CHAPITRE 71

OOC : Bonjour à tous. Voici un nouveau chapitre. Si vous voulez laisser un review, cela me fera toujours plaisir. Sinon, c'est comme vous voulez. Cela ne change rien pour moi.

A l'autre bout du vaisseau, Nautica et Nightbeat s'étaient hâtés aux premiers travaux. Alors qu'ils commençaient à mettre en œuvre les premières mesures pour évacuer la mousse quantique, Nighbeat poussa un léger soupir.

« Ces derniers jours ont été particulièrement bizarres. »

Nautica se retourna vers lui, intriguée.

- Parle-m 'en en.

- Des gens qui disparaissent, des vaisseaux qui disparaissent, des données fantôme, des doubles…

- Beaucoup de choses…Mais…quand as-tu aperçu des données fantômes ?

Elle n'avait pas entendu parler de cet épisode.

Nautica le toisa avec surprise, demandant silencieusement des explications.

Nightbeat lui raconta que le jour précédant l'évacuation, il y avait eu Rewind dans la suite de Chromedome, qui se tenait devant la porte d'entrée.

Nautica frissonna. Cela faisait si longtemps qu'ils n'avaient pas évoqué Rewind…

- Ouais. Il a été tué, c'est triste, commenta Nightbeat.

La fembot pensa qu'il avait eu vent de l'histoire dès son arrivée sur le vaisseau.

Néanmoins, la question suivante que lui posa Nightbeat la prit au dépourvu :

- Au fait, tu as un Conjunx Endura ? Ou un Amica Endura ? Il n'y a pas de rituel à pratiquer sur Caminus ?

Conjunx Endura…Non.

Amica Endura…Oui. Et comment.

Nautica préféra lui répondre par un sourire.

- Pourquoi souris-tu ?

- A cause de toi ! Tes questions…n'importe qui partirait en courant par rapport à un sujet comme ça !

- Bah…Qui as eu le temps ?

Nautica ricana.

Autant être directe et honnête.

- Les réponses sont : non, oui et oui.

Même si, pour le premier, peut-être qu'elle et Skids…

Non. C'était idiot.

- Et toi ? Tu as déjà eu un sparkmate ? lui répliqua-t-elle innocemment.

- Non…Mais d'un autre côté, je suis plutôt insupportable.

Un silence.

- …Léger cri de protestation, répliqua Nightbeat. Mais…attends, tu as juste soulevé la porte avec ta clé à molettes ?

Nautica répliqua par un sourire fier.

L'instant d'après, ils se dirigèrent jusqu'à la salle des machines. Il fallait qu'ils arrêtent la fuite avant de retrouver les autres membres de l'équipage. Alors qu'ils s'y rendaient, Nightbeat lui posa une question par rapport à sa clé à molette.

- J'adore ma clé à molette ! commenta-t-elle en l'exhibant fièrement.

- C'en est vraiment une ? s'étonna Nightbeat.

- Une clé à molette/scanner/tout. Brainstorm y a ajouté un million de fonctionnalités. Il y a même une lumière qui indique quand j'exagère !

Cela lui donna une idée.

Elle fouilla sur la carte holographique que lui présenta la clé à molette.

- Selon la clé à molette, la moitié de l'équipage est plongée dans le noir. Mais il y a des signes d'activités récentes. On devrait faire attention—

Nightbeat se cogna contre quelque chose.

Quelque chose de vraiment dur sur le sol.

Nautica éclaira le sol pour obtenir un meilleur aperçu.

Quoi ?

- C'est la valise de Brainstorm…

Elle secoua la tête, déconcertée.

Non…Elle n'aimait pas cela.

- Stormy ne laisserait jamais sa valise hors de vue. On doit le trouver, pour voir s'il va bien, déclara-t-elle, une once d'inquiétude dans sa voix.

- Les poignées sont endommagées, remarqua Nightbeat.

- Je sais à quoi tu penses, l'arrêta-t-elle. Et non ! Peu importe ce qu'i l'intérieur, je ne pense pas que ce soit doux et câlin. Doux et léthal, peut-être…

Nighbeat releva la tête vers elle.

