Helli Hello!
Voici la suite!
Bonne lecture ^^
...
Qui servira de bouc émissaire ?
Octobre 1943
Harry ne voulait pas tout chambouler.
Enfin… si, il aurait voulu en avoir le pouvoir. Il aurait voulu que l'enfant, intimidé par la présence de Dumbledore et la sienne, arrêterait de chercher la Chambre des Secrets. Il aurait voulu que l'enfant repense à sa colère lorsqu'il avait appris qu'il avait découvert la Chambre des Secrets et aurait abandonné ses projets. Alors peut-être ne désirait-il pas tout chambouler exactement… mais au moins avoir un impact.
Mais était-ce réellement possible au final? Parfois, Harry avait l'impression d'être un parfait idiot.
Quand il avait surpris le sombre adolescent non loin des toilettes des filles, une sonnette d'alarme avait retentit dans sa tête. Deux mots étaient apparus dans son esprit, lourds et imposants : trop tard.
Que pouvait faire Harry? Le visage pâle, il fit la première chose qui lui vint à l'esprit : lorsqu'il croisa la jeune serdaigle, il agrippa son bras et lui chuchota urgemment à l'oreille, « Attention. Ne vas pas dans les toilettes du deuxième étage. »
« Assistant Potter! » La serdaigle reconnut immédiatement le jeune homme. La jeune fille laissa échapper un cri de surprise, attirant sur eux l'attention des autres élèves présents dans les parages.
Harry serra les dents et fixa la jeune fille de ses beaux yeux verts et brillants. Il baissa la voix et répéta son avertissement, « N'utilises plus jamais les toilettes des filles du deuxième étage. »
Myrtle Shirley était perplexe mais, effrayée par l'étrange conviction du jeune homme, elle acquiesça rapidement.
Cependant, les humains sont des créatures imparfaites : plus un fruit est interdit, plus ils se prêtent à en imaginer le goût. Toute interdiction, par sa nature même, est entourée d'un halo qui la rend plus désirable, fascinante.
Etant un être humain, Myrtle Shirley ne faisait pas exception à la règle
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Octobre 31; Halloween, Festivités.
La soirée déguisée battait son plein, remplissant le Grand Hall de Poudlard de rires et de bonne humeur. Les exclamations de joie des enfants se répandaient dans l'air et se répercutaient sur les murs du château, alimentant et réchauffant l'atmosphère de la même façon que l'alcool échauffait leurs esprits.
Toutefois, certains d'entre eux restaient calmes et lucides en dépit des festivités, peu importe à quel point ils semblaient enthousiastes ou pouvaient se fondre dans la masse. Leurs âmes étaient indépendantes de leurs corps. Si extérieurement ils souriaient, intérieurement ils grimaçaient, observaient et complotaient, attendant le bon moment pour mettre leur plan en action et pour s'en aller.
« Mr Potter, un toast en l'honneur de mon cousin Charles! » Peu importe leurs origines, leur nationalité ou la pureté de leur sang, les sorciers aimaient montrer leur respect avec du vin. Harry ne pouvait pas, en toute politesse, refuser le toast proposé par Cygnus. Bien sûr, Cygnus buvait du jus de fruit avec un taux d'alcool très bas tandis qu'Harry avait un verre de bière entre les mains.
En un rien de temps, le contenu de ce verre se retrouva dans son ventre.
« Harry, je vois que tu t'adaptes plutôt bien, hein? » Le vieux Slughorn leva son verre vers le jeune homme et lui fit un clin d'oeil, « Tu te débrouilles bien. Tom aussi se débrouille bien. »
Le toast du vieillard, bien que bien intentionné, fut dans ce cas-ci reçut avec une grimace mais ne put être évité.
Puis, comme sur un signal invisible, les autres professeurs levèrent également le bras et burent à la santé de la jeune recrue. Les gryffondors, qui avaient tout de suite apprécié l'assistant et ne pouvaient pas résister à une occasion de faire la fête en firent de même. Harry put observer leurs tenues flamboyantes lorsqu'ils l'approchèrent afin de le féliciter et de le regarder boire avec anticipation. Le voyageur temporel avait l'impression d'être tombé dans un autre univers.
