Les événements décrits ne se passent pas tous dans la série, certains sont modifiés et la temporalité est différente, certains événements se produisent à un autre moment que dans la série.

Je ne suis pas médecin, je ne connais absolument rien aux procédures de réanimation, de chirurgie ou de quoi que ce soit d'autre. Je m'inspire de ce que j'ai vu dans Grey's Anatomy pour écrire les scènes qui contiennent des détails médicaux, je sais donc que ce que j'écris n'est pas nécessairement réaliste ou correct !

Les personnages et Grey's Anatomy en général ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fanfiction.

Cette fanfiction est la mienne, merci de ne pas la copier sans ma permission. Si vous souhaitez la traduire, demandez-le-moi. Soyons respectueux les uns des autres.

« Tu crois qu'on devrait faire quelque chose ? »

« Franchement, j'en ai aucune idée. »

« Alex ! Tu dois m'aider. Et si tu commençais par me dire ce qu'il s'est passé au dîner de Thanksgiving ? »

« Elle ne veut pas en parler. »

« Mais j'ai besoin de savoir ! Pour pouvoir l'aider. Là, je suis totalement impuissante. Et tu sais à quel point je déteste quand tu en sais plus que moi. »

« Je rigole pas. Si elle ne te l'a pas dit, attends encore. Peut-être qu'elle ne te parlera jamais mais je ne veux pas la trahir. »

« La trahir ? Mais Alex, on s'en fout de ça, le plus important, c'est qu'elle aille bien. »

« Laisse-lui du temps. C'est Meredith, tu la connais. Il faut lui laisser de l'espace et surtout pas l'étouffer, ce serait le pire truc à faire. »

« Ça fait une semaine qu'on lui laisse de l'espace. Et je n'ai pas l'impression que ça ait aidé. »

« Elle nous a clairement demandé de lui foutre la paix. Et elle revient bosser, aujourd'hui. C'est bon signe. »

« Bon signe ? Tu es aveugle ou quoi ? Elle a passé une semaine enfermée dans sa chambre sans sortir une seule fois et tu crois que ça l'a aidée ? Elle est au fond du trou, espèce d'idiot. »

« Arrête de crier, on n'est pas tout seuls. »

Cristina baissa la voix. En effet, la salle de réunion commençait à se remplir à la vitesse grand V.

« Je pense qu'on doit faire quelque chose. »

« Mais quoi ? »

« Je le saurais si tu me parlais de Thanksgiving ! »

« Tu sais que je ne le ferai pas. C'est à elle de décider. De toute façon, je ne crois pas que ce soit le seul problème. »

« Tu as raison, » siffla le docteure Yang en regardant Derek Shepherd entrer dans la salle et prendre place autour de la table.

« Il a une tête de déterré. »

En effet, ses cheveux étaient en bataille, ses yeux dénués de joie et ses cernes infinis.

« C'est tant mieux pour lui. »

« Tu crois vraiment que c'est lui le problème ? »

« Bien sûr que oui. Depuis qu'elle lui a parlé de tu-sais-quoi, plus rien ne va. Et ça n'aide sûrement pas qu'il continue à lui courir après. »

« Et elle, elle en pense quoi ? »

« Elle dit qu'elle a besoin de lui, et que je ne peux pas comprendre. »

Alex soupira.

« Je suis totalement perdu. Je ne sais même plus quoi penser. Je veux que Mer aille bien mais comment faire si on ne sait même pas où est le problème ? »

« C'est lui le problème, je te dis. »

« Yang, arrête de te braquer sur lui, c'est pas le seul facteur. »

Elle se pencha vers Alex.

« Ah oui ? Qui est-ce qui a mis des bébés dans son ventre ? Et deux fois. Qui est-ce qui était marié en secret ? Et encore mieux, qui a jeté la bague de fiançailles dans les bois ? Franchement, Alex, tu dois voir la vérité en face. »

Il demeura pensif jusqu'à ce que le chef Hunt fasse son entrée dans la salle de conférence bondée et se poste devant ses chirurgiens.

« Bon. Je sais que vous n'avez pas que ça à faire, et moi non plus, mais je tenais à vous rappeler que… »

La porte de la salle claqua et l'ensemble des chirurgiens se tourna vers le fond de la pièce. Meredith murmura des excuses et se posta, debout, près de la porte, comme si elle était prête à partir à tout moment.

