CHAPITRE 70

OOC : Bonjour à tous. Voici un nouveau chapitre. Si vous voulez laisser un review, cela me fera toujours plaisir. Sinon, c'est comme vous voulez. Cela ne change rien pour moi.

« …Je vous répète que c'est la Lost Light ! »

Personne ne comprenait.

Ils avaient tous fui à bord de navettes de sauvetage tandis que leur vaisseau disparaissait…Et pendant de longs jours, de longues heures, ils avaient observé leurs camarades disparaître les uns après les autres, tour à tour…

Seulement pour revoir leur vaisseau apparaître. Comme ça. Au milieu de l'espace, stationné en orbite près de Ofsted XVII.

- Oui. Effectivement, c'est un peu en pièces mais…C'est notre vaisseau ! répéta Nautica.

- Euh…Le vaisseau qu'on a juste vu disparaître, déclara Getaway, aussi surpris qu'elle.

- Deux mots : Paradoxe ! ricana Riptide, trop joyeux par rapport à ce que la situation représentait.

- Riptide a raison, sauf dans la prononciation, approuva Skids.

Megatron se retourna vers eux, perplexe.

- Vous croyez que c'est la Lost Light du futur ?

Skids haussa les épaules.

- Si ça se trouve, le cercueil du futur Rodimus provient d'un futur Lost Light.

Mais quelque chose interpella Nightbeat tandis qu'ils se rapprochaient lentement du vaisseau/

Une traînée rougeâtre…comme une toile d'araignée.

- On dirait de la mousse quantique, constata Nautica. Mais ce n'est pas supposé être exposé dans l'espace. Je pense que cela a muté…

Tout de suite, son ton devint alarmant :

- On ne devrait pas naviguer trop près…Un simple contact peut—

Tout de suite, leur navette fit une embardée Les pilotes avaient suivi les conseils de Nautica et avaient reculé instantanément pour ne pas être trop à proximité des traînées rouges.

A moins que cela ne soit pas les pilotes…

Non. Immédiatement après, Getaway s'emporta contre Riptide :

- Tu l'as fait exprès !

- Non. Pourquoi l'aurais-je fait exprès ? s'offusqua Riptide.

- Parce que tu as l'air du type « Ne touche pas au bouton ! » « Ne pas toucher au bouton ? Pourquoi donc ? Booum ! » cracha Getaway.

- …Ridicule.

Toutefois, Megatron commanda de continuer leur route, l'avant du vaisseau paraissant être dégagé pour pouvoir atterrir.

Le silence tomba. Nautica serra la mâchoire, anxieuse. Par réflexe, elle resserra sa clé à molette dans sa main.

L'expression de Megatron, quoiqu'inquiète, était dure mais déterminée.

Il paraissait savoir ce qu'il faisait…et il le fallait.

Peu importait qui était le capitaine à l'heure actuelle…Il fallait seulement lui obéir. Ils avaient besoin d'un capitaine, après tout.


« …C'est la chambre de Swerve ! » devina Getaway, se couvrant le front tandis qu'il plissait les optiques, déconcerté.

A son tour, Nautica observa autour d'elle.

- Tout est en rade, déclara Nightbeat.

- ça a dû être une grosse fête.

Du moins, c'était la seule explication qu'elle avait pour expliquer l'état de la chambre. Des murs étaient détruits, des chaises et tables étaient renversées, de l'energon était déversé tout autour de la pièce…

Elle ne savait même pas s'il s'agissait d'un bar, avec ces débris éparpillés.

- On dirait une estrade de spectacle. En fait, cela me rappelle même la salle de jeux de Caminus, se remémora Nautica alors qu'elle couvrait ses optiques de sa visière. En cas de besoin, cela la rassurait d'avoir son visage protégé.

- Tu as déjà—commença Nightbeat, l'air de rien.

- Oh non ! tiqua Nautica. Non, non…Moi, sur une scène ? Jamais !

Riptide remarqua autre chose.

- Je ne me souviens pas de ce poster.

Nautica et Nightbeat se rapprochèrent à leur tour.

Un poster représentant Crosscut, le dramaturge de la Lost Light. Avec un écriteau marqué en grand dans un bandeau jaune :

« Combien de temps tiendrez-vous sans réponse ? »

- Je me souviens, remarqua Skids. C'était la pièce sur laquelle écrivait Crosscut. Mais comment a-t-il pu l'écrire ? On l'a juste vu disparaître !

- Au passage…déclara Nautica, pourquoi on n'a pas encore disparu ? Nous ?

Skids se raidit.

- C'est peut-être une question de temps…

Nightbeat s'esclaffa, quoique son rire était davantage nerveux qu'autre chose.

- C'est un futur vaisseau ! Vous vous rappelez ? A un moment donné, on va retrouver tout le monde et tout finira bien !

- Sauf qu'on les ramènera à un vaisseau en pièces, grimaça Skids. Ce qui est—

- Mauvais ! Je sais.

- En parlant de mauvaises choses—

Riptide pointa quelque chose situé derrière eux.

- Voilà le pire.

Nautica, Skids, Getaway et Nightbeat se retournèrent d'un bloc.

Megatron…accompagné par le chat…Enfin, Ravage.

Ravage à ses côtés. L'ancienne cassette de Soundwave. Il avait été assommé depuis leur départ dans la navette et il venait tout juste d'être réveillé.

L'expression sérieuse, Megatron ne fit aucunement attention aux commentaires de Riptide.

- Je n'ai pas organisé une concertation publique, commença ce dernier, mal à l'aise, mais…je crois que tout le monde déteste déjà ton nouvel ami.

- Pourquoi faire équipe avec Ravage ? s'énerva Skids. Il nous a attaqués !

Nautica ne détestait pas Ravage.

A la place, elle s'abaissa à sa hauteur, penchée sur lui, un sourire rayonnant sur le visage malgré la situation sombre autour d'eux.

