CHAPITRE 67

OOC : Bonjour à tous. Voici un nouveau chapitre. Si vous voulez laisser un review, cela me fera toujours plaisir. Sinon, c'est comme vous voulez. Cela ne change rien pour moi. Je ne cache pas que mon état d'esprit actuel (problèmes personnels, attirance par d'autres fandoms) me donne un peu un manque d'intérêt de poursuivre cette histoire. Soyez rassurés que je vais la terminer car je déteste laisser une histoire en suspens et que j'ai actuellement écrit jusqu'au chapitre 79. Je suis juste dans une période de lassitude et de "A quoi bon?" et j'espère que cela ne se ressent pas dans mon écriture. Sur ce, bonne lecture. Merci aux personnes qui ont pris le temps de lire et de reviewer jusque-là. Sentez-vous libre d'arrêter ou de continuer. Je ne leur en tiendrai pas rigueur. Comme on dit,c'est la vie et c'est comme ça.

Tiens…

Le vaisseau.

Il était revenu au Peaceful Tyranny. Son équipe était revenue les chercher.

Kaon poussa un soupir bienheureux. Il était soulagé. Il savait que leur équipe ne les abandonnerait pas. Il savait que la DJD reviendrait les chercher.

Comme Tesarus disait toujours, « on n'abandonnait pas un camarade. On ne laissait jamais personne derrière. »

Kaon entra et se rendit d'un pas lent mais assuré jusqu'à la salle commune.

Les portes s'ouvrirent sur ses camarades. Tarn, Helex, Tesarus…

Et son Vos. Celui qui s'appelait autrefois Dominus Ambus, avec son visage couvert, comme d'habitude. Ils étaient tous assis à la table, autour de verres d'energon alors qu'ils jouaient aux cartes.

« D'où je te dois un deux ? Et tu as un joker, en plus ! » grogna Tesarus alors qu'il saisissait à pleines mains les cartes d'Helex pour les lui arracher.

- Eh ! Bas les pattes ! gronda Helex avant de l'empoigner.

- Parfois, je me demande vraiment pourquoi vous jouez ensemble, tous les deux, soupira Kaon avant de s'installer à côté de Vos.

Tarn haussa les épaules.

- Tu les connais. Ils ont toujours eu cette rivalité. Depuis le premier jour.

- Hm. C'est vrai.

Ah. Cela lui avait manqué, cette ambiance.

Cela avait du bon, de retourner chez soi. Kaon commença à piocher les cartes pour s'immiscer dans la partie.

- Au fait, Vos…souffla Tarn alors qu'il jetait un double.

- Hm ? fit ce dernier, ignorant les cris d'Helex et de Tesarus à côté d'eux.

Tarn se tourna vers Kaon.

- Je te laisse le lui annoncer ?

Kaon sourit.

- On pense que tu es prêt.

- Prêt ? répéta Vos, confus.

- Pour Garrus-9, déclara Kaon.

Tarn précisa, voyant que l'expression de Vos ne changeait pas.

- J'hésitais à t'emmener. Après tout, Shockwave, notre cible principale, serait là-bas. Mais comme tu étais hésitant à torturer, je ne savais pas si tu devais nous accompagner ou non. Mais selon les derniers rapports de Kaon sur tes performances et tes progrès, je me suis dit que cela serait dommage que tu rates cela.

Vos ne répondit rien. Il demeura silencieux, figé, sans réagir.

- Cela ne te fait pas plaisir ? le questionna Tarn, un peu surpris.

- Je pense que l'émotion est trop forte pour lui, ricana Kaon, justifiant l'attitude de Vos.

- En effet…renchérit Vos après un temps. C'est…trop d'honneur.

Tarn parut satisfait. Il reprit une bouteille de haute-qualité à moitié entamée et resservit Vos et Kaon.

- Parfait, alors…A l'élimination de la cible numéro 1 de la Liste, fit Tarn.

- A la mort de Shockwave, approuva Kaon.

L'aveugle tendit le bras pour toucher celui de Vos, examinant ses mains.

- Il te faudrait des crochets.

- Des crochets ?

- J'adore ton mode beastformer…mais je pense que tu devrais innover. Surtout pour une cible importante, tu devrais décupler tes avantages.

- Je suis d'accord, acquiesça Tarn. Des crochets à la place des mains seraient une idée à essayer.

Kaon le sentit hésiter. Doucement, il le rassura :

- Mais ne t'inquiète pas. C'est moi qui m'occuperais de ta mise à jour.

- Voilà qui me rassure, répondit Vos.

- Héhé. Tu n'as pas à avoir peur.

Il reprit ses cartes.

- Et si on revenait au jeu ?


Zut. Il était tombé en recharge.