Alex et Cristina la regardèrent. Ces cernes étaient violacés, ses cheveux étaient ternes, son regard était perdu dans le vide et, le plus frappant, c'étaient les kilos qui lui manquaient. Ses pommettes ressortaient, ses poignets étaient plus fins que jamais et son uniforme semblait deux tailles trop grand.

« Je disais donc. »

La voix d'Owen les ramena tous deux à la réalité, non sans avoir échangé entre eux un regard plein d'inquiétude.

« Une virulente épidémie de grippe circule actuellement dans l'hôpital. Les effectifs sont donc réduits. Si vous avez de la fièvre ou n'importe quel autre symptôme handicapant, restez chez vous. Mais si vous en êtes capable, venez travailler. On va avoir besoin de tout le monde pour assurer le travail des absents. Pour l'instant, le service de chirurgie n'est pas encore très touché mais ça ne va pas tarder alors prenez des précautions. Désinfection et port du masque sont maintenant obligatoires pour avoir accès à l'unité de soins intensifs et au service de néonatalité. Je compte sur vous. »

À peine la dernière syllabe de son discours prononcée, la porte claqua derrière le docteure Grey, la première à sortir.

Le docteur Shepherd regarda Cristina avec inquiétude, elle lui répondit par un regard noir.

Alex et Cristina quittèrent rapidement la salle de réunion dans l'espoir de trouver Meredith mais elle n'était nulle part. Elle s'était envolée.

« Tu as vu dans quel état elle était ? »

« Oui, Alex, j'ai vu. »

« Elle avait l'air d'un fantôme. »

« Et son visage… Elle a toujours été fine mais là… »

« Je pense que le problème est beaucoup plus grave que ce qu'on pensait. »

Meredith passa la journée à gérer la mine, aujourd'hui étant son tour de montrer à ses internes comment prendre en charge des traumas, mineurs ou majeurs. Ce fut une journée relativement tranquille, un morsure de chien, quelques plaies ouvertes et le clou de la journée, une occlusion intestinale qui n'avait rien de spectaculaire. L'opération lui prit tout l'après-midi. Lorsqu'elle sortit enfin du bloc opératoire, son patient était en excellent état malgré quelques complications. Il était 18 heures et Meredith n'avait pas pris une seule seconde de pause depuis 6h30 du matin. Elle dicta les instructions post-opératoires aux infirmières et à ses internes puis grimpa dans un ascenseur. Là, c'était enfin le silence complet. Le calme, le vide.

Elle poussa un long soupir de soulagement et s'appuya contre la paroi. Depuis ce matin, elle avait réussi, non sans efforts, à éviter la totalité de ses amis qui la cherchaient probablement dans tout l'hôpital en quête de réponses. La journée serait bientôt finie et Alex, Derek, Margot, Bailey et Cristina rentreraient chez eux. Ils n'étaient pas de garde, elle avait vérifié. Et alors, Mer pourrait enfin arrêter de se cacher et passer la nuit à s'occuper des traumas les plus intéressants. Cette perspective la fit presque sourire.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit à un étage intermédiaire et Owen entra. Il jeta quelques regards en coin à Meredith, qui se força à les ignorer pour éviter une conversation, et se décida à parler une fois l'ascenseur reparti.

« Tout va bien ? »

Elle lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.

« Je vais très bien. »

« Tu sais, ce que j'ai dit ce matin est toujours d'actualité. Si tu sens que tu es en train de tomber malade, rentre et repose-toi. »

« Je ne suis pas malade. »

« Tu es sûre ? Tu as vraiment l'air… épuisée. »

« J'ai facilement des cernes. Je dors très bien, je t'assure. »

« N'hésite pas à venir me parler, si tu as besoin de quoi que ce soit. Et vas-y doucement, tu as été absente une semaine. Ne te précipite pas pour reprendre le travail, si tu ne le sens pas. »

« Je vais très bien, Owen. C'est gentil de t'inquiéter pour moi mais ce n'est pas nécessaire. Vraiment. »

Sur ce, les portes s'ouvrirent et elle sortit.

Avant de s'atteler au côté administratif de son patient à l'occlusion intestinale et d'aller parler à la famille, la jeune femme fit un crochet par les toilettes.

Une fois à l'intérieur, elle verrouilla la porte, vérifia que toutes les cabines étaient vides, et se précipita vers un des lavabos pour vomir. Rien d'autre que de la bile ne sortit de sa bouche. Acide, le liquide lui piqua la gorge durant de longues secondes. Une fois cela terminé, Mer passa la main sous le robinet et s'essuya la bouche avec un peu d'eau. Elle ne but pas, de peur de se remettre à vomir, et quitta les toilettes.