Bonjour à tous,
Un très léger retard aujourd'hui, mais comme on dit : Mieux vaut tard que jamais. Alors voici pour vous en exclusivité le chapitre 86.
Merci pour les reviews, je vous répondrai dès que possible.
Concernant ce chapitre... Je vous laisse la surprise. J'ai cependant beaucoup aimé l'écrire, il apporte quelques petites précisions supplémentaires concernant certaines questions que l'on peut se poser concernant des points précis de l'histoire.
Sur ce, bonne lecture !
Le seigneur des ténèbres était un homme agité. Un homme? Non. Un être surnaturel, supérieur en tout point à ces pathétiques créatures dont il s'était depuis longtemps détaché. Mais même les êtres supérieurs pouvaient avoir leurs problèmes, ces petits tracas dans la vie qui tombaient sur nos épaules sans avertissement, au plus mauvais moment et dont on ne pouvait s'extraire sans lutter.
Et en l'occurrence, lui aussi souffrait d'un fait inattendu bouleversant ses plans, comme une épine dans la plante du pied, mais celle là n'avait pas l'épaisseur d'une pointe d'aiguille mais bien celle d'un crayon à papier, ancrée profondément dans sa peau et dont il ne pourrait se délester sans triturer avec les chairs qui la maintenaient solidement en lui.
Mais les problèmes du seigneur des ténèbres prenaient des propensions dantesques pour un être comme lui, bien au-delà des soucis et petites gênes qui pouvaient survenir dans les petites vies mornes et tranquilles du reste du monde. Son insatisfaction faisait naître en lui une colère au départ sourde et muette puis, à mesure qu'il prenait conscience de sa gravité et de son incapacité à pouvoir la soulager, devenait progressivement visible et l'affaire de tous ; On ne ressortait pas indemne des colères noires du mage noir terrorisant l'Angleterre.
Voldemort avait déjà eu l'occasion à plusieurs reprises d'expérimenter les limites de sa colère, de voir jusqu'où celle-ci pouvait l'amener et de ce qui résultait de ses accès de rage pour lui comme pour les malheureux à proximité directe de sa baguette, et même si cela l'amusait en définitive lorsqu'il y repensait à tête reposée, sur le moment, ses plus bas instincts se réveillaient, sa pensée et son jugement obscurcis par la noirceur qui prenait le pas sur sa capacité à raisonner clairement et il ne se sentait plus maître de son propre corps.
Pourtant aujourd'hui, ce n'était pas seulement la colère qui dominait son esprit, troublait ses capacités à appréhender son environnement et le préoccupait plus que de raison. Non, il y avait autre chose, un sentiment inavoué qu'il n'avait plus ressenti depuis des lustres, depuis un temps révolu où il ne se considérait pas encore comme l'être le plus puissant au monde, celui qui dominerait tout et les dominerait tous ; La peur.
Cette peur, cette émotion honteuse que l'on cherchait constamment à cacher, à masquer pour ne pas offrir aux autres les leviers permettant l'accès à nos faiblesses les plus profondes ; Cette sensation désagréable altérant nos capacités de réflexion, de déduction, nos agissements envers soi-même comme envers les autres ; Cette oppression dans la poitrine qui nous donnait l'impression qu'à tout moment le cœur finirait par lâcher sous le poids de nos angoisses les plus inavouables… Et tellement humaines. Cela le détachait de sa condition d'être supérieur, l'éloignait de sa quête de perfection pour redistribuer les cartes et le ramener à sa condition humaine, vulnérable, mortelle.
Les torches semblaient vaciller à son passage tandis qu'il descendait toujours plus bas dans les donjons du manoir Malefoy, son quartier général. Peut-être était-ce en raison de cette même peur incontrôlable qu'il ressentait depuis la terrible découverte qu'il avait faite voilà de cela une semaine, depuis cette révélation, point culminant d'une introspection personnelle et d'une réflexion sur ses mystérieux problèmes de santé survenus plus tôt dans l'année? Ou sa colère tellement reconnue pour provoquer que curieuses réactions autour de lui? Ou alors était-ce simplement la rapidité avec laquelle il passait devant elles pour se diriger vers son objectif.
Le frottement qu'il pouvait entendre derrière lui suffisait en tout cas à le rassurer sur la présence de Nagini, son fidèle serpent, son compagnon de route depuis tant de temps et par dessus tout, son horcruxe.
- Reste près de moi Nagini, lui ordonna t-il tout de même d'un ton qu'il n'employait que pour lui, à la fois doux et presque suppliant.