Manifestement, la lutte l'avait exténué. Plus qu'il ne le croyait. Il était tombé en recharge alors qu'il recherchait un moyen de repérer Vos à l'intérieur de la base.

Kaon soupira et se remit à pianoter sur le tableau de bord. Il avait réussi à pirater le système de la base, ce qui lui permettait d'actionner et de manipuler depuis l'extérieur les différents détecteurs de mouvement. L'écran affichait la base dans son entièreté, ses multiples bâtiments, les déplacements des organiques…

Mais aucune trace de son collègue qui pouvait être n'importe où.

Kaon repensa à sa dernière conversation avec Asmodée. Peut-être devrait-il le rappeler et lui dire que, finalement, il acceptait l'offre afin de pouvoir mieux le piéger. Mais cela serait trop suspect.

Il devait trouver un autre moyen.

Kaon se massa le visage. Voyons…qu'est-ce qu'il avait appris ? Le piratage, oui. C'était sa spécialité. Il devait y avoir quelque chose dans ses leçons qui lui permettrait d'aller directement à la source, de repérer ce qu'il voulait.

Kaon se frappa la paume de la main à l'aide de son autre poing : il avait essayé de repérer la signature énergétique de Vos. Mais une signature énergétique ne pouvait être repérée que par le biais d'un logiciel qu'il utilisait sur le Peaceful Tyranny.

Néanmoins, s'il téléchargeait le même logiciel et l'implémentait dans le programme de cette navette…en espérant que cette version organique soit compatible avec le logiciel Cybertronien.

Autant essayer…Mais si les organiques étaient si intéressés par leur technologie, il n'y avait aucune raison que cela ne marche pas.

Sans hésiter davantage, Kaon lança un Virtual Private Network pour se connecter aux réseaux Cybertroniens, en espérant y récupérer le logiciel. La connexion fut longue et plusieurs fois, Kaon s'énerva dessus, pensant que Vos était peut-être déjà mort ou sur le point d'être fondu tandis que lui téléchargeait un logiciel. Mais une fois que le téléchargement fut complété, Kaon se dépêcha de l'installer sur le matériel organique, en espérant qu'il n'y ait aucune fenêtre indiquant « échec de téléchargement » en cours de route.

Vingt minutes s'écoulèrent. Kaon attendit, impatient, priant pour que cela aille plus vite.

Le logiciel fut installé. Kaon l'activa, entrant les caractéristiques de la signature énergétique de Vos dans le système, avant de l'utiliser pour passer un scan sur la base entière.

Cela fonctionna.

Vos se trouvait dans le bâtiment B, cour WXXIO7.

Kaon poussa un soupir de soulagement et effectua les commandes pour faire rugir les moteurs, préparant la navette à décoller.

C'était maintenant que la partie difficile allait commencer.

Mais cela serait la partie la plus amusante.


L'aube approchait.

Installé en hauteur sur une plateforme, buvant de l'eau qu'il avait puisé du puits de la Cour, Asmodée donna l'ordre.

L'un des gardes prit le seau contenant l'acide et le balança au visage du mécanique, suspendu en l'air, les quatre membres en croix par des fils électriques, ces derniers attachés à des poutres métalliques placées à la verticale sur des roues.

Le mécanique se mit à hurler de douleur, les bras tremblants.

Comme quoi, ils ne sont pas insensibles à la douleur, pensa l'organique, les bras croisés.

Il avait essayé de se transformer, mais à chaque fois qu'il tentait de s'échapper, Asmodée ordonnait qu'on balance le gaz qui le désactivait. Et ensuite, on le réveillait. Avant de le faire fondre, Asmodée avait décidé de le faire passer aux aveux. Il espérait ainsi que ce mécanique, en tant que membre de la DJD, aurait des informations vis-à-vis d'éventuels plans de Megatron. Incluant d'éventuels massacres qu'il prévoirait à l'encontre de leur espèce organique.

« Tu ne veux toujours pas parler ? »

La respiration du mécanique sifflait de manière incontrôlable, l'acide dégoulinant sur son visage, laissant des traces de fonte sur son visage.

- Dis-nous ce que Megatron prévoit ! cracha Asmodée.

- …Wear…my…face.

Son seul argument.

Wear my face. Les seuls mots qu'Asmodée comprenait.

Asmodée réitéra son ordre.

Un nouveau seau d'acide lui fut jeté au visage.

Vos hurla à nouveau de manière stridente. Un cri bien plus fort que les précédents.

Asmodée ne ressentait aucune pitié à son égard. Pour quelle raison devait-il ressentir de la pitié envers un être qui avait perpétré des massacres, soi-disant parce que leur race était supérieure ?

Alors que les mécaniques ne ressentaient aucune émotion. Ils n'étaient même pas de véritables êtres.

