Sakura était toujours debout, droite, le torse bombé vers l'avant, les poings serrés alors qu'elle regardait le Jônin de Konoha détaler comme un lapin apeuré. Sa respiration était rapide, les battements de son cœur cognaient dans sa cage thoracique avec force tant l'effort qu'elle venait d'accomplir était surhumain voire inhumain. L'adrénaline agissait encore, mais peu à peu le silence environnant commença à prendre le dessus sur ses sens.
Tout autour d'elle ne gisait qu'un amoncellement de cadavres ensanglantés, déchiquetés, déformés et mutilés. Le souffle de la mort s'étendait dans la vallée où aucune âme n'avait survécu à son déchaînement de haine.
Seule la dizaine de Uchiha était encore là, debout et silencieux.
Ils observaient les réactions de cette femme qu'il ne connaissait pas. Qui pouvait-elle bien être ? Pourquoi leur chef l'avait-il laissé agir ainsi ? Que devaient-ils faire à présent ? Ne risquaient-ils pas de subir le courroux de cette guerrière inconnue s'ils s'aventuraient à faire le moindre geste ?
Sans un mot, ils décidèrent d'un commun accord d'attendre que l'on s'intéresse à eux. Il était préférable de patienter et de voir ce qui allait se passer après ce véritable carnage.
Sakura finit par détacher son regard de la forêt où le ninja de Konoha avait fini par disparaître et elle balaya le paysage devant elle : des morts par centaines, de la fumée par-ci par-là... le résultat du déversement de sa haine...
Sa respiration commençait à ralentir tout comme les battements de son cœur. Elle inspira profondément avant d'expirer lentement, permettant ainsi à son corps d'entamer sa phase de décompression. Le déferlement de chakra s'amenuisait pour revenir à un état normal. D'ailleurs, les sceaux de Fûinjutsu de son corps se rétractaient progressivement jusqu'à disparaître de sa peau. Ses cheveux cessèrent de virevolter pour reprendre leur coiffure habituelle.
L'adrénaline disparaissait progressivement pour laisser place à tout autre chose. Sakura souffrait toujours, l'exécution massive n'avait aucunement apaisé sa souffrance. Bien au contraire, la sensation était équivalente si ce n'était pire que ce qu'elle avait ressenti lors de son arrivée à l'ère Sengoku.
A y prêter attention, Sakura se rendit compte que la blessure qui s'était formée en elle lors de sa remontée dans le temps venait de s'ouvrir à nouveau. Ô oui ! Combien elle avait souffert de réaliser que toutes les personnes de son passé avaient dû mourir pour qu'elle puisse revenir en arrière et changer le cours de l'histoire !
Et alors qu'elle avait réussi à démarrer une nouvelle vie, que tous ses sacrifices passés commençaient à payer leur fruit... voilà qu'on lui tailladait encore l'âme ! La première personne qui l'avait accueillie ici, la première personne à l'avoir aidée à surmonter tout cela, la première personne qui était devenue son amie venait tout simplement d'être assassinée.
Sakura se demandait alors comment la paix pouvait-elle s'obtenir s'il fallait endurer tant de douleurs ?
Tant de sacrifices ?
Tant de haine ?
Sakura sentit le désespoir prendre le dessus sur sa raison et ses épaules s'affaissèrent lentement. Son corps commença à trembler, d'abord imperceptiblement jusqu'à ce que de véritables spasmes lui traversent le corps. Elle n'arrivait plus à maîtriser les réactions de son être. Les larmes lui brouillèrent la vue progressivement, d'abord des sanglots silencieux avant de se faire de plus en plus bruyants.
Madara qui se tenait en arrière de son épouse choisit alors ce moment pour se rapprocher et poser délicatement une main sur son épaule. La jeune femme sursauta à ce contact car elle avait oublié qu'elle n'était pas seule, mais elle reconnut le chakra de Madara.
Madara... Sakura se raccrocha à cette pensée : Madara, son époux était là.
Il était là pour elle et pour Espoir, leur fille. Il ne restait qu'eux pour l'aider à poursuivre son projet de paix. S'ils n'avaient pas fait partie de sa nouvelle vie, la jeune femme en vint alors à la conclusion rapide qu'elle aurait sûrement préféré rester dans son époque et périr durant la Cinquième Grande Guerre Shinobi qui se profilait au moment de son départ.
Alors, elle se retourna vivement vers lui. Et dans le désespoir et le chagrin qui l'assaillaient, elle saisit le kimono de son époux pour brutalement enfouir sa tête contre son torse. Plus rien ne comptait à présent, plus rien sauf pouvoir enfin laisser éclater sa souffrance. Dans cette position elle s'accrochait à la dernière chose qui lui restait et ainsi elle se mit à pleurer et à crier sa douleur sans gêne.
Madara n'était pas habitué à ce genre de situation.
