Base : Harry Potter

Titre : L'amour d'un père

Genre : Romance, slash (relation homosexuelle)

Rating : T = pour les ados, peut légèrement aborder quelques thèmes "adultes" (13 ans et +)

Personnages : La famille Potter & la famille Malfoy principalement

Disclamer : Eh oui, tout appartient à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. Merci à elle. Par contre l'intrigue m'appartient, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Draco veut donner une bonne éducation à son fils Scorpius avant qu'il n'aille à Poudlard. Il se sent compétent pour lui enseigner la plupart des matières, mais songe à Potter et aux cours qu'il donnait en 5è année, pour la DCFM. Il va donc lui proposer de devenir professeur particulier au manoir Malfoy. Harry accepte à condition que son fils Albus puisse aussi assister à l'ensemble des cours.

Avertissement : Il sera question, dans cette fic, de romance entre deux hommes (sans lemon). Homophobes, passez votre chemin ! Il s'agit d'une fic plutôt familiale ; ne vous attendez pas à un Drarry tout de suite !


Notes : Bonsoir tout le monde ! J'arrive tardivement, mais nous sommes toujours le 15 ! ;) Encore merci à celles qui ont répondu à ma question du chapitre précédent. Comme répondu par MP, j'ai reçu des réponses assez variées, donc je verrai bien à ma relecture : "Si je l'ai écrit, c'est que ça devait suivre son cours... mais si je me pose la question, c'est qu'il y a peut-être quelque chose qui cloche..." Mais vos réponses m'ont rassurée dans le sens où si je le fais, apparemment ça ne vous choquera pas plus que ça, même si vous êtes contre et si je ne le fais pas, ce ne sera pas vraiment gênant non plus dans le sens où ils ne sont encore que des enfants ;) Allez, je vous laisse découvrir ce nouveau chapitre. Bonne lecture !


Chapitre 61

— Bonjour, Mione. Salut princesse ! fit Harry en arrivant dans le salon de sa meilleure amie.

— Bonjour, oncle Harry. Coucou, Lily ! répondit Rose avec un geste de la main.

— Bonjour, vous deux, reprit Hermione. Hugo est à l'extérieur, Lily, si tu veux le rejoindre…

La fillette s'empressa d'aller faire un bisou à sa tante avant de sortir rejoindre son cousin.

La femme se tourna ensuite vers sa fille.

— Rose, ma puce, est-ce que tu peux nous laisser seuls, ton oncle et moi, s'il te plaît ?

Loin de s'offusquer par la demande de sa mère, la jeune sorcière acquiesça et monta dans sa chambre.

— Alors, raconte-moi ce qu'il se passe…

Harry acquiesça et lança le sortilège d'Intimité avant d'expliquer en détail la raison de la venue de Draco chez lui, dimanche après-midi, ce qui en avait découlé pour les enfants, puis sa discussion dans le bureau.

Il avait contacté sa meilleure amie, car il ne se sentait pas de passer toute sa journée seul avec Lily avec autant de choses en tête.

— Un divorce sorcier… J'ai fait quelques recherches depuis samedi et c'est vrai que c'est vraiment quelque chose de compliqué à mettre en œuvre. Je pense que toutes ces démarches ont également un rôle de dissuasion face à ce genre de rupture. Surtout lorsqu'il y a un ou plusieurs enfants à charge. C'est déjà compliqué chez les moldus, alors imagine avec les histoires de patrimoine magique…

Elle leva les mains, paumes tournées vers le haut.

— Je comprends que Draco n'ait finalement jamais lancé la procédure jusqu'à présent. Surtout que le placement de Scorpius auprès de sa mère ou de son père est plus qu'incertain. Surtout après avoir appris l'acte d'amour, quelque part, qu'elle a eu envers lui. Non seulement le sang d'Astoria coule dans ses veines, mais également une partie de son âme. Et Scorpius, n'ayant que 9 ans, n'aura malheureusement pas son mot à dire.

Harry acquiesça, le regard triste. Et que deviendraient ses enfants à lui, s'ils venaient à entamer ce genre de démarche avec Ginny ? Sa femme lui avait toujours soutenu que ce serait compliqué. Draco avait confirmé. Et Hermione venait de lui prouver qu'ils avaient raison.