Tout était construit, manufacturé.

Il ne s'agissait que d'une machine.

- Si tu veux que ça s'arrête, grogna Asmodée, tu me révèles les plans de Megatron. Tous ses plans. Et on abrègera tes souffrances.

- On devrait le tuer tout de suite, lui conseilla un officier. Il ne parlera pas.

Les optiques du mécanique se plissèrent, un air de défi sur son visage.

Il reçut un nouveau seau d'acide dans la figure.

Le mécanique hurla. Il répéta des mots incompréhensibles. Les mêmes. Asmodée ne comprenait rien. Mais il était sûr que ce n'était pas des informations utiles.

Juste de la supplication.

- Alors ?

Vos émit seulement un grognement en guise de réponse.

- Je ne te laisserai pas détruire mon peuple ! Je ne te laisserai pas détruire le royaume de mon père ! gronda Asmodée en retour.

Sa sœur ne mourrait pas.

Son père ne mourrait pas.

Ni tous ces innocents.

Un nouveau seau d'acide lui fut déversé dessus.

Sa composition était très résistante. Normalement, un mécanique ordinairement constitué n'aurait plus de visage.

Mais lui…l'acide ne lui laissait que quelques marques, quoique bien visibles. Il prenait quelque chose pour le rendre fort. Une substance rare pour les Cybertroniens.

Cela rendait son agonie plus longue et sa disparition plus lente.

Asmodée décida d'y aller au bluff.

- J'ai repéré sa trace.

Vos releva le regard, hagard.

- Tu sais de qui je parle…Elle. On sait tous de qui je parle. On a trouvé où elle est. Et si tu ne veux rien nous dire, on se fera un plaisir de la faire fondre à ta place.

Le mécanique ne réagit pas.

Aucune émotion de la part de ces organiques, pensa Asmodée.

Nouveau jet d'acide.

Les hurlements devinrent de plus en plus violents et audibles. Un des officiers en eut assez et s'avança par-derrière, le fer rougi par le feu.

Il lui marqua le dos. Et Vos tressaillit au contact, se débattant comme il pouvait pour rompre ses liens.

- Tu es pitoyable, grogna Asmodée. Dernière chance : que compte faire Megatron de nous ?

Vos garda la tête baissée, le menton sur son châssis.

Il était à bout.

Asmodée donna l'ordre. L'officier lui marqua à nouveau le dos du fer. Vos trembla, murmurant les mêmes mots incompréhensibles.

Ce n'était pas cher payé, à côté de toutes les tortures qu'il avait effectué avec ses camarades.

- Et si on lui arrachait une jambe ? Ou un bras ?

- Cela ne sert à rien. Il ne parlera pas, lui glissa son second.

Asmodée fronça les sourcils.

En effet, il ne parlerait pas.

Asmodée toisa Vos avec mépris.

- Tu as eu la chance de te racheter. C'est trop tard, maintenant. Préparez la bassine. On va le plonger dedans.

Vos ne changea pas d'expression.

Il continuait de répéter les mêmes mots.

- Dis ce que tu veux. Cela ne te sauvera pas.

Asmodée quitta la plateforme. En même temps, les officiers apportaient la bassine géante, tandis que les soldats moins gradés traînaient derrière eux les barils d'acide afin de la remplir.

Vos n'accorda aucune attention au sort qui lui était réservé.

De toute façon, la DJD n'aurait qu'à le remplacer. ll n'était qu'un pion. Pour la DJD, pour Tarn, pour Megatron…

Le même officier qui avait brûlé Vos dans le dos le contourna.

A nouveau, il pressa le fer rouge à l'endroit même où sa plaie avait commencé à se rouvrir.

Vos frissonna, endurant le contact, ses cris s'étant transformés en gémissements. L'officier se mit à rire, bientôt imité par les autres soldats.

- Je croyais que les mécaniques ne ressentaient rien.

- Non. Leurs émotions ne sont pas réelles.

Asmodée haussa les épaules.

Vos aussi, avait dû rire quand il torturait ses victimes.

Le contenu d'acide atteignit bientôt la moitié de la bassine. Asmodée estimait que cela était suffisant. Ils auraient besoin d'acide pour tuer l'autre membre de la DJD quand ils le retrouveraient. Il les arrêta d'un geste et donna un nouvel ordre.

On déplaça les poutres en usant les roues alors que d'autres manipulèrent les fils barbelés pour soulever Vos plus en hauteur. Il fut bientôt placé juste au-dessus de la bassine remplie d'acide, prêt à être précipité dedans.

Le silence tomba.

Asmodée s'avança vers le mécanique. Ce dernier eut juste la force de relever la tête, rendant le regard du général de la Black Block Consortia.