Il avait appris à maîtriser ses émotions depuis qu'il était petit et jamais il ne s'était permis de pleurer devant autrui même à la mort de ses frères. Mais depuis qu'il avait rencontré Sakura, il avait compris que même si un ninja se devait de contrôler ses sentiments et ses émotions, il n'en restait pas moins un être humain. Et en tant que tel, les émotions ne pouvaient pas tout le temps être contenues et elles devaient alors être exprimées totalement. Cela permettait d'évacuer toutes les tensions que leur rétention provoquait sur l'esprit. Sakura devait laisser sortir de son être ce trop plein d'émotions pour pouvoir aller de l'avant.
L'Uchiha le savait et pour la première fois dans l'histoire shinobi, il fit quelque chose que personne n'aurait un jour pensé le voir accomplir. L'homme leva les bras et les resserra autour de la jeune femme qui sanglotait toujours. Les mouvements avaient été doux et lents, emplis de cette compassion dont elle avait tant besoin. Il exerça cette légère pression de ses membres de sorte que son épouse se sente enveloppée par lui et il lui caressa lentement le dos et les cheveux.
Néanmoins, bien que ce soit une situation totalement inédite, le brun eut un regard vers les membres de son clan qui observaient avec surprise le comportement de leur chef. Il n'y avait besoin d'aucune traduction possible dans l'expression de ses yeux qui semblaient dire : sans commentaires !
Et aucun Uchiha présent n'aurait osé dire quoique ce soit sur les attitudes de leur chef alors que celui-ci semblait être miraculeusement revenu d'entre les morts. Les membres étaient bien trop heureux intérieurement, de pouvoir reformer le clan avec un digne chef à sa tête.
Les sanglots de Sakura se calmaient peu à peu, la tension était retombée et la jeune femme retrouvait à nouveau la maîtrise de ses propres émotions.
— Gomen, chuchota Sakura entre deux sanglots.
— Ne vous excusez jamais auprès de moi Sakura, chuchota à son tour Madara qui se souvenait des paroles de sa mère : * Ne t'excuse jamais ! *
— Pourquoi Konoha a fait cela ? Demanda-t-elle sincèrement incrédule d'une telle manœuvre de la part de son ancien village.
L'homme réfléchit un très bref instant car il ne voulait pas, avec ses paroles, accentuer le mal-être actuel de son épouse. Mais il devait lui rappeler certaines vérités qui ne seraient vraisemblablement pas celles qu'elle voudrait entendre.
— Je vous avais prévenue lorsque vous m'aviez parler de votre vision de la paix, le monde ne vous laissera pas faire. Vous savez tout comme moi comment cela fonctionne : que fait un pays contre un autre qui devient gênant ? Il le brise de l'intérieur ! Expliqua Madara toujours en serrant sa femme dans ses bras.
Sakura ferma les yeux un peu plus fort contre le torse de son époux. Elle se souvint qu'il n'était pas spécialement d'accord avec sa vision utopiste de la paix. Mais il l'avait quand même suivie. Ils étaient arrivés jusque-là et ils avaient réussi, même très bien réussi. Leur paix était devenue une réalité. Sakura frissonna encore une fois dans les bras de son époux. Ô combien elle s'en voulait de ne pas avoir pu empêcher cela.
— C'est ma faute, se morfondit Sakura en repensant à Hitomi.
Madara comprenait qu'elle puisse se sentir coupable, mais il ne pouvait pas la laisser se diriger vers une telle culpabilité. Elle ne pouvait pas se permettre de porter ce fardeau : la responsabilité des décisions des autres sur ses épaules.
— Non Sakura, ce n'est pas votre faute, rétorqua Madara en sortant sa femme de ses bras avant de la regarder dans les yeux. Elle avait les yeux légèrement rougis et son visage était recouvert de poussière et de sang. Malgré la mort de votre amie, son sacrifice ne sera pas vain... car, par cet acte, Konoha vient de nous donner une raison valable de faire comprendre au monde ce qu'il advient quand on s'attaque à Ta No Kuni.
L'Uchiha avait su trouver les mots pour la rassurer et l'empêcher de sombrer plus en avant dans la douleur.
— Arigato, chuchota Sakura.
— Croyez-moi, Konoha va payer et plus personne n'osera s'en prendre à notre maison, rassura Madara, vous devriez aller vous recueillir auprès de votre amie et après nous rentrerons pour l'enterrer dignement elle et sa famille... je dois parler aux membres de mon clan.
Sakura acquiesça faiblement avant de jeter un regard dur et froid vers les Uchiha. Par cela, elle voulait qu'ils comprennent que même si elle s'était allée à paraître fragile un court instant, elle n'en restait pas moins une Kunoichi redoutable s'ils s'aventuraient à tenter quoique ce soit. Cela ne dura que quelques secondes, mais cela fut suffisant pour que certains Uchiha déglutissent.
Puis elle se dirigea vers le corps d'Hitomi à même le sol. Elle s'agenouilla alors devant le corps sans vie de son amie et lui caressa lentement le visage. Quelques larmes perlèrent encore le long des joues de Sakura, le chagrin était toujours là.
Son cœur saignait abondamment d'avoir perdue dans de telles circonstances cette femme, sa mère de substitution et sa première amie.
— Je suis désolée Hitomi, murmura-t-elle doucement avant de se recueillir en silence devant la dépouille.