Il était trop mignon…Et même elle ne pouvait pas y résister.

- Elle avait peut-être juste peur, sourit Nautica. N'est-ce pas, poupoune ? Tu as eu peur ? Les lumières et le bruit t'ont effrayé ?

Oui…

Nautica n'en avait pas vu depuis si longtemps et elle ne pouvait pas s'en empêcher.

- Oh, tu as de grandes optiques. Tu ferais un si joli animal de compagnie. Ces grandes optiques brillantes et—

En guise de réponse, Ravage lui donna un coup de patte.

- Hé ! cria Nautica en sursautant, reculant de quelques pas.

- Héhé, se moqua Megatron, quoique sans aucune malice. Ravage n'est l'animal de compagnie de personne.

- En effet. C'est l'ennemi, acquiesça Skids.

- Il devra rendre des comptes pour ses actions. Après qu'il ait cherché l'équipe.

L'heure tournait.

Nautica déclara qu'ils devraient se séparer en deux équipes. Riptide détesta l'idée et protesta immédiatement.

- C'est toujours comme ça que cela se termine mal. On devrait rester ensemble.

- Mais la mousse quantique continue de fuiter sur l'autre moitié du vaisseau, lui rétorqua Nautica. C'est seulement une question de temps avant que tout n'explose. On serait bien plus rapides !

Nightbeat se porta volontaire pour l'accompagner.

- Je peux réparer le rod-pod.

- Pas besoin, le rassura Nautica avant de se transformer en son mode jet. Mon alt-mode est très rapide pour les petites distances.

Un mode jet, dont elle était si fière…


Ravage trouva déjà quelque chose en reniflant.

Ou plutôt…Quelqu'un. Megatron se pencha pour étudier la chose en question.

« …Ultra Magnus », révéla Ravage sans aucune émotion.

Malgré l'energon qui lui embuait les esprits, Megatron ne put s'empêcher de ressentir une légère inquiétude quand il entendit le nom d'Ultra Magnus sortir de la bouche du chat robot.

Mais Riptide le démentit. Ce n'était pas Ultra Magnus…

- C'est un fail ! J'attends juste la confirmation du juge, essaya de plaisanter Riptide, mais c'est clairement un EPIC FAIL !

Megatron grimaça.

Ce n'était pas l'essentiel.

- Peu importe de qui il s'agissait…La personne est morte. Je sais que tu bavasses quand tu as peur mais montre au moins du respect.

- …Oui, oui, répondit doucement Riptide, le ton redevenant bas et honteux.

Mais dans tous les cas, il s'agissait bel et bien d'Ultra Magnus. Ou d'un Ultra Magnus retiré de son armure.

Megatron se pencha doucement sur le cadavre gisant, dont la poitrine et le torse avaient été arrachés, comme si quelqu'un avait mordu dedans avec les dents…

Son vrai nom…Minimus Ambus…

Megatron manqua de détourner le regard à cette vision mais il préféra ne pas flancher.

Le moment d'après, Skids dévoila l'armure d'Ultra Magnus, séparée de son propriétaire.

- Je ne sais pas qui a commis une telle chose, mais la personne a dû l'empêcher d'activer sa téléportation et lui tirer dessus : d'un simple tir dans la poitrine, analysa Skids, la voix tremblante.

Il marqua une pause.

Il venait de commettre une erreur.

- …Ce n'était pas un simple tir : c'était un tir provenant d'un canon ! Un canon fusion, même.

Megatron se releva, faisant face à Skids.

La nouvelle le laissait sous le choc.

- Que dis-tu ?

- Je dis juste que c'est bel et bien un vaisseau du futur ! Mais le futur toi n'est pas présent ! On ne le voit pas ! gronda Skids en lui montrant les dents.

- On a exploré une seule pièce ! protesta Megatron.

Mais cela n'arrêta aucunement Skids.

- Je dis juste que les personnes les plus proches de toi, le co-capitaine et le premier officier, ont été assassinées ! Au moins l'un d'eux a été tué par l'arme de ton choix !

La tension monta.

Megatron secoua la tête, scandalisé.

- Je n'ai même plus mon canon !

Ils l'avaient forcé à le fondre après qu'il s'était rendu…

Mais Skids lui rétorqua que tout pouvait être remplacé.

- Le responsable, celui qui a tué Ultra Magnus, connaissait le mode de téléportation dans sa main. J'ignorais même qu'il y avait un « Minimus Ambus » dans cette armure jusqu'à…

Cela le frappa.

- …Jusqu'à ce que tu me le dises.

Son expression changea. Et pour la première fois, Megatron ne chercha pas à cacher le fait qu'il était sincèrement anxieux par rapport à leur situation.

Notamment après la découverte du cadavre de Minimus Ambus…

Ce n'était pas lui.

Cela ne pouvait pas être lui.

- Exactement, approuva froidement Skids tandis que le ton devenait de plus en plus accusateur. Et maintenant tu sais et tu as utilisé cette connaissance quand tu as détruit le vaisseau !

- …Je ne ferais jamais cela.

Faible argument, pensa Skids.

- Jamais ? Comme tu as juré de ne JAMAIS devenir Autobot ?

Ravage se mit à grogner.

- Tu as raison…Non, Ravage. Il a raison. Je ne suis plus qualifié pour prévoir mon propre futur.

Le ton grave, il annonça :

- En fait…étant donné les circonstances, tu devrais même nous enfermer. C'est un faible geste mais…enferme-nous jusqu'à ce qu'on comprenne ce qui s'est passé.

Il promit.

Encore une fois, il promit :

- Je promets de ne pas résister.


Un sifflement insupportable recouvrait son environnement entier…

Elle n'entendit plus rien. Elle n'entendit même plus les huées, les cris des organiques qui leur ordonnaient de combattre.