- Je devrais t'inviter à supplier. Cela ne serait que justice, déclara solennellement Asmodée. Comme vous avez ordonné à vos victimes organiques de vous supplier.

Vos ne répondit pas. Il cligna seulement des optiques, luttant pour les garder ouvertes.

- Mais tu sais quoi ? Tu n'es pas digne de notre temps, ajouta Asmodée, haineux. Je ne suis pas comme toi. Les organiques ne sont pas comme vous, les mécaniques. Mais je vais au moins t'accorder une dernière parole.

Le mécanique se raidit.

- Alors ? Tu as des derniers mots à ajouter ?

Ils furent instantanés.

- Wear my face.

- Bien sûr.

Il n'espérait pas autre chose.

Il donna l'ordre de plonger le mécanique dans la bassine d'acide.

Les pieds du Vos touchèrent bientôt l'acide, laissant échapper une fumée à son contact.

Cela ne serait plus qu'une question de temps avant que son corps ne se retrouve dedans.

Vos ferma les optiques, répétant sept fois la même phrase incompréhensible.

Asmodée en eut assez.

- Finissons-en.

Mais au moment même où il prononça cette phrase, l'un des officiers plongea sur lui.

Asmodée fut projeté en arrière alors qu'un tir de laser frappa de plein fouet l'endroit même où il se tenait quelques instants plus tôt.

Le bruit de l'explosion vrilla tellement ses oreilles qu'il en devint momentanément sourd. Sonné, il se redressa, observant avec horreur tout autour de lui tandis que le cadavre de l'officier qui l'avait protégé le recouvrait, tel un bouclier.

- …Qu'est-ce que… ?

L'attaque provenait d'un engin que son armée utilisait.

Une navette, située en hauteur, les canons braqués sur eux.

Asmodée serra les poings. A travers la vitre du cockpit, il pouvait voir qu'il ne s'agissait pas d'un organique aux commandes.

Non.

Un mécanique. L'autre mécanique.

Qui affichait un sourire macabre devant la traînée de fumée qu'avait laissé le tir, ayant visé une partie du bâtiment B, désormais en flammes.

Donc, il était venu.

Immédiatement, Asmodée réagit, ordonnant la contre-attaque massive.

Alors que les soldats se rassemblaient pour prendre les armes, Kaon appuya sur une nouvelle commande.

Et un nouveau tir fondit tout droit sur le bâtiment A, le faisant exploser.

Non…

Asmodée dégaina ses laser-guns, les pointant sur la navette contrôlée par l'ennemi.

- Il faut l'encercler ! hurla l'organique. Prenez les autres navettes ! Tout de suite ! Il faut faire feu !

- Cela ne sert à rien, général !

Asmodée se retourna.

Il ne comprit pas.

- …Toutes les navettes sont inutilisables. Elles ont été piratées.

La nouvelle eut l'effet d'un coup de massue.

Asmodée…n'y croyait pas. Il n'avait pas pu pirater toutes les navettes à lui tout seul ?

- Préparez les tanks, alors ! Mobilise toutes les équipes ! Il faut absolument qu'on l'élimine et qu'on protège la base !

A l'intérieur, Kaon riait.

Sa voix s'éleva à travers des haut-parleurs, provoquant un frisson qui parcourut l'échine du général organique :

- Je vous avais prévenus que je brûlerai votre base avant le lever du jour.

Asmodée écarquilla les optiques.

La navette s'approcha dangereusement de la base, prête à ouvrir le feu une nouvelle fois.

Une musique émana de la navette.

Asmodée reconnut l'air...

Le thème de la DJD...

Tranquillement, prêt à réattaquer, la voix de Kaon résonna à travers les haut-parleurs, chantant les paroles de The Empyrean Suite.


Ils avaient déjà déployé les tanks, les canons pointés vers le ciel, en direction de la navette que pilotait Kaon.

L'aveugle ricana. Au moment où les tanks tirèrent tous en même temps, Kaon tira les commandes sur le côté droit, inclinant la navette pour les esquiver. Ecrasant son pied sur la commande d'accélération, il fonça en direction des tanks, tandis qu'il appuyait à répétition sur les commandes d'attaque.

La navette survola la base, laissant derrière elle des flammes et de la fumée. Kaon avait déjà tiré sur deux tanks. En bas, les organiques criaient, courraient dans tous les sens, leurs armes en main pour viser la navette afin de la faire descendre.

Un tir laissa une légère fissure sur la vitre. Mais Kaon n'en tint pas compte. Il tira violemment les commandes de pilotage en arrière. La navette partit en arrière en zig-zaggant, renouvelant les tirs pour anéantir les tanks restants. Ils n'utiliseraient pas leurs navettes. Kaon s'en était déjà chargé avant, lui laissant un avantage. Il aurait souhaité pirater le fonctionnement des tanks aussi, mais il n'avait pas eu suffisamment de temps.