Un sifflement lui répondit, et il continua sa marche dans les profondeurs des cachots. La pierre noire des parois du couloir suintait l'humidité, mêlée à la saleté ambiante que les elfes de maison des Malefoy ne prenaient pas la peine de nettoyer. De temps à autre, le bruit d'une gouttelette tombant du plafond sur une petite flaque d'eau se répercutait tout autour de lui dans un fracas étonnant pour une si petite forme, mais seul le tapotement de ses pas lui répondait.
Au détour d'un autre couloir, Voldemort s'arrêta, et les pans de sa cape s'immobilisèrent autour de lui en lui donnant l'aspect sinistre d'une large ombrelle repliée. Sa respiration était rapide, saccadée, et il se demandait si cela n'était pas le résultat de la destruction de certains de ses horcruxes. Jamais encore il n'avait ressenti de tels symptômes, et les quelques lectures qu'il avait pu faire à ce sujet ne mentionnaient pas une dégradation de son état de santé. Se pourrait-il qu'à mesure que l'on détruisait ses horcruxes, la santé de son corps physique puisse en pâtir? Sa quête d'immortalité devait-elle avoir pour effet néfaste de lui offrir une vie de souffrance, de tourment et l'impression constante de se sentir toujours plus faible que la veille? L'immortalité avait-elle un coût aussi dur? Était-ce la raison pour laquelle si peu de sorciers s'étaient aventurés aussi loin dans la magie noire pour s'assurer la vie éternelle? Le seigneur des ténèbres commençait à se poser sérieusement la question, mais il n'en était pas encore à regretter d'avoir crée six horcruxes.
Un gémissement plaintif suivi d'un ricanement sonore lui fit relever la tête, et au loin, il pouvait distinguer deux formes, l'une debout et droite comme un I tandis que l'autre se roulait en boule par terre en jurant de manière éloquente.
- Misère…, grommela Voldemort en passant distraitement une main sur son front. Qu'à t-il encore inventé cette fois-ci?
Il reprit encore une fois sa marche, et en quelques secondes, il parvint à proximité des deux silhouettes qu'il avait remarquées juste avant. La première s'inclina aussitôt à son approche, ses cheveux blonds masquant en grande partie son visage et l'appréhension qui émanait de tout son être à l'arrivée de son maître tandis que le second continuait à se rouler par terre et tenait sa main d'où perlait une quantité non négligeable de sang. Toutefois, il s'arrêta immédiatement lorsque ses yeux rencontrèrent les pieds non chaussés du seigneur des ténèbres, et un air effrayé apparut sur son visage lorsqu'en relevant sa tête, il se trouva nez à nez avec Voldemort lui-même.
- M-maître, bredouilla t-il en essayant péniblement de se remettre sur ses pieds. P-pardonnez-moi maître, je...je ne savais pas que vous étiez ici…
- Tu manques à tes devoirs Queudver, l'informa froidement Voldemort. Est-ce ainsi que l'on accueille son maître? En se roulant dans la saleté?
- M-mais maître, je… Ce n'est pas de ma faute… Il… Il m'a mordu !
- Relève-toi Drago, se contenta t-il de dire en tournant sa tête vers l'autre forme toujours inclinée.
Le jeune homme obéit aussitôt, et Voldemort eut sous les yeux l'héritier Malefoy, l'air nerveux et le regard distant. Son corps demeurait légèrement incliné, comme si le poids des années et d'un travail de longue haleine l'avait prématurément rendu bossu. Un sourire plein d'ironie s'esquissa sur les lèvres du seigneur des ténèbres en regardant le garçon, et le malaise qu'il ressentait dans sa seule attitude corporelle suffisait à lui indiquer qu'à l'image de son père, Drago Malefoy était une pitoyable excuse pour un sorcier, un être incapable et sans talent ni mérite hormis celui d'avoir une bonne fortune. Quant à en faire un mangemort… S'il n'était déjà pas capable de torturer un prisonnier sans avoir l'air de celui qui effectuait une tâche qui le rebutait, alors il y avait peu de risque qu'il puisse un jour prendre sa marque. Et pourtant… C'était bien pour lui qu'il était descendu jusqu'ici.