— On ne s'engage vraiment pas à la légère, chez les sorciers, ajouta la sorcière.

— Non, je vois ça. J'ai du mal à me dire que certains se marient à peine majeurs. Ont-ils vraiment conscience de ce à quoi ils s'engagent ?

— Eh bien, il me semble que tu es assez bien placé pour répondre à ce genre de commentaire, répliqua sa meilleure amie.

— Exactement, approuva Harry d'un mouvement de tête assorti d'une grimace.

Hermione soupira.

— Sinon, je suis étonnée que Malfoy ne semble pas rejeter la possibilité d'un quelque chose entre vous. Pour l'un comme pour l'autre, on parle quand même d'un virage à 180 degrés, là ! Qu'on parle de votre ancienne rivalité ou de votre hétérosexualité.

— Je sais, Mione, je sais. Mais… Je ne me l'explique pas et j'imagine que lui non plus. Si vraiment il pense comme tu dis. Ce n'est peut-être qu'une passade, qui sait ? Peut-être n'est-ce pas si mal qu'on ne puisse pas franchir le pas pour le moment…

Hermione sourit.

— Tu crois vraiment en ce que tu dis ?

Harry haussa rapidement les épaules.

— J'émets des hypothèses, c'est tout, expliqua-t-il.

— J'entends bien. Mais sinon, tu penses gérer ça comment ?

— Qu'entends-tu par « ça » ?

— Tes envies ? Tes pulsions ? Je pense que tu vas forcément en avoir de temps à autre…

— Je ne ferai rien. Je ne veux pas brusquer Draco et encore moins nous mettre dans une situation embarrassante devant les enfants. Je vais gérer.

— Permets-moi d'en douter.

— Hey ! C'est Ginny qui est venu m'embrasser lors de notre sixième année, alors que je m'intéressais à elle sans rien dire et qu'elle avait d'autres petits copains…

— C'est vrai. Mais tu avais autre chose qui t'occupait l'esprit, à ce moment-là. Et je ne parle pas de tes leçons avec Dumbledore.

— Draco… sourit-il.

— Eh oui. Or là, je me demande sur quoi tu vas bien pouvoir te focaliser à la place…

— Oh, allez, je ne suis plus un ado, Mione. Et cette fois-ci, je vous ai, Ginny et toi pour me confier, alors qu'à l'époque, je gardais tout pour moi. Bref, on n'est plus à Poudlard et je sais que j'y arriverai. Ce ne sera certainement pas simple par moment, mais je suis sûr que ça ira. Au pire, Draco saura largement me remettre dans le droit chemin, je pense, fit-il remarquer, amusé.

— De ce que j'ai pu écouter jusqu'à présent, je n'en suis pas si sûre.

— De quoi ?

— De la capacité de Malfoy à te résister. Donc pas sûre qu'il sache te repousser lorsque cela pourrait s'avérer nécessaire.

Harry ne put que sourire à cette remarque, même si elle ruinait plus ou moins ses démonstrations.

— Et j'aimerais tellement ça, Hermione. Savoir l'effet que ça fait de l'embrasser en vrai. Je suis sûr que ça n'a rien à voir avec ce que je peux m'imaginer.

Hermione éclata de rire.

— Allez, mets donc fin à ton sortilège. Je pense qu'on a assez parlé de ton Draco pour le moment. Merlin ! Heureusement que Ron n'est pas là pour entendre ça !

Harry s'exécuta. Les paroles de la sorcière venaient de lui faire l'effet d'une douche froide.

— Tu as raison. Personne ne doit jamais rien savoir de ce qu'il en est vraiment. J'avoue être parfois sur mon petit nuage en ce moment, mais le fait d'avoir évoqué Ron, par exemple, ça me fait durement reprendre contact avec la réalité.

Hermione lui offrit un petit sourire contrit.

— Désolée, Harry.

— Tu n'y es pour rien, Mione. Au contraire. Au moins, tu comprends pourquoi je sais que je ferai attention. Car je n'ai pas le choix, c'est tout !

— Allons voir ce que font nos petits monstres dehors, viens ! Ça va nous changer les idées, préféra-t-elle lui proposer pour clore le sujet.