- Intriguée ?

- Moi ? Non ! Quoique…peut-être, se reprit-elle immédiatement.

- Je vais ouvrir à trois…

C'était une mauvaise idée.

Une vraie mauvaise idée.


« …Je sais que tu détestes être enfermé », murmura Megatron alors qu'il observait Ravage tourner autour de la pièce, manifestement agité.

Il marqua une pause, prononçant les mots avec plus de facilité qu'il ne l'aurait envisagé.

« …Mais il n'y a rien de mal à s'asseoir tranquillement pendant que Skids et les autres essayent de découvrir ce qui s'est passé ici. »

En guise de réponse, Ravage prit son élan…

Et balança un coup de patte droit dans la mâchoire de Megatron.

« Quoi—

Quoique…Quelque part, il aurait dû s'attendre à ce que quelqu'un le frappe un jour.

- Tu nous as trahis ! cracha Ravage. Tu m'as trahi ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

Vaguement, alors qu'il regardait Ravage, il se demanda ce que Soundwave pensait…de cette situation.

Où était-il d'ailleurs ?

Il se moquait bien des autres…De Starscream, de Deadlock, d'Overlord, de Tarn…

Mais Soundwave…Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à lui. Encore plus en présence de Ravage.

Megatron lui agrippa pour lui faire arrêter ses coups.

- Assez.

- C'est quoi ? C'est Shadowplay ? cracha Ravage. N'est-ce pas? Ils t'ont lavé le processeur ?

- Ce n'est pas Shadowplay…je suis désolé de te décevoir.

Peut-être aurait-il mieux valu que ce soit le cas…

Ravage baissa la tête, dévasté.

Oui…Il avait toutes les raisons de l'être.

- …On a cru en toi, murmura Ravage. On t'y a consacré nos vies !

- Non, lui rétorqua Megatron. Pas moi. La Cause Decepticon.

Ravage grogna.

- Tu ES la Cause Decepticon. Du moins, tu l'étais.

- Oh ?

Ravage lui expliqua la situation. Il parut avoir deviné les interrogations de Megatron. Par rapport à Soundwave et les autres.

Il lui déclara qu'ils avaient continué sans lui. Parce que Galvatron avait d'autres plans.

- Vous avez placé Galvatron à la tête ?

Galvatron…Son frère et lui…Les Jumeaux de la Terreur…

A l'époque, Megatron aurait même pensé qu'il aurait été un mièvre remplaçant, pas aussi révolutionnaire et porté sur ses idées que lui ne l'était autrefois.

- Il veut créer le Nouvel Empire Decepticon, lui rapporta Ravage.

Cela fit sortir Megatron de ses gonds.

Brusquement, il se releva et frappa le mur derrière lui de son poing.

Qu'attendait-il alors ?

- Alors, vas-y ! cria-t-il. Vas-y ! Pars ! VA CREER LE NOUVEL ORDRE BRAVE ! FORGE-LE…MAIS SANS MOI !

Il avait renoncé à la Cause…

Alors, pourquoi s'emportait-il ?

Pourquoi maintenant ? Après six mois… ?

Mais Ravage ne parut même pas choqué. Non…Il était juste…dubitatif. Méfiant. Comme s'il se raccrochait encore à l'idée, à l'espoir que Megatron change d'avis. Redevienne qui il était.

Le Megatron qu'ils avaient tous tant adulé.

- …Le moment où tu me diras que tout était un piège, une blague…Que « Megatron l'Autobot » possède un plan plus grand…alors Galvatron partira.

Oui. C'était ce qu'il craignait.

- Il est un gardien…une doublure. Rien de plus.

Donc…

Etait-ce que Soundwave pensait aussi ?

Qu'il ne considérait Galvatron que comme la doublure de Megatron en son absence.

- Ah oui…La loyauté Decepticon, commenta Megatron en se cachant le visage dans une main. J'avais oublié combien c'était toxique.

Tout…

Cette fausse adoration, cette loyauté meurtrière…

Il se souvenait de tout.

Ces quelques mois avaient été comme une pause, une parenthèse…

- En parlant de loyauté, reprit Megatron, tu as été envoyé pour m'espionner.