En bas, Vos était immobilisé, suspendu au-dessus d'une bassine. Immédiatement, Kaon lança un nouveau scan tandis qu'il continuait les frappes. L'écran lui indiqua que la bassine était remplie d'acide.

Kaon grimaça. C'était bien trop dangereux. Il aurait aimé récupérer Vos et partir immédiatement, mais il allait devoir descendre pour le sortir de là.

Qu'à cela ne tienne. Kaon remarqua l'un des organiques braquer un lance-roquettes dans sa direction. Kaon fut plus rapide et l'élimina tout de suite avant de redescendre, balayant littéralement une escouade de dix organiques avec l'aide de sa seule navette.

Voyons. Combien restaient-ils de tanks ?

Un…deux…trois.

Kaon manipula les commandes, faisant volte-face pour reproduire le même chemin, en sens inverse, cette fois.

Il tira sur le premier, l'incendiant en même temps.

Il tira sur le deuxième après avoir esquivé un tir qui visait le ciel.

Puis, il plongea vers le dernier tank. Kaon ouvrit le cockpit. Avant même que l'organique en charge assène le premier tir, Kaon se pencha pour l'électrocuter en une décharge avant de rebrousser chemin

L'aveugle actionna le pilotage automatique. Alors que les organiques le rejoignaient, tirant sur la navette à répétition, Kaon se glissa de l'autre côté pour sortir par l'arrière, tombant à pieds joints au sol.

Enfin, il leur fit face et amassa toute son énergie avant de balancer les jets sur l'équipe toute entière, les électrocutant en une seule fois.

« C'est un outlier ! » hurla Asmodée tandis qu'il rejoignait ses camarades.

Sans rire ?

« Envoyez le gaz! » entendit-il hurler.

Kaon chercha la source de la voix. Il remarqua un des soldats, portant un masque gaz sur le visage, courir se mettre à l'abri, tenant une bonbonne dans les bras.

Il allait devoir se débarrasser de cela. Kaon chercha autour de lui. Alors qu'un organique sauta sur lui en hurlant, un sabre en main, Kaon le rattrapa au vol et lui cassa le bras en un coup, avant de le lancer sur un autre de ses compères. Le sabre tomba au sol. Kaon ne réfléchit pas plus et la saisit à pleines mains, avant de la tenir dans un angle tel afin de viser l'organique qui commençait à actionner la bonbonne.

Kaon la lança et l'organique fut cloué au mur, le sabre l'ayant poignardé à la poitrine. Kaon envoya un autre jet pour repousser les autres organiques avant de se précipiter vers la bonbonne de gaz pour la récupérer. La tenant prudemment, il esquiva les tirs en effectuant des zigzags.

Cette bonbonne allait l'encombrer plus qu'autre chose. Il passa à côté de quelque chose qui attira son attention.

Un puits, partiellement endommagé par les tirs...Kaon devina qu'il s'agissait d'un puits pour puiser l'eau, substance dont les organiques avaient besoin pour survivre. Alors que les organiques le prenaient en chasse, Kaon leva la bonbonne au-dessus de sa tête.

«Non! »

Kaon envoya la bonbonne dans le puits avant de s'éloigner rapidement. Voilà. C'était fait. Si elle explosait en bas, il valait mieux ne pas être dans les parages. De plus, il ignorait quelle substance ils utilisaient pour ce gaz et dans quel but. Autant ne pas s'y attarder et se concentrer sur l'essentiel.

Autour de lui, tout se passa très vite. Il avait l'impression de danser dans l'électricité tandis qu'il l'utilisait sur les organiques qui firent feu sur lui. Kaon se mit ensuite à courir vers Vos, esquivant les lasers derrière lui. L'un d'eux frôla sa cheville mais cela n'arrêta pas la marche de Kaon. Un bras collé à son corps, l'autre renouvelant ses attaques d'outlier pour faire ralentir les organiques derrière lui, ces dernières devenant de plus en plus intenses, il agrippa l'une des poutres métalliques avant de l'escalader en la grimpant pour atteindre Vos. Ce dernier avait les optiques fermées et Kaon devina qu'il avait sûrement perdu connaissance. D'un mouvement sec, il se dépêcha d'arracher les barbelés qui le maintenaient au-dessus de la bassine.

Vos tomba. Avant même qu'il ne plonge dans l'acide, Kaon le rattrapa par la taille en utilisant son bras libre, avant de sauter pour éviter un nouveau tir qui lui aurait sûrement troué le front.