Un gloussement sur sa droite lui fit de nouveau tourner la tête, et par delà les grilles de la cellule, il pouvait voir une forme légèrement recroquevillée sur elle-même, adossée contre le mur de son cachot et la tête entre ses bras repliés. La silhouette tremblait comme souffrant du froid, mais ce n'était pas en raison d'un quelconque courant d'air traversant l'endroit dans lequel ils se trouvaient ou de l'humidité constante qu'aucun sortilège n'aurait pu atténuer. Non, c'était bien parce qu'elle ricanait, assise à côté d'un seau puant l'immondice et qui lui servait de pot de chambre. La crasse recouvrait en grande partie sa peau, ses vêtements, si l'on osait appeler ainsi les loques malodorantes que la personne portait, étaient déchirés en de nombreux endroits, et ses cheveux en bataille n'avaient probablement pas connu le contact d'une brosse contre eux depuis des mois. Deux chaînes, liées à ses poignets, le retenaient au même mur contre lequel il s'appuyait, et celles-ci cliquetaient constamment sous les soubresauts de son corps provoqués par ses éclats de rire.
- Comment allez-vous aujourd'hui, Lord Potter? Lui demanda avec amusement le seigneur des ténèbres.
James releva la tête, révélant deux yeux exorbités et une fine couche de sang lui sortant de la bouche qu'il étirait dans un sourire lui donnant l'air hagard. Sa barbe était elle aussi recouverte du sang de Peter, et lorsqu'il se releva, quelques gouttes tombèrent sur le tissu miteux de sa chemise. James effectua quelques pas en avant en souriant toujours, mais bientôt les chaînes l'entravèrent dans sa marche et il se tint debout immobile dans sa cellule, les bras vers l'arrière et les poings fermés.
- Il faut frapper avant d'entrer chez quelqu'un ! S'insurgea t-il en basculant sa tête sur le côté. Allons bon, où sont vos bonnes manières? Vous n'avez même pas pris la peine de vous annoncer ! Ou alors n'ai-je point entendu? Allons James, voilà qui n'est pas sérieux… Si maman savait… Vilain James, très vilain…
Tantôt James se relevait brusquement, comme pris d'une profonde réflexion alors qu'il portait la main à son menton en le massant distraitement, tantôt se mettait t-il soudainement en boule par terre en gémissant comme un enfant pour finalement rire tel un fou et parcourir sa cellule de long en large, les yeux grand ouverts et un sourire plein de malice sur son visage ravagé par les séances de torture subies ces derniers mois.
- Ce n'est pas très gentil de mordre la main qui te nourrit James, reprit Voldemort en remarquant la présence du plateau-repas qu'avait probablement voulu lui glisser Queudver et dont le contenu s'était répandu dans sa petite cellule.
- Pas gentil, non…, marmonna t-il en se mettant à se ronger un ongle noirci par la saleté. En plus Queudver est mon ami...
Puis James se releva encore, et regardant le mur, il s'adressa à celui-ci d'une manière désinvolte, presque normale :
- Evans finit son cours d'étude des runes à seize heures précisément, Queudver. Tu lanceras dans le couloir des bombabouses de telle sorte qu'elle soit obligée de faire un détour par la bibliothèque. Si les choses se passent comme je l'ai prévu, je devrais pouvoir la croiser là-bas et faire mine de lui demander son aide pour le prochain essai de potions. La suite? Ça n'engage que moi, mais si tu réussis je t'arrangerais ton affaire avec la petite McKinnon.
- Il est fou maître, marmonna inutilement Peter à son intention. Pourquoi devrions-nous le garder?
- FOU? Hurla alors James.
Il se précipita alors vers eux, oubliant momentanément le fait d'être toujours solidement attaché au mur, et ce brusque rappel intervint lorsqu'il sentit ses chaînes atteindre leurs limites, son corps être soulevé dans les airs pour brutalement chuter à terre. Pourtant un rire s'échappait de nouveau de sa bouche, bien loin des gémissements de douleur que l'on aurait pu espérer dans une pareille situation.
- Je suis fou, c'est vrai ! S'exclamait t-il joyeusement. Fou ! Fou ! Ahahah ! Ceci est mon royaume, et j'en suis le roi ! Le roi des fous ! Je suis le couillon enfermé dans une cellule puante pour le bon plaisir de Voldy ! Ohoh ! Mais peut-être que je vais sortir aujourd'hui, hein? C'est pour ça que t'es venu jusqu'ici, hein Voldy? Tu me libères? Tu veux jouer avec moi? J'ai rien d'autre qu'un seau rempli de merde, mais on peut faire des pâtés si tu veux… Ahahah !