Tout était devenu flou autour d'elle.

Elle pouvait seulement…seulement apercevoir les sourires s'afficher sur les visages des organiques tandis qu'ils attendaient le combat, ou plutôt le massacre, avec impatience.

Valak…s'attendait réellement à ce qu'ils s'entretuent ?

Fallait croire que oui…et cela confirmait ce qu'elle pensait depuis que Prion avait massacrée. Tout ce qu'elle avait pu constater des organiques depuis son entrée à la Decepticon Justice Division.

Ils n'avaient aucune limite à la cruauté…et quand rien ne se déroulait comme prévu, ils se faisaient passer pour les victimes.

Nickel eut du mal à compter les autres mécaniques présents dans l'arène, son processeur se bloquant à chaque fois qu'elle essayait tellement elle était dépassée par la situation.

Si elle avait été seule…cela aurait été peut-être plus facile de se focaliser sur le combat. Quand bien même elle était une Minicon et que beaucoup s'attendaient sûrement à ce qu'elle soit massacrée par ses pairs mécaniques, elle n'allait pas se laisser faire.

Mais là, elle était dans la même arène que Tarn.

Celui qui aura décimé les autres, celui qui sera le dernier debout, aura le droit de survivre jusqu'au match suivant.

Huit…ils étaient huit dans l'arène.

Tarn et elle étaient dans la même équipe…Et le plus important était qu'il faisait partie de sa famille…

Et on leur demandait de s'entretuer ? On lui demandait de combattre le mech qui lui a sauvée la vie, qui lui a donnée un but ?

Lentement, elle se tourna vers le leader de la DJD.

Il avait peut-être un plan…une idée…quelque chose pour éviter cela…

Dis-moi que tu en as un, Tarn.

Elle voulait le supplier…elle voulait tellement le supplier.

Elle fut trop concentrée sur son leader qu'elle ne fit pas attention au robot qui s'élança sur elle en hurlant, le poing levé pour lui porter un coup qui lui aurait dévissé la tête si Tarn ne s'était pas interposé.

Tout de suite, il se plaça entre le robot et la Minicon et serra violemment son emprise autour du cou du gladiateur d'une poigne puissante. Le robot lutta pour sa respiration et essaya de se dégager.

Même ici, il cherchait à la protéger.

Tarn lui brisa la nuque dans un craquement sec et sonore.

« Premier tombé ! » s'esclaffa le présentateur, ce qui provoqua un tonnerre d'applaudissement.

« A mort les mécaniques ! »

Crevez tous…

Juste…crevez tous.

Nickel le répéta intérieurement, comme une sorte de prière. Que quelque chose tombe, les décime tous…n'importe quoi.

Tant qu'elle, ses camarades et les autres mécaniques seraient en mesure de survivre.

En voyant le premier ennemi tomber, les autres mécaniques se placèrent en position défensive.

« …Vous êtes la DJD… ? » balbutia l'un d'eux, les lèvres tremblantes.

Tarn demeura devant Nickel, ses épaules montant et redescendant. Elle pouvait voir d'ici que son processeur tournait très rapidement alors qu'il cherchait un moyen pour eux de quitter cet endroit, de survivre.

Le mécanique se jeta à genoux devant Tarn.

- Tuez-moi ! Tuez-moi ! Je n'en peux plus !

- Tu es malade ! hurla un autre. Ce sont des animaux qui ont massacré nos pairs ! Ils ont torturé et tué au nom de Megatron ! De sa doctrine Decepticon !

Celui qui s'exprima gronda.

- Raison de plus pour les anéantir ! On offrira un cadeau aux autres Cybertroniens pour avoir tué deux des leurs !

- Mais je vous en prie, susurra Tarn. Essayez donc.

La foule commençait à s'impatienter et les grondements devinrent plus féroces.

« Ils vont se battre ou quoi ? »

« A mort ! »

Elle pouvait tous les entendre…

Les autres tiquèrent, essayant de paraître courageux devant le leader de la DJD.

- Pour ma part, déclara Tarn, le ton léger, je n'ai pas prévu de céder à leur caprice, ni de leur procurer un quelconque divertissement.

- On n'a pas le choix ! gronda l'un des mécaniques.

Il les fusilla du regard, l'expression brûlante de haine mélangée à de la terreur.

- J'ignore si vous êtes Autobots ou Decepticons, si vous êtes des traîtres ou non…Sachez que cela n'a pas d'importance actuellement, si vous êtes sur la Liste ou pas, poursuivit Tarn. A l'heure actuelle, ce qui importe, la seule chose qui importe, c'est que nous sommes piégés par une race qui nous désire du mal.

Livides, les mécaniques s'échangèrent des regards consternés.

- Je rêve ! Vous, la DJD, vous haïssez les traîtres ! Vous haïssez même le fait de vous tenir dans la même pièce qu'eux !

- Exactement, approuva Tarn. Nous ne sommes peut-être pas de la même faction, mais nous sommes tous mécaniques.

- Si on ne combat pas…ils vont faire sauter nos processeurs ! hurla un mécanique.

« Ils parlotent ou ils se battent ? Battez-vous ! »

« Au nom de Valak, battez-vous ! »

Nickel serra les poings.

- Helex…a parlé d'un agent nommé R-44, intervint-elle. C'est lui qui nous tient en otage. Il a la télécommande qui active les puces…si on peut la récupérer…et en plus, Tesarus a parlé d'un téléporteur qui se situerait en hauteur.

Elle leur désigna discrètement la plateforme où était assis Valak.

Tarn plissa les optiques derrière son masque face à ces déclarations.

- Tu es sûr de toi ? grinça l'un des mécaniques.

- Ma cellule est proche de la leur ! On a au moins une piste !

- On n'aura pas d'autres occasions, grinça Tarn.

Il marqua un temps.

