Bonjour,

Nous voilà dans un nouveau mois qui j'espère vous sera bon.

J'espère que vous allez tous bien et je vous remercie de continuer à me lire.

Aujourd'hui un chapitre qui conclut ce long dimanche et cette première quinzaine dans le sanctuaire.

Ce chapitre est un long lemon. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture et n'hésitez pas à me faire un retour dessus.

Biz à bientôt Peace'.


Chapitre 52 : J+15 (4)

Le même soir, toujours au treizième temple, mais dans une autre chambre, un homme n'arrivait pas à trouver le sommeil, se tournant et retournant dans tous les sens. Il était en proie à un besoin qu'il ne savait pas comment combler.

Si, mais il ne savait pas s'il devait le faire ou non ? Après plusieurs minutes de ce traitement mental et physique, il se rendit compte qu'il n'était pas le seul à ressentir cela.

La jeune fille dans le lit d'à côté était dans le même état que lui. Il entendait ses soupirs qui transpiraient la frustration et l'énervement, ainsi que le grincement de son sommier à chacun de ses mouvements.

Il s'arrêta un instant et fixa son regard dans sa direction. Il ne fallut pas longtemps pour que les grands yeux ouverts de la jeune femme croisassent les siens.

Elle aussi stoppa ses mouvements. Tous les deux se firent face et se tendirent la main afin de parler par télépathie pour ne pas réveiller les deux autres membres de leur famille.

- J'ai trop faim, déclara suppliante la jeune fille.

- Je sais... moi aussi. Ils ne nous nourrissent pas assez, répondit l'homme, compatissant.

- Comment faire ? demanda la jeune fille aux cheveux de couleur argent.

- Je vais aller me nourrir, nous nourrir, annonça le brun qui venait de prendre sa décision.

- Avec qui ? s'inquiéta la Déesse.

L'homme préféra se taire et sortit silencieusement de son lit afin d'aller s'accroupir devant celui de sa Déesse. Là, il lui murmura des mots pour la rassurer, baisa délicatement le front de « sa fille » et quitta la pièce sans réveiller personne.

Pendant quelques minutes, il déambula dans les couloirs sans un bruit, cachant son cosmos aux yeux de tous, tel le super espion qu'il était. Il ne dérangea donc pas le sommeil paisible des autres pensionnaires du temple.

Lui, cependant n'était pas paisible du tout, il hésitait. Il connaissait sa destination finale, mais devait-il y aller ? Cela pourrait être mal perçu ou peut-être trop bien ? Il ne le désirait pas, car il ne savait pas si cela lui conviendrait.

Malgré toutes ses hésitations, ses pas avaient fini par le mener devant la porte tant redoutée. Il laissa alors une très fine quantité de son cosmos serpenter le long de son corps, glisser sur le sol et se faufiler dans la chambre devant lui.

Grâce à cela, il découvrit un homme seul et endormi, la personne qu'il recherchait.

Rassuré de le trouver seul, il s'introduisit alors doucement dans la pièce d'un pas décidé mais toujours silencieux afin de rejoindre le lit le plus discrètement possible. Il l'observa un long moment, il avait l'air si paisible.

Cela était sûrement dû au fait qu'une heure plutôt dans cette même chambre, son propriétaire s'était mis au lit après avoir eu une discussion avec ses subordonnés. Il avait été ravi de voir que son neveu s'était calmé et que la discussion houleuse de l'après-midi n'avait pas refait surface.

Avant de partir, Rhadamanthe s'était même excusé à nouveau pour son manque de sang-froid et pour cet esclandre des plus déplacés.

C'était donc fatigué mais rassuré qu'il partit se coucher.

Toujours contemplatif devant l'homme endormi, l'intrus se félicita d'avoir réussi à pénétrer les lieux sans en éveiller l'hôte.

Dans un geste lent et le plus doux possible, il finit par grimper sur le lit.

L'homme qui jusque-là était resté immobile venait de faire un léger mouvement en sentant un poids sur son lit. Mais toujours léthargique, il n'y fit pas plus attention que cela et resta les yeux clos. Cependant, une légère sensation de froid sur son torse le perturba, tout comme celle d'un tissu glissant sur son corps.

Quand il réalisa que quelque chose clochait et qu'il n'était peut-être plus seul dans sa chambre, il se réveilla en sursaut.

Ses yeux s'ouvrirent en grand pour découvrir un homme à quatre pattes le surplombant et qu'il reconnut tout de suite.