- En vérité je ne suis là que pour Drago Malefoy, l'informa Voldemort en reportant son attention sur l'héritier en question qui se raidit aussitôt au contact visuel établi entre eux. J'espère cependant que cette petite séance en ta compagnie aura été… instructive.
- Malefoy? Ooooh… le garçon? Oh oui, très gentil… Fait pas grand-chose, mais lui au moins il me crie pas dessus… C'est le fils du furet blond alors? Ahahah ! Pauvre Lucy ! Qu'est-ce qu'il devient celui-là? Il fait toujours la cour à la petite Cissy Black? Un sacré petit bout de femme… Si je n'avais pas jeté mon dévolu sur Evans, peut-être que…
Encore une fois James s'interrompit au beau milieu de sa phrase, puis il se releva et se mit à tirer sur ses chaînes en poussant des hurlements stridents, longs et plaintifs au point que Queudver et Drago se bouchèrent les oreilles de leurs mains.
- LIBÈRE-MOI ! JE VEUX SORTIR D'ICI ! TU AS TOUT CE QUE TU VOULAIS COMME INFORMATION, ALORS LIBÈRE-MOI OU METS UN TERME À MES SOUFFRANCES ! DE GRÂCE !
- Suis-moi Drago, lui ordonna le seigneur des ténèbres en accompagnant la parole au geste. Allons dans un endroit plus calme… Queudver, fais taire notre prisonnier.
- REVIENS ICI GOUGNAFIER ! CUISTRE ! COUARD !
Les insultes de James les accompagnèrent sur une longue distance, jusqu'à ce que Voldemort bifurqua à un croisement et entreprit de se diriger dans une autre direction à l'opposé de celle qu'il venait de quitter. Nagini était toujours derrière lui, et les sifflements de satisfaction qu'il entendait dans son dos l'informait que Drago souffrait terriblement de se retrouver côte à côte avec l'immense serpent.
- Nagini ne mord pas sans mon consentement Drago, le railla le seigneur des ténèbres en continuant d'avancer. Tu ne risques rien tant que je n'en donne pas l'ordre… ou tant que tu ne lui marches pas sur la queue.
Un sifflement accompagna ses paroles, mais seul lui pouvait en comprendre le sens. Un sourire distrait s'étira sur ses lèvres, mais sa capuche le masquait aux yeux du pauvre jeune homme contraint de le suivre. Tous les trois s'arrêtèrent devant une autre porte, et à l'air incrédule que Drago arborait, Voldemort était persuadé que l'héritier Malefoy ignorait totalement ce qui se cachait dans cette pièce… Ou même seulement l'existence de celle-ci.
- Nous avons à parler Drago, reprit Voldemort en se postant devant lui.
Immédiatement le jeune homme baissa la tête, fuyant avec une évidence manifeste le regard de son maître. Un autre sourire apparut sur le visage de Voldemort, mais il était si fin que personne ne pouvait s'en rendre compte dans la semi-obscurité ambiante.
- Tu es arrivé à un âge où nombre de mes recrues commencent à s'initier à mes préceptes afin de devenir de véritables mangemorts. Ta regrettée tante Bellatrix a commencé son apprentissage à ton âge, et elle œuvrait déjà en mon nom alors qu'elle se trouvait encore sous le regard scrutateur de Dumbledore, à Poudlard. J'aimerais que tu empruntes un chemin similaire, que tu suives les traces de ton aînée, que tu poursuives son travail de sape sous ma supervision. Cela te tenterait t-il, Drago?
- Mon seigneur, je… Je…
- Inutile de me répondre tout de suite, l'interrompit froidement Voldemort en commençant à tourner autour de lui comme un prédateur autour de sa proie. Je sens en toi un manque de confiance manifeste… Un doute qui habite tout ton être… Cela concerne t-il tes capacités limitées, ou doutes-tu plutôt de ton allégeance envers moi?
- N-non, bredouilla Drago en frissonnant. Je suis dévoué corps et âme à votre cause, Mon seigneur…
- Tu as peur, trancha le seigneur des ténèbres. Tel père, tel fils… Si Lucius n'avait pas autant d'argent et d'influence sur ces imbéciles du magenmagot, il ne serait qu'un pion parmi tant d'autres… Tu sembles suivre la même trajectoire. Ta lâcheté est un poison qui bloque toutes tes initiatives, tes capacités et la foi que tu peux avoir en ce que tu es capable de réaliser. Tu ferais en l'état actuel un bien mauvais mangemort…
Tout en parlant et en continuant de tourner autour de lui, Voldemort ne pouvait s'empêcher d'apprécier l'effet de ses paroles sur le jeune homme victime de ses paroles blessantes. Tantôt la peur le gagnait, puis la colère prédominait à l'énoncé de ses défauts, puis la crainte et de nouveau l'ambition de bien faire, d'être autre chose que ce que représentait le seigneur des ténèbres à travers ses mots.
