Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Note : Recueil d'OS écrits pendant les nuits HPF (une heure pour un texte sur un thème donné), d'où les formats et les ratings variables.

Univers : UA Saison 2.

Rating : -12


Fougue


Frederick avait été surpris par le premier baiser que Will lui avait donné. Il ne l'avait jamais considéré comme un ami proche – pas même comme un ami d'ailleurs – et cela n'avait fait qu'empirer après l'arrestation de l'empathe. Le consultant ne le tenait pas en haute estime mais Chilton n'avait aucun reproche à lui faire à ce sujet étant donné qu'il se comportait réellement comme un idiot. Ils avaient discuté entre deux barreaux d'une cellule, l'un étant sous le contrôle du bon vouloir de l'autre, ce qui n'était pas une situation propice pour établir une relation de confiance. Il avait fallu une manipulation de la part d'Hannibal pour les réunir de manière impromptue.

Will lui avait ouvert sa porte et offert son aide, le dissimulant quelques jours aux yeux de l'Éventreur et du FBI. Frederick ne s'était pas attendu à autant de clémence de sa part, bien que les premiers temps fussent difficiles puisque leurs caractères ne s'accordaient pas sur de nombreux points. Ils avaient su mettre de côté leurs divergences pour éviter des disputes inutiles. L'ego surdimensionné du psychiatre n'avait pas facilité les échanges mais le plus jeune avait été d'une patience à toute épreuve avec lui, sans doute parce qu'il avait l'habitude de ne pas céder du terrain sur ses chiens et qu'il adoptait le modèle sur ses interactions humaines. Une étincelle d'amitié avait eu le temps d'éclore, lentement mais sûrement, puis, lorsque Crawford avait trouvé des indices assez significatifs pour emprisonner Lecter définitivement, ils avaient gardé contact.

Cependant, Frederick n'avait pas songé un seul instant que l'empathe éprouverait pour lui des sentiments amoureux. Sentir sur ses lèvres celles de Will l'avait étonné tout en lui redonnant l'impression d'exister pour quelqu'un d'autre que lui-même. Le baiser, empreint de tendresse et d'une certaine hésitation, avait été le premier d'une longue série. Derrière la timidité du consultant, Chilton avait découvert une fougue insoupçonnée qui le laissait bien souvent pantelant. Il n'avait jamais autant désiré un homme, de corps et d'esprit, et il aimait les réveils dans les bras de Will, tous les deux enlacés.

Certains jours, le psychiatre n'avait qu'une envie : quitter son poste à l'hôpital psychiatrique pour criminels aliénés de Baltimore et partir vivre avec son amant dans une maison éloignée de toute vie humaine. Ils pourraient s'aimer sans avoir à cacher la vérité à certaines de leurs connaissances. Frederick se reprochait parfois de ne pas permettre à Will de montrer leur amour à la face du monde mais il craignait les réactions de Crawford, Bloom et tous ces gens qui avaient confiance en lui. Chilton n'était pas l'homme le plus apprécié et il avait conscience qu'il subirait des insultes si tout cela arrivait aux oreilles du FBI.

« J'espère que tu ne comptes pas partir, lui lança Will en entrant dans la chambre et en avisant la valise ouverte sur une chaise.

— Je suis un fardeau pour toi, souffla Frederick avec un sourire triste. Tu devrais … »

Le consultant l'interrompit par un baiser, le plaquant contre l'un des murs. Il lui murmura qu'il n'aurait pu rêver meilleur fardeau puis l'embrassa à nouveau, l'entraînant doucement vers le lit. Le psychiatre rendit les armes sous les lèvres habiles de son amant, laissant le désir et le plaisir inonder ses veines pour chasser tous ses doutes.