Vos dans les bras, Kaon usa son électricité de sa main libre pour stopper la trajectoire des organiques. Il remarqua la bassine d'acide, puis dériva son attention vers les organiques.

Cela lui donna une idée.

Kaon fonça vers le tank encore debout, jetant au sol l'organique qui avait pris la place de son collègue pour l'utiliser. Hissant Vos et le plaquant sur son épaule, Kaon ouvrit le cockpit du tank pour se glisser à l'intérieur. Une fois à l'abri, Kaon se dépêcha de le faire démarrer.

Il sentit Vos bouger à côté de lui. Kaon devina qu'il reprenait conscience.

« Bon retour parmi nous », lui déclara Kaon en souriant.

Vos prononça son nom.

Il s'étonnait de le trouver là. Kaon haussa les épaules.

« Je t'ai sauvé la vie. De rien. »

Vos se pencha vers lui et posa son front sur le sien en guise de remerciement. Cela fit frissonner Kaon malgré lui et l'aveugle le repoussa doucement.

« Plus tard. Dis-moi. Où est le matériel ? »

Vos lui répondit qu'ils l'avaient récupéré.

« Génial. Bon. On allume les organiques et on le retrouve. Tu te souviens de la salle ? »

Vos acquiesça. Merveilleux.

Au loin, les organiques avaient déjà récupéré la navette de Kaon. La seule qui fonctionnait encore.

Kaon enclencha les commandes pour manipuler le canon du tank. Lentement, sûrement, il le braqua sur la bassine d'acide.

En même temps, l'organique qui pilotait la navette se rapprochait du tank, la lumière apparaissait au bord du canon, signe d'une explosion imminente.

Cela allait secouer.

Toutefois, Kaon fut plus rapide. Avant même que l'organique n'appuie sur les commandes pour faire exploser leur tank, Kaon appuya, le tir partant sur la bassine.

Cette dernière explosa au moment même où le tir du canon de la navette fonça sur le tank. Kaon grogna et se couvrit le visage par réflexe, se préparant à l'impact.

L'impact ne vint jamais.

Kaon se découvrit le visage. Il réalisa que Vos avait reprit les commandes de pilotage pour faire dériver le tank sur le côté, au risque de le renverser. Kaon poussa un soupir de soulagement. C'était clair que c'était plus simple à deux.

Néanmoins, ils devaient éliminer la navette de l'équation et ne pas l'endommager pour qu'ils puissent l'utiliser pour repartir.

« Tu prends le volant. »

Kaon se remit debout pour ouvrir le cockpit.

La tête à l'extérieur, il rassembla toute son électricité pour l'utiliser sur les dernières escouades qui les encerclaient. Toutefois, la destruction de la bassine avait provoqué une pluie d'acide temporaire qui touchait les organiques situés en-dessous. Kaon entendit leurs cris de douleur tandis que l'acide entrait en contact avec leur peau, forçant certains à se mettre à l'abri loin d'eux.

Cela vous apprendra.

Un tir effleura sa joue. Kaon tressaillit à peine et contre-attaqua, envoyant le responsable voler.

La navette était juste au-dessus du tank, prête à le bombarder à nouveau.

Bien sûr.

Kaon tendit les bras vers la navette tandis que le noir autour de lui devint plus lumineux.

Puis, il usa sa pleine puissance pour lui opposer son électricité.

En espérant que cela marche.

Cela marcha.

La navette fut désactivée et tomba au sol comme une pierre, rebondissant à plusieurs reprises suite à la collision.

Mais contrairement à la première fois, ses ailes se détachèrent suite au choc violent. D'autres parties de la navette se séparèrent au cours de la chute et alors qu'elle traîna au sol sans s'arrêter, des étincelles purent apparaître, indiquant un incendie imminent.

Kaon grimaça à ce spectacle. Il sauta du tank et atterrit par terre, roulant péniblement au sol avant de se relever avec difficultés.

Epaulé par Vos, Kaon plongea à découvert vers l'escouade qui chargeait, éliminant les derniers organiques restant debout.

Ils devaient être encore une vingtaine…tout au plus.

Asmodée en faisait partie.

L'excitation de l'aveugle redoubla et un large sourire barra son visage.

Il allait tellement, tellement prendre du plaisir.

Les organiques les avaient sous-estimés. Parce qu'ils étaient deux, ils avaient pensé qu'ils auraient l'avantage.

Comme quoi…ce n'était pas toujours le cas.

Kaon décida de tenter tout pour le tout.

Il allait tout donner.

Vos assura ses arrières, le canon visant à l'endroit même où les organiques s'étaient regroupés.

Alors que l'aveugle était canardé, l'électricité jaillit de ses mains.