Harry accepta volontiers et se leva en même temps que son amie pour se rendre dans le jardin de celle-ci.

-x-

Alors que Scorpius avait décidé d'aller parler à son père, Albus se retrouva à flâner dans le Manoir. Enfin… Il s'était quelque peu égaré, en vérité. Albus n'était pas d'un naturel fouineur. Il était curieux, certes, mais savait respecter l'intimité des autres. Aussi, lorsqu'il vit une lueur en passant devant une porte, il l'a poussa pour découvrir ce que c'était. Il s'approcha de la table basse et comprit qu'il s'agissait d'une Pensine contenant au moins un souvenir, d'où l'éclat mouvant. Il se détourna alors pour ressortir de la pièce. Malheureusement, dans son empressement de bien faire, son pied se crocha dans une patte d'un fauteuil et il tomba si fortement que cela l'assomma.

Alors qu'il reprenait conscience doucement, Albus ressentit une compresse froide sur sa tête. Ses yeux papillonnèrent. Il reconnaissait l'endroit. Il s'agissait du petit salon dans lequel il avait trouvé la Pensine. Il se souvint alors de sa chute. Il porta une main à la compresse pour la maintenir contre lui, puis se redressa. Il sursauta en s'apercevant qu'il n'était pas seul.

— Je n'y ai pas touché ! s'empressa-t-il d'expliquer.

Les yeux froids de cette femme ne le quittèrent pas.

— Je sais, répondit-elle simplement.

Rougissant d'avoir perdu ses bonnes manières, Albus s'empressa d'ajouter :

— Merci pour ça, indiqua-t-il en pointant la compresse de son autre main.

— Que fais-tu ici ? demanda la femme en retour.

— Je… Draco m'a demandé de rester au Manoir pour tenir compagnie à Scorpius. Son père lui a expliqué ce qu'il a vu dans votre souvenir, ce qui a complètement chamboulé votre fils.

— Je suppose, en effet. Mais à l'évidence, tu ne te trouves pas avec Scorpius, en ce moment.

Albus secoua la tête en signe de négation. Geste qui lui provoqua une grimace de douleur. Il n'avait pas dû se louper, dans sa chute.

— Il avait besoin de parler à son père. Seul à seul, expliqua-t-il. J'en ai profité pour découvrir un peu le Manoir.

Le regard posé sur lui n'avait pas changé.

— Je suis désolé de ce qui vous est arrivé, murmura-t-il alors.

— Cela ne te concerne en rien.

— Dans le sens où cela a une implication directe sur mon meilleur ami, je me sens quand même concerné, répliqua-t-il avec aplomb.

— Tu ne manques pas de répondant.

Il haussa les épaules.

— La première fois que je vous ai vue, j'ai senti que vous étiez triste. Vous l'êtes toujours. Pourquoi ?

— Pourquoi suis-je triste ?

— Oui.

— Pourquoi devrais-je t'expliquer quoi que ce soit ?

— Vous n'êtes pas obligée. Je constate simplement que vous n'avez personne à qui en parler. Je suis là, moi, et je vous écoute. Après tout, je ne suis qu'un enfant. Vous n'avez pas grand-chose à craindre venant de moi, n'est-ce pas ?

Astoria fronça les sourcils. Albus se félicita intérieurement d'avoir enfin provoqué une réaction.

— Est-ce que vous aimez Scorpius ? insista-t-il alors.

— C'est compliqué, répondit-elle en détournant le regard.

— Vous lui en voulez pour le choix que vous avez fait ?

Les yeux bleus se posèrent à nouveau sur lui. Astoria semblait réfléchir à ses paroles. Elle finit par acquiescer d'un seul mouvement de tête.

— Mais vous l'aimez quand même, n'est-ce pas ?

— Autant que cela m'est encore possible. C'est mon fils. J'ai sacrifié une partie de mon âme pour lui. Je ne le regrette pas. Pas vraiment. Je n'ai pas pu assumer mon rôle de mère. Et j'ai quelquefois eu des mots maladroits en sa présence. Parfois, je ne suis plus vraiment capable de faire la part des choses. La rancœur prend de temps en temps le pas sur le reste et arrive à s'exprimer.

