Les événements décrits ne se passent pas tous dans la série, certains sont modifiés et la temporalité est différente, certains événements se produisent à un autre moment que dans la série.

Je ne suis pas médecin, je ne connais absolument rien aux procédures de réanimation, de chirurgie ou de quoi que ce soit d'autre. Je m'inspire de ce que j'ai vu dans Grey's Anatomy pour écrire les scènes qui contiennent des détails médicaux, je sais donc que ce que j'écris n'est pas nécessairement réaliste ou correct !

Les personnages et Grey's Anatomy en général ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fanfiction.

Cette fanfiction est la mienne, merci de ne pas la copier sans ma permission. Si vous souhaitez la traduire, demandez-le-moi. Soyons respectueux les uns des autres.

Quand Derek arriva enfin, la chambre 216 était fermée à clé. Il frappa quelques coups à la fenêtre et, attendant qu'on vienne lui ouvrir, remarqua le docteure Paulson appuyée contre le mur.

« Vous n'entrez pas ? »

« Je ne suis pas la bienvenue. Je vais attendre un peu, vérifier que tout se passe bien et revenir plus tard, quand les choses se seront calmées. »

Alors qu'il s'apprêtait à demander ce qu'il se passait, Derek fut tiré à l'intérieur de la chambre.

Derrière lui, la porte se referma.

À l'intérieur, la petite infirmière rousse était postée à côté du docteure Bailey, prête à exécuter ses instructions. Karev et Yang étaient debout à côté du lit d'hôpital, l'air inquiet et Richard toujours installé sur sa chaise.

D'un air interrogateur, le docteur Shepherd regarda Bailey. Elle lui adressa un demi-sourire, mi excité, mi effrayé.

« Sa condition physique s'est améliorée en flèche. Nous allons commencer à lever la sédation. Évidemment, ça peut prendre quelques minutes ou même plusieurs heures, il faudra donc être patients. Autre chose, il ne faut surtout pas la brusquer ou l'assaillir. Elle va avoir besoin d'un peu de temps pour trouver ses repères, comprendre ce qu'il s'est passé et ce qu'il se passe maintenant. Il va falloir être doux, compréhensifs et faire les choses à son rythme. Dès que je l'estimerai adéquat, le docteur Gardner viendra. Karev, les stores. »

Alex fit pivoter la petite baguette de bois qui pendait contre le mur et occulta la vue qu'avaient les gens passant dans le couloir sur l'intérieur de la chambre.

Derek s'agrippa au plastique au bout du lit.

L'infirmière régula le débit des perfusions et ensuite, le docteure Bailey paramétra un appareil qui était totalement invisible aux yeux des médecins dans la pièce. Tout ce qu'ils attendaient, c'était un mouvement de paupières puis l'éclat des yeux verts du docteure Grey.

L'infirmière s'éclipsa, les laissant seuls dans leur attente. Bailey s'assit, compléta le dossier de Grey sur sa tablette et une fois cela fait, l'éteignit, la posa à côté d'elle sur le canapé et se mit à patienter, comme tous les autres.

La première minute fut une vraie torture. Personne ne pouvait se résoudre à détourner les yeux du visage inanimé de Meredith, guettant le moindre soubresaut. Mais rien ne vint et tous restèrent obnubilés. Lorsque des voix retentirent dans le couloir, les médecins sursautèrent.

La deuxième minute fut pire. Derek sentait ses genoux trembler et les articulations de ses doigts s'étirer jusqu'à ne plus pouvoir. Il détourna les yeux, incapable de contempler ce visage plus longtemps sans avoir envie pleurer ou de s'en aller en quatrième vitesse.

Après trois minutes, il était concentré sur le liquide translucide dans la poche à perfusion qui coulait lentement dans le fin tuyau jusqu'à disparaitre dans le bras de la jeune femme. Il frissonna, se demandant comment ses poignets avaient pu devenir aussi fins en si peu de temps.

La onzième minute d'attente arriva après une éternité. Le silence était pesant, étouffant.

« Shepherd, vous devriez vous asseoir, vous êtes blanc comme un linge, » lui dit le docteure Bailey.

Il hocha silencieusement la tête et la rejoignit sur le canapé. Ses mains étaient encore rigides et douloureuses. C'est à cet instant-là que Derek remarqua qu'il retenait sa respiration.