- Les ordres de Soundwave, lui rétorqua froidement Ravage. Je devais observer et attendre jusqu'à ce que je sois certain que le nouveau toi était bel et bien le véritable toi.

- …Et donc ?

La réponse de Ravage fut sans appel.

- Abréger tes souffrances.

Megatron se redressa pour se pencher vers lui, sa taille surplombant le chat Cybertronien.

- Et donc…C'est toi qui as libéré Seawing et les autres ?

- Un test. Tu as échoué. Je t'ai observé pendant des mois. Tu t'enfermes dans ta chambre, optiques closes, et tu penses et tu penses et tu penses. Et tu sais ce que je pense, moi ? Je crois que pour la première fois de ta vie, tu ne sais plus qui tu es. Mineur, poète, guérilla…Maintenant, quoi ?

Megatron s'exprima par la seule réponse possible.

- Autobot.

- Mais pourquoi ? Si tu as une crise de conscience, tu pourrais juste devenir citoyen. Un Cybertronien, ni plus ni moins. Pourquoi changer de camp ?

Megatron prit une longue inspiration.

Peut-être que Ravage avait raison et tort…peut-être qu'il avait juste pris cette décision pour se donner bonne conscience…

Alors qu'avant, à chaque fois qu'il échangeait avec Optimus Prime…Même avant…Quand il était Orion Pax.

- J'ai dit à Optimus Prime une fois que je tuais pour le plaisir de tuer. Je voulais qu'il me fasse mal. Parce que quand il faisait du mal aux autres, il se faisait du mal à lui-même. Mais en fait, quand ces mots étaient dans ma tête, je ne crois pas que je les pensais réellement…Mais quand ils quittaient ma bouche, je réalisais que c'était le cas. Si le monde entier croit que tu es un monstre, qu'est-ce qui importe ? Le monde entier a tort. Mais quand tu commences à te percevoir comme un monstre…

Il ferma les optiques.

C'était plus coûteux à dire qu'il ne l'avait envisagé…

- Je suis venu à détester la personne que je suis devenue. Et je croyais que le meilleur moyen de rejeter cette personne, de la mettre derrière moi…Le moyen le plus facile était de devenir un Autobot.

La réponse de Ravage fut immédiate, même si elle fut bien plus douce et attentionnée qu'il ne l'aurait cru de sa part, surtout en raison des circonstances.

- Tu n'es pas un monstre. Et on a tous des moments de doute. De temps en temps, on a des doutes sur ce qu'on fait. Mais cela fait partie des Decepticons. Tu l'as dit toi-même. Dans quelques années, quand on aura gagné, on se souviendra de cette conversation et on en rira.

C'était si simple ? Pour lui ? Croire que dans quelques années, tout serait oublié ?

- Dans quelques années ? Regarde-moi, Ravage ! Je suis vieux. Vieux et fatigué. Le poison me fait flancher, mais avec ma grande force, je suis complètement dépassé. Mon spark…quand il aura quitté ce corps, il n'y aura personne qui le voudra.

Ravage le contempla tristement.

Un regard qu'il adressait à Soundwave, la plupart du temps.

- Je n'aime pas t'entendre parler comme ça, fit-il d'une voix suppliante.

- Pourquoi ?

- Parce que ce n'est pas toi ! Le Megatron qui a anéanti le Sénat, le Megatron qui a émancipé des millions, le Megatron qu'on a suivi, le Megatron qu'on a aimé !

L'amour…

Oui. Beaucoup l'aimaient. Lui. Mais c'était comme le reste, comme la Cause Decepticon : du poison. Juste du poison.

- …Que lui est-il arrivé ?

Megatron pointa un doigt vers lui.

- Je ne sais pas. Je crois qu'il est mort.

- Mort ? Ou repose-t-il juste ?

Pour la première fois depuis leur échange…Megatron lui-même ne sut quoi répondre à son ancien subordonné, l'un de ses soldats les plus fidèles…

Ou l'un des soldats les plus fidèles du Megatron d'avant…

Mais au moment où la tension fut à son comble, les lumières s'éclairèrent à nouveau.

