Chapitre 44 : Début d'une autre
Le trajet était long et trop court à la fois. J'avais l'impression d'être une terrible personne, m'enfuyant à tout prix de l'endroit où j'avais été aimée par l'homme de mes rêves.
Après ce qui me semblait être une éternité je me retrouvais sur le parking de l'université. Je coupai le moteur et laissai enfin mes larmes coulées pleinement et mon chagrin parler pour moi.
Je pleurais, pleurais, pleurais… ma gorge était sèche, elle me faisait mal. J'avais envie de hurler et en même temps aucun son ne sortait.
Soudainement, j'entendis un bruit à ma fenêtre. Je relevais la tête et vis les yeux bleus et inquiets de Mike.
J'ouvrais la porte et essayai de sortir de la voiture. Mes membres étaient endoloris et je fallait tomber. Il me rattrapa.
« Qu'as-tu ? Ca va ? »
Je ne répondis rien et fondait encore une fois en larme.
Je me laissais tomber contre la voiture, à terre. Mike vint s'assoir à mes côtés et mis sa main sur mon épaule.
Il ne me dit rien, restant simplement là, me consolant, se demandant probablement ce que je foutais là.
« C'est fini, » lui dis-je. « Je l'ai quitté. »
Après cela, après ces mots, je sombrais dans ma mélancolie.
Les semaines passaient et j'essayais toujours de me demander si j'avais pris la bonne décision.
Mes amis étaient là pour me remonter le moral, Charlotte restait tous les soir dans la chambre. Elle disait qu'elle préférait avoir son lit pour elle mais je savais que c'était pour moi qu'elle restait. Ils avaient peur que je fasse une bêtise.
J'avais de quoi être heureuse, j'étais bien entourée. J'avais enfin de vrais amis sur qui compter, qui prenaient soin de moi et qui veillaient sur moi. Ils m'aimaient vraiment bien, je le savais.
J'avais revu Alice le lundi suivant et elle m'avait fait une grimace. Je n'osais lui demander comment allait Edward, je ne pouvais que l'imaginer. Triste, abattu, affligé, solitaire…
Je voulais m'excuser auprès d'Alice mais elle m'en empêcha. Je voulais encore plus pleurer, j'avais causé plus de mal que de bien au final.
Jasper m'avait un peu parlé également. Je savais qu'il était un confident pour Edward mais ce qu'il m'avait dit avait été… aussi choquant que rassurant.
Il m'avait dit que j'avais pris une grande décision. Ni spécialement bonne, ni mauvaise. Que j'avais simplement pris la décision de nous laisser vivre nos expériences, que nous en avions besoin. Il m'avait aussi dit qu'Edward comprenait bien que cela lui fasse très mal.
J'étais à présent persuadée qu'Edward savait. Il avait toujours su que les relations à distance étaient compliquées mais j'étais également convaincue qu'il savait que j'allais bientôt le quitter. Comment ? Je ne sais pas. Il a un instinct aussi bien rodé que celui d'Alice, plus même.
Très vite, le mois d'avril arriva en même temps que les vacances de printemps. Je passais une semaine chez ma mère. Elle vivait en Floride à présent chez Phil, son nouveau compagnon. Bien que je n'aie jamais vraiment pardonné à ma mère sa défection, je ne pouvais la détester éternellement pour cela. En plus, un peu de soleil me faisait vraiment du bien.
J'avais passé l'autre semaine chez Charlie, mon père.
J'avais raconté à mes deux parents qu'Edward et moi était fini… parce que je voulais qu'il vive sa vie. Ils avaient tous les deux étés tristes, ils l'avaient beaucoup aimé.
Ma mère me disait de profiter de la vie tandis que mon père me disait de ne pas faire de conneries.
Mes parents sont de vrais clichés, cela me faisait rire moi-même.
J'avais revu mes nouveaux amis de la réserve Quilleute également et cela m'avait remonté le moral.
J'étais à présent en forme et prête à étudier pour mes examens.
Un mois de souffrance, un mois d'examen, de révisions, de tâches à n'en plus finir à la bibliothèque. Heureusement que Mike était avec moi, il me faisait rire.
Le mois passa rapidement et je me retrouvais avec mes résultats en mains : j'avais tout réussi. Encore. J'étais tellement heureuse, j'étais partie pour ma troisième année.
Alice, Jasper et Emmett étaient diplômés. Je ne les verrais plus.
Pour ça, Alice m'avait invité à une soirée chez elle. Elle voulait que je vienne parce qu'Edward ne venait pas (il avait apparemment encre des examens et des auditions à passer) et que j'étais toujours son amie.
J'étais heureuse que rien n'ait changé entre nous deux. Enfin, presque rien…
Je me sentais tout de même moins proche d'elle.
Donc, la dernière semaine de juin, je me retrouvais chez les Cullen, à faire la fête avec mes amis…