Hello, voilà le dernier chapitre avant Lundi. J'espère qu'il vous plaira.
— Lexa !
— Lexa !
— Lexa ! Réveillez-vous ! finit par crier Clarke qui commençait à s'inquiéter que Lexa ne se réveille toujours pas.
Clarke sentait la culpabilité l'envahir insinueusement, douloureusement. Elle pensait que tout ceci arrivait par sa faute. Mais la rage qui l'avait habité quelques heures auparavant avait été si immense que rien au monde n'aurait pu l'empêcher d'agir ainsi. Elle voulait des réponses, et cela, peu importe le prix à payer. À ce moment-là, rien n'aurait pu l'arrêter, et malheur à celui ou celle qui aurait essayé de la calmer. Et ressentir des émotions aussi négatives faisait peur à Clarke, quelque part elle avait peur qu'un jour elle ne puisse plus se contrôler ni revenir à la raison.
Lexa quant à elle, commença à émerger doucement. Lentement, douloureusement, elle ouvrit peu à peu ses yeux, comme si elle sortait d'un cauchemar atroce en émettant quelques grognements de douleur. Instinctivement elle voulut porter sa main à l'arrière de son crâne, mais s'aperçut qu'elle avait les mains attachées. Avec difficulté elle réussit à passer ses mains au derrière de sa tête pour s'apercevoir que non, elle ne rêvait pas, on l'avait bel et bien frappé et assommé, une bosse avait émergé sur l'arrière de son crâne. La reine d'Isarian était prisonnière, en état de faiblesse, et ça, elle n'appréciait vraiment pas.
Mais bizarrement, elle s'inquiéta immédiatement pour Clarke, et quand son regard croisa enfin le sien et qu'elle s'aperçut qu'elle allait bien également, elle en fut instantanément soulagée.
Elle s'aperçut qu'elle et Clarke étaient dans la même cellule. Alors elle se releva avec difficulté afin de se poser auprès d'elle. Les mains liées, il lui avait été difficile de prendre appui pour se relever afin de rejoindre Clarke. Elles se regardèrent, ne comprenant pas ce qu'elles faisaient là. Puis, les deux femmes regardèrent tout autour d'elles. Elles étaient dans une cellule assez austère, basique. Les barreaux étaient ancrés à même le sol, aucune fenêtre ne pouvait leur permettre d'évaluer l'endroit où elles se trouvaient, de la paille et beaucoup de poussière jonchaient le sol, pas d'eau, pas de nourriture, rien pour se soulager des besoins primaires et une simple torche comme unique lumière. De toute évidence, pour les deux jeunes femmes, soient c'était une cellule provisoire le temps de les amener à une autre, soit leurs ravisseurs savaient qu'elles ne passeraient que peu de temps à l'intérieur de celle-ci.
Et cette idée là, parue traverser la tête des deux jeunes femmes en même temps. Car leur regard s'assombrit soudainement, comme si leurs pensées n'étaient qu'une seules et uniques.
Comment en était-elle arrivée là ? Comment deux guerrières aguerries en étaient arrivées au point de devoir dépendre d'inconnus qui visiblement ne leur voulaient que peu de bien.
Puis, comme si Clarke avait lu dans les pensées de Lexa, elle finit par murmurer, les larmes au bord des yeux :
— Je… je suis tellement désolé, tout cela est de ma faute, si… si je n'avais pas laissé mes pulsions de vengeance envahir mes pensées, nous n'en étions pas là aujourd'hui… Finis par dire Clarke, fuyant le regard de Lexa afin de ne pas voir la colère et la déception dans son regard.
Mais contre toute attente, Lexa ne lui fit aucun reproche, ne la regarda pas avec mépris ni avec colère. Juste, elle comprenait, mystérieusement elle comprenait pourquoi avait agi ainsi Clarke et elle n'était nullement dans le jugement.
— Je ne vous en veux pas Clarke, il fut un temps ou j'étais tout aussi impulsive que vous, voir plus, même…
— SI vous saviez le nombre de fois ou Philémon faillit avoir une crise cardiaque par ma faute, des fois je me demande comment il est encore en vie… avoua Lexa avec un petit sourire en coin qui rassura un peu Clarke qui lui rendit son sourire.