Ce dernier, fier de sa prouesse à surprendre un Dieu en plein sommeil, lui offrit son plus beau sourire et prit le temps de contempler ce corps à moitié dénudé et pleinement à sa merci.

Il est magnifique, se dit-il.

Dans les yeux de la Déité, il découvrit de la surprise et un peu de peur. Cela lui plut et l'excita même un peu. Au moment où l'homme allongé allait ouvrir la bouche, une main ferme agrippa son menton et l'intrus happa ses lèvres qu'il mordit quand le baiser prit fin.

- Tais-toi ! ordonna Méthos. Je ne veux pas t'entendre prononcer un son sauf pour gémir de plaisir. Avec Aphrodite, nous avons tellement faim que, de gré ou de force, tu vas nous nourrir. Compris ! l'informa-t-il, le même sourire figé sur les lèvres, le regard fixe comme celui d'un dément. Et si t'es pas d'accord, tu n'as qu'à hurler maintenant et avertir les tiens que t'es en danger, ajouta-t-il le plus naturellement du monde, effleurant le torse du Dieu du bout de l'ongle de son index.

Cela raisonna à la fois comme un ordre et une menace aux oreilles de la divinité allongée. Qu'elle se le tînt pour dit, son interlocuteur ne laisserait rien passer.

Un lourd silence régnait dans la chambre. Une certaine tension était palpable entre les deux hommes. Ils se scrutèrent durant de longues secondes qui parurent interminables, cherchant au plus profond dans le blanc des yeux de l'autre celui qui réagirait le premier. Celui qui était toujours dans son lit finit par fermer les yeux le temps d'un instant, le temps de permettre à son « invité » de prendre ses aises pour s'occuper de son « hôte » généreux.

Ses doigts partirent donc à la découverte du torse dénudé de ce corps ainsi offert, le faisant frissonner de plaisir. Son regard devant ce spectacle exprima de la luxure et de la sauvagerie. Il se mordit la lèvre inférieure afin de garder son calme et de ne pas dévorer trop vite sa proie si délicieuse. D'un coup de langue, il marqua son territoire sur les lèvres ainsi que sur le cou divin.

Devant tant d'attention de la part du chevalier noir, le surplombant toujours et le désirant plus que jamais, le Dieu frissonna de plus en plus, et un gémissement commença à se faire entendre, exprimant son relâchement face à la situation et le bien-être que cela lui procurait. Son regard finit par se voiler d'une excitation sauvage, révélant qu'il avait bien compris l'ampleur de l'appétit de son « invité » et qu'il était comblé d'avoir été choisi pour le satisfaire.

Un large sourire commença à s'esquisser inconsciemment sur ses lèvres, montrant sa détermination à aller jusqu'au bout.

Comme s'il avait lu dans l'esprit de l'Olympien, le trentenaire reprit la parole une dernière fois avant de le « manger ».

- Hadès ! Sache bien tu n'es et ne seras rien d'autre que de la simple nourriture pour combler nos insatiables appétits ! Alors surtout, ne te fais aucune illusion !

- « Mange-moi ! », consentit-il à lui répondre.

Le chevalier ne se le fit pas répéter deux fois et savait déjà de quelle manière il allait entreprendre les choses. Il y en a un qui en aurait pour son compte, pensa-t-il !

Il commença son examen des lieux par un puissant baisé osé, de ceux qui vous laissent haletant et l'esprit dans le vague. Il poursuivit en reprenant ses caresses sur le torse de sa « proie », lui mordillant en même temps les lobes d'oreilles. Il se souvenait que c'était un point sensible chez le Dieu, alors il s'amusa longuement avec les deux, tout en faisant glisser ses deux mains sur le reste du corps.

Méthos en profita aussi pour lui murmurer des mots excitants à l'oreille. Le corps d'Hadès semblait bien répondre à cela, d'abord par de petits à-coups, des sursauts qui faisaient bander ses muscles abdominaux quand il s'arquait, puis en se trémoussant de plus en plus violemment, dans tous les sens... Il n'en pouvait plus et Méthos était au comble du bonheur de voir ça.

Les bras d'Hadès s'enroulèrent autour de la nuque de Méthos. Ses mains s'agrippèrent fortement aux vêtements de l'homme. Ses ongles griffèrent légèrement le dos et son bassin alla à la rencontre de celui du chevalier qui l'amenait peu à peu aux portes du plaisir.

Il ne se retenait plus de gémir, montrant son contentement.