Tout le monde semblait vouloir le rendre saoul.
Etait-ce une blague? Un rite de bienvenue ?
Le Destin mit une main devant sa bouche afin de cacher son rictus moqueur. De l'autre main, l'entité faisait bouger les fils de ses marionnettes et s'apprêtait à voir le monde entier trembler.
Non, ce n'était pas qu'une blague. C'était un mouvement, une action délibérée d'un pouvoir supérieur. Le Destin ne permettrait pas que l'on change le cours de l'Histoire. Lorsque cela risquait de se passer, l'entité faisait apparaître des pierres afin de faire trébucher les pauvres malheureux qui tentaient de braver sa volonté, et rendaient tous les efforts de ceux-ci inutiles.
Tom vit qu'Harry était assis à sa place à la table des enseignants, le visage rouge et les paupières lourdes à cause de la boisson. Le jeune serpentard sentit le bord de ses lèvres s'étirer en un sourire. Il se débarrassa du ridicule costume qu'il avait revêtu pour la fête. Se servant de la foule en guise de camouflage, il sortit du Hall et ferma les portes, enfermant le brouhaha à l'intérieur de la pièce.
Avec le clair de lune pour seul témoin, le serpentard sourit et dénoua sa cravate qui était un rien trop serrée avant de s'élancer d'un pas léger vers le trésor tant convoité : la source de son pouvoir.
Le Destin se tenait au-dessus de son plateau de jeu, jetant une ombre sur ses pions mortels. D'un simple claquement de doigts, l'entité pouvait contrôler la moindre de ses pièces : qu'ils soient fous, reines, ou rois, cela n'avait pas d'importance. Il ne s'agissait que de pions
Le jeu était truqué. La victoire était hors de portée pour Harry car le jeu était entre les mains du Destin depuis le début.
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Myrtle Shirley se couvrit la bouche, tentant de ravaler les sanglots qui menaçaient de lui échapper. Elle déambulait dans les couloirs sans prêter attention à où est-ce qu'elle se rendait précisément. Lorsqu'elle atteignit une fourche, elle eut vaguement conscience du choix qui s'offrait à elle : à sa droite l'attendait son dortoir, où se trouvaient les filles qui haïssaient tellement le son de ses pleurs. Elles n'offraient non seulement aucun réconfort, mais semblaient en fait amusées par la tristesse qui s'émanait d'elle. Prendre à gauche la mènerait aux toilettes qui lui étaient si familières. L'endroit était calme et éloigné de tout, et elle pourrait s'y vider de toutes les larmes de son corps en toute tranquillité.
« N'utilises plus jamais les toilettes du deuxième étage! » l'avertissement du jeune assistant lui revint en mémoire. Si le plus frappant dans ce souvenir était la pâleur du jeune, ses mots n'en étaient pas moins percutants.
Est-ce qu'un monstre sanguinaire hanterait les couloirs, ou plutôt les toilettes, de l'école?
Myrtle enleva ses épaisses lunettes, essuya les coulées de larmes qui parcouraient ses joues, serra les dents et entra dans les toilettes.
Elle aurait aimé rester faire la fête.
Cependant, Olive Hornby s'était bruyamment moquée d'elle, criant qu'elle ressemblait à un mort vivant sans même avoir à se déguiser. Elle s'était également moquée de ses grandes dents, ses tâches de rousseurs, sa coiffure vieillotte et de ses lunettes si épaisses que c'était à peine si on voyait encore ses yeux. Elle avait été sans pitié, comme si Myrtle n'était qu'une tâche sous ses yeux et non une fille de chair et de sang.
Aucune fille n'aurait pu rester insensible face à ses propos dégradants, encore moins la fragile et sensible Myrtle.
Plus la jeune fille y repensait, plus elle se sentait victimisée. Elle pénétra donc dans les toilettes, choisi un cabinet, ferma la porte et se mit à pleurer bruyamment.
En pleurant, Myrtle se vida également de son énergie. Bientôt, la jeune serdaigle se retrouva appuyée contre le mur en pierre et, épuisée, elle s'endormit.