De son côté, Madara se dirigea vers les membres de son clan qui portèrent toute leur attention vers leur chef.
— Madara-sama ! Dirent plusieurs des bruns en même temps mais ils furent tous interrompus par la main de Madara qui se leva.
— Je ne veux rien entendre ! Ordonna le Heikage en haussant légèrement la voix.
Cela eut l'effet escompté car tous se turent instantanément, ils ne voulaient surtout pas subir la fureur de leur chef. D'autant plus que celui-ci ne leur avait probablement pas encore pardonné leur acte du passé.
— Vous allez retourner à Konoha No Sato et prévenir le clan de mon retour et les préparer à ce qui va suivre. Je donne à mon clan une dernière chance de se racheter en me rejoignant, ceux qui déclineront subiront le même sort que Konoha ! Expliqua Madara alors que Sakura était en train d'embrasser le front d'Hitomi.
— Madara-sama, tenta un des Uchiha.
— Quoi ?
— Qui est cette femme ?
— Elle est votre Matriarche ! Dévoila Madara et tous comprirent qu'elle était leur supérieure étant donné qu'elle était l'épouse de cet homme. En ayant vu de quoi elle était capable, ce n'était pas une surprise que leur chef en ait fait sa femme.
Le groupe d'hommes encaissa l'information et ils prirent en compte les ordres de leur chef. Si en une seule attaque, cette femme avait pu arriver à bout d'autant de guerriers accomplis, ils ne donnaient pas cher de leur peau si elle venait à s'attaquer à Konoha. Et visiblement c'était le même sort qui attendait le village caché de la Feuille.
Ils ne trainèrent donc pas plus longtemps et prirent eux aussi le même chemin de retour que leur ancien commandant. Ils devaient vite retrouver les autres Uchiha et les prévenir de rejoindre les rangs de Madara.
Au moment où les shinobi de Konoha quittaient les lieux, Madara leva les yeux en direction de la falaise par où ils étaient arrivés. Il y vit Ashina à la tête d'un contingent de leur armée qui regardaient avec effroi le spectacle macabre qui était en contre-bas.
L'Uchiha fit un signe discret à l'Uzumaki pour qu'il le rejoigne.
— Konoha, dit simplement le brun à la question silencieuse de l'Uzukage qui se caressa la moustache devant cette révélation alors qu'il regardait Sakura qui était toujours agenouillée devant la dépouille d'Hitomi.
Ashina regarda plus attentivement l'état des corps autour de lui et il se demandait vraiment comment une telle boucherie pouvait avoir eu lieu alors que seuls Madara et Sakura étaient présents.
— Quelles techniques as-tu utilisé pour anéantir tous ces hommes ? Finit-il par demander en se souvenant parfaitement quel sort avait subi Uzushio suite à la technique destructrice de l'Uchiha.
— Je n'ai fait que terminer le travail et empêcher qu'ils s'enfuient comme les traîtres qu'ils sont. Le reste c'est l'œuvre de Sakura, répondit le brun avec une fierté non dissimulée.
— Je vois, ajouta Ashina stupéfait de cette confidence.
L'Uzumaki se doutait que la jeune femme était sûrement une guerrière redoutable mais il n'imaginait pas qu'elle puisse accomplir autant de dégâts à elle seule. Il en vint même à regretter de ne pas avoir assisté à cette bataille.
— Dis aux hommes de s'occuper des corps. Nous enterrerons nos morts chez nous, à la cité. Les autres, qu'on les brûle, énonça Madara alors que Sakura venait à leur rencontre. Et une fois cela réglé, convoque le conseil de guerre, Konoha doit être puni pour avoir osé nous attaquer sans motif valable. D'abord la tentative d'assassinat envers le Daimyô, puis cette attaque ne prouvent qu'une chose : Konoha cherche la guerre, et bien c'est la guerre qu'ils auront.
Ashina et Sakura acquiescèrent silencieusement et les ordres furent ensuite donnés. Tous les corps ou plutôt ce qu'il en restait parfois furent entassés dans une fosse creusée à l'aide d'un ninjutsu. Ceux des villageois furent eux traités avec beaucoup plus de respect et acheminés jusqu'à la cité où ils seraient inhumés avec dignité. Sakura participa au rassemblement des corps pour enfin retrouver et réunir le mari et le fils d'Hitomi. Ce fut une maigre consolation pour la jeune femme de pouvoir permettre à la famille d'être enterrées ensemble.
Jour 772
Les dix membres du clan Uchiha avaient réussi à regagner Konoha sans éveiller les soupçons et ils franchirent les contrôles de sécurité à l'entrée du village sans aucun problème. Après tout, les registres d'entrée et de sortie n'étaient que très rarement consultés et les ninja en charge de ces registres ne pouvaient pas connaître quelles étaient les missions données à ceux qui sortaient du village. Ils savaient par contre, qu'ils ne devaient absolument pas se faire repérer par leur Hokage. Ils regagnèrent alors immédiatement le domaine des Uchiha pour y retrouver leur chef par intérim puisque Madara était toujours en vie. Ils devaient révéler ce qu'ils avaient vu et fait lors de cette mission.