Pendant un instant, un bref soulagement se mit à envahir l'ancien leader de la Cause Decepticon.

Il vit Ravage tressaillir.

Le chat avait à peine réagi. Il fixait un point droit par-dessus l'épaule de Megatron.

- …Il y a quelque chose derrière toi.

Megatron hésita.

Juste quelques secondes.

Enfin, lentement, il se retourna…

Et son spark manqua de s'éteindre quand il tomba face aux cadavres de Ratchet et Drift, appuyés contre le mur, presque main dans la main.


« Qu'est-ce qui s'est passé ici ? »

Megatron garda une expression stoïque, comme à son habitude, malgré la vue qui aurait été insoutenable pour d'autres camarades.

- Peut-être qu'ils peuvent nous le dire.

- Ils sont morts. Ils ne peuvent pas parler.

Sans hésiter, Megatron se pencha plus attentivement vers Ratchet.

Les optiques éteintes, un cri de terreur sur son visage…

- Non…Mais les bouches peuvent bouger.

Alors qu'il fouillait la bouche de Ratchet, il sentit quelque chose au fond de sa gorge. Megatron le récupéra et le tira lentement, manquant d'arracher la langue au passage.

C'était petit…et il savait déjà ce que c'était.

Il le retira prudemment et l'inspecta, tenant l'objet dans le creux de sa main.

L'expression de Megatron s'obscurcit alors que la dureté revint sur ses traits.

Un processeur…un processeur dans la bouche.

- Qui a fait cela ? le questionna Ravage.

- …Le pire des monstres, répondit simplement Megatron.


Alors qu'elle revenait vers ses quartiers, Leviathan sautillait presque. A ses côtés, la mécanique la suivait, exécutant les ordres de sa maîtresse sans ciller.

Toujours avec le même sourire plaqué sur son visage. Un sourire bienveillant, quasiment le même maternel qu'elle avait passé tellement de temps à chercher.

Cela faisait si longtemps que quelqu'un ne l'avait pas regardée comme cela…

Même son père, auparavant si chaleureux à son égard et à l'égard d'Asmodée, ne l'était plus autant depuis la mort de sa mère…

Leviathan ressentit un léger pincement au cœur. Immédiatement, elle le balaya et ouvrit la porte pour laisser entrer la mécanique dans son petit appartement.

Cela n'avait plus d'importance car tout allait changer…

« …Maman ? » l'appela Leviathan.

La mécanique ne tiqua même pas à l'appellation.

- Cela te convient…Si je t'appelle maman ? lui adressa la Princesse.

- Comme Leviathan le désire, lui répondit automatiquement la mécanique. Je suis sous votre commandement et je dois ainsi exécuter toutes les tâches que vous me demanderez de faire.

Leviathan sourit, ravie par cette réponse, alors qu'elle s'asseyait dans le canapé.

- Maman…tu pourrais me préparer mon repas ? Comme…des tacos ? On pourrait manger ensemble.

La mécanique parut fouiller dans son programme.

- Je suis désolée, mais je ne peux consommer d'aliments autres que de l'energon.

- Oh…

Cela la décevait un peu.

- Mais je télécharge un programme de recette de tacos.

Le sourire de Leviathan revint.

La mécanique se dirigea vers la cuisine, prête à se placer aux fourneaux. Leviathan se recroquevilla, pensive.

- Maman…je peux te raconter ma journée ?

La mécanique se retourna.

- Bien entendu, Leviathan. Raconte-moi ta journée.

- Peux-tu chanter, s'il te plaît ?

Sa mère chantait quand elle faisait la cuisine autrefois…

Elle ne demandait même pas de l'aide aux cuisiniers et aux serviteurs. Elle préférait cuisiner d'elle-même. Pour Asmodée, pour elle…

La mécanique se mit à humer un air entraînant. Un air qu'elle avait sûrement téléchargé dans son programme pour qu'il soit du goût de Leviathan. Un geste que cette dernière apprécia.

- Raconte-moi ta journée, Leviathan.

