouver ce que la guerre avait brisé tandis que Pansy ne voulait pas obtenir à nouveau quelque chose qu'elle pourrait perdre une seconde fois.

- Je vais bientôt repartir, tu veux venir avec moi ?

Ron regarda Neville avec un air d'incompréhension.

- Déjà ?

- Je n'ai pas grand chose qui m'attend ici donc, oui. J'ai encore de nombreuses plantes et écosystèmes à étudier. Tu veux venir ?

D'un côté, Ron n'avait plus vraiment de place. De l'autre, il n'était pas sûre que la sienne se trouve dans un vagabondage excessif aux côtés de Neville.

- Tu reviendrais quand ?

- Vers la fin du printemps, j'imagine.

Pas avant mai ou juin, donc. Que pourrait-il se passer d'ici-là ? Hermione serait sûrement en couple avec l'un ou l'autre de ses serpents. Harry aurait peut-être trouver quelqu'un d'autre que Ginny. Fleur aurait accouché. Est-ce que partir était vraiment la bonne idée du moment ?

- Ça me ferait plaisir que tu viennes.

Mais son sourire, si franc, laissa à Ron l'impression qu'il n'avait pas vraiment le choix. Neville le faisait flancher.

- Laisse-moi un peu de temps pour tout préparer, alors.

Il était hors de question que cela apparaisse comme une tentative de fuite supplémentaire. Cette fois-ci, Ron partait parce qu'il le voulait, parce qu'il appréciait la compagnie de Neville et non pas parce qu'il avait l'impression de perdre pied dans sa propre vie.

Andromeda croisa Narcissa sur le Chemin de Traverse pour la première fois en presque vingt-cinq ans mais aucun mot ne fut échangé.

La fin du mois de janvier approchait sans qu'il n'y ait eu de réels événements notables : une monotonie troublante que chacun aurait aimé troubler sans trouver de réelle raison de le faire convenablement. C'est finalement Pansy qui brisa la glace en invitant Blaise, Drago et Hermione à venir partager un thé. Ginny s'ajouta sans surprise à l'équation.

- Bon. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je vais aux États-Unis.

L'information tomba comme une pierre sur leurs estomacs. Pansy, États-Unis. Non.

- Pourquoi ? demanda Ginny qui, étant la personne la moins proche de Pansy, parvenait à réfléchir encore à ce qu'il se passait.

- Mon père. Mon futur mari.

Futur mari ? C'est ce qui fit tiquer Hermione. Depuis quand Pansy avait-elle prévu de se marier ?!

- Tu vas te marier ?

- Je n'ai personne. Il est temps.

Non. Non ! Pansy ne pouvait décemment pas partir se marier sur un autre continent. Rien n'allait dans cette phrase, pas après tout ce qu'elle avait dit sur le fait de vouloir se marier avec quelqu'un qu'elle aime.

- A moins que je ne me marie avant et que je lui coupe l'herbe sous le pied, je pense que je vais y aller. Ça me permettra peut-être même de me rapprocher de mon père, qui sait.

- C'est du grand n'importe quoi, répliqua sèchement Drago en se levant de son fauteuil.

Ils échangèrent un regard qui voulait, pour eux, tout dire.

- C'est pas comme ça que tu vas tout régler, Pansy, continua-t-il.

- Je n'ai pas l'énergie de me battre si personne ne m'épaule.

La situation était finalement assez simple. Pansy refusait de continuer à se battre. Elle ne voulait plus s'avancer vers Hermione sans être sûre que cette dernière le lui rende. Elle ne voulait plus s'avancer vers qui que ce soit sans être sûre que cela serve à quelque chose. Elle ne voulait plus rien tenter sans être sûre que cela ne puisse fonctionner.

- Je ne te savais pas si lâche, Parkinson.

Drago devenait de plus en plus médisant et, un instant, Hermione eut l'impression de revoir le Drago Malefoy de Poudlard et cela ne lui plaisait pas.

- Tu y penses depuis quand ? demanda Blaise.

- Noël.

Donc, déjà au Terrier, Pansy avait en tête cette idée de partir ? Pourquoi n'avait-elle rien dit à personne ? Drago pensa qu'il aurait pu l'aider beaucoup plus que ce qu'ils n'avaient fait. Après tout, s'ils se mariaient tous les deux, alors il n'y aurait plus ce problème de pression pour aucun d'entre eux… mais lui voulait tellement plus. Il avait enfin l'occasion de se reconstruire tel qu'il l'entendait et n'avait pas spécialement envie de tout abandonner ainsi. D'un autre côté, il se connaissait assez pour savoir qu'il s'en voudrait à vie si Pansy partait.