— Que dites-vous ? Interrogea incrédule l'homme qui officiait en tant que chef depuis la mort de Madara.
— Madara est vivant ! Nous avons combattu avec lui, et il s'apprête à attaquer Konoha !
— Kagami avait donc raison, exprima le chef à voix basse avant de regarder les dix hommes devant lui. Qu'a-t-il demandé de nous ?
— De faire le bon choix cette fois-ci ! Répondirent à l'unisson les shinobi qui revenaient de leur mission.
— Je vois, répondit le chef qui réfléchissait à grande vitesse sur la conduite à tenir à présent que les suppositions faites par Kagami il y a plusieurs mois de cela s'avéraient être exactes. Restez discrets ! Conseil de clan, ce soir à l'heure et au lieu habituel, faites passer le mot à tout le monde !
— Hai !
Tous se dispersèrent et allèrent prévenir l'ensemble du clan de la tenue de la réunion nocturne.
Le soir venu, l'agitation était palpable dans la salle de réunion : que pouvait donc avoir à annoncer le chef pour qu'ils soient ainsi tous convoqués en urgence !
— Pourquoi nous convoquer tous ce soir ? Demanda l'un des membres qui avait les bras croisés. Qu'est-ce que Kagami a encore comme élucubrations à nous dire ?
Le dénommé qui était également présent ne tint pas compte de la remarque, à vrai dire, il était même surpris d'avoir été convié à cette réunion.
— Kagami n'a rien à voir avec ma demande de ce soir, rétorqua le chef en adressant un regard noir à celui qui avait parlé. Du moins, pas directement... pour aller droit à au but : Madara est vivant et il s'apprête à attaquer Konoha.
L'annonce avait été faite.
Il fallut quelques secondes avant que tous assimilent l'information. Puis le brouhaha se fit entendre à tel point que le chef dû réclamer le silence.
— Je suis formel : Madara, notre chef déclaré mort, est bel et bien vivant. Il est le kage de cette ville dont tout le monde parle à Ta No Kuni et il s'apprête à venir attaquer Konoha !
— Mais pourquoi ? Nous n'avons rien fait ! S'insurgèrent plusieurs personnes.
— Hélas si ! Certains de nos hommes ont été envoyés pour piller Ta No Kuni et vraisemblablement, Hiruzen Sarutobi a même commandité l'assassinat de leur Daimyô ! C'est sur le champ de bataille qu'ils ont vu Madara.
— Impossible ! Le contingent n'est pas rentré !
— Il ne rentrera pas ! Annonça l'un des shinobi qui était présent lors de l'attaque. Tout le monde est mort.
Cette annonce mit tout de suite un froid dans la salle avant que quelqu'un n'ose demander ce que tout le monde formulait dans sa tête.
— Madara les a tous tué ?
— Non... Son épouse oui, répondit un autre d'une voix grave. Nous devons notre salut parce que nous avons fait le choix de nous battre contre nos propres camarades. Madara nous a fait comprendre que nous devions faire le bon choix.
— Et quand êtes-vous rentrés ? Personne ne vous a posé de questions ?
— Tu crois franchement qu'ils ont le temps de vérifier qui rentre et sort de Konoha ? Depuis la dernière guerre, les contrôles sont juste pour quantifier les civils qui décident de quitter le village. Mais nous restons tout de même cachés ! Notre matriarche a laissé le commandant Nobuo en vie. C'est d'ailleurs étrange qu'il ne soit pas encore revenu.
— Qui est-elle ? Demanda l'un des hommes âgés de l'assemblée.
— Il s'agit de la femme aux cheveux roses dont on parlait durant la guerre. C'est une puissante guerrière et une shinobi plus qu'accompli ! Elle a une force phénoménale, capable de ravager le paysage sur des centaines de mètres ! Une femme... je dirais que notre chef de clan a enfin trouvé une femme à sa hauteur.
— Montre-moi ! Exigea un des plus vieux Uchiha de l'assemblée. Comment une femme peut-elle faire preuve d'autant de force comme tu le dis ? Je veux voir par moi-même et me faire une idée de ce dont elle est capable !
Ce n'était pas anodin ce qu'exigeait l'ancêtre : il était rare que les Uchiha utilisent sur eux-mêmes leurs propres techniques pupillaires, à part l'Izanagi ou l'Inazami. Alors quand l'un d'eux était volontaire pour être plongé dans un Genjutsu de son plein gré cela signifiait que le demandeur maîtrisait parfaitement sa propre capacité à résister aux effets de la technique.
— N'aies crainte petit ! J'ai déjà vu bien des horreurs depuis que j'ai l'âge de lancer un kunaï ! Ce n'est pas une femme qui m'effraiera et encore moins de plonger dans tes souvenirs !
Le shinobi s'avança alors et activa ses pupilles pendant que le vieil homme y plongea volontairement le regard, et il ne fut pas déçu de ce qu'il y découvrit. Effectivement, cette femme était redoutable et il ne fallait vraiment pas l'affronter au corps à corps... ou encore à mi distance grâce à ses armes. Il vécut l'essentiel du carnage qu'avait fait subir Sakura aux troupes de Konoha tout comme il eut accès au souvenir de Madara murmurant la consigne de faire le bon choix.