- Si on refuse tous de combattre, on peut essayer de s'en sortir. J'imagine que vous n'avez pas envie de mourir de la main d'organiques…N'est-ce pas ? Et sachez une chose, pour ceux qui ont peur de moi : si je découvre un jour que vous avez été placés sur la Liste…je ne vous oublierais pas. Donnez-moi vos noms et je les effacerais. Vous serez immunisés.

Ce dernier argument provoqua une vive réaction chez les mécaniques hésitants.

Nickel l'observa du coin de l'optique.

Il les ralliait à eux…Il avait un art avec les mots…Il l'avait toujours eu.

Bien sûr...Elle sentait que Tarn ne tiendrait pas sa promesse et traquerait les traîtres dès qu'ils seraient sortis d'ici. De cet enfer. Mais il fallait les convaincre.

« BATTEZ-VOUS ! » gronda le public, les huées devenant de plus en plus fortes.

Une lueur s'alluma dans les optiques de leurs adversaires.

- …Autant tout essayer.

Nickel réprima un léger soupir de soulagement.

Ils les avaient convaincus.

De toute manière, ils n'avaient pas le choix. Ils mourraient de la main des organiques, ou ils mourraient au combat dans l'arène.

- D'où t'es venue l'idée ? l'interrogea doucement Nickel.

Tarn baissa la tête vers elle.

- …Je me suis demandé ce que Megatron ferait, dans une pareille situation.

Nickel lui adressa un pâle sourire.

Bien sûr…A chaque fois, en pleine détresse, Megatron demeurait son seul réconfort.

Cela avait du sens.

« Pourquoi ils restent là sans réagir ? Battez-vous ! »

« On veut voir du sang ! On veut du spectacle ! »

« Par Valak, combattez ! »

Par Valak…

Ils considéraient tous ce type comme un foutu dieu…

Alors qu'un nouveau coup de canon fut tiré, à l'extérieur de l'arène, ils comprirent qu'il s'agissait d'un avertissement. Le dernier qu'ils auraient.

Ils devaient combattre. Maintenant…

Mais personne ne bougea.

Aucun des mécaniques n'effectua un mouvement. Aucun ne chercha à attaquer les autres. Ils demeurent ostensiblement immobiles, défiant du regard la foule d'organiques qui les pressaient de prendre les armes.

- Il faut repérer celui qui s'appelle R-44, grogna Tarn, d'une voix sourde.

- Il a une télécommande, souffla Nickel.

Au loin, ils aperçurent Valak se lever de son trône.

Le regard froid, il les toisa de toute sa hauteur.

« Vous ne voulez pas daigner combattre ? Le combat n'est pas quelque chose à votre goût ? »

Près d'elle, l'un des mécaniques se mit à trembler de tous ses membres.

- Ne paniquez pas. Ne lui accordez pas ce plaisir, lui souffla-t-elle.

Derrière son masque, la Minicon pouvait deviner que Tarn souriait, une lueur provocatrice évidente dans ses optiques.

Face au manque de réaction des mécaniques, Valak fit signe de la main à quelqu'un.

Au début, ils ne purent voir de qui il s'agissait…Jusqu'à ce que des organiques, en tenue de militaire, fusils au poing, se téléportent en plein milieu de l'arène, face aux mécaniques qui refusaient toujours de porter le premier coup.

Par réflexe, Nickel voulut se cacher derrière Tarn. Mais elle se reprit rapidement et effectua deux pas pour se placer en première ligne, les poings serrés.

Elle était Decepticon. Elle était membre de la DJD. Elle n'allait pas se rendre sans combattre.

« Doit-on vous forcer à combattre ? » les questionna Valak, un micro en main, une once de menace dans son ton qui gardait malgré tout une apparence courtoise et calme.

Ils étaient une dizaine d'organiques.

Nickel balaya les organiques du regard, faisant attention à chacun de leurs numéros.

L-23…X-67…

Le désespoir commença progressivement à la gagner alors qu'elle ne voyait aucun numéro correspondant aux dires d'Helex…

Mais…il était forcément là ! Il y avait forcément un organique qui portait le numéro R-44 !

Où était-il… ?

Et s'il n'était tout simplement pas là… ? Valak ne prendrait pas le risque d'envoyer celui qui se tenait entre les mécaniques et les organiques à la bataille, comme cela.

Non…Il n'était pas aussi stupide…

Soudain, ses optiques s'arrêtèrent sur l'avant-dernier numéro qu'elle entraperçut.

R-44.

R-44…Elle l'avait repéré, dans les derniers de la file qui leur barraient le passage avant de les encercler, armes braquées sur eux et prêts à les utiliser.

Lui.

Selon Helex, c'était lui qui avait la télécommande.

- Je l'ai trouvé, prévint-elle son leader.

Ce dernier acquiesça.

Ils partageaient la même pensée : les organiques étaient stupides.

« Alors ! Vous comptez vous battre ? Ou doit-on déclencher la puce pour donner un joli feu d'artifice au public ? »

Valak attendait leur réaction. Il se demandait sûrement s'ils allaient craquer ou non, s'ils allaient avoir peur de leurs armes…

Nickel prit une inspiration.

Enfin, Tarn leur donna le signal.

- …Maintenant.

C'était tout ce qui leur fallait. Sans aucune autre hésitation, les mécaniques prirent leur élan avant de se jeter violemment sur les organiques.


Dans l'arène, une pluie de balles tomba sur eux.

Les organiques venaient tout juste de faire feu. Tous en même temps sur l'ordre de Valak, visant les mécaniques les plus proches d'eux. Nickel esquiva une giclée de balle en effectuant des zig-zags plus ou moins difficilement, tout en gardant son objectif sur sa cible.

R-44…

« Il faut les distraire ! » cria Nickel.

Elle ignora le reste de la scène qui se produisait autour d'elle.