Kaon leur envoya dessus toute l'électricité qu'il possédait, toutes les décharges qui lui restaient, afin de tous les foudroyer.

Il allait créer des ondes de choix. Un orage gigantesque avec la puissante foudre qui l'accompagnait.

Tout pour le tout…

Tarn serait tellement fier.


Les organiques étaient tombés.

Kaon sentit de la fumée lui envahir les narines. Il crut qu'elle provenait du champ de bataille. Mais quand il toucha son propre bras, il réalisa que la fumée venait de son propre corps.

Une envie de nausée se mit à l'envahir tandis qu'il luttait pour reprendre son souffle.

Il avait tout donné.

Tel avait été son souhait.

Kaon vacilla.

Son corps n'avait plus de réserve…quand il était dans cet état, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne s'effondre à son tour.

Vos le rejoignit et le rattrapa au sol, l'autorisant à prendre appui sur lui.

Cela motiva Kaon à continuer de lutter.

Ensemble, ils rejoignirent le dernier organique vivant. Sous leurs pieds, les flaques d'acide les firent légèrement frémir. Vos fit en sorte de les éviter autant que possible.

Le chef, le général…

La DJD les gardait toujours pour la fin.

Asmodée était étendu au sol, manifestement blessé. Alors que les deux membres de la DJD se rapprochèrent dangereusement de lui, il recula en rampant, la terreur évidente dans sa voix.

« Besoin d'un coup de main ? » articula Kaon d'un ton confiant, essayant de masquer la faiblesse de son corps.

L'organique balbutia.

- Vous ne me torturerez pas !

- Je crois que tu n'es pas en position de dire quoi que ce soit, Asmodée.

Aidé par Vos, Kaon s'accroupit difficilement pour se mettre à sa hauteur.

- Qu'est-ce que vous dites généralement de nous, les mécaniques ? cracha Kaon, le ton venimeux.

- …A mort, les mécaniques.

- Je vois. On pourrait très bien vous dire la même chose. Surtout que vous croyez que la race organique est supérieure à la nôtre.

Asmodée secoua la tête.

- Vous ne représentez aucunement la race mécanique. Vous ne méritez pas ce droit.

- Oui. Mais bon…que j'aie le droit de la représenter ou non, cela n'a aucune importance. Le résultat est le même.

L'organique demeura immobile.

Puis, brusquement, il porta la main à son laser-gun pour le pointer sur Kaon.

L'aveugle crut qu'il allait l'utiliser sur lui…Mais à la place, Asmodée le pointa sur sa propre tempe.

Ah. Il voulait échapper à une mort plus atroce et mourir en guerrier.

- …Je ne crois pas.

Kaon lui envoya un puissant coup de poing qui fit voler l'arme des mains.

L'aveugle lui agrippa les poignets pour le maintenir contre lui, ses griffes oscillant vers son cou, menaçantes.

- Des derniers mots à dire ?

- …Valak est notre dieu.

Kaon haussa les épaules.

- Je suis déçu.

Sans aucun état d'âme, Kaon échangea un signe de tête avec Vos.

Puis, dans un craquement sonore, il lui brisa la nuque.

Asmodée s'effondra sur le sol. Vos aida son camarade à se relever.

Autour d'eux, il n'y avait plus aucune âme qui vivait. Soit les organiques avaient tous été éliminés, soit ils avaient évacué.

Plutôt la deuxième option.

De toute manière, sans leur chef pour les guider, ils étaient livrés à eux-mêmes.

- …Allons chercher le matériel de communication. Cette fois, je t'accompagne.

Malheureusement, la navette était devenue inutilisable. Kaon aurait aimé mieux prévoir son coup. Malheureusement, il s'agissait d'un aléa de la bataille. Cela signifiait qu'ils allaient à nouveau devoir se cacher et se mettre à l'abri.

Il ne pouvait pas tout avoir…mais s'ils pouvaient éviter d'avoir fait tout cela pour rien…

Vos lui prit doucement la main pour le conduire à l'endroit où il se souvenait avoir laissé le matériel la dernière fois.

Par réflexe, Kaon la serra dans la sienne.

Il ne sut quoi ressentir…

De la fatigue. Il avait usé toute sa puissance pour en venir à bout. Du dépit, aussi. Car cela signifiait que leur retour à la DJD était retardé.

Même si Vos était vivant, il espérait vraiment que le matériel n'avait pas été détruit lorsqu'il avait fait exploser les bâtiments…

Il n'était pas stratégique, encore moins dans l'art de la guerre. Il avait foncé sans réfléchir. Il avait sauvé Vos, mais il avait négligé tout le reste…

Vos lui lâcha la main.

Il lui cria qu'il l'avait retrouvé. Le sac où il avait rassemblé le matériel Cybertronien qu'il avait déniché dans leur base…Il venait de le retrouver.