- Qu'est-ce que ça va t'apporter d'aller là-bas ?

- Je pense que ça améliorera ma relation avec mon père. Je n'ai pas envie d'être en guerre avec lui jusqu'à la fin de ma vie. Si je fais un effort, ça ne peut que bien se passer.

Souvent, Ginny s'estimait heureuse. Dans sa famille, elle avait la chance de ne pas être entourée de personnes toxiques, c'était d'ailleurs ce qui l'avait aidée à se construire telle qu'elle était. Tout le monde n'était pas comme elle.

- Est-ce que ton père fait un effort, lui aussi ? demanda Ginny. Laisse moi te dire que si tu es la seule à aller vers lui, ça ne servira à rien. Surtout que "faire un effort pour espérer sauver une relation qui te rend malheureuse" et "abandonner la plupart de tes libertés" ne devraient pas être synonymes.

Pansy n'était pas idiote mais fatiguée. Fatiguée de devoir constamment se battre pour que son père daigne la regarder. Malheureusement, elle savait pertinemment que d'accepter de se plier à ses exigences n'arrangeait pas autant les choses qu'elle le souhaitait.

Tous tentaient de ne pas trop regarder dans la direction d'Hermione qui, pour une fois, restait particulièrement silencieuse. Ses sourcils étaient froncés, comme si elle tentait de trouver une solution à ce problème particulièrement épineux. Il semblait ne pas y avoir.

- Hermione ? tenta de lui demander Pansy lorsque tous les autres furent repartis.

- Je n'ai pas envie que tu partes.

Même si elle ne savait pas exactement ce qu'elle voulait, Hermione ne voulait pas voir Pansy disparaître de sa vie, c'était là l'une des seules certitudes qu'elle avait.

- Hermione… je ne veux pas te forcer à choisir maintenant mais je dois aussi penser à moi.

- Penser à toi et tout abandonner ? J'appelle ça fuir.

Techniquement parlant, Pansy ne fuyait pas, mais c'était là quelque chose d'un peu trop compliqué à expliquer à quiconque ne partageait pas ses pensées. En réalité, Pansy ne savait juste pas du tout quoi faire et cette solution lui semblait simplement moins pire que les autres.

- Ne pars pas, s'il te plait.

- Ma décision est prise.

Sa décision ? Prise ? N'importe quoi. Pansy mentait très bien aux autres mais aussi à elle-même, apparemment. Pourquoi partir ? Parce qu'elle ne supportait plus la relation compliquée avec son père. Pansy n'était pas Ginny ou Hermione, elle ne se savait pas assez forte pour se détacher de cela.

- Tu penses que ça va se passer comment, maintenant ? demanda Ginny à Blaise.

- Pansy n'a pas l'impression de pouvoir se reconstruire sans sa famille et je pense qu'elle n'a pas l'énergie d'attendre de réussir. Drago va hésiter à se marier avec elle mais va finalement se choisir lui-même. Hermione va se sentir mal de ne pas pouvoir choisir Pansy. Nous, on doit essayer de l'aider du mieux possible.

Il n'y avait pas pléthores d'idées qui leur venaient à l'esprit pour aider Pansy mais, ce qui était sûr, c'est qu'ils se devaient de faire quelque chose. Elle avait prévu de quitter le Royaume-Uni à la fin du mois de mai, cela leur laissait encore un peu de temps pour imaginer la marche à suivre.

Quelques jours seulement après cet événement, une réunion plus ou moins semblable se tint dans le salon des Weasley. Hermione et Harry avaient été invités, de même que Blaise qui accompagnait Ginny. Même Pansy se trouvait là, sur idée de Ginny qui souhaitait la faire sortir et la faire se rendre compte que beaucoup l'appréciaient. Molly Weasley avait été plus qu'heureuse de pouvoir mettre en pratique cette théorie. Pour une raison plutôt obscure, elle adorait Pansy plus que de raison.

Cette fois-ci, c'était Ron qui annonça son futur départ pour un voyage en compagnie de son ami·e Neville. La nouvelle fut accueillie avec quelques questions bien sûr mais sans plus de tumultes. Lorsque l'annonce fut passée, des petits groupes se formèrent pour discuter. Pansy et Ron se retrouvèrent côte à côte.

- Ginny m'a dit que tu partais aussi.

Elle hocha simplement la tête, n'étant pas totalement sûre de jusqu'où était allée Ginny dans les détails.

- Tu sais, quand je suis partie la première fois, je l'ai regretté. J'ai eu de la chance d'être tombé sur Neville.