Chapitre n°46

« Dissensions »


Ross le considéra un instant. Steve ne détourna pas le regard.

- Celles et ceux qui ne souhaitent pas signer ces Accords pour s'y soumettre, dit lentement le Secrétaire d'État, devront décider de « prendre leur retraite » et se tenir loin des événements qui continueront de se dérouler. Les contrevenants causant des dégâts considérables seront inculpés. J'ose espérer que le choix sera vite fait, maintenant que toutes les options vous ont été présentées.

- Nous allons effectivement en discuter, intervint Natasha. Merci pour votre visite. Nous vous tiendrons informé de notre décision.

- La signature définitive aura lieu dans trois jours, à Vienne, conclut Ross. J'espère vous y voir nombreux.

Une fois l'ancien général parti, les discussions prirent une tournure très animée.

- Même le S.H.I.E.L.D. nous avait laissés nous organiser comme nous le voulions, lança Sam. Pour New York, vous étiez même intervenus sans l'accord du Conseil de la Sécurité Internationale. Finalement, vous avez été applaudis et félicités à tout rompre.

- Il faut comprendre les autorités, Sam, contra Rhodey. Nous intervenons toujours sans nous préoccuper des frontières ou de la souveraineté des États. En général, les dégâts que nous causons sont immenses, et nous ne sommes jamais tenus pour responsables.

- Certes, intervint Steve, mais les politiciens ont des agendas, et ceux-ci changent sans cesse. Et s'ils nous envoyaient là où nous ne sommes pas nécessaires, alors qu'on aurait besoin de nous ailleurs et qu'ils ne voudraient surtout pas nous y voir ? Je reconnais que nous avons probablement commis quelques erreurs, mais les mains les plus sûres sont encore les nôtres.

- Steve, c'est... c'est dangereusement arrogant, répliqua Rhodey. Nous ne sommes pas parfaits, et les dirigeants non plus, mais au moins, la plupart d'entre eux ont été démocratiquement désignés pour protéger leurs pays. Ils ne s'imposent pas à une population, comme nous l'avons fait en Sokovie.

- Tony, fit soudain Natasha, tu as été particulièrement silencieux dans ce débat.

- C'est parce qu'il a déjà pris sa décision, lâcha Steve en tournant la tête vers lui.

- Oh, tu me connais si bien, marmonna Tony. Oui, reprit-il plus fort, j'ai décidé de signer, pour être certain que mes actions ne seront plus aussi irréfléchies qu'elles ne le sont d'habitude. Est-ce que c'est un crime de ne pas vouloir reproduire ce qu'il s'est passé en Sokovie ?

- Personne ne souhaite que cela se reproduise, lui assura Steve, mais il n'est pas forcément nécessaire d'en arriver là pour s'en assurer. De toute manière, est-ce que tu écouteras réellement leurs mises en garde ? Tu nous as tous royalement ignorés lorsque nous t'avons avertis du danger que représentait ton travail sur Ultron.

- J'ai un autre argument en faveur des Accords, dit soudain Vision.

- Nous t'écoutons, l'encouragea Wanda.

- Depuis que Tony a révélé être Iron Man, le nombre de personnes améliorées n'a cessé de croître exponentiellement. La plupart sont reconnues dangereuses, voire criminelles. Il est donc logique que des propositions d'encadrement soient étudiées, d'autant plus que je vois un lien de causalité entre tous ces éléments. Notre puissance invite au défi. Si tout cela n'est pas réglementé, nous courons à la catastrophe.

- De toute manière, renchérit Natasha, nous ne pourrons plus intervenir si nous n'avons pas signé les Accords. Alors, peut-être serait-il plus prudent de... garder une main sur le volant, en signant. Ainsi, comme les choses déraperont inévitablement, il nous sera plus facile de les freiner en étant déjà dans le système.

Le téléphone de Steve vibra dans sa poche. Il le sortit pour consulter le message... qui lui glaça le sang.

« Elle est partie dans son sommeil. »

L'expéditeur était anonyme, mais l'instinct de Steve lui hurla immédiatement qu'il devait s'agir d'un proche de Peggy.

- Excusez-moi un instant, lança-t-il en se levant, le cœur au bord des lèvres.

Il ne vit pas les regards inquiets de ses amis, alors qu'il quittait la pièce.


Eh bien... moi aussi, je quitte la pièce. Cependant, je vous dois des explications : je n'ai pas encore pu écrire la suite immédiate, qui reprendra de toute évidence la trame de « Civil War ». Entre les cours, la dépression et les autres projets, j'ai dû progressivement abandonner l'idée de pouvoir rédiger le chapitre n°47... pour l'instant.

Nous nous reverrons donc bientôt, probablement dans quelques semaines ou quelques mois, pour tenter d'aller ensemble au bout de cette histoire, arc narratif après arc narratif. En attendant, en guise de publication dominicale, je vous propose les premiers chapitres du tome 2 de « La Servante de la Terreur », lui aussi encore inachevé et laissé en plan ces derniers temps. :/