- Mais tu peux avoir l'occasion de te racheter, de racheter les fautes de ton père et de redorer le blason de la famille Malefoy une bonne fois pour toutes, poursuivit Voldemort en se positionnant de nouveau face à lui. J'ai… une mission à te confier.
- J-je vous écoute Mon seigneur…, bredouilla l'héritier Malefoy bien qu'un contact visuel s'établit finalement entre eux.
- Penses-tu qu'il en serait capable, Nagini? Demanda t-il alors en tournant légèrement sa tête pour regarder le serpent tapi à proximité d'eux.
Un énième sifflement lui répondit, et le seigneur des ténèbres pouvait aisément voir Drago les regarder alternativement, anxieux par la discussion qui se déroulait entre eux sans qu'il ne puisse en comprendre la teneur exacte.
- Je suis tout à fait d'accord avec toi mon vieil ami, approuva Voldemort. Nous pouvons lui donner une chance, si petite soit elle… Allons bon. Veux-tu entendre ce que j'ai à te confier, Drago?
- Oui Mon seigneur, dit-il d'une voix plus assurée, moins tremblante qu'auparavant.
- Cela commencera à ta prochaine rentrée scolaire. Tu assisteras bien évidemment à celle-ci, et jusqu'à nouvel ordre tu cacheras à tous tes allégeances envers moi. Tu poursuivras tranquillement ta petite vie trépidante et passionnante d'étudiant à Poudlard sans attirer les soupçons sur toi et sur ce que je te demande de faire… Rien ne doit transparaître, rien ne doit fuiter, rien ne doit être su par quiconque. Me suis-je bien fait comprendre?
- Oui, approuva nerveusement Drago.
- Lorsque tu seras certain de cela, alors rends-toi au septième étage de l'école. Là-bas se trouve un couloir dans lequel est installé une tapisserie de Barnabas le Follet essayant d'apprendre la danse à des trolls. Face à ce mur, un autre complètement dépourvu du moindre élément décoratif. Tu passeras à trois reprises devant ce mur en souhaitant trouver un endroit où tu pourrais cacher quelque chose à l'abri des regards indiscrets. Une porte apparaîtra alors, et lorsque tu rentreras dans la pièce, dirige toi vers une verrière à quelques rangées sur ta gauche dans laquelle se trouve un buste surmonté d'un diadème. Prends ce diadème, garde le auprès de toi quelques temps, puis, lorsque tu seras persuadé de ne pas attirer l'attention sur toi, tu me transmettras ce diadème.
Le diadème en question avait autrefois appartenu à Rowena Serdaigle, et outre cela, il contenait l'un de ses morceaux d'âme. Voldemort était persuadé que celui-ci, contrairement aux autres qu'il avait vérifiés ces derniers jours, n'avait pas encore été trouvé. Le médaillon, la bague, le journal n'avaient pas eu cette chance, et par élimination, il supposait également que la coupe avait été détruite… Mieux valait alors selon lui garder précieusement ses deux derniers horcruxes, et Drago servirait d'intermédiaire pour parvenir à ce résultat.
Du moins, il l'espérait.
- Si tu parviens à accomplir ce que je te demande, tu auras mérité ma marque, reprit t-il en se servant au passage de sa baguette pour remonter lentement la manche droite de la veste que portait Drago. Tu auras mérité l'immense privilège d'être l'un de mes rares élèves. Tu bénéficieras sous ma férule d'un enseignement poussé, exigeant mais qui t'assureras un ascendant certain sur tes ennemis et tes rivaux. Si tu échoues…
Sa baguette toujours en main, Voldemort ouvrit brutalement la porte devant laquelle leur discussion avait eu lieu, et sans même attendre il se saisit du col de Drago, le fit avancer de force jusqu'à l'embrasure et lui permit d'apprécier tout à son aise le spectacle qu'il avait sous les yeux.
La pièce avait l'aspect d'une fosse et était très grande, d'une dimension impressionnante et recouvrait probablement la superficie du manoir dans son entièreté. Quelques colonnes supportaient les voûtes du plafond, et de nouvelles torches s'embrasèrent dès l'instant où la porte fut ouverte. Mais ce n'était pas la salle en elle-même qui terrifiait le jeune Drago Malefoy, mais plutôt ses occupants.