Pendant un instant, elle oublia que Tarn était son commandant. Que c'était à lui de donner des ordres. Mais il ne lui en tint pas rigueur. Alors que Nickel évita les tirs, Tarn se jeta sur l'un des organiques avant de le séparer en deux et de jeter les parties éparpillées autour de l'arène, une traînée rouge recouvrant la moitié droite de son masque. Quant à la Minicon, elle en profita pour ramasser l'un des fusils appartenant à un organique tombé. Elle remarqua l'un des mécaniques plaquer au sol l'un des soldats, dévoilant son dos.

Elle le remarqua en même temps qu'un autre organique qui pointa son arme sur lui, prêt à appuyer sur la gâchette.

Je ne crois pas, pensa Nickel.

Elle se moqua bien que le mécanique soit un Decepticon ou non. Elle imita son geste et le braqua sur l'organique au même moment.

Ne tremble pas…

Rappelle-toi, avec Vos…avec le récipient psychologique…face aux ennemis…

Elle compta jusqu'à trois…

Un…deux…trois…

Elle tira avant même que l'organique n'ait eu le temps de le faire. Elle le visa en pleine tête et l'organique tomba au sol, mort.

« …Merci… » la remercia doucement le mécanique, réalisant qu'elle venait tout juste de lui sauver la vie.

Nickel l'ignora. Elle garda l'arme en main et le contourna pour s'éloigner le plus rapidmeent possible du champ de bataille. Sa petite taille lui donnait l'avantage d'être plus discrète pour cibler R-44 au point qu'aucun des soldats ne parut l'avoir remarquée pour l'instant.

Être loin…

Le cibler…

Par-derrière.

Au loin, alors que Tarn avait déjà mis à terre quatre cadavres à lui tout seul, en quelques secondes, elle croisa son regard.

Le nucléaire…cela lui donnait l'opportunité de ne pas être une cible facile.

Silencieusement, elle lui désigna leur cible.

Tarn acquiesça. Ils étaient prêts.

Le robot masqué s'élança sur R-44. Au moment même où il lui sautait dessus, R-44 braqua son arme sur le leader de la DJD, poussant un cri de guerre.

Elle se fichait que cela soit déshonorable.

Il s'agissait d'organiques qui les avaient enfermés ici.

Sans hésiter, elle lui tira dans le dos avant même qu'il ne s'en prenne à Tarn.

Tarn profita de la distraction, du fait que R-44 soit sonné par la douleur, pour user de tout le poids de son corps pour l'écraser au sol.

« Non ! » hurla l'organique.

Tarn eut du mal à dissimuler le plaisir de le faire souffrir.

« …Si, je pense. »

Sans cérémonie, Tarn leva le poing qui traversa le visage de R-44.

Nickel se hâta de le rejoindre tandis que Tarn fouillait frénétiquement le cadavre de l'organique dans le but de dénicher la télécommande.

Alors qu'elle s'approchait de lui, Tarn leva son bras, brandissant quelque chose devant lui, à la vue de tous.

Un petit boîtier noir, deux boutons au centre.

Nickel ne put réprimer un large sourire devant l'objet.

« On a réussi ! » hurla le mécanique à qui la Minicon avait sauvé la vie.

Oui…

Helex avait raison !

Ils allaient pouvoir désactiver les puces qu'ils avaient injecté dans le processeur des mécaniques…

Et ensuite…Plus rien ne protégerait les organiques de leur colère, de leur vengeance.

Non…Ils allaient tous souffrir…

Triomphante, Nickel reporta son regard sur le faux dieu.

Sur Valak qui les avait pris de haut depuis le début du combat. Depuis leur capture.

Je te tuerais…

Nickel cessa de sourire.

Valak…n'avait pas l'air effrayé. Il n'avait même pas l'air en colère que Tarn ait récupéré la télécommande qui désactiverait potentiellement le mécanisme entier qu'il avait mis en place.

Non…Il avait l'air…ravi.

Très ravi, même.

Nickel n'aimait pas cela. Et elle eut raison de faire confiance à son instinct.

« Tarn…Quelque chose ne va pas ! »

Le brouhaha empêcha ses mots d'atteindre son leader, ce dernier penché sur l'objet afin de comprendre son fonctionnement.

L'un des mécaniques, couvert de rouge sur son châssis, leva son poing en l'air, un sourire de victoire sur les lèvres.

« On a réussi ! » répéta-t-il, en extase. « On a réussi ! On va pouvoir sortir d'ici ! On va pouvoir sortir d'i— »

Il ne finit jamais sa phrase.

Ce qui se produisit par la suite provoqua un tonnerre d'applaudissement de la part du public.

Un simple bip, comme le bruit d'une bombe qui s'activait.

Nickel tressaillit à peine lorsque la tête du mécanique explosa devant elle, son energon éclaboussant l'armure de la Minicon tandis qu'elle contemplait la scène, effarée mais impuissante.


Impossible…

Ils avaient la télécommande…

Immédiatement, elle se tourna vers Tarn. Ce dernier partageait la même incompréhension, la télécommande toujours dans ses mains.

Valak…

Lentement, Nickel releva le regard.

Là…sur la plateforme…

Valak tenait un engin dans ses mains. Un objet gris, noir et vert, qui ressemblait à une boule couverte de boutons.

Beaucoup plus gros, beaucoup plus performant que la télécommande qui paraissait à présent si petite entre les mains de Tarn.

Nickel ne souhaita pas le croire au début…

Mais lorsqu'un nouveau bruit se fit entendre et que la tête d'un autre mécanique explosa à son tour, elle fut brusquement ramenée à la réalité.

« …Vous ne serez pas les premiers, ni les derniers. »

Il n'y avait jamais eu de télécommande…

Cela avait été un leurre.