— Vous croyez qu'ils savent qui nous sommes ? demanda soudainement avec inquiétude Clarke.
— Je ne pense pas, sinon nous serions déjà mortes, voire pires… on pourrait demander une rançon pour notre libération et la guerre finirait par éclater irrémédiablement entre nos deux peuples.
— Je pense plutôt à des bandits de grand chemin. J'ai souvent entendu parler de leurs exactions, malheureusement je n'ai jamais réussi à leur mettre la main dessus avec mes hommes. Raconta Lexa.
— De retour à Isarian, il faudra que je m'occupe sérieusement de ce problème, car ça ne peut plus continuer comme ça !
Puis les deux femmes cessèrent immédiatement leur discussion quand elles entendirent des pas au loin qui se rapprochaient de plus en plus. Elles se regardèrent l'espace d'un instant, comme pour se dire que tout se passerait bien et qu'il ne fallait pas s'inquiéter.
Au bout de quelques secondes, un homme apparu, l'air bourru, une barbe d'au moins vingt centimètres de long, bien fournis et en pagaille, une tenue sale et immonde, comme s'il avait mangé avec ses pieds. Il devait bien faire au bas mot près de deux mètres de haut, une carrure impressionnante et qui ne donnait envie à personne de se battre avec lui.
Dès qu'elles l'aperçurent Clarke et Lexa déglutir de concert à la vue du colosse. Clairement, il ne présageait rien de bon. Et malgré que toutes les deux soit d'excellente combattante, elles étaient entravées dans leur mouvement et toute tentative de s'échapper était pour le moment était inutile.
Le colosse tenait dans ses mains une sorte de plateau métallique avec une nourriture qui, clairement, ne donnait pas envie de manger. On aurait dit de la bouillie pas fraiche mélangée avec toutes sortes d'ingrédients peu ragoutants. Et un seul verre d'eau pour deux. Et à leur vue, les deux femmes déglutir de dégout.
L'homme leur posa le plateau au sol et le poussa avec le pied dans leur cellule tout en émettant comme un grognement et leur ordonna de manger. Puis il tourna les talons et repartit comme il était venu.
— Le dîner est servi ! plaisanta dans un rire jaune Lexa en direction de Clarke qui ne put s'empêcher d'esquisser un rire à la blague de la jeune femme, qui à son tour se mit à rire à n'en plus finir.
Les deux jeunes femmes riaient maintenant de concert à n'en plus respirer. Malgré la situation, malgré l'endroit où elles se trouvaient, elles étaient là, en train de rire à n'en plus pouvoir respirer.
Puis, ensemble, elles regardèrent plus attentivement leur plateau-repas, et là, les rires cessèrent d'un seul coup, les ramenant à leur dure réalité qu'était la leur, elles étaient des prisonnières, sans savoir le pourquoi du comment, et ça ne présageait rien de bon…
Lexa se pencha pour prendre le verre d'eau et le tendit à Clarke, mais celle-ci le refusa afin que ce soit Lexa qui le boive. Finalement, après d'âpres discussions, elles trouvèrent un compromis, elles décidèrent de se le partager.
Quant à la nourriture, Clarke prit le bol contenant la soupe, le renifla et retroussa les narines de dégouts…
— Je vous laisse volontiers la bouillie fit Clarke en tendant le bol à Lexa qui ne put s'empêcher d'esquisser un sourire tout en prenant le bol et le repoussa de dégout devant l'infâme plat qui se présentait à elle.
Malgré les circonstances, les deux femmes devenaient de toute évidence de plus en plus complices et cela étonnait grandement Lexa qui n'avait pas pour habitude de ce genre de comportement avec qui que ce soit. Pourtant, agir comme ça lui paraissait bien naturel à son grand étonnement, et quelque part, cela lui était d'une certaine manière assez effrayant.