Méthos jubilait vraiment de voir une telle divinité dans cet état d'extase et savourait cet effet procuré.

En le voyant agir ainsi, Hadès s'était attendu à un baiser brutal et fougueux, mais à la place il l'en reçut un tendre et doux.

De ses lèvres, Méthos effleura celles d'Hadès, puis de sa langue, il vint lécher ces dernières, délicatement, pour qu'elles s'ouvrent et lui laissent accès pleinement à la bouche de son amant. Un doux et agréable ballet entre les deux langues commença alors, les faisant frissonner de désir.

Le corps du chevalier s'affaissa peu à peu sur celui d'Hadès qui ressentait des fourmillements de plaisir dans son bas ventre. Aussi, quand la main libre de son amant vint caresser l'intérieur de sa cuisse, il se déhancha et rapprocha leurs deux sexes en érection.

Méthos se mit à gémir, ce qui fit sourire Hadès. Ce dernier ne semblait plus vraiment avoir de doutes sur ses sentiments envers le chevalier, mais réussirait-il à le faire admettre à l'autre partie ?

Méthos changea d'attitude, et si le baiser continuait à être doux, le reste de ses gestes fut plus agressif et rapide.

D'un mouvement sec, il arracha le drap qui recouvrait encore le bas du corps de la Divinité allongée sous lui. Ensuite, d'une main ferme, il souleva les jambes de l'intéressé et les écarta sans ménagement. Enfin, encore vêtu de son uniforme, il vint positionner son sexe contre l'anus offert d'Hadès. Là, il agrippa la verge du Maître des Enfers et entama une série de va-et-vient qui fit crier ce dernier de bien-être.

Les deux hommes semblaient partis dans un autre monde. Méthos réussit à se redresser et s'agenouilla tout en continuant les mouvements sur le pénis turgescent, observant son « repas » avec délectation, se pourléchant les babines.

Hadès tentait de soutenir le regard perçant de Méthos, appuyé d'un sourire à la fois sadique et rempli de satisfaction. Le chevalier continuait à la dominer pleinement, maintenant son emprise sur son amant comme un rapace sur sa proie.

En d'autres circonstances, cette position d'infériorité n'aurait jamais été tolérée par une personnalité comme le Dieu des Morts, mais ici, en cet instant, il concèderait tout à cet homme dont il tombait de plus en plus amoureux.

Absorbé par sa contemplation, il ne réagit même pas quand une masse vint écraser des lèvres sur les siennes pour y laisser un nouveau baiser. Perdu dans le vague, les baisers s'enchaînaient et sa respiration entre deux se faisait de plus en plus haletante. Son désir accroissait à mesure que le chevalier avançait dans sa prospection de son corps.

Hadès en voulait clairement plus, mais n'osait pas et ne savait pas comment le formuler auprès de son amant d'une nuit.

Puis, le chevalier changea de position, surprenant le Dieu en pleine rêverie.

D'une main, Méthos avait saisi les poignets de son amant d'une nuit pendant que de l'autre, il défaisait sa ceinture. D'un geste précis, comme s'il l'avait répété des milliers de fois, il attacha sa « proie » aux barreaux du lit avec cette dernière. Après avoir bien vérifié que le Dieu était bien ligoté, il repartit à l'assaut de ce magnifique corps offert rien que pour lui – et ma Déesse, se dit-il – pour en redécouvrir chaque centimètre carré à l'aide de sa bouche, en commençant par les parties entravées au lit.

Il suçota lentement les doigts d'Hadès, faisant jouer sa langue autour de chaque phalange. Progressivement, il embrassa chaque centimètre de peau descendant des mains vers les poignets, s'attardant à chaque fois un moment sur les avant-bras, les coudes, les bras, les aisselles, les épaules, les clavicules, le cou sans oublier les oreilles, les joues, les lèvres, le nez, les yeux, le front.

Une fois qu'il en eut fini avec cette zone là, il poursuivit son exploration corporelle par le puissant torse musclé et sculpté du Seigneur des Enfers. Ce torse était si parfait, qu'on l'aurait cru taillé par les Dieux ! L'ironie était savoureuse, puisque Hadès était lui-même un Dieu ! Méthos rit de sa blague et alla jouer avec les aréoles sur le haut du corps de sa « victime » qui pointaient sous l'effet de l'excitation.