C'était bizarre pour Albus : Astoria s'exprimait d'une manière monotone alors qu'il imaginait tellement bien les intonations qui auraient dû ponctuer ses paroles.

— Pourquoi lui avoir dit que son père voulait qu'il meure, il y a deux semaines ?

— Mon mari venait de vous inviter au Manoir. Il avait décidé de faire appel à ton père pour donner des cours à mon fils sans même m'en informer. Je pense que j'aurais approuvé, là n'est pas la question. Juste, il n'a même pas songé à me consulter. Ni pour ça ni pour aucune des sorties de Scorpius qui ont suivi, comme la fois où il a passé la nuit chez vous. Je n'ai jamais eu mon mot à dire.

— Je comprends que ça peut être frustrant, mais de là à vouloir blesser votre fils intentionnellement ? C'est contre Draco que vous étiez énervée, pas contre Scorpius, il me semble !

— C'est vrai. Je pensais juste que cela ferait revoir le jugement de Scorpius envers son père. Et pour tout te dire, ce n'était pas la première fois que je pensais lui dire ces mots. Mais c'était la première fois qu'ils franchissaient la barrière de mes lèvres. Je n'ai pas compris comment. Ce n'est que dimanche, en parlant avec ma sœur Daphné, que j'ai su qu'en fait notre père avait fait un premier arrêt cardiaque, ce jour-là. Ce qui explique que son sortilège ait perdu de sa puissance sans pour autant être définitivement rompu. Ce doit être compliqué à comprendre pour un enfant.

— Non. Je vous assure que je comprends, répliqua le petit brun. En dehors de ce lien avec votre père, pourquoi ne pas avoir parlé avec Draco quand il commençait à s'éloigner de vous ? Lui dire des mots gentils…

— Il m'est impossible de parler de ce que je ressens.

— Vous venez bien de le faire, là.

— Tu te trompes. Tu as posé les questions et j'ai pu y répondre. Puis tu as pu interpréter à ta façon ce que je te disais. Déjà faut-il que la personne en face ait cette démarche. Ça n'a pas été le cas de Draco. Il ne supporte pas de m'entendre parler de la sorte. Mais je ne peux faire autrement.

Albus acquiesça. Astoria l'observa à nouveau en silence.

— Tu ressembles vraiment beaucoup à ton père, lâcha-t-elle finalement.

Le garçon acquiesça avec un sourire. Ce n'était pas la première fois qu'on lui en faisait la remarque et il était fier de cela. Il l'avait toujours été et l'était davantage maintenant qu'il savait tout ce que son père avait accompli pour le monde sorcier.

— Reste avec mon fils. Il a besoin de toi à ses côtés, ajouta Astoria tout en quittant la pièce.

Albus sentit ses paupières papillonner, ne s'attendant pas à cette sortie soudaine et encore moins à ces paroles.

Il était bien incapable de dire combien de temps avait duré son entrevue avec Astoria ni combien de temps il était resté inconscient après sa chute.

— Brody ? tenta-t-il alors d'appeler, ignorant complètement si l'elfe allait répondre ou non à son appel.

Il fut soulagé en voyant la créature apparaître devant lui. La créature lui lança un regard inquiet en constatant la compresse.

— Brody peut-il faire quoi que ce soit pour aider le jeune Albus ?

— Oui, s'il te plaît, Brody. Je suis tombé. Madame Malfoy a eu la gentillesse de me mettre cette compresse. Pourrais-tu me dire si je dois la garder ou si je peux désormais la retirer, s'il te plaît ?

— Bien sûr, Brody regarde ça tout de suite !

Et l'elfe de maison s'exécuta.

— Le jeune Albus peut retirer la compresse. Brody peut apporter au jeune Albus une crème à étaler sur sa légère bosse.

— Je veux bien. Merci, Brody.

Le garçon attendit patiemment que la créature disparaisse et revienne avec sa lotion. Il le laissa prendre soin de lui.

— Merci, Brody. Maintenant, peux-tu m'aider à trouver la bibliothèque, s'il te plaît ? Je crois bien que je me suis perdu dans tous ces couloirs !

— Bien sûr. Le jeune Albus n'a qu'à suivre Brody, répondit-il avec un drôle de sourire.