Lexa se risqua à goûter au plat. Après tout, elles ne savaient pas combien de temps elles allaient rester ici et il leur faudrait surement des forces si elles voulaient tenter de s'échapper. Mais elle recracha immédiatement. De toute évidence, le gout était aussi infect que ça en avait l'air.
— À votre tour, Clarke, je m'en voudrais de ne pas partager ce plat avec vous, fit Lexa en faisant une moue dégoutée en tendant de nouveau le plat vers la jeune guerrière.
De nouveau elles éclatèrent de rire ensemble. Elles étaient prisonnières, elles avaient les mains attachées, et pourtant c'est comme si le faite qu'elles soient ensemble dans cette situation leur faisait paraitre la situation moins grave qu'elle ne l'était en réalité.
Puis elles revinrent malgré tout à la raison et stoppèrent d'un coup leurs rires… Elles se regardèrent intensément dans les yeux, mais furent de nouveau dérangées par le gros bourru qui revient à la charge. Cette fois, il ordonna aux deux femmes de se reculer, puis il ouvrit la cellule et attrapa violemment Clarke par le bras pour la trainer hors de la cellule. Lexa voulut s'interposer, mais l'homme la repoussa violemment et elle tomba au sol tout en se cognant la tête au passage contre le mur. Quand elle se releva, c'était trop tard, l'homme avait déjà embarqué Clarke.
Et là, la panique commença à envahir Lexa. Qu'allaient faire ces intrus à Clarke ? Allaient-ils lui faire du mal, la torturer, la tuer ? Plein de pensées immondes commençaient à la submerger et elle ne pouvait rien y faire. Et cette idée-là la mettait en rage au plus haut point.
Elle faisait les cent pas dans sa cellule, cherchant par tous les moyens à trouver une solution afin de s'échapper. Puis, de rage, elle frappa avec ses deux points liés le mur de toute la force qu'elle put, se blessant les mains jusqu'au sang au passage. Mais elle remarqua que le mur s'était légèrement effrité sous la force du coup qu'elle avait donné.
Ce qui lui donna une idée, si un simple coup de point pouvait effriter un mur, alors Clarke et elle devaient être dans une cellule provisoire, et par conséquent, la construction ne devrait pas être très solide.
De son côté, Clarke se débattait de toutes ses forces. Le chemin qu'elle parcourait avec son gros bourru lui parut interminable. Au bout de quelques minutes, il la poussa dans une minuscule pièce avec pour seul éclairage le reflet de la lune qui passait à travers une petite lucarne qui se trouvait à environ deux mètres du sol.
À son grand étonnement, ce n'était nullement une salle de torture ou quoi que ce soit du genre qui aurait pu effrayer Clarke. C'était simplement une pièce dans laquelle faire ses besoins, tout simplement. Une fois qu'elle comprit pourquoi elle était là. Elle essaya de demander à l'homme de lui défaire ses liens afin de pouvoir être en mesure de faire ce pour quoi il l'avait amené ici.
L'homme parut hésiter un instant, puis finit par accepter sa demande. D'un geste, il coupa ses liens avec le couteau qu'il venait de décrocher de sa ceinture et poussa Clarke à l'intérieur.
Quand il eut fermé la porte, Clarke essaya de toutes ses forces de sauter afin d'atteindre la lucarne, mais elle était trop petite et elle avait du mal. Quand elle réussit enfin à s'accrocher à la lucarne, elle remarqua que dehors il n'y avait que des arbres. Elle pensa qu'elles devaient être retenues prisonnières quelque part en forêt, car elle ne voyait pas d'autres explications à tout ses arbres.
Puis elle remarqua au sol une petite pierre qui avait l'air assez aiguisée et la cacha à l'intérieur de sa veste. Elle se dit que cela pourrait toujours servir pour plus tard pour essayer de s'échapper.
Clarke fit tout de même ses besoins, ne sachant pas quand elle pourrait de nouveau le faire. À peine eu-elle finit que l'homme rouvrit violemment la porte sans même se demander si elle avait fini et empoigna de nouveau Clarke en l'attrapant par le bras. Il la ligota de nouveau avec une sorte de corde et refit le même chemin que précédemment, mais en sens inverse.