- Les combats…ils étaient si passionnants ! Au début, Papa ne voulait pas que j'y assiste ! Mais…il y a mon Jour de Création et il pensait que j'y trouverais un cadeau ici. Donc…maintenant, j'ai le droit d'y aller tous les jours !

La mécanique acquiesça tout en continuant de humer.

- Je ne pensais pas que cela serait aussi bien…Et au final, il avait raison : j'ai trouvé mon cadeau.

- Hm. Et qu'as-tu acheté ?

Leviathan lui sourit.

- Toi, maman. Bien sûr !

- Je suis ravie d'être au service de Maman.

Les tacos furent bientôt prêts. La mécanique commença à les servir dans une assiette avant de les tendre à la jeune organique.

- …Maman ?

- Oui ?

- Puis-je les manger devant la télévision ?

- Bien sûr, Leviathan.

- Et…on peut mettre un film ? On le regarderait ensemble.

La mécanique fit apparaître un hologramme.

- Quel programme conviendrait à la demoiselle pour ce soir ?

Leviathan sélectionna un film animé. La mécanique le fit apparaître sur le grand hologramme avant que les deux ne se calent devant la télévision, Leviathan mangeant ses tacos alors que la mécanique regardait le film d'un air vide, sans jamais cesser de sourire.

- Maman ? l'appela Leviathan.

- Oui, Leviathan ?

- Tu m'avais dit que tu me maquillerais ? On pourrait se maquiller toutes les deux. Je te maquille et tu me maquilles.

- Volontiers !

C'était ce qu'elle attendait d'une maman…Toujours excitée à l'idée de partager du temps avec elle.

Et sa mère et elle adoraient passer du temps ensemble autrefois…

Le film tournait toujours. La mécanique sortit le maquillage et Leviathan se pencha pour se placer à sa hauteur pour se laisser être maquillée par sa mère.

Alors que la mécanique lui barbouillait le visage avant de lui faire un trait fin sur les paupières, Leviathan entrouvrit un œil avant de lui sourire.

- Hé, maman ?

- Hm ?

- …Je suis contente que tu sois là. Cela m'avait manquée…une présence tous les soirs. A la maison.

La mécanique cligna légèrement des optiques.

- …Je suis ravie d'être au service de Leviathan.

- Moi aussi, répondit Leviathan avec joie.

La mécanique se remit à la maquiller. Une fois qu'elle eut achevé son ouvrage, elle lui montra un miroir pour qu'elle puisse s'admirer.

- Tu es parfaite !

- Haha ! A mon tour.

Leviathan se pencha pour la maquiller à son tour. Ses traits furent quelque peu maladroits, mais Leviathan était plutôt fière d'elle.

- …Jolie ! la complimenta Leviathan alors qu'elle lui tendit le miroir pour qu'elle puisse se contempler à son tour.

La mécanique se contenta de sourire sans réagir. La mécanique observa l'heure et se redressa.

- Mademoiselle, vous devriez peut-être aller vous coucher.

- En effet ! approuva Leviathan avant de se redresser.

Elle se dépêcha de se rendre à la salle à coucher pour se blottir sous les draps. La mécanique, sans qu'elle ne lui demande, prit les draps pour la border délicatement.

- Tu me racontes une histoire ?

La mécanique ne se le fit pas dire deux fois. Elle s'assit sur le lit et prit un livre de contes d'animaux. Elle entama alors l'histoire d'une petite verrebrebis se baladant dans une prairie avant de se perdre et de finalement, retrouver le chemin de la maison.

- Une berceuse ? osa Leviathan, se cachant le visage derrière les draps.

- Une seule, alors.

A nouveau, la mécanique huma un air familier d'Ataglan, que Leviathan connaissait bien. Son père le chantait parfois, surtout quand il était de bonne humeur.

- …Bonne nuit, Maman.

- Bonne nuit, ma chérie.

La mécanique souffla sur la bougie, ce qui plongea la pièce dans le noir.

Leviathan se retourna dans ses draps alors que la mécanique refermait la porte.

Elle savait que la mécanique se tenait derrière sa porte de chambre, montant la garde comme Xoos le ferait la plupart du temps. Qu'elle ne bougerait pas de son emplacement de toute la nuit.