De gémissements en supplications, Hadès désespérait de se faire entendre par Méthos. Ce dernier découvrait des sons qu'il ne pensait même pas possible d'entendre. Exalté par la situation, il consentit la fellation à sa victime. Cette dernière hurla de plaisir, avec une telle puissance que le chevalier éprouva le besoin de le faire languir encore davantage. C'était si bon de le voir ainsi se démener, haleter et pousser de drôles de cris entre deux respirations hoqueteuses.

J'en connais une autre qui doit prendre son pied, pensa-t-il tout en continuant son œuvre.

Méthos lécha la verge turgescente de son amant de fortune avant d'aller s'amuser un moment avec les testicules de ce dernier. Il continua sa progression linguale jusqu'à l'entrée de l'anus de la Divinité sur lequel il s'attarda davantage que de raison. Puis il entreprit des allers retours entre l'anus et le sexe, léchant, suçant à tour de bras.

Au bout d'un petit moment, voyant sa « proie » empreinte à des sortes de démons voulant s'extirper de son corps, Méthos présenta quelques-uns de ses doigts à la bouche d'Hadès qui les suçota goulument avant qu'ils ne finissent entre les fesses de ce dernier. N'y tenant plus, le Seigneur des Morts pivota légèrement son bassin afin de glisser sur les doigts proposés et, dans une cadence suivant la fellation que Méthos avait à nouveau entreprise, se délecta de savoureux va-et-vient bien rythmés. De son côté, le chevalier de l'Amour remuait aussi ses doigts pour lui procurer plus de sensations.

Le Dieu des Morts était en transe, Méthos l'amenait de plus en plus vers Elysion. Ce qui le fit sourire car c'était cette divinité-là qui avait créé ce lieu paradisiaque.

Son corps était brulant d'une fièvre envieuse. Envieuse de plus d'attention, de plus de baisers, de plus de mains le caressant… de beaucoup plus, malgré tout ce que lui faisait déjà le chevalier.

L'excitation montait toujours chez Hadès, de plus en plus violente. Son corps paraissait empreint de convulsions dont il semblait ne pas pouvoir se défaire. Méthos gardait le rythme tout en s'acharnant sur le pénis et la recherche d'un possible point G chez sa « victime ». Ce dernier le suppliait toujours plus de venir en lui, élevant sa voix – ou plutôt les modulations de sa voix et des borborygmes qu'il prononçait – en fonction des interactions de son amant « suppliciateur ».

Mais pour le trentenaire, cette requête n'était pas acceptable.

Et plutôt que d'y répondre, il préféra s'attarder sur son occupation du moment, accentuant davantage ses mouvements de bouche sur le pénis en érection et ceux de ses doigts entre les fesses de « son » homme. Quand il finit par toucher la prostate de ce dernier du bout des doigts, il l'amena jusqu'à la jouissance et avala sa semence.

Ensuite, il alla s'emparer de sa bouche qu'il ravagea avec férocité et envie. En guise de remerciement pour sa « patience », plutôt forcée que consentie, Méthos décida enfin d'obtempérer et de donner à Hadès ce qu'il chérissait le plus depuis que le chevalier avait entrepris de jouer avec lui.

Le guerrier se saisit alors de son pantalon pour le retirer sans peine, comme s'il avait exécuté cette manœuvre des milliers de fois – ce qui était sûrement le cas, aurait pensé le Dieu s'il en avait été en capacité ! Or donc, une fois le pantalon ôté, il se masturba légèrement histoire de rendre toute sa fermeté à son atout, puis il pénétra lentement son amant. Doucement, lui laissant étonnamment le temps de s'habituer à sa présence en lui, le chevalier se déhancha progressivement jusqu'à atteindre ce qu'il considérait comme une « vitesse de croisière ».

Hadès n'en pouvait plus, sa respiration saccadée et ses soubresauts au niveau du bas-ventre indiquaient qu'il entrait dans une extase absolue. Méthos ne s'en laissa pas compter davantage, et tout en accentuant ses va-et-vient, il empoigna la verge turgescente d'Hadès et la masturba suavement pour lui donner encore plus de plaisir.

Très rapidement, dans un puissant râle de jouissance, les deux amants éjaculèrent. À nouveau, Méthos alla boire la semence d'Hadès et s'en délecta.

Considérant que le Seigneur des Enfers avait fait son office, pour lui comme pour la Déesse de l'Amour, le chevalier de la Guerre se rhabilla et quitta le lit sans ménagement. Toutefois, avant de partir, il s'arrêta quelques secondes et jeta un dernier regard à l'homme nu, étendu sur un lit complètement défait, qui le regardait également s'en aller, béatement.