Quand il l'a ramena à sa cellule et que Lexa vit Clarke, elle poussa immédiatement un ouf de soulagement, se sentant instantanément mieux.
La jeune femme eut à peine le temps de la rassurer sur ce que l'homme lui avait fait que celui-ci embarqua Lexa à son tour. Clarke fut légèrement rassuré se savoir que l'homme ne lui ferait pas de mal. Mais connaissant le caractère impétueux de Lexa, elle savait que si elle avait la moindre occasion de s'échapper elle le ferait. Intérieurement, cela la fit sourire autant qu'elle s'en inquiéta.
Lexa revint de la même manière que Clarke quelques minutes après. L'homme la poussa à l'intérieur de la cellule en la poussant violemment à l'intérieur de la cellule. La fille du chef Zénarien remarqua immédiatement la lèvre tuméfiée de l'homme. Visiblement Lexa ne s'était pas laissé faire et avec donné du fil à retordre à ce gros bourru, qui, heureusement, n'avait pas l'air d'avoir trop répliqué sur la jeune femme qui ne portait aucune trace de coup, au grand soulagement de Clarke.
Puis l'homme repartit comme il était venu. Les deux femmes ne savaient toujours pas pourquoi elles étaient là. Mais une chose était sûre, elles devaient s'échapper, cela ne sentait vraiment pas bon sinon pensaient les deux guerrières.
Après avoir attendu que le gros bourru soit parti, Clarke s'empressa de demander à Lexa si elle allait bien, car elle avait remarqué la blessure de l'homme et elle voulut savoir ce qu'il s'était passé. Ce à quoi avait simplement répondu la jeune femme qu'ils avaient eue un petit désaccord. Ce qui, à la désinvolture évidente de Lexa quand elle avait prononcé ses paroles, provoqué encore une esquisse de sourire de Clarke.
— Regardez, j'ai réussi à attrapé cette pierre quand j'étais là-bas, je suis sur que avec on peut arrivé à couper nos liens.
— Nous avons eu plus ou moins la même idée fit Lexa en lui montrant également une pierre qui lui semblait suffisamment aiguisée.
— Regardez, vous voyez le mur là ? Je suis sûr que ce n'est pas un mur porteur et que l'on peut facilement en venir à bout en creusant un peu avec les pierres.
— Comment savez-vous que ce n'est pas un mur porteur ? interrogea Clarke
— Hey bien, il s'effrite, les murs porteurs ne s'effritent pas.
Puis elle montra l'état de sa main et elle dut lui expliquer que c'était quand elle avait frappé le mur qu'elle s'était légèrement blessée. Ce qui n'eut pas manqué d'inquiéter légèrement Clarke quand elle vit le sang séché sur la main de la jeune femme.
Elles s'assirent ensemble quelques instants côte à côte, histoire de déterminer la meilleure stratégie afin de s'échapper. Couper les liens étant déjà la priorité numéro un.
Elles s'étaient mises dos à dos afin de s'aider mutuellement à couper leurs liens quand cette fois deux hommes apparurent. Ils n'avaient rien à voir avec le gros bourru, ceux-là, on voyait bien à leur apparence qu'ils appartenaient à une classe légèrement supérieure.
Ils chuchotèrent à voix basse en scrutant abondamment les jeunes femmes de la tête aux pieds, puis s'en retournèrent comme ils étaient venus. Mais Clarke ne tient plus et leur cria :
— Mais qu'est-ce que vous nous voulez à la fin ?!
Les deux hommes se retournèrent et l'un deux finit par lui répondre :
— Demain, demain, vous serez vendu comme esclave !
Puis ils repartirent comme ils étaient venus, laissant les deux femmes sous le choc de cette annonce. Elles, les deux guerrières, fille d'un chef de clan et reine d'un peuple, allaient être vendues. Cela était intolérable pour les deux jeunes femmes, elles se devaient d'agir, et vite.
Si les deux femmes avaient réussi à esquisser quelques sourires peu de temps auparavant, elles ne souriaient plus désormais. Elles avaient la rage au ventre.