« Vous croyiez sincèrement que j'allais laisser le mécanisme à portée de main ? Je sais que les mécaniques jugent les organiques inférieurs à eux…Dommage pour vous. » les railla Valak alors qu'il effectuait une combinaison qui parut illisible aux optiques de Nickel, tellement Valak fut rapide à l'effectuer.

Un nouveau bruit…Une troisième explosion, accompagnée de hurlements et de cris de joie de la part des organiques qui encensaient Valak.

« Non ! » hurla Nickel alors qu'elle tendait le bras vers le mécanique.

Elle essaya de lui attraper la main, de le rassurer comme elle le pouvait…

Une quatrième explosion…

Une cinquième…

Nickel sentit son spark lui remonter violemment jusqu'à la gorge. Pourtant, elle le sentait battre, comme s'il allait sortir de son corps. Elle croyait qu'il pouvait être entendu à des kilomètres à la ronde.

Il ne restait plus qu'elle…Qu'elle et Tarn.

Plus qu'eux deux debout.

Tarn laissa tomber la télécommande, dont le bruit résonna intensément tandis qu'un silence de mort tomba sur l'arène.

Elle…elle allait mourir ?

Ils allaient mourir…de la main d'un organique ?

Ils allaient mourir…alors qu'elle n'avait même pas vengé Atone, ni Kaon, ni Vos ?

Nickel crut que son spark avait déjà quitté son corps. Elle se préparait. Elle se préparait à être explosée à son tour.

Valak…n'avait qu'à effectuer la commande.

Et tout serait fini.

Tout serait fini…Les organiques auraient gagné.

Cette pensée lui fut insupportable, plus que la mort en elle-même.

Tarn…

A présent, Nickel comptait les secondes. Les secondes qui la séparaient de la mort, dont elle ressentait déjà le souffle.

Mais elle voulait se rassurer…Se rassurer en pensant à Tarn. Alors, elle ne pensa qu'à lui.

Seulement à lui.


Tarn…avait été idiot.

Encore une fois, il avait manqué de jugement. Et cette erreur…cette erreur, il allait la payer. Par Valak, le chef de la Black Block Consortia qu'il méprisait tellement.

Tarn put à peine sentir ses pieds tandis qu'il se redressait. Il essayait de paraître brave, digne, face à la mort qui lui tendait les bras.

Il n'allait pas lui laisser le plaisir d'avoir peur, de paniquer…

Megatron n'aurait jamais paniqué. Il aurait accueilli la mort comme il aurait accueilli un adversaire sur le champ de bataille.

Il ne laisserait pas un organique l'effrayer, même avec un engin explosif dans le processeur.

« …Le leader de la DJD, mort de la main de Valak, » récita Valak avec un petit sourire narquois qui donnait envie à Tarn de l'éviscérer et de lui faire manger ses parties de corps. « N'est-ce pas une belle fin, pour une ordure telle que toi ? »

Tarn ne réagit pas.

« …Et si je tuais ta Minicon ? Là, tout de suite, juste devant toi ? Après tout, ce ne sera que la troisième de tes camarades qui mourra à cause de tes erreurs. »

Le leader de la DJD ne s'était pas rendu compte que son corps tremblait. Son corps tremblait intensément tandis qu'un liquide chaud coulait de ses poings.

Il les avait tellement serrés que ses griffes étaient rentrées dans le métal, provoquant une légère effusion.

Mais ce n'était que le cadet de ses soucis.

Ses optiques ne se détachèrent pas de Nickel qui le fixait, aussi impuissante que lui.

Valak effectua une nouvelle combinaison. Il était prêt à presser le bouton, activant l'explosion de leurs processeurs.

« Mais bon…Pourquoi devrais-je le faire ? » déclara-t-il soudainement.

Un élan de surprise traversa le public tandis que Tarn et Nickel se rapprochèrent l'un de l'autre.

Valak reposa délicatement l'engin à côté de lui avant de se tourner vers eux.

« Je veux dire…Pourquoi devrais-je le faire, moi ? »

Tarn et Nickel se raidirent.

« Vous êtes les deux derniers debout », leur expliqua-t-il. « Le combat tient toujours. Et c'est le dernier debout, le dernier survivant, qui gagnera le droit de vivre jusqu'au combat suivant. »

Il ne s'arrêterait jamais.

Tarn en eut assez. Immédiatement, il ramassa un fusil de l'un des organiques qui traînait par terre et le braqua en l'air pour viser Valak.

Il tira. Encore et encore.

Dire qu'ils n'avaient plus son canon...Ni même son T-cog...

Mais bien sûr, les tirs ne l'atteignirent jamais. Valak était situé trop loin de l'arène pour que son fusil ait une portée efficace. Sans compter les murs entre eux qui leur faisaient obstacle.

Valak se mit à rire.

« C'est assez simple : ou vous combattez jusqu'à ce que l'un de vous tombe, et un seul de vous survivra, ou j'active la puce et vous mourrez ensemble dans un joli feu d'artifice. Clôture du combat. »

Tarn desserra ses poings, l'entaille continuant de saigner abondamment.

« Même si je pense qu'on peut déclarer le vainqueur de suite », commenta Valak. « Après tout, Tarn ne se soucie même pas de la vie de ses subordonnés. Il s'en moque. Tout ce qui importe pour lui est la Cause. La Cause Decepticon, son fanatisme et Megatron. C'est le centre de l'univers pour Tarn. »

Tarn ferma les optiques, réprimant un profond soupir.

C'est vrai…La Cause Decepticon devait continuer. Il devait être là pour mener le combat, pour faire en sorte que Megatron triomphe…

Qu'il mette en place cette tyrannie paisible qu'il avait promis sur toute la galaxie…

En traquant les traîtres, notamment.

Tarn abaissa le fusil, le gardant dans une main.

Il trouverait un moyen de sortir…un moyen de quitter Ataglan…un moyen de libérer Tesarus et Helex…

Valak avait juste dévoilé où il gardait l'engin pour anéantir leur processeur et les mener à la baguette…il pourrait toujours dénicher un plan lors du prochain combat où il serait rappelé.