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Tom entra dans les toilettes. Il caressa le serpent gravé sur l'un des robinets et recula d'un pas: ses cordes vocales vibrèrent. Cette vibration se répandit dans l'air et un sifflement remplit la pièce.
Le bassin s'ouvrit, révélant un secret vieux de milles ans derrière son miroir.
Tom se lècha le coin des lèvres; le plaisir d'avoir un tel pouvoir à portée de main assombrissait ses yeux.
La joie sur son visage était différente de celle qu'il prétendait ressentir à la fête; elle était teintée par une touche de folie et de férocité.
Cela faisait plus d'une semaine qu'il avait découvert la Chambre des Secrets. Il avait eu le temps de se renseigner sur la structure de la chambre souterraine et était désormais prêt à mettre la main sur son héritage et à révéler la puissance qu'il possédait à tous !
En ce jour, il était prêt à relâcher le basilique et à se servir de l'imposante créature!
« Parles moi! Serpentard, le plus grand des quatre fondateurs! » Tom n'avait pas l'intention de descendre il resta devant l'entrée, ricanant et chuchotant en fourchelangue. En dépit de la douceur de sa voix, la magie portait ses paroles au loin, si loin que même le basilique qui reposait dans les tréfonds de la Chambre put l'entendre clairement.
Le basilique ouvrit les yeux et, lentement, émergea sa grotte. D'abord sa tête : ses yeux jaunes auraient fait frissonner le plus brave des hommes. Bientôt, son corps atrocement long apparut également.
« Maître . » Sans que Tom ait besoin d'en donner l'ordre, la créature ferma les yeux. Elle ne désirait pas blesser le descendant de Serpentard.
« Quelle créature… parfaite. » Tom admira attentivement la peau épaisse et écailleuse du serpent géant. Ses yeux brillaient d'un rouge pourpre, enivré qu'il était par la vue du pouvoir dont il avait si longtemps rêvé. Sans s'en rendre compte, il se mit à rire. Tel un collectionneur d'antiquité qui admirait une nouvelle acquisition, il exprima son adoration dans un murmure.
Cependant, sa bonne humeur fut de courte durée « Maître, il y a deux jours, un homme a ouvert la Chambre des Secrets. » Le basilique, ne sachant pas déchiffrer le langage corporel humain, lui fit part sans réserve des derniers évènements. « Il est même descendu dans la Chambre. J'étais cachée dans la bouche de la statue de Serpentard; avant que je ne puisse en sortir, il était déjà parti. »
Une expression sinistre apparut sur le visage du serpentard; il plissa les yeux, à tel point qu'il en perdit presque la vue. « Qui?! »
« Un homme avec des cheveux noirs. »
Il n'eut pas besoin de plus d'explications; quelqu'un avec des cheveux noirs, qui savait où se trouvait la Chambre des Secrets… cela ne pouvait qu'être Harry, le visiteur du futur. Ce qui surprit Tom cependant fut… Harry était donc un fourchelangue ?
Personne ne connaissait les conditions pour être un fourchelangue mieux que lui : devoir être de la lignée de Serpentard. Si Harry avait pu ouvrir la Chambre, cela signifiait qu'il parlait fourchelangue. Et un fourchelangue qui venait du future, cela voulait dire… qu'Harry Potter était son descendant.
Une idée absurde.
Toutefois, tournant et retournant cette idée dans sa tête, Tom du admettre à contrecœur que ce n'était peut-être pas impossible. Ils se ressemblaient un peu, avec leurs cheveux noirs et leurs fines silhouettes. S'ils portaient les même vêtements, beaucoup de gens penseraient probablement qu'ils étaient du même sang.
Cependant, cela n'avait pas d'importance. Indépendamment de leurs liens familiaux, Tom Riddle ne le laisserait pas lui échapper. Pour être honnête, cette révélation le rendait même heureux.
Malgré l'immensité du monde et de l'univers; en cet instant, ils étaient les seuls à porter en eux le don de Serpentard.