Cristina commença à jouer avec son bic.

« Arrête ça, » claqua Alex, au bord de la crise de nerf après une trentaine de secondes.

« Ça fait, » elle regarda sa montre et reprit,

« Exactement dix-sept minutes qu'on attend qu'elle se réveille et rien ne se passe. »

« Ça peut prendre du temps, Yang. Tu es médecin, tu le sais, » lui rappela Bailey sur un ton las.

« Oui eh bien si elle pouvait se dépêcher, ça ne ferait de mal à personne. »

Personne n'eut la force de protester.

Après une demi-heure, quelques coups retentirent contre la porte.

Richard fut le premier à quitter son état léthargique.

Il ouvrit pour trouver Mark Sloan.

« Est-ce que ça dérange si je viens voir Grey une seconde ? »

Richard ne dit rien et le laissa entrer. Au même moment, le docteure Paulson remarqua la porte ouverte et en profita.

Mark resta immobile quelques secondes en regardant la patiente dans le lit, toujours inanimée.

« Merde… » il murmura, la main devant la bouche.

« Elle en est à quelle étape ? » demanda Margot.

« La sédation est levée depuis trente minutes. »

Elle hocha la tête en signe d'approbation.

« Des signes de… »

« Vous n'avez qu'à consulter le dossier, docteure Paulson, » répliqua froidement le docteure Bailey.

Margot fit quelques pas exaspérés et se saisit de la tablette.

De son côté, Mark resta obnubilé par l'apparence de Grey.

« Est-ce qu'elle va réussir à s'en remettre ? »

« Il lui faudra du temps, » répondit Miranda en haussant les épaules en signe d'impuissance.

Cristina recommença à jouer à-avec son bic, faisant résonner le cliquetis dans la chambre 216.

Sloan lui jeta un regard irrité et sortit de sa morbide contemplation.

« Derek, je peux te voir dehors une minute ? »

Derek accepta, sachant qu'il avait désespérément besoin de sortir de cette pièce.

« Un café ? »

Shepherd accepta et ils se dirigèrent vers la machine automatique au fond du couloir.

Ils regardèrent tous deux le liquide couler lentement dans le gobelet en carton.

« Qu'est-ce que tu comptes faire ? »

Tandis que Derek prenait son gobelet, Mark mit une autre pièce dans la machine.

« Je vais lui montrer que je suis là pour elle. »

« Est-ce que tu veux aller plus loin ? »

« C'est-à-dire ? »

« Recommencer à sortir avec elle. »

« C'est pas vraiment ce que j'ai à l'esprit en ce moment. »

« C'est vrai, excuse-moi. »

Le deuxième café terminé, Mark l'attrapa et ils s'appuyèrent dos au mur.

Derek soupira. Dans sa gorge sèche, le café brûlant avait un goût de paradis, délicieux et libérateur.

« Je n'ai pas de plan. Je ne sais même pas ce que je pense. »

« Vous avez pensé à chercher un événement déclencheur, pour Meredith ? »

« Il n'y en a pas vraiment. Sa vie entière est un élément déclencheur, en quelques sortes. »

« Lexie. »

Shepherd fut surpris. Jamais Mark n'avait parlé d'elle, depuis sa mort. Il avait simplement arrêté de parler, s'était terré chez lui et n'avait ouvert la porte à personne. Quelques mois plus tard, Derek avait compris.

À l'époque, Mark et Mini-Grey sortaient ensemble depuis quelques mois. Mais jamais Derek ne l'avait vu aussi heureux, pas depuis Addison, en tout cas. Et brusquement, leur histoire d'amour avait été avortée.

Et puis il comprit.

« Le 12 décembre, non ? »

Sloan acquiesça.

« Le 12 décembre 84. »

Dans une semaine à partir aujourd'hui, Lexie aurait fêté son anniversaire.

« On en n'a jamais parlé. Toi et moi. »

Le bruit d'un bipeur suivit d'insultes grommelées les interrompit.

Curieusement, ils regardèrent le docteure Paulson sortir à pas rapides de la chambre numéro 216. Elle ne leur adressa pas un regard et les dépassa pour se diriger vers les escaliers, visiblement furieuse.

Sur le point de reprendre leur conversation, les deux médecins furent une nouvelle fois interrompus. Le docteure Bailey passa la tête par l'encadrement de la porte.

« Elle se réveille. »