Kaon ouvrit la bouche.

Enfin, le soulagement l'envahit. C'était presqu'inespéré.

Vos remarqua néanmoins que certains objets étaient détruits, mais que d'autres paraissaient encore être en état de marche.

- …C'est déjà bien.

Il était temps pour eux de sortir d'ici.

Vos reprit la main de Kaon et les deux se précipitèrent vers la sortie pour quitter la base organique.

Ils avaient une longue marche à faire.


A l'entrée de la Cité des organiques, Kaon et Vos se réfugièrent dans le premier bâtiment qui se présenta, se détachant du paysage.

Ils passèrent la porte et Kaon se laissa conduire par Vos, avançant à l'aveuglette alors qu'ils entraient à l'intérieur du bâtiment. Dès que Vos s'arrêta pour lui assurer que la voie était libre, l'aveugle se laissa tomber par terre.

« …Qu'est-ce que c'est ? » souffla Kaon, la voix rauque.

Vos observa.

Il s'agissait apparemment d'un amphithéâtre. Un amphithéâtre vide.

Kaon inhala, exhala.

« On va rester ici, alors. »

De toute façon, ils n'étaient pas en état de continuer. Ils devaient reprendre des forces. Kaon reprit lentement son souffle et remarqua que la respiration de Vos était sifflante. Il se pencha vers lui, inquiet.

« …Ta blessure s'est aggravée. Et tu as reçu de l'acide, en plus. »

Vos lui assura que ce n'était rien.

« Ce n'est pas rien. Il faudra que tu te fasses examiner par Nickel. Le plus vite possible. »

Le fusil-sniper se contenta de s'asseoir à côté de lui.

Kaon se redressa et tendit le bras vers le matériel rapporté.

Au moins, ils n'avaient pas tout perdu.

Kaon prit un Pad et l'alluma.

Ah. Il fonctionnait. Plus ou moins bien, mais il fonctionnait. C'était le principal.

« Je vais le configurer avec ce que j'ai sous la main pour envoyer un signal au Peaceful Tyranny. »

Vos acquiesça.

« Tu ferais mieux de recharger », lui déclara doucement Kaon.

Lentement, Vos porta les mains à son visage pour le retirer. Délicatement, il le posa à côté de lui.

Puis, il se laissa tomber contre lui, la tête posée sur son épaule.

Le silence tomba. Kaon resta immobile, se mordant la lèvre tandis que Vos tombait en recharge, sa respiration devenant de plus en plus difficile.

Délicatement, l'aveugle caressa son casque, dans une tentative de lui dire qu'ils rejoindraient bientôt le Peaceful Tyranny.

Ils seraient bientôt chez eux.

Kaon se concentra sur le Pad. Plus vite il aurait envoyé le signal, plus vite ils quitteraient cette planète.

Il ne tomberait pas en recharge tant qu'il n'aurait pas envoyé le signal. Il en avait assez d'attendre, de rester ici, sur cette planète. Et si Vos n'obtenait pas rapidement des soins, tout ce qu'il aura fait aura été pour rien.

Luttant pour rester éveillé, Vos contre lui, Kaon se mit au travail.


Dans le noir dans lequel il habitait depuis qu'on lui avait arraché les optiques, Kaon crut nager en plein rêve.

Au début, il entendit un bruit sourd. Un bruit lointain, comme un écho.

Le bruit de la guerre au loin…

Puis, le bruit devint plus audible, plus fort…

Jusqu'à envahir progressivement ses audios.

Ensuite…une secousse qui, au fur et à mesure des secondes, devenait de plus en plus intense.

Immédiatement, Kaon se réveilla.

Il ne rêvait pas.

Le sol tremblait…

Un séisme…un tremblement de terre…

« Vos… »

Il ne comprit pas. Kaon essaya de se relever mais il fut incapable de bouger.

Il entendit des moteurs rugir…

Cela provenait de dehors…de l'extérieur…

Kaon réalisa tardivement qu'il ne s'agissait pas d'un séisme naturel.

Non…à la place, il s'agissait d'un…

Kaon tendit le bras en l'air, essayant d'atteindre Vos.

Ils devaient sortir…Ils devaient sortir…

« Vos ! » répéta Kaon.

Son camarade ne répondit que par un faible gémissement.

Puis, le noir autour de Kaon devint lumineux.

Un bruit de craquement sinistre.

Enfin…avant même qu'ils ne puissent bouger, le plafond s'effondra sur eux.

Et alors qu'il fut enterré vivant, que tout redevenait noir, d'un noir étouffant et oppressant, Kaon n'entendit plus rien.

Juste…le silence.

Le noir et le silence.