Lorsque le vieil Uchiha interrompit la technique, il ferma les yeux un instant le temps de calmer les battements de son propre cœur. Oui, leur chef vénéré était bel et bien vivant ! Oui, il avait une épouse impitoyable comme il n'en avait jamais vu auparavant. Et oui, ils avaient un choix à faire et le bon serait le mieux !
— Alors ? Demandèrent plusieurs personnes en attendant le compte-rendu du vieil Uchiha.
— Cela me fait royalement chier de dire cela... mais même nous, nous serions inefficaces contre cette femme...
Cette phrase d'un des plus anciens et aguerris Uchiha du clan eut le mérite de faire écarquiller les yeux de beaucoup de monde dans la salle. Ils savaient que la femme aux cheveux rose de la dernière guerre semblait puissante, mais pas à ce point. Pratiquement personne pouvait se targuer d'être supérieur au clan Uchiha.
— Qu'allons-nous donc faire ?
— Je ne vois qu'une seule chose à faire : nous avons douté la première fois ! Madara est toujours vivant ! Il nous laisse l'opportunité de nous racheter... passerons-nous à côté ? Pour quelles raisons devrions-nous rester fidèles à ce village qui nous méprise ? Expliqua l'ancêtre.
— Parce que le village est notre foyer ? Intervint quelqu'un dans l'assemblée.
— Il y a un temps j'aurai répondu moi-même quelque chose dans le genre, énonça Kagami qui était resté silencieux jusque-là, mais Konoha est-il toujours en mesure d'assurer notre sécurité ? Vous savez tous que je suis très proche des décisions de l'Hokage et je peux vous affirmer que plus le temps passe, plus je me dis que la Volonté du Feu a peut-être disparu ou même qu'elle ne sert que les intérêts de quelques-uns au lieu du plus grand nombre.
— Que veux-tu dire Kagami ?
— Trop de choses se déroulent dans l'ombre et peu semblent vraiment porter les intérêts et surtout les valeurs du village. Et pourtant, j'aime Konoha, bien plus que les intérêts de mon clan. Mais, effectivement, si Madara a une vie à proposer qui est plus en accord avec les valeurs que je recherche, alors oui ! Oui je le suivrai sans hésiter !
Les murmures s'élevèrent alors parmi les membres du clan. Si Kagami lui-même était aussi sûr de lui, pourquoi devraient-ils hésiter ? Il n'y avait qu'une chose à faire : rejoindre et suivre leur chef vénéré.
Leur choix était donc fait !
Mais alors que les Uchiha décidaient à l'unanimité de déserter Konoha dès que l'occasion se présenterait, d'âpres discussions avaient lieu parmi les plus grands clans de Konoha.
Les Nara étaient réunis avec les Yamanaka et les Akimichi comme ils en avaient l'habitude au vu de leurs liens d'amitié puissants.
— Tu n'es quand même pas sérieux ? Depuis quand Konoha décide de s'attaquer sans raison à un pays neutre ? Demanda un homme à la longue chevelure blonde.
— Je ne voulais pas le croire ! Mais je suis formel, Hiruzen Sarutobi a programmé une mission de rang SS : l'assassinat d'un Daimyô ! Répondit un brun du clan Nara.
— Et sais-tu si cela a été accompli ? Demanda un autre à la carrure imposante qui appartenait au clan Akimichi.
— Je l'ignore... mais pourquoi alors a-t-il envoyé un escadron de mille hommes vers les terres de Ta No Kuni ? Ce n'est sûrement pas pour faire du commerce ! Analysa le Nara. Cela fait un moment que je m'interroge...
— Sur quoi mon ami ? Demanda l'Akimichi.
— Konoha est-il toujours capable de répondre à nos attentes ?
— Tu n'envisages quand même pas que nous partions ? Konoha est notre village, notre foyer, nos familles sont installées, nos traditions... et... S'insurgea le Yamanaka avant d'être couper.
— Je sais tout cela et tu sais très bien que je ne parle jamais sans avoir réfléchi avant ! Les Sarutobi ont toujours eu notre confiance mais... mais je ne peux m'empêcher de penser à la dernière guerre, à tout ce qui se dit dans le village. Tu sais tout comme moi que certains civils de nos clans respectifs sont tentés de quitter le village. Il en va de notre responsabilité de chef de clan d'assurer leur sécurité également.
— A t'entendre, on pourrait penser que tu places tes intérêts personnels avant ceux du village entier, fit remarquer le blond.
Le Nara réfléchit un instant à la phrase prononcée par son ami mais cela ne dura pas longtemps, il avait déjà eu toutes ces réflexions en lui-même.
— Parfois, il faut savoir se montrer égoïste. Surtout quand nos intérêts propres, comme tu dis, permettront de garantir la sécurité des nôtres. Je vous l'assure mes amis, j'ignore comment va réagir Ta No Kuni suite à l'attaque que Konoha a proféré contre eux mais si Hiruzen décide de s'attaquer progressivement à nos voisins... quels risques encours le village quand nous tomberons sur un adversaire qui saura et pourra se défendre ?