Il rejoindrait Megatron, même si l'univers tout entier doit l'en empêcher.

Ses optiques rencontrèrent celles de Nickel.

La Minicon était en larmes. Elle ne cherchait même pas à lutter contre les sanglots de terreur et de fatigue. Ils venaient d'avoir raison d'elle.

Elle savait qu'elle était au bord de la mort…

Tarn effectua un pas vers elle, son fusil en main, prêt à tirer.

La Cause avant tout, comme le rappelait Megatron.

« …Tarn… » balbutia Nickel, la voix secouée par les pleurs.

Le fusil glissa de ses mains.

Il s'effondra à côté de Tarn tandis qu'il s'abaissait vers Nickel pour l'attirer contre lui dans une étreinte qu'il voulait réconfortante, rassurante.

Immédiatement, la Minicon la lui rendit, enfouissant son visage dans son châssis.

La Cause avant tout…

Une étreinte…et tout serait terminé.

- Nickel, lui souffla-t-il, ça va aller.

- …Fais-le rapidement, alors.

Tarn rouvrit les optiques.

Elle savait déjà…elle savait déjà ce qui l'attendait. Elle n'avait aucune illusion : elle ne gagnerait jamais contre lui. Jamais.

Pour Tarn, cela eut l'effet d'un coup de poing en plein visage.

Doucement, le robot masqué lui prit le visage dans ses mains larges pour la contempler. Il était reconnaissant qu'il porte un masque.

C'était…pour ce genre de moment qu'il le gardait sur son visage. Pour qu'on ne devine pas ses expressions.

Même si Nickel le connaissait. Elle le connaissait mieux que quiconque.

La Cause avant tout…

Il s'appelait Tarn.

Il était leader de la Decepticon Justice Division…et il avait abandonné son ancien nom pour s'appeler Tarn. Pour devenir l'une des cinq premières Cités qui étaient tombées entre les mains des Decepticons.

La Cité d'origine de Megatron…et celle de Tarn, par la même occasion.

- …Utilise le fusil, Nickel, lui souffla Tarn alors qu'il desserrait son emprise.

Il sentit la Minicon sursauter.

Immédiatement, elle émit un mouvement de recul, toisant Tarn avec horreur.

- …Quoi ? bredouilla-t-elle.

- Tu m'as entendu. Utilise le fusil.

- Non !

Il ne comprit pas pourquoi il avait changé d'avis.

La Cause comptait sur lui…Il était membre du Conclave…il cherchait Megatron, espérait son retour…Alors pourquoi ?

Oui. Il y avait une raison.

Nickel portait encore son nom.

Lui…un autre Tarn pourrait assurément prendre sa place. Il était remplaçable.

Il était juste une Cité, un titre…

Rien de plus.

- Trouve le moyen de t'enfuir. Libère Helex et Tesarus…Il faudra un nouveau Tarn. Un nouveau Kaon et un nouveau Vos, aussi.

Peut-être qu'aussi, il n'avait pas envie de voir un autre camarade mourir à cause de lui.

- Non ! C'est toi, la Cause, Tarn ! cria Nickel en se dégageant de lui.

- Nickel…ne rends pas les choses plus difficiles.

- Je suis juste une Minicon ! Tu peux croire que tu es remplaçable, mais c'est faux ! Je suis encore plus remplaçable que toi ! Je suis juste une Minicon !

- …Et toi, tu es medic.

- Hé bien, tu trouveras un autre medic ! Un autre medic au service de la DJD ! Il y en a plein d'autres, des médics ! Mais elle ne se relèvera pas si elle perd son leader, Tarn !

- Le leader, c'est Megatron. Personne d'autre.

Valak devait tellement jouir de la situation…

Nickel secoua la tête, refusant obstinément.

- Non. Ne te fous pas de moi, Tarn.

- Tu veux venger Atone, oui ou non ?

- Tu la vengeras ! Tu les anéantiras tous ! Mais il est hors de question que je fasse cela ! Tu m'entends ?

Les larmes roulèrent sur le sol.

Tarn finit par se redresser. Si elle ne voulait pas l'écouter…

- …Tu ne me laisses pas le choix, fit Tarn alors qu'il reprenait le fusil.

Sans hésiter, Tarn le braqua sur son propre châssis, visant pile l'endroit où était situé son spark vert.

Il était Point One Percenter…est-ce que cela suffirait ?

Non...A la place, Tarn leva le fusil pour le pointer sur sa tempe, prêt à tirer dans la tête. Cela devrait suffire...

- Tarn…Non. Ne fais pas cela ! Je te l'interdis ! hurla Nickel alors qu'elle s'agrippait à lui pour lui faire lâcher le fusil.

- Une tyrannie paisible, Nickel.

Une tyrannie paisible, comme l'avait promis Megatron.

Tarn la repoussa violemment. La Minicon tomba à la renverse tandis que Tarn s'apprêtait à appuyer sur la gâchette.

Il était prêt…il était prêt à le faire.

Il pensa à Megatron…mais pour une raison étrange, il pensait également à Overlord. A ce traître Phase-Sixer qui avait combattu dans les arènes de gladiateurs.

Il aurait tellement ri, s'il l'avait vu dans cette situation.

Tarn prit une inspiration tandis que ses doigts oscillaient sur la gâchette…

- Tarn…

Un nouveau Tarn prendrait sa place…

Mais est-ce qu'il serait aussi zélé que lui ? Aussi fidèle que Tarn ne le fût envers Megatron ?

Un nouveau Tarn…


« Attendez ! »

Ce fut la voix d'un organique qui les coupa.

Mais ce ne fut pas celle de Valak. A travers les larmes, Nickel reporta son attention sur la plateforme sur laquelle était installé le trône du faux dieu organique.