Bien qu'il ne l'avouerait jamais, Méthos reconnaissait que ce dernier avait un corps magnifique, parfait, superbement taillé.

Hadès était en sueur et haletait, exténué par deux jouissances consécutives. Il n'avait pas bougé d'un pouce, les jambes écartées laissant tout son corps et ses deux mains attachées et fortement agrippées aux barreaux du lit offerts à la vue du chevalier.

Ce dernier se dit qu'Hadès serait assez grand pour défaire ses liens tous seul, c'était un Dieu après tout !

Ruisselant encore de transpiration, le Maître des Enfers peinait à reprendre son souffle, allongé, sa chevelure noire ébène décoiffée et collée aux draps et sur son visage.

Méthos désirait ardemment toucher à nouveau cette peau nue et trempée, caresser ces cheveux soyeux. Il souhaitait encore l'entendre hurler de plaisir et voir ses yeux dilatés sous l'action de l'extase.

Mais il se retint.

Il ne pouvait pas y retourner, sinon il ne savait pas quand il relâcherait ce corps si parfait et si bon « à dévorer ».

Il n'était pas sûr qu'Hadès s'en rendît compte, mais il avait pleinement conscience de ne pas avoir tout donné de sa personne cette nuit. Il avait retenu bien des pulsions et des envies, comme celle de marquer la Divinité comme « sa » chose, « sa » propriété ! Une empreinte presque indélébile, une trace qui aurait signifié à la terre entière qu'il l'avait possédé, le temps d'un moment charnel et sexuel. Mais il s'était abstenu de faire apparaître de-ci de-là sur ce corps majestueux le moindre suçons, la moindre morsure !

Trop personnel, pensa-t-il ! Et surtout trop tôt !

Cet homme incarnait toutes les facettes des Enfers, et si Méthos ne voulait pas sombrer dans une folie pure, il devrait contenir son désir jusqu'au moment propice. Et ce n'était pas pour tout de suite, aussi prit-il congé sans ménagement et sans se retourner, le visage aussi froid qu'un masque mortuaire.

Toutefois, avant de quitter définitivement la pièce, il ajouta :

- Merci pour cette exquise collation ! depuis onze jours que je n'avais rien fait, je – nous, avec Aphrodite qui te remercie au passage – commencions à avoir les crocs, précisa-t-il avec un sourire carnassier.

Mais Hadès ne le voyait pas.

- Pour info, mes prestations seront renouvelables du moment que tu te contenteras de ce que tu as eu ce soir. Ni plus, ni moins ! Et ne t'avise surtout pas de te plaindre de quoi que ce soit, je ne tiens pas à ce qu'on ternisse ma réputation ! Le viol n'est pas ma marque de fabrique, tu avais l'entière liberté de refuser...

Méthos repartit comme il était venu, sans un bruit.

Seul dans sa chambre, Hadès laissa ses larmes couler le long de ses joues.

Des larmes de joie d'abord, car entre tous, il avait été « l'élu » du chevalier ténébreux, un choix inespéré au vu du comportement de ce dernier les jours précédents.

De tristesse ensuite, car il avait bien compris quel rôle il allait jouer pour la Déesse de l'Amour et son chevalier, les « nourrir » vulgairement comme un encas de substitution. Mais s'il fallait en passer par là pour atteindre ce cœur de pierre, soit, il s'en contenterait pour le moment, d'ici à le faire changer d'opinion sur le sujet.

D'espoir enfin, car il avait vraiment envie de croire aux belles paroles de sa nièce concernant Méthos et son affliction à rejeter tous ceux qui pouvaient l'apprécier, d'une façon ou d'une autre, et sa manière de prendre ce dont il avait besoin, et de jeter par la suite...

Tout à sa réflexion, Hadès en profita également pour détacher ses liens et remonta délicatement le drap sur lui avant de se tourner sur le côté et essayer de se rendormir. Ses pensées toujours dans le vague, il porta une de ses mains à ses lèvres, les caressa du bout des doigts comme pour tenter de garder le plus longtemps possible l'empreinte de Méthos, cette sensation qu'il était toujours là contre lui.

Enfin, il bloqua son autre main entre ses cuisses et finit par s'endormir en priant la Déesse de l'Amour de l'aider à conquérir le cœur de cet homme.

Il espérait tant être entendu et exaucé un jour.