Cette évidence fit réfléchir les deux autres pendant de longues minutes jusqu'à ce que l'Akimichi prenne la parole.
— Tu as toujours été de bons conseils mon ami. Nous te suivront dans ce que tu décideras, pour le bien de chacun des nôtres.
Le Yamanaka n'eut rien de plus à ajouter puisqu'il pensait pareil.
Du côté des Inuzuka et des Aburame, les discussions allaient bon train également car tous se posaient les mêmes questions : pourquoi leur village avait-il autant de mal à se sortir de la crise de la dernière guerre ? Pourquoi certaines missions avaient lieu sans aucune explication rationnelle ? Mais pourtant, malgré cela les chefs respectifs de ces deux clans en vinrent à la conclusion que leur place était à Konoha et que d'aucune manière il lâcherait leur village pour un autre.
Cette situation précaire ne durerait pas et ils sauraient tous grâce à la Volonté du Feu, redonner au village caché de la Feuille toute sa puissance d'avant la dernière guerre. De toute façon, les Aburame ne pouvait pas quitter sur un coup de tête les forêts de Konoha puisque toutes leurs techniques d'insectes reposaient sur l'existence même des conditions environnementales du village.
Chez les Hyûga, la réflexion était tout aussi intense, mais les avis n'étaient pas tranchés. Ils étaient le plus ancien clan allié aux Senju aux origines de Konoha et ils étaient fidèles à leur allégeance. Ce qui les préoccupait surtout, c'était l'absence prolongé de l'un des membres de la branche principale : Nao Hyûga.
Celui-ci n'était pas revenu de sa dernière mission et même si personne ne connaissait la teneur de celle-ci, cela était tout de même inquiétant. En effet, en tant que membre de la Soke, Nao devait être protégé. Certes, il s'était fait apposé le sceau maudit protégeant ainsi son Byakugan, mais son absence aussi longue ne pouvait susciter que des inquiétudes puisqu'il était connu pour sa faible capacité de chakra.
Bien évidemment, personne du clan Hyûga ne pouvait empêcher qu'il meure en mission, mais ils espéraient bien que si une telle situation se présentait, qu'ils puissent lui accorder des funérailles dignes de son rang.
Jour 780
Il fallait normalement moins d'une journée pour parcourir la distance entre la frontière de Ta No Kuni et Konoha No Sato. Mais cela faisait maintenant dix jours que Nobuo, commandant de l'armée de Konoha et seul survivant de ce massacre, courrait en direction de son village. Courir était un bien grand mot puisque même si les premières heures il avait détalé aussi vite que ses jambes lui permettaient, il se rendit rapidement compte qu'il s'épuisait de façon anormale.
Il mit d'abord cela sur le compte du contrecoup du choc qu'il venait de subir : il avait vu tout son contingent se faire décimer par cette femme. Tout ça parce qu'il avait fait exécuter une prisonnière, tous ses hommes étaient morts. Comment une femme pouvait receler d'autant de force et de chakra ? Se pouvait-elle qu'elle soit une Jinchûriki ?
Nobuo frissonna en repensant à l'attaque qu'ils avaient essuyée. Il se souvenait de son regard froid, dur et haineux à son égard. De ses mouvements mortels envers ses hommes et de ses actes barbares ! Le souvenir de son camarade se faisant arracher le cœur lui provoqua un haut le cœur qu'il ne put réprimer, l'obligeant à s'arrêter.
Il était essoufflé, ses jambes tremblaient tout comme l'ensemble de son corps. Il avait l'impression que tout son chakra avait été aspiré hors de lui car il n'arrivait même plus à le malaxer de façon correcte. Il savait qu'il aurait dû se cacher dans un arbre pour se reposer, mais il lui était impossible d'y grimper. Il se laissa alors retomber tout contre un arbre et lorsqu'il baissa la tête vers son torse, il vit le sceau imprimé sur sa peau. Il se souvint des paroles que la femme lui avait dit : « Tu n'as que quelques jours à vivre. »
Il prit soudainement peur, il ne devait pas traîner là ! Il devait retourner au village ! Il devait faire son rapport ! Alors il tenta de se lever mais ses forces l'avaient abandonné.
Nobuo se rendit alors à l'évidence qu'il devait se reposer et que plus vite il récupérerait, plus vite il reprendrait sa course. Il se laissa tomber dans le sommeil plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Mais lorsqu'il reprit connaissance plusieurs heures plus tard, il ne put se remettre en route qu'un court instant, ses forces l'abandonnant tout aussi vite.
Et ce fut donc en alternant les longues phases de repos et les courtes enjambées que Nobuo finit par voir les portes du village de Konoha. Il lutta contre sa fatigue pour parcourir les derniers mètres : dix jours, il lui avait fallu dix longues journées entières pour arriver à destination.
Il était encore en vie, mais pour combien de temps encore ? Était-ce du bluff ? Il ne voulait prendre aucun risque : il devait voir le Hokage, l'informer du retour de Madara... de cette femme ...de ...