Leviathan se sentait en sécurité. Son père dirait que c'était tout ce qui importait.

Rien de plus.

Alors, Leviathan s'endormit, le sourire aux lèvres.


A nouveau, Valak ordonna à ce que la porte de la cellule de Tarn soit ouverte.

A chaque fois, il ressentait chez ses gardes un bref mouvement de recul avant de s'exécuter, comme si la tâche ne signifiait pas grand-chose.

Alors qu'ils savaient tous pertinemment que cet individu avait massacré des organiques innocents pour le compte de Megatron.

Le garde effectua la combinaison…Et Tarn, suspendu dans le vide, rouvrit lentement les optiques tandis qu'il revenait à lui.

Les optiques rouges se braquèrent sur Valak et l'organique put lire son visage se durcir derrière son masque.

« …Relâchez Nickel » murmura lentement Tarn.

Valak grinça d'ironie.

- On dirait que c'est la seule dont vous vous souciez. Je m'interroge pourquoi, d'ailleurs. Elle doit être très importante à vos yeux. Et le reste de votre équipe ? Enfin…ceux qui ne sont pas encore morts à cause de vos bêtises ?

Tarn ne rétorqua rien. Il se contenta de poursuivre, prêtant difficilement attention aux mots de l'organique face à lui :

- Relâchez Nickel.

- Et pourquoi ferais-je une telle chose ? Elle est une mécanique ! Elle fait partie de votre horrible espèce. Et encore plus, elle fait partie de la DJD…

- Elle est seulement la medic de la DJD ! Une Minicon ! Une medic ! Quel intérêt à la torturer et à la…garder à votre service ?

Valak fronça les sourcils à cette remarque.

En effet, il admettait qu'il avait raison. Il n'appréciait pas cette situation plus que cela. Que Leviathan se soit entichée d'une mécanique, qu'elle la garde à son service même en étant programmée…

Pour qu'elle joue le rôle de sa « mère » alors que la véritable mère de sa fille était défunte.

- Parce que cela vous fait souffrir et je le sais. Une fois qu'elle se sera lassée de votre Minicon bien-aimée, nul doute qu'elle la jettera aux ordures. Ou peut-être sera-t-elle assez clémente pour la renvoyer aux arènes ? Et la prochaine fois, je ne laisserai personne l'empêcher d'être désactivée.

Valak vit les poings de Tarn se serrer. Il réalisa que ses gardes avaient encore reculé.

Ils étaient vraiment terrifiés de ce mécanique pathétique…

- Et vous vous dites meilleur que nous ? souffla lentement Tarn.

- Oh si. Je suis meilleur que vous, Tarn. Vous le savez aussi bien que moi. Au contraire de vous, je n'enverrais pas mes propres troupes à l'abattoir pour une technologie.

Tarn se contenta de détourner la tête.

- Vous êtes un monstre, Tarn. Et vous méritez une seule place : l'enfer. Juste…l'enfer.

Valak le contempla durement avant de lui adresser un sourire malicieux. Il ordonna à un de ses gardes de se diriger vers la console de contrôle.

Il avait une idée en tête…

- …Et l'enfer commence dès maintenant pour vous, Tarn.

Il adressa un signe de tête au garde.

Après un léger temps d'hésitation, le garde pianota la console pour activer la puce.

Puisque la Minicon était sous contrôle de la puce pour jouer le rôle de la mère de Leviathan, il pouvait également l'essayer sur Tarn.

- Un monstre, répéta Valak. Un monstre que Megatron n'a même pas daigné rappeler. Il n'a même pas daigné vous secourir, Tarn.

L'effet ne dura que quelques secondes. Mais cette fois-ci, Valak put assister à la scène toute entière.

Tarn se mit à convulser violemment, comme s'il avait été électrocuté par une décharge électrique.

Il ne cria jamais…tous ses hurlements moururent dans sa bouche, à l'intérieur de la gorge…

Probablement pour ne pas lui laisser le plaisir de l'entendre crier…

Enfin, le corps de Tarn devint brusquement raide et immobile, prostré en avant, le menton sur son châssis tandis que ses liens peinaient à arrêter la chute.