Oui, cette découverte inattendue remplit l'enfant d'un étrange sentiment de satisfaction.
Voyez-vous, c'était là la prévue irréfutable qu'Harry appartenait à Tom! Harry avait toujours été à lui. Un sourire tordu défigura son visage d'ordinaire si beau. Comment pouvaient d'autres personnes, comme Hagrid, seulement imaginer pouvoir s'immiscer entre eux ?
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À sa grande irritation, Myrtle fut réveillée par des sifflements, comme si deux serpents discutaient. Elle grimaça, sentant la colère monter en elle. « Ce sont les toilettes des filles! Dégagez! » Elle était presque sûre qu'il s'agissait d'un garçon. Il n'avait rien à faire là! Elle ouvrit violemment la porte, ne prenant pas la peine de dissimuler sa colère et son agacement. Elle avait l'intention de faire fuir le garçon mais, alors que le grincement de la porte cessa enfin, Myrtle se retrouva face à face avec la dernière chose qu'elle verrait de son vivant deux grands yeux jaunes reptiliens.
Tom fut également pris au dépourvu. Il ne s'était pas attendu à ce que quelqu'un se cache dans les toilettes à cette heure-ci. Or, le fait d'avoir eu un témoin était le dernier de ses soucis. Se retrouver avec le corps d'une élève représentait un évènement bien plus problématique.
« Merde, » murmura-t-il, paniqué. Le préfet, d'habitude si calme et composé, ne put retenir les jurons qui lui vinrent aux lèvres. Il serra les mains, si fort que des veines bleutées apparurent sur sa peau.
« Maudite soit-elle! »
Cette morue! Il s'en serait débarrassée lui-même si le basilique ne l'avait pas pris de vitesse.
Tom ne s'était pas attendu à ce que les choses prennent une telle tournure. Ses plans étaient chamboulés à cause d'une pauvre, stupide et ordinaire jeune fille.
Inspirant profondément, le serpentard tenta de reprendre son calme sans quitter des yeux le corps de la jeune fille qui se refroidissait un peu plus chaque secondes.
Cette fille venait de ruiner six années de travail!
Avec un accident pareil, même lui n'avait pas le temps de s'y adapter. Une équipe d'Aurors s'en mêlerait probablement et mènerait une enquête approfondie. Cela le forcerait à retarder ses plans et pourrait même le faire perdre ce qu'il avait si difficilement acquis.
Il n'avait même pas eu le temps d'utiliser le nouveau pouvoir qu'il venait d'acquérir. La tâche la plus urgente était de faire en sorte que personne ne puisse le soupçonner. Harry avait peut-être prédit ce qu'il se passerait, mais ne disposait fort heureusement pas de preuve. Malheureusement, Dumbledore ne serait pas facile à berner non plus.
Une expression enragée sur le visage, Tom se tint à côté du corps de la jeune fille et lui donna un coup de pied.
S'il avait pu quitter l'école, il l'aurait amenée dans sa grotte où il l'aurait changé en inferus afin qu'elle ne trouve jamais la paix. Elle ne méritait pas le repos éternel, même dans la mort.
Tom inspira à nouveau, bloquant ses émotions, et se mit à réfléchir aux différentes actions possibles.
Il était populaire et les gens lui faisaient confiance. S'il plantait l'idée que quelqu'un d'autre était responsable de cet accident, est-ce que quelqu'un le suspecterait ?
Non, personne. À part Harry et l'éternellement méfiant Dumbledore, personne ne considérerait qu'il puisse être responsable. Mais il avait besoin d'un bouc émissaire. Quelqu'un sans importance. Quelqu'un qu'on oublierait rapidement, qui n'avait pas beaucoup d'amis : une cible facile. Quelqu'un que Tom détestait, peut-être.
Une image du stupide géant apparut dans l'esprit de Tom. Une personne qui, sans avoir rien fait, recevait si facilement les sourires d'Harry.
Un éclat de malice traversa les yeux de Tom. Ses lèvres s'étendirent, révélant des dents pointues et formant un sourire mauvais.
Rubeus Hagrid.
...
à la prochaine!
Yepmissis