Cependant, Nobuo était tellement obnubilé par ce qu'il devait faire qu'il en oublia les formalités administratives lorsqu'il franchit les portes du village sous le regard médusé des ninjas chargés de la sécurité.
Celui-ci ne fit pas vingt mètres dans le village avant de se prendre un violent coup de pied dans l'estomac, le propulsant dans l'autre sens. Il ne s'était pas préparé à une telle attaque ni à une telle force qu'il atterrit avec fracas sur le toit d'un bâtiment en se tenant le ventre. Pourquoi venait-il de se faire attaquer dans son propre village ?
Il se redressa avec peine et vit qu'il était entouré par des shinobi prêts à en découdre : des Anbu.
— Qui es-tu ?
— Je dois absolument parler à Hokage-sama ! Répondit Nobuo dans l'urgence.
Il n'avait pas le temps pour ces formalités. Il devait vite trouver le Hokage, le prévenir que Konoha était en danger et surtout, il voulait trouver quelqu'un qui pourrait annuler le sceau qu'il avait sur la poitrine. Sa vie en dépendait et maintenant qu'il était arrivé à destination, il ressentit encore plus intensément cette sensation d'urgence qui planait au-dessus de lui.
— Décline ton identité ! Ordonna l'Anbu sans prendre en compte la demande du Jônin.
— Nobuo : commandant du contingent envoyé envahir Ta No Kuni, dit le concerné en se remettant sur ses pieds. Il dévoila par la même occasion son torse sur lequel brillait très faiblement un sceau de Fûinjutsu.
— Où sont tes hommes ? Pourquoi être déjà de retour ?
— Pas le temps pour ces conneries ! Je dois absolument parler à Hokage-sama ! S'exclama-t-il pressé par l'urgence de la situation.
L'Anbu qui le questionnait le regarda en silence en fronçant les yeux. Qu'un commandant revienne seul, sans sa tenue de ninja, ne pouvait signifier qu'une chose : la mission ne s'était pas déroulée comme prévue. Il fit signe aux autres de se retirer et de retourner à leurs postes d'observation. Nobuo comprit alors qu'ils le laissaient passer sans poser plus de questions et alors qu'il descendit du toit pour reprendre sa route à pied car il n'avait pas la force de sauter à l'aide de son chakra, il fut interpellé par la personne qu'il cherchait absolument.
— Nobuo ?! Que fais-tu ici ? Questionna Hiruzen Sarutobi surpris de trouver son commandant ici.
A présent qu'il était face à son Hokage, le Jônin eut l'impression que de nouveau la fatigue le prenait. Ses idées étaient de nouveau embrouillées.
— Nobuo ! Réitéra l'Hokage voyant que l'homme semblait totalement perdu. Où sont tes hommes ? La mission qu'en est-il ?
L'homme peinait à concentrer ses idées, il était de nouveau à bout de forces. Le sommeil le gagnait mais il luttait contre. Il sentait son chakra être aspiré par le sceau mais il devait délivrer le message qu'il avait.
— Morts... tous morts... je... je suis le seul... ils... vous n'aviez pas les bons renseignements ! Ils... ils se sont défendus... ils... ils...
— Comment ça ? Qui ? S'inquiéta Hiruzen d'apprendre que mille de ses hommes avaient péri dans cette mission. Comment cela pouvait-être possible ? Ta No Kuni n'avait aucune force armée, en tout cas rien de suffisant pour tenir tête à des soldats et encore moins des shinobi entraînés.
— Madara... prononça-t-il alors confus car c'était la première personne qui lui revint en tête.
— Quoi Madara ?
— Il... il est... il est vivant...
— C'est lui qui vous a attaqué ? Interrogea l'Hokage inquiet d'apprendre que cet individu puisse être revenu d'entre les morts et qu'il était responsable de la perte de ses hommes.
— Non ! Cria-t-il presque alors que son cerveau lui fit revenir les images du carnage qui avait eu lieu jusqu'à ce qu'il se souvienne d'elle.
Hiruzen était pendu aux lèvres de son commandant. Pourquoi celui-ci était-il donc si perturbé ? Que lui arrivait-il ? Il était pourtant un Jônin aguerri !
— C'est elle... elle a... elle a décimé tout l'escadron ! Tous... à elle seule !
— Qui ça ? Quelle femme ? Parle bon sang Nobuo ! S'exaspéra Hiruzen Sarutobi devant ces paroles discontinues à la limite de l'incohérence et il en vint à se demander si son Jônin n'était pas devenu fou.
Nobuo regarda avec des yeux écarquillés l'Hokage, son expression faciale décrivait parfaitement le souvenir effroyable du combat qui avait eu lieu.
— La Daimyô de Ta No Kuni, prononça-t-il d'une voix presque d'outre-tombe.
— Pardon ? Mais... mais Nao n'a jamais parlé d'une femme.
— Elle... elle les a tous tué ! Reprit le commandant dans un sursaut de lucidité. C'est elle... la femme aux cheveux roses ! Et elle m'a chargé de vous dire ceci : ils vont venir attaquer Konoha !
— Quand t'ont-ils dit cela ? S'inquiéta Hiruzen d'une telle déclaration de guerre.