Le silence tomba.

- …Mon seigneur ? l'appela le garde.

Valak se mit à sa hauteur.

Est-ce que la puce marcherait sur Tarn ? Est-ce que ses effets seraient assez puissants ?

Après tout, Tarn n'était pas n'importe qui…Non. Il n'était pas une quelconque Minicon.

Valak tendit lentement le bras, ignorant les avertissements répétés de ses gardes, qui l'interpellèrent par rapport à un éventuel risque.

Le dieu les ignora. Il toucha Tarn du bout des doigts, au niveau du casque.

Les optiques de ce dernier se rallumèrent. Comme si le simple contact l'avait activé.

- Mon seigneur ? répéta le garde.

Lentement, doucement, le robot releva la tête vers lui.

Ses optiques ne trahirent plus aucune émotion.

C'était comme s'il était dans…l'attente. L'attente d'un ordre. Satisfait, Valak se retourna vers les gardes.

- Relâchez-le.

- Mais…mon seigneur !

- Faites ce que je vous dis. Il ne me fera rien.

Les gardes n'en étaient pas si certains. Pourtant, Valak avait confiance. Oh ça oui, il avait confiance.

Il avait confiance aux capacités de cette puce…

En ses propres capacités. Les gardes s'exécutèrent à contrecœur et Tarn s'effondra au sol, sans un bruit.

Il attendait encore.

Il paraissait…inoffensif. Alors qu'il s'agissait du même qui avait assassiné des millions d'organiques pour le compte d'un fou.

- Tarn.

Tarn marqua un temps avant de répondre :

- Je suis à votre service. Que puis-je faire pour vous ?

A moins qu'il n'ait la même attitude avec Megatron…cette même déférence à son égard.

Un ton poli, dénué d'intention néfaste…

- …Brise-toi le bras droit.

Un nouveau temps de latence.

Mécaniquement, le leader de la DJD tendit son bras droit, avant de placer son bras gauche dessous.

En un mouvement sac, il se le brisa sans aucune hésitation.

- Bien. Arrache-toi la jambe gauche.

Ce n'était que justice après toutes les tortures qu'il avait infligées à autrui…

Et puis, en cas de besoin, une jambe ou un bras se réparait facilement.

- A vos ordres.

Tarn s'assit, les jambes tendues, avant de saisir à deux mains la jambe gauche.

Valak esquissa un sourire de satisfaction quand la jambe se retrouva séparée du corps, du liquide rose, probablement l'energon, giclant de la blessure.

Et s'il lui demandait de s'arracher la tête ?

Cela serait si amusant.

Mais bon…autant garder cela pour la fin.

- Vous. Frappez-le. J'exige qu'il n'en reste plus que de la carcasse.

- Mais Sir…S'il se révolte…

- Il ne se révoltera pas. Il est sous contrôle.

Trois gardes pour le leader de la DJD.

Cela serait suffisant.

Les trois prirent leurs armes et s'approchèrent de Tarn qui resta immobile, attendant docilement à ce qu'ils viennent à lui.

L'un des gardes prit une inspiration. Il fut le premier à commencer.

Il lui envoya un coup de poing. L'optique gauche craqua sous le choc.

Tarn ne se défendit pas.

- Allez. Continuez.

Le deuxième garde intervint. Il le frappa dans les côtes à son tour, tandis que le troisième se plaça derrière Tarn pour le rouer de coups de pieds.

Parfait.

Valak se contenta de prendre une chaise afin d'assister au passage à tabac qui devenait progressivement de plus en plus violent au fur et à mesure que les coups pleuvaient sur le robot masqué.

Un mécanique qui avait commis tant d'atrocités, livré à la merci des organiques à qui il avait causé du tort.

Et il se laissait faire, avec plaisir d'ailleurs.

- Allez-y ! Redoublez les coups ! les encouragea Valak. C'était sûrement moins pire que ce qu'il vivait avec Megatron.

Les gardes s'échangèrent un regard dubitatif.

Néanmoins, ils obtempèrent et se déchaînèrent davantage, précipitant le robot masqué au sol tandis que Valak savourait sa vengeance en silence.