À quelques mètres sous leurs pieds, sans moyen de pouvoir monter jusqu'à eux et leur faire passer un mauvais moment, les corps putréfiés, grisâtres et squelettiques de milliers de cadavres marchaient sans but à travers la salle, des râles sonores sortant de leurs bouches tandis qu'une odeur infecte emplissait l'air et les prenait aux tripes. Les créatures, anciennement humaines, avançaient inlassablement, tournaient en rond et se frayaient un chemin à travers leurs semblables, leurs chairs pourries se frottant l'une contre l'autre sous l'œil amusé de Voldemort et la peur terrible de Drago Malefoy.
- Vous finirez toi et ta mère dans cette fosse où vous saluerez de ma part mon armée d'inféris, termina le seigneur des ténèbres en ricanant.
Transporter ces milliers de cadavres de la grotte près de la mer jusqu'à cette pièce construite par ses soins n'avait pas été une mince affaire, mais maintenant que ses inféris ne remplissaient plus leur rôle de protection de son horcruxe, Voldemort estimait qu'il pourrait tout aussi bien les rapporter ici, les garder également bien au chaud dans cette pièce en attendant de leur trouver une autre fonctionnalité.
Pas une seconde il n'imagina que le fameux R.A.B pouvait se trouver effectivement là.
- Alors Drago, vas-tu remplir parfaitement la mission que je te confie? Lui demanda t-il d'un ton à peine plus haut qu'un murmure.
- O-OUI ! OUI ! Hurlait le jeune homme les larmes aux yeux. PAR PITIÉ, LÂCHEZ MOI !
Voldemort céda, et sans prendre de pincettes, le projeta violemment en arrière. Les inféris avaient relevé leur tête aux cris de Drago, et la chair de leurs bras décomposés se soulevaient vers la silhouette qui se détachait de l'embrasure de la porte, bien trop haute pour pouvoir l'atteindre. Les râles et autre grognements redoublèrent de vigueur, mais le seigneur des ténèbres avaient déjà refermé la porte avant même qu'ils n'aient eu le temps de bien comprendre ce qui venait de se passer.
Drago lui s'était déjà relevé, et sans attendre l'ordre de son maître, il s'enfuyait à grandes enjambées dans le couloir sans un regard pour les deux êtres qu'il laissait derrière lui.
- Je ne doute pas maintenant qu'il fera montre d'un grand empressement pour accomplir sa tâche, marmonna avec satisfaction Voldemort en posant ses yeux sur la flaque d'urine qu'avait laissé derrière lui l'héritier Malefoy.
La peur pouvait avoir ses bons côtés par moment, surtout lorsque l'on en était témoin chez les autres.
A/N : Chapitre terminé.
Ier point : James refait son apparition ! Et dans quel état. Le pauvre... On le plaindrait presque.
IIe point : Finalement, et contrairement à ce que j'imaginais il y a encore quelques mois, j'ai décidé d'inclure le diadème ; C'est un élément essentiel pour la finalité de cette histoire, le seul moyen que j'ai trouvé d'ailleurs pour... Hm... un événement particulier qui aura lieu bientôt ;)
IIIe point : Les inféris. C'était le détail dont je parlais dans le précédent commentaire du chapitre 85. Voldemort a donc décidé de les garder bien au chaud près de lui... Pourquoi faire? Ah ça, pour le coup, c'est une idée de longue date que j'ai hâte de mettre à l'écrit.
IVe point : La santé de Voldemort. Je suis parti du principe qu'en scindant son âme en plusieurs morceaux, Voldemort a de ce fait divisé sa santé psychique et physique par la même occasion ; à chaque horcruxe détruit, il devient plus instable, moins réfléchi, moins précautionneux (sur le plan psychologique), et sa santé s'en trouve amoindrie (C'est un peu comme si on divisait son cœur, ses poumons, son foie etc. en six morceaux interdépendants les uns les autres, et qu'à chaque destruction d'horcruxe la vitalité de chacun en prend un coup). Cela risque de lui jouer des tours à l'avenir.
Le prochain chapitre arrivera la semaine prochaine comme d'habitude, en revanche pour les suivants... Je n'en ai aucune idée ; Je galère vraiment à les écrire, et généralement quand c'est comme ça, le résultat final ne me satisfait pas, alors je crains un léger retard :x
à bientôt !