— Il y a dix jours... avoua-t-il en regardant son torse.
Depuis qu'il était face à son chef militaire, Nobuo avait une sensation désagréable, le sceau semblait le piquer voire le démanger.
— DIX JOURS ! S'exclama fortement l'Hokage. Et tu ne reviens que maintenant !
Comment un commandant de son acabit avait pu se permettre de prendre autant de temps pour venir le prévenir. Cependant, son regard se porta sur le torse de son Jônin et Hiruzen Sarutobi connaissait bien le Fûinjutsu. En observant de plus près, il reconnut immédiatement que c'était du Fûinjutsu.
Aucun doute possible, leurs ennemis avaient apposé un sceau sur le Jônin. Mais pour quelle raison ? Quel secret recelait-il ? Il avança ses doigts pour essayer de déchiffrer la formule mais à peine avait-il commencé sa lecture qu'Hiruzen recula vivement d'un grand bon en arrière, vite rejoins par certains Anbu qui avaient continué à observer discrètement. Il scruta rapidement les alentours pour vérifier s'il y avait beaucoup de monde et il sembla donner des ordres aux Anbu qui s'éclipsèrent immédiatement.
Nobuo ne comprit pas l'attitude de son Hokage.
Que se passait-il donc pour qu'il se recule autant ? Il s'apprêtait à poser la question mais la sensation de picotements sur sa peau s'intensifia. Pourquoi avait-il soudainement chaud ? Une légère odeur de chair cramée lui parvenait soudainement à ses narines et cela le surpris. Après tout, il était encore tôt pour que les échoppes du village commencent à préparer de quoi manger.
Puis la douleur lui réveilla les sens : ce n'était plus des picotements ou de la démangeaison que lui provoquait le sceau. Non, l'inscription était littéralement en train de lui brûler les chairs et lorsqu'il le réalisa, il sentit la panique l'envahir.
Était-ce donc là sa fin ?
Son rythme cardiaque s'accéléra et la douleur augmenta encore d'un cran. Le sceau se mit à briller d'une lueur rougeâtre comme sur un parchemin explosif.
— Explosif ?
Lorsque Nobuo comprit le sort qui lui était réservé, la panique le saisit encore plus ! Il ne voulait pas finir ainsi ! Quelqu'un devait pouvoir le sauver ! Il croisa le regard d'Hiruzen Sarutobi qui était impuissant face à ce qu'il était en train de vivre. L'Hokage avait compris ce qui attendait son Jônin. Mais en tant que chef du village, il devait s'assurer de la sécurité immédiate de ses villageois. Il avait ordonné aux Anbu d'évacuer les rares civils présents au niveau de l'entrée du village. Il ignorait quelle serait l'étendue des dégâts mais il se devait de protéger la population déjà bien affaiblie depuis la dernière guerre.
Il hocha la tête négativement en direction de Nobuo pour lui faire comprendre qu'il était fini et que personne ne pourrait lui venir en aide. Le Jônin se tordait à présent de douleur tant celle-ci lui brûlait les entrailles. Sa peau en surface était enflammée et il aurait pu jurer entendre son corps crépiter. Puis soudain, il poussa un hurlement terrible qui se mélangea au bruit assourdissant que produisit l'explosion de son corps.
Le sceau qu'avait placé Sakura avait fait de lui une véritable bombe humaine. Le souffle que provoqua la détonation se répercuta avec violence sur un rayon de plus de trente mètres. Les vitres des habitations environnantes explosèrent et certains murs proches se fissurèrent sous la déflagration. Hiruzen Sarutobi eut également juste le temps de sauter en hauteur pour éviter d'être lui-même touché par l'explosion.
Par cette attaque sournoise, Ta No Kuni venait donc de déclarer la guerre à Konoha.
Une fois la vérification faite que personne n'avait été blessé, l'Hokage décida de faire boucler le village. Plus personne ne pouvait y entrer ou en sortir et le village était placé en alerte maximale. Si Nobuo avait raison, Konoha devrait se préparer à affronter non seulement Uchiha Madara, dieu shinobi vraisemblablement ressuscité d'entre les morts et la fameuse guerrière aux cheveux roses.
Hiruzen Sarutobi n'avait pas le temps de préparer correctement ses troupes et encore moins d'établir une quelconque stratégie au vu de l'urgence. Il ordonna que tous les responsables de clan viennent le voir. Il devait s'assurer de l'allégeance de chacun au village et notamment le clan Uchiha ! Que feraient les membres s'ils apprenaient que Madara était en vie ? Deviendraient-ils également des ennemis de Konoha ? Ou se souviendraient-ils qu'ils faisaient partie intégrante du village ?
Il ne s'écoula même pas une heure depuis l'explosion de Nobuo que les portes du village furent subitement enfoncées dans un grand fracas. De l'entrée émanait une grande quantité de fumée et de poussière. Les ninja du village réagirent au quart de tour et tous se réunirent vers l'entrée autour de leur Hokage et ils se tenaient prêts à affronter la menace qui venait de surgir. Tous regardaient fixement en direction des portes, attendant que la fumée et la poussière disparaissent.
