PROMPT : Une nuance plus blanche de pâle


En attendant l'arrivée de Severus, Sirius avait envoyé les deux garçons prendre une douche chaude et passer des vêtements confortables, puis il leur avait préparé une collation. Ensuite, il les avait observé discuter et plaisanter, soulagé de voir que malgré la situation, ils savaient encore s'amuser…

Lorsque le Maître des potions arriva par la cheminée, l'animagus ne bougea pas, attendant que son ancien camarade s'approche. En sentant sa présence à ses côtés, il hocha la tête en signe de salutation - probablement son comportement le plus poli depuis qu'ils se connaissaient.
- Ils vont bien comme tu peux le voir.
L'homme en noir émit un grognement, mais ne répondit rien, se contentant d'observer les deux garçons, impassible. Sirius lui jeta un bref coup d'oeil.
- On est obligé de les impliquer encore plus ? Ils sont tellement jeunes…

Severus exhala un souffle contrarié.
- Tu crois vraiment que j'aurais laissé les choses en arriver là si…
Les deux hommes échangèrent un coup d'oeil puis l'animagus hocha la tête, pensivement.
- Ces deux gosses ont confiance en toi, Snivellus. Ne t'avise pas de les décevoir.

Le Maître des potions eut l'air déstabilisé un bref instant, mais il se reprit rapidement en dévisageant son ennemi de toujours. Puis, il pinça les lèvres et avança vers les garçons à grands pas, sans un commentaire.

Son filleul lui adressa un léger sourire, ainsi qu'un hochement de tête. Le sourire de Harry fut plus large, et ses yeux verts brillants de soulagement causèrent un choc à Severus. Personne ne l'avait jamais regardé comme ça en dehors de Lily et de Drago, comme s'il était important.
- Heureux de voir que vous allez bien…

Le brun s'empourpra légèrement en détournant les yeux, mais Drago laissa échapper un ricanement moqueur. Severus plissa les yeux, ressentant toujours l'impression étrange qu'il n'était plus le même. Pourtant, il ignora son pressentiment et fit un signe de tête en direction du sofa.
- Assis. Nous avons à parler.

Les deux garçons obéirent instantanément, et Sirius se posta derrière Harry, une main sur l'épaule de son filleul.
Le Maître des potions fit quelques allées et venues devant eux, nerveusement, avant de s'immobiliser et de commencer à parler.
- La prophétie en soi est simple. Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois…

Harry hoqueta.
- C'est tout ?
Severus se frotta le visage.
- A l'époque ça a été suffisant pour que tes parents deviennent une cible. Tu es né le dernier jour de juillet et immédiatement, tu as été désigné comme étant celui qui pourrait le vaincre un jour.

Sirius murmura.
- Il y a plus n'est-ce-pas ?
L'homme en noir se crispa, mais il hocha la tête, sans regarder personne.
- C'est ce que j'ai entendu il y a bien longtemps. La raison pour laquelle… je suis devenu espion. Je ne voulais pas que…
Sirius termina sa phrase, dans un souffle.
- Tu ne voulais pas que Lily soit blessée.

Severus pinça les lèvres et redressa les épaules, avant de continuer comme s'il n'avait pas montré la moindre faiblesse.
- Voici la fin de cette fichue prophétie, ce que le Seigneur des Ténèbres voulait obtenir : et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois...

Harry resta de marbre. Il hocha juste la tête, comme résigné. Sirius marmonna furieusement, avant d'exploser.
- Ça n'a rien de clair ! Juste les mots d'une stupide pseudo-voyante. Ça pourrait concerner n'importe qui, n'importe quand !
Severus eut un geste vague de la main.
- Peu importe ces mots. Ce qui importe c'est ce que le Seigneur des Ténèbres a cru, et croit toujours.

Harry intervint, d'une voix douce. Comme détaché, bien loin de ses éclats de colère habituels.
- Il y a plus n'est-ce-pas, Monsieur ?
Severus ferma les yeux, et hocha la tête. Puis, il soupira, et il lui fallut rassembler tout son courage pour regarder le garçon dans les yeux.
- Avant de sombrer dans le coma après avoir été empoisonné… Albus m'a confié quelque chose. Il… il a créé des horcruxes. Des réceptacles contenant des fragments de son âme qui lui assurent l'immortalité. Tant que ces objets existent, il… il reviendra toujours.

Sirius réprima un haut-le-coeur choqué, mais Harry frotta sa cicatrice inconsciemment, perdu dans ses pensées. Puis il murmura.
- C'est ce qu'était le journal de Jedusor, n'est-ce pas ? En seconde année ?
- Exact. Il y en a d'autres que le Directeur a identifié. Nous allons devoir les trouver et les détruire avant même de songer à l'affronter.

Scorpius écoutait attentivement, effaré. Il ne savait même pas comment réagir, submergé par toutes ces informations.
La mention des horcruxes résonna dans son esprit, et il se souvint d'une histoire que son père lui avait raconté une fois. Au sujet du jour où Harry Potter l'avait sauvé d'un Feudeymon.
Scorpius venait d'avouer qu'il s'était fait un ami, et qu'ils l'aimait comme un frère. Lorsqu'il avait révélé le nom de son ami, Albus Severus Potter, Drago avait juste souri, comme s'il n'était pas vraiment étonné, et il avait murmuré qu'il n'aurait pas d'ami plus fidèle.
Puis, il avait raconté cette fois, dans la salle sur demande, quand Harry Potter l'avait sauvé et il avait parlé de cet objet que voulait le Gryffondor. Le diadème de Serdaigle, cet objet supposé disparu, qui avait laissé échappé un nuage maudit en brûlant.

En comprenant que ça avait été un horcruxe, sa peau prit une nuance plus blanche de pâle et tous les regards se braquèrent sur lui.
Severus fronça les sourcils, légèrement inquiet, mais Sirius soupira.
- Tu devrais leur dire, gamin. Il est temps de se serrer les coudes entre nous, sans le moindre secret.

Scorpius secoua la tête, horrifié. Il croisa le regard perplexe de Harry, et jeta un regard trahi en direction de Sirius. Cependant, l'animagus le regardait avec sérieux, et il lui offrit un léger sourire d'encouragement, comme pour lui promettre que tout irait bien.