C'était jouissif…

Et bientôt, cela n'en deviendrait que meilleur.

Il se moquait bien que Tarn perde un optique ou un bras.

Il voulait juste qu'il souffre autant qu'il avait fait souffrir les siens.

Alors, Valak ordonna à ce que la violence redouble et les gardes finirent par s'en donner à cœur joie.


Alors que Tarn sentait les coups le frapper à la mâchoire, au ventre, au châssis, à toute partie de son corps qui n'avait pas été marquée par les organiques, son esprit se laissa aller.

Il se laissait aller comme à chaque fois qu'il endurait une épreuve physique effroyable…il s'enfermait dans son mental pour s'y réfugier et se laisser bercer par une illusion que rien de ce qu'il ne subissait n'était réel.

C'était une façon de lutter. La meilleure façon, selon Megatron.

Alors, Tarn se réfugia auprès de lui.

La première fois que Tarn avait eu son nouveau corps…la première fois qu'il était devenu « Tarn. »

Megatron avait assisté à l'entièreté de la procédure, l'ombre d'un sourire sur son visage.

Ce sourire n'était apparu que lorsqu'il s'était redressé en tant que « Tarn ».

Et non en tant que…

En tant que…

Les coups devenaient encore plus forts et intenses.

Tarn allait s'évanouir…mais son corps résisterait autant que Valak lui demanderait.

Megatron…Megatron s'approchant de lui, posant sa main sur son épaule, un sourire rayonnant et fier sur son visage.

« Tarn…enfin, te voilà. »

Tarn s'était laissé faire. Megatron avait doucement resserré son emprise sur son épaule.

« …On va accomplir de grandes choses, toi et moi. Ensemble, on va changer le monde. »

Tarn ferma les optiques et laissa l'energon lui recouvrir le visage.


Une nouvelle fois, Helex fut convié à l'arène.

Pour un énième combat. Tandis qu'on annonçait les noms, son processeur défilait à toute vitesse.

Nickel n'était pas revenue, aux dires de Tesarus.

Ce dernier commençait à perdre de plus en plus espoir et le départ de la Minicon n'avait fait que leur infliger un nouveau coup.

Helex serra la mâchoire. Ils n'avaient toujours pas trouvé l'agent R-44 ? Ou alors, l'avaient-ils trouvé mais n'avaient pas réussi ?

Helex fut à nouveau désactivé.

Il devait trouver un moyen…

Trouver un moyen de désactiver les puces, d'emmener ses camarades loin d'ici…

Ils ne pouvaient pas perdre un nouveau camarade…pas encore. Pas une nouvelle perte.

Il fut à nouveau dans l'arène, entouré par les sept autres combattants qui tremblaient pour leur vie.

Le signal fut lancé.

Helex s'élança pour les massacrer un par un.

Il devait réfléchir un plan, pensa-t-il en frappant un mécanique.

Non, il devait trouver un plan.

Alors qu'il plaçait un autre dans son four, il ne cessait pas de réfléchir…

Un plan…

Un plan…

Lorsque le troisième tomba, il réalisa une chose.

Qu'arrivait-il aux mécaniques tombés dans l'arène ?

Son poing traversa le châssis d'un autre.

Qu'arrivait-il aux mécaniques tombés dans l'arène ?

Tarn…Nickel…

Qu'arrivait-il aux mécaniques tombés dans l'arène ?

Helex s'arrêta brusquement de combattre.

Il tituba pendant quelques secondes, le souffle coupé.

Qu'arrivait-il… ?

Le mécanique qu'il combattait le fixa, effaré.

Helex eut du mal à réprimer un sourire mauvais sur son visage.

Sans un mot, il s'écroula au sol.

Helex…venait de tomber.

La fin du combat fut plus longue à venir. La fin du combat devait être sonnée avant que les organiques ne se ruent sur les mécaniques morts tandis que le dernier debout fut déclaré vainqueur et fut épargné jusqu'au combat suivant.

Et alors que les organiques se ruèrent autour pour ramasser les cadavres, Helex attendit.

Il attendit que son corps soit rapatrié, immobile et patient.