Une organique, d'une tête de moins que Valak, se tenait à ses côtés.

Elle venait d'intervenir dans le combat.

Qui… ?

« Il n'y a aucune raison de tuer cette mécanique ! » cria l'organique en désignant Nickel du doigt.

Cela avait interrompu Tarn dans son geste. Un geste qui aurait pu lui être fatal…qui aurait engendré à ce qu'elle le perde pour toujours…

Qu'elle perde Tarn…en plus de Kaon, de Vos et d'Atone…

Non…Nickel ne le supporterait pas.

Valak s'interposa. Il lui ordonna de se rasseoir, mais l'organique ne l'écouta pas.

Aux vues de ses vêtements luxueux, elle devait être un personnage important…

Nickel laissa tomber les bras le long du corps.

- Je veux acheter cette mécanique !

- Leviathan…Non. Tu n'y penses pas.

- J'ai dit que je veux acheter cette mécanique ! répéta la dénommée Leviathan. Papa ! S'il te plaît…

Papa…

Cette ordure avait un enfant…alors qu'il avait tué des étincelants à Prion…

- Leviathan…

- S'il te plaît…Fais comme s'il s'agissait de mon cadeau, papa. S'il te plaît.

Dans le public, Nickel perçut des éclats de voix.

Plus de la moquerie, ou de la soif de combat…Juste de l'inquiétude. De l'incompréhension.

Bien sûr, quand il s'agissait d'organiques, tout devenait bien plus important.

Valak les fit taire d'un geste.

Il ne souriait plus. Il paraissait…dépité. Dégoûté.

D'un ton dissimulant à peine une certaine fureur, il ordonna à ce que le combat soit stoppé et que la Minicon soit saisie.

Des soldats organiques furent téléportés, apparaissant devant la Minicon. Nickel se redressa. Hors de question qu'elle les suive.

Tarn était sur le point de les viser avec son fusil pour qu'ils ne s'approchent pas d'elle quand Valak l'interpella :

« Sois heureux, Tarn. Tu survis jusqu'au prochain combat. »

Nickel lui hurla d'aller se faire foutre.

Mais elle n'eut pas le temps de réagir qu'un gaz familier lui piqua les optiques.

La dernière chose dont elle prit conscience, qui lui procura un léger soulagement ainsi qu'un demi-espoir dans une situation pareille pour eux et les organiques, fut que Tarn avait lâché son fusil.

Il n'avait pas pu l'utiliser…

Il vivrait jusqu'au prochain combat…

Le sourire aux lèvres, Nickel s'effondra.


« Leviathan…c'est une très mauvaise idée…Mais tu te rends compte de ce que tu fais ? » gronda son père alors qu'il la suivait à travers les couloirs.

Leviathan l'ignora.

Ensemble, ils se rendirent à l'atelier. L'endroit où étaient achetés les mécaniques par les habitants d'Ataglan. Un privilège que les plus riches pouvaient s'accorder. Acheter les mécaniques et les utiliser pour diverses raisons.

Pour obtenir un moyen de transport, pour faire la cuisine, pour effectuer le jardinage…

Mais elle, elle avait besoin d'un mécanique pour une autre raison.

« Leviathan ! Ce n'est pas n'importe quel mécanique ! » gronda son père, furieux.

Xoos les suivait. Leviathan devina qu'il essayait de se cacher, n'ayant pas envie d'assister à un conflit entre père et fille. Des conflits qu'ils gardaient habituellement dans la sphère privée.

Leviathan secoua la tête.

- Tu m'as demandée ce que je souhaitais pour mon Jour de création, papa. Je désire cette mécanique.

- Mais je ne peux pas te laisser faire n'importe quoi, Leviathan !

Leviathan pénétra la première dans l'atelier.

Son père reprit son attitude composée, quand bien même il gardait une expression révoltée sur son visage.

Le mécanicien se tourna vers Leviathan.

- Est-ce qu'elle est prête ? l'interrogea Valak.

- Oui. Mais vous êtes sûrs que—

- C'est ce qu'elle veut.

Il marqua un temps.

- De toute façon, elle ne pourra pas nous faire de mal. On a pris nos précautions.

Le mécanicien acquiesça.

Délicatement, il tendit la télécommande à Leviathan, lui expliquant avec patience comment s'en servir.

Leviathan la pointa sur la mécanique, dont le corps désactivé gisait sur le plan de travail.

L'activation de la deuxième puce…

Leviathan prit une profonde inspiration.

Elle actionna la commande.

Puis, la mécanique se redressa. D'abord les jambes, puis les bras.

Ensuite, le torse…et enfin la tête.

Comme un pantin…

Pff. Valak se sentait bête. Ils étaient tous des pantins, de toute manière.

La mécanique avait les optiques jaunes au lieu des bleues qu'elle arborait habituellement.

Un sourire sans aucune émotion était plaqué sur son visage en métal.

- …Nickel. A votre service, s'exprima-t-elle d'une voix robotique. Ma fonction est : medic. Mais je suis compatible avec tous les programmes que vous souhaiteriez m'installer dans ma mémoire.

- Super ! s'esclaffa Leviathan.

Mais Valak ne partageait pas son enthousiasme.

- Que puis-je faire pour vous simplifier la vie ? poursuivit la mécanique.

Leviathan se rapprocha d'elle.

Elle lui toucha doucement la joue, comme pour vérifier qu'elle ne contenait aucun défaut.

Non. Aucun défaut. Pour sa fille, elle était parfaite.

Il aurait dû ordonner à ce qu'elle soit fondue…

- …Je veux que tu deviennes ma maman, lui ordonna-t-elle.

La mécanique enregistra l'ordre, ses optiques affichant une brève lueur lorsque l'ordre fut sauvegardé.

- …Nickel. Fonction : maman. Compatible avec mon programme. L'ordre est en cours d'exécution.